Saison 4 - Volume 3
Histoire de Barry Oringer. Adaptation : Herman Miller et Barry Oringer. Réalisation : Tony Leader. Résumé : Le juge Henry Garth devient gouverneur à Cheyenne et quitte Shiloh. Mais le virginien n’a pas été nommé comme dirigeant mais un certain Morgan Starr. Critique : Mauvaise nouvelle : Lee J. Cobb a quitté la série à mi-saison (Sa dernière apparition remonte à Nobody said hello). Et elle perd beaucoup en intérêt avec ce départ. Heureusement, reste Clu Gulager en Ryker, meilleur acteur de la série désormais. Morgan Starr (John Dehner) ne restera que le temps de quatre épisodes, ce qui est déjà beaucoup trop long. On ne comprend pas la décision absurde de Garth de se faire remplacer par un étranger au lieu de nommer à sa place le virginien, dont beaucoup pensent qu’il va partir. Jennifer accueille Morgan Starr. Ce dernier est peu affable. Il s’oppose au virginien. Tout d’un coup, tout l’équilibre de la série vacille. Emmett Ryker s’étonne de la passivité de notre héros. Starr se rend vite impopulaire. Une fête est organisée à Shiloh et Starr l’a oubliée. Les éleveurs de la vallée sont venus pour le voir. « Ils sont venus pour voir celui qu’ils vont haïr » rétorque Morgan Starr à Jennifer. C’est alors qu’un ingénieur agricole, Mack Lewis (Paul Birch) arrive pour annoncer l’invasion de millions de criquets. C’est une catastrophe pour les éleveurs. Il faut emmener tout le bétail au sud-est pour les faire paître. Episode déconcertant, qui remet toute la série en question, et désoriente le spectateur. NBC n’a pas peur, visiblement, du couperet de l’annulation en fin de saison. Morgan Starr décide que le bétail restera et que l’on va dresser un immense feu pour éloigner les criquets. Starr prend une position complètement opposée à celle des éleveurs. On s’étonne de la docilité du virginien dans cette intrigue. Les éleveurs veulent que ce dernier télégraphie au juge Garth pour lui dire ce qui se passe. Le virginien refuse. Cependant, il dit ses quatre vérités au nouveau patron qu’il traite de joueur de poker. L’homme ne bronche pas. La construction du barrage de feu dure longtemps. Le virginien s’oppose à Starr et obtient quatre heures de pause pour ses hommes. Le virginien annonce sa démission. Les éleveurs viennent à la rescousse. Voilà notre série bien compromise par ce scénario surprise. Starr se moque d’être haï, à la différence du juge Garth. Jennifer avoue à Starr que le virginien a refusé le poste de nouveau patron, ce qui a conduit au choix du chef détesté. Noah McMillan (George Mitchell) dont le fils Tim est mort à cause de Starr vient le tuer. Il est mort en traversant une rivière. Starr garde son calme et accuse tant McMillan que son fils d’être des alcooliques. La scène de l’incendie pour faire fuir les criquets est spectaculaire. Starr après la victoire convainc le virginien de rester. Anecdotes :
2. LES MÉTIS Scénario : Leon Tokatyan. Réalisation : Paul Stanley. Résumé : Emmett Ryker doit s’absenter trois jours. Manque de chance : une bande de fripouilles arrive à Medecine Bow. Ils descendent à l’hôtel. Ils font fuir les autres clients. Il s’agit d’indiens et de métis. Critique : John Anderson revient dans la série dans le rôle de Jeremiah Chilton. Quant à Morgan Starr, il est toujours antipathique. Homme sans patience, de caractère difficile, les hommes de Shiloh commencent à renâcler. Il impose une discipline militaire au ranch. Ryker a mal choisi son moment pour s’absenter avec la présence menaçante des métis. La peur se répand dans la ville. Les métis convoitent un million de dollars en or. Ils ont été chassés du Canada. Ils étaient 30 000 qui viennent d’arriver aux Etats-Unis. Le groupe de métis attend un homme. Ils quittent la ville et s’installent dans une grange. Jim Sunderland (Val Avery) mène une croisade pour les achever. Louise Devers (Barbara Turner) est agressée par l’un des hommes, Jean (Fabrizio Mioni). Morgan Starr s’oppose à Charlie Davis (Willard Sage) qui défend les habitants de la ville. Regan (Geoffroy Horne) était censé remplacer le shérif Ryker, et il regrette bien d’avoir accepté. En défendant les métis, Morgan Starr se rend encore plus impopulaire. On lui reproche ses origines texanes. « Je sens fort bien que je ne fais encore partie de cette ville, mais après ce que j’ai entendu je n’ai pas envie d’en faire partie ». John Dehner fait tout se faire détester par Medecine Bow. Le spectateur espère le voir quitter la série le plus vite possible. Au saloon, Constance Burns (Jan Shepard) est la seule est la seule à bien accueillir les métis. Chilton et Morgan Starr se connaissent, ce sont de vieux amis. Mais Starr ne parvient pas à le convaincre de s’en aller. Peu après, Morgan est attaqué. Il faut avouer que l’intrigue n’est pas passionnante. La présence de Morgan Starr, arrogant, n’arrange rien. Il est l’opposé total du juge Garth. Le samedi soir, Medecine Bow est déserte. Les habitants deviennent fous, ils tuent un indien du groupe. Constance cache chez elle Chilton. J’ai trouvé John Anderson mal à l’aise dans le rôle du chef des métis. L’action, ou plutôt le manque d’action, est lente et le spectateur s’endort. Chilton tente de tuer avec un poignard Morgan Starr, lequel en se défendant est obligé de le tuer. Cet opus est un pensum indigeste, et l’on s’étonne qu’il ait fait l’objet d’un doublage en français. Les métis sont présentés en victimes vers la fin de l’épisode. Le virginien enquête auprès de Louise Devers. Il met en doute sa version de l’agression. Dans cet épisode, de l’équipe habituelle de la série ne subsiste que le virginien, et l’on est déroutés. Je me suis royalement ennuyé durant cet épisode prise de tête. Anecdotes :
3. LA FEMME SAUVAGE Scénario : Claif Huffaker. Réalisation : Tony Leader. Résumé : Trampas, dans un endroit isolé assiste à un meurtre. En cherchant à manger, il manque se faire tuer par un gamin dans une maison. Le gamin et sa petite sœur attendent leur oncle, c’est l’homme qui a été tué. Critique : Dès le début de l’épisode, avec la présence du seul Doug McClure, on sent le ratage. Voir Trampas aux prises avec un bébé, Maria et un petit garçon, Manuel, est pittoresque, c’est drôle deux minutes, pas davantage. Cela augure mal de la suite. Le petit garçon veut aller à Laramie y rejoindre sa mère. Trampas est rattrapé par les tueurs de l’oncle, qui travaillent pour le grand-père, « El supremo ». Le père a été exécuté pour trahison. S’ensuit le long voyage vers Laramie (200 km) de Trampas et des deux enfants. En chemin, Trampas tombe sur Melinda (Nita Talbot), sorte de vagabonde qui passe son temps à voler. Petit à petit, notre héros, perdu au milieu d’un désert, tente de faire ami-ami avec la femme sauvage Melinda. Elle voyage avec eux. Nita Talbot incarne un personnage totalement antipathique. Elle n’a rien de féminin. Pour Trampas, elle est plus une source d’ennui qu’autre chose. Tout de même, quand on vu les premières saisons, on ne peut s’empêcher d’être vraiment frustrés par un tel spectacle, un alignement d’épisodes qui semblent avoir été écrits à la va-vite sur le bout d’une nappe en papier après un repas. Où sont Lee J. Cobb et Clu Gulager ? Doug McClure semble s’ennuyer autant que nous. L’attaque d’une bande d’indiens fournit quelques scènes d’action. Puis, c’est la suite du voyage, Trampas est obligé de raconter une histoire à Manuel pour l’endormir. Melinda tente de l’aider. Plus qu’un western, c’est un buddy-movie avec deux personnages opposés, Melinda et Trampas, qui finissent par sympathiser. Long comme un jour sans pain, le voyage se poursuit sans passion à bord d’un chariot. Il s’agit de celui d’un homme tué par les indiens dans la scène de l’attaque. Les deux comédiens font ce qu’ils peuvent, mais en l’absence totale de scénario, ils doivent meubler. Les sioux reviennent à la charge, ils sont cinq, ils veulent se venger. Pour faire taire le bébé, Maria, Trampas mais du whisky dans son biberon de lait. On nage dans le n’importe quoi ! Les hommes de El Supremo sont toujours en chasse eux aussi. Pendant ce temps, Melinda et Trampas commencent un improbable flirt. Pour sauver le groupe, Trampas provoque un affrontement entre les hommes d’El Supremo (il doit en abattre un) et les sioux. Puis, ils arrivent à la dernière étape avant Laramie, Timberly. Trampas fait des courses chez un épicier qui se montre trop bavard lorsque les hommes d’El Supremo viennent ensuite l’interroger. La fin de l’épisode est violente. Pour s’en débarrasser, il utilise un baril de poudre qui se trouvait dans le chariot. La fin comme souvent dans la série est bâclée. Melinda est presqu’amoureuse de Trampas. On a de vagues promesses de retrouvailles entre notre héros et la belle sauvage. C’est Melinda qui mène à destination les enfants à leur mère à Laramie. Anecdotes :
4. LE GRAND MASSACRE Scénario : Robert Sabaroff. Réalisation : Herman Hoffman. Résumé : Randy Benton doit convoyer du bétail pour Morgan Starr. Il devait vendre 3000 têtes de bétail pour les indiens Ogala, mais Harry Weatherby en achète seulement 500. Critique : Avec comme seul héros récurrent Randy (et Morgan Starr), cet épisode fait office de parent pauvre dans la série. L’absence de Clu Gulager est flagrante. Les indiens (cela change à chaque épisode) font figure ici de victimes. Le personnage de Morgan Starr, venu pour plomber la série, ce qu’il réussit sans mal, sévit encore. On rêve qu’une flèche d’indien ou une balle de cowboy nous en débarrasse. En protecteur des indiens, Starr est horripilant. Il s’érige en défenseur des indiens avec de longs monologues stériles. Morgan Starr explique à Randy que les indiens Dakota ont perdu la guerre. Starr règle ses comptes avec le chasseur de prime Bowers (Warren Oates) qu’il n’estime guère. Mon Dieu que tout ceci est ennuyeux et à des lieues de ce que l’on est en droit d’attendre de la série. Harry Weatherby (Garry Walberg) dirige une réserve prison indienne. Nous sommes en mars 1966 et les téléspectateurs américains sont amenés à changer de mentalité sur les indiens. Ils sont plus les méchants invétérés. Le fils du chef indien, Tonka (Clive Clerk) a été élevé chez les jésuites ! Tonka et son père Faucon rouge (Eduard Franz) recherchent un troupeau de bisons. Jamais la complicité ne s’installe entre Randy et Morgan Starr. L’épisode se prend terriblement au sérieux, façon « cours magistral », oubliant tout aspect distractif. Le père de Tonka veut déclencher une nouvelle guerre contre les blancs, alors que la « police indienne », aux ordres des blancs, est considérée comme traître à la cause. Randy et Starr ayant été détroussés, Weatherby lance Bowers sur la trace des fugitifs, voulant faire un exemple, il offre une récompense mort ou vif. L’histoire tourne autour des troupeaux de bisons. Starr et Randy mènent leur quête en parallèle de Bowers. Ce dernier leur tend un piège et les capture. Randy Boone, d’habitude, n’est pas bon acteur, mais dans un scénario où il tient un rôle crucial, c’est la catastrophe. Il ne faut guère espérer quelque consolation du côté du personnage détesté Morgan Starr. Nous avons droit à une longue pause où nos héros sont hébergés par Margaret McKinley (Martine Barlett), une veuve. C’est long et ennuyeux. Morgan Starr fait une allusion déguisée à sa famille disparue, devant la veuve. A la 41e minute, ce doit être un supplice indien raffiné, Randy chante. Vu les circonstances, c’est moins enjoué que d’habitude et heureusement, cela ne dure pas plus qu’un couplet. Mauvais raccord ensuite entre des images d’archives de bison (le budget de la production semble cette-fois limité) et des tirs de chasseurs blancs. Quand c’est mauvais, c’est mauvais. Cette fin de saison 4 de la série est calamiteuse. Les deux indiens attaquent Starr et Randy parce que Bowers a tué un bison, et Randy tue Tonka en état de légitime défense. Le père indien le prévient qu’il le tuera. Retour chez la veuve, Maggie. Le scénario tourne en boucle. Ce crétin de Randy libère le père dont il a tué le fils, lui expliquant qu’il va lui permettre de fuir vers le Canada. A peine libéré, l’indien essaie de le massacrer et doit la vie sauve à Morgan Starr qui lâche « petit imbécile ». Dehors, le chasseur de prime Bowers guette. Il capture Maggie et veut en échange l’indien. Randy le détache. Powers est retrouvé mort et scalpé. Randy a désormais peur de Faucon rouge. Il sera obligé de le tuer, lorsque l’homme se dressera en travers de son chemin. Episode d’un ennui mortel. Anecdotes :
5. LE RETOUR DE GOLDEN TOM Histoire de Joel Rogosin et Andy Lewis. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Tony Leader. Résumé : Après avoir purgé 35 ans de prison, un bandit, Tom Brant, revient à Medecine Bow. C’est un vieil homme brisé. Critique : On s’attend à une légende et c’est un vieil homme fourbu qui revient, Tom Brant (Victory Jory), à la grande déception d’un journaliste venu du Missouri, Ira Lom (Linden Chiles). Pourtant, malgré les années, un homme, Amos Coe (Kelly Thordsen) veut se venger de lui et le tuer. Brant retrouve sa fille, Sarah Tedler (Dee Carroll), qui le rejette violemment. En 1966, Victory Jory avait 64 ans. Le personnage de Tom fait plus vieux, il faut dire que le comédien en rajoute. Gulager joue une petite scène au début, et l’opus se concentre sur Jory. On le retrouve à la 32e minute. Aucun autre acteur récurrent de la distribution ne figure dans l’épisode. On compare une légende et un pauvre type. Brant paie avec des pièces d’or. Le journaliste Ira Lom fait des investigations auprès d’Amos Coe. Les exploits passés de Brant lui valent l’arrivée en ville de plusieurs bandits et hommes d’affaires. Malgré Gulager, cet épisode ne se hisse pas au niveau des premières saisons. Ryker prend le journaliste pour un fou. Il fait beaucoup de mal en voulant écrire un article à tout prix. La mayonnaise ne prend pas cependant et l’on attend toujours que l’épisode commence. Un certain Frank Swan (Dennis McCarthy), un personnage louche, vient voir le petit fils d’une victime de Brant, Willie Cade (Dee Pollock), petit fils de Benty, associé du personnage de légende. Celle-ci veut que Brant ait enfoui un trésor volé. Au bout d’un moment, cette histoire de légende vivante sortant de prison finit par lasser. Le fait que Jory sur-joue le personnage nous agace. Sarah finit par être attirée par l’appât du gain. Une bagarre au bar met Willie Cade dans un mauvais cas. Il va être jugé. Le gendre Ross Tedler (Don Keefer), aussi attiré par l’argent que Sarah, s’en mêle. On s’étonne que le shérif Ryker ne soit pas plus vigilant. 35 ans plus tard, le duel qui a conduit Tom Brant en prison, doit avoir lieu avec Amos dont il a tué le frère. Seulement, Brant lui dit ses quatre vérités et révèle la réalité du passé. Tom persuade tout le monde qu’il n’y a jamais eu de trésor volé. Episode longuet. La montagne accouche d’une souris. Il révèle la cachette du butin à Ryker. La fin est mielleuse et sentimentale. Encore un opus raté. On s’attendait à toute autre chose, mais l’arrivée d’un Victory Jory pantelant sur le quai de gare aurait dû nous faire comprendre que légende et réalité ne font pas bon ménage. Anecdotes :
6. LES CHACALS DERRIERE LES LOUPS Scénario : Herman Miller. Réalisation : Paul Stanley. Résumé : Randy se rend à Prindiville, dans le Montana. Il vient voir un ami d’enfance, Georgie Sam Smith. Il est déçu de le retrouver forgeron, alors qu’il est très doué pour les chevaux. Georgie est amoureux d’une jeune fille. Critique : Il est indiqué que c’est la première apparition à l’écran de Peggy Lipton (La nouvelle équipe, Twin Peaks), alors que sur Internet Movie Data Base, on s’aperçoit que c’est son cinquième rôle à la télévision. Elle incarne Dulcy. L’épisode nous permet de retrouver un acteur connu dans nos contrées, James Farentino, vu notamment dans Dynastie et Nimitz, retour vers l’enfer. Farentino incarne Frank Colby, une sorte de renégat de la famille Colby dont le patron, Ben (Donnelly Rhodes), engage pour quelques jours Randy. Randy est le personnage récurrent le plus faible avec Jennifer, aussi ne faut-il pas attendre de miracles de cet épisode sans le juge, le virginien, Trampas et Ryker. Ce qui surprend au premier abord, c’est le fait que Randy ait entrepris un tel voyage pour retrouver un ami auquel il ne semble guère prêter attention, Georgie (Michael J. Pollard). Dulcy n’accorde aucun intérêt à Georgie. Le shérif accuse Frank Colby d’avoir manqué tuer intentionnellement un certain Fletcher. Nous comprenons que Frank est le frère du patron, Ben. Il est aussi le frère de Dulcy. On reconnaît en VF la voix du comédien Henri-Jacques Huet doublant Farentino. On se moque très vite des différents au sein de la famille Colby. Quant à l’histoire d’amour, Georgie est empâté et peu séduisant, l’air bonhomme, gentil, mais l’on comprend qu’il n’aura guère de chance de séduire la sœur du patron. En fait, c’est Randy qui plaît à Dulcy. Les Colby veulent se débarrasser de Frank. Geordie comprend qu’il n’a aucune chance avec Dulcy, et que son ami Randy est sur les rangs. On s’ennuie à mourir. Frank est recherché dans trois états pour cambriolage et meurtres, sous le nom de Frank Call, numéro deux d’une bande de tueurs redoutables. Farentino est tout à fait dans son emploi habituel. Le père Colby (Jay C. Flippen) est en fauteuil roulant. Il est bouleversé d’apprendre que son fils est un bandit recherché. Alors qu’il se recueille sur la tombe de sa mère, un homme tente de tuer Frank qui l’abat. C’est un homme de l’agence Pinkerton. Frank accuse Randy d’avoir averti la justice et menace Randy. Dulcy s’interpose. Elle est amoureuse de Randy. Episode très bavard, sans grand rebondissements. Le père veut vendre le ranch pour que Frank se sauve en Amérique du Sud. Ben s’interroge sur ses origines : est-il vraiment le fils de la maison comme Frank ? Nous devons supporter les numéros chantés de Randy Boone. Les deux frères Colby se battent. Ben décide de partir. Georgie est menacé et blessé par un certain Billy Nolan (Jack Ragotzy). Il cherche Frank. Finalement, Ben abat Frank et Nolan. Episode d’un mortel ennui, qui se termine par la séparation de Dulcy et Randy. Anecdotes :
7. EN SILENCE ET SANS GLOIRE Histoire de Robert Sabaroff et Arthur H. Nadel. Adaptation : Robert Sabaroff. Réalisation : Arthur H. Nadel. Résumé : Un sénateur américain et un gouverneur mexicain doivent signer un traité. Un certain Cleve Mason recrute trois hommes pour les assassiner, tandis que Morgan Starr et Trampas doivent les protéger. Critique : On peut reprocher à la production de faire revenir trop souvent les mêmes acteurs, en la matière ici Leslie Nielsen. Il était déjà dans cette saison 4, dans l’épisode 14, avec un autre rôle. Nielsen est ici un ex-marshall de Cimarron, Cleve Mason, devenu tueur. Il a rendu sa plaque. Eric Braeden incarne Augustin. Notons qu’au générique, le comédien porte le nom d’Hans Gudepast. Augustin travaille avec un troisième larron pour Mason, Ed Beal (Richard Devon), qui porte un uniforme de la 7erégiment de cavalarie, factice évidemment. Morgan Starr est toujours aussi antipathique. Pour l’assister, de la distribution habituelle, il y a Trampas. Ils sont partis en éclaireurs et sont confrontés à la bande de Mason. Mason veut tuer le sénateur Mills (Barry Atwaker) et le gouverneur Delgado (Edward Colmans). John Dehner n’a en rien le charisme de Lee J. Cobb, et pas du tout la carrure du personnage qu’il est censé remplacer. Starr tente de piéger Ed Beal, y réussit, mais se fait avoir par Mason. En effet, Morgan Starr connaît bien le 7e régiment de cavalerie, et les mensonges de Beal n’ont pas résisté longtemps. Pendant ce temps, Trampas s’est éloigné afin de rejoindre le sénateur et le gouverneur, et ne se retrouve donc pas prisonnier. Mason avoue avoir été grassement payé pour faire échouer le traité commercial américano-mexicain, et ce sous l’uniforme américain. Il veut discréditer les deux gouvernements et entraîner une guerre. Toutes ces informations, dans un western destiné à distraire, passent bien au-dessus de la tête du spectateur. Mason avoue avoir quitté son poste de marshall pour empocher une fortune. Mason est plein de rancœur après dix huit ans de service. Il estime ne jamais avoir été remercié de ses services, que la population de Cimarron ne l’a pas soutenue face à son maire corrompu. Morgan Starr, toujours aussi horripilant, tente de raisonner, en vain, Mason. Les passages avec le prêtre sont assommants. La longue discussion dans l’église entre l’otage Starr et Marian Clay (Julie Adams), petite amie d’Augustin, pleine de bons sentiments, enfonce un peu plus l’épisode. Marian est enceinte de son amant Augustin. Elle demande à être entendue en confession par le père Carlo (Eduardo Ciannelli). Harmon (Rex Holman), un grand malade, a été embauché par Mason. Tueur sadique, déguisé en soldat américain, prêt à massacrer tout le village, il est malléable et Starr essaie de le retourner contre Mason. Starr pense que Mason veut se venger de ce qui lui est arrivé à Cimarron. L’identité du grand chef n’est autre qu’Howard, un général américain (Michael Fox), un traître qui a monté toute l’affaire. Que de longues discussions philosophiques entre Starr et Mason au détriment de toute action. Mason est sa bande ont installé dans l’église une arme gigantesque qui va servir à tuer le gouverneur et le sénateur. Alors que les villageois se révoltent, comprenant ce qui se passe dans l’église, Mason décide d’annuler toute l’affaire, mais il se fait supplanter par Augustin qui devient le chef. La fin est grotesque, avec le revirement improbable de Mason, le mariage du mourant Augustin avec Marian. Je m’attendais à la mort de Morgan Starr, qui s’en sort sans casse, et certainement pas à la rédemption de Mason. Leslie Nielsen ne parvient pas à nous faire croire que son personnage va arrêter le maire de Cimarron. A l’impossible, nul n’est tenu. Anecdotes :
8. THAT SAUNDERS WOMAN Histoire d’Edward DeBlasio. Adaptation : Don Brinkley. Réalisation : William Hale. Résumé : Sam Jenkins a vendu 8000 dollars de bêtes malades à Shiloh. C’est un rustre et un ivrogne qui importune la voyageuse d’une diligence, Della Saunders. Le virginien doit mettre les choses au point avec lui. Critique : On se désintéresse vite de Jenkins (Douglas Henderson) et Della Saunders (Sheree North) devient le personnage principal, une femme qui arrive de Saint Louis pour s’établir à Medecine Bow comme modiste. Le virginien engage un avocat, John Ballinger (Liam Sullivan), pour poursuivre Jenkins. Ryker met en garde ce dernier après l’incident de la diligence. Krebs (Stephen Roberts) est devenu l’homme le plus prospère de la ville. Il a reconnu Della Saunders sans qu’elle lui dise son nom, et l’a connue à Saint Louis. Mais surtout, il traîne avec Jenkins. En fait, Alfred Krebs s’enrichit en escroquant. C’est lui qui est derrière l’affaire Jenkins, et a empoché la moitié des 8000 dollars. Les deux hommes font un nouveau marché. Je trouve que les invitées vedettes, et les personnages qu’ils incarnent, prennent le pas sur les héros de la série, ceci comparé aux trois premières saisons. Della a fait douze ans de prison, c’est là qu’elle a appris la couture. Krebs la convoque dans une chambre d’hôtel et veut la faire chanter, d’autant qu’il sait qu’elle fut la maîtresse de l’avocat Ballinger. La fille de l’avocat, Diane (Vicky Albright), amie de la nièce de Garth, Jennifer, est jalouse de Della. Le malheureux Ryker voit débarquer un commando de vieilles demoiselles prudes qui accusent Della d’être la maîtresse de Krebs et de Ballinger, et lui demandent de la chasser de la ville. James Drury, dans cette intrigue qui ne tient pas la route, est bien mal à l’aise pour donner quelque épaisseur à son personnage de héros. Alors que Jennifer ne voulait plus voir Della qui lui a fait une robe, celle-ci lui raconte que pour échapper à un viol, à Saint Louis, elle a tué un homme avec un morceau de miroir brisé, ce qui lui a coûté 12 ans de prison. Della veut quitter Medecine Bow. Ballinger abandonne l’affaire et le virginien le fait se confier sur le chantage dont il est l’objet. Krebs demande à revoir Della qui trouve son cadavre. Elle est accusée de meurtre. On nage dans cette histoire à l’eau de rose où Clu Gulager perd son temps. On a inséré dans l’histoire un autre personnage, Rutledge (Tol Avery), homme important de la ville, qui veut la peau de Della. C’est un père la pudeur, et il fait basculer le scénario, déjà fragile, dans l’invraisemblable. Ryker et le virginien se demandent qui a bien pu tuer Krebs. Jenkins fait un faux témoignage accablant contre la modiste. Ryker découvre que le meurtrier est Jenkins, ce que le téléspectateur avait compris depuis vingt bonnes minutes. La fin est mielleuse et sombre dans le mélo, avec le départ de Della Saunders. Avec des opus aussi mauvais, on se demande comment la série fit pour être renouvelée pour une saison 5. Anecdotes :
9. LA VENDETTA Scénario : Jack Curtis. Réalisation : Earl Bellamy. Résumé : La famille de Randy, son frère et ses deux cousins, arrive pour le prévenir qu’un certain James Claiborne, qui vient de sortir de prison, veut se venger de lui. Critique : On emploie souvent les mêmes comédiens dans cette série, dans des rôles à chaque fois différents, comme ici Royal Dano et Andrew Prine. La famille de Randy est mal assortie avec lui, on a choisi des acteurs peu en rapport avec son style. Randy Boone, chanteur, nous assène en Randy Benton un refrain pour ses retrouvailles avec sa famille. Puis il chantera une ritournelle à sa belle, Gloria. Plus que d’habitude, ses talents de chanteur sont mis à contribution au détriment de ceux d’acteur. Randy est vite confronté à James Claiborne (Andrew Duggan) et à sa fille Gloria (Karen Jensen). Les deux jeunes gens sont attirés l’un par l’autre en dépit de la haine du père. Ils ne se sont pas vus depuis six ans, c'est-à-dire l’enfance. Une rixe éclate entre les cousins de Randy et James Claiborne. Ryker emprisonne les cousins, fauteurs de trouble. Randy perd confiance en Ryker. Le chariot des Benton est saboté et Randy et son oncle Dell (Royal Dano) manquent se tuer. Le virginien et Ryker sont impuissants à calmer Randy et sa famille. Randy fait des projets d’avenir : il veut quitter le juge Garth et s’établir dans sa propre ferme. Mais la famille de Randy le sépare de Gloria. Il y a six ans, Randy a témoigné contre James Claiborne au tribunal le voyant se bagarrer avec un certain Slim Oliver. Claiborne veut se venger. Le scénario est assez bancal, puisqu’un homme mûr veut se venger d’un gamin qui a témoigné à l’âge de 18 ans. Les capacités limitées de Randy Boone comme comédien nuisent à la qualité de l’épisode. A Shiloh, il n’y a plus grand monde de connu : le juge Garth, Jennifer sont absents. Royal Dano est déguisé de façon grotesque et il est méconnaissable. Pour la première fois, nous découvrons que le cuisinier de Shiloh est un chinois. Le virginien tente de résoudre l’affaire, mais il n’aime guère la famille de Randy. Il ne croit pas aux menaces de James Claiborne qui veut empoisonner Randy. Il a appris la médecine en prison. L’épisode alterne entre la romance entre le jeune cow boy et Gloria, et le désir de vendetta du père. Randy est victime d’un nouvel attentat, quelqu’un a mis des fleurs de chardon sous la selle de son cheval avec un dessin de menace de mort. Ryker enquête. On apprendra que c’est le propre frère de Randy, Brett, qui a déposé le dessin. Randy évoque son départ de Shiloh et demande conseil au virginien pour acheter une ferme. Il lui indique la vallée des cèdres. Gloria avertit son père que s’il arrive quelque chose à Randy, elle ne lui pardonnera pas. Brett Benton (Andrew Prine) a capturé James Claiborne. Brett est désavoué par sa famille, dont l’oncle Dell. Brett blesse grièvement son frère Randy. Il est sauvé par James Claiborne. S’ensuit une réconciliation entre les deux clans. Pour autant, Gloria demande du temps pour que les plaies se cicatrisent, ce qui dans la série signifie qu’on ne la reverra pas, comme les nombreuses conquêtes du virginien qui promettent de revenir à Medecine Bow tout au long des saisons. Anecdotes :
10. LA RAGE AU CŒUR
Scénario : Harold Swanton. Réalisation : Tony Leader. Résumé : Le virginien un soir à Medecine Bow tombe sur un jeune voyou, Johnny Younce, qui met le feu partout. En lui donnant un coup de poing, l’homme tombe et se blesse en se cognant contre une carriole. Il a une fracture du crâne. Critique : Ultime épisode d’une saison 4 peu inspirée. Johnny Younce (Barry Primus) est un jeune looser. Le virginien, qui l’a involontairement blessé, le prend sous sa protection, de même que Ryker. Barry Primus, qui incarne Johnny, est assez crédible en jeune rebelle. Johnny va passer en justice. Finalement, c’est Jennifer Sommers qui pour sa dernière apparition dans la série, s’occupe de Johnny. Susan McDevitt (Brooke Bundy) est amoureuse de Johnny. Elle se rebelle contre ses parents qui lui interdisent de revoir le jeune homme. Ryker pense que Johnny est un cambrioleur en fuite. A Shiloh, il se met à travailler. La série traverse une mauvaise passe, avec des scénarii anémiques, trop de comédiens qui reviennent d’un opus à l’autre (ici Harold J. Stone), et le départ de Lee J. Cobb. On a beaucoup de mal à croire au couple Susan-Johnny. Harold J. Stone incarne Jake, un commerçant et rabbin juif, qui évoque les persécutions dont il fut l’objet avant d’arriver à Medecine Bow. Il fait même une danse folklorique devant le virginien. Eben McDevitt (John McLiam), père de Susan, persécute Johnny, il lui a fait perdre son emploi, et demande à Ryker de le chasser de la ville. McDevitt a bien plus de violence en lui que le jeune homme. On s’en rend compte dans la scène du bal. Il est ivre de colère de voir sa fille danser avec Johnny. Susan, épouvantée par l’attitude de son père, s’enfuit. L’homme a sa femme contre lui, Gran (Irene Tedrow). L’histoire hésite entre guimauve et violence. Le virginien plaide la cause de Johnny. A force de provocations, Johnny menace McDevitt et le cambriole. Il s’enfuit avec Susan. Mais il a reçu une balle dans la jambe. Ryker et le virginien tentent de le sauver. Ils sollicitent Jennifer qui sait où les fuyards se cachent. La fin à l’eau de rose avec la réconciliation du père, et le mariage célébré en catimini par le rabbin Jake, permettent de conclure cette saison 4 sur une note positive mais peu vraisemblable, alors que le spectateur s’attendait à une tragédie. Une saison où les apparitions fugitives de Lee J. Cobb nous auront montré l’étendue de notre frustration, tandis que Clu Gulager a su dans le personnage du shérif Emmett Ryker faire de l’ombre au reste de la distribution. Une anomalie dans le scénario : à la fin, il n’est plus fait allusion aux poursuites judiciaires contre le vol de la banque dont s’est rendu responsable avec deux comparses Johnny. Anecdotes :
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Saison 4 - Volume 1
Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Tony Leader. Quatrième saison, nouveau générique. Roberta Shore a disparu, au profit d’une nouvelle comédienne, Diane Roter. Elle ne figure pas dans le premier épisode. Dans le générique de la saison 3, il y avait plusieurs plans de chaque acteur, désormais, on est revenu, comme pour celui de la saison 1, à une seule apparition de chaque acteur. Résumé : Matt Denning est venu libérer son frère de prison la veille de son exécution, avec l’intention de fuir pour le Canada. Or, Matt est le meilleur ami d’Emmett Ryker, chargé de le poursuivre. Il ignore qu’en assommant le gardien de prison, il l’a tué. Critique : Andrew Prine venait de participer l’année d’avant au 18e épisode de la saison 3 Hideout. Il est de retour dans un autre rôle, celui de Will Denning. Robert Lansing est crédible en Matt, ami de Ryker, décidemment le meilleur comédien de la série avec un Lee. J Cobb absent. Il apporte un plus indéniable à l’épisode par son jeu. Les militaires, dont le sergent Cohane (Myron Healey) sont furieux et retrouvent les fugitifs alors que Ryker les accompagne. Ils sont hostiles même à ce dernier, connaissant son amitié avec Matt Denning. Des indiens les attaquent. On s’attarde trop sur ce passage où l’armée, Ryker et les prisonniers sont cernés. On retrouve Kurt Russell en jeune fils de Matt, Andy. Suite à l’attaque indienne, il ne reste que deux militaires survivants, dont l’un blessé. Will est à son tour tué par un indien, et avant de mourir, avoue à son frère qu’il est coupable du meurtre pour lequel il allait être pendu. L’épouse de Matt, Ellen (Jan Shepard) est présente elle aussi. Matt est accusé d’homicide. Lors du procès, Cohane fait un témoignage en faveur de ce dernier. Il n’a pas cherché à s’enfuir lorsqu’ils étaient cernés par les indiens. Après l’assaut indien, c’est le procès qui est trop long. Dommage, avec une bonne distribution, que le scénario ait de telles longueurs, sans doute pour atteindre les 75 minutes. Andy tente le libérer son père avec une carabine. L’épisode devient trop bavard, avec des rebondissements creux. Mais Matt s’empare de la carabine et menace Ryker pour fuir. Il faut dire que le juge au procès a été particulièrement intransigeant. Ryker parvient à le raisonner, mais la scène est infiniment trop longue. On peut reprocher à cet épisode le verdict : le juge rappelle la loi, et prononce la peine capitale. Il n’est ensuite question que d’adieux. Ceux avec Ellen, qui a tout vendu, sont languissants. L’épisode est aussi beaucoup trop bavard. Anecdotes :
2. DAY OF THE SCORPION Scénario : Don Ingalls. Réalisation : Robert Butler. Résumé : Des éleveurs de moutons australiens, les Tercell, ont acheté du terrain à Medecine Bow et entrent en guerre contre les éleveurs. Critique : Episode magistral et dramatique, parfait à l’exception du choix de l’américain John Anderson, vu très souvent dans les séries des années 60-70, et qui, né dans l’Illinois, a bien du mal à paraître australien. Il aurait convenu de choisir un comédien australien pour le rôle. Cet épisode est une suite de drames, tragédies et morts injustes, en raison de l’intransigeance de la famille Tercell, qui veulent faire brouter leurs moutons dans les espaces publics, ce qui éloignera les bovins. Avant même l’arrivée d’Adam Tercell (John Anderson), son fils cherche la bagarre au virginien et meurt accidentellement, sa tête heurtant un rocher. La fille de Tercell, Reagan (Maura McGiveney) trouvera la mort en tombant amoureuse du virginien et en se dressant contre son père. Adam Tercell, tel un scorpion, est tellement dangereux et violent qu’il finit par voir déserter deux de ses fidèles hommes, dont un muet qu’il fouette lâchement car il a dit la vérité en faisant sa déposition auprès du shérif Ryker. Du côté Shiloh, James Drury se coltine tout le travail. Le juge est absent, et Trampas et Randy ne font que des apparitions. Dans le rôle d’un fermier, on retrouve l’excellent Harold Gould mais son personnage peu étoffé apparaît trop peu à l’écran. Tout comme son fils Abel, Adam Tercell est l’incarnation de la violence, le refus de tout amour et de tout sentiment humain, l’avidité de posséder la terre. Il échouera alors qu’il pense, évoquant l’ancien testament qu’il préfère au nouveau, à laver le sang de son fils dans celui du virginien. On regrette que le rôle de Clu Culager se borne à rappeler la loi en Ryker. Quant à James Drury, il a fait d’énormes progrès. Sa romance inachevée avec Reagan, son jeu, le mettent à des lieues de la saison 1 où il n’était crédible que dans les scènes d’action. On regrette l’absence d’épilogue, la fin se terminant en laissant un goût d’inachevé. Tant le scénariste que le réalisateur font dans la subtilité et évitent tout manichéisme. Il en résulte un grand cru, un excellent épisode, fort bien écrit, adroitement dirigé. On évite surtout de montrer les envahisseurs australiens sous un trait caricatural. Ici, le réalisme prend le pas sur la fiction et la romance. On peut seulement s’étonner que la loi, en l’occurrence Ryker, ne s’en mêle pas davantage, laissant les hommes de Shiloh régler leurs comptes avec les Tercell. Si tous les épisodes étaient de cette veine, on serait aux anges. En dehors de l’erreur de casting de John Anderson, nous atteignons ici la perfection. Anecdotes :
3. A LITTLE LEARNING… Scénario : Harry Kronman. Réalisation : Don Richardson. Résumé : Bert Kramer, ex-mercenaire, vient de purger 18 mois de prison dans un pénitencier. C’est un ancien acolyte de Ryker. Il vient récupérer son épouse, qui a changé de vie en devenant Martha Perry, la nouvelle institutrice de Medecine Bow. Elle enseigne aux enfants mais aussi à un adulte illettré de Shiloh, Rafe. Critique : Quel plaisir de retrouver Susan Oliver, trop tôt disparue, vue deux fois dans Les envahisseurs. Bruce Dern joue les mauvais garçons, comme à son habitude, et on l’imagine mal avoir un passé commun avec Clu Gulager/Emmett Ryker. Albert Salmi est prodigieux dans le rôle de Rafe Simmons, l’homme qui veut apprendre à lire et écrire. Il fait l’objet de moqueries des élèves et des habitants de la ville qui ont l’esprit étroit. Martha Perry (Susan Oliver), en réalité Martha Kramer, veut divorcer. Son mari est persuadé qu’elle a un autre homme dans sa vie et menace de le trouver. Tout le monde veut avoir pour cavalière au bal de samedi Martha. Elle doit danser avec Trampas, mais le virginien, qui est sur les rangs, l’envoie de façon peu élégante réparer une clôture, s’assurant la voie libre. Cal Beesom (Harry Townes) voit d’un mauvais œil que son fils Kenny voit à l’école un adulte (Rafe Simmons). Jaloux, Bert cherche des noises à Rafe mais Ryker arrive à point nommé pour le sauver. Peu après, Beesom aborde Bert Kramer afin de se venger de Rafe qui lui a donné une correction. Mais après avoir tendu un piège, Bert écarte Beesom. Il est assez stupide pour croire que Rafe est l’amant de sa femme. En se défendant de coup de fouet, Rafe tue accidentellement Bert. Il faut dire que Beesom s’est honteusement servi de son fils pour aller porter un faux message à Martha. L’enfant, interrogé par le virginien, n’écoute pas son père, dit la vérité, et sauve Rafe de la corde. L’épisode est un portrait de la bêtise humaine. Cela se termine par le départ de Martha. J’ai mis quatre étoiles, mais relevé deux anomalies : pour tous les délits qu’il a commis, utilisant son fils, Cal Beesom n’est pas inquiété. L’autre concerne l’interprétation de Bruce Dern, bien en dessous de la dangerosité de son personnage, qui n’assure pas pour une fois dans cet emploi, jouant trop en retrait. La fin mélodramatique, avec le départ de l’institutrice de Medecine Bow, aurait pu être évitée, mais l’épisode demeure tout au long des 75 minutes d’une qualité au dessus de la moyenne et d’une tension constante grâce à une intrigue bien construite. Un régal. Anecdotes :
Scénario : Shirl Hendryx. Réalisation : Bernard Kowalsi. Résumé : Trampas retrouve un vieil ami, Luke Milford. Il le fait engager à Shiloh. A la suite d’une altercation entre le virginien et Trampas, ce dernier démissionne. Critique : Un ami de Trampas, Luke Milford (William Shatner, de Star Trek), le débauche de Shiloh, lui faisant mener une vie errante : bagarre dans un saloon, départ avec un prospecteur d’or. Pendant les 30 premières minutes, il ne se passe pas grand-chose et l’on a l’impression que le réalisateur tourne à vide, sans scénario. Le chercheur d’or, Finley (Strother Martin) s’est fait saisir sa ferme. Voir Trampas, Milford et Finlay prospecter la rivière n’a rien de passionnant. On se demande quand l’épisode va commencer, tant tout cela ne semble qu’un prologue, une suite de bons mots entre Trampas et son copain. La recherche d’or s’avère vaine dans un premier temps. L’action commence à la 45e minute, lorsqu’un homme surgit de nulle part. Trampas et Milford s’en méfient. C’est alors que sans raison, Luke Milford abat d’un coup de carabine un indien au bord de la rivière. D’autres indiens arrivent à la rescousse. C’est une première dans la série, et un sérieux concurrent pour le plus mauvais épisode. Il ne se passe rien. Tout au plus, Milford, atteint par la folie de l’or, assomme et ligote Trampas. Il a également fait prisonnier deux indiens. L’or est monté à la tête de Milford. Cerné par une dizaine d’indiens, il prend un otage, mais finit par s’affoler. En menaçant son ami Trampas, ce dernier est obligé de le tuer. Shirl Hendryx n’a pas attendu une grève des scénaristes à Hollywood, elle l’a faite toute seule dans cet épisode creux, où il ne se passe rien d’un bout à l’autre, et 75 minutes constituent une gageure pour filmer le vide. Bon prince, le virginien accepte de reprendre Trampas à Shiloh. Cet épisode est un vrai mystère, il ne s’y passe rien, on bavarde autour d’un verre dans un saloon, on se met à chercher de l’or et querelle aux indiens, mais tout est décousu. William Shatner voit sa participation à la série complètement gâchée. C’est un peu comme une crise d’adolescence tardive de Trampas qui n’arrêtait pas de se plaindre de la paie et de la nourriture à Shiloh, allant chercher l’aventure sans vraiment franchir le pas. A réserver aux inconditionnels de William Shatner. Pour les autres, circulez, il n’y a rien à voir. Anecdotes :
5. THE AWAKENING Scénario : Robert Crean. Réalisation : Leon Benson. Résumé : Betsy rencontre un étranger affamé qui refuse son aide. Ryker est indigné parce que Calder, propriétaire d’une mine, refuse de faire réparer son puits, ce qui cause des morts. Critique : Lee J. Cobb est enfin de retour, ainsi que Roberta Shore. Betsy prend sous sa coupe un vagabond malade, David Henderson (Glen Corbett). Mais l’étranger n’a aucune envie de travailler à Shiloh et veut poursuivre sa route. Un nouvel accident a lieu à la mine où un certain Claypool, qui a voulu l’inspecter, est en péril. Henderson, qui s’y connaît, propose ses services. Mais il ne peut empêcher la mort de Claypool. Calder estime que tout cela ne regarde pas le juge Garth. Henderson est blessé et Betsy joue les infirmières, mais l’homme ne veut rien dire sur lui. Les mineurs viennent lui demander de l’aide. Ce dernier quitte Shiloh et le juge découvre que sa fille en est amoureuse. A la mine, Henderson se fait refouler par Calder alors qu’il veut défendre les droits des mineurs. On apprend que l’étranger est pasteur. Il échange un baiser passionné avec Betsy, mais reprend ses distances. Son père est mort dans une mine comme Claypool. Il se le reproche car il était à une vente de charité comme pasteur. Voulant intervenir à la mine, Henderson est menacé par une arme par Calder au nom du sacré droit de la propriété. On ne comprend pas trop où ce scénario veut nous entrainer. Un conflit social a lieu à la mine, Calder ayant engagé d’autres employés sans la faire réparer. Henderson comme pasteur s’oppose à la violence. Mais avec le juge et Ryker, il rencontre Pine, le directeur (Jack Lambert) est un compromis est trouvé. Roberta Shore quitte la série avec cet opus, son personnage se mariant avec le pasteur David Henderson et partant pour la Pennsylvanie. C’est le juge qui les marie. Un épisode important puisqu’il marque le départ d’un personnage présent depuis la saison 1, mais au rythme bien trop lent. Anecdotes :
6. RING OF SILENCE Histoire de Ruth L. Adams. Adaptation : Barry Oringer. Réalisation : Don Richardson. Résumé : Ryker se trouve à bord d’une diligence qui est poursuivie par des mexicains, lesquelles veulent venger une des leurs, une femme dont ils disent qu’elle a tuée par l’un des passagers, Wiley, et n’attendent pas la justice officielle. Les voyageurs se réfugient dans un relais, cernés par leurs poursuivants. N’écoutant que son courage, Ryker va parlementer avec les mexicains. Critique : Episode en huis clos, mais avec le talent de Clu Gulager, nous savons que nous n’allons pas nous ennuyer. Wiley (Earl Holliman de Sergent Anderson) a tué une certaine Angela Morales. Il se trouve que Ryker connaît les mexicains en question : il propose de mettre Wiley en état d’arrestation et de le faire juger à Jackson City, mais les mexicains refusent. Ils attaquent et tuent Sanchez Dominguez dit « Shotgun » (Perry Lopez), l’un des deux conducteurs de la diligence. La tension est à son comble et le crime a changé de côté. Si Wiley a tué la petite fille du chef mexicain (dont on devine qu’il l’a violée), ces derniers en voulant se faire justice sont passés de l’autre côté de la barrière. Quant à Ryker, il est blessé au bras et perd son sang. Parmi les passagers, on reconnaît Edward Binns (chef de Al Mundy-Robert Wagner dans la saison 3 d’Opération vol) en Mike McCormick, Royal Dano en alcoolique Daniels, Joyce Van Patten en Mary Stewart, John Hoyt en Mr Marshall qui se ballade avec 100 000 dollars en titres. Le grand-père mexicain Juan Pablo est interprété avec panache par Joe De Santis. Heureusement, à Jackson City, se trouvent Trampas et le virginien qui enquêtent sur la disparition de la diligence. Cela nous permet de faire une pause dans le huis clos étouffant. Je dois dire que plus j’avance dans la série, plus je trouve Clu Gulager talentueux, acteur absolument génial, qui par sa présence rehausse des scripts. Il joue aussi bien que Lee J. Cobb hélas de plus en plus absent, et laisse loin derrière lui, au niveau qualité de jeu, Drury et McClure. Pendant ce temps, Daniels va tenter une sortie sur les conseils de Ryker pour se sauver à cheval et donner l’alarme. Hélas, il est assassiné et un habitant ramène son cadavre dans un chariot à Jackson City. Les mexicains nous sont présentés ici comme des sauvages sanguinaires, à l’image des indiens, ce qui avec le politiquement correct ne serait plus admis aujourd’hui. Sur le cadavre de Daniels, le virginien et Trampas trouvent l’arme de Ryker, ce qui leur donne une piste. Avec deux morts innocents et la perspective de tuer Ryker, Juan Pablo commence à avoir des troubles de conscience, à la différence de ses hommes en furie. Le virginien et Trampas capturent le fils de Juan Pablo, Manuelo (Pepe Callahan). Wiley tente de s’enfuir et en état de légitime défense, Ryker l’abat. Je trouve la fin injuste, dans la mesure où les mexicains qui ont tué deux innocents ne seront pas inquiétés. Dans l’épisode 1 de cette saison The brothers, un homme ne méritait pas la peine de mort pour avoir avoir accidentellement tué un gardien en voulant l’assommer et sauver son frère. Dans la série, il y a donc une justice à deux vitesses. La poignée de mains entre Ryker et Juan Pablo à la fin est une grosse erreur du scénariste. Quant à Gulager, il s’empare de la série, reléguant Drury et McClure à passer les plats. Anecdotes :
Histoire de Rita Lakin. Adaptation : Theodore Apstein et Rita Lakin. Réalisation : Don Richardson. Résumé : La sœur du juge Garth et son mari viennent de trouver la mort dans un accident de train il y a quelques semaines. Leur fille Jennifer est recueillie à Shiloh. Elle arrive de Boston n’ayant jamais vu son oncle Henry Garth, et sans grand enthousiasme. Critique : Dans le rôle de Jennifer Sommers, l’actrice Diane Roter, présente au générique, ne fait que passer. Elle ne figurera pas dans la saison 5, et n’est présente que dans quelques épisodes de la 4. Cet épisode nous permet de retrouver l’adorable James McArthur, le Danny Williams « Danno » d’Hawaii Police d’état, trois ans avant son engagement dans la série avec Jack Lord. L’épisode commence avec lui dans le rôle de Johnny Bradford. Traqué par un tueur en sortant d’un saloon, il réussit à être plus malin et à l’abattre. Nous sommes en route pour Medecine Bow, à Tylerville, où la diligence de Jimmy fait étape. Johnny l’aborde. Les jeunes gens sympathisent. Jennifer arrive de Boston, ce qui est le bout du monde pour le jeune homme. Le premier contact entre Jennifer et son oncle est glacial. Elle le hait, alors qu’il lui offre son affection. Henry Garth aimait sa sœur mais était brouillé avec elle. Nous assistons à une scène dramatique et magistrale où Lee J. Cobb nous montre l’étendue de son talent. Diane Roter est plus en retrait, et son rôle plus facile à jouer. Dès la 20e minute, on comprend qu’il s’agit d’un grand épisode. Le courant passe entre Jennifer et Randy, la nièce était sur le point de repartir. Elle fait la connaissance de Trampas et du virginien qui lui fait la visite du domaine. Jennifer se confie au virginien, disant que petite fille, elle aurait rêvé voir le ranch, et demandait à sa mère de l’y conduire, mais qu’il est trop tard. Drury, en progrès constants, joue mieux que d’habitude. En faisant le tour du propriétaire, Jennifer et le virginien tombent sur Johnny qui s’est réfugié dans une cabane. La jeune fille le présente au régisseur. Elle lui demande un emploi pour lui. Le virginien refuse. L’oncle, voulant s’attirer les bonnes grâces d’une nièce rétive, accepte. Jennifer est littéralement sous le charme de Johnny. Lors d’une soirée dansante en ville, il faut supporter le chant de Randy Boone, une torture ! Pendant le bal arrive Ryker qui reconnaît Johnny valsant avec Jennifer. Or, Ryker enquête sur le meurtre de Tylerville. On se régale avec ces merveilleux acteurs : Lee J.Cobb, James McArthur, Clu Gulager. La scène où Jennifer joue du piano, le juge arrivant, et où elle lui dit qu’il est trop tard entre eux car il détestait son père est glaçante. Malgré son jeune âge et son peu d’expérience, j’ai trouvé Diane Roter brillante face à Cobb. Ryker traque le tueur du chasseur de primes de Tylerville et vient interroger Johnny qui le laisse pour mort. Il raconte des mensonges à Jennifer qui accepte de le cacher. La question que se pose le spectateur est « Comment le juge et sa nièce vont-ils faire la paix s’ils la font un jour ? ». Or, l’affaire Johnny Bradford ne va rien arranger, au contraire. Je me suis passé plusieurs fois cet épisode pour le plaisir et ce sans me lasser, le meilleur de cette saison pour l’instant. Ryker apprend au juge et à ses hommes que Bradford a tué trois personnes de façon sadique, dont une femme. Johnny avoue ses crimes à Jennifer et la prend en otage, après avoir tenté de faire d’elle une voleuse. Ce drame rapproche enfin Jennifer de son oncle qu’elle déclare aimer. Et nous, après cette scène belle et déchirante, aurions souhaité que l’épisode dure plus que 75 minutes ! Un chef d’œuvre. Anecdotes :
8. NOBILITY OF KINGS Histoire de James Duff McAdams. Adaptation : Richard Fielder. Réalisation : Paul Stanley. Résumé : Nouvellement arrivé dans le pays, Ben Justin, haineux, mauvais comme la gale, agressif, fait l’unanimité contre lui, alors que ses voisins ne demandent qu’à l’aider. Critique : Je vais mettre les choses au point : je n’ai jamais compris le succès du Justicier dans la ville Charles Bronson, acteur surestimé, réac, facho et haineux. Au point qu’il n’a pas à se forcer à jouer son personnage de Ben Justin, il est au naturel. Annie Cordy a témoigné de son comportement odieux sur le tournage de Le passager de la pluie. Il n’est pas le seul dans le cas : Delon et Eastwood sont des réactionnaires de la même trempe (Eastwood vient après s’être refait une virginité vient de récidiver avec Trump), mais ils ont une différence avec Bronson : ils ont du talent. Tant dans cet épisode que dans la vie, Bronson semble aimer se faire haïr et il réussissait. Par ses outrances, il gâche cet épisode. N’est pas Lee J. Cobb ou Clu Gulager qui veut. La postérité semble me donner raison car Bronson, mort en 2003, est déjà bien oublié, et c’est tant mieux ! En Ben Justin, il joue mal, si l’on peut appeler cela jouer la comédie. Outrancier, caricatural, il en fait des tonnes. A la 17e minute, face à Lee J. Cobb, qui est le talent à l’état pur, Bronson fait pitié. On en arrive à confondre les personnages et les acteurs, Cobb a la classe, et en juge rétorque avec élégance pour désamorcer le venin de Bronson, enfin de Justin, c’est pareil. Inutile de dire que je me suis fait un immense plaisir à mettre une étoile à cet épisode, qui suit un chef d’œuvre. Lois Nettleton, qui sait jouer, semble même embarrassée d’être l’épouse du personnage de Bronson. Sur-jouant en permanence, il plombe l’épisode. Je déteste Delon et Eastwood, mais eux au moins, quand ils tournent, me le font oublier. Au fond, il était l’interprète idéal de Un justicier dans la ville dont le personnage ne varie pas de celui de cet épisode du Virginien. Les scénaristes avaient tenté de construire une belle histoire avec un Justin veuf inconsolable remarié et un enfant perturbé. Mais Bronson dès qu’il apparaît à l’image gâche tout. « Quand nous nous sommes connus, il était si gentil » dit Mary Justin au virginien. On se demande comment il faisait. James Drury malgré ses efforts est un comédien plus à l’aise dans l’action que dans la psychologie, et rate complètement la scène où il veut consoler Mary. Tout au long de l’épisode, le jeu monocorde de Bronson, aussi expressif que celui d’un autre du même genre, Chuck Norris, ne change pas. Un véritable jeu de massacre quand il est confronté à de bons comédiens. Bronson n’aime pas les syndicats, on l’aurait deviné, même les syndicats d’éleveurs de bovins. En fait, Bronson et Justin ne font qu’un. On voit le manque total de subtilité de l’un et de l’autre. Ceux qui défendent Bronson diront qu’il a du talent de faire haïr Justin, moi ce que je vois, c’est qu’il gâche 75 minutes de pellicule et que cet épisode est bon à jeter à la poubelle. Il ne s’en dégage que médiocrité, sentimentalisme, psychologie à deux balles. On peut rager quand on s’est mis à aimer la série qui vaut mieux que cela. Bronson empêche carrément Robert Random (son fils Will) et Lois Nettleton d’être crédibles. Comment un tel acteur a-t-il pu illusionner tant de metteurs en scène ? J’avoue un plaisir coupable (même si c’est « du cinéma ») à la 46e minute quand Justin se prend une rossée bien sentie de Tom Bear Suchette (George Kennedy). On aurait aimé que ce soit non simulé. Heureusement, Lee J. Cobb est là pour calmer le chroniqueur. Il a quelques belles scènes et nous a tant manqués depuis de nombreux épisodes. A la fin de l’épisode, la fièvre aphteuse décime le troupeau de Justin. Pour abattre les bêtes, le juge offre son aide : « C’est mon job, je n’ai besoin d’aucune aide ». A fuir ! Je conseille de zapper l’épisode et de passer au suivant. On ne croit pas une seconde au happy end final. Anecdotes :
9. SHOW ME A HERO Histoire d’Alvin Boretz. Adaptation : Frank Chase. Réalisation : Leon Benson. Résumé : Trampas sauve la vie de Frank Colter, dont les deux chevaux d’un chariot s’étaient emballés. Mais son cheval est blessé et il est immobilisé dans une petite ville, Eagle Creek. Critique : Leonard Nimoy est déjà de retour. Il incarne ici un avocat, Keith Bentley. Dans le prégénérique, nous avons vu comment plusieurs villes sont tombées sous la coupe d’un mafieux, Philip Leland (Ken Lynch) et qu’il a ordonné à l’un de ses lieutenants de commencer à sévir à Eagle Creek. Frank Colter (Richard Beymer) sympathise avec Trampas et l’invite à déjeuner avec son épouse Lois (Sherry Jackson). Le thème de la ville qui tombe sous la coupe d’une bande de malfrats est récurrent dans les séries. Aussi, il ne faut pas attendre beaucoup d’originalité, puisque ces situations ont déjà été vues ailleurs. Les habitants d’Eagle Creek fuient les uns après les autres. Colter veut lutter. Il n’y a que Trampas du générique de la série pour représenter Shiloh ici. Il sympathise avec le shérif, Tolliver (Douglas Fowley). Après un début en fanfare, l’épisode stagne un peu en bavardages. Puis trois hommes débarquent pour voir Colter. Leur chef est Midge Conway (Lee Patterson), que l’on a vu dans le prégénérique prendre des ordres de Leland. Mais c’est un vieux comparse de Trampas, qui a décidément des relations peu fréquentables. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis cinq ans. Conway se présente à Colter comme travaillant pour Leland. Il veut installer des tables de jeux, alors que Colter veut développer la ville, notamment avec l’arrivée du chemin de fer. Tolliver connaît Philip Leland et indique à Colter que c’est un gangster. Colter est malmené et tiré par des chevaux avec un lasso, tandis que Tolliver reçoit une balle. Les habitants apeurés veulent tous se coucher devant Leland, apeurés. L’avocat Bentley se révèle l’un des plus couards. Mais cela ne suffit pas aux hommes de Leland qui pour être sûrs d’avoir la main mise sur la ville brûlent sa maison. Courageusement, Trampas accepte le poste de shérif adjoint pour lutter contre son ex-ami Conway. L’ambiance est purement western. Le duel final est un grand moment entre Trampas et Conway, on devine qui gagne. Les hommes de Leland « n’avancerons plus leurs pions ». Un superbe épisode, avec une mention spéciale à l’acteur Richard Beymer. Mais atypique car éloigné de Shiloh, et sans la présence de Trampas, on aurait du mal à le raccorder à la série. Anecdotes :
10. BEYOND THE BORDER
Scénario : Martha Wilkerson. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Trampas et le virginien se rendent au Mexique. Ils doivent acheter six chevaux de la race palominos. Mais durant le voyage, le virginien tombe gravement malade. Critique : C’est la première fois depuis le pilote que nous voyons le virginien pas au mieux de sa forme. Alors que des aubergistes mexicains refusaient d’héberger nos héros, le virginien s’effondre. Il a une pneumonie. Trampas poursuit seul sa mission. Petit à petit, le convalescent va mieux, dorloté par Maggie (Joan Staley), petite amie d’un gangster, Zack Wheeler (Michael Forrest) que l’aubergiste attend. Zack prépare un gros coup. Petit à petit, une complicité s’établit entre Maggie et le virginien (on ne voit plus du tout Trampas). Finalement, lorsque Zack et le virginien se retrouvent face à face, rivaux en amour, notre héros blesse grièvement le bandit. Le virginien est bon prince de soigner l’ennemi, qui à peine debout ne pense qu’à faire tuer son rival. Par peur que son nouvel amoureux soit tué par la bande, Maggie reste avec Zack. Cette romance tourne à l’ennui. On est surpris d’un épisode aussi verbeux, avec un James Drury mal à l’aise dans les scènes de romance. « Vous n’avez besoin de personne » lui lance la fille, « Zack n’a plus que moi ». 75 minutes pour ce résultat, cela laisse perplexe. La rédemption par l’amour d’un dangereux bandit, voilà quelque chose que l’on n’avait pas vu dans la série. Le sort réservé à Zack est bien trop doux. On regrette pour le virginien celle qui aurait été la compagne idéale, Maggie. Un film qui donnera raison à ceux qui pensent que les femmes préfèrent les mauvais garçons. Anecdotes :
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Saison 3 - Volume 3
Histoire d’ Howard Browne. Adaptation : Howard Browne et True Boardman. Réalisation : Dick Benedict. Résumé : Trampas est chargé d’acheter du bétail à un certain Ira Cowin. Il descend dans un hôtel où il fait la connaissance de la belle mais peu scrupuleuse Harriet Vanderworth dite Charity qui lui vole 1500 dollars après s’être introduite dans sa chambre et dérobé le ticket de consigne, paquet contenant l’argent. Le shérif local refuse de l’aider. Ryker vole à son secours. Critiques : Episode du genre comédie avec dans le rôle de Charity la truculente Kathryn Hays. Mais la farce risque de tourner à la catastrophe pour Trampas car la fille lui a « emprunté » 1500 dollars qu’elle s’est ensuite faite voler. Charity essaie d’embrouiller Trampas sur toute la ligne avec une histoire de bijou rare appartenant à sa famille, l’étoile de San Carlos. On est assez surpris de voir notre héros aussi crédule, la beauté de la fille lui faisait perdre tous ses sens, et risquant de lui coûter sa place à Shiloh, sans parler d’une accusation de vol. On a du mal à prendre au sérieux cette pantalonnade. Outre Ryker, un homme suit le couple jusqu’à Rancho Valdez. Pendant ce temps, Ryker se rend compte qu’il est suivi par un homme qu’il arrête, Byron Prescott (Jerome Courtland). Ce dernier recherche en fait Charity et les deux hommes s’associent pour la retrouver. A Medecine Bow, l’affaire des 1500 dollars volés tourne au drame, le virginien, Betsy et Randy sont très inquiets pour Trampas, Ira Corvin, le vendeur (Harry Harvey Sr) voulant porter plainte d’autant plus que sans raison, dès le début, il n’a pas eu confiance en Trampas. Ryker et Prescott tombent sur le voleur de Charity, Roy Judd (Warren Oates). Au bout de trois quarts d’heure, on trouve cet opus vraiment peu inspiré et ennuyeux. Trampas y apparaît comme un gros nigaud qui n’arrête pas de se faire berner. L’épisode est déséquilibré entre le « sérieux » que manifestent Ryker et le virginien, et l’insouciance du couple Charity-Trampas. Les coups de théâtre sont peu crédibles. Ainsi Ryker, après l’avoir laissé partir, se rappelle que l’homme rencontré est Judd, un bandit recherché. Dans ce scénario décousu, tout le monde poursuit tout le monde. Le spectateur lui a décroché, malgré la jolie frimousse de Kathryn Hays/Charity. Dans une auberge, il nous faut subir le chant d’une mexicaine, puis une valse de Charity avec Trampas. C’est le genre d’épisode qui fait fuir le néophyte qui ne connaîtrait pas la série et commencerait avec cet opus ridicule. Trampas n’est pas au bout de ses surprises, et nous non plus. Charity a en fait volé la bague « l’étoile de San Carlos » à Judd ! Mais tandis que Trampas met KO Judd, Charity en fait de même avec notre héros et s’enfuit. Charity a rendu l’argent à Trampas à son insu après la bagarre. Nous apprenons que la femme que devait épouser Prescott est la vraie Harriett Vanderworth, dont Charity a usurpé l’identité. L’épisode se termine par les noces de Charity et Prescott. Rarement un épisode du Virginien aura été aussi saugrenu et peu inspiré. Voilà qui nous conforte dans le fait que remplir 30 épisodes par saison était une erreur, les chefs d’œuvres côtoyant les ratages complets. Anecdotes :
2. YOU TAKE THE HIGH ROAD Histoire de Dan Ullman et Frank Fenton. Adaptation : Dan Ullman. Réalisation : John Florea. Résumé : Slauson, un chef de convoi d’un élevage du Montana, dont le patron est mort, n’apprécie pas le fils Mark Shannon, un enfant gâté. Il demande à la sœur de Mark, Peggy, de choisir entre elle et lui. Le virginien recueille Mark et l’embauche à Shiloh. Trampas apprend au virginien que la peste bovine sévit. Critique : Les 20 premières minutes de cette histoire de bétail ne sont guère passionnantes. On a l’impression de subir un cours sur l’élevage et l’agriculture. L’absence de Lee J.Cobb (une fois de plus le juge Garth est en voyage, avec Betsy) nuit au film. Slauson et Peggy arrivent avec des bêtes potentiellement contaminées qu’ils doivent livrer à l’armée, à Fort Collins, ce qui provoque la fureur des fermiers de Medecine Bow. En traversant l’endroit, ils risquent de contaminer toutes les bêtes des environs. Si James Drury a amélioré son jeu, je lui préfère Clu Gulager en shérif adjoint Emmett Ryker. Mark (Richard Beymar) évoque ses états d’âme auprès de Trampas. Scénario trop subtil et trop complexe qui gâche la première demi-heure, on comprend que l’épisode ne sera pas une réussite. Trampas détecte chez Mark un désir de vengeance envers Slauson. Il en trouve le prétexte lorsque le virginien demande à Slauson, dont le troupeau est contaminé, de faire demi-tour. A la première occasion, Mark tire sur Slauson. Le virginien réalise alors qu’il a été manipulé par le jeune homme. Les scènes nocturnes sentent le carton-pâte, c’est fait en studio, aussi évident que L’homme de fer. Dur à regarder aujourd’hui. Ryker mène son enquête. Gulager domine de loin la distribution. Pour la première fois dans la série, Ryker et le virginien sont des camps opposés. A Ryker de maintenir la justice et la paix, au virginien de veiller sur 25 000 têtes de bétail non contaminées. On comprend que cela passionne le téléspectateur américain, mais c’est trop sérieux, trop technique, pour intéresser le français qui demande un western, de l’action, de l’aventure. Tourné à l’économie, avec des scènes d’archives (stock shot) montrant des troupeaux de bétail en pleine course, l’opus ne convainc en rien, et le duel le virginien-Mark est joué d’avance. La série, qui est une anthologie, est capable du meilleur comme ici du pire. Dommage. Un épisode à zapper. Anecdotes :
3. SHADOWS OF THE PAST Scénario : Frank Chase. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Un ami de Ryker avec qui il joue aux échecs, John Conway, attend à la gare sa future épouse Rita. Mais Ryker pense qu’elle est venue à Medecine Bow avec autre chose derrière la tête. Ryker reçoit des menaces de mort de deux frères sortant de prison dont il a tué un des leurs il y a trois ans. Critique : Dans cette série, il y a deux excellents comédiens : Lee J. Cobb (encore absent ici) et Clu Gulager. L’épisode est centré sur le second. On s’attend donc à un opus majeur. John Conway (Jack Warden) est un ami de Ryker auquel il aime se confier. Il lui fait part des attitudes pour le moins étranges de Rita (Marilyn Erskine). Malheureusement, le scénariste nous fait mourir d’ennui pendant les quarante premières minutes où il ne se passe quasi rien, à part la venue des deux frères Gar, Will (John Milford) et Dink (James Beck) pour menacer Ryker. L’épisode nous surprend par le fait que Rita n’a de toute évidence aucune intention d’épouser Conway. Ryker en est intrigué et se met à espionner la dame, allant jusqu’à la sauver la croyant en danger tandis qu’elle conduit une carriole à toute vitesse dans les montagnes. On regarde sa montre : cinquante minutes et il ne s’est rien passé. Des bavardages, une attitude vaguement mystérieuse de Rita Bolen. On s’endort presque. Au bout d’une heure, Rita avoue à John Conway qu’elle ne l’aimera jamais ni ne lui donnera une famille, ayant perdu son mari et ses deux enfants dans un naufrage il y a six ans. Les frères Gar pendant ce temps-là se dirigent vers Ryker pour le tuer. On maudit Frank Chase d’avoir écrit une histoire aussi ennuyeuse alors que Clu Gulager méritait cent fois mieux seul aux commandes d’un opus. La fin très « à l’eau de rose » avec un John qui risque sa vie pour sauver Ryker bien seul comme adjoint du shérif face à deux tueurs nous laisse pantois. On a l’impression d’avoir lu un roman-photo sentimental des années 60. Ce n’était ni fait ni à faire, d’un ennui profond, sans aucun intérêt. On se demande bien qui a pu donner son feu vert pour tourner un script aussi creux, et c’est surtout un beau gâchis pour Clu Gulager. Anecdotes :
4. LEGEND FOR A LAWMAN Histoire de Frank Telford et Harry Kleiner. Adaptation : Preston Wood. Réalisation : John Florea. Résumé : Dans une petite ville, Cobb’s run, Randy est pris par erreur pour le complice de cambrioleurs qui ont blessé le marshall. Critique : Le marshall Floyd Buckman (Ford Rainey) est vieux et usé mais ne veut pas l’admettre. A cause de son obstination, Randy, pris dans un piège grossier que Buckman n’a pas vu, risque d’être pendu. Le virginien jure de le sortir de ce mauvais pas. On ne saute pas de joie en voyant la distribution : Drury et le chanteur-acteur Randy Boone. Pour comble de malchance, l’histoire, mal agencée, ne relève pas le niveau. On se demande si Universal n’a pas laissé la saison 3 de la série prendre l’eau de toutes parts. En fait, Randy en est là parce que Buckman n’a pas verrouillé la porte de son bureau derrière lui et a été agressé, après que le jeune homme soit entré. Un homme veut la perte de Buckman, c’est l’avocat Sam Loomis, interprété par Adam West, futur Batman deux ans plus tard. Il tente de faire un marché avec le virginien. Encore une intrigue insipide et sans saveur. Cette-fois même pas rehaussée par la maigre distribution. Le virginien même son enquête dans des décors reconstitués en studio à peu de frais. Le virginien retrouve agonisant Cole (William Mims), l’homme qui a piégé Randy et il signe des aveux, mais Buckman s’entête et dit que notre héros a fabriqué la preuve. On se lasse très vite de cet épisode mal fagoté. On ne doute pas que le virginien sauvera Randy. Ce dernier a gardé sa guitare et chante en prison en attendant la corde. L’acteur joue mal et ne fait pas illusion une seconde. Trop de scènes d’intérieurs. Le spectateur regarde sa montre. Le virginien ne pouvant démontrer l’innocence de Randy se résout à le faire évader. S’ensuit une poursuite interminable. Les deux membres de Shiloh sont cette-fois sous les verrous. Buckman fait un marché invraisemblable avec le virginien pour sauver sa face. La fin est tirée par les cheveux avec le revirement bien improbable de Buckman. Le spectateur s’en fiche, il s’est endormi depuis longtemps ou a changé de chaîne ! Anecdotes :
Scénario : Sheldon Stark. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Les éleveurs de Medecine Bow sont inquiets depuis qu’un certain Daniels a acheté quasiment tous les bois et fait abattre les arbres. Critique : Cet épisode montre les méfaits du capitalisme sauvage, en l’occurrence Charles Daniels (Arch Johnson) et son âme damnée Paul Rogers (William Smith) ne pensent qu’au profit en exploitant à fond les forêts quitte à laisser des marécages aux éleveurs. Ce sujet très politique est contrebalancé par l’attirance d’un habitant de Medecine Bow, Dave Fergusson (Martin Milner), un brin prétentieux, envers la fille de Daniels, la ravissante Kathy (Joan Freeman). Chose vue d’un mauvais œil par Paul Rogers qui a des vues sur la fille du patron avec la bénédiction de celui-ci. Le virginien craint un affrontement entre les éleveurs et Daniels, et propose à Ryker de le nommer lui et quelques autres shérifs adjoints pour maintenir l’ordre. Un grand bal a lieu en ville, avec comme torture le duo Betsy-Randy nous assenant leur numéro chanté. Kathy devient le personnage central de l’épisode. Ryker la surveille. Malgré un physique moyen, Dave Fergusson ne lâche pas prise et continue son entreprise de séduction. Rogers les surprend et attaque sauvagement Fergusson. En état de légitime défense et par accident, Fergusson tue Rogers. Le père oblige sa fille à témoigner contre Fergusson, alors qu’elle sait que c’est Rogers qui avait une arme et a attaqué. Toutefois, contre son père qui la renie, Kathy dit la vérité à Emmett Ryker. Enfin un bon épisode. On le doit au scénario, à l’interprétation des acteurs tous excellents. Alors que le procès innocente Dave, le père veut l’abattre. Le happy end avec le revirement du père est un peu tiré par les cheveux. J’ai remarqué que dans cet épisode, les acteurs de la série cèdent la place aux invités vedettes. Anecdotes :
6. DANGEROUS ROAD Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Maury Geraghty. Résumé : Le shérif Brannan est malade et Ryker a arrêté un homme recherché pour meurtre au saloon. Il faut le convoyer à Coulter Junction. Ryker nomme Trampas shérif adjoint pour cela. Critique : Voilà notre Trampas shérif adjoint et enquêteur. Son ami le shérif Sam Dolan de Coulter Junction est mort mystérieusement, traîné par son cheval. Trampas pense que c’est un meurtre. D’autre part, il est pris entre deux personnages : le père de l’homme arrêté qui a tué une femme, Bob Coulter (Simon Oakland) qui aimerait éviter un procès et prêche pour la thèse de l’accident, et Koski (Frank Gerstle), prêt à lyncher l’accusé. On est frustrés par une distribution qui ne nous propose que Doug McClure. Clu Culager est juste présent au début. La victime était une certaine Dorothy Koski. Trampas était un ami du shérif Sam Dolan, mort bizarrement, et fiancé à sa fille Kitty (Marilyn Wayne), qui va épouser le nouveau shérif, Jack Fenton (Tom Simcox). Très vite, Trampas pense que l’accusé, Bob Coulter Jr (Robert Pine) a tué à la fois Dorothy et le shérif Dolan en maquillant le crime en accident, mais c’est ce que pense aussi le père et il veut empêcher Trampas de faire éclater cette vérité. Plus qu’un western, c’est une intrigue policière digne d’Agatha Christie. L’enquête, menée par Dorothy et Trampas, est palpitante. Coulter essaie d’acheter Trampas puis le fait traîner par ses hommes avec une corde. C’était la place de Ryker qui s’est bien défilé ! Trampas, avec les empreintes, découvre que c’est le double meurtrier de Dorothy et de Dolan est une grosse brute, Hans Wollsack (Tom Reese) qui tente de le tuer et qu’il amène en pleine audience tenue par le juge Porter (Gilbert Green), provoquant un coup de théâtre. J’ai adoré cet épisode bien qu’il soit atypique pour la série. On a plus l’impression d’une enquête d’Hercule Poirot ou de Joe Mannix, établissant une vérité bien cachée, avec moult rebondissements. C’est un détournement de genre. Chacun des comédiens est parfait, et donne de l’épaisseur et de la crédibilité au scénario de John et Ward Harkins. Voilà un opus qui aurait mérité d’être doublé en français, et de ne pas rester dans l’obscurité des épisodes inédits. Dans les arcanes du scénario, on suspecte tour à tour plusieurs personnes, dont Jack Fenton qui aurait agi pour prendre la place de shérif, le fils Coulter qui n’inspire jamais la sympathie et constitue le coupable idéal, mais pas Hans Wolsack qui était le garde du corps de Koski, le père de Dorothy. Le seul bémol, qui ne m’empêche pas de mettre la note maximum, est la facilité avec lequel Wolsack avoue et se laisse traîner devant la cour, après avoir manqué tuer Trampas qu’il domine tel le géant au lasso qu’il est. Dans un James Bond, on lui aurait donné le rôle de Richard Kiel en Requin. On se demande comment ce simplet pouvait espérer plaire à Dorothy, et maquiller le meurtre du shérif Dolan en accident de cheval. Anecdotes :
7. FAREWELL TO HONESTY Histoire de Carey Wilber. Adaptation : True Boardman. Réalisation : Leon Benson. Résumé : Le virginien est envoyé à Honesty suite à une plainte pour escroquerie du juge Garth. Il doit ramener le général Ralph Forrester. Mais Honesty vit sous un régime de corruption menée par Forrester, et c’est le virginien qui a des ennuis. Critique : Après le formidable épisode précédent, on comprend que celui-là sera une déception. Lee J. Cobb semble avoir déserté la série. L’intrigue est mince, une condamnation pour dette. Mission qui aurait été dévolue à un représentant de la loi, comme Branner (malade) ou Ryker, mais pas le contremaître de Shiloh. Le général (Richard Carlson) contrôle la ville, mais elle appartient à sa femme Laura (Dorothy Green). Le virginien prend conseil auprès de l’avocat John Marshall Harrison (Harold Gould) qui lui explique la corruption qui règne à Honesty, qui n’a jamais si mal porté son nom. Forrester se sert de sa femme mais flirte avec la patronne du saloon, Jennifer McLeod (Kathleen Crowley). Elle ne veut pas être sa maîtresse mais sa seule compagne. L’épisode s’installe dans l’ennui. Laura avec son argent veut acheter sa rivale Jennifer et l’éloigner de la ville, ce qui nous donne l’impression d’être dans Les feux de l’amour. Le général paie les 8000 dollars de titres qu’il doit au juge Garth en les remettant au virginien. Mais ce dernier se fait assommer dans les écuries et Forrester récupère son argent. Cet épisode est ennuyeux et médiocre. Richard Carlson est exécrable en général Ralph Forrester qui tente de tuer le virginien, lequel, en état de légitime de défense, l’abat. On se demande pourquoi un grand patron comme lui a voulu se charger de la basse besogne. Killigrew, le shérif corrompu (Harry Swoger) arrête le virginien pour meurtre. Le spectateur devine à l’avance tous les rebondissements et regarde sa montre. A la 45e minute arrive Clu Gulager pour relever le niveau et sauver l’épisode. Il mène l’enquête pour retrouver l’arme du général et sortir d’affaire le virginien. Malgré son talent, l’histoire continue de nager dans les méandres de l’ennui. C’est ensuite un épisode de procès comme les aiment les américains où brille Harold Gould. En avocat, il confond le témoin Jennifer McLeod que le général avait disculpée d’une affaire d’homicide volontaire à Cheyenne. Gulager a un rôle finalement limité dans le procès au bénéfice de l’avocat Harrison que joue avec conviction Harold Gould. Des scènes déjà vues et revues cent fois ailleurs. Harrison confond Laura Forrester pour le meurtre de son mari. C’est le coup de théâtre. L’homme de confiance de Laura, Leonard Walters (Douglas Henderson), amoureux depuis toujours de sa patronne, avoue le meurtre. C’est tiré par les cheveux, mal joué et peu crédible, tout comme la cour que croit bien faire le virginien en épilogue à Jennifer qu’il aimerait bien voir venir à Medecine Bow. Je me suis profondément ennuyé. Anecdotes :
Scénario : Gabrielle Upton. Réalisation : William Witney. Résumé : Un vieil homme et son petit-fils arrivent à Medecine Bow. En raison de son âge, le virginien refuse de l’engager, mais Trampas se laisse apitoyer après que le vieux ait tout perdu au poker. Critique : Lee J. Cobb est parti. Les trois derniers épisodes de cette saison 3 se font sans lui. Il ne reviendra d’ailleurs que dans huit épisodes de la saison suivante et adieu. La série perd donc l’un de ses meilleurs atouts. C’est d’autant plus incompréhensible que le comédien, à cette époque-là, ne tourne que deux rôles : l’un au cinéma dans Notre homme Flint, et un autre dans un téléfilm Death of a salesman. L’épisode du jour tombe dans la mièvrerie avec le grand père, Murdock (Franchot Tone des Trois lanciers du Bengale et de la première version des Révoltés du Bounty) qui n’est plus capable de tenir un rôle dans un ranch, atteint par son grand âge. Il est accompagné d’un petit fils, Willy (Bill Mumy). Les autres vachers de Shiloh se montrent désagréables avec Murdock, lui préparant à table un fauteuil de personne âgée ce qui ne le fait pas rire. Trampas joue les nounous avec Willy. On se croirait dans La petite maison dans la prairie. Murdock fait bourdes sur bourdes. Il marque les bêtes d’un troupeau voisin. Jusqu’au jour où il fait une chute de cheval. Il en réchappe mais cause d’autres ennuis. Cet épisode trop sérieux sur la déchéance de la vieillesse et les gens qui n’acceptent pas l’outrage des ans est assommant. Le virginien, à la suite d’une faute que commet Murdock, le renvoie. En effet, l’homme commet beaucoup de maladresses, provoque un incendie, et un procès va avoir lieu contre le ranch Shiloh pour une histoire de bétail qui a trouvé la mort. Il n’y a rien à sauver de cet épisode mielleux et pitoyable. Difficile de séparer cet opus du destin du comédien Franchot Tone qui fut une star avant de se retrouver en fauteuil roulant, ravagé par un cancer. Murdock a le tort d’être fier, et de ne pas accepter son âge. L’épisode est difficile à supporter jusqu’au bout, plombé par un scénario larmoyant. Blessé, Trampas risque d’être amputé d’un bras, en raison d’une septicémie. Tout le reste de l’épisode est de cette trempe. On croit que Murdock va mourir à la fin. James Drury et Doug McClure affichent des visages affligés devant la carence d’un tel script. Nous aussi. Le twist final concerne une pièce d’or de 20 dollars que Murdock aurait caché depuis toujours dans sa botte. Aucun suspense, une action qui traîne en longueur, des rebondissements attendus. Un épisode totalement raté. Anecdotes :
9. THE SHOWDOWN Scénario : Gene L. Coon. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Le virginien arrive à Monolith en Arizona pour acheter du bétail à la famille Landers. Il se heurte à l’hostilité étrange des shérifs despotes de l’endroit, les Frome. Critique : L’Amérique a toujours été un pays sauvage où règne la loi du plus fort, ce qui nous est présenté encore ici, lors d’un simple achat de bétail par le virginien dans une petite ville d’Arizona. Merle Frome (Michael Ansara) est le personnage antipathique de l’histoire. On retrouve aussi Leonard Nimoy pas encore célèbre pour Star Trek. Il incarne Benjamin Frome. Globalement, en cette fin de saison 3, la série a baissé en qualité. Intrigues répétitives ou creuses, choses déjà vues. Sous un prétexte futile, Benjamin Frome arrête les frères Landers et le virginien dans un saloon. Notons que nous retrouvons dans le rôle de Billy Landers le comédien Tom Skerritt (Alien, Un drôle de shérif). Les Frome se comportent en tyrans. D’ailleurs, par sa trame, l’histoire rappelle le meilleur épisode de la série Match contre la vie avec Ben Gazzara, Les tyrans. Arrestation arbitraire par un shérif, despotisme sur une ville. Nimoy et Ansara incarnent deux sadiques parfaitement crédibles. Junie (Leslie Perkins), entraîneuse de saloon, a accepté un collier de Billy, mais le chasse. Elle est la garce de service, ne valant pas mieux que le tandem Frome. Le bétail et son prix sont confisqués arbitrairement par les Frome. Merle se fait tirer dessus et accuse sans preuves Billy. Beaucoup de violence, physique et psychologique, dans cet épisode dont on devine qu’il se terminera mal. Ansara a l’air d’un mafioso. Ce comédien est surtout connu pour Les commancheros avec John Wayne et La révolte des Cipayes, ainsi qu’à la télévision dans la série La flèche brisée. Il manque une cohérence dans cet épisode, avec la cruauté injustifiée des Frome. Merle s’explique avec le virginien, il pense que les fils Landers sont des voleurs de bétail et attaquent des diligences. C’est la guerre entre les Landers et les Frome. En faisant au bout de trois quarts d’heure des Frome les « gentils », on tombe dans l’invraisemblance. Le virginien est mêlé malgré lui à cette bataille. Malgré ce qu’ils lui ont fait subir, le virginien se met du côté de Frome. Nous sommes ici dans le pur genre western, mais le scénario a trop brouillé les cartes. La fin est grosso modo ce que l’on voit dans tous les westerns, un duel général digne des films avec John Wayne ou ceux réalisés par Sergio Leone. Anecdotes :
10. WE’VE LOST A TRAIN
Scénario : Borden Chase. Réalisation : Earl Bellamy. Résumé : Le virginien envoie Trampas au Mexique acheter un taureau. Il doit faire une étape à Laredo, une ville dangereuse. Critique : Le départ du juge Garth est acté, même si sa fille Betsy est présente. On voit le virginien dans son fauteuil s’occuper de tout à Shiloh. Lorsque Trampas demande à Betsy des nouvelles de son père Henry, elle répond « il s’amuse bien ». Dans cet épisode final de la saison 3, il y a plusieurs invitées vedettes : Fernando Lamas, Ida Lupino, Neville Brand, Peter Brown, William Smith (déjà de retour), Philip Carey, Rhonda Fleming. Toutes figurent au générique de début, alors que d’habitude il y en a deux au maximum. Privé de bal au grand désarroi de Betsy, Trampas voyage en train puis en diligence. A Laredo, dans un saloon, il assiste au tour de chant de Carmelita Flanaghan (Rhonda Fleming). Deuxième numéro chanté de cet opus après un navrant chant de Randy Boone au début. Mais il est provoqué et mis KO par une brute, jaloux de Carmelita, Reese Bennett (Neville Brand). Le virginien l’avait prévenu : Laredo est un coupe-gorge. Dans le saloon, Chad (Peter Brown) puis Joe Riley (William Smith) défient à leur tour Trampas en duel. Les trois hommes travaillent pour le capitaine Parmalee (Philip Carey). Trop de personnages, une histoire touffue, cette saison 3 ne se termine pas en beauté. Les trois hommes qui voulaient tuer Trampas se rendent au Mexique sur les traces d’une bande qui a attaqué un train, volé un chargement d’or, et tué les voyageurs, excepté un bébé bien encombrant. Notre héros les accompagne et rencontre le capitaine Estrada (Fernando Lamas). Ce dernier les refoule, et l’on constate la haine entre américains et mexicains. L’étape suivante est la Casa de Oro où les hommes veulent laisser le bébé à Mama Dolores (Ida Lupino). Cet épisode est une suite de séquences mises bout à bout sans grande cohérence. Par exemple, cette étape est suivie par une bataille rangée avec des indiens Yaquis. Le scénario a été oublié en chemin. Ayant acheté son taureau, Trampas a de nouveau affaire au capitaine Estrada et à ses hommes. Mexicains et indiens sont complices du vol d’or et du massacre. Outre Trampas, Reese et ses amis sont prisonniers. Au moment d’être exécutés, les Yaquis constatent qu’Estrada et ses hommes leur ont vendu des fusils cassés et les tuent. Ils retrouvent leur chef, le capitaine Parmalee (Philip Carey). Cette saison 3 finit par un épisode confus et brouillon. Anecdotes :
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Saison 3 - Volume 2
Scénario : Jean Holloway. Réalisation : Don McDougall Résumé : Arrivant de Philadelphie, Victoria Greenly veut ouvrir un cabinet d’avocate à Medecine Bow. Pour s’installer, elle veut louer un local au juge Garth. Mais ce dernier est absent, et les choses se passent mal avec le virginien, macho, qui ne pense pas qu’une avocate sera solvable comme locataire, ce métier étant pour lui réservé aux hommes. Il faut dire que notre héros est nerveux, confronté à des voleurs de bétail à Shiloh. Critique : Dès les premières images, on comprend que l’on est dans l’univers des séries des années 60. Ellen Corby, tante Sarah dans le pilote des Envahisseurs accompagne dans le train qui arrive à Medecine Bow Anne Francis. Malgré elle, Victoria (Anne Francis) est tombé sous le charme du virginien, malgré ses airs rudes. L’assistante de l’avocate, Mrs Clancy (Ellen Corby, aussi avenante que dans Les envahisseurs est irrésistible avec son bonnet de nuit lorsqu’elle se couche). Le virginien, comme par hasard, a un litige avec le fabriquant de selles Jerd Morgan (Judson Pratt) qui le conduit au tribunal devant un juge. On devine très vite qu’il va avoir besoin des services de l’avocate. Cet épisode se situe dans la moyenne, ni un chef d’œuvre, ni un ratage. Cela se laisse regarder sans ennui, même si l’on peut reprocher à l’intrigue trop de bavardages. Toutefois, l’interprétation et la justesse de la mise en scène le font monter à trois étoiles. L’impression que donne cette série après trois saisons est que toutes les intrigues ne sont pas formatées pour durer 75 minutes, certaines pourraient se satisfaire de cinquante, d’où ce que j’appelle des scènes de « remplissages » destinées à faire durer. A la 31e minute, le virginien, pour une affaire qui ne semblait pas sérieuse au départ, engage Victoria Greenly comme avocate pour le défendre contre l’homme qui lui a vendu une selle défectueuse. On regrette que Lee J. Cobb, le meilleur comédien de la série, n’arrive que tardivement dans l’histoire. Dire qu’il faudra se passer définitivement de lui à compter de la saison 5 est cruel. Le virginien changera alors de patron. Victoria fait une plaidoirie tellement réussie qu’elle sort d’affaire le virginien. On comprend mal tout de même la dramaturgie accordée à une affaire qui va en justice pour une selle que le virginien refusait à juste titre de payer. Cela permet à Anne Francis, sûre de son art, de faire un beau numéro d’actrice. Tard dans l’épisode, l’arrivée d’Harold Gould, excellent comédien, apporte un plus à l’histoire. On peut vraiment dire qu’elle rehaussée par l’interprétation. L’affaire des voleurs de bétails était restée en suspens et constitue la fin de l’intrigue. Ils prennent en otage le virginien et se retrouvent derrière les barreaux, et clients de Victoria. Elle affronte le shérif Ryker (excellent Clu Gulager qui joue de plus en plus juste). Une idylle se noue entre l’avocate et le virginien, mais les voleurs qu’elle a fait libérer sous caution tentent de les tuer. John Anderson (Harold Gould), après avoir vu plaider Victoria lui propose une place au Capitole, à Cheyenne, pour le gouverneur. Le virginien a vocation à rester célibataire et cette promotion va mettre fin à son histoire d’amour. La scène finale de la séparation me conforte dans l’idée que James Drury est un comédien limité hors les scènes d’action. Il n’est en effet guère convaincant dans l’adieu déchirant entre les amoureux. Anecdotes :
2. A GALLOWS FOR SAM HORN Scénario : Dean Riesner. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Le colonel John Briscoe veut faire expulser le fermier Sam Horn pour construire sur son terrain une ligne de chemin de fer. C’est alors que son fils est tué. Critique : Une compagnie de chemin de fer au nom du progrès et surtout ici du profit veut faire expulser un fermier avec l’aide d’un décret : voilà qui nous rappelle la série française d’Henri Spade La princesse du rail. Comme toujours, le juge Garth se range du côté des plus faibles avec son paternalisme débonnaire habituel. Le fils du colonel, Scott Briscoe (Buck Taylor) incarne un jeune blanc bec détestable. De retour au pays après deux ans en Europe, il veut récupérer sa fiancée Peg Dineen, qui se fait appeler Peg Johnson (Laurel Goodwin) avec la même hargne qu’il montre envers Sam Horn pour le faire expulser. Il a fait un enfant à Peg, ce qu’il découvre en venant la relancer. Une fois de plus, c’est vers un procès que l’on se dirige, plutôt qu’une intrigue de western. Le juge prend le parti de Sam Horn. Le colonel John Briscoe se montre ignoble, refusant à son fils de reconnaître l’enfant de peur que Peg obtienne des droits sur sa compagnie. L’épisode sombre un peu dans l’ennui lorsque l’on découvre que Sam Horn est amoureux de Peg. Le même Sam tue Scott qui l’a assommé pour lui voler son titre de propriété. John Briscoe est interprété par Edward Binns, le chef de Robert Wagner dans la saison 3 d’Opération vol. Binns joue correctement, sans plus. Ryker et le juge Garth ne comprennent pas pourquoi Briscoe envoie l’un de ses gorilles faire fuir de Medecine Bow Peg. Bien évidemment, c’est ensuite le procès de Sam Horn. On se croirait dans un épisode de Perry Mason. Malgré le talent de Lee J. Cobb en juge Garth, qui joue ici les avocats, on trouve le temps long. La série se confirme être une anthologie regroupant tous les genres (procès, policiers, mystères) et ne pas se cantonner au pur western qui sert dans cet opus de décor. En se lançant sur les traces de Peg, le shérif Ryker tombe sur son kidnappeur, Jack Marshamm (Burt Kennedy, le meilleur comédien de l’épisode), lequel travaille évidemment pour le colonel. On sombre ensuite dans le mélodrame et le sentimentalisme. L’épisode arrive ainsi tout juste à obtenir deux étoiles. Le happy end très gnan gnan nous fait croire que nous sommes dans La petite maison dans la prairie. Ce genre d’épisodes faisait sans doute de l’audience en 1964, mais cela a très mal vieilli. Anecdotes :
3. PORTRAIT OF A WIDOW Scénario : Thomas W. Blackburn et Lawrence Edward Watkins. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Charles Boulanger, un peintre français, menacé par des usuriers, accepte de peindre le portrait d’une belle veuve, Maggie Menken. Le juge Garth est soupçonneux envers le peintre que Maggie et Betsy ont rencontré à Chicago. Critique : Vera Miles, après Psychose et L’homme qui tua Liberty Valence, ne fit quasiment que de la télévision jusqu’à la fin de sa carrière. C’est d’ailleurs la deuxième de ses trois apparitions dans Le Virginien. John Gavin, qui la croisa dans le film de Sir Alfred cité, et joua dans Spartacus, est l’interprète idéal du gigolo peintre français. Vera Miles incarne la tante de Betsy, Maggie Menken. Gavin est le bellâtre et gentleman type que l’on peut attendre dans ce genre de rôle. Une fois de plus, on s’éloigne du genre western pour en l’occurrence la comédie dramatique. Vera Miles et John Gavin s’accaparent l’opus et le reste de la distribution, à part Lee J. Cobb, est un peu sacrifié. Au bout d’un moment, cette romance tourne un peu en rond. Reba (Ann Doran), la femme de ménage de Maggie, joue les rabats joie et tente de casser l’image de séducteur de Boulanger. Le juge de son côté mène une enquête discrète auprès d’une galerie d’art. Les scènes de séduction de Charles Boulanger envers Maggie se révèlent répétitives. C’est le point faible de l’épisode. Il ne se passe rien. Le juge découvre que Maggie possède, héritage de son défunt mari, un authentique Tintoretto, que Charles tente de faire passer pour une copie. L’épisode sombre dans l’anecdote lorsque le peintre se met à dessiner les cowboys de Shiloh, comme Belden (L.Q. Jones). Le virginien ne fait qu’une apparition dans l’opus. Garth découvre la vérité : Charles est un imposteur, c’est un peintre américain nommé Baker lié à de mauvais garçons qui le retrouvent à Medecine Bow. Il a fait une copie du Tintoretto et compte le dérober pour payer sa dette aux tueurs. Au bout d’une heure, par les contraintes du script, Gavin reprend sa voix originale et cesse de parler avec l’accent français. Le juge, qui a mis à jour l’imposteur, ne veut pas briser le cœur de Maggie et laisse le peintre partir avec le Tintoretto. Ce que Baker, à sa grande surprise, ne fait pas. Le twist final, qui permet de sauver la peau de Charles Boulanger/Baker est quelque peu tiré par les cheveux mais spectaculaire. S’il n’y avait pas eu tant de lenteurs dans l’épisode, j’aurais mis trois étoiles. Lee J. Cobb dans cet opus est celui qui tire le mieux son épingle du jeu. Anecdotes :
4. THE PAYMENT Scénario : Thomas Thompson. Réalisation : John Florea. Résumé : L’adjoint du shérif, Emmett Ryker fait venir à Medecine Bow un homme qui vient de purger dix ans de prison, Abe Clayton, et ce à la grande colère du shérif Brannan. Abe ne va pas tarder à créer des ennuis à Ryker. Critique : Très verbeux, le premier quart d’heure laisse présager un épisode ennuyeux. Ryker a trouvé un travail à Abe Clayton qui ne le passionne guère. C’est un vieil homme brisé par la prison. Plutôt que de devenir balayeur dans une étable, emploi que Ryker lui a trouvé, il emménage dans une ferme abandonnée et veut élever du bétail. A la 25e minute, on comprend que Ryker est le fils adoptif de Clayton. Ryker a perdu son père à l’âge de 12 ans et Clayton l’a recueilli. Ce dernier a rameuté trois lascars dont un certain Lee Darrow (Bruce Dern). Il y a aussi Rita (Lisabeth Hush), ancien flirt de Ryker, qui va épouser Darrow. Très vite, on comprend que Clayton prépare un mauvais coup. Il veut voler le troupeau de Shiloh que va convoyer le virginien. L’intérêt du script est très relatif, on sombre dans la guimauve. Les aller et retour incessants de Ryker à la ferme de Clayton nous lassent vite. Llyod Nolan en Clayton en fait trop, et plombe cet opus. Lorsqu’il ne discute pas avec son père, Ryker se lance dans de grands bavardages avec le virginien. L’attaque par la bande de Clayton du troupeau du virginien est une entreprise perdue d’avance, ce qui nuit au suspense. Au bout d’une heure, il ne s’est rien passé. En fait, c’est la banque de Medecine Bow qui est visée. Clayton tue un homme. Ryker, en voulant arrêter le « père », devra le tuer en état de légitime défense, étant lui-même blessé. Les adieux à la gare entre Rita et Ryker achèvent de nous plonger dans le sentimentalisme. On se demande qui a commandé un épisode aussi raté, et qui dès le départ, n’avait aucune chance de succès. Anecdotes :
5. A MAN OF THE PEOPLE Scénario : Histoire de William Bay. Adaptation: Résumé : Le juge Garth retrouve un de ses anciens camarades de jeunesse, Matthew J. Cosgrove, devenu membre du congrès à New York. Cosgrove facilite l’arrivée d’immigrants au Wyoming. Critique : Un épisode dans lequel nous pouvons voir Lee J. Cobb assez longuement, donnant à son personnage de juge une dimension supplémentaire, presque politique. Avec Barney Wingate (Roy Engel), le juge s’oppose à des colons qui occupent les pâturages publics au détriment des propriétaires de ranchs. Très vite, le juge découvre que derrière cette opération se cache un de ses amis d’enfance, le député Cosgrove (James Dunn). Il va perdre toutes ses illusions sur cet ami, lié à son neveu lieutenant dans l’armée, David O’ Mara (Martin West). David prétend être là pour fabriquer un pont. Le militaire se rend à Shiloh pour rencontrer Besty et réalise que Garth a une piètre opinion de son oncle député. Betsy est amoureuse de David. Détournement du western, cet opus se perd dans des considérations sur le fait que la terre n’est pas bonne pour l’agriculture, et que les colons vont tout perdre. On finit par s’ennuyer, malgré la prestation de Lee J. Cobb. L’épisode quitte l’aspect série de distraction pour nous plonger dans une intrigue trop sérieuse, dénonçant les manipulations politiques de Cosgrove. Dans une histoire aussi complexe, James Drury, acteur doué pour l’action, fait le minimum syndical. Le scénario avec ses allusions au gouvernement et au règlement foncier largue le spectateur lambda. On mettra deux étoiles pour Lee J. Cobb, toujours aussi brillant et habité par son rôle de juge. Anecdotes :
6. THE HOUR OF THE TIGER Scénario : Harry Kleiner. Réalisation : Richard L. Blare. Résumé : A la suite d’un glissement de terrain, le juge Garth ne peut plus conduire son bétail au chemin de fer, en raison de la haine que lui voue un voisin, Junius Antlow. Critique : Dans cet opus, on a réuni un peu tout ce qui fait le charme de la série. La pure intrigue western (Les haines entre propriétaires terriens, bien que Antlow était jadis dans les meilleurs termes avec son voisin le juge), une histoire d’amour impossible – une de plus – pour le héros avec une jeune chinoise déguisée en homme, Kam Ho (Celly Carillo), hélas déjà promise en mariage à son compatriote Chang (Kam Tong), le virginien blessé, les sabotages, le tunnel miracle qu’il faut construire en toute hâte, et la tragédie qui va retomber sur l’ennemi Junuis Antlow (Tom Tully) par le biais de son fils Chris (Tom Simcox). On se plaint souvent que les épisodes sont des prétextes à nous éloigner du genre western pour devenir une anthologie (procès, histoires policières, etc) pour ne pas goûter ici cette réussite. Une tuile tombe sur le juge Garth à la suite d’un éboulement de terrain qui le met à la merci d’un droit de passage que lui refuse son voisin. Garth se retrouve dans l’obligation d’employer des ouvriers chinois pour construire un tunnel et permettre à son bétail de passer. Ceci sous la direction d’un contremaître, Big Jim Lafferty (Leo Gordon). Le voisin va tout faire pour saboter le tunnel, quitte à provoquer une explosion en faisant surcharger la dose de dynamite par un certain Colton (Robert J. Wilke) qui tue deux chinois et blesse le virginien venu en bon samaritain les sauver. Dans l’affaire, on découvre qu’un ouvrier chinois blessé est une femme, Kam Ho, qui s’éprend vite du virginien, tandis que Betsy tente de se familiariser aux coutumes asiatiques avec sa naïveté habituelle. On aurait tort de bouder son plaisir devant cet épisode assez classique et représentatif de la série. Certaines situations, en trois saisons, sentent le déjà vu, mais qu’importe. Tom Tully est parfait dans le rôle du méchant. Trampas et Ryker sont aux abonnés absents, mais dans cette série collégiale, rares sont les épisodes qui réunissent toute la distribution. On passe un excellent moment, sans temps mort, et c’est l’essentiel. Anecdotes :
7. TWO MEN NAMED LAREDO Histoire de Don Brinkley et Don Trait. Adaptation : Don Brinkley. Réalisation : William Hale. Résumé : Un jeune cowboy, Laredo, sauve la vie de Trampas en lui évitant d’être piétiné par un troupeau de vaches. Peu après, alors qu’il se trouve en ville, Bojo Sanders l’humilie en le faisant chuter de cheval, ayant saboté sa selle, ce qui provoque les moqueries d’une entraîneuse, Molly. Laredo assassine froidement Bojo, se sort d’un procès à charge, puis règle son compte à Molly avant de manquer de tuer Trampas. Alors qu’il est cette fois bon pour la corde, le juge Garth veut le sauver ayant compris sa folie. Critique : Episode atypique sur la folie et le dédoublement de personnalité, où brille une fois de plus Lee J. Cobb dans un personnage plus subtil que la moyenne des habitants de Medecine Bow. Après le sauvetage héroïque du début, on comprend vite que Laredo (joué par le chanteur Fabian) a des troubles de la personnalité. En effet, victime d’une mauvaise plaisanterie d’un certain Bojo Sanders (Rayford Barnes), qui a mis sous sa selle des piquants, il est désarçonné. Trampas tente de dédramatiser l’affaire, mais Laredo s’en va et l’on se doute qu’il n’en restera pas là, ayant été humilié sous les yeux de la belle et peu farouche Molly Weams (Elizabeth MacRae). Il assassine avec ses poings Bojo sous les yeux de Molly, puis prétend être resté au ranch. Ryker l’arrête et il passe en jugement. Le témoignage de Molly, prostituée, et qui a bu plusieurs verres, n’est pas pris en compte, et faute de preuves, il est acquitté. L’un des éléments centraux du scénario est un ouvrage de poésie que Laredo a fait tomber lors de sa mésaventure avec son cheval, et que Molly a ramassé. Laredo prétend tantôt aimer la poésie, tantôt non. Trampas a des doutes à son sujet. Et il a raison car Laredo surgit dans la chambre de Molly. Alors qu’on pense qu’il veut la violer, il la tue. Lorsque Trampas constate les griffures au visage de son nouvel ami, il comprend qu’il est l’assassin. Mais Laredo se saisit d’un fusil et manque nous priver définitivement de Trampas (la balle passe à quelques centimètres du cœur, et il est contraint à une convalescence sous l’œil attentif de Betsy). Cette-fois, le procureur, incarné par un Ford Rainey excellent comme d’habitude, pense avoir sa revanche. Contre toute attente, le juge Garth consulte un psychiatre et plaide la folie. Mais le psychiatre en plein procès dit que Laredo a toute sa raison. Episode au suspense haletant et constant, avec deux comédiens brillants, Lee J. Cobb et le chanteur pour teenager Fabian, la fin (spoiler), constituée par le verdict du jury, est un peu déroutante. Malgré tout, cela ne parvient pas à gâcher la pépite que constitue cet opus. Notons aussi l’interprétation brillante en entraîneuse puis victime de la comédienne Elizabeth MacRae. Une réussite totale. Anecdotes :
Histoire d’Edna Anhalt, d’après un roman de Stuart Hardy. Adaptation : Cy Chermak. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Betsy se perd en faisant une promenade et tombe sur la cachette d’un homme et de son fils qui capturent des chevaux sauvages et les élèvent. Le fils, Clint Evers, sauve Betsy d’un puma. Critique : Si la série est inspirée du roman d’Owen Wister, cet épisode constitue une première puisqu’il est adapté d’un roman de Stuart Hardy, et l’on se demande bien pourquoi vu l’armada de scénaristes qui travaillent sur la série, le roman qui a servi de source ne permettant pas un si long développement sur plusieurs saisons. Les Evers, Martin (Forrest Tucker) et Clint (Andrew Prine) sont soucieux de garder leur tranquillité et que Betsy ne révèle pas leur cachette, mais elle est mordue par un crotale. Clint en la conduisant chez le docteur pour la sauver tombe sur le virginien et Ryker. Il prétend n’être que de passage en ville, mais son secret commence à être éventé. L’épisode ensuite traîne en longueur, avec Betsy qui cache le secret des Evers. En l’absence du juge en voyage, le virginien interroge Betsy. Forrest Tucker et Andrew Prine s’en sortent bien en fugitifs, mais le jeu de Prine reste approximatif. Ils sont recherchés, et un chasseur de prime ne tarde pas à pointer son nez chez Ryker. Betsy rejoint vite Clint dont on comprend qu’elle est amoureuse. Ryker apprend à cette dernière que Martin Evers est recherché pour le meurtre de son associé, il était chercheur d’or à Laramie et s’est enfui avant le procès. Roberta Shore n’est pas une grande comédienne, et l’intrigue met du temps à se mettre en place. Betsy va voir les Evers et demande au père s’il est coupable, ce dernier lui rétorque qu’elle vit dans un monde bien naïf. Martin fait une chute de cheval et se retrouve grièvement blessé. Un épisode dont Betsy est la protagoniste principale ne pouvait être qu’une histoire mielleuse. Andrew Prine ne trouve jamais le ton juste dans le rôle du grand dadais de fils maladroit et gauche. On se doute qu’il faut un médecin à Martin, malgré la promesse faite à son fils de ne pas en appeler un. Betsy s’en charge. Elle a peur ensuite que Clint ne liquide le médecin, mais le jeune homme est seulement prudent et n’est pas un tueur. Pour le meurtre dont il est accusé, Martin a un témoin oculaire, un ivrogne nommé Sorrowful (Douglas Fowley). L’ensemble manque de vigueur et de suspense, et le jeu approximatif de Betsy Shore et d’Andrew Prine n’arrange rien. Le virginien, Trampas et Randy sont limités à des apparitions. On se console avec de belles images de paysages sauvages et de chevaux. James Drury, sur la fin, s’en donne à cœur joie dans des scènes où il conduit le troupeau de chevaux sauvages. Le happy end est de rigueur et l’innocence de Martin prouvée, il n’a tué son associé que par accident : homicide involontaire. Lee J. Cobb manquait cruellement, et en Ryker, Clu Gulager réduit à passer les plats. Anecdotes :
9. SIX GRAVES AT CRIPPLE CREEK Scénario : Carey Wilber. Réalisation : Maury Geraghty. Résumé : Il y a deux ans, quatre hommes ont attaqué un père et sa fille, les tuant. Ryker, qui aimait la fille, a juré de les venger. Critique : Dès le début, nous sommes dans une ambiance dramatique et tendue de pur western, où brille Clu Gulager en Ryker. Rien à voir avec la bluette de l’épisode précédent. Le shérif d’une ville voisine, alors que Ryker cherche le quatrième tueur, Charlie Mc Masters soit disant mort et enterré, demande à notre héros de servir de chevalier servant à une cavalière, Lucille Carver (Sheilah Wells), laquelle veut se rendre à Cripple Creek non desservi par une diligence. Or, c’est l’endroit où est enterré MacMasters. J’ai deviné par son jeu maladroit que Sheilah Wells était une débutante (elle n’a fait qu’un court métrage avant cet épisode du Virginien). Face à un Clu Gulager expérimenté, elle ne renvoie pas la balle et son jeu est une catastrophe. Après les prairies sauvages, cet épisode sent le décor carton pâte de studio pour les scènes nocturnes de feu de camp. Heureusement, restent les poursuites au grand jour qui renouent avec des décors plus heureux, mais tous les gros plans sur Sheilah Wells et Gulager sont faits en studio. De l’équipe habituelle, il n’y a que Trampas (pour une brève scène au début) et Ryker. L’intrigue évoque, outre l’histoire personnelle de Ryker qui date d’il y a deux ans, un massacre qui s’est déroulé il y a six mois à Cripple Creek. Alors que le couple rejoint le fort militaire Shields, la torpeur s’empare du spectateur. Beaucoup de bavardages inutiles destiné à « meubler ». Il y a six tombes à Cripple Creek, cinq hommes blancs et un sioux. Le père de Lucile est donc peut être en vie. Ou Charlie McMasters ? Le major Mallory (Walter Reed) mène l’enquête avec Ryker, et il semble que le sixième homme blanc qui soit vivant était un chercheur d’or. Notons quelques bons moments, comme la scène de l’embuscade, où Lucile, qui ne sait pas se servir d’une arme, parvient à donner le change. Ryker se méfie comme la peste du shérif Goodbody (John Doucette), qui le suit depuis qu’il a quitté Medecine Bow. Nous avons à nouveau droit à de pitoyables scènes en studio qui ne font plus illusion aujourd’hui. Le shérif pense que le père de Lucile est Charlie McMasters, qui a détroussé une diligence transportant de l’or. Ryker ne s’est pas assez méfié de Goodbody qui à la première occasion l’assomme. Lucy retrouve son père, John Carver (Paul Birch). Mais il semble bien s’agir de McMasters. La suite de l’épisode se traîne en longueur et l’on regarde sa montre. Le moins attentif des spectateurs comprend que John Carver est un imposteur et pas le père de Lucile. La fin, sans surprise, nous laisse sur notre faim tellement le scénariste enfonce des portes ouvertes. Anecdotes :
10. LOST YESTERDAY
Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Avant de mourir, un mari dit à sa femme, Clara Malone, où se trouve caché le bulletin d’un vol. Peu après, elle se trouve avec le virginien dans une diligence qui bascule dans un ravin. Elle est amnésique. Critique : Plus que western, l’intrigue est policière et romantique. Les complices du mari de Clara Malone restent à Medecine Bow pour la retrouver. Clara a perdu la mémoire et trouve un nid douillet à Shiloh, auprès du virginien et de Betsy. Tout en l’aidant à retrouver la mémoire, le virginien s’éprend de Clara. James Drury semble plus à l’aise dans son rôle au bout de trois saisons. Dans les scènes romantiques, il fait illusion. Shirley Knight joue divinement bien ce personnage qui a perdu la mémoire. Elle n’en fait pas trop, juste assez pour rendre son personnage crédible. Clara se voit offrir un poste d’institutrice, bien qu’il y en ait déjà une, Martha (Monica Lewis). Sa nouvelle identité est Avril Mc Comber. Lors d’un bal, un des complices du mari retrouve Clara. Certaines scènes sont surréalistes, comme Trampas, le virginien et Clara jouant au puzzle. Sous l’identité d’un certain Cal Harrris, un complice, Trev Holcomb (Simon Scott) se présente à Shiloh comme étant son frère. Clara n’a toujours pas retrouvé la mémoire. Elle la retrouve à la suite d’un incendie. L’épisode à la lueur des années 2010 peut nous paraître un peu naïf et artificiel. Néanmoins, l’intrigue est assez efficace. Le feu, dans cette histoire, agit comme déclencheur des pertes et retrouvailles de mémoire. Les bandits, en retrouvant Clara qui a sa mémoire, brisent les illusions que se faisait le virginien. La fin de l’épisode privilégie l’action aux sentiments. Le virginien laisse un message codé à Trampas pour le tirer d’affaire. L’épilogue dans le fort (en studio) est malheureusement peu raccord avec le reste. Toutes les idylles du virginien semblent devoir se terminer sur le quai de la gare de Medecine Bow. Le happy end a un goût un peu amer, mais l’on se doute que le virginien doit rester célibataire pour les futures invitées vedettes de la série. On échappe ici au drame pour une fin un peu trop tranquille. Anecdotes :
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