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Le Corps de mon ennemiFlic ou voyou

Saga Jean-Paul Belmondo

Flic ou voyou (1979)


1. FLIC OU VOYOU

classe 4

Résumé :

Un homme et une femme gisent mort dans une chambre d'hôtel, 3 individus arrivent, ils sont venus pour extraire le corps de l'homme et se débarrasser du corps : il s'agissait du commissaire Bertrand. La jeune fille était Rita Cerutti, arrive alors à Nice son frère : Antonio Cerutti. Il se fait remarquer par les deux principaux parrains de Nice : L'Auvergnat et Le Corse. Mais en fait, Antonio Cerutti n'est autre que le commissaire divisionnaire Borowitz des services internes, venu enquêter sur le meurtre du commissaire Bertrand. Malheureusement pour Borowitz, deux flics pourris, Massard et Rey découvrent sa couverture et sont à la solde du Corse.

Borowitz se débarrasse de Rey et fait arrêter Le Corse, mais Massard fait enlever la fille de Borowitz. Ce dernier traite avec Massard qui libère la fille des mains de l'Auvergnat et veut revenir dans la police, mais Borowitz lui réserve une dernière surprise, il donne l'ordre aux policiers qui ont établi des barrages routiers de l'arrêter. Mais Massard tente de s'enfuir et meurt avec Le Corse qui était également dans la voiture. Borowitz repart pour Paris avec sa fille.

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Critique :

Je suis assez mitigé sur ce film, j'ai même assez longtemps hésité pour ne lui mettre que deux bottes. Réalisé par Georges Lautner (Les Barbouzes, Ne Nous Fâchons Pas, Les Tontons Flingueurs) il réalisera 3 autres films avec Belmondo après celui-ci. Belmondo campe ici un flic solitaire qui est chargé de mener l'enquête sur le meurtre d'un commissaire de Nice, et de faire le nettoyage au passage. Pour cela, il monte les deux parrains de la ville l'un contre l'autre, se débarrasse des flics pourris, et rétabli l'ordre dans la ville en sauvant sa fille par la même occasion. C'est le schéma typique que l'on retrouvera dans certains films qui suivront comme Le Marginal ou Le Solitaire par exemple.

Flic ou Voyou est également, malheureusement pour nous, le premier film où on nous colle un enfant à Belmondo pour la première fois. Malheureusement là aussi, on retrouvera ce schéma dans d'autres de ces films qui suivront comme L'As des As par exemple. L'histoire aurait pu largement se passer, ici, de sa fille Charlotte, jouée par Julie Jézéquel (On ne meurt que deux Fois, Tandem, Toujours Seuls) et dont c'est la première apparition à l'écran. L'actrice est certes jolie, mais je pense que sa prestation est excellente, car elle incarne vraiment une sale gosse énervante tout au long du film, avec malgré tout quelques moments de tendresse.

Dans les rôles des parrains de Nice, nous retrouvons Georges Géret (Roger La Honte, Z, Signé Furax) qui incarne Théodor Musard dit L'Auvergnat et qui retrouvera Belmondo dans Le Guignolo. J'aime bien cet acteur, et sa prestation est ici remarquable, d'autant plus celle de la scène avec la cabine téléphonique : vous comprendrez en la voyant, il faut avoir du cran. L'autre parrain étant incarné par Claude Brosset (La Carapate, Adieu Poulet, A mort l'Arbitre) qui joue Achille Volfoni  surnommé Le Corse. Belmondo le retrouve après Le Corps de Mon Ennemi

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Nous retrouvons aussi Michel Galabru : est-il nécessaire de présenter l'acteur, je crois que pour tout le monde, il restera l'adjudant Gerber supérieur de Louis de Funès dans la série des Gendarmes. Il est comme à son habitude lui aussi avec sa manière d'interpréter qui lui est très personnelle. Il fait partie de ces acteurs qui ont une certaine façon de jouer qui ne ressemble à aucun autre acteur, Galabru est de ceux-là. Nous avons ensuite Jean-François Balmer qui joue Massard et qui avait commencé dans Peur sur la Ville déjà avec Belmondo, et qui excelle ici en flic pourri, nous avons aussi les copains de Belmondo habituels : Michel Beaune, Charles Gérard, Michel Peyrelon... Et même Philippe Castelli qui fait une petite apparition. Pour les présences féminines, on est gâtés, enfin personnellement je le suis !

Nous avons Marie Laforêt (Les Diplômés du Dernier Rang, Le Pactole, Il est Génial Papy!) qui retrouvera Belmondo un peu plus tard dans d'autres films. Alors je vais être très partial, car j'aime énormément cette actrice/chanteuse. Elle a une beauté, que de rares femmes possèdent : je la classerai par exemple dans la même catégorie que Françoise Dorléac. Elle a une présence à l'écran et une beauté très mystérieuse qui fait que lorsque nous les voyons on est immédiatement sous le charme et on peut juste dire « Waouh ! ». Marie Laforêt fait cet effet, et c'est un pur bonheur que de la voir ici à l'écran. Elle est extraordinaire dans le rôle de cette femme un peu sophistiquée qui ne sait rien faire par elle-même pratiquement. C'est du tout bon. Vient ensuite pour un petit rôle : Catherine Lachens (Flic Story, T'es Folle ou Quoi ?, Le Prix du Danger). Là aussi, l'actrice n'est pas une femme fatale physiquement, mais elle a un grand charme indéfinissable, moi je craque et je trouve qu'on l'a trop peu souvent vu sur les écrans. 

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Au final, comme je le disais, je suis beaucoup mitigé sur ce film. Il y a de très bonnes choses comme par exemple, la scène où Belmondo vient mettre le feu au bistrot des Langlois. Le numéro qu'il fait est tout simplement extraordinaire, on en veut plus ! Tout comme il y a par exemple la partie avec le vol de la voiture auto-école et le moniteur. C'est à tomber de rire, c'est vraiment extra. Mais, il y a également des longueurs tout au long du film, les parties avec Charlotte par exemple, ou encore lorsque Rey et Massard mènent l'enquête pour trouver Borowitz. Bref, c'est très déconcertant. Néanmoins, vous retrouverez les ingrédients d'un bon Bébel : de la baston, des cascades, et même de très belles scènes extérieures de Nice. Là-dessus rien à redire. Il est à noter un détail amusant, alors qu'il parle avec Charlotte au parloir de la police, Belmondo prononce le nom de Pierrot Le Fou, qui est le nom d'un de ses anciens films. La musique assez jazzy de Philippe Sarde (La Veuve Couderc, La Grande Bouffe, Les Seins de Glace) accompagne bien les actions du film, mais spécialement les scènes nocturnes je trouve.

Le film fera un carton avec plus de 3.9 millions d'entrées en France, 3 millions d'entrées en Allemagne, et un peu plus de 600 milles en Espagne. Beau carton, pour un film dont le budget était de 15 millions de francs. En regardant Flic ou Voyou, vous ne serez pas déçus, vous ne verrez pas trop passer ses 1H50, maintenant est-il indispensable dans la filmographie de Belmondo ? Je n'en suis pas certain. 

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Anecdotes :

  • Belmondo a comme voiture pour le film, une Lotus Seven Caterham Blanche. C'est la même voiture que conduisait Patrick McGoohan dans sa célèbre série Le Prisonnier et qui était, elle, de couleur verte et jaune.

  • Flic ou Voyou permet à l'acteur de briser un de ses records, en effet, c'est le premier Belmondo qui fait plus d'un million d'entrées à Paris.

Séquences cultes :

On dit que la soie revient à la mode

Y'a quelqu'un ?

Le croissant à 1,30 Franc

Pour chasser le diable !

Je vous répète que ce n'est pas ma voiture

L'usage de l'avertisseur est interdit en ville

Tyrolienne

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Le Corps de mon ennemiFlic ou voyou

Saga Jean-Paul Belmondo

L'Animal (1977)


1. L'ANIMAL

classe 4

Résumé :

Jane Gardner et Michel Gauché sont des cascadeurs de cinéma, et vont se marier le lendemain, lorsque le producteur du film sur lequel ils travaillent leur annonce que Michel doit faire une cascade voiture le lendemain à 10H. Jane ne veut pas en démordre, elle et Michel se marieront le lendemain à 10H. Le lendemain, Michel et Jane font la cascade, mais celle-ci se passe mal et ils se retrouvent à l'hôpital. Après sa sortie, ayant du mal à retrouver du travail, Michel remplace un ami dans les supermarchés sous un costume de gorille.

Mais c'est alors qu'arrive en France Bruno Ferrari, une star internationale qui est le sosie de Michel. Il est alors engagé comme doublure pour les cascades, et Michel veut reprendre Jane avec lui, mais elle est sur le point de se marier avec le Comte de Saint-Prix. Mais alors que le mariage a lieu, Michel arrive et Jane refuse de se marier avec le Comte de Saint-Prix et s'en va avec Michel.

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Critique :

De mon point de vue personnel, je pense qu'ici nous avons un des pires Belmondo si ce n'est le pire. Réalisé par Claude Zidi (L'Aile ou la Cuisse, La Zizanie, Les Sous-Doués) on reconnaît immédiatement la patte de celui-ci dès le début du générique : il pique les yeux, et la musique est criarde ! Et je ne ferai pas de commentaires sur le générique de fin encore pire. On est bien dans une comédie, ça c'est certain. Belmondo joue ici le rôle d'un cascadeur amoureux de sa partenaire et avec qui il doit se marier. Il incarne également une vedette internationale homosexuelle qui est une vraie chochotte, incapable de faire ses propres cascades. Belmondo jouant les deux personnages et tentant de jouer deux registres en même temps à l'écran : le mec viril et l'homosexuel. Personnellement, je ne trouve pas que ce soit très réussi, certes Belmondo tente d'être maniéré lorsqu'il incarne Bruno Ferrari, mais c'est caricatural et grossier, je n'accroche pas.

Pour la présence féminine c'est cette fois-ci Raquel Welch (Les 3 Mousquetaires, On l'appelait Milady, Ambulances Tous Risques) qui est aux côtés de Belmondo. Si l'actrice est très jolie, je trouve que sa prestation est gâchée par le fait, je pense, que n'étant pas française, elle devait dire ses répliques en anglais, et le doublage français (rien à dire sur le timbre de voix de la doubleuse) fait que parfois à l'écran ça ne colle pas avec les actions de l'actrice. Par exemple lorsque Jane rejoint Michel après la cascade de l'escalier, et qu'elle va le récupérer dans le bassin après lui avoir mis un coup de poing. Ils se disputent et elle s'en va furieuse en hurlant, mais bizarrement avec la vf, ça passe très mal à l'écran. 

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Vient ensuite les seconds rôles qui sont désormais des amis que Belmondo prend autour de lui dans ses films, ainsi on retrouve Julien Guiomar, Charles Gérard, Dany Saval et Mario David. D'autres vedettes débutantes sont également présentes dans ce film comme Richard Bohringer en assistant-réalisateur, et Josianne Balasko en cliente du supermaché où Michel fait la pub des pâtes en gorille. Nous avons même Johnny Hallyday, Jane Birkin, Yves Mourousi et même Claude Chabrol en metteur en scène qui font une apparition. Et il y a Aldo Maccione (L'Aventure c'est L'aventure, Mais où est donc passée la 7ème Compagnie, Le Grand Escogriffe), ce qui me pose encore un plus gros problème car je n'ai jamais apprécié cet acteur. L'impression m'est confirmée ici une fois de plus.

Le film traîne rapidement en longueur, et je trouve qu'on s'ennuie très vite au bout du premier quart d'heure du film. Les histoires entre Michel et Jane ne sont pas marrantes, les embrouilles pour l'arnaque à la sécurité sociale et autres ne font pas rire. Les mimiques de Belmondo sont du déjà-vu et ne surprennent pas... bref j'ai personnellement eu beaucoup de mal pour aller jusqu'au bout du film. Et j'ai vu passer les 1H40 de celui-ci. 

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Par contre, rien à redire sur les cascades que Belmondo assure lui-même tout au long du film et même celle de l'hélicoptère avec l'avion : les assurances ne voulaient d'ailleurs pas prendre le risque pour une chose aussi risquée, elle fut donc tournée en dernier et heureusement, tout se passa bien. Belmondo réalisa ainsi un rêve d'enfance qu'il voulait faire depuis un moment. À noter d'ailleurs qu'il aura de nombreuses blessures tout au long du film à cause des cascades réalisées : foulures, déchirure à la jambe et entorse, morsure à l'oreille lors de la bagarre avec le tigre, etc. Bref de ce côté-là on ne peut rien reprocher à Bébel, mais cela ne sauve malheureusement pas le film pour moi.

On se retrouve avec un film bancal, où les scènes s'enchaînent les unes à la suite des autres en espérant que cela décrochera du rire, mais malheureusement à part un ou deux, on aura plutôt tendance à s'endormir qu'autre chose. La musique de Vladimir Cosma est dans le ton du film : lassante à souhait.

Produit par Christian Fechner (dont son fils était l'un des Charlots d'où la production de leurs films) les gros moyens sont là, et le film réalisera un vrai carton (ce qui, pour moi, est incompréhensible !) ! En effet, il fera 3.1 millions d'entrées en France, mais pas seulement, il fera le même score de 3.1 millions d'entrées en Allemagne où Belmondo est une vraie star, et fera un peu plus de 500 milles entrées en Espagne. Personnellement je vous dirai que ce film n'est pas indispensable à être vu dans la filmographie de Belmondo : vous pouvez fort bien vous en passer. 

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Anecdotes :

  • Grâce à la production réalisée par Christian Fechner, Belmondo qui produisait désormais lui-même ses films, n'aura pas un centime à mettre, Fechner prenant en charge la totalité des coûts de production et en allouant à l'équipe le plus gros budget jamais obtenu pour un film de Belmondo : 25 millions de francs. Rien ne sera refusé à Belmondo et la production, d'où les immenses moyens de l'hélicoptère et du reste...

  • Julien Guiomar en producteur du film fait avec Bruno Ferrari porte le nom de Fechner, un clin d'œil au vrai producteur du film L'Animal : Christian Fechner.

  • Jean-Jacques Beineix était premier assistant sur l'Animal, or au début du film lorsque Raquel Welch se rend dans sa loge, et qu'elle s'arrête en haut de l'escalier pour parler avec Hyacinthe, on voit dans les noms inscrits sur le tableau, outre les noms de Jane Gardner et Michel Gauché qui sont les personnages de Bébel et de Raquel Welch, également le nom de Beineix dessus.

  • C'est à cause du relatif succès du film Le Corps de Mon Ennemi, et des énormes succès de L'Incorrigible et de L'Animal, que Jean-Paul Belmondo décide à partir de ce moment-là de ne faire que des films résolument commerciaux.

Séquences cultes :

Mobiliser un type de ma classe pour ça !

On dirait que ça lui fait plaisir

Un peu de punch !

Tu as décidé de me rendre folle !

Hélicoptère

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L'IncorrigibleL'Animal

Saga Jean-Paul Belmondo

Le Corps de mon ennemi (1976)


1. LE CORPS DE MON ENNEMI

classe 4

Résumé :

François Leclercq revient après 7 ans dans sa ville à Cournai. Il a purgé 10 ans de prison pour un double meurtre, dont il se dit innocent. Il est retour pour prendre sa revanche et notamment sur le baron du textile de la ville : Jean-Baptiste Beaumont-Liégard. Au fur et à mesure de sa balade dans la ville, les souvenirs lui reviennent. Et François commence à faire le tour de ses anciennes connaissances qui étaient plus ou moins liées à son histoire et à son ancienne boîte de nuit : Le Number One. Il veut savoir qui l'a piégé.

Remontant petit à petit la filière, François arrive forcément à Beaumont-Liégard. Après que ce dernier ait donné Raphael Di Massa, l'ancien associé de François pour que celui-ci s'en occupe plutôt que de lui : François fait d'une pierre deux coups et élimine Di Massa et Beaumont-Liégard. François repart alors pour Paris avec une jeune femme qu'il a rencontré quelques jours plus tôt.

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Critique :

Le Corps de mon Ennemi, est un film compliqué à suivre et à comprendre. Réalisé à nouveau par Henri Verneuil, avec l'assistance de Michel Audiard et Félicien Marceau dont le roman de ce dernier a servi pour faire le film, la machine Belmondo est bien rodée. Cette fois-ci, Belmondo interprète un homme d'un milieu très défavorisé, qui grâce à son charme parvient à séduire Gilberte Beaumont-Liégard fille du tout puissant Jean-Baptiste Beaumont-Liégard qui fait la pluie et le beau temps à Cournai.

C'est Marie-France Pisier (L'Amour en Fuite, La Banquière, Le Prix du Danger) qui incarne Gilberte, qui retrouvera Belmondo 6 ans plus tard dans L'As des As. L'actrice rend ici une superbe composition de la petite fille de riche gâtée et à qui on accorde tout. Qui est une pain bêche de la haute société et qui n'a aucun scrupule pour coucher avec les hommes qui lui plaisent. J'aime beaucoup cette actrice, et c'est un vrai plaisir de la voir tout au long du film. Vient ensuite Bernard Blier dans le rôle du méchant : Jean-Baptiste Beaumont-Liégard. Est-ce encore nécessaire de présenter ce monsieur ? C'est par exemple l'inoubliable Inspecteur Ducros qui malmène De Funès dans Jo, ou encore Raoul Volfoni dans Les Tontons Flingueurs... Immense acteur à la carrière incroyable. Là aussi, sa prestation est tout simplement exemplaire en PDG de l'empire Beaumont-Liégard et à qui on ne doit rien refuser, et qui donne ses ordres sans le paraître et auquel il ne faut surtout pas dire non. On a d'autant plus de satisfaction, à la vue du personnage qu'il interprète de le voir se faire tuer à la fin du film. 

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Dans les seconds rôles, on notera ensuite François Perrot (Merci La Vie, Faux et Usage de Faux, Le Jaguar) qui joue Raphael Di Massa. Là aussi, personnage mielleux qui se révèle être une formidable vermine au final, et qu'on aurait aimé lui aussi voir mourir. On retrouve également Claude Brosset dans le rôle de Oscar le travesti qui est resté fidèle à François, René Lefèvre qui fait une prestation remarquée dans le père de François, Michel Beaune en ami d'enfance, Daniel Ivernel dans le rôle du maire de Cournai. Charles Gérard en chauffeur de taxi, Bernard-Pierre Donnadieu en truant qui ordonne à François de partir contre une somme d'argent, etc.

Pour les rôles féminins nous avons Nicole Garcia (Garçon !, Fugueuses, Le Dernier Jour) qui a un petit rôle mais là aussi remarqué. Une actrice que j'aime beaucoup aussi, et qui est un vrai bonheur à voir à l'écran. Belmondo livre quant à lui, une prestation entièrement dans la retenue et qui sied parfaitement au film. Il est carré, n'en fait pas des tonnes, personnellement c'est comme ça que j'aime le voir. Les dialogues de Audiard sont toujours aussi percutants : « la ville a pratiquement doublée... deux fois plus de cons, c'est pas croyable... ».

Ce film a pour lui, ce que Verneuil arrive à faire souvent avec ses films : une ambiance très particulière et ça commence dès le départ avec Belmondo arrivant par le train à Cournai et avec la superbe musique du générique. L'autre chose qui renforce cette ambiance, est le parcours effectué par Belmondo dans la ville : les lieux déserts, les grandes rues, les magasins, les immeubles, le stade... autant d'images qui marquent l'esprit des spectateurs. Mais pas seulement, l'autre singularité de ce film, est qu'il est du début à la fin bourré de flash-backs pour raconter l'intrigue qui le rend assez compliqué à suivre, parfois on ne sait plus si nous sommes dans le présent ou dans le passé ! Mieux encore, il y a même des flash-backs à l'intérieur des flash-backs : exemple lorsqu'il y a le flash-back du témoignage de Nicole Garcia au tribunal, et que le président lui demande depuis combien de temps elle connaît François, un autre flash-back alors d'eux enfants à l'église, démarre dans le premier flash-back ! 

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C'est déroutant, d'autant que l'histoire est assez complexe à comprendre. Il y a eu le meurtre du joueur de foot Cojac et de Karine jouée par Elisabeth Margoni (Le Professionnel, La Baston, Le Hussard sur le Toit) et dont on accuse François, mais l'histoire du number one est un peu plus compliquée avec Di Massa et les personnes qui sont au-dessus, mais heureusement tout se révèle au public au fil de l'enquête de François. Film bien mené, il y a des moments forts comme par exemple celui du dîner de François dans le clan de Beaumont-Liégard qui est une perle. Les extérieurs tournés à Lille, Roubaix ou encore Tourcoing pour la gare qui fut renommée pour l'occasion sont une vraie force pour le film. La musique, sublime, de Francis Lai (Un Homme et Une Femme, Mayerling, Les Ripoux) fini de parachever cet excellent film que je ne saurai trop vous conseiller de regarder.

D'un confortable budget de 15 millions de francs, le film fit un assez bon score en définitive avec un peu plus de 1.7 millions d'entrées en France. 900 milles en Allemagne, et un peu plus de 174 milles entrées en Italie. On est quand même loin de Peur sur La Ville ou de L'Incorrigible. À voir donc : vous ne verrez pas défiler les 1H55 du film et vous aurez passé un agréable moment.

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Anecdotes :

  • C'est Jean-Paul Belmondo lui-même qui produisit le film, ce qu'il fit avec ses films après Le Casse, Verneuil avait acheté les droits du roman dès sa sortie en 1976. Les deux hommes s'associèrent pour produire le film.

  • Belmondo endosse une fois de plus le prénom de François dans un de ses films, et porte ici le nom de Leclercq mais avec un « q » pour ne pas le confondre avec la célèbre enseigne de la grande distribution.

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Séquences cultes :

Quand on donne de l'argent aux pauvres, ils le boivent

Cette main spontanément tendue vous montre qu'il compte sur votre soutien !

Vous êtes tordante !

C'est douillet

Nous comptons tous sur vous François !

Y en a qui achètent de l'or, moi c'est du cachemire 

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Peur sur la villeLe Corps de mon ennemi

Saga Jean-Paul Belmondo

L'Incorrigible (1975)


1. L'INCORRIGIBLE

classe 4

Résumé :

Victor Vauthier sort de prison après en avoir fait 3 mois pour escroquerie. À peine sorti, il retrouve son ami Raoul et les arnaques reprennent. Mais alors qu'il revient vers son 'oncle' Camille, Victor reçoit la visite d'un psychiatre pour un examen post-pénale, c'est la jolie Marie-Charlotte Pontalec qui est chargée de cela. Victor tombe amoureux d'elle, et tente tant bien que mal de la séduire.

Un soir alors qu'ils passent un bon moment, ensemble, Marie-Charlotte emmène Victor au musée de Senlis dont son père est le conservateur, pour lui montrer un très beau tableau qui est un triptyque. Camille le reconnaît de suite, c'est une œuvre inestimable et la vole, pendant que Victor occupe Marie-Charlotte. Alors qu'il s'attend à être dénoncé par elle, Marie-Charlotte le couvre, et devient même sa complice. Elle leur substitue l'argent, et lassés par le fait d'être dépendants de Marie-Charlotte, Camille et Victor s'en vont et vont au Mont St-Michel, là où Camille souhaite construite une digue pour le sauver. Victor lui apprend qu'il vient de le vendre.

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Critique :

C'est un film de Belmondo qui n'est pas souvent diffusé à la tv, et j'en avais un vague souvenir, je le confondais avec Le Guignolo à juste titre d'ailleurs, tant les deux se ressemblent dans la forme. L'Incorrigible est un nouveau film de Philippe De Broca qui retrouvait à nouveau Belmondo après avoir fait avec lui Le Magnifique. De nouveau, Belmondo joue le rôle d'un voyou, cette fois-ci c'est un escroc professionnel qui tout au long du film sous de multiples identités, monte des combines pour soutirer un max d'argent.

La prestation de Belmondo est excellente, guignolesque à souhait, poussée à l'extrême : c'est du grand-art, et on voit ici les prémices du Guignolo. Je pense que ce fut un excellent galop d'essai pour Belmondo. À côté de lui pour la présence féminine à l'écran, il retrouve Geneviève Bujold (Anne des Milles Jours, Morts Suspectes, Faux-Semblants) avec qui Belmondo avait déjà joué 8 ans plus tôt dans Le Voleur. L'actrice canadienne est très jolie, et sa composition à l'écran est très bonne, elle a parfois des petits signes du visage et autre attitudes qui font qu'elle sait ne pas se faire occulter par Belmondo, et trouve toute sa place lors des scènes avec lui. À la fin du film, elle le roule bien dans la farine : c'est grandiose. 

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Dans les seconds rôles nous retrouvons Julien Guiomar (Adieu Poulet, Inspecteur La Bavure, Papy Fait de la Résistance), le fameux docteur d'Annie Girardot que De Funès ne peut pas encadrer dans La Zizanie, très grand acteur comique que ce soit au cinéma, à la tv ou au théâtre. Ici dans le rôle de Camille, il a le sens du mélodramatique et ne s'en prive pas ! C'est un vrai plaisir non dissimulé que de le voir se disputer sans cesse avec Victor et de le voir faire son cinéma.

Vient ensuite Charles Gérard (L'Aventure c'est l'Aventure, Flic ou Voyou, Adieu Blaireau) que Belmondo retrouvera dans Le Guignolo d'ailleurs. Je n'ai trop apprécié cet acteur, ici, il a un petit rôle donc ça ne perturbe pas plus que cela le film. Nous avons également Daniel Ceccaldi dans le rôle du préfet de police complètement nul, Michel Beaune qui joue le ministre, Catherine Alric encore toute jeune et dans l'un de ses premiers rôles, Anémone en prostituée et qui était elle aussi à ses débuts, Andréa Ferréol, Roger Riffard, Robert Dalban, Elizabeth Teissier (qui allait devenir une célèbre astrologue peu après), etc., etc. bref du beau monde. 

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Le film ne connaît pratiquement pas de temps mort, et va à 100 à l'heure, même si comme toujours dans les films de De Broca on a tendance à avoir toujours une scène qui s'éternise : ici, c'est celle avec les gitans. De même, le film aurait tendance à s'épuiser vers la fin. Mais ça ne perturbe pas plus que cela le bon déroulement du long-métrage. Belmondo en parfait escroc se fait plaisir à changer sans arrêt d'identité et ça se voit à l'écran. On ne rigole certes pas tout le long du film, mais on ne voit pas passer les 1H35, et il y a un ou deux moments forts comme par exemple celui où Belmondo doit aller faire un constat d'adultère pour une dame pipi qui est sa cliente lorsqu'il est sous l'identité d'un avocat, et Belmondo débarque déguisé en prostituée pour le surprendre, malheureusement la police débarque et il se fait embarquer. C'est vraiment à mourir de rire, tellement c'est grotesque.

Les dialogues de Michel Audiard, prononcés par Guiomar font mouches à chaque fois et c'est un vrai plaisir que de les écouter. Film réussi, mais à qui il manque juste un petit quelque chose, je ne sais pas quoi, pour lui attribuer la note maximale. Néanmoins, ne vous inquiétez pas, vous passerez un excellent moment devant ce Belmondo. La musique de George Delerue est somme toute assez classique mais s'accorde bien avec les actions à l'écran surtout lors des moments d'émotion.

Le public répondra une fois de plus présent, puisqu'il fera un peu plus de 2.5 millions d'entrées en France. Mais la bonne surprise viendra de l'Allemagne, où le film ne fera pas moins de 4.2 millions d'entrées et se classera numéro 3 dans les films de l'année 75. C'est un bon film, pas obligatoire dans la filmographie de Belmondo, mais un bon divertissement.

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Anecdotes :

  • Il y a une petite incohérence dans le film. À chaque fois que Belmondo rentre chez lui à pieds, il passe devant le CNIT à la défense, ce qui devrait dire qu'avec Camille ils sont dans une banlieue ouest de Paris. Or Marie-Charlotte vient voir Victor en empruntant le bus 112 qui lui ne dessert que l'est de paris dans le val-de-marne.

  • Au départ, De Broca et Audiard avaient pensé à Lino Ventura pour faire le film. Mais lorsque Lino Ventura rencontre les deux hommes, De Broca lâche maladroitement qu'on verra Lino Ventura en dame pipi au début du film. Consterné, Lino Ventura partira en laissant les deux hommes pliés de rire. Ils se rabattront alors sur Belmondo.

  • Le tournage fut assez tendu, en effet, Michel Audiard apprend peu après le début du tournage du film que son fils s'est tué dans un accident de voiture. Non content de ne pas être de très bonne humeur, Michel Audiard aura de plus beaucoup de mal à canaliser Belmondo pour qu'il ne surjoue pas certaines scènes.

  • Une fois encore comme avec Borsalino, le film sera entaché par la dispute entre Belmondo et De Broca à propos de la taille de leurs noms sur l'affiche. Une brouille va alors naître entre les deux hommes, il faudra attendre 25 ans avant qu'ils ne retravaillent ensemble avec le film Amazone en 2000.

Séquences cultes :

Un père alcoolique, maman usée par les lessive

Il est même abonné à des revues

Victor, tu es une bulle

Je m'excuse, je n'ai pas ma carte

Je ne mangerai pas les escargots avec une fourchette

Mais qu'est-ce que j'en fais ?

Ton fourbi là, je viens de le vendre

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