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Flic ou voyouLe Professionnel

Saga Jean-Paul Belmondo

Le Guignolo (1980)


1. LE GUIGNOLO

classe 4

Résumé :

Alexandre Dupré qui purge une peine de prison, continue ses vols pendant ses permissions. Néanmoins, sa bonne conduite lui permet de sortir avant la fin de sa peine. En prenant un bateau pour monter une nouvelle arnaque, il tombe sur Sophie Chaperon qui est son pendant au féminin. À eux deux, ils montent une nouvelle escroquerie, et Alexandre se retrouve seul et sans argent.

Il décide alors de partir pour l'Italie, mais alors qu'il est dans l'avion, un inconnu qui a caché un microfilm dans un briquet de sa mallette, confie la dite mallette à Alexandre pour qu'il la lui passe aux douanes. Tandis qu'Alexandre tente de continuer ses arnaques, les cadavres pleuvent autour de lui pour trouver le microfilm qui devait être dans la mallette pour un nouveau carburant peu cher. Plusieurs pays sont intéressés dont la France. Après moult péripéties, Alexandre rentre en France, il retrouve le microfilm et le livre à l'élysée. Il est décoré de la légion d'honneur.

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Critique :

Le Guignolo ! Sans aucun doute, dans mon top 5 des meilleurs Belmondo, parfois même en le revoyant, je me demande si ce n'est pas pour moi le meilleur. Réalisé par Georges Lautner qui avait déjà fait le Belmondo précédent : Flic ou Voyou, on retrouve également le trio avec Michel Audiard aux dialogues. Le film n'est pas exempt de défauts, mais il y a des moments anthologiques qui font que ça rattrape largement le reste et c'est pour cela que je lui ai mis la note maximale.

Belmondo joue une fois de plus le rôle d'un escroc, et s'en donne à cœur joie. On voit parfaitement qu'il se lâche du début à la fin du film, pourtant il ne tombe pas dans l'excès (sauf pour une ou deux scènes) et c'est tant mieux. À ses côtés, nous retrouvons bien sûr les gens avec lesquels il aime bien travailler, sa bande de copains : Michel Galabru, Georges Géret, Pierre Vernier, Michel Beaune, Philippe Castelli, Charles Gérard, etc. Nous trouvons également dans des petits rôles, Henri Guybet, Maurice Auzel, Paolo Bonacelli, Tony Kendall...

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Pour le côté féminin, nous avons la très charmante Mirella D'Angelo (La Cité des FemmesTénèbresHercules) dans le rôle de l'escroc version femme et qui ressemble à Alexandre Dupré. Anne Goddet, la première victime au tableau de Dupré au début du film, Carla Romanelli qui joue Gina la complice de Dupré à Venise, et Von Gretchen Shepard dans le rôle de l'agent X-22.

Même si l'intrigue est décousue, même si le générique de début est une horreur et fait plus penser à un film de De Funès plutôt qu'à un Belmondo, même si il y a des longueurs pendant le film, et même si la voix off dans le style Don Camillo aurait pu être évitée, tout ceci est effacé et largement compensé par les moments énormes du film ! Il n'y a qu'à voir la partie de piano entre Dupré et Kamal qui est tout simplement irrésistible, ou bien encore les coups de pieds dans les parties intimes qui font hurler les protagonistes, l'arnaque au tableau et aux bijoux dans l'hôtel à Venise : c'est absolument génial et délectable. 

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On ne rit pas constamment pendant tout le film, et c'est peut-être mieux ainsi, mais lorsque l'on voit les excellents gags, ça marche. Ce film est un vrai vaudeville et on se régale tout au long de celui-ci (par exemple Belmondo réveille Sophie son équivalent en escroc version femme avec du Chanel n°5 et c'est des petits détails ainsi pendant tout le film, voir par exemple l'autre scène dans l'avion lorsqu'il examine la pomme). Pour le reste, c'est du Belmondo classique, vous aurez des cascades et quelles cascades : celle de l'hélicoptère est juste énorme, vous aurez de la baston, et vous aurez de l'humour, bref tous les ingrédients d'un bon Belmondo, vous ne verrez pas passer les 1H40 du film. Moi je suis fan, et je vous le recommande. D'autant qu'en plus vous aurez de superbes extérieurs de Venise et de l'intérieur de ses palais également.

La musique de Philippe Sarde et Jacques Offenbach est correcte sans plus, elle accompagne parfois bien l'action, mais parfois on retrouve un peu la même mélodie que dans Flic ou Voyou, c'est dommage. De plus en plus impliqué dans la production et la distribution de ses films, via sa société de Production : Cerito Films, Belmondo avec son frère Alain Belmondo et René Chateau, font une campagne de promotion importante et ça marche.

Le film réalise un très bon score avec un peu plus de 2.8 millions d'entrées en France, à peu de choses près aussi bien que Le Magnifique, plus d'un million d'entrées en Allemagne, et un peu plus de 374 milles entrées en Espagne. Une fois de plus, pari gagné pour Belmondo. C'est un film à voir, personnellement je m'amuse toujours terriblement en le regardant. Incontournable de mon point de vue dans la filmographie de Bébel.

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Anecdotes :

  • Belmondo réalise lui-même la cascade de l'hélicoptère au-dessus de Venise, il avait juste un crochet dans chaque main qui le tenaient à l'échelle de corde, rien d'autre. La prouesse est d'autant plus grande, que l'acteur en arrivant sur la terre ferme avait les bras tétanisés.

  • La cascade du bateau qui entre dans le hall de l'hôtel fut faite en deux parties. La première partie en extérieur, posa un petit problème notamment pour sortir de l'eau, car la berge était de la largeur du bateau et les repères pour passer à travers elle était difficile. Heureusement  tout se passa bien, et le bateau glissa sur le sol pour aller s'écraser dans des cartons. La deuxième partie dans le hall de l'hôtel fut montée après.

  • La production se fit lyncher par la critique lors de la promotion du film, et notamment à cause de l'affiche où l'on voyait Belmondo dans une pose décontractée avec un caleçon blanc à pois roses. Cela fit un véritable scandale à l'époque.

Séquences cultes :

Mais ça fait deux minutes que t'as toussé

J'ai réservé

Permettez-moi de vous appeler Maître

Il flotte dans cette pièce comme un parfum de trahison

Hélicoptère à Venise

Quelle différence y a-t-il entre un con et un voleur ?

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