Open menu

Saison 4Saison 6

Le Virginien

Saison 8



1. THE LONG RIDE HOME



Scénario : Richard Fielder. Réalisation : Charles S. Dubin.

Résumé :

Alors qu’Holly Grainger circule dans Medecine Bow à bord de sa calèche, deux tireurs affolent le cheval. Ben Stratton réussit à reprendre les commandes et calmer l’animal. Holly l’engage à Shiloh avec le jeune Jim Horn.

Critique :

Nouvelle saison. David Hartman a disparu et est remplacé par Tim Matheson dans le rôle de Jim Horn. Il s’appelle en fait James Joseph Horn. A peine arrivé à Shiloh, Ben Stratton (Leslie Nielsen) sème la confusion dans les dortoirs. Il fait un concours de papillon enfermé dans des bocaux avec Jim Horn. Stratton est turbulent et truculent. Il veut ensuite dompter un cheval sauvage et fait du rodéo. Bien qu’il y parvienne, tout cela commence à agacer le virginien qui lui fait la leçon.

Jim paraît encore un enfant, comparé à Stacey Grainger ou Dave Sutton, ses plus récents prédécesseurs. Lors de la scène de la cuisine, on a du mal à réaliser que Sara Lane/Elizabeth (née en 1949) est sa cadette de deux ans tant elle fait plus mûre. Faisant un tour, Grainger et le virginien surprennent deux cavaliers en train d’espionner, mais ne parviennent pas à les rattraper. Je trouve que, trop juvénile, le petit nouveau, Jim, a du mal à trouver ses marques à Shiloh. Le virginien essaie de l’aider de ses conseils. Jim évoque son enfance.

Nous avons affaire au Leslie Nielsen première manière, d’avant ses films comiques, la plupart des amateurs préfèrent cette période de sa carrière. Stratton exerce une mauvaise influence sur le crédule Jim. Il n’a pas eu de père et en cherche un en Stratton, alors que le virginien lui paraît être un rabat joie. On retrouve avec plaisir Trampas, jouant aux cartes dans le dortoir. Ecorché vif, Jim est prêt à se battre avec un vacher, mais Stratton intervient. Doug McClure n’a que deux scènes dans l’épisode. Des chasseurs de buffles rôdent autour de Shiloh prêts à faire un mauvais coup.

Le réalisateur Charles S. Dubin nous régale de scènes de la vie du ranch, du travail des vachers avec le bétail. Charlie (Patrick Tovatt) fait une chute dans un ravin menant à une rivière et il faut l’aide de Trampas avec des cordes, et de plusieurs hommes, pour le tirer de là. Jim et Trampas sympathisent à cette occasion.

Il s’agit d’un épisode d’exposition destiné à présenter le nouveau venu à Shiloh. Vient le moment des confidences de Stratton au virginien. L’opus perd un peu de son rythme et devient bavard.

Au saloon, Stratton entraîne Jim. L’homme y retrouve la belle Millie (Joyce Jameson) ainsi que les deux chasseurs de buffle qui rôdaient à Shiloh dont Weasel Wille Burr (Lonnie Chapman). Jim est perplexe, et surtout effarouché dès qu’une entraîneuse l’approche ! Susceptible, Jim est déjà prêt à faire ses bagages, mais du mauvais temps est annoncé dans la région. Cela va vite le faire renoncer à son projet de départ. Le virginien est sceptique devant ce jeune freluquet, tandis que Stratton est resté dans une chambre du saloon avec Millie.

La neige arrive. Elle va inciter Jim à se fixer à Shiloh tandis que Ben a envie de partir. Il vient de se disputer avec Wille Burr et sa bande. Ce qui frappe dans cet épisode est la trop grande importance accordée à Stratton qui vole la vedette au virginien. Les scènes d’intempéries ne sont pas convaincantes, visiblement tout est fait en studio.

La dernière partie de l’épisode est consacrée à l’action. Les scènes sont spectaculaires comme la destruction du camp de Wille Burr et des chasseurs de buffles par un troupeau. Le virginien vient en aide à Stratton qui a été blessé par Burr, et notre homme se retrouve choyé par Elizabeth et Holly dans une chambre du ranch. La scène du départ de Stratton nous vaut un trop long bavardage avec le virginien.

Néanmoins, on repart pour une nouvelle saison avec plaisir et une jeune recrue pour Shiloh. L’opus aurait la note maximale sans quelques scènes trop longues de discussions.

Anecdotes :

  • Tim Matheson (1947-) remplace David Hartman.qui incarnait Dave Sutton. Son personnage s’appelle Jim Horn. Ce comédien comme Hartman ne passera pas la saison. Avant Le Virginien , il avait commencé à l’âge de 13 ans en faisant des voix pour des dessins animés. Après la série, on l’a revu dans Bonanza, tenant un rôle récurrent pendant la saison 1972-73.  En 1976, il sera avec Kurt Russel la covedette de la série Sur la piste des cheyennes, que nous avons vu sur Antenne 2. En 1978, il a connu le succès au cinéma avec American College.

  • Leslie Nielsen (1926-2010) a connu une seconde carrière à partir de 1980 avec la série cinématographique Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

  • Lonnie Chapman (1920-2007) fait sa 4e et dernière apparition dans la série, à chaque fois dans un rôle différent.

  • Joyce Jameson (1932-1987) souffrait de dépression et s’est suicidée. On l’a vue notamment dans Josey Wales, hors la loi.

  • Patrick Tovatt (1940-) a peu tourné après cet épisode et le 18e de cette saison 8, soit quasiment plus rien pendant les années 70. On l’a revu dans New York Police Judiciaire et New York Unité Spéciale.

Retour à l'index


2. A FLASH OF DARKNESS

Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Le virginien congédie trois vachers, Carl Kabe et ses fils George et Tom, qui refusent d’obéir. Peu après, il est victime d’une chute de cheval et devient aveugle. Il est recueilli par Ginny, la fille Kabe.

Critique :

Les épisodes où le héros devient provisoirement aveugle sont souvent passionnants, on se souvient du Tigre aveugle (Hawaii Police d’état), ou Les Bruits de la nuit (Mannix), ou encore La Seconde vue (Le Fugitif) entre autres. L’accident du virginien survient alors qu’il vient de congédier le vacher Carl Kabe (James Whitmore) et ses fils George (Bekerley Harris) et Tom (Richard Evans). Après un périple dans la montagne où il échappe à un crotale, notre héros se retrouve chez Ginny (Pamela McMyler), la fille de George.

Au début, Ginny a peur et se montre inamicale, menaçant l’homme avant de se rendre compte qu’il est vraiment aveugle. Trampas et Jim le recherchent. Mais le virginien s’est éloigné des sentiers battus. La cabane de Kabe est perdue dans la montagne. Ginny n’a que 17 ans mais déjà de l’assurance. Elle soigne le virginien. L’épisode est passionnant et l’on ne s’ennuie pas une seconde. Jim Horn commence à trouver ses marques il est vrai aidé par Trampas.

Drury joue avec conviction un blessé tourmenté par ses cauchemars. Le tête à tête avec Pamela McMyler est une belle réussite. On se doute que tout va se gâter lorsque le père et les frères vont rentrer. Véritable infirmière, Ginny Kabe, fait manger le blessé. A la 43e minute, la famille Kabe rentre. Carl se moque de sa fille qui s’est bien habillée. Les frères eux sont outrés et railleurs qu’elle se soit fait belle pour un aveugle. Ginny s’était habillée en regardant un portrait de sa défunte mère. La jeune femme se rend compte que ni son père ni ses frères ne veulent appeler un docteur. Bien au contraire, l’un des fils emmène le virginien.

Bien que toujours aveugle, le contremaître de Shiloh comprend que le fils Kabe veut le tuer et le met KO, arrivant à l’attacher avec un ceinturon. Mais il n’est pas allé loin et le père et l’autre fils veulent le tuer. James Whitmore sait ici dépeindre comme il l’a souvent fait un homme cruel et sans pitié. L’aveugle est contraint de courir pour échapper à la mort. Alors que la partie semble perdue, avec une carabine, Ginny le défend et le sauve. Elle est toutefois désarmée mais Trampas et Jim arrivent au bon moment. Il était temps, le virginien allait être piétiné par les chevaux de Kabe.

Ginny viendra rendre visite à John Grainger pour voir son protégé, après avoir fait la paix avec son père. Consternation, le virginien est toujours aveugle, dans une chambre, un bandeau sur les yeux. Ce n’est en fait qu’une duperie. Le convalescent se remet et peut voir enfin la belle Ginny. Elle en est amoureuse mais bien trop jeune pour lui.

Je n’ai pas compris pourquoi dans cet opus, le scénariste n’a pas prévu l’arrestation du père et des fils Kabe, qui ont fait une tentative de meurtre.

Néanmoins, c’est un sans-faute.

Anecdotes :

  • James Whitmore (1921-2009) fait sa troisième apparition dans la série. Il reviendra dans un autre personnage dans l’épisode 8 de cette saison en shérif.

  • Pamela McMyler (1943-) a joué au cinéma dans L’étrangleur de Boston, Chisum, Halloween 2. Elle a arrêté de tourner en 1989.

  • Bekerley Harris (1933-1984) est connu au cinéma pour La patrouille de la violence, Les prairies de l’honneur.

  • Richard Evans (1935-) a tourné de 1958 à 1994, souvent en guest star de séries comme Chaparral, Star Trek, Mannix, La Nouvelle Equipe.

Retour à l'index


3. HALFWAY BACK FROM HELL

Histoire de James Duff McAdams et Alvin Sapinsley. Adaptation : Alvin Sapinsley. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

En Arizona, Trampas est injustement fait prisonnier par le propriétaire d’un ranch, Joss Cardine, complice du despotique marshall Teague, qui fait travailler des prisonniers en période de probation. Il est obligé de devenir, contre son gré, contremaître.

Critique :

Je revois sans plaisir le comédien John Dehner qui incarnait Morgan Starr sans conviction après le départ du juge Garth/Lee J. Cobb. Il a changé de rôle et incarne ici le shérif Teague. On pourra lui préférer sa fille, Rebecca, la belle Susan Howard de Dallas. William Windom, un familier de la télévision américaine et de la série, incarne Joss Cardine Une autre belle actrice vient égayer cette histoire sombre, Anna Navarro dans le rôle d’une jeune veuve, Maria Ortiz.

La population voit d’un mauvais œil ces prisonniers sur parole, en probation, travaillant à l’air libre. J’ai trouvé que Window est une erreur de casting. Ce bon comédien manque de conviction dans le rôle. Il n’y a que Trampas pour se fourrer dans des galères pareilles. Il est arrêté arbitrairement par le Marshall Teague et livré à Cardine pour être contremaître et surveiller les hommes en probation.

Il faut avouer que l’on peine à se passionner pour cette histoire, assez rapidement pesante. Les scènes sont répétitives. Incohérence du scénario, Trampas aurait mille occasions de s’échapper et il ne le fait pas, face au très mou Joss Cardine. Il y a bien trop de scènes d’intérieurs, dans le ranch de Maria Ortiz, le directeur de la photo nous a habitué à mieux.

Au bout de 40 minutes, Susan Howard n’a fait qu’une brève apparition au début. Les comédiens qui donnent la réplique à McClure, William Windom et Anna Navarro jouent assez faux. C’est une histoire qui tourne en rond, mal inspirée.

En ville, Cardine et ses hommes sont mal accueillis, la population ne veut pas les voir, même le propriétaire du bar local. Heureusement, la belle Susan Howard en fille de Marshall, apporte un peu de fraicheur dans cet enfer. L’ennui s’installe durablement. Manque d’action, de rebondissements, trop de bavardages. On a cependant hâte de voir comment Trampas va se tirer de se mauvais pas.

Le jeune Murray MacLeod en Will Steinbach a visiblement été engagé dans cet épisode pour le public féminin. Il fait plus gravure de mode que comédien. C’est l’un des prisonniers en probation qui se dit innocent, accusé d’un meurtre qui selon lui est un accident.

La scène du repas est particulièrement fastidieuse et longue. On y retrouve Teague, Trampas, Rebecca et Steinbach en profite pour piquer une crise de nerfs jouée sans conviction.

Rebecca a honte de son despote de père. John Dehner fait tout pour rendre son personnage détestable et il y réussit. Steinbach s’enfuit, poursuivi par Teague. Trampas s’en mêle et s’interpose pour que le fuyard, tombé à terre, caché derrière un misérable rocher, ne soit pas abattu comme un chien. Il parvient à raisonner le marshall. Nous avons enfin droit à de beaux extérieurs à cette occasion.

Le juge Jeremiah Pitt (Parley Baer), aussi détestable que Teague, et complice de ce dernier, n’est pas là pour égayer l’atmosphère, tant lors du repas que lors de la capture de Steinbach. La fin est languissante, on s’ennuie, on regarde sa montre. Rebecca réconforte son père et se réconcilie avec lui. Je n’ai jamais vu William Windom jouer aussi mal. Quant à l’épisode, on peut le zapper sans regret.

Anecdotes :

  • Tim Matheson, qui vient d’arriver, est absent de l’épisode.

  • John Dehner était Morgan Starr dans la saison 4, l’alter-ego de Grainger. Il revient ici dans un autre rôle.

  • Susan Howard (1944-) s’est retirée en 1993. Elle est surtout connue pour son rôle dans Dallas.

  • William Windom revient pour la 3e fois dans la série, mais il sera à nouveau présent dans la saison 9, dans l’épisode 15 The Politician.

  • Murray MacLeod (1940-) est acteur et compositeur. Il est surtout connu pour le film Chicanos, chasseur de têtes.

  • Anna Navarro (1933-2006) a joué dans L’étau, Last Action Hero au cinéma, Alfred Hitchcock présente, Rick Hunter à la TV.

Retour à l'index


4. THE POWER SEEKERS

Scénario : Robert Van Scyok. Réalisation : Seymour Robbie.

Résumé :

Lors de la cérémonie du 4 juillet, jour de l’indépendance, John Springfield annonce sa démission comme député. Un éleveur, Bennett Poole, pousse John Grainger à se présenter à sa place.

Critique :

J’ai traduit par député, mais il s’agit ici d’un représentant local à la législature territoriale. John Springfield (Barry Sullivan) démissionnant, l’éleveur Bennett Poole (Dana Eclar) pousse Grainger à se présenter contre Tobe Larkin (Andrew Prine), le poulain de l’avocat Lou White (Jonathan Goldsmith). L’épouse de Larkin est Jenny (Davey Davison).

Autant le dire tout de suite, on espère que le téléspectateur, saturé de politique, va pouvoir se distraire au lieu de se prendre la tête à l’occasion de cet épisode. Il faut avouer que les craintes que l’on peut avoir devant l’énoncé qui précède sont justifiées, au lieu d’un western, nous avons des parlottes. Tobe Larkin parade avec sa jolie épouse et Grainger représente les éleveurs. Cet épisode trop américain échappe au téléspectateur français qui attend de la série un spectacle. Pour une fois, on peut comprendre qu’un opus de la série soit resté inédit.

Andrew Prine comme à l’accoutumée a un air assez hautain qui est plutôt déplaisant. C’est un défaut de ce comédien qu’il garde de rôles en rôles. La campagne de Larkin plutôt bien partie prend l’eau lorsque son épouse Jenny le désapprouve. Elle comprend que c’est un menteur. Il est agréable de retrouver Dana Eclar, Barry Sullivan, que les amateurs de séries américaines connaissent bien. Mais bien difficile de se passionner pour l’histoire, que ce soit la campagne électorale ou les déboires conjugaux de Larkin. Il faut un incendie et l’enquête du shérif Abbott pour que l’on sorte de notre torpeur. Lors de la scène opposant les candidats sur une estrade devant la population de Medecine Bow, Jenny Larkin vient dire une vérité qui va laminer la candidature de son mari.

Depuis le début de la série, voilà un épisode navrant ni fait ni à faire. Nous sommes dans Le Virginien et pas dans A la maison blanche. Au fond, ce type d’intrigues passionne peut être outre Atlantique, mais en France, nous sommes totalement hermétiques au genre. Que diable viennent faire Trampas et le virginien dans cette galère ? Dans le cas de l’épisode précédent, on voulait nous divertir, et le réalisateur manquait sa cible, causant un ratage. Celui-ci était une entreprise perdue dès le départ. Quand le générique de fin résonne, on a un peu de mal à croire que l’on était en train de regarder Le Virginien.

Anecdotes :

  • Barry Sullivan (1912-1994) incarnait le milliardaire Jordan Braddock dans la série L’immortel.

  • Dana Eclar (1927-2005) est célèbre pour son rôle de Pete Thornton dans MacGyver.

  • Andrew Prine (1936-) est connu pour Grizzly, le monstre de la forêt.

  • Davey Davison (1943-) a joué dans Mannix, Cannon, Les rues de San Francisco, Dynastie.

Retour à l'index


5. FAMILY MAN

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Le virginien vend un cheval à Obbie York, dont l’épouse Annie est enceinte. Jim Horn remarque qu’Obbie et sa femme ont l’air plus jeune que lui. Un voyageur qui arrive à Medecine Bow, Nathan Rigby, accuse Obbie d’avoir volé 8000 dollars à son frère. Obbie s’enfuit.

Critique :

Dans cet épisode, une femme très jeune, enceinte, se retrouve seule à Medecine Bow. Il s’agit d’Annie York, dont le mari serait un voleur sous le nom d’Obbie Moore. Le virginien, Trampas (dont on a remarqué depuis le début de la série qu’il laissait pousser ses cheveux) et Jim Horn vont bien entendu aider Annie. L’ambiance western familial rappelle La petite maison dans la prairie. L’épisode met enfin en valeur le nouvel acteur, Tim Matheson, qui a un rôle intéressant à défendre.

Après l’accouchement, suite à la plainte de Rigby, le shérif Abbott mène son enquête. La mari parti, Jim s’occupe de la jeune mère et de l’enfant et travaille à leur ferme, au détriment de Shiloh, jusqu’au jour où il fait une insolation. Le réalisateur laisse beaucoup de place à Matheson pour s’exprimer. Lorsqu’il rencontre Rigby, et que ce dernier insulte Annie, il faut le shérif Abbott pour les séparer. Mais un jour, par hasard, Jim découvre de l’argent dans une enveloppe au nom d’Annie Moore.

En dehors de Jim, on voit surtout le virginien. L’épisode permet d’approfondir les relations entre le contremaître et Jim, de faire vraiment connaissance. Il était temps au bout de huit épisodes ! Darleen Carr est charmante et s’en sort très bien dans un rôle il est vrai facile à jouer, la jeune mère délaissée. Les relations entre Annie et Jim sont sans ambiguité.

Après l’opus politique, on s’adresse ici à un public familial. Certes, il y a des situations vues mille fois ailleurs, mais l’on ne tombe jamais dans la mièvrerie. Le seul défaut de l’épisode est le manque d’action. Le retour d’Obbie arrive tard dans l’épisode (1h08).

A la différence de sa partenaire Darleen Carr, Frank Webb ne force pas son talent. Par exemple, sa crise de jalousie à son retour, le coup de poing à Jim, sont téléphonés. Ce n’est pas un épisode au scénario ambitieux, mais il tient ses promesses. Il ne dépare pas dans la série. Il permet, ce qui n’est pas rien, à Tim Matheson de s’imposer, et ce n’était pas gagné d’avance.

Anecdotes :

  • Darleen Carr (1950-) a arrêté de tourner en 1999. On a pu la voir dans Les rues de San Francisco, Magnum, Simon et Simon.

  • Frank Webb (1948-1974) a fait une courte carrière : Bonanza, Mission Impossible, Chaparral, Hawaii Police d’état. Après avoir quitté le métier en 1971, il est devenu pasteur et chauffeur de bus. Il a trouvé la mort dans un accident de la route à 26 ans.

Retour à l'index


6. THE RUNAWAY

Scénario : Gerard Sanford. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

A Shiloh, on trouve un garçonnet fugueur. Il s’agit du jeune Hoot Callahan, dont on découvre qu’il a été battu. Un directeur d’ophelinat du Colorado le cherche pour le ramener. Le virginien veut retrouver le père de l’enfant dont il pense qu’il est toujours en vie dans le Wyoming, un père alcoolique.

Critique :

On cherche beaucoup ce petit garcon, Hoot (Johnny Whitaker), d’abord le directeur de l’orphelinat, McPherson (Peter Whitney), ensuite le virginien qui mène son enquête, l’enfant a dit s’appeler Sills, mais lorsque le contremaître se présente chez le couple, Jonah (Kay E. Hunter) et sa femme Kate (Dee Carroll), il fait chou blanc. L’enfant a menti. Le père, un alcoolique, Luke Calahan (Guy Stockwell) a quitté depuis longtemps la maison occupée par le couple Sills.

Nous découvrons que l’enfant est adopté par tout le monde à Shiloh, mais le directeur de l’orphelinat, un Peter Whitney qui nous rappelle Charles Laughton, vient semer le trouble. Trampas puis John Grainger protègent l’enfant et chassent l’homme qui promet de revenir.

Hoot réapprend à vivre, à pêcher avec Trampas, Elizabeth le chouchoute, le virginien recherche son père. Tandis que McPherson va faire ses plaintes au shérif Abbott, nous découvrons le père ivrogne, Luke Callahan qui se cache sous l’identité de Bayo et vit avec Claire (Jan Shepard).

L’épisode réussit à ne jamais tomber dans le mélodrame. Le shérif Mark Abbott, bien embêté, vient demander des comptes à John Grainger. Ce dernier obtient un sursis. Claire rencontre le virginien et le supplie d’intervenir. Luke Calahan est veuf et se laisse dépérir dans l’alcool. Elle espère qu’il pourra reprendre son fils Hoot. Mais le virginien a fort à faire avec le père ivrogne qui ne veut rien entendre. Ivre, il rate une marche de l’escalier de sa maison et se tue devant Claire et le virginien.

Les comédiens, à commencer par le tout jeune Johnny Qhitaker, sont tous au diapason. Le talent est au rendez-vous, Whitney est ignoble à souhait en père fouettard directeur d’orphelinat, Jan Sheppard bouleversante en Claire, Guy Stockwell convaincant en épave. Alors que la partie semble perdue, et que Whitney ramène au Colorado l’orphelin, le shérif Abbott avec un mandat du juge vient le mettre en état d’arrestation pour maltraitance et enlèvement. C’est la joie dans le clan Grainger, d’autant que Claire adopte l’enfant.

Le réalisateur réussit à nous faire croire à cette histoire digne de Rémi sans famille. Le principal intérêt de l’épisode est de ne jamais tomber dans le piège de la guimauve, on le doit à une distribution exceptionnelle, à une bonne direction d’acteurs, à un scénario sans failles. Johnny Whitaker joue l’enfant martyre sans jamais en faire trop, et Jan Sheppard tire également son épingle du jeu dans un rôle pas évident.

On avait l’habitude de voir le virginien rechercher des voyous ou des voleurs, il s’en tire fort bien dans la recherche du père de Hoot. Trampas sait se montrer paternel quand il lui apprend la pêche, ce qui nous vaut de beaux décors. Toute l’équipe est présente ici, mais Tim Matheson est moins visible dans la seconde partie de l’intrigue. J’oubliais Sara Lane, excellente comme de coutume. On peut saluer cette réussite qui n’était pas évidente au départ.

Anecdotes :

  • Guy Stockwell (1933-2002) est le jeune frère de Dean Stockwell. Il est connu pour le film Le seigneur de la guerre.

  • Peter Whitney (1916-1972) a joué dans Convoi vers la Russie, Règlement de comptes, Dans la chaleur de la nuit.

  • Jan Shepard fait sa cinquième et dernière participation à la série.

  • Johnny Whitaker (1965-) tourne toujours. Il a réussi à dépasser le cap de l’enfant star pour devenir acteur. Il fut Tom Sawyer en 1973 et l’une des vedettes de Cher Oncle Bill.

Retour à l'index


7. A LOVE TO REMEMBER

Scénario : Benjamin Masselink. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Julie Oakes, une dessinatrice qui a perdu son mari et son fils tragiquement, arrive au ranch Shiloh. Bien qu’elle apprécie beaucoup la compagnie du virginien, elle a des visions liées à son passé et croit voir son mari défunt. Elle est troublée par l’antiquaire Ord Glover tout en tombant amoureuse du virginien.

Critique :

Diane Baker incarne ici l’artiste-dessinatrice Julie Oakes, une femme tourmentée par son passé. Julie a deux visages : en apparence, une jolie fille heureuse, mais dans la solitude, elle regarde la montre où se trouvent les portraits de son mari et de son fils. En visitant Medecine Bow, alors même qu’elle est invitée à Shiloh, elle rencontre l’antiquaire Ord Glover (Fred Beir) qui semble lui rappeler son mari.

Malgré le talent et la beauté de Diane Baker, la première impression que fait cet épisode n’est pas bonne. Une histoire d’amour bateau, vu souvent ailleurs. De la psychologie de bazar. Tantôt au bras du virginien, tantôt à celui de Glover, Julie est instable et les Grainger ne tardent pas à se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Son passé tragique a eu lieu à Boston, d’où vient Glover. En allant voire une diseuse de bonne aventure dans une foire, Julie est bouleversée par ce que révèlent les cartes.

A Medecine Bow, c’est la fête. Il y a des courses de sacs, des attractions, Julie s’en donne à cœur joie pour faire des dessins. Le virginien la surprend au bras de Glover et est déçu. Le rythme de l’épisode est trop lent. Certaines scènes se répètent, comme le pique nique avec Glover. C’est un médaillon que porte ce dernier au revers de sa veste qui trouble la dessinatrice. Glover se rend compte du trouble de la jeune femme en voyant des dessins bien obscurs.

Mais l’homme se montre trop pressant avec elle, et se saisissant d’une arme, elle l’abat. Il n’y a pas de témoins, seulement la parole de Julie, qui a vu le corps étendu de son mari au moment où Glover s’effondrait. Elle a visiblement l’esprit quelque peu dérangé.

Après un court séjour en cellule, elle est relâchée. Holly Grainger tente de la comprendre et de percer son secret. Julie disparaît. Barton (George Murdock) qui avait provoqué et failli se battre avec Jim Horn au saloon trouve la jeune femme en train de dessiner dans un pré et tente de la violer, mais le virginien lui donne une bonne rossée. Julie révèle alors son terrible secret au virginien, elle se sent responsable de la mort des siens, tués à Boston par un voleur.

La fin est relativement bâclée, Julie reviendra quand elle aura les idées plus nettes, car elle et le virginien s’aiment. Mais pour avoir vécu plusieurs fois cette situation, nous savons que notre héros restera célibataire.

Le gros problème de cet opus est qu’il nous laisse sur notre faim. Au final, ce n’est ni une histoire d’amour inoubliable, ni une intrigue suffisamment fouillée pour qu’on apprécie vraiment. Le fil rouge (le secret de Julie) rappelle parfois un peu le style utilisé par Hitchcock pour Pas de printemps pour Marnie. Diane Baker joue bien, mais contrairement à son titre, l’épisode n’est pas mémorable.

Anecdotes :

  • Diane Baker (1938-) est connue pour Pas de printemps pour Marnie, le pilote des Envahisseurs, l’épisode de Columbo : La montre témoin.

  • Fred Beir (1927-1980) a joué dans L’homme de l’Atlantide, 200 dollars plus les frais, Dallas.

  • Unique apparition de George Murdock (1930-2012) dans la série, ce que l’on peut trouver étonnant. On l’a vu dans le rôle de Cavanaugh, l’assureur dans la série Banacek. Ainsi que dans L’homme de fer, Les rues de San Francisco, X Files.

Retour à l'index


8. THE SUBSTITUTE

Scénario : Gerald Sanford. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Trampas, parti en vacances avec une entraîneuse, pense passer du bon temps, mais se retrouve accusé du meurtre d’un médecin.

Critique :

Il s’agit et loin d’un des épisodes au suspense le plus angoissant de la série entière. Jamais l’un de nos héros, en la matière Trampas, ne s’est trouvé en pareille situation. Au début, Trampas part passer du bon temps. Il est avec Abby (Beverlee McKinsey) qui va le trahir. En effet, arrêté pour le meurtre d’un médecin, il est bouclé par le shérif Stoddard. Le vrai coupable, Josh Gates (Dennis Cooney) fait pression sur le shérif et la population pour que l’on pende au plus vite Trampas, qui a demandé que l’on prévienne Shiloh.

Le suspense va crescendo. Lorsque l’adjoint du shérif, Lucius fait évader le prisonnier et le dénonce, Stoddard comprend que Trampas est innocent. Il va faire front face à la foule déchaînée pour sauver notre héros. Prise de remords, n’ayant jamais pensé que les choses aillent si loin, elle avoue avoir menti. Mais Gates prétend que c’est à présent qu’elle ment, pour sauver Trampas.

Chacun des comédiens est à sa place et permet à cet engrenage de la terreur de se lancer. Beverlee McKinsey nous montre que sous ses apparences frivoles, elle est une femme pleine de fêlures.

Dennis Cooney incarne jusqu’au bout le salaud intégral. Ken Lynch rend le shérif plus malin qu’on aurait cru. Bien entendu, l’épisode va se terminer de façon dramatique, il était impossible de conclure autrement, mais le réalisateur aura su nous tenir en haleine pendant 74 minutes. Cette petite ville étouffante est le cadre d’un huis clos qui nous prive des grandes scènes d’extérieurs qui font le charme de la série, mais pris dans le feu de l’action, le téléspectateur, cloué à son fauteuil, ne voit pas ni le temps passer ni l’absence de décors exceptionnels.

On regrette vraiment que cet épisode soit resté inédit.

Anecdotes :

  • Dennis Cooney (1938-2002) a joué dans Le cheval de fer, Jeannie de mes rêves, Hawaii Police d’état, L’homme de fer, Haine et Passion.

  • Beverlee McKinsey (1935-2008) est apparue dans Mannix, Hawaii Police d’état, La Nouvelle équipe, Cannon, Les enquêtes de Remington Steele, Haine et Passion, Hôpital central.

Retour à l'index


9. THE BUGLER

Histoire de Jed Rosebrook. Adaptation : Jed Rosebrook et Gerry Day . Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Le virginien trouve un soldat attaché et tué, qui est identifié comme le lieutenant Ben Carver. Aux funérailles du soldat, le jeune Toby Hamilton se révolte. Il reçoit dix-huit coups de fouet et se réfugie à Shiloh où il sympathise avec Elizabeth. Très vite, il est porté déserteur.

Critique :

Michael Burns est une énorme erreur de casting en Toby Hamilton. Il fait plus « jeune minet » que soldat héroïque.

L’intrigue en fait le fils du Colonel Hamilton (Morgan Woodward). On n’arrête pas de changer d’ambiance dans l’épisode, l’armée étant présentée comme menaçante (Holly en l’absence de son mari refusera que les militaires entrent à Shiloh). Après le début éprouvant (les coups de fouet, le soldat retrouvé mort par le virginien), cet épisode inhabituellement violent nous offre une trêve avec la convalescence de Toby à Shiloh, son amitié sans arrière-pensée avec Elizabeth à qui il apprend de jouer de la trompette. On a droit à une fin très mélodramatique avec réconciliation du père et du fils à la caserne, alors même que Toby suscite la haine des militaires, le colonel devant presque chasser un sergent pour rester avec son fils et John Grainger.

Ces changements constants d’atmosphère, armée amie, armée ennemie, déstabilisent le téléspectateur. Bien que l’on soit dans le cadre d’une série conventionnelle, j’avoue m’être interrogé, vu l’époque de diffusion (Novembre 1969) et le contexte de la guerre du Vietnam, si la production n’avait pas cherché à être « dans l’air du temps ». Par exemple, le virginien ne porte guère les patrouilles de soldats dans son estime et les évite en protégeant Toby, tandis que John Grainger montre une attitude plus en phase avec son âge.

L’image donnée par l’armée est loin des films de John Wayne, ainsi le personnage peu reluisant du sergent O’Rourke (Alan Hale Jr.), ou la brutalité ambiante à la caserne, sont bien éloignées des canons habituels.

Pour en revenir à l’épisode, j’avoue que l’on s’ennuie souvent. La partie la plus intéressante se situe lorsque Toby se réfugie à Shiloh. On retrouve des situations vues souvent dans la série lorsque l’on soigne des blessés, à ce titre certaines séquences rappellent les deux épisodes avec Pete Duel (The Good-hearted badman, The price of love).

La violence reste assez présente durant tout le métrage, ce n’est pas la réconciliation finale de façade père-fils qui nous ôtera ce sentiment. Michael Burns qui joue mal aggrave les choses. C’est assez flagrant créant un contraste avec John McIntire qui n’est pourtant pas un acteur exceptionnel. Morgan Woodward en raison de son personnage joue dans un registre plus grave.

Vu juste après le périple plein de suspense de Trampas dans The Substitute, cet opus est nettement moins bon. Pourtant l’autre épisode était angoissant, ici les scènes de cruauté (on est vite mis au parfum avec les premières images et la découverte du cadavre de Carver par le virginien) se succèdent sans que jamais l’on entre dans l’histoire.

Anecdotes :

  • Michael Burns (1947-) a joué dans La marine en folie et fait six apparitions dans la série, celle-ci étant la dernière. Sa carrière n’a pas dépassé la décennie 70.

  • Morgan Woodward (1925-2019) a servi comme pilote tant lors de la seconde guerre mondiale que la guerre de Corée. On l’a vu essentiellement à la TV dans des séries comme Hondo, Cimarron, Star Trek, Bonanza, La conquête de l’Ouest, Capitaine Furillo, Dallas.

  • Alan Hale Jr. (1921-1990) est connu pour Pendez-les haut et court.

Retour à l'index


10. HOME TO METHUSELAH

Histoire de Paul Freeman. Adaptation : Jack Miller. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Seth James est un chasseur de prime. Il vient d’abattre dans la chambre d’un saloon un des hommes qu’il recherchait. Ami du virginien, il l’invite à la chasse sans lui dire qu’il poursuit six hors la loi. Il recherche des hommes qui ont volé et tué dans sa ville.

Critique :

Seth James (John Anderson) ne correspond pas aux habituels amis du virginien. On a peu de mal à croire à cette relation entre notre héros et le vieil homme. Après un début plein d’action, nous avons droit à des bavardages à Shiloh. John Anderson est égal à lui-même : droit, altier, rigide. Seul Clay est absent.

Le virginien paraît bien naïf pour croire à une partie de chasse. Les paysages traversés sont superbes. C’est un des grands atouts de la série. Dans une cabane, dans la montagne, deux des hommes recherchés par Seth décident de l’attitude à suivre.

Le virginien se rend compte que son ami est vieux et fatigué, qu’il n’a plus l’âge pour parcourir les plaines et montagnes. Lorsque Seth abat un premier truand, le virginien comprend qu’il a été dupé. Seth s’excuse. Mais le virginien fait une mauvaise chute. Il a mal à au bras gauche et doit voir un docteur, tandis que Seth capture un troisième bandit.

L’épisode, après un début intéressant, a tendance à s’étirer en longueur. Paradoxalement, Seth est finalement en meilleure forme que le virginien.

Le visage monolithique, John Anderson crée un personnage assez menaçant. On est surpris de le voir danser dans une petite fête avec comme cavalière une indienne (qui dansera également avec le virginien).

Un peu de détente était bien nécessaire au bout de 50 minutes de tension. Par contre, lorsqu’ils s’attablent pour boire un whisky, les deux hommes partent dans des bavardages sans fin. Le prisonnier tente de négocier avec le virginien, disant que Seth va le tuer. Il met le doute dans la tête de notre contremaître. Il demande aussitôt des comptes à Seth et comprend qu’il ne connaît pas son ami.

L’épisode aurait pu être excellent sans ses coupures bavardes qui ont commencé dès la visite à Shiloh. On finit par trouver le temps long. Les tentatives de Seth de se justifier ne convainquent pas le virginien.

Le prisonnier paie l’homme qui a soigné notre héros pour le libérer, ayant surpris la conversation de Seth. Le virginien veut empêcher Seth de tuer le fuyard, mais l’homme le met KO et l’enferme. Le virginien parviendra à se faire ouvrir la porte.

On comprend que l’épisode va se terminer de façon dramatique. Ce ne sera pourtant pas le cas, Seth recevant une leçon de non-violence qui le déstabilise. Finalement, un épisode assez moyen, victime de trop de longueurs.

Anecdotes :

  • John Anderson (1922-1992) est populaire en France pour son rôle de Scotty dans Les héritiers (Rich man, poor man book 2). Il est aussi le vendeur de voiture dans Psychose.

Retour à l'index


11. A TOUCH OF HANDS

Scénario : John Dunkel. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Peg Halstead a fini ses etudes. Son père sait qu’il n’a que peu de temps à vivre. Il voit d’un mauvais œil la romance entre Trampas et sa fille.

Critique :

Cet épisode nous permet de découvrir la ravissante Belinda J. Montgomery quelques années avant L’homme de l’Atlantide. Dès les premières images, nous comprenons que l’intrigue sera une histoire d’amour contrariée. Peg Halstead revient de cinq années d’études en pensionnat, et ses sentiments pour Trampas n’ont pas changé, il est de même pour le cowboy.

Malheureusement, le père, John (Michael Constantine), qui se sait condamné suite à une première crise cardiaque, ne veut rien savoir d’une telle union. Sa fille et Trampas envisagent de se marier et de s’installer dans un ranch de Dove Canyon. Si les deux tourtereaux sont sympathiques, l’ennui s’installe vite. En fait, à part discussions et ballades, il ne se passe pas grand-chose.

On aime la complicité entre Elizabeth et Peg. Doug McClure n’est malheureusement pas toujours très convaincant, loin des cavalcades et des bagarres. Le père estime que la région a tué son épouse et veut qu’elle retourne dans l’Est. La situation semble s’éterniser. Mais un jour, John Halstead prend une grande colère contre Trampas et son cœur lâche.

Elizabeth J. Montgomery croit à son personnage et la dernière scène, seule dans sa maison, est bouleversante. Son jeu domine nettement celui de son partenaire. On sait que les histoires d’amour de Trampas et du Virginien font long feu, ils sont condamnés à rester célibataires.

Sans action, l’épisode pourra paraître long aux habitués de la série. On saluera par contre la performance de Michael Constantine, absolument impeccable. Lorsque la fin arrive, nous avons l’impression d’être passé, à cause de trop de dialogues et de discussions, à côté de l’épisode.

La photo est magnifique, et nous avons de très beaux plans en extérieurs de Belinda avec McClure. Toute l’équipe est présente, et Tim Matheson bénéficie d’une scène intéressante.

Anecdotes :

  • Michael Constantine (1927-) a joué dans L’Arnaqueur.

  • Belinda J. Montgomery (1950-) est célèbre pour son rôle dans L’homme de l’Atlantide.

Retour à l'index


12. JOURNEY TO SCATHELOCK

Scénario : Alvin Sapinsley. Réalisation : Seymour Robbie.

Résumé :

Pour finaliser un achat et en raison d’un empêchement du virginien, Jim Horn doit transporter 4000 dollars, prix de l’achat de chevaux à Wellington. En raison de son jeune âge, Jim n’est pas prix au sérieux. Mais surtout, il se fait voler son argent.

Critique :

Anne Helm, pour une génération de téléspectateurs, était la jeune femme sage et rangée que devait épouser Ben Gazzara, ou du moins son personnage, dans Match contre la vie avant que le personnage joué par Gazzara, l’avocat Paul Bryan, n’apprenne qu’il est atteint d’une maladie incurable. Mais cette actrice canadienne a joué aussi dans d’autres registres, comme une entraîneuse de saloon particulièrement sexy dans cet épisode, Karen Mallory.

Son partenaire Burr DeBenning incarne Orrey Hills. Tous deux sont habitués des séries des années 60. DeBenning a d’ailleurs joué dans un épisode de Match contre la vie dans lequel Anne Helm n’était pas. Jim doit attendre au dépôt ferroviaire le vendeur, le capitaine Cornish (Peter Bromilow). Il est absolument furieux de ne pas être pris au sérieux en raison de son jeune âge.

Bien entendu, Jim est émerveillé quand il croit intéresser la belle Karen Mallory. Elle se fait offrir du Champagne. Il s’agit en fait d’un coup monté avec Orrey Hills pour lui voler ses 4000 dollars. Très vite, Hills cherche querelle à Jim, que Karen protège.

Un autre comédien a un rôle intéressant dans l’épisode, Lawrence Dane, qui incarne un français.

La qualité de l’interprétation d’Anne Helm nous fait regretter que sa carrière se soit limitée à la télévision ou à des rôles mineurs au cinéma. Nous n’avons d’yeux que pour elle ! Il faut dire qu’elle crève l’écran. Evidemment, né en 1947, Tim Matheson semble être son petit frère à côté d’elle.

Gouailleur, voyou, rusé,  Orrey Hills provoque un scandale au saloon et se retrouve en prison.

On a de la peine pour ce naïf Jim qui perd toute lucidité en fixant les beaux yeux de Karen. L’épisode sans tomber dans la comédie, reste léger. Une scène en particulier est cocasse : Jim vient dans la chambre de Karen en chemise de nuit, et tandis qu’elle lui parle s’endort sur le canapé !

L’acheteur de Jim n’est pas du genre patient, déjà, il est agacé d’avoir affaire à quelqu’un d’aussi jeune, mais lorsqu’en plus, l’employé d’hôtel ne trouve pas les 4000 dollars dans le coffre pour les lui donner, il perd toute crédibilité.

Le shérif Quatermine (Frank Campanella) reçoit les doléances du volé. Frank est le frère aîné de Joseph Campanella. Malgré le vol, l’épisode n’adopte pas dans un premier temps une tonalité dramatique. Maîtresse de Orrey Hills, Karen fait des cauchemars.

A la recherche de son argent, Jim est capturé par un français (Nous ne saurons pas le nom du personnage). Il se retrouve face à Karen et lui demande de lui rendre son argent. Elle joue les vierges outragées avec délice. Bien entendu, Orrey est là. Le français est enfermé. Karen demande à lui parler. On se doute qu’il ne l’écoute plus et est moins « sous le charme » de la belle.

Mais Karen se rachète et permet à Jim de retrouver la liberté, lui rendant l’argent après avoir fait du charme au français que Jim réussit à enfermer. Jim ramène Karen à Wellington, très vite poursuivi par Orrey.

Karen menacée par son amant doit désarmer Jim et lui reprendre l’argent. Orrey veut tuer Jim, témoin gênant. Karen sauve Jim en tirant sur son amant. Elle l’oblige à rendre l’argent.

Jim va voir Karen en prison. Il l’embrasse tendrement. Le virginien arrive en ville tandis que Jim paie l’acheteur.

Cet épisode nous laisse sans réponse sur le sort réservé à Karen en prison, avec un Orrey en liberté. Il a donc un goût d’inachevé. Le téléspectateur est donc invité à imaginer la fin. C’est le seul bémol qui n’empêche pas de donner la note maximale à l’épisode.

Anecdotes :

  • Anne Helm (1938-) était Molly Pierce,  la fiancée de Ben Gazzara/Paul Bryan dans cinq épisodes de la série Match contre la vie. C’est sa deuxième et dernière apparition dans la série après Ryker dans la saison 3.

  • Burr DeBenning  fait sa deuxième et dernière apparition après l’épisode de la saison 7 The Storm Gate.

  • Lawrence Dane (1937-) est apparu dans Scanners, La fiancée de Chucky.

Retour à l'index


13. A WOMAN OF STONE

Scénario : Gerry Day. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Une blanche, épouse d’un indien Shoshone, doit à la mort de son mari quitter la réserve avec son fils, qui ne connaît que le mode de vie indien. Malade, elle est trouvée par Trampas et Jim et soignée à Shiloh, tandis que l’enfant rejette la civilisation des blancs.

Critique :

Dès le début, je n’ai pas trop aimé épisode. Mélodramatique, évoquant les problèmes entre indiens et américains, avec la bigame Mrs Cloud (Bethel Leslie) dont le mari blanc toujours vivant est un commerçant prospère veuf à Medecine Bow, qui a une fille, Laurie (Jane Actman). Dans sa première vie, elle s’appelait Catherine Cantrell.

Le mari est Milo Cantrell (Charles Drake) et croit sa femme morte. Le fils indien Wolf Cloud (Jean-Michel Michenaud) est le prétexte à tous les clichés sur l’enfant indien qui n’arrive pas à s’habituer aux coutumes de Shiloh, comme prendre un bain, sauf que cela ne fait pas rire. Les habitants de Medecine Bow sont hostiles aux indiens Showshone, et donc à Wolf Cloud.

Bethel Leslie a du talent, mais doit faire croire à un personnage assez peu vraisemblable, elle a abandonné son mari pour un indien. Quand elle rencontre son premier mari, Milo, il a un malaise cardiaque. Elle lui demande de ne rien dire à leur fille Laurie, fiancée à Ben Foster (Charles Brewer). Dans cette intrigue, le virginien et les habitants de Shiloh se retrouvent mêlés par hasard.

Les scènes entre Charles Drake et Bethel Leslie sont pathétiques, on sombre dans le mélo, et même pour l’époque, 1969, cela semble daté, dépassé. Le titre par contre reflète bien le visage de pierre que nous offre durant tout l’épisode Bethel Leslie.

Lorsqu’elle sort du domaine de la distraction pour chercher à défendre des causes, la série devient ennuyeuse. Les habitants de Medecine Bow, Abe Landeen (Tim Holt) en tête, sont caricaturaux en racistes anti-indiens. On cherche à adapter en 1969 un contexte du 19e siècle. Rappelons que dans la saison 1, plusieurs indices nous indiquaient que l’on était en 1898. J’ai cherché, mais aucune précision n’est donnée durant la saison 9 sur l’année où l’action se déroule.

Attaqué par un fauve, Milo Cantrell est sauvé par le petit indien (et le virginien). Il en réchappe miraculeusement. Il reçoit à son chevet son ex-femme et devant Laurie avoue qu’elle est sa mère. On nage en pleine guimauve, et surtout dans la plus parfaite invraisemblance.

Le plus dommageable est que le virginien, Elizabeth et Jim sont relégués au second plan (les autres acteurs sont absents). Malgré les suppliques de sa fille Laurie, Catherine Cantrell décide de rester Mrs Cloud et part avec son fils pour toujours. Un épisode fastidieux qui évite de justesse la note minimale pour quelques jolies scènes et de bons acteurs.

Anecdotes :

  • Bethel Leslie (1929-1999) a commencé sa carrière à Broadway en 1944 avec la pièce Snafu. Au cinéma, on l’a vue dans La clé des champs, Le combat du capitaine Newman, A corps perdu, Traître sur commande.

  • Charles Drake (1917-1994) a tourné dans La mort n’était pas au rendez-vous, Harvey, Winchester 73, Le Plongeon.

  • Tim Holt (1919-1973) est connu pour La chevauchée fantastique, La splendeur des Amberson, Le Trésor de la Sierra Madre.

  • Après une carrière de presque trente rôles, Jean-Michel Michenaud (1955-) qui incarne le petit enfant indien, est devenu producteur. Acteur, on l’a vu dans Au cœur du temps, Mission Impossible, Les Bannis. Il est appelé ici Gerald Michenaud.

  • Jane Actman (1948-2018) tournait là son premier rôle. Sa carrière dura dix ans, de 1969 à 1979, comprenant Hawaii Police d’état, Mannix, La planète des singes, L’homme Invisible, Joe Forrester, Wonder Woman.

  • Charles Brewer (1946-1991) tournait là un de ses derniers rôles. Après ce film, il a joué Airport. On perd sa trace ensuite jusqu’à son décès à 46 ans en 1991.

Retour à l'index


14. BLACK JADE

Scénario : Herb Meadow. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Le virginien et Trampas sympathisent avec un cowboy, Cobey Jade, qui a l’habitude de chanter. Ce dernier habite une ville minière. Mais le virginien est troublé quand il s’aperçoit que Jade détient une montre qui appartient à l’un de ses amis.

Critique :

Nous sommes dans un pur western. Le virginien est décidé à savoir comment Cobey Jade (James A.Watson Jr.) est entré en possession de la montre d’un de ses amis et mène l’enquête. Trampas se rend dans la petite ville minière que Jade dit posséder. Il y trouve ce dernier jouant du piano. Il n’a pas seulement une jolie voix, c’est un vrai musicien.

Trampas lui demande pour la montre. C’est alors qu’un indien apparaît. Jade explique à Trampas qu’il enseigne la musique aux indiens Arapaho. Les premières trente minutes manquent de rythme. On voit le cowboy noir enseigner le chant à des enfants indiens assis par terre. Ce qui fait sourire Trampas. La ville minière est désertée.

Dans la montagne, Henry Swann (William Shatney) observe avec ses hommes la ville. Jill Towsend en petite amie de Swann, Roseanna, est plus délurée que la prude Dulcey de Cimarron. Elle semble en avoir assez de Swann et jette des pierres à ses hommes.

Trampas n’est guère convaincu par les explications de Cobey Jade au sujet de la montre.

Alors qu’ils dînent tranquillement, Jade et Trampas sont pris en otage par la bande de Swann. En fait, Swann pensait trouver de l’or en ville et est fort déçu. William Shatner est crédible en personnage antipathique, barbu, moustachu et l’air patibulaire.

L’épisode tourne au huis clos dans la maison de Jade. Swann interroge Trampas, il est intrigué et veut savoir qui il est. Swann est blessé et c’est Roseanna qui le soigne. Les hommes de Swann commencent à s’énerver et à tout casser chez Jade.

Prometteur au début, l’épisode déçoit. On note la présence de trop de scènes nocturnes, chose qui ne réussit jamais à la série.

Côté interprétation, James A Watson Jr. semble trop sûr de lui et affiche une arrogance qui colle mal avec la situation d’otage. Passé la surprise pour ceux qui ne l’ont vue que dans Cimarron, Jill Towsend joue assez bien Roseanna. Elle flirte avec Charlie Becker (Charles Maxwell), un des hommes de Swann,  Elle et Swann prennent chacun un bain.

Mais les choses se gâtent, Trampas est blessé, Jade fouetté. Swann veut l’or. Trampas a beau répéter au chef de la bande qu’il n’y en a pas, celui-ci ne veut pas le croire. Pendant ce temps, Charlie Becker disparaît. Swann le fait chercher partout.

Les indiens attaquent, et Cobey Jade prend le dessus sur Swann qu’il désarme avec un arc. Rosaenna a été enlevée par les indiens.

Beaucoup d’action dans la suite de l’épisode, mais trop de huis clos. L’épisode se termine par le chant des enfants indiens. La bande de Swann (Rosaenna a été libérée) est conduite en prison par Jade et Trampas. Un épisode moyen, sans plus, avec un scénario trop linéaire.

Anecdotes :

  • William Shatner (1931-) est célèbre pour le rôle du capitaine Kirk dans Star Trek.

  • James A. Watson Jr (1945-) a joué dans Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

  • Jill Towsend (1945-) était Dulcey dans Cimarron.

Retour à l'index


15. YOU CAN LEAD A HORSE TO WATER

Scénario : Lois Hire. Réalisation : James Neilson.

Résumé :

Trampas se trouve nommé shérif adjoint par Mark Abbott. Il doit convoyer un prisonnier à la ville de Clearwater.

Critique :

Episode avec le seul Trampas. Dans le précédent, le virginien ne faisait une apparition qu’au début. On retrouve quand même le shérif Mark Abbott. Il lui demande d’emmener un de ses amis, Luther Watson (Strother Martin). Une jeune femme arrive à la gare de Medecine Bow, Mary Marshall (Elizabeth Hubbard). Elle se montre très vite autoritaire, capricieuse, pénible. Elle prend la même diligence que Trampas et son prisonnier.

En route, la diligence est attaquée par des hors la loi. Mary se montre toujours aussi pénible. Le chef de la bande est Will Baxter (Noah Beery Jr.) et il s’enfuit. Se saisissant d’une arme, Mary veut convoyer les prisonniers mais n’est guère à la hauteur de la tâche. Elle tombe, a peur des serpents, etc. Et finit par renoncer. Le ton de l’épisode est à la comédie. Mais le métrage n’est guère convaincant. Les scènes s’enchaînent sans passion. Au bout de 30 minutes, on a compris que ce ne serait pas un épisode exceptionnel.

Mal écrite, la comédie tourne au désastre. Elizabeth Hubbard est vite insupportable autant que son personnage. Le voyage des trois compères est interminable, avec des scènes vues déjà dans la série à plusieurs reprises. Strother Martin garde cependant un jeu assez sobre, alors que son personnage aurait pu lui permettre tous les excès.

Le tragi-comique ne réussit pas à la série : Mary veut nager et manque se noyer. Et toutes les scènes sont de ce genre. Mary trouve Trampas à son goût. Le trio se retrouve prisonnier et ligoté par Baxter. Comme dans l’opus précédent, il y a bien trop de scènes nocturnes, faites en studio. Mais le gros défaut de l’épisode est un scénario minimal, qui ne permet pas d’empêcher le désastre. L’intrigue est trop mince, et le spectateur regarde sa montre.

De nouveaux personnages arrivent à la 51e minute, c’est trop tard pour redresser la barre. La veuve Krebs (Dorothy Shay) et Tom Kendrik (Anthony Eisley) entrent en scène.

Il n’y a malheureusement rien à sauver dans cet épisode. Le personnage de Trampas sombre dans le ridicule. Beaucoup de téléspectateurs américains de l’époque ont certainement zappé en cours de route, il faut une sacrée patience pour aller jusqu’au bout. Tout l’épisode est basé sur des scènes répétitives. Il faut attendre la 59e minute pour arriver à Clearwater. C’est Baxter que Trampas remet au shérif.

Les dix dernières minutes persistent dans le registre de la comédie. Le jeu se fait désormais à cinq, avec les deux nouveaux comédiens et le trio. J’ai trouvé l’intrigue selon laquelle le shérif de Clearwater est complice de Baxter tirée par les cheveux. Quant au couple qui se forme entre la veuve Krebs et Luther, mieux vaut ne pas en parler. Que diable Doug McClure est-il allé faire dans cette galère ?

Anecdotes :

  • Strother Martin (1919-1980) a joué dans Luke la main froide, La horde sauvage, Butch Cassidy et le kid.

  • Elizabeth Hubbard (1933) est connue pour le film Des gens comme les autres.

  • Noah Beery Jr.(1913-1994) était le père du héros de 200 dollars plus les frais.

Retour à l'index


16. NIGHTMARE

Scénario de Gerry Day et Bethel Leslie. Réalisation : Robert Gist.

Résumé :

Le virginien vient en aide à Stephanie White afin de prouver son innocence dans l’accident de son mari, une tentative de meurtre. Elle se trouve en être l’héritière. Or, John, handicapé, meurt dans un incendie.

Critique :

Grosse surprise : Joan Crawford, actrice de cinéma qui a commencé sa carrière en 1925, présente dans une série TV. Elle est apparue quelquefois sur ce média, par exemple dans Des Agents très spéciaux, Le sixième sens mais reste une comédienne du grand écran. On imaginait mal en 1970 une star du cinéma français apparaître dans une série.

Stephanie White (Joan Crawford) a des dons de voyance dont elle ne veut plus se servir. Elle a eu aussi dans le passé des troubles mentaux. Elle est mariée à John (Michael Conrad). A l’aise sur un cheval aux côtés du virginien, elle se promène, tandis que son mari John se fait tirer dessus. Or, la roue de sa diligence a été sabotée et il a un accident. Il est grièvement blessé. Il se retrouve handicapé, en fauteuil roulant. Une nuit, un incendie se déclare et John trouve la mort.

Cette-fois, Stephanie est détruite et le virginien s’occupe d’elle. Elle est révoltée car lors de l’incendie, quelqu’un a dit que cela valait mieux pour son mari que de rester handicapé. James Drury réussit sans démériter à donner la réplique à la grande Joan Crawford. Les rebondissements ne tardent pas à arriver : l’adjoint de son mari, Frank Benteen, demande à voir Stephanie et est tué. Or, il s’avère qu’il ne lui avait pas donné rendez-vous et la veuve est arrêtée pour meurtre par le shérif Abbott. On trouve étrange l’attitude de la bonne indienne, Natawista (Rachel Rosenthal) qui s’occupait de John White depuis son enfance.

Billy (Steve Sandor), jeune frère de John, avait reçu une visite menaçante de Frank Benteen. Le téléspectateur est ainsi mis sur une piste. Le virginien et Jim Horn trouvent Stephanie devant le corps de Benteen. Le mobile du crime est évidemment la possession de la société de John White. Malgré des aspects typiquement western, il s’agit d’une intrigue policière. Parmi les suspects, le frère et Natawista dont le réalisateur montre souvent qu’elle est toujours au bon endroit au bon moment, telle Madame Danvers dans Rebecca.

Le juge prononce la sentence : Non coupable pour démence. Mais le virginien poursuit son enquête. Il vient voir Stephanie en prison. Elle a peur qu’il risque sa vie. Joan Crawford joue alors avec talent une étonnante crise de folie dont le shérif Abbott se souviendra longtemps. J’ai trouvé que la scène du procès était expédiée comme une lettre à la poste.

Le virginien rend visite à Billy White, poursuivant son travail de détective. Peu après, Billy vient chercher avec un avis médical sa belle-sœur en cellule. Il est accompagné d’un comparse, le docteur Sam Kincaid (Peter Marko). Elle dit à Abbott qu’ils vont la tuer. Effectivement, ils la ramènent chez elle et la ligotent.

Une suspense insoutenable s’installe. Le dernier quart d’heure est à la hauteur de ce qui a précédé.

Mais le virginien et Jim comprennent qu’il se mijote quelque chose. A noter que Trampas et John Grainger sont absents de l’épisode. Le virginien vient au secours de Stephanie. C’est pourtant elle qui sauvera notre héros.

Passionnant d’un bout à l’autre, l’épisode est remarquable. Il est bien dommage qu’il n’ait pas été doublé. Ne serait-ce que pour Joan Crawford.

Anecdotes :

  • Joan Crawford (1904-1977) est une grande actrice dont les titres les plus connus sont Le roman de Mildred Pierce, La possédée, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? La meurtrière diabolique, L’abominable homme des cavernes, Le masque arraché, Johnny Guitare.

  • Deuxième et dernière apparition de Michael Conrad dans la série.

  • Steve Sandor (1937-2017)  fut le héros d’une série inédite en France The Yellow Rose.

Retour à l'index


17. HOLOCAUST

Histoire de James Duff Mc Adams. Adaptation : Robert Van Scoyk. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

Les éleveurs de Medecine Bow sont menacés par la volonté d’un certain Kordik qui veut prendre le contrôle de tout le Wyoming. Un feu, mis à la maison de Shiloh, survient et pourrait bien être l’œuvre de Muirhead, lié à Kordik.

Critique :

Tony Franciosa habitué aux rôles de héros incarne ici l’antipathique Kordik qui veut mettre les éleveurs de bovins à la rue. Nous revenons aux histoires classiques de Shiloh. John Grainger doit faire en sorte que la vente de son bétail reste rentable. Kordik a des moyens bien supérieurs.

Cette histoire d’éleveurs de bovins, de prix par tête de chaque bête, si elle s’inscrit bien dans le cahier des charges de la série, nous paraît très américaine et un peu hermétique pour le téléspectateur français.

Nous avons vu trois hommes portant des torches mettre le feu à la maison de Grainger, le virginien est persuadé que Muirhead (Alex Sharp) est mêlé à l’affaire. Elizabeth et Holly échappent de peu à la mort. Le shérif Abbott commence son enquête. Mais s’il n’est pas dupe, face à Clay et Trampas, il avoue manquer de preuves.

Bien évidemment, le spectacle de la maison de Shiloh brûlée est désolant. Nous y sommes habitués. Clay Grainger au milieu des cendres essaie de retrouver quelques souvenirs, comme une boîte à musique. Holly aussi est bouleversée, de même qu’Elizabeth, devant ce spectacle. Elizabeth s’effondre dans les bras de sa tante. Clay les rejoint, c’est la première fois que nous voyons la famille aussi désarmée.

Le réalisateur insiste et joue sur la corde sensible du spectateur. Jim Horn, blessé, est trop faible pour partir avec Trampas. Nous retrouvons encore une fois Harold J. Stone qui a pris un abonnement à la série, cette-fois il incarne Adam Southcort, un éleveur ami de Grainger.

La visite de Kordik n’est pas la bienvenue à une réunion de fermiers, dans un restaurant. J’avoue préférer ce cher Tony Franciosa en Matt Helm ou en journaliste Jeff Dillon dans Les règles du jeu (série à trois mains où un épisode était consacré à Robert Stack, un à Gene Barry, un à Franciosa) qu’en méchant.

La suite de l’histoire se traîne un peu. Les discussions de fermiers s’éternisent, la volonté de se battre du virginien reste inébranlable. Mais cela peine à nous passionner. Vers le milieu de l’épisode, John Grainger semble résigné. Dans ses scènes, Tim Matheson n’a plus rien à prouver, il a énormément gagné en maturité en Jim.

Enfin, la reconstruction de la maison commence. L’espoir revient. Le virginien et Trampas sont sur les traces de Muirhead, même s’ils prennent un peu trop leur temps. A leur tour, ils vont jouer avec le feu.

Muirhead est blessé durant la fusillade, ses deux complices se rendent. J’avoue préférer la seconde partie de l’épisode. Pour la famille Grainger, la dernière touche à la toiture de la nouvelle maison est l’occasion d’une explosion de joie, même si le banquier refuse tout prêt à John.

L’affrontement final avec Kordik, trop sûr de lui, arrive. Grainger prend la parole face aux éleveurs. Il leur rappelle qu’ils ont tous par le passé connu de mauvais moments, mais ne se sont pas effondrés. Kordik représente le progrès. C’est un véritable duel oral entre les deux hommes.

Muirhead est amené devant Korkik qui perd la face, malgré les billets qu’il agite.

On fait la fête en chansons à Shiloh.

J'avoue avoir beaucoup hésité pour la note, qui serait de 2.5 en raison de passages un peu mous. Néanmoins, la deuxième partie de l'épisode est grandiose.

Anecdotes :

  • Anthony Franciosa (1928-2006) fut le héros de Les règles du jeu, Matt Helm.

  • Né à Paris, Jeannot Szwarc (1939-) a réalisé Les dents de la mer 2e partie, Quelque part dans le temps.

  • Harold J. Stone fait sa 5e et dernière apparition dans la série.

Retour à l'index


18. TRAIN OF DARKNESS

Scénario : Robert Van Scyok. Réalisation : James Sheldon.

Résumé :

Clay, Elizabeth et Jim prennent le train de nuit de Cheyenne à Medecine Bow. Il y a peu de passagers mais le trio n’est pas au bout de ses surprises.

Critique :

Il est un peu agaçant que des comédiens reviennent sans cesse dans la série dans des rôles différents, cela nuit à la crédibilité de la continuité. Après Harold J. Stone, un retour de trop de John Larch, et ce n’est pas fini, il reviendra encore !

Je dois dire que dès le début, j’ai compris que ce voyage en train de nuit (soit dans les studios Universal) allait être long et ennuyeux.

Certes, on a le plaisir de retrouver Dennis Weaver en Jed Haines, dont Clay devine qu’il n’est pas un éleveur mais sera en fait un homme traqué par des cavaliers qui veulent le pendre.

Les autres comédiens sont moins intéressants : Barbara Wherle en Evelyn Neely, acrice dont la carrière est en déroute et épouse du personnage joué par John Larch, Kas Garas en Butter Flyod, jeune célibataire ivrogne qui n’a pas payé son billet, enfin Charlotte Stewart en jeune épouse de Jed, Lottie. Elle s’inquiète auprès d’Elizabeth d’être une bonne épouse pour Jed.

Le suspense vient de Luke Dormer, le cavalier qui poursuit le train pour tuer Jed Haines.

Les scènes d’exposition pour montrer chacun des passagers sont détaillées, avec des anecdotes. Mais en fait, ce sont des scènes que l’on retrouve dans chaque épisode relatant un voyage aussi long.

Le prix de la prestation plus insupportable revient à Barbara Wherle, l’épouse de Charles Neely incarné par un John Larch trop vu.

Le problème est que ces longues séquences se font au détriment des héros de la série, sachant que les deux principaux, Trampas et le virginien, ne sont pas de la partie.

Dennis Weaver est la vraie vedette de l’épisode. Son personnage est la clé des problèmes qui vont surgir.

Naturellement, l’image est trop sombre pour que l’on puisse apprécier. On aurait pu éviter ce huis clos. L’épisode ne semble avoir été fait que pour fournir une saison de 24 épisodes (elles étaient au début de 30).

Il faut attendre la 46e minute pour que Luke Dormer monte à bord et veuille tuer Jed, qu’il accuse d’être le juge Harker, responsable de la mort de ses deux frères.

L’épisode, par sa construction, et même s’il n’est pas signé du même scénariste, rappelle furieusement le 11e épisode de la saison 3 de L’homme de fer : Haute Altitude (Five miles high). Une autre production Universal datant de novembre 1969. Celui du Virginien est de février 1970. L’un de passait dans un avion, l’autre dans un train.

Ensuite, c’est une sorte de procès de Jed Haines/juge Harker qui est fait. Même son épouse Lottie le rejette. Il est responsable de la mort de sept hommes. Butter Floyd est ouvertement pour Dormer. Haines revoit son passé défiler, les morts dont on l’accuse. Dennis Weaver a heureusement beaucoup de talent et sauve l’entreprise de l’ennui.

C’est Clay qui va au devant des cavaliers. Bravoure ou folie ? Suite à cela, Haines descend du train. L’histoire du juge condamné par ceux qu’il a envoyé à la mort rappelle aussi l’un des meilleurs épisodes de Haute Tension/The Kraft suspense theatre : Nuit de terreur (A crual and unsual night) de juin 1964. (diffusé en France en juin 1973). Encore une production Universal !

On le voit, les emprunts dans cet épisode sont variés et nombreux. La fin rappelle un peu Nuit de terreur. Elle se termine sans violence, sans que le sang coule. On apprécie la performance de Charlotte Stewart en jeune épouse du juge qui permet le happy end.

Anecdotes :

  • Dennis Weaver (1924-2006) est connu pour le film Duel et la série Un shérif à New York.

  • John Larch fait là la troisième de ses quatre apparitions dans la série.

  • Kas Garas (1940-)  a participé aux séries Les règles du jeu, La Nouvelle équipe, Chaparral, L’homme de fer, Wonder Woman, Sergent Anderson, Cannon, Les rues de San Francisco, Chips, Starsky et Hutch, Hawaii Police d’état, Pour l’amour du risque, Santa Barbara, L’agence tous risques, Docteur Quinn femme médecin, Urgences.

  • Barbara Wherle (1928-2013) est surtout connue pour le film La bataille des Ardennes.

  • Gerard S. O Loughlin (1921-2015) a tourné notamment Un tueur se promène, De sang froid.

  • Charlotte Stewart (1941-) a joué dans La petite maison dans la prairie et Twin Peaks.

Retour à l'index


19. A TIME OF TERROR

Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Les Grainger vont dîner chez le juge McMasters lorsque la maison est touchée par des coups de feu. Le juge leur dit que ce n’est pas la première fois que cela arrive. Peu après, Les Grainger sont pris en otage.

Critique :

Cet épisode raconte une prise d’otages, celle d’Holly et de Clay par les frères Thurman, Joe (Phillip Alford) et Frank (Shelly Novack, déjà de retour !) et leur sœur Emily (Pamela Murphy). Ils sont amis avec le juge McMasters (Joseph Cotten) auquel les Thurman reprochent l’expropriation de leur ranch au profit du chemin de fer et la mort de leur père. L’épouse du juge, Mary, est jouée par Virginia Gregg.

La tension est extrêmement forte. Telle cette scène où Joe Thurman surprend Holly avec un couteau qu’elle n’a pas l’intention d’utiliser. Sous ses airs d’ange, Emily est-elle sincère et la plus raisonnable du Trio ? Joe lui semble carrément fou. C’est le genre d’épisodes vu cent fois dans des tas de séries, avec l’attente insupportable du dénouement. Le scénariste n’a pas cherché l’originalité.

Arrive le moment où McMasters est capturé par les Thurman. Joseph Cotten semble trop garder son calme en juge otage. Le comédien ensuite joue sur le registre de l’émotion. Clay demande à Frank Thurman des preuves de ce qu’il avance. Frank donne au juge une lettre de son père. McMasters proteste : il n’est pour rien dans le meurtre. Au fur et à mesure que l’histoire avance, on ne sait si c’est Frank ou Joe qui est le plus dangereux des frères.

Le renversement de situation final est assez invraisemblable, Emily tirant sur son frère Frank. Le dénouement n’est pas à la hauteur de la tension qui a régné lors de la prise d’otages. Un épisode assez moyen.

Anecdotes :

  • Joseph Cotten (1905-1994) est célèbre pour L’ombre d’un doute, Citizen Kane, Le troisième homme.

  • Phillip Alford (1948-) est connu pour Du silence et des ombres, Les Prairies de l’honneur.

  • Shelly Novack fait la 3e de ses 4 participations à la série.

  • Pamela Murphy ( ?/) est apparu dans Hawaii Police d’état, La petite maison dans la prairie, Dallas.

  • Virginia Cregg (1916-1986) est surtout connue pour le film Opération jupons.

Retour à l'index


20. NO WAR FOR THE WARRIOR

Histoire de Robert Earll. Adaptation : Alvin Sapinsley et Robert Earll. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le virginien fait la connaissance de John Hoods, qui a du sang indien. Ce dernier devient ami avec Jim Horn, or il est recherché pour avoir tué quatre soldats.

Critique :

Le début de l’épisode est assez léger. Le virginien discute beaucoup avec Ned Cochran (Henry Jones). Nous avons droit à de belles scènes d’extérieurs, à des chevauchées. Jim sympathise avec John Hoods (Charles Robinson) que le virginien a engagé. Il ignore que cet homme, au sang indien, est recherché pour le meurtre de quatre soldats.

On peut constater que Charles Robinson ne ressemble en rien à un indien en dehors de ses cheveux bruns mais il n’est pas typé. Jim est fasciné par ce personnage un peu hors du commun, qu’il surprend en train de célébrer un rite indien.

Le virginien et ses hommes vont s’amuser en ville mais sont froidement accueillis par le shérif Charles Gray (Larry Ward). Au bar, on reconnaît, dans le rôle de William Webb, l’acteur Charles Aidman qui avait remplacé Ross Martin dans Les mystères de l’ouest quand ce dernier avait eu des problèmes cardiaques.

L’ambiance est toujours détendue, Webb radotant des histoires d’ivrogne. Mais Hoods se rend compte que le propriétaire du bar a pour servante une squaw, Kgoy-Ma (Patricia Hyland, je n’ai trouvé aucun lien de parenté avec Diana Hyland) qu’il traite en esclave et si ses compagnons n’avaient pas été là, il aurait massacré l’homme.

Ned Cochran arrive au bar et cherche querelle au virginien. En l’absence de Hoods, il lui révèle qu’il s’agit d’un tueur recherché. Le virginien devient perplexe et interroge Jim. C’est le moment où l’épisode passe de la légèreté à la gravité. Cochran qui ne peut s’empêcher de fouiner surprend Hoods chantant un rite indien. Il le capture et veut le livrer au shérif.

La jeune indienne aide Hoods à s’enfuir. Mais le shérif arrête Jim Horn et l’accuse d’avoir fait évader l’homme. Pendant ce temps, l’indienne, Kgoy-Ma, a retrouvé Hoods et lui raconte comment sa famille a été massacrée. L’homme lui révèle qu’il est à moitié indien. En 1970, l’opinion publique américaine changeait sur le sort des indiens, et cela se reflète dans cet épisode.

Dès le début de l’épisode, le shérif s’est montré hostile au virginien, à Trampas et à sa bande. Au bar, le virginien recueille des informations de l’ivrogne Webb. Le virginien va voir Jim en prison (on le voit simplement entrer chez le shérif), mais il raconte ensuite à Trampas que le jeune homme est en danger. Cochran a été retrouvé mort après la fuite de Hoods qui est introuvable. Ce dernier est dans une grotte avec la jeune indienne. Le virginien a peur que Jim Horn soit lynché.

Hoods demande de l’aide à l’indienne. Elle lui dit que Webb le fera sans doute. En arrivant en ville, le virginien ne rencontre que des regards hostiles. Le contremaître de Shiloh retourne voir Webb au bar, qui l’écoute et lui répond tant que notre héros lui paie de l’alcool. Trampas trouve l’indienne Kgoy-Ma et l’informe de ce qui se passe, des ennuis de Jim Horn. Elle le conduit à Hoods. Les deux hommes parlementent. Après sa visite, Kgoy-Ma dit qu’elle désapprouve John Hoods.

Les passages où Hoods chante en indien en dansant sont répétitifs et caricaturaux, et à force deviennent agaçants. La jeune indienne vient en ville voir le virginien et Trampas et leur dit où se cache Hoods. Il est parti. Les habitants veulent lyncher Jim Horn. Le virginien et Trampas arrivent alors que les habitants vont pendre Jim. C’est John Hoods, en costume indien, qui le sauve, mais se fait tuer.

Dans cet épisode, la fin est bâclée, puisque l’apparition de John Hoods se situe dans les dernières minutes. Deux comédiens sortent du lot : Charles Aidman en ivrogne qui incarne un personnage empreint de sagesse, et Patricia Hyland, parfaite en indienne. Les funérailles de Hoods auraient mérité un plus long développement, mais nous en sommes à 74 minutes.

J’ai également trouvé le virginien en petite forme, d’habitude il a plus de ressources et fait preuve de plus d’initiatives. Ce qui fait rater à l’épisode la note maximale. Néanmoins, c’est un bon spectacle, ce que l’on attend de la série.

Anecdotes :

  • Henry Jones (1912-1999) a tourné dans La mauvaise graine, 3h10 pour Yuma, Sueurs froides, Butch Cassidy et le kid.

  • Charles Aidman (1925-1993) était Jeremy Pike dans Les Mystères de l’ouest.

  • Charles Robinson (1932-2006) a joué dans La Cannonière du Yang-Tsé.

  • David Sheiner (1928-) est connu pour Drôle de couple, Le cercle noir, Tonnerre de feu.

  • Patricia Hyland (1944-) a joué dans Haute Tension, Dr Kildare, Ben Casey, Bonanza, Baretta.

Retour à l'index


21. A KING'S RANSOM

Scénario : John D.F. Black. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Clay Grainger est kidnappé par un certain Connor qui réclame une rançon de 20 000 dollars.

Critique :

Patrick Macnee dans Le Virginien. Habitué à la télévision américaine, l’interprète de John Steed en février 1970 avait terminé depuis un an Chapeau melon et bottes de cuir. Il interprète ici le personnage du kidnappeur Connor, marié à la belle Mag (Jackie DelShannon). En 1970, après avoir incarné John Steed de 1961 à 1969, son premier rôle fut pour cette série.

Tellement identifié à son personnage de Steed, il a un peu le même problème que Roger Moore dès que ce dernier sortait de ses personnages connus Simon Templar, Lord Brett Sinclair et James Bond, voire Ivanhoé. A l’écran, on voit que c’est Patrick Macnee jouant Connor, quand la plupart des comédiens s’effacent derrière leurs personnages, comme Joseph Cotten dans un récent épisode.

Le téléspectateur doit donc faire un effort pour faire abstraction du personnage habituel du comédien et juger de sa prestation en Connor. Il faut avouer que c’est difficile au début de l’épisode. On voit John Steed dans Le Virginien. A la trentième minute, au moment de la remise de la demande de rançon, qui se fait au virginien en présence de Connor et de sa femme, le réalisateur nous entraîne dans le drame. A part Trampas, tous les habitués sont présents.

Alors, va-t-on y croire ou non ? Ce qui impressionne au départ, c’est le talent de Jeanette Nolan, aidée de la jeune Jackie DelShannon en Maggie. Holly a deviné quelque chose et veut faire parler Maggie. Elle demande l’asile à Holly à Shiloh. Notons que la comédienne est très douée, et il est dommage qu’elle est si peu tourné, au profit d’une autre carrière, chanteuse-compositrice. Il faut dire qu’elle est une pionnière dans ce domaine et a eu beaucoup de succès.

Les comédiens qui entourent Patrick Macnee, Michael Pate et Don Knight, n’ont pas à forcer leur talent, ils jouent dans leur registre habituel. Notre cher « Steed » va devoir nous faire oublier son rôle de gentleman agent secret et mettre tout son talent dans la balance. Macnee choisit une forme d’ironie qui sert à faire donner corps à Conan. Dans la scène où il est confronté à John McIntire, il réussit son pari. C’est un homme menaçant, dangereux, capable de tuer. On respire. La scène de la 43e minute nous fait complètement oublier son rôle habituel.

Conan sait perdre son sourire pour devenir un fauve. Lorsqu’il jette d’un coup de pied Clay dans un puits, on n’a plus de doute. A la 49e minute, Conan menace d’une arme le virginien. L’interprétation de Macnee est pimentée d’une ironie cruelle sur son visage, une expression qui ne laisse place à aucun doute, Conan est un tueur.

L’épisode est d’ailleurs passionnant indépendamment de la présence de Patrick Macnee, car doté d’un scénario impeccable, et le réalisateur fait également un sans faute. Conan veut récupérer sa femme. Il n’y a aucun humour, aucun second degré dans l’épisode. Il est bien dommage que cet opus soit resté inédit en France. Le virginien part avec la rançon et Maggie.

J’ai trouvé que Macnee était parfaitement à l’aise entouré de Pate et Knight. Aucune surprise pour ces deux derniers, le téléspectateur les a vus à longueur d’année jouer les bad boys. Le londonien en revanche a surmonté les difficultés de son image auprès du public pour rendre crédible Conan. Knight et Pate jouent au premier degré, Macnee avec son ironie ajoute un petit quelque chose qui rend son personnage plus terrifiant.

La fin est magistrale. Conan réalise qu’il perd sa femme dans l’aventure. L’arrestation par le virginien se fait en douceur, sans violence, sans que le sang coule. Mais reste à trouver Grainger.

Le virginien joue un coup de poker d’une rare habileté pour savoir la vérité. James Drury s’accapare la dernière scène que l’on n’est pas près d’oublier. Du grand art.

Anecdotes :

  • Patrick Macnee (1922-2015) avant d’être John Steed dans Chapeau melon et bottes de cuir avait tourné pour la télévision américaine dans des anthologies : Suspicion, Alfred Hitchock présente, La quatrième dimension. Après 1969, on l’a vu dans Opération Danger, Night Gallery, Les grands mystères d’Orson Welles, Columbo, Matt Helm, Sherlock Holmes à New York, Galactica, Magnum, Pour l’amour du risque, La croisière s’amuse, Enquêtes à Palm Springs, Arabesque, Kung Fu la légende continue, et au cinéma dans Le commando de Sa Majesté, Hurlements, Dangereusement vôtre.

  • Jackie DeShannon (1941-) a très peu tourné comme actrice : Les règles du jeu, Les mystères de l’ouest. C’est une chanteuse et compositrice de chansons dans plus de cent films, travaillant notamment pour Fantômes en fête, Forrest Gump Le mariage de mon meilleur ami.

Retour à l'index


22. THE SINS OF THE FATHERS

Scénario : David P. Harmon. Réalisation : Walter Doniger

Résumé :  

Le virginien est poursuivi par trois hommes qui veulent le pendre par les pieds, le voler et le tuer. Il est sauvé par un certain Adam Randall. En récompense, il obtient un emploi à Shiloh.

Critique :

Le jeune Adam Randall (Robert Lipton) sauve le virginien d’une mort certaine. Il est engagé à Shiloh. Très vite, les choses se passent mal cependant. L’homme n’est pas sociable. Les gens du ranch se posent rapidement des questions sur lui.

Le virginien transportait sur lui 40 000 dollars pour acheter du bétail, et il cherche à savoir qui a pu en parler. Il interroge Sam Burns (William Lucking), tandis que Clay se rend chez le shérif. Tant le virginien que son patron pensent à un coup monté.

Clay commence à regretter d’avoir donné asile à Randall. L’homme lui paraît étrange et cachant des secrets. A la ville, les interprètes de Holly et Clay, Jeanette Nolan et John Mc Intire étaient mariés, et leur fils, le comédien Tim McIntire, mort jeune d’une crise cardiaque, interprète ici le rôle de John Wesley Hardin. Randall retrouve Hardin dans un saloon et ils sont visiblement copains comme larrons en foire. Les soupçons envers Randall se confirment.

Hardin et Randall sont surpris au saloon par Clay et le virginien. Peu après, une dispute éclate entre Hardin et Randall et ce dernier blesse son comparse. Clay ne peut pas dormir, il se demande si le loup n’est pas entré dans la bergerie, car il y a 25 ans, il a tué le père d’Adam Randall. Il se confie à sa femme.

On s’ennuie assez vite dans cet épisode bavard. Après un début fracassant, la déception est au rendez-vous. C’est un défaut qui revient souvent dans la série, dont on attend de l’action avant tout, et des intrigues palpitantes.

Au bout de trois quart d’heures, le téléspectateur a compris qu’il n’avait rien à attendre de cet épisode. Holly demande à parler à Randall. C’est un peu le problème de cet épisode, trop de parlottes. Elle lui demande de comprendre qu’elle a confiance en son mari, et qu’il n’a jamais rien fait de mal. Clay prend le relais. Randall lui dit qu’il va le tuer pour la mort de son père.

L’épisode propose beaucoup de jolies scènes en extérieurs. Dès le départ, bien qu’il sauve le virginien, je n’ai pas trouvé Adam Randall sympathique. Robert Lipton a plus l’air d’un tueur que d’un sauveteur. Clay a envoyé Trampas au champ et veut affronter en duel Randall. Holly voudrait le défendre malgré lui en allant chercher un fusil. Clay l’en dissuade.

Le virginien surveille le marquage des bêtes avec Jim quand Trampas surgit. Le virginien comprend que Clay a voulu rester seul pour régler ses comptes avec Adam Randall.

Le moment du duel arrive. Il s’agit d’une scène classique. Randall tire sur un récipient contenant de l’eau et dit qu’il tirera dès que le récipient sera vide. Randall est plus rapide, mais il ne tue pas Clay, lui effleurant d’une balle sa chemise. Le virginien et Trampas sont perplexes, nous aussi.

Clay rejoint Randall dans la grange. L’homme a compris que sa vengeance n’était pas justifiée. A part des retrouvailles en famille pour les comédiens, cet épisode est vraiment d’un faible intérêt.

Anecdotes :

  • Robert Lipton (1949-) a joué dans Bullitt, 58 minutes pour vivre.

  • Tim McIntire (1944-1986) était le fils de Jeanette Nolan et John Mc Intire. On l’a vu dans Poolkie, American Hot Wax, Brubaker, Apocalypse 2024.

Retour à l'index


23. RICH MAN, POOR MAN

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Tony Leader

Résumé :

Harve Yost, fermier que la chance n’a jamais gâté, trouve une somme importante sur un mort. C’est de l’argent volé. Il reçoit une récompense et décide de construire une ferme qui rivalisera avec Shiloh.

Critique :

La chance a frappé à la porte de Harve Yost (Jack Elam). Il se trouvait en compagnie de Jim Horn quand il a trouvé cet argent sur un mort. Il parle de ses projets à sa fille Ellie (Patricia Morrow) et à son fils Whit (Michael Larrain). Le virginien vient lui annoncer que c’était de l’argent volé et qu’il a doit à une récompense. Sur 58000 dollars, on lui donne 10280. L’argent appartenait à la Laramie Express Company qui décide de cette rétribution.

Un représentant de la compagnie d’assurance remet un chèque à Yost. Il organise une fête où les invités dansent. Yost voudrait engager Trampas. Le virginien accepte une aide provisoire de ce dernier dont il se passera à Shiloh. Petit à petit, Yost se fait à sa nouvelle vie. Il se montre assez doué. Ellie aussi s’habitue. Par contre, les banquiers ne veulent pas lui prêter d’argent. Ce qui met Yost fort en colère.

Peu après, un litige l’oppose à Trampas qu’il renvoie. Il voudrait les services du virginien qui refuse, fidèle à Grainger. On va vers un affrontement. Yost a engagé des hommes armés. En effet, le nouveau riche refuse que les bêtes de Shiloh viennent sur les près qui appartiennent à Grainger.

Mais les hommes de Yost le lâchent. Ce dernier est par la force des choses obligé de revenir à de meilleurs sentiments. La paix se fait autour d’une louche d’eau potable venant du puits de Yost, qu’il offre au virginien pour se rafraîchir.

En révisant ses ambitions à la baisse, l’ex-pauvre trouve la sérénité. Il faut dire qu’on l’imaginait mal rivaliser avec Shiloh.

L’histoire n’est jamais passionnante. C’est un épisode dans la moyenne, dont il ne faut pas trop attendre, jouant surtout sur la pyschologie des personnages. Doté d’un physique ingrat, le comédien Jack Elam est cependant fort crédible dans son rôle.

Anecdotes :

  • Jack Elam (1920-2003) a joué notamment dans En quatrième vitesse, Ne tirez pas sur le sherif.

  • Patricia Morrow (1944-) est connue pour Peyton Place, Return to Peyton Place.

  • Michael Larrain (1947-) est apparu dans Les règles du jeu, Gunsmoke, L’homme de fer.

Retour à l'index


24. THE GIFT

castle 5 24

Scénario : Robert Van Scyok. Réalisation : Seymour Robbie

Résumé :

Une ancienne fiancée de Trampas, la chanteuse Sally Anne, est accusée de complicité avec deux braqueurs qui ont dévalisé la gare dont l’un a été tué Jim Horn tombe amoureux de Sally, mais Trampas tente de les séparer car elle n’est pas fiable.

Critique :

Avec cet épisode se termine la saison 8 et la version du Virginien telle qu’on la connaît, puisque la saison 9, The men from Shiloh, va apporter de nombreux changements. Fin de la musique du générique de Percy Faith, départ de nombreux personnages. Mais n’anticipons pas.

Sally Anne (Julie Gregg) n’est pas complice du braquage de la gare, on a vu l’un des deux voleurs s’introduire dans sa chambre, et d’ailleurs, elle avertit aussitôt Trampas.

Mais le fait que l’homme se soit réfugié dans sa chambre va attirer les soupçons sur elle.

Rawlins (Frank Marth) est un agent spécial de la sécurité des chemins de fer. Il demande pourquoi le voleur est venu mourir chez Sally. Rawlins va jusqu’à fouiller et soupçonner Trampas. Il veut retrouver l’argent.

Rawlins se rend chez le shérif Mark Abbott avec des idées très arrêtées. Il est froidement accueilli par ce dernier.

Trampas revient voir Sally. Il soupçonne quelque chose. Il n’a pas oublié la façon dont elle l’a quitté il y a trois ans. Elle lui explique que ses chansons sont toute sa vie.

Tandis qu’elle se produit au saloon, Jim Horn n’a d’yeux que pour elle, tandis que Rawlins la surveille.

Sally et Jim sympathisent, tandis que le détective des chemins de fer interroge un peu tout le monde.

Un homme arrive en ville. Il s’appelle Cart Banner (Tab Hunter). Il pose des questions sur le brigand mort.

A l’enterrement du voleur, Rawlins dit au shérif Abbott qu’il est déterminé à retrouver l’argent volé. Après leur départ, Sally vient déposer des fleurs sur sa tombe. Carl Banner la surveille.

Jim Horn doit être envoyé en mission pour deux semaines, et est furieux contre Trampas car il comprend qu’on veut l’éloigner de Sally.

Sally répète dans la nature, sur un pont  devant une rivière. Sa voix est vraiment claire et très belle à écouter. Jim Horn la rejoint. Que de chemin parcouru depuis l’arrivée de Jim dans la série. Il a mûri. C’est devenu un homme. Sally lui parle de ses rêves. L’ambiance est romantique.

Mais lorsqu’elle revient dans sa chambre, celle-ci a été fouillée. Elle accuse Rawlins de l’avoir fait, il nie. Il lui apprend qu’un homme est venu. Pendant ce temps, Banner joue aux cartes en les écoutant.

Peu après, Jim vient voir Sally et lui fait part des soupçons persistants de Rawlins. Sally semble amoureuse de Jim.

Après son tour de chant, elle trouve Banner dans sa chambre, avec Jim ligoté. Banner est persuadé qu’elle sait où se trouve l’argent. Il menace de tuer Jim si elle ne parle pas, tandis que Rawlins a entendu du bruit venant de la chambre et monte l’escalier.

Il règne une atmosphère de drame soudainement. Rawlins est blessé par par Banner qui s’enfuit, Trampas l’intercepte.

Sally est arrêtée car elle a retrouvé l’argent sur le voleur mort dans sa chambre. Abbott lui reproche d’avoir gardé le butin, mais pour elle, c’est le cadeau d’un homme mourant (d’où le titre de l’épisode). Rawlins s’en va avec l’argent récupéré pour la compagnie de chemins de fer, c’est tout ce qui l’intéresse.

L’épisode se termine nous montrant Sally chantant avec allégresse. Abbott a décidé de l’épargner. Mais Jim Horn, comprenant qu’elle ne vit que pour son public, quitte le saloon. Il retrouve Trampas, au fond, ils ont vécu à trois de distance la même expérience.

Anecdotes :

  • Tab Hunter (1931-2018) a joué dans Collines brûlants, Grease 2.

  • Julie Gregg (1937-2016) est connue pour Le Parrain, L’homme de la Manche.

  • Frank Marth (1922-2014) était réputé pour ses rôles de personnages inquiétants, il a notamment participé aux Envahisseurs.

Retour à l'index

   

Saison 5 Volume 3Saison 6 Volume 2

Le Virginien

Saison 6 - Volume 1


1. L’HOMME QUI NOUS A DONNÉS
(THE RECKONING)




 

 

 

 

 

 

Scénario : Ed Waters. Réalisation : Charles S. Dubin.

Résumé :

Harge Talbot, un bandit qui s’est réfugié au Mexique, veut se venger du virginien dont il pense qu’il est à l’origine de la mort de son frère, tué lors du braquage d’une banque.

Critique :

Clainger, Elizabeth et le virginien ont eu la mauvaise idée d’entreprendre un voyage au Texas près de Mexico. Elizabeth est enlevée par des hommes à la solde de Harge Talbot (Charles Bronson) dont l’épouse Eva (Miriam Colon) est proche d’accoucher.

Le shérif de l’endroit pourchasse un assassin en fuite. Clainger pense que sa fille a fait une fugue.

Le virginien est alors contacté par un des hommes de Talbot. Il lui révèle qu’il détient Elizabeth. Il le conduit au Mexique dans le repaire du bandit où notre héros est fait prisonnier.

Il y a sept ans, Talbot et ses hommes travaillaient à Shiloh et le chef a confié au virginien qu’il voulait attaquer une banque. Le frère de Talbot, Jaimie, a été tué par le shérif. Talbot pense que le virginien est l’homme qui les a donnés.

Le virginien nie. Le shérif Kirby (Kenneth Tobey) refuse d’intervenir au Mexique. Frank Devereaux (Dick Foran), ami de John Clainger, propose une incursion au Mexique.

Le scénario est un peu trop classique pour étonner le spectateur. Charles Bronson est tout à fait dans son emploi de dur.

Le virginien remue Talbot en lui faisant comprendre que c’est un de ses hommes qui l’a donné il y a sept ans, en compensation d’une somme d’argent.

Elizabeth libère le virginien avec un peu trop de facilité. C’est Bennet (Bassett en VO) incarné par Ross Hagen qui est le traître.

Episode à la moralité douteuse, le virginien laisse Talbot s’enfuir, alors que c’est un bandit avéré.

Anecdotes :

  • Episode diffusé sur la 2e chaîne ORTF le 14 juillet 1973.

  • Deuxième et dernière participation de Charles Bronson à la série.

  • Miriam Colon (1936-2017) a joué dans Scarface et Sabrina.

  • Internet Movie data base crédite à la réalisation Abner Biberman, or il s’agit de Charles S. Dubin.

  • Don Mitchell, le Mark de L’homme de fer, apparaît pour la deuxième et dernière fois dans la série dans le rôle d’un des hommes de Talbot.

Retour à l'index


2. LA LISTE
(THE DEADLY PAST)

Scénario : Phyllis et Robert White. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Trampas reçoit coup sur coup trois lettres avec une liste de sept noms. A chaque fois, un nom est rayé et a été tué. Il en reste quatre en vie. Trampas se lance sur les traces du tueur car son nom figure sur la liste.

Critique :

Episode du genre policier, une liste de noms que reçoit Trampas dont peu à peu chacun est tué. On se croirait dans Sherlock Holmes ou dans une histoire d’Agatha Christie.

Trampas remonte le fil de l’intrigue par la dernière victime en date, en interrogeant sa veuve. Il s’agissait d’un conducteur de diligence en retraite. Il fait la connaissance de Sam Evans (Darren McGavin), encore marié avec Emily Williams (Mary-Robin Redd), la femme du shérif Chris Williams (Linden Chiles). Emily se croyait veuve.

Trampas trouve un point commun entre les victimes et les survivants : la ville de Wicksville. Chacun y est passé.

A tort ou à raison, le réalisateur ne donne pas un ton effrayant à son épisode. La clef de l’énigme est trop rapidement révélée. Malgré cela, par son suspense, cet opus se révèle d’une qualité nettement au-dessus de la moyenne.

Ned Smith (Bing Russell) est lui aussi sur la liste, mais semble suspect. Reste à savoir qui veut les tuer. La piste mène un petit hôtel de Wicksville tenue par un certain Ben Roper (Robert Strauss).  Trampas y a été il y a quatre ans. Il y avait deux mines qui ont cessé d’être exploitées.

Trampas veut découvrir pourquoi on veut le tuer. Il trouve un registre d’hôtel sur lequel figurent les noms de six personnes où manquent seulement les noms d’Emily et du conducteur de la diligence. A partir de là, nous assistons à plusieurs flash back.

Les survivants se rappellent soudain qu’un jeune homme, Billy Simmons (John Rubinstein) s’est caché dans l’hôtel et que ce dernier a été capturé par un marshal (John Pickard). C’est à cause de cet incident que la liste a été dressée.

L’auteur des lettres serait peut-être Ned Smith mais pourquoi ? Le réalisateur nous laisse dans l’expectative, jusqu’à ce qu’on le retrouve mort. Il est hors de cause.

C’est du seul dont on ne se méfie pas que vient la vérité. Bien entendu, je ne révèlerai pas le spoiler. Cet épisode rappelle furieusement Le joker et Don’t look behind you de la série Chapeau melon et bottes de cuir, dont il emprunte l’atmosphère étouffante, ce qui est très inhabituel pour Le Virginien.

Un grand cru.

Anecdotes :

  • Cet épisode a été diffusé en deuxième partie de soirée le samedi 30 juin 1973 sur la 2e chaîne de l’ORTF.

  • Darren McGavin (1922-2006) était le héros de la série culte Kolchak : The night stalker diffusée en France tardivement sous le titre Dossiers brûlants.

  • Linden Chiles (1933-2013) fait ici sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Mary-Robin Redd (1939-) a joué au cinéma dans M.A.S.H, Cannonball et Y-a-t-il enfin un pilote dans l’avion ?

  • Le nom du patron de l’hôtel n’est jamais nommé. Il est incarné par Robert Strauss (1913-1975) que l’on a vu au cinéma dans 7 ans de réflexion.

Retour à l'index


3. UNE DAME DE WICHITA
(THE LADY FROM WICHITA)

Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Deux femmes de Wichita, Lorna et Belle, qui y tiennent une maison de jeu, héritent d’un ranch d’un certain  Carl Crandall, amoureux de Lorna. Celle-ci y voit l’occasion de changer de vie jusqu’au jour un homme, Roy Kane, qui connaît le passé de Lorna, arrive et la fait chanter.

Critique :

Cet épisode adopte résolument le ton de la comédie, du moins jusqu’à l’arrivée du maître chanteur Roy Kane. C’est l’histoire de la rédemption d’une fille perdue, Lorna (Joan Collins) qui veut changer d’existence en devenant fermière à la faveur d’un héritage.

En dehors de deux apparitions trop éphémères de Clu Culager en Ryker, c’est essentiellement Trampas, soit Doug McClure, qui tient compagnie au duo vedette Joan Collins et Rose Marie (Belle).

Sans grand suspense mais avec de bons moments d’humour, l’épisode est plaisant à regarder. Le virginien est absent, et la famille Crainger se fait discrète, laissant toute la place à Joan Collins.

Nous ne sommes plus ici dans un western, mais on en a retenu certains ingrédients pour agrémenter la comédie. Les vieilles dames qui s’occupent de l’orphelinat et des œuvres de charité forment un étonnant contraste avec Lorna. Nous sommes souvent en plein quiproquo.

Joan Collins accapare le réalisateur, et domine l’épisode, mêlant candeur et malice. Trampas est prêté par John Grainger pour un temps à Lorna comme contremaître, le temps que Lorna apprenne son métier d’éleveuse. Le scénario parfois un peu naïf permet de faire passer un humour et une détente plutôt inhabituels dans la série.

La menace incarnée par Roy Kane (Harry Lauter) n’ébranle pas l’édifice comique. Elle apporte une touche de gravité vers la partie finale de l’intrigue, mais Lorna apprendra à ses dépens qu’elle n’était pas si inconnue qu’elle le pensait à Medecine Bow.

Stacey et Trampas tentent de faire le joli cœur auprès de Lorna, mais l’on n’y croit jamais vraiment. Ce qui apporte un plus à l’opus est le changement de vie radical de Lorna, parfaitement crédible, alors que l’ensemble aurait pu sombrer dans la parodie.

Un très bon épisode.

Anecdotes :

  • Joan Collins (1933-) est surtout connue pour Dynastie. Elle a aussi joué dans La terre des pharaons, Les Bravados, et l’épisode de Amicalement vôtre : Minuit moins huit kilomètres.

  • Rose Marie (1923-2017) a commencé sa carrière à l’âge de dix ans. Elle fut également chanteuse pour des comédies musicales. Sa carrière au cinéma dans les années 30 lui a valu un rôle important dans International House.

Retour à l'index


4. L’HOMME DE L’OKLAHOMA
(STAR CROSSED)

Scénario : Don Tait. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Emmett Ryker croit reconnaître un vieil ami en la personne d’un fermier qui vient de s’installer avec sa famille à Medecine Bow, Andrew Hiller. Il est en fait bel et bien Cliff Darrow auteur recherché d’un cambriolage.

Critique :

Ryker doit faire face à sa conscience. Il a reconnu un vieil ami, Cliff Darrow, qui a refait sa vie sous le nom d’Andrew Hiller (Tom Tryon). L’homme vient le trouver en le suppliant d’oublier le passé, alors qu’il veut l’arrêter.

La femme est veuve, Judith (Lisabeth Hush) et a un enfant, Brian (Brian Nash).

Ryker s’invite chez les Hiller. Il les aide à parquer un bœuf. Deux hommes de Shiloh dont Stacey viennent aussi lui rendre visite.

Darrow/Hiller est sans arrêt sous la menace d’être reconnu. L’homme qui accompagnait Stacey, Tony Barnes (Kiel Martin) vient de l’Oklahoma, et reconnaît Darrow. Il va voir le shérif Mark Abbott dont Ryker est toujours le suppléant.

On comprend dès lors que l’épisode va basculer dans le drame. Ayant perdu au jeu, Barnes fait chanter Darrow. Après lui avoir soutiré 50 dollars, il revient à la charge.

Ryker comprend que son ami Darrow est dans de gros ennuis. Il a remarqué le manège de Barnes. Ryker apprend du virginien que Barnes a été chassé de Shiloh.

Chez Abbott, Ryker apprend que Barnes a été tué. Le shérif a des soupçons envers Ryker. Il l’accuse d’avoir par son silence laissé faire le meurtre de Barnes.

Ryker apprend la vérité à Judith. Jusque-là, il pensait que Darrow était recherché pour cambriolage, et l’était en fait pour meurtre. Il était un bon camarade de Ryker.

A cause de Darrow, Ryker perd son travail. Il a bien tué Barnes.

Le jugement de Darrow commence. Emmett Ryker dépose en sa faveur. Mais son ami est condamné à la pendaison.

Après l’opus précédent comique, nous sommes en pleine tragédie.

Ryker essaie de faire fléchir le shérif Abbott. Clu Gulager fait une performance éblouissante d’acteur.

L’ex shérif adjoint vient rendre visite à Judith. Il a surpris des confidences de Brian. Il a des doutes à présent sur la culpabilité de Darrow. Le suspense est intense. Le coup de théâtre final disculpe le condamné. Judith a tué Barnes alors qu’il essayait de la violer.

Emmett obtient la révision du procès devant la cour de l’Oklahoma. L’ultime scène entre le père et le beau-fils est bouleversante.

Ryker récupère dans les dernières secondes de l’épisode son étoile de shérif adjoint.

Un opus majeur.

Anecdotes :

  • Episode diffusé en France le samedi 7 juillet 1973 sur la 2e chaîne ORTF.

  • Tom Tryon (1926-1991) fait ici la troisième de ses quatre participations à la série.

  • Lisabeth Hush (1934-) a joué dans L’homme de fer, Mission Impossible, Perry Mason, Bonanza. Elle a arrêté de tourner en 1973.

  • Kiel Martin (1944-1990) était l’une des vedettes de Capitaine Furillo/Hill street blues.

  • Emmett Ryker dit qu’il est arrivé depuis trois ans à Medecine Bow.

Retour à l'index


5. JOHNNY MOON
(JOHNNY MOON)

Scénario : Stanford Whitmore. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Un anglais, Johnny Moon, est laissé pour mort par une bande de cavaliers et recueilli au ranch Shiloh où les soins du docteur le sauvent. Le virginien découvre que Moon est un déserteur de la police montée canadienne et a le grade de caporal. Un détective privé de Chicago le cherche.

Critique :

J’ai eu du mal à accrocher à cet épisode tant le personnage de Johnny Moon (Tom Bell) est déconcertant, refusant que l’on tue les corneilles et les scorpions, et dont on se demande au détour d’un discours s’il a toute sa raison. Sauvé par les hommes de Shiloh, il refuse du travail que lui propose Stacey, se bat avec un homme sous prétexte qu’il a tué une corneille.

Le virginien découvre que c’est un déserteur et qu’un détective le recherche. Ecologiste avant l’heure, Johnny Moon refuse que l’on attente à toute vie animale, tout en étant misanthrope. Pour le virginien, Moon est une énigme.

C’est un épisode bavard, Johnny Moon étant un incorrigible conteur d’histoires. Moon recherche un tueur de loups, Joe Hogan (Ben Johnson). C’est lui qui a manqué de le tuer avec ses hommes au début de l’épisode.

James Drury dépourvu d’action montre ses limites de comédien dans cette intrigue complexe et qui déroute l’habitué de la série. On est à la croisée ici de plusieurs genres, mais le western n’est qu’un prétexte, l’intrigue aurait pu être située dans un autre pays ou à une autre époque.

Tom Bell est parfois caricatural en anglais décidé à tuer des chasseurs de loups. On doute vraiment de l’équilibre mental de Johnny Moon lorsqu’il découvre chez un marchand des peaux d’ours.

Le scénariste a cherché l’originalité, mais on reste sur sa faim et l’ennui nous guette, au point que j’ai failli mettre la note minimale.

Le virginien essaie de dissuader Johnny Moon de tuer Hogan, et voudrait qu’il rejoigne vite son régiment. Le téléspectateur comprend que tout cela finira mal. Il devine même la fin, très prévisible.

Tom Bell est assez crédible dans cet ancêtre des écologistes, et fait une belle prestation, ne sombrant jamais dans le ridicule. Mais cela ne suffit pas à faire un bon épisode. Johnny Moon défend aussi les indiens cheyennes, dont Logan a tué deux des leurs qui étaient ses amis. Les scènes de confidences du déserteur au virginien nous font trouver le temps long.

Anecdotes :

  • Tom Bell (1933-2006) a joué dans La chambre indiscrète, Le froussard héroïque, Out, Suspect numéro 1.

Retour à l'index


6. SHÉRIF POUR RIRE
(THE MASQUERADE)

Scénario : Norman Katlov. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

George Foster fait la cour à la belle Laura Messinger. Ryker reçoit une lettre selon laquelle George est shérif à Medecine Bow. Il s’est fait  passer pour shérif auprès de son père alors qu’il est employé de banque.

Critique :

Un épisode avec Ryker-Clu Gulager est toujours réjouissant. Aussi est ce lamentable que cet opus soit une comédie qui tient plus du vaudeville que du western.

George Foster (David Hartman) doit se faire passer pour shérif, car il a toujours prétendu occuper ce poste auprès de son père Tom (Llyod Nolan) qui est un shérif de légende. Or, ce dernier va venir faire une étape à Medecine Bow. Le virginien et Ryker doivent le faire passer pour un personnage auquel il est loin de ressembler, tenant plus de l’homme timoré, couard, que de l’homme de loi courageux.

On se demande qui a eu l’idée de pondre une telle niaiserie dans le cadre de la série. George a autant l’air d’un shérif que du pape, et tout est saugrenu d’un bout à l’autre dans cette histoire.

On s’était rendu compte dans le pré-générique que le grand dadais n’était pas franchement hardi avec sa fiancée Laura Messinger (Diana Muldaur), qui est veuve avec un petit garçon.

Donner le change au père n’est pas partie aisée donc pour George. Le père est fier que son fils prenne sa suite. Au bout de 26 minutes, on pense respirer, puisque le père repart. Hélas, un train a déraillé et la comédie devra durer trois jours !

 Carl Jensen (Ed Prentiss), le patron de George, banquier, est furieux. Il a besoin de son employé et ces trois jours l’indisposent au plus haut point.

David Hartman en rajoute dans le genre niais, et l’on se demande comment son père peut une minute croire à cette duperie.

Toute la population de la ville est dans le coup, Laura comprise. Le patron de la banque est vraiment conciliant pour se prêter au jeu.

Tim, l’enfant de Laura, fait une fugue et sa mère affolée en parle à Tom. C’est George qui le retrouve. Ryker cependant est obligé de lui prêter main forte.

Le père Tom Foster finit par trouver Medecine Bow bien trop calme pour que tout cela ne cache pas quelque chose. La visite d’un vendeur armurier manque faire écrouler l’édifice et dévoiler la farce.

Bien évidemment, George ne sait pas tirer, et il se trouve bien embêté en devant essayer des armes. Ryker le tire de ce mauvais pas.

Vers l’épilogue, des bandits qui viennent de s’échapper, les frères Jamison, constitue une nouvelle épreuve. Le père a des doutes quand Ryker veut prendre la place de George. La comédie risque de virer au drame. C’est à ce moment que George se montre enfin courageux, alors que Laura et Tim tentaient de le dissuader de partir à la poursuite des frères Jamison.

George joue alors les héros. Le téléspectateur est abasourdi lorsque Tom avoue à Ryker et au virginien qu’il sait depuis le début que son fils n’est pas shérif, mais lui-même ne veut pas que son rejeton sache que le secret est éventé.

Un épisode censé faire rire, mais qui est une occasion gâchée pour Clu Gulager de nous montrer son talent (il n’est pas souvent présent dans la série) dans cette farce. George a pris de l’assurance, y compris devant Laura. Le titre original est bien plus parlant que le français, tout cela est une mascarade.

Le spoiler final n’est même pas drôle.

Anecdotes :

  • Llyod Nolan (1902-1985) a joué dans La dame du lac, La dernière rafale, Hannah et ses sœurs.

  • David Hartman (1935-) a été vu notamment dans L’île sur le toit du monde.

  • Diana Muldaur (1938-) fut l’héroïne de la série Vivre libre.

Retour à l'index


7. LE PROCÈS DE AH SING
(AH SING VS WYOMING)

Scénario : Irve Tunick. Réalisation : Charles S. Dubin.

Résumé :

Ah Sing quitte Shiloh. C’est un cuisinier chinois. Il veut s’installer à son compte. Mais la loi américaine le lui interdit car il n’est pas citoyen américain.

Critique :

C’est le tout dernier tournage de Charles Bickford puisqu’il est mort subitement après l’épisode.

Ah Sing (Aki Aleong) est à l’aise dans son rôle.

L’avocat Tom Mainstead (Edmond O’Brien) est devenu un alcoolique. Or, Grainger comptait sur lui pour le tirer d’affaire ainsi que les autres éleveurs, car un certain Carter veut fermer une impasse.

Luke Evers (Lloyd Bochner) interpelle le juge de paix Milo Temple (Robert Ellenstein) pour qu’il assigne Carter en justice.

Ryker doit signifier l’ordonnance. Grainger s’indigne lorsqu’il apprend que Milo Temple a refusé l’autorisation du restaurant. Il en fait fi et l’ouvre quand même.

Temple est un raciste, et il fait arrêter Ah Sing, qui représente pour le juge de paix le péril jaune.

Aujourd’hui, l’épisode ne pourrait plus être tourné. Il est question de race, et de sujets délicats. Les éleveurs veulent ménager le juge de paix afin qu’il n’annule pas son ordonnance contre Carter, ils acceptent donc que le chinois reste en prison.

Mainstead l’avocat obtient, mandaté par Grainger, obtient la libération provisoire. Il va être jugé.

Ah Sing rouvre son restaurant et retourne en prison.

L’épisode manque d’action et se concentre sur les conflits d’intérêt. Le racisme de Milo Temple, qui va jusqu’à promettre un poste de procureur à l’avocat Luke Evers s’il passe dans son camp, dépasse l'entendement. Mais alors qu'il se laisser fléchir, ce sera Luke Evers qui se dressera contre le chinois.

Ensuite, c’est un épisode de procès, comme en raffole les américains. Grainger n’est pas dupe de la trahison d’Evers.

Libéré, Ah Sing ouvre une troisième fois son restaurant. On a du mal à comprendre l’obstination de Temple contre les chinois.

Milo Temple peut désormais faire ce qu’il veut à Medecine Bow. Il régnera en despote et fera comme bon lui semble. Mainstead l’avocat pense que c’est une atteinte à la liberté et aux fameux 5e et 14e amendements sur la liberté individuelle.

Ryker, qui garde le chinois, se régale de sa cuisine. « On me donne deux ou trois autres prisonniers dans ton genre et je ne pourrais plus passer les portes ou boucler mon ceinturon ».

Lloyd Bochner et Robert Ellenstein sont odieux à souhait dans leurs rôles. Bochner tout particulièrement dont le personnage s'acharne lorsque l'autre se fait conciliant.

Nous retournons à nouveau au tribunal. Avec un avocat ivre dont on ne donnerait pas un kopeck sur les chances de succès. On se croirait en plein Perry Mason.

Le happy end était inévitable. Un grand moment de la série pour les adieux de Charles Bickford.

Anecdotes :

  • Cet épisode fut diffusé le 25 octobre 1967. Peu de temps après, le 9 novembre, Charles Bickford trouvait la mort d’une infection du sang. Son absence de la série en tant que John Grainger ne fut pas expliquée.

  • Edmond O’Brien (1915-1985) est connu pour La comtesse aux pieds nus, L’homme qui tua Liberty Valance, Sept jours en mai, La horde sauvage.

  • Llyod Bochner (1924-2005) est un habitué des séries télévisées des années 60-70 mais a aussi joué au cinéma Le point de non-retour.

  • Robert Ellenstein (1923-2010) a notamment joué dans La mort aux trousses, mais est apparu aussi dans Les mystères de l’ouest, Stark Trek la nouvelle génération, Magnum, Arabesque, Hawaii Police d’état.

  • Aki Aleong (1934-) tourne toujours. Sa carrière comporte 126 rôles et a commencé en 1956. On se souvient de lui dans Le flic de Shanghaï. Il est en train de tourner Twilight Zodiac pour le cinéma.

Retour à l'index


8. AUTOMNE AMER
(BITTER AUTUMN)

Histoire de Ken Finley. Adaptation : David et Andy Lewis. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Un achat de bétail par Shiloh est compromis car Trampas découvre que les bêtes ont une maladie, le charbon. Le troupeau du Texas risque de contaminer les bêtes. Le virginien en parle à Ryker.

Critique :

John McIntire dans le rôle du frère de John Grainger, Clay, remplace Charles Bickford, il nous est dit que John a dû partir à Denver pour affaires. On sait que le comédien est décédé !

On se demande bien pourquoi la production a choisi ce subterfuge. Universal savait que Bickford ne reviendrait pas.

Il y a un peu trop de personnages dans cet opus. Le spectateur s’y perd. Jeannette Nolan est Holly Grainger, épouse de Clay.

Kyle Jackson (Richard X. Slattery) est le propriétaire des bêtes contaminées. Il refuse de l’admettre.

Le drame survient lorsque deux fils de Kyle dont Willy Jackson (Steve Carlson) s’amusent à tirer et tuent accidentellement Hattie McLain (Virginia Cregg), sous les yeux de son fils Johnny. Ryker craint des représailles contre les Jackson. Sam, le mari (John Anderson) est ivre de vengeance.

Au milieu de cette distribution abondante, Clu Gulager tire son épingle du jeu comme d’habitude en Ryker. Il tente de consoler, en vain, Sam McLain, ex shérif.

L’affrontement est imminent entre le clan Jackson et la population que la panique gagne. Le troupeau de Jackson est en quarantaine.

Le mari assiste de loin aux funérailles de son épouse.

John Anderson monopolise la caméra, avec plusieurs plans fixes sur son visage.

Les Jackson, Kyle et son fils Stone (Shelly Novack) décident de libérer Kyle et de s’enfuir. Ils ont vendu une partie du bétail non contaminé.

Sam McLaine blesse Stone. Il est drapé dans sa colère, néglige son fils. Il n’accepte pas le verdict de trois mois de prison pour homicide involontaire envers Willy qu’il veut tuer.

La tension est à son comble. Mais en ancien shérif, Sam admet que c’était bien un accident et enlace son fils. John Anderson est meilleur que de coutume dans son rôle.

Je n’ai pas compris la discussion entre Holly et sa nièce Elizabeth, à propos du prochain retour de son grand-père John, car Charles Bickford est mort et ne reviendra pas.

La fin est grandiose, avec deux comédiens au sommet de leur talent : John Anderson et Clu Gulager.

Anecdotes :

  • John McIntire (1907-1991) est connu pour Winchester 73 et Psychose.

  • John Anderson (1922-1992) connut la popularité en France avec la série Les héritiers, suite de Le riche et le pauvre.

  • Richard X. Slattery (1925-1997) a joué dans L’étrangleur de Boston, Un nouvel amour de coccinelle.

  • Jeanette Nolan (1911-1998) a tourné 200 rôles, mais reste connue pour son rôle de Miss Havergill dans l’épisode des Envahisseurs : Cauchemar.

  • Steve Carlson (1943-) a eu un rôle récurrent dans Santa Barbara et Amour, gloire et beauté.

  • Shelly Novack (1944-1978) était avec Robert Stack la covedette de la série Section contre-enquête (1976-77) diffusée à compter du 24 avril 1978 sur TF1. Il est mort à 34 ans d’une crise cardiaque le 27 mai 1978.

Retour à l'index


9. UN ENDROIT POUR MOURIR
(A BAD PLACE TO DIE)

Scénario : Judith et Robert Guy Barrows. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

A Midsummer, Trampas est condamné à mort pour meurtre par un jury. Il décide de faire appel. Il doit patienter en cellule avec un certain Luke Nichols. Il doit être pendu dans six jours.

Critique :

Jim McIntire remplace feu Charles Bickford toujours présent au générique de début. Il est considéré comme « invité spécial » dans le rôle de Clay Grainger.

Victor Jory incarne Luke Nichols, qui croupit en prison depuis dix-huit ans. Il a tué un homme d’un coup de pieu et a été condamné à perpétuité. Il travaillait dans une mine, où son frère a trouvé la mort.

Le virginien, se faisant passer pour un certain Ed Morgan, se fait engager par John Kiley (John Milford) dans le ranch de Walt Standish (Ken Lynch). Trampas est accusé d’avoir tué le fils de Standish.

Standish a acheté il y a six mois son domaine et l’a clôturé, empêchant le bétail des autres éleveurs de passer. Une dispute à ce sujet aurait éclaté entre Fred Standish et Trampas. Le virginien, de l’endroit où il est, apprend des informations, notamment sur la veuve de la victime, Lila Standish (Susanne Benton).

Le juge rejette l’appel et Clay Grainger qui n’a plus que le gouverneur comme recours. Luke Nichols depuis 18 ans a des plans d’évasion.

Lila tente de séduire John Kiley et aimerait avoir un cheval pour faire des promenades. Elle ne semble pas affectée par la mort de son mari.

Le gouverneur n’a guère envie de s’embarrasser du cas de Trampas, à la grande fureur de Clay.

Stacey lui aussi mène son enquête de son côté en interrogeant un voisin de Fred Standish. Les soupçons se portent sur Lila, la veuve. Mais le virginien lui pense que le coupable est Kiley. Il travaillait pour le précédent propriétaire comme contremaître, et voyait d’un mauvais œil l’arrivée de Fred qui était incapable. Pendant ce temps, Luke Nichols tente de convaincre Trampas de s’évader.

Loin du genre western, nous vivons ici une intrigue policière. Lila est insensible au charme du virginien qui l’interroge sans en avoir l’air. Il comprend qu’elle n’aimait pas son mari qui lui faisait pitié.

Le téléspectateur est scotché sur son fauteuil avec cette intrigue au suspense constant. Kiley découvre que le virginien est un espion. Il rétorque qu’il a découvert l’assassin de Fred : Kiley en personne. Les deux hommes se battent. Kiley nie devant le père Standish.

A la prison, Nichols met le feu pour s’évader. Trampas fuit avec eux. Ils ont pris comme otage le gardien de prison, Corey (Henry Beckman). Ce dernier est blessé et Trampas prend fait et cause pour le défendre alors que les autres veulent le tuer. Le gardien lui est reconnaissant et veut témoigner en faveur de Trampas. Mais il meurt de ses blessures.

Cette partie « action » nous distrait un moment de l’intrigue policière.

Deux prisonniers évadés se font tuer par une patrouille. Le virginien est sur les traces de Trampas qui s’est décidé à fuir au Canada et le retrouve. Son ami lui répond que sa situation n’importe quel endroit est mauvais pour mourir.

Stacey a une piste concernant le meurtrier : un maréchal ferrant (Mark Tapscott)  qui se trouvait sur place deux jours avant le drame. Stacey découvre qu’il faisait des avances à Lila, et Fred les a surpris.

Le twist final concerne le droit de passage pour les éleveurs.

J’ai mis quatre melons car l’épisode est parfait, mais on nous sort un coupable de dernière minute, le maréchal ferrant, en bâclant la fin. C’est le seul défaut de cet opus majeur. Le sort de l’évadé Luke Nichols reste incertain. Il est toujours en fuite vers le Canada.

Anecdotes :

  • 4e des 5 apparitions de Victor Jory (1902-1982) dans la série. Il vient de jouer dans Mélanie, 22e épisode de la saison 5.

  • La belle Susanne Benton (1943-) n’a fait qu’une courte carrière (20 rôles) de 1967 à 1982. Elle trouvait là son deuxième rôle. On l’a vue dans L’homme de fer, Sergent Anderson, Sur la piste du crime, Columbo (le pilote de 1968).

Retour à l'index


10. UNE DETTE À PAYER
(PAID IN FULL)

Scénario : Richard Wendley. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Frank Hollis sort de prison. Il est le fils d’Ezra, un employé de Shiloh. Clay Grainger estime que Shiloh a une dette envers Frank car le père de ce dernier a jadis sauvé Trampas tombé au milieu du troupeau, mais le virginien voit d’un mauvais œil qu’on l’engage comme employé.

Critique :

L’épisode se situe dans le cadre d’un conflit entre le père, Ezra Hollis (James Whitmore) et le fils qui sort de prison, Frank (Don Stroud, habitué aux rôles antipathiques).

Trampas essaie de venir en aide à Frank, mais a des difficultés. L’homme est rebelle et de caractère difficile. Des truands se sont faits engager à Shiloh et projettent de voler du bétail. Ils nouent donc une amitié avec Frank pour le gagner à leur cause.

Le virginien est à la fois hostile à Frank et aux deux nouveaux employés, qui sont les fameux truands. Selon le virginien, Frank est de caractère irascible et agressif, et il n’a pas confiance en lui.

On est surpris qu’au bout de six saisons, Trampas vouvoie toujours le virginien, et que ce dernier le tutoie. Ce sont pourtant deux héros sur un pied d’égalité, même si Trampas est employé et l’autre contremaître.

Les prises de bec entre père et fils Hollis deviennent vite répétitives. Parfait rebelle, Frank Hollis finit par se battre avec Trampas, il lui en veut de l’accident qui a rendu son père à moitié infirme.

L’épisode n’est guère palpitant, avec nombre de scènes convenues et prévisibles. Les truands, Bert (Hal Baylor) et Aiken (Robert Yuro) proposent à Frank de se joindre à eux pour le vol.

On s’ennuie avec les problèmes financiers de Clay, obligé de vendre du bétail non engraissé, puis refusant de vendre du bois. Il se voit proposer qu’une route soit construite sur la propriété qu’il veut donner à Ezra Hollis et refuse. Cette route obligerait à détruire la tombe de la femme d’Ezra.

Le banquier Jensen (Ed Prentiss) revient d’un épisode à l’autre et nous devient familier. James Whitmore exagère un peu lors de ses scènes de colère. Habituellement excellent, j’ai trouvé qu’il cabotinait dans ce personnage.

Le vol se prépare avec Frank, Bert et Aiken. Ezra le père commence à avoir des soupçons et en fait part à Clay Grainger. Je ne suis pas parvenu à trouver cette intrigue passionnante car les scénaristes sont capables de faire bien mieux, preuve en est donnée dans l’épisode précédent.

Grainger dit à Trampas que les voyous préparent un mauvais coup.

Don Stroud joue mieux habituellement. Il se trouve confronté à un script assez creux. Son revirement face à Bert et Aiken est mal agencé. Il joue les héros après avoir été le bad boy durant tout l’épisode. Catastrophe lorsque le réalisateur nous montre le troupeau, ce sont des images d’archives qui ne collent pas du tout au montage avec le reste de ce que nous voyons. Ce type de faute ne passe plus aujourd’hui aux yeux du téléspectateur averti, et explique peut être l’absence de rediffusions. Les mauvais raccords sont vraiment gênants.

La fin qui bascule dans la comédie (ce que le personnage d’Ezra ignore) permet un happy end inespéré. Mais l’ensemble est moyen et manque de conviction.

Anecdotes :

  • James Whitmore (1921-2009) a tourné quatre épisodes de la série, celui-ci est le deuxième.

  • Don Stroud (1943-) tourne toujours. Il a tenu 163 rôles dont Permis de tuer, Django Unchained, Amityville la maison du diable, et tourne en ce moment Glen Now and then. On se souvient de ses apparitions à la télévision dans L’homme de fer, Banacek, Cannon, Les rues de San Francisco, Kung Fu, Sergent Anderson, Hawaii Police d’état, Drôles de dames, Pour l’amour du risque, L’incroyable Hulk, Chips, K2000, Simon et Simon, L’île fantastique, L’homme qui tombe à pic, L’agence tous risques, MacGyver, Code Quantum, Arabesque.

  • L.Q. Jones (1927-) est toujours présent depuis la saison 2 dans le rôle de Belden. Il restera jusqu’à l’ultime saison en 1971.

Retour à l'index

   

Saison 5 Volume 3Saison 6 Volume 2

Le Virginien

Saison 6 - Volume 2


1. DÉFENSE DE TEMOIGNER
(TO BEAR WITNESS)

 




 

 

 

 

 

 

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Trampas est suspecté du meurtre d’un homme qui refusait de vendre une maison pour un hôpital. Il a vu s’enfuir un médecin, le docteur Baldwin, mais peu avant s’est blessé en manipulant sa charrue. Aux yeux de Ryker, il devient suspect.

Critique :

Cet épisode s’éloigne du genre western et aurait pu s’intégrer dans le cadre d’une série policière. On y retrouve la belle Joanna Moore dans le rôle de Carol Fisk. Elle travaille pour le docteur Baldwin (Malachi Throne de Opération vol). Carol est poursuivie par les assiduités de Walter Verig et pour la protéger, Trampas est amener à se battre avec l’homme. Carol est amoureuse du docteur Baldwin.

La victime Walter Verig (Harry Landers) était peu sympathique. Mais le docteur Baldwin qui laisse accuser Trampas encore moins. Il est pourtant son seul alibi.

Ce qui surprend dans l’intrigue, c’est le peu de sympathie que Ryker montre envers Trampas. Du moins au début, car il finit par montrer de la compassion envers notre héros et mène son enquête. Il vérifie notamment l’alibi de la charrue qui a causé la blessure.

Une fois de plus, Clu Gulager en Ryker est le meilleur comédien de l’épisode et domine la distribution. Pete Verig (Paul Carr) le frère de la victime persuade Ryker que l’assassin est le médecin. Son attitude peut surprendre, mais il n’aimait pas son frère et connaissait ses défauts.

L’épisode s’attarde sur l’enquête minutieuse de Ryker, qui outre le médecin soupçonne Carol. Sans l’interprétation de Clu Gulager, l’intrigue pourrait nous paraître terne et interminable. Hélas, c’est l’une de ses dernières apparitions, il ne reviendra que trois fois dans la série avant de rendre son tablier. Et après le départ de Lee J. Cobb, on peut dire que c’est un coup dur pour Le Virginien.

William Windom en avocat du docteur Baldwin est convaincant, mais Malachi Throne lâche et odieux surjoue son personnage, en en faisant un coupable trop évident.

James Drury apparaît tard dans l’épisode. On croit qu’ensuite que l’épisode va s’acheminer vers une affaire de procès dont raffolent les américains, mais il n’en sera rien. Le docteur apparaît comme un bourgeois intouchable que même le juge protège, mais est obligé de mettre en prison. Trois suspects se démarquent : le médecin, Carol (ancienne maîtresse de la victime, et éprise du docteur) et le frère. La population se range du côté du médecin, en particulier son épouse, Harriett (Mary Carver), femme acariâtre et délaissée.

Doug McClure joue un Trampas trop nonchalant alors qu’il risque sa peau dans la première partie de l’épisode avant l’inculpation du médecin. Il devient évident que le médecin cache le vrai coupable, mais qui ? Les notables font pression avec l’aide de l’avocat pour que Trampas retire son témoignage contre Baldwin.

C’est alors Trampas qui se colle à l’enquête en allant interroger Carol. Elle était serveuse dans un bar et Baldwin en a fait une infirmière. Mais en paraissant saoul, Trampas revient dans le groupe des suspects, il tire même contre Ryker et se retrouve en prison. Trampas était comme fou. Or, il a été drogué.

Passionnant au début, l’épisode se traîne un peu en longueur ensuite. On veut empêcher Trampas de témoigner et le discréditer. Comme la manigance ne fonctionne pas, il est enlevé et roué de coups par des hommes cagoulés.

Le docteur Baldwin malgré le soutien des notables est en mauvaise posture. Ryker a compris qu’il couvre quelqu’un. Le twist final nous livre un coupable auquel on ne s’attendait pas et qui ne figurait pas dans la liste des suspects. Cette fin est un peu tirée par les cheveux : le vrai coupable a eu peur et a tué en se défendant.

J’ai mis trois melons à l’épisode malgré la fin invraisemblable, car on passe un excellent moment sans jamais vraiment s’ennuyer. On passe sur les quelques longueurs auxquelles j’ai fait allusion. Et puis la grande astuce de l’épisode est de nous livrer un coupable auquel le plus fin limier des téléspectateurs n’a pas songé une seonde.

Anecdotes :

  • Joanna Moore (1934-1997) a joué dans La soif du mal, Le monstre des abîmes, Le shérif de ces dames, Objectif Lune.

Retour à l'index


2. LA TERRE QUI TUE
(THE BARREN GROUND)

Histoire de Joy Dexter. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le Virginien rend un homme qu'il a tué à son père estropié. Après avoir aidé à enterrer le corps, l'homme fait une crise cardiaque. Il demande au Virginien d'essayer de ramener sa fille du Shoshone pour hériter de sa ferme.

Critique :

J’ai été surpris, James Drury joue mieux que d’habitude, je veux dire que son jeu de comédien est nettement en progression par rapport à ses qualités athlétiques. Ici, le virginien est compris par le père, mais pas du frère qui est fou de rage et veut tuer notre héros.

Le père mourant, Asa Keogh (Jay C. Flippen) demande au virginien de retrouver sa fille, jadis enlevée par les indiens et devenue une squaw, Sarah Keogh (Collin Wilcox). Elle a été mariée de force avec un indien. Elle avait peur d’être montrée du doigt, à présent elle est veuve. Elle a un fils.

La terre contient du minerai d’argent, convoité par beaucoup, Arnold Page (Noah Keen) et l’homme qui a tout découvert, un chimiste nommé Dow (John Harmon) . Sarah est mal accueillie en ville, mais le virginien lui fait remarquer que les indiens n’ont pas été de leur côté accueillants.

Le vieil Asa est en sursis, son cœur étant usé. On ne nous épargne pas quelques clichés comme la femme blanche devenue indienne mal reçue de retour par la population. Beaucoup de scènes sont des dialogues entre le virginien et Sarah, avec l’omniprésence de son fils métis,

John Harmon est machiavélique en chimiste véreux qui a menti au virginien en lui disant que le minéral n’a aucune valeur. Sarah n’est pas vénale et décide de rentrer chez elle alors que le virginien la laisse libre de retourner chez les indiens.

Les retrouvailles père et fille constituent le point faible de l’épisode : on sombre dans le mélodrame. Les scènes entre le virginien et le fils de Sarah sont bien agencées, mais le jeune enfant acteur n’a pas l’air d’un métis.

La subtilité de l’intrigue aurait pu être un obstacle pour James Drury, doué pour les scènes d’action, il s’en tire avec les honneurs.

Asa meurt, le virginien décide de prolonger son séjour, Arnold Page vient voir Sarah pour lui faire part de l’intention de Harmon d’acheter les terres du père. Il veut profiter de son ignorance.

Dobie Keogh (Byron Mabe) est le frère de Sarah, et il est venu pour tuer le virginien. Dobie est devenu un hors la loi. Harmon révèle à Dobie qu’il y a un héritage et qu’il ne doit pas le laisser passer. Harmon incite Dobie à vendre. Le virginien hérite des terres. Il se heurte à l’hostilité de Sarah que son frère a persuadé de vendre.

Collin Wilcox a du mal à nous faire croire qu’elle incarne une indienne. Elle parle (en VF) de façon assez caricaturale.

La scène du jugement où le virginien doit faire preuve qu’il y a eu un testament en sa faveur à égalité avec Sarah est assez longue et fastidieuse. L’épisode s’il n’avait pas une intrigue bien construite n’aurait qu’un melon pour la réalisation. Dobie comprend que Harmon et Page le dupent.

On peut dresser le constat que cet épisode manque d’action. Il faut attendre 1h sur 1h15 pour que l’on sorte le spectateur de sa torpeur. Le virginien devra la vie sauve au gamin métis, habile à la carabine. Ce n’est pas un grand cru. Drury ne s’en tire pas mal, mais cela ne suffit pas pour nous passionner.

Anecdotes :

  • Collin Wilcox (1935-2009) est surtout connue pour Du silence et des ombres, Les dents de la mer 2, Minuit dans le jardin du bien et du mal, et à la télévision on l’a vue dans Cannon et Columbo. Elle a ajouté à son nom Paxton au cours de sa carrière.

Retour à l'index


3. LE TIREUR D’ÉLITE
(EXECUTION AT TRISTE)

Scénario : John Dunkel. Réalisation : Robert L. Friend

Résumé :

Trampas et deux hommes de Shiloh livrent du bétail à un poste éloigné de l’armée. Ils doivent percevoir leur argent dans une banque à Triste. Un mexicain leur a prédit avec des cartes qu’un malheur planait sur eux : un homme va mourir. Trampas retrouve un viel ami, Knight, qui veut le tuer !

Critique :

Trampas se trouve confronté à une banque calamiteuse, dont le propriétaire est en déplacement. Il retrouve un ami pas vu depuis dix ans, Lee Knight (Robert Lansing). Ce dernier est menaçant et ne tarde pas à tuer l’un des deux compagnons de Trampas.

Robert Lansing en Knight ne donne pas envie de plaisanter. Il veut absolument défier en duel Trampas et ne veut pas admettre qu’en dix ans, il a changé de vie. Le shérif se révèle un pleutre. Chevalier (Knight) se révèle une espèce de dangereux fou qui tue tous les hommes qu’il provoque.

La menace qui plane sur tout l’épisode constitué par Chevalier est un argument qui aurait pu paraître répétitif ou absurde si Robert Lansing ne lui donnait pas corps. Trampas recueille les confidences de l’épouse de Chevalier, Mavis que la VF a transformé en « Monique » (Sharon Farell), qui lui conseille de déguerpir. Elle voudrait à la fois être libéré de son époux dément, mais ne souhaite pas la mort de Trampas. Au fil des heures, la situation évolue.

Monique trouve son existence minable, elle est serveuse et demande à Trampas de l’enlever ! Elle est bigrement séduisante. Malgré un scénario assez bancal, l’épisode est sauvé par l’interprétation de Sharon Farell et de Robert Lansing. Elle envisage même un temps qu’ils s’enfuient avec l’argent du bétail, 1500 dollars.

En regardant le film, on suppose une issue tragique. Chevalier assomme Burt, le compagnon survivant de Trampas, on se demande où il veut en venir.

En fait, Trampas est tombé dans un piège, tout était combiné d’avance et le but du couple était de voler l’argent.

Le duel final entre Chevalier et Trampas ne permet pas de douter de l’issue du combat, car on se doute que Doug McClure figure dans les autres épisodes. C’est parfois tiré par les cheveux, mais on passe un agréable moment. Si au début de l’épisode, le premier compagnon de Trampas, Morgan (Steve Raines) y laisse sa peau, le second, Burt (Burt Douglas) s’en tirera blessé mais vivant.

Beaucoup de suspense, un script rempli de faux-semblants, une Sharon Farell qui ne manque pas de charme, une histoire en huis clos dans la petite ville de Triste qui n’a pas volé son nom, on passe un bon moment, que demander de plus ?

Anecdotes :

Sharon Farell (1940-) a joué dans Œil pour œil, Arcade, La nuit de la comète.

Dans la VF, le personnage de Lee Knight s’appelle Louis Chevalier.

Retour à l'index


4. EN TOUTE JUSTICE
(A SMALL TASTE OF JUSTICE)

Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Don McDougall

Résumé :

Le virginien se fait voler son cheval et son arme par un homme qui fait trembler la ville. Pour neutraliser cet homme, il va se faire aider par un ami dont la fille a été blessée.

Critique :

Situation paradoxale dans cette histoire qui se déroule au moment de l’année, le seul, où le ranch Shiloh fait « relâche », et où il y a une pause dans le travail. Pourtant, ce ne sera pas un moment de tout repos pour le virginien, face à Tom Conlan (Peter Brown), le voleur. On retrouve avec plaisir en médecin cette vieille baderne de Vaughn Taylor (La guerre des cerveaux, le pilote des Envahisseurs).

Le virginien retrouve une ancienne fiancée, Ellen (Susan Oliver), désormais marié au télégraphiste John Cooper (John Lupton). L’épisode prend un tour dramatique avec la blessure de la petite Kathy (Eve Plumb), la fille du couple.

Le virginien est venu reprendre son bien, mais les habitants de la ville « Les trois fourches » sont bien obligés de constater qu’ils ont trop supporté, depuis des années, la bande de Tom Conlan. Ellen avoue au virginien qu’elle a flirté avec le bandit après qu’ils se soient séparés. Elle s’est rangée en épousant John.

En plus des habitants, Ellen crie vengeance et veut que Tom Conlan paie. Le virginien demande à Ainsworth (Bert Freed), le shérif, d’être nommé shérif adjoint et il va faire le sale travail.

L’épisode est palpitant d’un bout à l’autre, et James Drury a fait d’énormes progrès de comédien. On regrette que pour cette série, la production nous montre parfois des décors de studio qui ne passent plus auprès du téléspectateur d’aujourd’hui, ne font plus illusion. Ces économies de bout de chandelle heureusement ne gâchent pas le suspense.

Les deux truands, Tom Conlan et son acolyte Cal Mason (James Gammon) sont ardemment recherchés. La mère de Tom, Margaret (Virginia Christine) ouvre enfin les yeux sur la nature criminelle de son fils qui depuis le début persistait à lui dire qu’il avait acheté le cheval au virginien.

Mason est vite arrêté, mais Tom Conlan est plus difficile à capturer. Ellen devient fière de son mari John qui participe avec le shérif et le virginien à la chasse au bandit.

On atteint ici le niveau le plus élevé que la série peut nous offrir, une bonne intrigue western pleine de tension, crédible. Le thème de la lâcheté d’une ville qui se reprend en mains à été souvent abordé dans le cadre du western. Il ne faut donc pas trop chercher l’originalité. Aux côtés du virginien, le mari d’Ellen fait preuve d’un réel courage. Tandis qu’Ainsworth est prêt à libérer Mason et à ne plus inquiéter Conlan, faisant preuve de lâcheté.

Le spectateur en haleine se demande comment tout cela va se terminer. L’épisode rappelle parfois Le train sifflera trois fois.

L’affrontement final entre le virginien aidé de deux hommes contre toute la bande de Conlan mérite d’être vu. Tout semble compromis quand le virginien est blessé. Ellen révèle alors à son mari que le père de Kathy est Tom Conlan. Ivre de jalousie, John Cooper tente d’arrêter Conlan et Mason (entre temps libéré). Heureusement, le virginien veille. De même que la mère de Tom. Alors que l’on craignait une tragédie, on a droit à un happy end. Le couple Ellen-John est radieux. Margaret comprend que son fils a failli tuer sa petite fille !

Anecdotes :

  • Susan Oliver (1932-1990) a joué dans Les envahisseurs (Guerre Subversive, Inquisition), Le Fugitif, Des agents très spéciaux, Magnum.

Retour à l'index


5. LE TROUPEAU VOLÉ
(THE FORTRESS)

Histoire de W.R. Burnett et Sy Salkowitz. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le Virginien emmène son troupeau dans une ville située à la frontière avec le Canada, mais la banque se fait voler, rendant sa traite bancaire sans valeur. Il suit les voleurs au Canada pour récupérer les 100 000 $, mais ils travaillent pour l'acheteur du troupeau.

Critique :

L’épisode est assez traditionnel, dans l’esprit de la série. Le virginien fait une transaction de bœufs de l’élevage de John Grainger de Shiloh. Cet épisode fut diffusé aux USA le 27 décembre 1967, alors que le comédien qui incarne Grainger, Charles Bickford, était mort depuis le 9 novembre. Curieux que la production n’ait pas songé à le remplacer par un autre personnage, car par la force des choses, celui que nous voyons diriger Shiloh est Clay Grainger (John Mc Intire).

La banque étant attaquée, la traite de paiement du troupeau n’a plus de valeur, et le virginien rencontre sur place peu de compréhension, il se lance donc à la poursuite des voleurs qui sont passés au Canada. Juste avant, il fait la connaissance de la charmante Marianne (Barbara Bouchet), seule à compatir à ses problèmes.

Le troupeau est acheté par Winthrop (joué par un Leslie Nielsen première manière). S’il nous faisait rire à la fin de sa carrière, il incarne ici un homme redoutable et cruel. C’est un faux jeton. Et un ennemi terrible pour le virginien. Il est tout en courtoisie et politesses ironiques face à l’homme qui a été volé.

En fait, Winthrop est le chef de la bande de voleurs. Ce que le téléspectateur avait deviné dès le début. Dans la ville où il prend une chambre d’hôtel (qui appartient à Winthrop ainsi que toute la ville). Le virginien doit donc mener son enquête en terrain hostile.

Ce type de situation a déjà été abordé plusieurs fois dans la série. Nielsen constitue un méchant haut en couleurs, menaçant mais gentleman et on peut largement préférer cette partie de sa carrière à ses films comiques ensuite.

Le virginien affiche une sérénité qui avouons-le est peu crédible pour un homme seul en territoire ennemi. Très vite, Winthrop abat ses cartes et se montre menaçant. Gloria (Kipp Hamilton), petite amie de Winthrop tente de piéger le virginien. Pas un moment, dans cette ville où règne la loi de la jungle, une seule personne ne nie que le patron des lieux soit un voleur.

On retrouve ensuite avec un immense plaisir Ryker/Clu Gulager à Shiloh. Il vient prévenir Grainger de ce qui se passe. Ryker a reçu deux télégrammes suspects.

Le virginien décide de monter un plan pour duper son ennemi. Il se fait passer pour un homme corrompu, ceci grâce à 4000 dollars qu’il a demandé par télégramme à Grainger.

Puis, il tente de faire chanter un homme de Winthrop qui tourne autour de Gloria, le comptable Clete (Willard Sage) . L’épisode nous donne idée de la valeur de l’argent à cette époque, ainsi Ryker dit à Grainger que le virginien n’a jamais possédé que 123 dollars sur son compte en banque, lorsqu’il demande les 4000 dollars.

L’épisode alterne les scènes au Canada et celles à Shiloh. Il est un peu dommage que pour l’un de ses derniers épisodes, Emmett Ryker/Clu Gulager voit ses scènes limitées.

En terre ennemie, le virginien fait sa justice, retrouve deux voleurs qui le suivaient. Il monte une comédie en faisant passer Marianne pour sa fiancée à laquelle il donne le nom de Françoise Giret. Elle accepte de jouer la comédie pour lui, il ne la laisse pas indifférente.

Marianne vient jouer du piano chez Winthrop. Et y semer, selon le plan du virginien, la zizanie. Ce dernier a compris qu’il ne triompherait de son ennemi que par la ruse. On se croit parfois dans une intrigue de Mission Impossible. Pourtant, Winthrop n’est pas dupe. Le virginien mène là un jeu bien dangereux. Il essaie de semer le trouble chez Gloria en lui faisant croire que Marianne va lui prendre sa place.

Il propose à Gloria un marché pour qu’elle l’aide à récupérer son argent. Mais le virginien n’avait pas prévu que Marianne voudrait prendre la place de Gloria et rester auprès de son riche ennemi.

Le virginien réussit à troubler le comptable Clete et à récupérer son argent au moment où l’homme allait le tuer. Il fait endosser le vol de 100 000 dollars à Clete et Gloria.

Le twist final, qui permet à notre héros de s’en sortir, est plutôt inattendu. La scène finale entre Barbara Bouchet et Leslie Nielsen ne manque pas de piquant.

Anecdotes :

  • Barbara Bouchet (1943-) a joué dans Voyage fond des mers à la TV et au cinema dans Première victoire et Casino Royale (1967).

  • Françoise Giret, nom donné à Marianne/Barbara Bouchet, était celui d’une comédienne française (1929-2003). Sans doute un clin d’œil des doubleurs.

Retour à l'index


6. LA FIÈVRE
(THE DEATH WAGON)

Scénario : James Menzies. Réalisation : E. Darrell Hallenbeck.

Résumé :

Trampas, puis Holly et Elizabeth, se heurtent à un caporal, traversant la terre de Shiloh, transportant un prisonnier qui semble avoir la scarlatine. Quand il s'échappe, ils s'inquiètent de savoir qui pourrait être infecté par la maladie

Critique :

On retrouve dans cet épisode deux hommes obstinés : le caporal Smooth (Albert Salmi) et le soldat Kanin (Michael Constantine). Ils transportent un prisonnier atteint de scarlatine, Veda (Tim McIntire).

Elizabeth Grainger (Sara Lane) est prise en otage. Le prisonnier a réussi à lui serrer le cou depuis son fourgon cellulaire. Sa tante Holly (Jeanette Nolan) doit aider l’homme à s’enfuir.

Dès le début, j’ai compris que l’épisode était raté. Faute à un scénario difficile à sauver, et une interprétation qui n’est pas convaincante. Cette histoire de contamination est vite ennuyeuse.

Albert Salmi et Michael Constantine monopolisent trop l’écran. Ils volent la vedette à Trampas/Doug McClure. Lorsque les épisodes de la série sont ratés, ils ne le sont pas à moitié. On comprend que l’opus a été fait pour fournir une saison complète à NBC.

Non seulement le scénario est creux, mais aucun comédien ne vient le sauver. Les 73 minutes nous paraissent longues. L’épisode est ponctué de flash-backs de la jeunesse de Trampas et du drame qu’il a vécu.

Sara Lane n’est jamais convaincante, John McIntire n’a aucun charisme. Ils peinent à nous faire croire à l’aspect dramatique de la situation.

La poursuite pour retrouver le fuyard contaminé Veda est interminable. Trampas réussit à capturer l’homme. Tim McIntire en Veda semble le plus doué des comédiens de l’épisode. Il donne de l’épaisseur à son personnage. On se prend à s’apitoyer pour cet homme malgré ce qu’il a fait à Elizabeth qu’il a manqué de garroter.

Veda dresse un réquisitoire contre l’armée. Il n’a aucune confiance en la justice. Les fermiers eux sont prêts à tuer Veda comme une bête. On y apprend l’absence du shérif Ryker occupé ailleurs et c’est bien dommage car il aurait donné quelque intérêt à l’épisode.

Je trouve que l’épisode néglige trop les protagonistes habituels de la série pour laisser la place à l’affrontement entre les soldats et le prisonnier évadé.

La dernière partie est consacrée à Veda qui prend en otage tous les résidents de la maison de Grainger. Cela ne sauve guère l’épisode de l’ennui. Trampas nous offre une victoire sans panache et bien peu crédible.

Le happy end concerne surtout le caporal et le soldat, dont on avoue que l’on se désintéresse assez du sort.

Anecdotes :

  • Albert Salmi (1927-1990) a joué dans Les frères Karamazov, Les évadés de la planète des singes, Le golf en folie, le dragon du lac de feu.

  • On apprend l’âge de Trampas : 35 ans. Et qu’à huit ans, il a perdu toute sa famille (mère et frères) d’une épidémie de scarlatine. Seul son père en a réchappé.

Retour à l'index


7. JED
(JED)

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Clay Grainger tente d’éviter la guerre entre les paysans et les éleveurs, les premiers ne voulant plus laisser passer le bétail. Jed un vieil ami de Trampas que ce dernier retrouve par hasard a été engagé par un certain Tallman, un éleveur, pour tuer Grainger.

Critique :

Erreur de casting : le regretté et excellent Steve Inhat, qui fait très mûr, n’est pas un bon choix pour être vraisemblable en Jed Matthews vieil ami que Trampas n’a pas vu depuis dix ans.

L’épisode montre les tensions entre éleveurs et colons. Tom Tallman (Walter Coy) est décidé à employer les grands moyens. Au bout de six ans, les scénaristes sont obligés de reprendre des thèmes déjà abordés. Notons que Clu Gulager fait encore une apparition en shérif Ryker.

Les scènes où Inhat et McClure sont réunies sont cruelles pour ce dernier, car Inhat était un excellent acteur, au jeu nettement supérieur à McClure.

Dans cette histoire, Jed se fait engager, sur l’ordre de Tallman, par le ranch Shiloh, ce qui lui met dans une situation inconfortable. On se prend à trouver l’opus trop bavard, avec des confidences et souvenirs faites par Jed à Trampas qui s’éternisent un peu.

Le téléspectateur s’interroge sur la nature de Jed qui a dit devant Tallman n’avoir pas d’amis, or avec Trampas il semble se comporter sincèrement. Jed fait la connaissance d’Abby Keefer (Brenda Scott) et en tombe amoureux. Elle vit avec son frère Ron. Il tente de la persuader de partir avant que la guerre éclate. Les Keefer sont des paysans. Tallman fait brûler la grange des Keefer et Grainger se propose de la lui reconstruire.

Cette violence entre colons et éleveurs est absurde. L’épisode comporte trop de bons sentiments façon La petite maison dans la prairie avec un côté moraliste plutôt naïf.

Les hommes de Shiloh se mettent dans le camp des colons contre Tallman, avec l’aide du shérif Ryker. A mesure que l’épisode défile, on se prend à regarder sa montre.

Steve Inhat fait ce qu’il peut, mais on lui a écrit un personnage trop dur pour qu’il soit crédible en amoureux de la jeune Abby. Il est plus à sa place dans les rôles de tueurs comme l’ancien de la guerre de Corée que Mike Connors affronte dans le mémorable épisode de Mannix : Immeuble Insalubre que dans ce personnage mièvre.

Jed décide de rendre son tablier et le fait savoir au lieutenant de Tallman, Abe Yeager (Stuart Margolin de 200 dollars plus les frais). Les Keefer font le premier pas envers les éleveurs en leur laissant un droit de passage du bétail en échange d’eau. Cependant, Ryker a appris que Jed est un tueur et a un contrat pour tuer Grainger.

A force de compliquer l’intrigue, le spectateur est perdu. On se concentre sur le destin de Jed. Plus que Tallman, c’est Abe Yeager qui est le véritable démon de l’histoire. Au moment où tout semble s’arranger, le passé de tueur à gages de Jed refait surface. C’est un peu trop mélodramatique, et conduit à jouer un rôle invraisemblable, Steve Inhat ne peut nous faire croire à l’incroyable.

Jed trahit Tallman mais n’est pas écouté, Trampas et Abby le rejettent et ne comprendront que trop tard. La fin prévisible est là pour faire pleurer dans les chaumières. J’ai trouvé l’absence d’épilogue après la scène des adieux dommageable, le générique de fin arrive trop vite sans nous laisser nous remettre de nos émotions.

Anecdotes :

  • Charles Bickford a déserté du générique du début. Il est vrai qu’il ne risquait pas revenir.

  • Steve Inhat (1934-1972) mort à Cannes à 37 ans d’une crise cardiaque était une figure familière des séries des années 60 comme Mannix.

Retour à l'index


8. AVEC L’AIDE D’ULYSSE
(WITH HELP FROM ULYSSES)

Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Trampas bénéficie d’un congé pour rendre visite à une amie, Betty Martin, à Springdale. Sur son chemin, il rencontre un vieil homme propriétaire d’un chien. L’homme lui donne une pépite d’or et le charge de retrouver sa nièce.

Critique :

Sans doute pour s’attirer le jeune public, le véritable héros de cet épisode est le chien Ulysse.

Dès le début, on comprend que l’épisode ne va être une merveille. On se dirige vers un aspect comédie qui ne sied pas trop à la série. On se croirait parfois à cause du chien dans Daktari. Et ce n’est pas ce que le téléspectateur attend de la série.

Trampas doit retrouver une jeune femme qui a une marque de naissance sous le genou, une tâche en forme de fraise. Le cowboy attire l’attention de deux hommes car il veut faire soigner le vieil homme, Joe Keller, un chercheur d’or.

Doug McClure frise le ridicule lors de sa quête avec le chien. Tout le monde se moque du nom du chien, ce qui conduit Trampas à le rebaptiser Fred.

Plus on avance dans l’épisode, plus on a l’impression d’être dans une série animalière au lieu d’un western.

Dans un saloon, Trampas mène son enquête auprès de plusieurs entraîneuses. Ce qui entraîne toute une série de quiproquos, le malheureux Trampas n’étant pas cru.

Il doit rendre visite à une amie, Betty Martin (Eileen Wesson). Le père de Betty dit à Trampas que son histoire est complètement idiote, ce que l’on pense depuis le début.

Durant un pique-nique avec Betty, l’entraîneuse Josie (Barbara Rhoades) provoque la colère de Betty, le faisant passer pour un pervers. Plus tard, Betty vient s’excuser. Tout le reste est à l’avenant, faisant de cet opus un épisode pénible à regarder. En effet, à courir après l’esprit, on attrape la niaiserie. Barbara (Jill Donohue) se fait aussi passer pour la nièce de Joe Keller pour son or. Ce canevas se retrouve dans l’épisode de Amicalement vôtre : Formule à vendre.

Ce n’était ni fait ni à faire. La comédie à tiroirs façon quiproquos n’a pas sa place dans le cadre du Virginien. Doug McClure en fait les frais en se rendant totalement ridicule.

Trampas ramène les deux jeunes femmes Josie et Barbara, qui ont toutes deux une marque de fraise sous le genou, à Joe Keller. Tant d’épisodes n’ont pas été doublés que l’on se demande bien pour quelles raisons les acheteurs français ont jeté leur dévolu sur celui-là.

Les deux chercheurs d’or avides et qui tentent de rançonner Joe Keller constituent le seul suspense de l’histoire.

Anecdotes :

  • Barbara Rhoades (1946-) a joué dans Harry et Tonto, Adieu je reste.

  • Jill Donohue (1940-) est une guest star des séries TV comme Opération vol, Les espions, Tarzan.

  • Eileen Wesson (1947-) a joué dans Airport, Les rues de San Francisco, Invasion Los Angeles.

Retour à l'index

   

Saison 4 Volume 1Saison 4 Volume 3

Le Virginien

Saison 4 - Volume 3


1. MORGAN STARR
(MORGAN STARR)




 

 

 

 

 

 

Histoire de Barry Oringer. Adaptation : Herman Miller et Barry Oringer. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Le juge Henry Garth devient gouverneur à Cheyenne et quitte Shiloh. Mais le virginien n’a pas été nommé comme dirigeant mais un certain Morgan Starr.

Critique :

Mauvaise nouvelle : Lee J. Cobb a quitté la série à mi-saison (Sa dernière apparition remonte à Nobody said hello). Et elle perd beaucoup en intérêt avec ce départ. Heureusement, reste Clu Gulager en Ryker, meilleur acteur de la série désormais. Morgan Starr (John Dehner) ne restera que le temps de quatre épisodes, ce qui est déjà beaucoup trop long. On ne comprend pas la décision absurde de Garth de se faire remplacer par un étranger au lieu de nommer à sa place le virginien, dont beaucoup pensent qu’il va partir.

Jennifer accueille Morgan Starr. Ce dernier est peu affable. Il s’oppose au virginien. Tout d’un coup, tout l’équilibre de la série vacille. Emmett Ryker s’étonne de la passivité de notre héros. Starr se rend vite impopulaire. Une fête est organisée à Shiloh et Starr l’a oubliée. Les éleveurs de la vallée sont venus pour le voir. « Ils sont venus pour voir celui qu’ils vont haïr » rétorque Morgan Starr à Jennifer. C’est alors qu’un ingénieur agricole, Mack Lewis (Paul Birch) arrive pour annoncer l’invasion de millions de criquets. C’est une catastrophe pour les éleveurs. Il faut emmener tout le bétail au sud-est pour les faire paître.

Episode déconcertant, qui remet toute la série en question, et désoriente le spectateur. NBC n’a pas peur, visiblement, du couperet de l’annulation en fin de saison. Morgan Starr décide que le bétail restera et que l’on va dresser un immense feu pour éloigner les criquets. Starr prend une position complètement opposée à celle des éleveurs. On s’étonne de la docilité du virginien dans cette intrigue. Les éleveurs veulent que ce dernier télégraphie au juge Garth pour lui dire ce qui se passe. Le virginien refuse. Cependant, il dit ses quatre vérités au nouveau patron qu’il traite de joueur de poker. L’homme ne bronche pas.

La construction du barrage de feu dure longtemps. Le virginien s’oppose à Starr et obtient quatre heures de pause pour ses hommes. Le virginien annonce sa démission. Les éleveurs viennent à la rescousse. Voilà notre série bien compromise par ce scénario surprise. Starr se moque d’être haï, à la différence du juge Garth. Jennifer avoue à Starr que le virginien a refusé le poste de nouveau patron, ce qui a conduit au choix du chef détesté.

Noah McMillan (George Mitchell) dont le fils Tim est mort à cause de Starr vient le tuer. Il est mort en traversant une rivière. Starr garde son calme et accuse tant McMillan que son fils d’être des alcooliques. La scène de l’incendie pour faire fuir les criquets est spectaculaire. Starr après la victoire convainc le virginien de rester.

Anecdotes :

  • Morgan Starr a perdu sa femme et son fils. D’où son indulgence envers Noah McMillan.

  • John Dehner (1915-1992) a joué dans Le jour du dauphin, Ces garçons qui venaient du Brésil, Y-a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? et à la TV dans Doris comédie.

Retour à l'index


2. LES MÉTIS
(HARVEST OF STRANGERS)

Scénario : Leon Tokatyan. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Emmett Ryker doit s’absenter trois jours. Manque de chance : une bande de fripouilles arrive à Medecine Bow. Ils descendent à l’hôtel. Ils font fuir les autres clients. Il s’agit d’indiens et de métis.

Critique :

John Anderson revient dans la série dans le rôle de Jeremiah Chilton. Quant à Morgan Starr, il est toujours antipathique. Homme sans patience, de caractère difficile, les hommes de Shiloh commencent à renâcler. Il impose une discipline militaire au ranch. Ryker a mal choisi son moment pour s’absenter avec la présence menaçante des métis. La peur se répand dans la ville. Les métis convoitent un million de dollars en or. Ils ont été chassés du Canada. Ils étaient 30 000 qui viennent d’arriver aux Etats-Unis.

Le groupe de métis attend un homme. Ils quittent la ville et s’installent dans une grange. Jim Sunderland (Val Avery) mène une croisade pour les achever. Louise Devers (Barbara Turner) est agressée par l’un des hommes, Jean (Fabrizio Mioni). Morgan Starr s’oppose à Charlie Davis (Willard Sage) qui défend les habitants de la ville.

Regan (Geoffroy Horne) était censé remplacer le shérif Ryker, et il regrette bien d’avoir accepté. En défendant les métis, Morgan Starr se rend encore plus impopulaire. On lui reproche ses origines texanes. « Je sens fort bien que je ne fais encore partie de cette ville, mais après ce que j’ai entendu je n’ai pas envie d’en faire partie ».

John Dehner fait tout se faire détester par Medecine Bow. Le spectateur espère le voir quitter la série le plus vite possible. Au saloon, Constance Burns (Jan Shepard) est la seule est la seule à bien accueillir les métis. Chilton et Morgan Starr se connaissent, ce sont de vieux amis. Mais Starr ne parvient pas à le convaincre de s’en aller. Peu après, Morgan est attaqué. Il faut avouer que l’intrigue n’est pas passionnante. La présence de Morgan Starr, arrogant, n’arrange rien. Il est l’opposé total du juge Garth.

Le samedi soir, Medecine Bow est déserte. Les habitants deviennent fous, ils tuent un indien du groupe. Constance cache chez elle Chilton. J’ai trouvé John Anderson mal à l’aise dans le rôle du chef des métis. L’action, ou plutôt le manque d’action,  est lente et le spectateur s’endort. Chilton tente de tuer avec un poignard Morgan Starr, lequel en se défendant est obligé de le tuer. Cet opus est un pensum indigeste, et l’on s’étonne qu’il ait fait l’objet d’un doublage en français. Les métis sont présentés en victimes vers la fin de l’épisode.

Le virginien enquête auprès de Louise Devers. Il met en doute sa version de l’agression. Dans cet épisode, de l’équipe habituelle de la série ne subsiste que le virginien, et l’on est déroutés. Je me suis royalement ennuyé durant cet épisode prise de tête.

Anecdotes :

  • La femme de Morgan Starr s’appelait Christine.

  • Randy et Trampas sont censés se trouver le samedi soir en ville, Morgan Starr les réclame, or ils ne figurent pas au générique de l’épisode.

Retour à l'index


3. LA FEMME SAUVAGE
(RIDE A COCK-HORSE TO LARAMIE CROSS)

Scénario : Claif Huffaker. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Trampas, dans un endroit isolé assiste à un meurtre. En cherchant à manger, il manque se faire tuer par un gamin dans une maison. Le gamin et sa petite sœur attendent leur oncle, c’est l’homme qui a été tué.

Critique :

Dès le début de l’épisode, avec la présence du seul Doug McClure, on sent le ratage. Voir Trampas aux prises avec un bébé, Maria et un petit garçon, Manuel, est pittoresque, c’est drôle deux minutes, pas davantage. Cela augure mal de la suite. Le petit garçon veut aller à Laramie y rejoindre sa mère.

Trampas est rattrapé par les tueurs de l’oncle, qui travaillent pour le grand-père, « El supremo ». Le père a été exécuté pour trahison. S’ensuit le long voyage vers Laramie (200 km) de Trampas et des deux enfants.

En chemin, Trampas tombe sur Melinda (Nita Talbot), sorte de vagabonde qui passe son temps à voler. Petit à petit, notre héros, perdu au milieu d’un désert, tente de faire ami-ami avec la femme sauvage Melinda. Elle voyage avec eux. Nita Talbot incarne un personnage totalement antipathique. Elle n’a rien de féminin. Pour Trampas, elle est plus une source d’ennui qu’autre chose.

Tout de même, quand on vu les premières saisons, on ne peut s’empêcher d’être vraiment frustrés par un tel spectacle, un alignement d’épisodes qui semblent avoir été écrits à la va-vite sur le bout d’une nappe en papier après un repas.

Où sont Lee J. Cobb et Clu Gulager ? Doug McClure semble s’ennuyer autant que nous. L’attaque d’une bande d’indiens fournit quelques scènes d’action. Puis, c’est la suite du voyage, Trampas est obligé de raconter une histoire à Manuel pour l’endormir. Melinda tente de l’aider. Plus qu’un western, c’est un buddy-movie avec deux personnages opposés, Melinda et Trampas, qui finissent par sympathiser.

Long comme un jour sans pain, le voyage se poursuit sans passion à bord d’un chariot. Il s’agit de celui d’un homme tué par les indiens dans la scène de l’attaque. Les deux comédiens font ce qu’ils peuvent, mais en l’absence totale de scénario, ils doivent meubler.

Les sioux reviennent à la charge, ils sont cinq, ils veulent se venger. Pour faire taire le bébé, Maria, Trampas mais du whisky dans son biberon de lait. On nage dans le n’importe quoi ! Les hommes de El Supremo sont toujours en chasse eux aussi. Pendant ce temps, Melinda et Trampas commencent un improbable flirt.

Pour sauver le groupe, Trampas provoque un affrontement entre les hommes d’El Supremo (il doit en abattre un) et les sioux. Puis, ils arrivent à la dernière étape avant Laramie, Timberly. Trampas fait des courses chez un épicier qui se montre trop bavard lorsque les hommes d’El Supremo viennent ensuite l’interroger. La fin de l’épisode est violente. Pour s’en débarrasser, il utilise un baril de poudre qui se trouvait dans le chariot.

La fin comme souvent dans la série est bâclée. Melinda est presqu’amoureuse de Trampas. On a de vagues promesses de retrouvailles entre notre héros et la belle sauvage. C’est Melinda qui mène à destination les enfants à leur mère à Laramie.

Anecdotes :

  • La voix française de Doug McClure a changé.

Retour à l'index


4. LE GRAND MASSACRE
(ONE SPRING LIKE LONG AGO)

Scénario : Robert Sabaroff. Réalisation : Herman Hoffman.

Résumé :

Randy Benton doit convoyer du bétail pour Morgan Starr. Il devait vendre 3000 têtes de bétail pour les indiens Ogala, mais Harry Weatherby en achète seulement 500.

Critique :

Avec comme seul héros récurrent Randy (et Morgan Starr), cet épisode fait office de parent pauvre dans la série. L’absence de Clu Gulager est flagrante. Les indiens (cela change à chaque épisode) font figure ici de victimes. Le personnage de Morgan Starr, venu pour plomber la série, ce qu’il réussit sans mal, sévit encore. On rêve qu’une flèche d’indien ou une balle de cowboy nous en débarrasse. En protecteur des indiens, Starr est horripilant. Il s’érige en défenseur des indiens avec de longs monologues stériles.

Morgan Starr explique à Randy que les indiens Dakota ont perdu la guerre. Starr règle ses comptes avec le chasseur de prime Bowers (Warren Oates) qu’il n’estime guère. Mon Dieu que tout ceci est ennuyeux et à des lieues de ce que l’on est en droit d’attendre de la série. Harry Weatherby (Garry Walberg) dirige une réserve prison indienne.  Nous sommes en mars 1966 et les téléspectateurs américains sont amenés à changer de mentalité sur les indiens. Ils sont plus les méchants invétérés. Le fils du chef indien, Tonka (Clive Clerk) a été élevé chez les jésuites !

Tonka et son père Faucon rouge (Eduard Franz) recherchent un troupeau de bisons. Jamais la complicité ne s’installe entre Randy et Morgan Starr. L’épisode se prend terriblement au sérieux, façon « cours magistral », oubliant tout aspect distractif. Le père de Tonka veut déclencher une nouvelle guerre contre les blancs, alors que la « police indienne », aux ordres des blancs, est considérée comme traître à la cause. Randy et Starr ayant été détroussés, Weatherby lance Bowers sur la trace des fugitifs, voulant faire un exemple, il offre une récompense mort ou vif.

L’histoire tourne autour des troupeaux de bisons. Starr et Randy mènent leur quête en parallèle de Bowers. Ce dernier leur tend un piège et les capture. Randy Boone, d’habitude, n’est pas bon acteur, mais dans un scénario où il tient un rôle crucial, c’est la catastrophe. Il ne faut guère espérer quelque consolation du côté du personnage détesté Morgan Starr. Nous avons droit à une longue pause où nos héros sont hébergés par Margaret McKinley (Martine Barlett), une veuve. C’est long et ennuyeux. Morgan Starr fait une allusion déguisée à sa famille disparue, devant la veuve.

A la 41e minute, ce doit être un supplice indien raffiné, Randy chante. Vu les circonstances, c’est moins enjoué que d’habitude et heureusement, cela ne dure pas plus qu’un couplet. Mauvais raccord ensuite entre des images d’archives de bison (le budget de la production semble cette-fois limité) et des tirs de chasseurs blancs.

Quand c’est mauvais, c’est mauvais. Cette fin de saison 4 de la série est calamiteuse. Les deux indiens attaquent Starr et Randy parce que Bowers a tué un bison, et Randy tue Tonka en état de légitime défense. Le père indien le prévient qu’il le tuera.

Retour chez la veuve, Maggie. Le scénario tourne en boucle. Ce crétin de Randy libère le père dont il a tué le fils, lui expliquant qu’il va lui permettre de fuir vers le Canada. A peine libéré, l’indien essaie de le massacrer et doit la vie sauve à Morgan Starr qui lâche « petit imbécile ».

Dehors, le chasseur de prime Bowers guette. Il capture Maggie et veut en échange l’indien. Randy le détache. Powers est retrouvé mort et scalpé. Randy a désormais peur de Faucon rouge. Il sera obligé de le tuer, lorsque l’homme se dressera en travers de son chemin. Episode d’un ennui mortel.

Anecdotes :

  • Eduard Franz (1902-1983) a joué dans La chose d’un autre monde, Les dix commandements et Hatari.

  • Cet épisode a été tourné au Custer State Park, Hermosa, dans le Dakota du Sud.

Retour à l'index


5. LE RETOUR DE GOLDEN TOM
(THE RETURN OF GOLDEN TOM)

Histoire de Joel Rogosin et Andy Lewis. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Après avoir purgé 35 ans de prison, un bandit, Tom Brant, revient à Medecine Bow. C’est un vieil homme brisé.

Critique :

On s’attend à une légende et c’est un vieil homme fourbu qui revient, Tom Brant (Victory Jory), à la grande déception d’un journaliste venu du Missouri, Ira Lom (Linden Chiles). Pourtant, malgré les années, un homme, Amos Coe (Kelly Thordsen) veut se venger de lui et le tuer.

Brant retrouve sa fille, Sarah Tedler (Dee Carroll), qui le rejette violemment. En 1966, Victory Jory avait 64 ans. Le personnage de Tom fait plus vieux, il faut dire que le comédien en rajoute. Gulager joue une petite scène au début, et l’opus se concentre sur Jory. On le retrouve à la 32e minute. Aucun autre acteur récurrent de la distribution ne figure dans l’épisode.

On compare une légende et un pauvre type. Brant paie avec des pièces d’or. Le journaliste Ira Lom fait des investigations auprès d’Amos Coe. Les exploits passés de Brant lui valent l’arrivée en ville de plusieurs bandits et hommes d’affaires. Malgré Gulager, cet épisode ne se hisse pas au niveau des premières saisons.

Ryker prend le journaliste pour un fou. Il fait beaucoup de mal en voulant écrire un article à tout prix. La mayonnaise ne prend pas cependant et l’on attend toujours que l’épisode commence. Un certain Frank Swan (Dennis McCarthy), un personnage louche, vient voir le petit fils d’une victime de Brant, Willie Cade (Dee Pollock), petit fils de Benty, associé du personnage de légende. Celle-ci veut que Brant ait enfoui un trésor volé.

Au bout d’un moment, cette histoire de légende vivante sortant de prison finit par lasser. Le fait que Jory sur-joue le personnage nous agace. Sarah finit par être attirée par l’appât du gain. Une bagarre au bar met Willie Cade dans un mauvais cas. Il va être jugé. Le gendre Ross Tedler (Don Keefer), aussi attiré par l’argent que Sarah, s’en mêle. On s’étonne que le shérif Ryker ne soit pas plus vigilant.

35 ans plus tard, le duel qui a conduit Tom Brant en prison, doit avoir lieu avec Amos dont il a tué le frère. Seulement, Brant lui dit ses quatre vérités et révèle la réalité du passé. Tom persuade tout le monde qu’il n’y a jamais eu de trésor volé. Episode longuet. La montagne accouche d’une souris. Il révèle la cachette du butin à Ryker.

La fin est mielleuse et sentimentale. Encore un opus raté. On s’attendait à toute autre chose, mais l’arrivée d’un Victory Jory pantelant sur le quai de gare aurait dû nous faire comprendre que légende et réalité ne font pas bon ménage.

Anecdotes :

  • Victory Jory (1902-1982) fut le père de Mannix.

Retour à l'index


6. LES CHACALS DERRIERE LES LOUPS
(THE WOLVES UP FRONT, THE JACKALS BEHIND)

Scénario : Herman Miller. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Randy se rend à Prindiville, dans le Montana. Il vient voir un ami d’enfance, Georgie Sam Smith. Il est déçu de le retrouver forgeron, alors qu’il est très doué pour les chevaux. Georgie est amoureux d’une jeune fille.

Critique :

Il est indiqué que c’est la première apparition à l’écran de Peggy Lipton (La nouvelle équipe, Twin Peaks), alors que sur Internet Movie Data Base, on s’aperçoit que c’est son cinquième rôle à la télévision. Elle incarne Dulcy. L’épisode nous permet de retrouver un acteur connu dans nos contrées, James Farentino, vu notamment dans Dynastie et Nimitz, retour vers l’enfer.

Farentino incarne Frank Colby, une sorte de renégat de la famille Colby dont le patron, Ben (Donnelly Rhodes),  engage pour quelques jours Randy. Randy est le personnage récurrent le plus faible avec Jennifer, aussi ne faut-il pas attendre de miracles de cet épisode sans le juge, le virginien, Trampas et Ryker.

Ce qui surprend au premier abord, c’est le fait que Randy ait entrepris un tel voyage pour retrouver un ami auquel il ne semble guère prêter attention, Georgie (Michael J. Pollard). Dulcy n’accorde aucun intérêt à Georgie. Le shérif accuse Frank Colby d’avoir manqué tuer intentionnellement un certain Fletcher. Nous comprenons que Frank est le frère du patron, Ben. Il est aussi le frère de Dulcy.

On reconnaît en VF la voix du comédien Henri-Jacques Huet doublant Farentino. On se moque très vite des différents au sein de la famille Colby. Quant à l’histoire d’amour, Georgie est empâté et peu séduisant, l’air bonhomme, gentil, mais l’on comprend qu’il n’aura guère de chance de séduire la sœur du patron. En fait, c’est Randy qui plaît à Dulcy. Les Colby veulent se débarrasser de Frank. Geordie comprend qu’il n’a aucune chance avec Dulcy, et que son ami Randy est sur les rangs.

On s’ennuie à mourir. Frank est recherché dans trois états pour cambriolage et meurtres, sous le nom de Frank Call, numéro deux d’une bande de tueurs redoutables. Farentino est tout à fait dans son emploi habituel. Le père Colby (Jay C. Flippen) est en fauteuil roulant. Il est bouleversé d’apprendre que son fils est un bandit recherché.

Alors qu’il se recueille sur la tombe de sa mère, un homme tente de tuer Frank qui l’abat. C’est un homme de l’agence Pinkerton. Frank accuse Randy d’avoir averti la justice et menace Randy. Dulcy s’interpose. Elle est amoureuse de Randy. Episode très bavard, sans grand rebondissements. Le père veut vendre le ranch pour que Frank se sauve en Amérique du Sud. Ben s’interroge sur ses origines : est-il vraiment le fils de la maison comme Frank ?

Nous devons supporter les numéros chantés de Randy Boone. Les deux frères Colby se battent. Ben décide de partir. Georgie est menacé et blessé par un certain Billy Nolan (Jack Ragotzy). Il cherche Frank. Finalement, Ben abat Frank et Nolan. Episode d’un mortel ennui, qui se termine par la séparation de Dulcy et Randy.

Anecdotes :

  • On a vu Donnelly Rhodes (1937-) dans Butch Cassidy et le kidd, Tron l’héritage.

Retour à l'index


7. EN SILENCE ET SANS GLOIRE
(NO DRUMS, NO TRUMPETS)

Histoire de Robert Sabaroff et Arthur H. Nadel. Adaptation : Robert Sabaroff. Réalisation : Arthur H. Nadel.

Résumé :

Un sénateur américain et un gouverneur mexicain doivent signer un traité. Un certain Cleve Mason recrute trois hommes pour les assassiner, tandis que Morgan Starr et Trampas doivent les protéger.

Critique :

On peut reprocher à la production de faire revenir trop souvent les mêmes acteurs, en la matière ici Leslie Nielsen. Il était déjà dans cette saison 4, dans l’épisode 14, avec un autre rôle. Nielsen est ici un ex-marshall de Cimarron, Cleve Mason, devenu tueur. Il a rendu sa plaque. Eric Braeden incarne Augustin. Notons qu’au générique, le comédien porte le nom d’Hans Gudepast. Augustin travaille avec un troisième larron pour Mason, Ed Beal (Richard Devon), qui porte un uniforme de la 7erégiment de cavalarie, factice évidemment.

Morgan Starr est toujours aussi antipathique. Pour l’assister, de la distribution habituelle, il y a Trampas. Ils sont partis en éclaireurs et sont confrontés à la bande de Mason. Mason veut tuer le sénateur Mills (Barry Atwaker) et le gouverneur Delgado (Edward Colmans). John Dehner n’a en rien le charisme de Lee J. Cobb, et pas du tout la carrure du personnage qu’il est censé remplacer.

Starr tente de piéger Ed Beal, y réussit, mais se fait avoir par Mason. En effet, Morgan Starr connaît bien le 7e régiment de cavalerie, et les mensonges de Beal n’ont pas résisté longtemps. Pendant ce temps, Trampas s’est éloigné afin de rejoindre le sénateur et le gouverneur, et ne se retrouve donc pas prisonnier.

Mason avoue avoir été grassement payé pour faire échouer le traité commercial américano-mexicain, et ce sous l’uniforme américain. Il veut discréditer les deux gouvernements et entraîner une guerre. Toutes ces informations, dans un western destiné à distraire, passent bien au-dessus de la tête du spectateur. Mason avoue avoir quitté son poste de marshall pour empocher une fortune.

Mason est plein de rancœur après dix huit ans de service. Il estime ne jamais avoir été remercié de ses services, que la population de Cimarron ne l’a pas soutenue face à son maire corrompu. Morgan Starr, toujours aussi horripilant, tente de raisonner, en vain, Mason.

Les passages avec le prêtre sont assommants. La longue discussion dans l’église entre l’otage Starr et Marian Clay (Julie Adams), petite amie d’Augustin, pleine de bons sentiments, enfonce un peu plus l’épisode. Marian est enceinte de son amant Augustin. Elle demande à être entendue en confession par le père Carlo (Eduardo Ciannelli).

Harmon (Rex Holman), un grand malade, a été embauché par Mason. Tueur sadique, déguisé en soldat américain, prêt à massacrer tout le village, il est malléable et Starr essaie de le retourner contre Mason. Starr pense que Mason veut se venger de ce qui lui est arrivé à Cimarron. L’identité du grand chef n’est autre qu’Howard, un général américain (Michael Fox), un traître qui a monté toute l’affaire.

Que de longues discussions philosophiques entre Starr et Mason au détriment de toute action. Mason est sa bande ont installé dans l’église une arme gigantesque qui va servir à tuer le gouverneur et le sénateur. Alors que les villageois se révoltent, comprenant ce qui se passe dans l’église, Mason décide d’annuler toute l’affaire, mais il se fait supplanter par Augustin qui devient le chef.

La fin est grotesque, avec le revirement improbable de Mason, le mariage du mourant Augustin avec Marian. Je m’attendais à la mort de Morgan Starr, qui s’en sort sans casse, et certainement pas à la rédemption de Mason. Leslie Nielsen ne parvient pas à nous faire croire que son personnage va arrêter le maire de Cimarron. A l’impossible, nul n’est tenu.

Anecdotes :

  • Dernière apparition de Morgan Starr, un personnage que l’on ne regrettera pas.

Retour à l'index


8. THAT SAUNDERS WOMAN
INÉDIT EN FRANCE

Histoire d’Edward DeBlasio. Adaptation : Don Brinkley. Réalisation : William Hale.

Résumé :

Sam Jenkins a vendu 8000 dollars de bêtes malades à Shiloh. C’est un rustre et un ivrogne qui importune la voyageuse d’une diligence, Della Saunders. Le virginien doit mettre les choses au point avec lui.

Critique :

On se désintéresse vite de Jenkins (Douglas Henderson) et Della Saunders (Sheree North) devient le personnage principal, une femme qui arrive de Saint Louis pour s’établir à Medecine Bow comme modiste. Le virginien engage un avocat, John Ballinger (Liam Sullivan), pour poursuivre Jenkins. Ryker met en garde ce dernier après l’incident de la diligence. Krebs (Stephen Roberts) est devenu l’homme le plus prospère de la ville. Il a reconnu Della Saunders sans qu’elle lui dise son nom, et l’a connue à Saint Louis. Mais surtout, il traîne avec Jenkins. En fait, Alfred Krebs s’enrichit en escroquant. C’est lui qui est derrière l’affaire Jenkins, et a empoché la moitié des 8000 dollars. Les deux hommes font un nouveau marché.

Je trouve que les invitées vedettes, et les personnages qu’ils incarnent, prennent le pas sur les héros de la série, ceci comparé aux trois premières saisons. Della a fait douze ans de prison, c’est là qu’elle a appris la couture. Krebs la convoque dans une chambre d’hôtel et veut la faire chanter, d’autant qu’il sait qu’elle fut la maîtresse de l’avocat Ballinger. La fille de l’avocat, Diane (Vicky Albright), amie de la nièce de Garth, Jennifer,  est jalouse de Della. Le malheureux Ryker voit débarquer un commando de vieilles demoiselles prudes qui accusent Della d’être la maîtresse de Krebs et de Ballinger, et lui demandent de la chasser de la ville.

James Drury, dans cette intrigue qui ne tient pas la route, est bien mal à l’aise pour donner quelque épaisseur à son personnage de héros. Alors que Jennifer ne voulait plus voir Della qui lui a fait une robe, celle-ci lui raconte que pour échapper à un viol, à Saint Louis, elle a tué un homme avec un morceau de miroir brisé, ce qui lui a coûté 12 ans de prison. Della veut quitter Medecine Bow. Ballinger abandonne l’affaire et le virginien le fait se confier sur le chantage dont il est l’objet.

Krebs demande à revoir Della qui trouve son cadavre. Elle est accusée de meurtre. On nage dans cette histoire à l’eau de rose où Clu Gulager perd son temps. On a inséré dans l’histoire un autre personnage, Rutledge (Tol Avery), homme important de la ville, qui veut la peau de Della. C’est un père la pudeur, et il fait basculer le scénario, déjà fragile, dans l’invraisemblable. Ryker et le virginien se demandent qui a bien pu tuer Krebs. Jenkins fait un faux témoignage accablant contre la modiste. Ryker découvre que le meurtrier est Jenkins, ce que le téléspectateur avait compris depuis vingt bonnes minutes.

La fin est mielleuse et sombre dans le mélo, avec le départ de Della Saunders. Avec des opus aussi mauvais, on se demande comment la série fit pour être renouvelée pour une saison 5.

Anecdotes :

  • Sheree North (1932-2005) a joué dans Tuez Charley Varrick ! et Le dernier des géants.

Retour à l'index


9. LA VENDETTA
(A BALD FACED BOY)

Scénario : Jack Curtis. Réalisation : Earl Bellamy.

Résumé :

La famille de Randy, son frère et ses deux cousins, arrive pour le prévenir qu’un certain James Claiborne, qui vient de sortir de prison, veut se venger de lui.

Critique :

On emploie souvent les mêmes comédiens dans cette série, dans des rôles à chaque fois différents, comme ici Royal Dano et Andrew Prine. La famille de Randy est mal assortie avec lui, on a choisi des acteurs peu en rapport avec son style. Randy Boone, chanteur, nous assène en Randy Benton un refrain pour ses retrouvailles avec sa famille. Puis il chantera une ritournelle à sa belle, Gloria. Plus que d’habitude, ses talents de chanteur sont mis à contribution au détriment de ceux d’acteur.

Randy est vite confronté à James Claiborne (Andrew Duggan) et à sa fille Gloria (Karen Jensen). Les deux jeunes gens sont attirés l’un par l’autre en dépit de la haine du père. Ils ne se sont pas vus depuis six ans, c'est-à-dire l’enfance. Une rixe éclate entre les cousins de Randy et James Claiborne. Ryker emprisonne les cousins, fauteurs de trouble.

Randy perd confiance en Ryker. Le chariot des Benton est saboté et Randy et son oncle Dell (Royal Dano) manquent se tuer. Le virginien et Ryker sont impuissants à calmer Randy et sa famille. Randy fait des projets d’avenir : il veut quitter le juge Garth et s’établir dans sa propre ferme. Mais la famille de Randy le sépare de Gloria. Il y a six ans, Randy a témoigné contre James Claiborne au tribunal le voyant se bagarrer avec un certain Slim Oliver. Claiborne veut se venger.

Le scénario est assez bancal, puisqu’un homme mûr veut se venger d’un gamin qui a témoigné à l’âge de 18 ans. Les capacités limitées de Randy Boone comme comédien nuisent à la qualité de l’épisode. A Shiloh, il n’y a plus grand monde de connu : le juge Garth, Jennifer sont absents.

Royal Dano est déguisé de façon grotesque et il est méconnaissable. Pour la première fois, nous découvrons que le cuisinier de Shiloh est un chinois. Le virginien tente de résoudre l’affaire, mais il n’aime guère la famille de Randy. Il ne croit pas aux menaces de James Claiborne qui veut empoisonner Randy. Il a appris la médecine en prison.

L’épisode alterne entre la romance entre le jeune cow boy et Gloria, et le désir de vendetta du père. Randy est victime d’un nouvel attentat, quelqu’un a mis des fleurs de chardon sous la selle de son cheval avec un dessin de menace de mort. Ryker enquête. On apprendra que c’est le propre frère de Randy, Brett, qui a déposé le dessin.

Randy évoque son départ de Shiloh et  demande conseil au virginien pour acheter une ferme. Il lui indique la vallée des cèdres. Gloria avertit son père que s’il arrive quelque chose à Randy, elle ne lui pardonnera pas.

Brett Benton (Andrew Prine) a capturé James Claiborne. Brett est désavoué par sa famille, dont l’oncle Dell. Brett blesse grièvement son frère Randy. Il est sauvé par James Claiborne. S’ensuit une réconciliation entre les deux clans. Pour autant, Gloria demande du temps pour que les plaies se cicatrisent, ce qui dans la série signifie qu’on ne la reverra pas, comme les nombreuses conquêtes du virginien qui promettent de revenir à Medecine Bow tout au long des saisons.

Anecdotes :

  • Randy dit à sa famille qu’il travaille à Shiloh depuis deux ans.

Retour à l'index


10. LA RAGE AU CŒUR
(THE MARK OF A MAN)

Scénario : Harold Swanton. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Le virginien un soir à Medecine Bow tombe sur un jeune voyou, Johnny Younce,  qui met le feu partout. En lui donnant un coup de poing, l’homme tombe et se blesse en se cognant contre une carriole. Il a une fracture du crâne.

Critique :

Ultime épisode d’une saison 4 peu inspirée.  Johnny Younce (Barry Primus) est un jeune looser. Le virginien, qui l’a involontairement blessé, le prend sous sa protection, de même que Ryker. Barry Primus, qui incarne Johnny, est assez crédible en jeune rebelle. Johnny va passer en justice. Finalement, c’est Jennifer Sommers qui pour sa dernière apparition dans la série, s’occupe de Johnny.

Susan McDevitt (Brooke Bundy) est amoureuse de Johnny. Elle se rebelle contre ses parents qui lui interdisent de revoir le jeune homme. Ryker pense que Johnny est un cambrioleur en fuite. A Shiloh, il se met à travailler. La série traverse une mauvaise passe, avec des scénarii anémiques, trop de comédiens qui reviennent d’un opus à l’autre (ici Harold J. Stone), et le départ de Lee J. Cobb.

On a beaucoup de mal à croire au couple Susan-Johnny. Harold J. Stone incarne Jake, un commerçant et rabbin juif, qui évoque les persécutions dont il fut l’objet avant d’arriver à Medecine Bow. Il fait même une danse folklorique devant le virginien. Eben McDevitt (John McLiam), père de Susan, persécute Johnny, il lui a fait perdre son emploi, et demande à Ryker de le chasser de la ville.

McDevitt a bien plus de violence en lui que le jeune homme. On s’en rend compte dans la scène du bal. Il est ivre de colère de voir sa fille danser avec Johnny. Susan, épouvantée par l’attitude de son père, s’enfuit. L’homme a sa femme contre lui, Gran (Irene Tedrow).

L’histoire hésite entre guimauve et violence. Le virginien plaide la cause de Johnny. A force de provocations, Johnny menace McDevitt et le cambriole. Il s’enfuit avec Susan. Mais il a reçu une balle dans la jambe. Ryker et le virginien tentent de le sauver. Ils sollicitent Jennifer qui sait où les fuyards se cachent.

La fin à l’eau de rose avec la réconciliation du père, et le mariage célébré en catimini par le rabbin Jake, permettent de conclure cette saison 4 sur une note positive mais peu vraisemblable, alors que le spectateur s’attendait à une tragédie. Une saison où les apparitions fugitives de Lee J. Cobb nous auront montré l’étendue de notre frustration, tandis que Clu Gulager a su dans le personnage du shérif Emmett Ryker faire de l’ombre au reste de la distribution.

Une anomalie dans le scénario : à la fin, il n’est plus fait allusion aux poursuites judiciaires contre le vol de la banque dont s’est rendu responsable avec deux comparses Johnny.

Anecdotes :

  • Brooke Bundy (1944-) a arrêté de tourner en 1991. Elle a commencé sa carrière en 1962. On l’a vue dans de nombreuses séries, Des agents très spéciaux, Bonanza, Mission Impossible, Mannix, Night Gallery, Cannon, Drôles de dames, Wonder Woman, L’île fantastique, Simon et Simon, L’homme qui tombe à pic, Clair de lune. Au cinéma, Explorers, Freddy 3, les griffes du cauchemar, Le cauchemar de Freddy.

Retour à l'index