Saison 7 - Volume 1
Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : Charles S. Dubin Résumé : Un inconnu, David Sutton, arrive à Medecine Bown. Il fait par hasard la connaissance de la belle Saranora. Employé au saloon, il blesse accidentellement Trampas qui se casse une jambe. Critique : Nouvelle saison avec deux acteurs en moins : Clu Gulager et Don Quine. En remplacement, David Hartman incarne David Sutton. Il s’agit d’un comédien qui a fait une carrière d’acteur éphémère avant de devenir journaliste. On retrouve dans cet épisode Ralph Bellamy, un vétéran vu au cinéma dans La dame du vendredi. Il est aussi le médecin qui découvre le sang miraculeux de Ben Richards/Christopher George dans le pilote de L’immortel et ici Jeremiah, le père tyrannique de Saranora (Quentin Dean). Après avoir été balayeur au saloon, Sutton se retrouve dresseur de chevaux à Shiloh grâce à Elizabeth Grainger et contre l’avis du virginien chargé d’engager le personnel. En fait, il devient homme à tout faire et palefrenier en raison de son inexpérience. C’est l’époque de la chasse aux mustang sauvages. Pendant ce temps, Saranora s’ennuie à mourir avec son père et est prête à s’enfuir avec le premier venu. Il faut dire que l’atmosphère est pesante chez elle. Grand, dégingandé, l’air de toujours tomber des nues, David Sutton n’est pas conforme aux habituels vachers héros de Shiloh. Avec sa jambe cassée, Trampas est frustré de ne pas participer à la capture annuelle des Mustang. C’est plus un épisode d’exposition pour la nouvelle saison qu’autre chose. Saranora a trouvé refuge au ranch Shiloh. Sutton l’aide à s’y faire accepter. Elle semble trouver à son goût le nouvel arrivant de Shiloh. David a perdu ses parents : sa mère est morte en le mettant au monde et son père en Pennsylvanie d’une infection pulmonaire. Saranora elle a perdu sa mère et son père, jadis gentil, est devenu violent et aigri. Au ranch, Sutton s’est fait un ennemi mortel en la personne d’un des employés, Coley (Chris Robinson), une véritable peste. La fin de l’épisode sombre dans le mélodrame avec Sutton tentant de réconcilier Saranora et son père. C’est un peu bavard, et manque de rythme. Une musique sirupeuse accompagne la réconciliation père fille. Pour meubler les 74 minutes, nous avons droit cette-fois non pas à un mais à deux numéros chantés au ranch, le second pour l’anniversaire d’Elizabeth. Un épisode où l’on réalise à la fin qu’il ne s’est pas passé grand-chose. Anecdotes :
Histoire de Joel Rogosin. Adaptation : Don Tait. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Un photographe, Dan Sheppard, arrive à Medecine Bow où il retrouve une ancienne fiancée, Della Price. Cette dernière, veuve, se laisse courtiser. Della possède une propriété dont le sol contient du pétrole. Les fermiers ont peur que l’endroit devienne la ruée vers l’or noir. Critique : On retrouve ici des visages familiers des amateurs de séries des années 60 : James Daly, l’associé de Roy Thinnes dans le pilote des Envahisseurs en photographe Dan Sheppard, et la belle Geraldine Brooks, vue notamment dans Opération vol : La famille. Et dans un rôle habituel chez lui, William Smith, le Falconetti de Le Riche et le pauvre, en Spector, le régisseur de Della, incarnant un personnage cruel. L’épisode met en évidence le progrès que représente le photographe venu de la grande ville et la brutalité qui règne à Medecine Bow. Della deviendra riche en vendant son ranch. Sa propriété est l’objet de toutes les convoitises. Bizarrement, alors qu’il vient juste de débarquer dans la série, David Hartman est absent de l’épisode. La réalisation est splendide, utilisant à la fois les extérieurs mais nous proposant aussi de belles scènes d’intérieur qui ne laissent pas deviner les studios. On se croirait vraiment en plein far west. Spector a des visées sur sa patronne, qui n’a pas réussi à renouer avec son amour d’enfance Dan Sheppard. L’incendie du puits de pétrole du ranch de Della est spectaculaire. Après une bonne introduction qui a permis de présenter les personnages, on ne perd pas son temps en bavardages. Un comparse de Spector se fait tuer après avoir mis le feu au puits. Notons que les scènes nocturnes, habituellement peu réussies, ne semblent pas ici du carton pâte de studio. On a souvent l’impression de voir un film de cinéma à gros budget. S’il s’agissait de redonner un coup de tonus à la série, il aurait été plus habile de mettre cet épisode en premier de la saison. Le générique de début a bien changé, nouvelle orchestration du thème musical, changement de réalisation des scènes montrant les vedettes, notamment James Drury qui depuis la saison 1 bénéficiait de la même scène certes modifiée (dans les premières saisons, des cavaliers chevauchaient à ses côtés avant de s’écarter pour lui laisser la place en gros plan). Le shérif Abbott et le virginien trouvent rapidement le coupable de l’incendie Cliff Barber (Red Morgan) qui a perdu la vie et son complice Spector. Mais la belle Della donne un alibi à ce dernier. Elizabeth n’a d’yeux que pour le beau Jeremy (Bob Random), le photographe qui aide Dan Sheppard. Est-ce dû à ses cheveux blancs mais James Daly en Dan fait beaucoup plus âgé que sa partenaire Geraldine Brooks ? On ne voit pas le temps passer, ce qui est bon signe, et la fin arrive un peu trop tôt à notre goût. On est surpris lorsque le générique de fin résonne car des questions restent non résolues. Le méchant Spector par exemple échappe à une arrestation. La scène finale à la gare est très romantique et le talent de Geraldine Brooks et de James Daly l’empêche de tomber dans la mièvrerie. Avec ce scénario en béton, cette mise en scène sans failles, la photo d’ Enzo A. Martinelli, nous avons là l’un des meilleurs épisodes vus depuis longtemps dans la série. On aurait bien aimé que l’aventure continue encore. La série au bout de sa septième saison a encore de belles histoires à nous offrir. Anecdotes :
Histoire de Ken Finley. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : James Sheldon. Résumé : Tim Bradbury veut redémarrer une ferme à Medecine Bow et pense que Clay Grainger se doit de l’aider en raison du passé. Bradbury veut acheter un taureau qui coûte 300 dollars et avoir des bêtes de grande qualité. Seulement, il doit beaucoup d’argent à Clay et lui demande un report pour le payer. Critique : Quand on voit le comédien Burgess Meredith incarner Tim Bradbury, on ne peut s’empêcher de penser que son personnage est bien trop âgé pour les projets ambitieux qu’il a. Clay accepte de reporter le prêt. Bradbury a deux fils, l’un travaillant à Shiloh, Mike (Ben Murphy), qui n’arrête pas de jouer aux cartes et doit de l’argent à tout le monde, l’autre Walt (Brandon De Wilde) plus prudent, et voyant d’un mauvais œil les projets de son père. Walt est handicapé d’une jambe et boîte. Au début, je l’avoue, j’ai eu du mal à me passionner pour cette histoire de fermiers et de prêt d’argent. Walt est conscient que son père a fait des emprunts à la fois à la banque et à Grainger. Ce dernier estime que Walt trahit son père, il lui a demandé de refuser le report du prêt. Clay se rappelle que Tim et lui étaient associés, mais que son ami n’a pas eu de chance, la sécheresse l’ayant ruiné au Texas. Il s’estime redevable. Le problème est que Tim a bien trop d’ambition (ce dont est conscient son fils Walt). Mike lui n’est pas fiable, il dépense l’argent qu’il n’a pas, vit au dessus de ses moyens, ne semble guère sérieux. Ben Murphy lui prête à merveille sa candeur juvénile et sa naïveté. Tyne Daly incarne la femme enceinte de Walt, Faith. Futur chargé de famille, Walt est le plus raisonnable des trois, entre son frère dépensier et son père aux idées de grandeur. S’il est réaliste, l’épisode est quelque peu ennuyeux. Walt expose son projet de devenir fermier et de faire des profits immédiats avec un semoir que lui prête Clay. Il n’est pas entendu par son père et son frère. Du début à la fin, Tim Bradbury ne fait que répéter qu’il est éleveur (et son projet d’achat de taureau le hisserait à avoir une exploitation de bétail pouvant rivaliser avec Shiloh) et non fermier. C’est là son drame. Mike est influencé par un ancien employé de Shiloh qui joue aux cartes, Chick Mead (William Windom). Il perd au jeu l’argent du taureau. Or Mead est un pilleur de bétail. Grainger ne veut pas trop que l’affaire s’ébruite mais il est victime régulièrement de vols. L’aspect le plus intéressant de ce scénario est la trahison de Mike, chargé de surveiller les bêtes, et qui connaît l’identité du voleur, Chick Mead. A Shiloh, Clay, le virginien et Trampas commencent à avoir des soupçons sur les voleurs. Et les soupçons se portent sur Walt (Trampas l’ayant surpris dans une cabane attendant Mike sur les terres de Shiloh), un Walt que le shérif a injustement arrêté au saloon alors qu’il se battait avec Mead qu’il voulait rembourser des pertes de son frère au jeu. Cependant, la naissance de la fille de Faith et Walt calme un peu le jeu. Chick Mead monte un dernier coup pour voler Grainger et s’enfuir, comptant sur la complicité de Mike. Walt les en empêche. Mike paiera de sa vie ses outrances. Mais il sauvera la vie de son frère et fera justice en envoyant ad patrès Mead. J’ai trouvé que Ben Murphy s’en tirait bien dans un rôle de beau parleur et traître pas facile à jouer, tandis que Brandon De Wilde a la part belle avec un personnage vertueux d’un bout à l’autre de l’intrigue. Jeanette Nolan et John McIntire tirent aussi leur épingle du jeu avec des scènes pleine de profondeur, difficiles à jouer. Anecdotes :
Histoire de James Menzies. Adaptation : Gerald Sanford et James Menzies. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Alors qu’un homme, Ben Oakes, veut tuer Trampas, Elizabeth est victime d’un accident de diligence qui la rend aveugle. Elizabeth s’attache à Ben. Critique : Ce qui surprend dans cet épisode, c’est l’accident de diligence, très mal filmé, entre des raccords évidents entre des gros plans en studio et les scènes en extérieur. Ensuite, tout l’échange entre Elizabeth Grainger et Ben Oakes (John Saxon), qui se déroule dans l’obscurité, a visiblement été fait entièrement en studio, ce qui contraste avec les séquences du début de l’histoire, lorsque Ben méditait sa vengeance. Sara Lane fait le minimum est n’est guère crédible en aveugle. Les autres passagers de la diligence sont morts et le virginien et David Sutton partent à la recherche d’Elizabeth, tandis que Ben l’a prise avec lui sur son cheval. Là, nous avons des séquences en extérieurs avec une photo lumineuse et éclatante. Durant tout l’opus, le réalisateur alterne entre les scènes qui sont nettement faites en studio et les extérieurs, ce qui est gênant. C’est ensuite un long dialogue entre Elizabeth et Ben. Il lui parle de sa vie de fermier pauvre au Kansas. Il évoque son frère cadet de 10 ans, tué à l’âge de 19 ans, mais n’en dit pas plus. John Saxon est émouvant et fait passer une émotion toute en sobriété dans son personnage. Il ne tombe jamais dans la caricature. Les jeunes gens sont retrouvés par le virginien. Le diagnostic du médecin concernant la cécité d’Elizabeth est sévère. Ben est hébergé à Shiloh. C’est un épisode verbeux, avec de longues scènes téléphonées, un peu ce que l’on peut attendre lorsqu’un personnage de feuilleton le temps d’un épisode devient aveugle. Une réception est organisée au ranch avec tous les amis de la jeune femme pour la réconforter. Nous avons droit à l’inévitable numéro musical. Si Elizabeth tombe amoureuse de son sauveur, celui-ci ne se départit jamais d’une froideur glaciale. Trampas est enfin de retour à la 53e minute. Ce dernier ne semble pas connaître Ben, mais le virginien surprend le regard de l’étranger lorsqu’il salue Trampas et comprend qu’il y a anguille sous roche. Trampas évoque un hold-up qui vient de se dérouler à Hannah, ville dont il revient et où il a été acheter des pièces pour Shiloh. Miraculeusement, Elizabeth retrouve la vue. Mais Ben s’est enfui. Liz tente de la rejoindre. Saxon quitte enfin sa froideur quand il enlace la jeune femme. Nous avons là de très belles scènes en extérieurs. Le virginien trouve que Ben est beaucoup trop vieux pour Elizabeth. La réussite de l’épisode est de ne pas tomber dans la guimauve. Le braqueur de banque, Jed Cooper (Ben Johnson) rejoint Ben. Jed veut attaquer Shiloh pour avoir de l’argent et fuir au Canada, tandis que la mémoire revient à Trampas lors d’une discussion avec le virginien : il a vu les deux hommes ensemble à Hannah, dans un saloon. Ben par amour pour Elizabeth renonce à tuer Trampas, mais il est sous l’emprise de Jed et ne va pas échapper à son destin. Pourtant, l’amour l’a remis sur le droit chemin. La fin nous permet de constater que Sara Lane joue nettement mieux lorsqu’elle n’est pas obligée de simuler les aveugles, et son personnage de femme amoureuse et désespérée est fort bien interprété. Cela rachète des défauts du chef opérateur de l’épisode. La dernière image est poignante. Anecdotes :
Scénario : Alvin Sapinsley. Réalisation : James Sheldon. Résumé : Le virginien et Trampas sont à la frontière canadienne pour affaires. Trampas est confronté à son passé en raison de la présence d’une ancienne petite amie, Suzanne Mayo, qui lui a volé de l’argent. Critique : Cet épisode nous permet de retrouver Riccardo Montalban. Il incarne ici un métis, Louis Boissevain. Lois Nettleton est sa fiancée, Suzanne Mayo, une vieille connaissance de Trampas, qui lui demande de garder le secret sur leur passé. Dans cet épisode jamais doublé, on entend parfois parler français en raison de la présence des canadiens. Boissevain retrouve des amis trappeurs. Au début, il parle en français avec eux, mais le prétexte que Suzanne ne parle qu’anglais provoque l’arrêt de la discussion dans la langue de Molière. Les trappeurs veulent ramener Boissevain avec eux afin de mener une guerre contre le gouvernement. Il faut avouer que le début de l’histoire est un peu ennuyeux en raison des doléances des canadiens français. L’épisode devient intéressant lors des retrouvailles entre Trampas et Suzanne. Notre héros en veut beaucoup à la femme qui lui a volé de l’argent qu’il a mis deux ans à rembourser. Le mari de Suzanne a été tué et son fils placé dans une famille d’accueil, tandis qu’elle a purgé deux ans de prison. Suzanne veut récupérer son fils, Tommy. On ne comprend pas trop où le scénariste veut en venir. Suzanne décrit son fiancé Boissevain comme jaloux et possessif, il n’accepterait pas qu’elle ait connu un autre homme ! Les trappeurs veulent tuer Trampas, mais Boissevain intercède en sa faveur. Le virginien parvient à se cacher. Jacques Bonnechance (Lawrence Dane) veut faire financer une rébellion en s’alliant à un certain Sturdevant (H.M. Wynant) venu de Saint-Louis dont il va vite se débarrasser. Episode trop « politique » pour la série, qui est habituellement de la pure distraction, on se concentre aussi trop sur la condition revendiquée de Métis de Boissevain. On a souvent l’impression de ne pas être dans un épisode du Virginien. Riccardo Montalban a tendance à en faire trop, et Lois Nettleton n’est pas vraiment convaincante dans son rôle. Jacques Bonnechance se révèle le traître de l’épisode, voulant prendre la place de Boissevin, et prêt pour cela a mettre en place toute une machination, assez hasardeuse. Le virginien est blessé et Trampas trouve le corps de Sturdevant. Boissevin après le lynchage d’un écossais avait demandé aux trappeurs d’arrêter de faire couler le sang. Trampas, acculé, tente de convaincre Boissevain que son ami Jacques l’a vendu aux canadiens. Il ne veut pas le croire, mais lorsque c’est Suzanne qui l’affirme, les choses changent. Jacques démasqué sera abattu par l’un des trappeurs. La grosse critique que je ferais à cet épisode est de mettre trop en vedette Riccardo Montalban par rapport aux héros de la série. On a sans arrêt du mal à raccrocher cette intrigue aux autres, comme si c’était un hors sujet. Une scène déconcerte : Suzanne est prête à tout révéler à son fiancé sur son passé, mais il lui pardonne en ne voulant rien savoir, tout empreint de sa volonté de partir en rébellion. A l’épilogue, mais c’est un peu tard, Trampas et le virginien reprennent les rênes de la série. Un épisode totalement atypique. Il ravira les fans de Riccardo Montalban, mais il n’est pas certain que le public de la série ne soit pas déconcerté. La fin mélodramatique avec les projets de Suzanne de retourner à Fargo pour être près de son fils même si elle ne pourra le récupérer permet à Lois Nettleton et Doug McClure de verser dans l’émotion. Bien malin qui pourrait dire le sort qui sera celui de Boissevain qui a fort peu de chances de revenir de son périple, pour cela le scénariste laisse le téléspectateur imaginer la fin. Anecdotes :
Scénario : John Offman. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Un employé de Shiloh, Rafe Judson, se trouve être le sosie d’un braqueur recherché, Wally Mc Cullogh. Arrêté par le shérif Abbott, Rafe a heureusement un alibi, il marquait du bétail au moment de l’attaque de la diligence. Le véritable Wally Mc Cullogh lit les faits dans le journal alors qu’il se cache dans une cabane avec sa petite amie Angie. Rafe décide d’exploiter sa ressemblance avec le tueur pour voler 10 000 dollars et s’acheter un ranch, et il décide alors d’imaginer un plan diabolique.. Critique : Don Stroud doit jouer deux rôles dans cet épisode : un employé de Shiloh, Rafe et un bandit recherché, Wally. Il se tire avec honneur de cet exercice périlleux qui au départ n’était pas gagné. Il faut dire que Rafe est loin d’être un saint, et quelque part, les deux personnages se ressemblent. A ses côtés, dans le rôle d’Angie, la belle Amy Thompson. Cet épisode est passionnant car Stroud réussit à nous faire croire à ce scénario qui n’était pas très réaliste : deux sosies dont un est censé être un homme honnête. Il est en fait encore plus démoniaque que le bandit recherché, et l’on comprend que pour les gens de Shiloh, il est le loup dans la bergerie. Ils finiront par comprendre à temps et lui tendront un piège. En effet, arrêté, innocenté, Rafe Judson est difficile à confondre une seconde fois de façon pertinente. Au passage, une personne ne sera pas dupe de la substitution, Angie mais ce fou de Rafe l’étranglera, au lieu de profiter des faveurs qu’elle lui offre (c’est une très jolie fille, interprétée par une actrice qui hélas n’a pas fait carrière). Il n’était pas évident pour Stroud d’être crédible dans le rôle, sauf lorsque l’on comprend la perfidie de Rafe. A ce titre, l’épisode relève à la fois du western et du policier. A Shiloh, on finit par comprendre, mais comment le prouver, d’autant que Rafe doit quitter son emploi ? J’ai trouvé tous les comédiens vraiment bons, y compris John McIntire en Clay Grainger qui est loin d’égaler le juge Garth/Lee J. Cobb. Tout l’épisode repose sur le fait que les deux hommes que joue Don Stroud ont compris qu’ils avaient intérêt à se faire passer l’un pour l’autre, chacun de leur côté, la seule invraisemblance est la façon dont Rafe, en train de creuser sa tombe, réussit à renverser la situation et à tuer Wally à la 46e minute. Le réalisateur, si l’on excepte cette petite entorse au réalisme, joue avec le téléspectateur tout au long de ce suspense qui dure 70 minutes. On regrette bien que cette réussite n’ait jamais été doublée en français. L’autre immense frustration est que le shérif soit Mark Abbott et non Emmett Ryker dont j’ai le sentiment qu’il aurait été plus malin. D’ailleurs, juste après l’arrestation de Rafe par Abbott, au début de l’épisode (10e minute), Elizabeth comprend qu’il s’agit d’un jumeau. L’épisode est une belle réflexion sur la nature humaine : Trampas dit qu’il aurait juré de Rafe comme d’un frère (qu’il n’a pas, ce que lui fait remarquer le virginien). Mais la grande astuce de cet épisode est de nous montrer que, confronté à une situation qui le permet, tout homme cupide peut l’exploiter et devenir un tueur. Au fond, l’employé de ranch Rafe est encore plus retord et sadique que le hors la loi Wally. On s’en rend compte lorsqu’il assassine Angie. Trampas et le virginien trouveront cependant la faille qui mènera Rafe à sa perte. Une réussite, qui n’était pas évidente au départ, et aurait pu tourner au désastre sans le talent de Don Stroud qui réussit à nous faire croire à un scénario bien improbable à l’origine. Anecdotes :
Scénario : Stephen Lord. Réalisation : Leo Penn. Résumé : Une jeune indienne élevée chez les blancs, Nai Be, revient d’une école et s’est intégrée à la civilisation américaine, mais son amour d’enfance, Tza Wuda, souhaite qu’elle rejoigne sa communauté. La situation est de plus compliquée par un conflit avec un éleveur, McKinley. Critique : La série est destinée à être un spectacle sans prétention, et lorsqu’elle veut aborder des sujets de société devient enfin à mes yeux un ratage. Cela se remarque à chaque occasion, et plus spécialement ici. En 1968, le genre western déclinait, et le peuple américain comprenait que les indiens n’étaient pas les méchants sauvages des films de John Wayne. En témoigne la présence de la chanteuse Buffy Sainte Marie qui est ici Nai Be et chantait le thème du film Soldat bleu deux ans plus tard en 1970, film précurseur de Danse avec les loups. Je n’ai pas aimé cet épisode car j’ai trouvé plusieurs obstacles à cela : tout d’abord, la chanteuse Buffy Sainte Marie n’a jamais été une actrice exceptionnelle. C’est ici son premier rôle et elle n’en tiendra que 9 au cours de sa carrière. Je ne trouve pas son interprétation convaincante. Ned Romero, qui incarne le fiancé Tza Wuda, a des racines françaises, espagnoles et indiennes, mais objectivement ne ressemble pas à un indien. Il fait plus ici mexicain. Cela dit, c’est un bon comédien. Il a sans doute été choisi pour ses racines indiennes en partie. On retrouve Jim Davis, le Jock Ewing de Dallas, excellent dans son registre habituel. Il est d’ailleurs le meilleur comédien de l’épisode, enfin celui qui tire le mieux son épingle du jeu. L’épisode mérite d’être vu par ses fans. Cet épisode est une prise de tête, et le plaisir de voir un bon spectacle est gâché par trop de thèmes profonds abordés en 74 minutes. Le drame final, mélodramatique, le troupeau écrasant l’un des personnages de l’histoire (spoiler), le manque de conviction de Nai Be/Buffy Sainte Marie, empêchent de trouver l’histoire passionnante. Déchirements entre racines indiennes et éducation américaine ne vont pas arranger Nai Be, qui hésite vraiment à rejoindre les siens pour leur faire bénéficier de ce qu’elle a appris. Buffy Sainte Marie qui s’est toujours définie comme l’anti-Pocahontas et a été boycottée par les médias, pour ses débuts de comédienne n’est guère convaincante. Elle reste avant tout une chanteuse. Je ne pense pas que ce choix ait été une bonne idée de la part des producteurs de la série. Son jeu est approximatif. Paradoxalement, en représentant de la cause indienne, Ned Romero au talent sûr est nettement plus convaincant. On le voit dans l’épilogue où son métier, face à Buffy Sainte Marie, le démarque nettement et montre les lacunes de la chanteuse qui reste dans son rôle caricaturale. Anecdotes :
Scénario : Gerald Sandford. Réalisation : Michael Caffey. Résumé : Une épidémie de fièvre charbonneuse tue des bovins de Shiloh et menace les ranchs voisins. Les voisins veulent détruire le bétail de Shiloh et brûler les terres pour stopper l'épidémie. Grainger a commandé un nouveau vaccin contre l'anthrax qui doit arriver le lendemain. Walker, un chasseur de primes, et sa prisonnière Ruby se présentent à Shiloh à la recherche de chevaux. Ils poursuivent le gang de Johnny Colton. Critique : Pour un fan de la superbe rousse Katherine Justice, le devoir est de rester objectif. L’épisode nous propose en invité vedette une autre vieille connaissance des téléspectateurs, Joseph Campanella. J’ai toujours considéré que Katherine Justice, en ne faisant surtout que des apparitions dans les séries TV, était passée à côté d’une grande carrière au cinéma. Ici, on la retrouve comme on la connaît dans nos séries familières des années 60. L’épisode commence de façon dramatique avec l’histoire de la fièvre qui menace le bétail. Mais arrive un chasseur de primes, Walker, joué magistralement par un Joseph Campanella pas rasé, lui qui est habituellement le parfait gentleman. Il a Ruby French (Katherine Justice, sensuelle comme de coutume) comme prisonnière, complice de Johnny Colton et son célèbre gang. Blessé, il est venu avec sa captive acheter des chevaux à Grainger. Ruby tient tête au virginien, le nargue et le méprise. Katherine Justice joue très juste, capable à la fois d’incarner des femmes au foyer (comme dans Hawaii Police d’état) et les garces. On peut regretter que l’épisode consacre autant de temps à une autre comédienne, Barbara Werle, qui incarne une chanteuse de saloon, Claire. Walker dès le début voit d’un mauvais œil la relation qui se développe entre sa prisonnière et le virginien. Elle justifie les actions de Colton par le fait qu’il ait été un fermier ruiné et que la vie lui a appris la devise : « Soit vous prenez aux autres, soit les autres prennent ce qu’on a ». On regrettera les scènes nocturnes, comme toujours pas très réussies dans la série qui gagne à la réalisation de beaux extérieurs. Ruby n’évolue pas au milieu d’une bande d’anges. On l’apprend lorsqu’un témoin raconte comment le propriétaire d’un bar a été pendu devant son établissement par la bande de Colton pour avoir voulu faire cesser du chahut. Puis les bandits ont mis la ville à feu et à sang. On voit le regard effaré de Ruby devant des gens qui enterrent les victimes. On sent Ruby écartelée entre cela et ses convictions nées de ce qu’elle a vécu. Le virginien semble tomber sous son charme, malgré les avertissements de Walker. Notre héros lui accorde des circonstances atténuantes, alors que Walker l’a condamnée. Le virginien, David Stutton, Ruby et Walker sont à la poursuite du gang. Buck Stargill (Joe Maross) le mène. Ils possèdent un chariot avec le précieux vaccin pour sauver le bétail de Shiloh. Un vaccin que Johnny Colton a volé. Dans un saloon d’une petite ville nommée Mésaventure, le virginien fait la connaissance de Claire. Elle le met sur la piste de Colton. Mésaventure est une ville sans loi. Claire fait du charme au virginien, mais il n’a pas le temps de batifoler. Peu après, il est surpris dans un entrepôt de Mésaventure où les habitants prennent fait et cause pour Colton et doit s’enfuir. Ruby a fait sa rédemption et ne veut plus de Johnny Colton, elle l’avoue au virginien. Elle réalise, sans doute un peu tard, que c’est un ignoble tueur. Katherine Justice n’a pas besoin de forcer son talent pour nous envoûter dans cette scène. Le virginien et Walker cernent la bande à Colton, Walker devant se conformer aux volontés de notre héros qui estime que le sang a assez coulé. Walker abat Buck Stargill et les masques tombent : Walker n’est rien d’autre que Johnny Colton en personne. Le téléspectateur est sidéré, ne l’ayant pas soupçonné une minute. En fait, en plus du vaccin, le chariot contenait 100 000 dollars en or. Pourquoi Ruby n’a-t-elle pas dénoncé Walker et révélé sa véritable identité ? La fin se termine en tragédie. Il est rarissime de voir le virginien pleurer. Si justice est faite, Ruby s’est rachetée avant que le destin la rejoigne. Katherine Justice et James Drury sont poignants et le spectateur pris aux tripes. On regrettera infiniment que cet opus soit resté inédit chez nous. Anecdotes :
Histoire de Jerry McNeely. Adaptation : Jerry McNeely et Alvin Sapinsley. Réalisation : Richard A. Colla. Résumé : Trampas reçoit un accueil hostile lorsqu'il tente de rendre visite à un vieil ami d’enfance, Jason Oaks, dans le Nebraska. Il finit par le rencontrer, avec cette-fois un accueil amical, mais blesse grièvement un homme qui tente de tirer sur Jason. Oaks est un ingénieur et homme d’affaires prospère marié à la belle Anne et impliqué dans la construction d’un barrage. Critique : Trampas a des amis d’enfance bien improbables, dont on se demande où il a pu les connaître. Les scénaristes depuis le début de la série lui donnent ainsi des tas anciens amis et amies qui sont chaque fois plus incroyables et imprévisibles. C’est le cas de l’ingénieur Jason Oaks (Burr DeBenning), mariée à la belle Anne (Susan Oliver). Les deux personnages sont tellement dissemblables que l’on n’imagine mal Oaks comme ami d’enfance de Trampas. Ici, on a fait croire à Oaks que l’homme qui se prétendait son ami était venu pour le tuer. Car l’ami d’enfance s’est aliéné un certain Lueders (Roy Jenson), que Trampas devra blesser pour sauver Oaks. Ce dernier tente de se justifier auprès de notre héros : Lueders serait un mari jaloux qui se serait fait des idées et pensait que son épouse le trompait. Son travail s’en est ressenti et Oaks a été obligé de le renvoyer. Mais Trampas ne croit pas à cette histoire. Les retrouvailles entre un vacher et un ingénieur sont assez peu crédibles. Ils viennent d’horizons différents. Jason Oaks a un régisseur, Hudson (Scott Brady) qui est hostile à Trampas sans que l’on sache pourquoi. On le devine quand Oaks propose à son ami la place de régisseur. Méfiant, Trampas ne donnera pas suite. Jason Oaks doit construire un barrage. En fait, c’est un escroc. Les investisseurs sont d’ailleurs sceptiques. Mais Jason veut construire son barrage envers et contre tous. Lors d’une discussion avec Anne, Trampas comprendra que ce n’est pas la première escroquerie de son mari, qu’ils ont dû du jour au lendemain fuir le Kansas car l’affaire a mal tourné. Lueders sur son lit de mort dit à Trampas qu’il n’a jamais été marié, et Oaks est donc un menteur invétéré. En fait, Jason Oaks demande des titres aux fermiers, les vole, leur promet un barrage qu’il n’a aucune intention ni possibilité de construire. Anne voudrait que Trampas change son mari, mais c’est une chose impossible. Trampas lui dira les choses en face. La production s’est éloignée du canevas de départ de la série, le western, et ici, on a du mal à rattacher à un genre précis l’intrigue. La belle et regrettée Susan Oliver, trop tôt disparue, incarne l’épouse désintéressée. Elle apprendra dans l’épilogue un secret à Trampas qu’elle voulait annoncer à son mari, lequel ne sera plus là pour l’entendre. Faute de fondations solides, le scénario ne nous convainc jamais, et l’épisode est un fiasco total. Le directeur de la photographie nous offre une image impeccable, les couleurs sont excellentes, mais il n’y a vraiment que cela de positif dans l’épisode. On s’ennuie ferme. Anecdotes :
Histoire de Jean Holloway. Adaptation : Jean Holloway et Joel Rogosin. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Le virginien vient au secours d’une jeune femme qui a fait une chute de cheval, Dulcie Beaumont. Comme elle reste inconsciente, il sollicite l’aide d’une patrouille de l’armée, mais le médecin est parti et n’est pas disponible. Dulcie semble sourde, muette, sans avoir aucune perception de ce qui se passe autour d’elle. Critique : Après la véritable purge que constituait l’épisode précédent, on ne peut qu’être agréablement surpris. L’épisode raconte l’histoire de Dulcie Beaumont (Judy Lang) à laquelle le virginien a porté secours après une chute de cheval et qui semble choquée et totalement amorphe. Le virginien l’a amenée dans la cabane de son ami Jingo (Paul Winchell) pour qu’elle se repose. Un mystérieux étranger semble être la solution du mystère, tandis que s’ébauche une romance entre la jeune femme et le virginien. En fait, la jeune femme a été victime d’un traumatisme et en a perdu l’esprit. L’étranger, Caine Ellis (John Smith) se révèle l’assassin de Wess, le fiancé de Dulcie. Elle a surpris Ellis en train de détrousser l’homme qu’elle aimait. Peu à peu, la mémoire lui revient. James Drury depuis le début de la série a fait d’énormes progrès comme comédien, et il parvient à nous faire croire à cette belle histoire romantique. Le rythme est cependant trop lent. Ce n’est pas vraiment justifié, et l’on aurait aimé quelques rebondissements plus consistants. L’épisode repose beaucoup sur les épaules de l’actrice Judy Lang. Elle joue à merveille les amnésiques. Mais il ne faudrait pas négliger la contribution du comédien Paul Winchell, excellent qui joue l’ami du virginien et apporte de l’épaisseur et l’humanité à un récit parfois un peu confus. Au bout de sept saisons, les scénaristes ont un peu exploré toutes les pistes, ici nous avons un mélange d’énigme policière et de romance. Il y a des temps morts, par exemple lorsque le virginien tente de distraire Judy avec l’écureuil apprivoisé de Jingo, et d’autres de tensions, mais trop brefs, telle la confrontation entre Judy et Caine Ellis qu’elle ne reconnaît pas. Bien entendu, le virginien fera justice, mais la fin a un peu un goût amer, avec une de ces promesses de se revoir dont on sait bien qu’elles ne se réaliseront pas. Le héros est condamné à rester un éternel célibataire. On peut reprocher à cet opus d’attendre qu’une heure soit passée et qu’il reste 14 minutes pour que la mémoire de Dulcie revienne, ce qui forcément réduit le temps disponible pour des explications rationnelles à tout ce que le téléspectateur attend. Le père de Dulcie (Bartlett Robinson) intervient bien trop tard dans le métrage et ses échanges avec le virginien laissent plus de questions en l’air que de réponses qui ne nous seront pas données. A ce titre, après avoir traîné en longueur, l’épisode a une fin assez bâclée. Un épisode moyen, qui se laisse regarder. Anecdotes :
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Saison 6 - Volume 3
Histoire de Gil Lasky et Abe Polsky. Adaptation : Don Tait. Réalisation : Tony Leader. Résumé : On demande à Grainger de prendre trois prisonniers en libération conditionnelle. Grainger a voulu complaire à un ami. Le virginien découvre vite que ces hommes sont incapables. Critique : Cet épisode aborde le thème de la réhabilitation de trois délinquants. Dès le début, le virginien s’oppose à Clay Grainger, il est sceptique sur cette expérience. Les trois hommes doivent cacher aux autres employés de Shiloh qui ils sont. Leur intégration, de fait, se passe mal. Dan Moss (Darwin Joston) sympathise avec Sara. Episode bavard, il ne se passe pas grand-chose. Trampas a des soupçons, et en fait part au virginien. Les libérés sur parole provoquent des troubles et ne sont pas convaincants pendant leur essai de deux mois. L’épisode est prévisible, l’un des trois hommes veut voler du bétail et se sauver au Canada. Le plus redoutable est Val Tussey (Anthony D.Call) qui prépare le vol de 200 bêtes. Le dernier, Ira Diller (Don Pedro Colley), se laisse influencer par Tussey. Le personnage le plus intéressant est Moss, qui aime les chevaux. C’est le plus récupérable des trois. Il est réticent à suivre Tussey et Diller. C’est le dernier épisode dans lequel apparaît Ryker (Clu Gulager), et la perte de ce comédien va être un coup dur pour la suite de la série. Ryker est préoccupé par la sortie d’un dangereux prisonnier, Kyle Spanner (James Griffith) et en fait part à Grainger. Il a peur que l’homme ne vienne à Medecine Bow, ce qui va évidemment être le cas. Trampas en voit des vertes et des pas mûres avec les nouvelles recrues de Shiloh. On peut reprocher à l’opus trop de scènes d’intérieurs, la plupart de l’action se déroulant au ranch. Le vol d’une montre provoque une rixe entre les trois condamnés en liberté conditionnelle et les employés du ranch. La présence d’un policier surveillant les prisonniers, Hoyt (Wesley Lau) accroit la tension. Il s’est fait passer pour un employé de Shiloh et surveille nos trois lascars. A Medecine Bow, on savoure les dernières scènes avec Ryker. Warden Keane (Paul Comi) meurt tragiquement, c’est l’homme qui avait demandé à Grainger de faire cette expérience, et tout risque être remis en question, d’autant que Hoyt fait tout pour cela. On peut regretter que pour ses adieux à la série, Clu Gulager hérite d’une histoire aussi peu passionnante. Tussey meurt piétiné par le bétail. Il se repend avant de passer l’arme à gauche. L’épisode sombre dans le mélo. On trouve des clichés comme la montre qui n’a pas été volée. Le happy end a un goût amer. L’épisode accuse quelques lenteurs. Trop de bons sentiments sont au rendez-vous. Anecdotes :
2. LA BANDIT AU GRAND COEUR Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : James Sheldon Résumé : Elizabeth Grainger trouve un jeune homme blessé sur les terres de Shiloh. Il est amené au ranch pour être soigné. Critique : Le téléspectateur reconnaît d’emblée la vedette de l’épisode, Pete Duel (1940-1971), le héros de la série Opération danger (Alias, Smith and Jones). Dans cet opus, on ne trouve ni le virginien, ni Trampas. Le jeune homme prétend s’appelait Thomas Baker, mais il s’agit en réalité de Jim Dewey, un hors la loi du Nebraska condamné à la pendaison. Deux figures familières des années 60 sont présentes : John Larch et Anthony Zerbe, des comédiens que l’on ne présente plus aux amateurs de séries. En Clay Grainger, John McIntire est toujours aussi peu convaincant. Il est pour cette saison un acteur de substitution après le décès de Charles Bickford. Il fait le minimum syndical. John Larch incarne un chasseur de primes, Ben Hicks. Comme d’habitude, ce comédien est à l’aise dans les rôles d’hommes impitoyables. Au travers des dialogues, on note une critique de la guerre de Sécession qui selon Dewey est responsable du fait que son père ait mal tourné (et lui par la même occasion). Curieusement, le bandit nous est présenté sous un jour plus flatteur que le chasseur de primes, mais cela est en partie dû à leurs interprètes. Quel que soit le rôle qu’il joue, John Larch a du mal à paraître sympathique. Lorsque Hicks au bar se renseigne sur la ferme de Shiloh, on lui parle des Grainger. Celui qui prend la série en cours ignore tout de notre bon vieux juge Garth/Lee J. Cobb qui manque cruellement. J’ai été étonné par la prestation de Sara Lane en Elizabeth, qui de loin domine la distribution. Pete Duel en fait trop dans le genre bandit au grand cœur. Il ne représente jamais la menace qu’il est sensé incarner. Anthony Zerbe incarne Jake Powell, un des complices de Dewey. Il est un tueur impitoyable, digne de la réputation de son chef. Ainsi, dans une scène, il abat froidement un fermier qui a eu le malheur de croiser la route de Dewey et d’avoir dit à Hicks que ce dernier était à Shiloh. Le téléspectateur comprend que Dewey est un homme dangereux, ce que Pete Duel a du mal à nous faire ressentir. Elizabeth prend la défense systématique du fuyard face à son oncle. Larch en Ben Hicks est antipathique à souhait, jusqu’à la caricature. En l’absence de Trampas, du virginien et d’un shérif dont Grainger n’arrête pas de parler mais qui brille par son absence, le personnage que joue Sara Lane devient celui qui a le plus de consistance. Elle n’en rajoute pas dans le rôle de la jeune fille naïve amoureuse du bandit. Lorsque Zerbe et Duel se retrouvent face à face, on a bien du mal à accepter que ce dernier incarne le chef de bande et domine le premier. Hicks en recrutant des hommes pour attaquer le ranch devient lui-même un fieffé hors la loi. Il kidnappe Stacey Grainger, le frère d’Elizabeth. Lorsque Pete Duel veut jouer les durs, on n’y croit pas une seconde. Dans la VF, on reconnaît la voix de Jean Topart doublant Anthony Zerbe. La fin est très conventionnelle. Dans la grange en feu, il faut sauver le cheval d’Elizabeth. C’est le bandit qui s’y colle. John Larch est sublime en grand perdant, même si son personnage aurait mérité de finir derrière les barreaux. Le générique de fin arrive trop brutalement à la 73e minute sans nous laisser le temps de voir une véritable épilogue. Anecdotes :
3. LE VENT DE L'ENFER Scénario : Barbara Merlin et Leonard Praskins. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Elizabeth, Stacey et Trampas sont pris dans une tempête de sable au retour d’une foire à Silver City. Ils se réfugient dans une ferme abandonnée où ils sont rejoints Critique : La première impression que donne cet épisode est mauvaise, tant il est difficile de ne pas voir les grossiers raccords entre les scènes de studio carton pâte et celles d’extérieurs lors de la tempête. La production a rogné sur le budget, ce qui faisait illusion peut-être en 1968 mais certainement pas aujourd’hui. On se prépare pour un huis clos bien bavard. Un couple arrive, pour se réfugier dans l’abri. Trampas reconnaît Van Oven et sa femme qui travaillait dans un cabaret comme entraîneuse. Pat Crowley alias Paule (Pearl en VO) dans une autre vie a rencontré Trampas et lui a joué un mauvais tour. Elle est devenue la respectable madame Angela Van Oven. En banquier, Ford Rainey peine à nous convaincre avec son interprétation approximative, il faut dire qu’on l’a tellement vu au fil des séries qu’on reconnaît le comédien immédiatement. Trampas et Stacey trouvent des pièces neuves cachées dans la ferme et pensent qu’elles sont à Van Oven. L’intrigue est mince et tout réside dans le jeu des comédiens, avec déjà l’handicap de Ford Rainey cité plus haut. Au bout d’une demi-heure, le téléspectateur se prend à regarder sa montre, ce qui est évidemment mauvais signe. Nous avons droit à des explications laborieuses et mélodramatiques de la part de Paule/Angela à Trampas, l’ancienne serveuse de cabaret prétend avoir changé de vie depuis trois ans. Trampas, rancunier, en veut à Paule pour avoir triché aux cartes jadis et lui avoir volé de l’argent ainsi. Un nouvel arrivant, Albert (Hobbie en VO) Simpson (Woodrow Parfray) vient annoncer que la banque a été cambriolée. Il est le comptable de Van Oven. Il manque 10 000 dollars en pièces d’or à la banque. Le doublage a trop francisé certains noms, ainsi le banquier Marcus Van Oven se voit prénommer d’un « Marcel » plutôt peu convaincant. De western, l’épisode se transforme en intrigue policière. Qui est le voleur, le banquier ou le comptable ? En pleine tempête, Stacey et Trampas doivent retrouver le taureau, Sam, qui s’est enfui et perdu. Le propriétaire de la ferme, Cal Dorsey (Kiel Martin) arrive sur ces entrefaites et les aide. L’intrigue est décousue, se construisant au fur et à mesure et partant dans toutes les directions. Cal Dorsey pour « meubler » pousse même la chansonnette avec sa guitare. A ce sujet, il n’était pas indispensable que les personnages réclament une deuxième chanson à Cal, dont la voix est assez pénible. Il faut beaucoup d’indulgence pour ne pas attribuer la note minimale à l’épisode. Quelques scènes sont savoureuses, par exemple lorsqu’une partie de poker est proposée et que Paule/Angela prétend ne rien connaître aux cartes. L’énigme policière est vite éventée quand le comptable, ayant récupérer les pièces, est tué par le taureau qui le charge. Les 10 000 dollars n’ont pas fini de faire couler le sang quand le chanteur se décide à filer avec le magot en menaçant les hôtes. Anecdotes :
4. LE CHEMIN TORTUEUX Histoire de Jerrold H. Ludwig. Adaptation : Robert Presnell Jr. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Kiley Cheever est humilié par son père, puis volé par un indien. La nièce de Grainger, Melissa Wainwright, arrive à Shiloh. Kiley vient chercher du travail à Shiloh. Kiley est un mythomane et n’arrête pas de raconter des fables à qui veut l’entendre pour être pris au sérieux. Critique : Le virginien est bien embarrassé, en l’absence de John Grainger, de devoir s’occuper de la nièce de ce dernier. On se prend de pitié pour Kiley Cheever (Kevin Coughlin), qui va de tracas en tracas. Il peine à être pris au sérieux. Mais lorsqu’il dit la vérité, par exemple le fait qu’il connaisse Trampas, il n’est pas, à tort, cru. Le personnage de la nièce est assez intéressant, entre naïveté et charme, Melissa est incarnée par la candide Ellen Moss dont c’est la toute première apparition. Kevin Coughlin est drôle un temps en vantard et mythomane, mais lasse vite. Aux Etats-Unis, ce comédien handicapé a marqué les esprits par une disparition tragique à l’âge de 30 ans. Kiley se révèle vite un boulet pour le virginien. Il fait mal son travail, quand il le fait. Il doit son emploi à Trampas. L’épisode se regarde sans déplaisir, mais sans parvenir à nous passionner. On suit le dur apprentissage de Kiley, qui est la risée de tous. Jusqu’au jour où il sauve la vie d’un ouvrier alcoolique que le virginien avait sommé de ne pas boire durant les heures de travail. On passe tout d’un coup à un ton grave après la légèreté des quarante premières minutes. Kiley devient un héros et conte fleurette à Melissa. Mais lorsqu’il veut jouer les Roméo et déclame les poèmes, il fait sourire. Pour sa première apparition à l’écran, Ellen Moss se débrouille fort bien, et l’on aurait aimé que cette actrice fasse carrière, alors qu’elle ne resta à Hollywood que neuf ans et s’est reconvertie comme psychothérapeute. Dommage pour le monde de l’audiovisuel. Confronté à ses fables, Kiley va ternir son image, après avoir sauvé l’employé. Je dois dire que sans les excès de l’auteur du script concernant le personnage de Kiley, devenant outrancier, j’aurais mis trois melons à l’épisode. La dernière partie mélodramatique avec la mort du père de Kiley et sa longue lettre convention est pesante. C’est regrettable. On termine l’épisode dans la mièvrerie et les bons sentiments. Un épisode qui aurait pu être bien meilleur sans certaines erreurs du scénariste et une mise en scène trop accentuée sur la guimauve. Anecdotes :
Scénario : Douglas Morrow. Réalisation : Leo Penn. Résumé : Stacey Grainger a une nouvelle petite amie. Avec elle, il a un accident de calèche et se retrouve avec le bras cassé. Critique : Le titre original Stacey centre sur le personnage principal de l’épisode, mais je lui préfère le titre français plus précis. Nous faisons connaissance de la petite amie de Stacey, Janie Buell (Lee Kroeger) et de la mère de cette dernière, incarnée par Barbara Wherle. Plus que dans dans un western, on se sent ici dans une ambiance familiale bon enfant. Et romantique. Le début est tout de même assez lent. Il ne se passe pas grand-chose une fois l’accident arrivé. Des moqueries de Trampas et de quelques autres qui le jalousent d’avoir droit à trois semaines de repos. Si Janie est candide, sa mère, une veuve, est plus calculatrice, elle aimerait bien voir sa fille faire un mariage avantageux avec le fils du ranch Shiloh. L’atmosphère devient tendue à la 23e minute. Le médecin pense à quelque chose de plus grave qu’une facture. Un nerf à l’épaule a été touché et il faut se résoudre à une opération qui en cas d’infection pourrait lui faire perdre le bras. On passe donc d’une ambiance familiale à une situation dramatique. Stacey va être confié aux soins d’un spécialiste, le docteur David Anders, car le médecin de famille, Spaulding est dépassé. L’opération ne peut lui garantir l’usage complet du bras qui est victime d’engourdissement. Le scénariste a peu chargé la mule, d’une simple fracture, on est maintenant passé au risque de la perte du bras en cas d’infection. La chose est présentée de façon peu plausible. Le réalisateur Leo Penn auteur du dernier Columbo première époque et du premier de la seconde est habituellement plus subtil. Cette histoire de nerfs ne bougeant pas qui risque atrophier le bras n’est pas convaincante. Don Quine nous montre un Stacey qui se laisse vite abattre. Au bout de quarante minutes, nous sommes suspendus aux communiqués de santé de Stacey. Janie n’est pas venue voir le jeune homme depuis son opération. Elizabeth doute des sentiments de la fiancée. L’intrigue est trop mince. Janie « cache sa joie » devant celui qu’elle considère déjà comme un infirme. Stacey en veut à la jeune femme de ne pas être venue le voir, et sans le savoir, rejoint les sentiments de sa sœur Elizabeth. A la 50e minute, elle s’effarouche lorsque Stacey lui demande de le masser comme le fait Elizabeth. Le torchon a brûlé entre les tourtereaux. Janie n’est pas à la hauteur et se révèle très égoïste. Et Stacey nous fait une déprime, qu’a repéré Clay Grainger. Clay décide de bousculer son neveu. La fin de l’épisode est languissante, et j’ai bien failli mettre la note minimale devant tant d’inertie. La comédie qui consiste à le mettre hors de lui est surfaite. La bagarre entre le virginien et Stacey qui remet tout en place est peu crédible. Les explications mièvres entre mère et fille Buell sont assez difficiles à supporter. Le final lors de la scène du bal avec le médecin, Trampas et Stacey relève un peu l’ensemble. Par contre, l’épisode se termine par un happy end raté entre Janie et Stacey, raison qui explique que l’on ne reverra plus la jeune fille dans la série. Un épisode vraiment très moyen. Anecdotes :
6. UN HOMME À TOUT FAIRE Scénario : Mel Tromé. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Ward Borden dispute aux Grainger une parcelle de terre. Il s’agit d’un terrain en commun dont la possession ne posait pas problème jusqu’ici. Mais le fils Borden, Ward, en compagnie d’un certain Roy Havens, agresse Trampas qui ne doit la vie sauve qu’à un nommé Jim. Critique : Le chanteur Mel Tormé incarne Jim, l’homme qui a sauvé Trampas des Borden. Ward Borden (Tom Simcox) fait pression auprès de son père Arnold (William Bramley) pour qu’il s’empare de la parcelle. Il lui dit que la justice donnera raison à John Grainger qui est riche. Tout se passe comme si le ranch Shiloh avait toujours appartenu à ce dernier, il n’est jamais fait allusion au juge Garth. Un procès de voisinage va avoir lieu dans une semaine. Le virginien vient jouer les ambassadeurs. Les Borden accusent notre héros d’avoir engagé un tueur à gages milicien. Trampas a offert un emploi à Jim. Or, le virginien révèle à son ami que les Borden disent qu’il s’agit de Ned Mullins de Virginia City. Il faut avouer que Mel Tormé ne fait guère impression en célèbre tueur à gages Ned Mullins. Sa carrure, son âge, son physique ne se prêtent pas au rôle. Sara Grainger et Ward Borden ont des projets ensemble. Ils sont amoureux. Le litige sur la parcelle les sépare. Couple mal assorti, le comédien Tom Simcox n’a pas trop la tête du fiancé que l’on imagine à Sara. Malgré ces imperfections, nous avons un scénario solide, ce qui n’était pas le cas du précédent opus. Tous les ingrédients du western sont au rendez-vous. Bagarres, poursuites, luttes pour un terrain. Le shérif Mark Abbott (Ross Elliott) a repris du service et l’on regrette bien le départ d’Emmett Ryker. Il vient demander des comptes au virginien au sujet du tueur à gages, Ned Mullins. Mais en voyant Jim, petit homme frêle, il n’y croit pas. Mel Tormé joue son personnage tout en finesse et subtilité, feignant d’être un agneau. Trampas et Jim se lient d’amitié et le cowboy lui parle de ses aventures passées, notamment de ses amours déçues. Le ton est bon enfant et à la plaisanterie. Il cherche à percer le secret de l’identité de Jim. Ward apprend dans un saloon que Ned Mullins a été pendu il y a un mois. Son orgueil l’a fait rompre avec Elizabeth car il ne veut pas être l’obligé des Grainger. Ward complote pour causer des ennuis à Shiloh, et va se plaindre au shérif : feu dans une grange, clôture sectionnée et vaches mortes dans une mare. Or c’est Ward qui a tout manigancé lui-même. Ward et Roy Havens (Paul Mantee) paradent en ville et mettent la population de Medecine Bow de leur côté. Roy attaque Jim qui ne se défend pas. Il ne doit la vie sauve qu’à Trampas et au shérif Abbott. Les Borden perdent leur procès. Roy est tué et Jim révèle être Ned Mullins. Il met en évidence la culpabilité de Ward dans le meurtre de Roy. Ce coup de théâtre est le dernier acte de la tragédie. Le père de Ward se montre compréhensif après la mort de son fils tué par Jim/Ned en état de légitime défense. Une partie n’est pas convaincante dans l’épisode, l’amour d’Elizabeth pour Ward. Quant au tueur à gages à l’air bien innocent, au grand dépit de Trampas, il reprend son chemin, le bras blessé par le shérif Abbott. Un excellent épisode. Excellente interprétation de Mel Tormé. Anecdotes :
Scénario : Richard Carr. Réalisation : Darrell Hallenbeck. Résumé : Le shérif Dan Porter quitte son poste à Mason City pour suivre sa femme à Medecine Bow. Il se fait engager à Shiloh pour devenir éleveur et commencer une nouvelle vie. Critique : L’épisode commence par une rixe dans un bar où deux hommes font les malins en tirant sur les bouteilles. Ils sont arrêtés par le shérif Dan Porter (Kenneth Tobey), qui a été délaissé par son adjoint Frank (Steve Carlson), qui préfère faire le joli cœur sans porter d’armes. Wesley Manning (Ben Murphy) se fait engager à Shiloh en même temps que Porter arrivé à Medecine Bow après avoir reçu un mystérieux télégramme. Trampas reconnaît immédiatement Porter. Trampas lui voue une rancune tenace. Il a été emprisonné par Porter après avoir été se plaindre d’avoir été floué à un jeu de cartes. En l’obligeant à travailler durement, Trampas, que l’on n’avait pas connu si sadique, trouve une forme de revanche. Cela ne lui suffit pas et lors d’une sortie en ville, Trampas et Porter se bagarrent. Le virginien y met un terme. A Medecine Bow, le shérif ou ex-shérif a retrouvé sa femme Emily (Monica Lewis). Cette femme est malheureuse car son mari est shérif et elle le quitte, ayant rejoint sa sœur. Pour renouer avec Emily, Porter apprend le métier de fermier à Shiloh. On se serait passés d’une longue scène d’explications entre Emily et Dan Porter. Au bout de dix ans de mariage, elle ne s’est pas faite à la dangerosité du métier de son mari. Elle vit dans la peur. Ce qui paraît invraisemblable dans cette intrigue est le fait qu’un homme abandonne après tant d’années son métier de shérif simplement par amour. Comme il le fait remarquer à son épouse, elle savait qui elle épousait. Autre invraisemblance : Monica Lewis (1922-2015) avait 46 ans en 1968, elle fait d’ailleurs son âge, et interprète une femme avec laquelle son mari envisage de « fonder une famille ». Kenneth Tobey avait 51 ans et on l’imagine mal s’improvisant père d’une famille nombreuse. Le virginien et ses hommes doivent se rendre à Mason City, mais l’eau sur le chemin est polluée. Le shérif Porter dit avoir été shérif à Mason City durant huit ans, mais l’on ignore s’il a exercé ailleurs. Il va y retourner en tant que simple vacher avec Trampas et le virginien. Porter confesse à Trampas qu’il n’aime pas tuer, et n’aurait pas dû faire ce travail. Il a tué un jeune armé d’une carabine. Mais s’il avait si peu de dispositions pour cette fonction, pourquoi Porter l’a-t-il exercée tant d’années ? L’épisode est parfois trop bavard, on redit des choses que le téléspectateur sait déjà. Les affaires que le virginien fait pour le compte de Shiloh à Mason City ne sont pas du goût de tout le monde, notamment des concurrents de ceux avec lesquels Grainger ne vend pas son bétail, dont un certain Tasker. Frank, le successeur et ancien adjoint de Porter, est tué. Ce dernier on le comprend tout de suite va vouloir redevenir shérif au risque de perdre sa femme. En effet, Mason City devient une ville sans shérif et Porter remet l’étoile à sa chemise. Il arrête l’assassin Barney (John Breen), le chef vacher de Tasker (Lawrence Dane). Ce dernier jure de se venger. En attendant, Barney (Barfly en VO) risque la pendaison. L’épisode accumule trop de retournements de situations et de contorsions du script qui rendent l’ensemble peu crédible. Trampas tente de plaider la cause de Porter auprès d’Emily. Il lui fait la leçon on se demande au nom de quel droit. On en vient à détester cette femme égoïste qui ne pense qu’à elle et pas aux déchirements auxquels est soumis son mari. Le virginien et Trampas décident de prêter main forte à Porter contre Tasker et ses hommes. Lawrence Dane en méchant rappelle parfois Henry Silva. L’acteur joue merveilleusement bien les ordures. Son personnage aura le destin qu’il mérite. Le happy end final est assez tiré par les cheveux, on peut dire qu’Emily ne sait pas ce qu’elle veut. Monica Lewis a du talent pour nous faire croire à son personnage. Notons que la fin arrive trop brutalement, sans un épilogue que l’on aurait souhaité pour mieux conclure cette histoire assez tortueuse. Anecdotes :
Scénario : Reuben Bercovich. Réalisation : Joel Rogosin. Résumé : Le virginien et Trampas trouvent les restes d’une vache dévorée par un puma. En faisant des recherches, Trampas rencontre un jeune vagabond de quinze ans, Seth. Il lui prête un poney et lui donne des provisions. Critique : On parle de cougar dans le titre français, mais il s’agit d’un puma. La vraie vedette de l’épisode est un adolescent, Seth (Michael Burns), et l’on pense que le titre original est bien plus approprié que le français. La chasse au puma s’arrête vite lorsque Trampas le tue. Or, nous n’en sommes qu’à la 31e minute sur 73. On pense que ce n’est qu’un répit, qu’un puma va prendre le relais, en se fiant au titre français, mais durant tout l’épisode, il n’est plus jamais question d’attaque de fauve, et dans ces conditions, il aurait convenu de garder le titre original. Le shérif Mark Abbott reçoit un télégramme provenant de la ville de Horlins d’un oncle qui réclame qu’on lui rende son neveu, Seth. Trampas trouve la démarche étrange, d’autant que Seth n’en a pas parlé. Le fameux oncle est recherché par la police, de même qu’un comparse, Cally (Richard LePore), et l’oncle semble bien être un imposteur. En fait, le téléspectateur est dans la confidence, puisque l’on assiste à des scènes avec l’oncle qui veut récupérer son neveu, et parle de l’attaque d’une banque à Platt City. L’oncle Judd Hadlock (Kevin Hagen) prétend que le père de Seth est mort. Le jeune homme le savait malade mais ignorait sa mort. Il n’aime pas son oncle et souhaite rester à Shiloh. Le virginien estime que le ranch n’est pas un refuge pour enfants abandonnés. Judd dit à Trampas qu’il ne veut pas retourner chez son oncle. Si le scénario est bon, on ne peut en dire autant des décors. Tout semble tourné en studios, c’est évident lors des scènes d’extérieur la nuit, ce qui donne un coup de vieux à l’ensemble. Il est regrettable que NBC et Universal aient choisi de tourner à l’économie. Trop rapidement, le shérif Abbott et Trampas apprennent que Hadlock et le père de Seth (qui a été tué) ont dévalisé une banque. Il aurait fallu faire durer le suspense. En dévoilant toute l’intrigue, il ne reste pas grand-chose pour surprendre le téléspectateur. Judd Hadlock a été suspecté et relâché par manque de preuves pour l’attaque de la banque à Platt City. En tout cas, celui qui veut assister à une chasse au grand fauve (puma ou cougar) en sera pour ses frais. Preuve que le titre français est inapproprié. La fin est assez terne, Hadlock révélant rapidement sa vraie nature et menaçant nos héros. En fait, l’épisode se concentre sur autre chose, la volonté de Trampas envers le virginien de donner sa chance comme employé de Shiloh à Seth. Trampas se reconnaît dans le jeune homme lorsqu’il se rappelle sa propre adolescence. On entre alors dans le registre de la série familiale, quittant l’atmosphère western. Anecdotes :
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Saison 6 - Volume 2
Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Trampas est suspecté du meurtre d’un homme qui refusait de vendre une maison pour un hôpital. Il a vu s’enfuir un médecin, le docteur Baldwin, mais peu avant s’est blessé en manipulant sa charrue. Aux yeux de Ryker, il devient suspect. Critique : Cet épisode s’éloigne du genre western et aurait pu s’intégrer dans le cadre d’une série policière. On y retrouve la belle Joanna Moore dans le rôle de Carol Fisk. Elle travaille pour le docteur Baldwin (Malachi Throne de Opération vol). Carol est poursuivie par les assiduités de Walter Verig et pour la protéger, Trampas est amener à se battre avec l’homme. Carol est amoureuse du docteur Baldwin. La victime Walter Verig (Harry Landers) était peu sympathique. Mais le docteur Baldwin qui laisse accuser Trampas encore moins. Il est pourtant son seul alibi. Ce qui surprend dans l’intrigue, c’est le peu de sympathie que Ryker montre envers Trampas. Du moins au début, car il finit par montrer de la compassion envers notre héros et mène son enquête. Il vérifie notamment l’alibi de la charrue qui a causé la blessure. Une fois de plus, Clu Gulager en Ryker est le meilleur comédien de l’épisode et domine la distribution. Pete Verig (Paul Carr) le frère de la victime persuade Ryker que l’assassin est le médecin. Son attitude peut surprendre, mais il n’aimait pas son frère et connaissait ses défauts. L’épisode s’attarde sur l’enquête minutieuse de Ryker, qui outre le médecin soupçonne Carol. Sans l’interprétation de Clu Gulager, l’intrigue pourrait nous paraître terne et interminable. Hélas, c’est l’une de ses dernières apparitions, il ne reviendra que trois fois dans la série avant de rendre son tablier. Et après le départ de Lee J. Cobb, on peut dire que c’est un coup dur pour Le Virginien. William Windom en avocat du docteur Baldwin est convaincant, mais Malachi Throne lâche et odieux surjoue son personnage, en en faisant un coupable trop évident. James Drury apparaît tard dans l’épisode. On croit qu’ensuite que l’épisode va s’acheminer vers une affaire de procès dont raffolent les américains, mais il n’en sera rien. Le docteur apparaît comme un bourgeois intouchable que même le juge protège, mais est obligé de mettre en prison. Trois suspects se démarquent : le médecin, Carol (ancienne maîtresse de la victime, et éprise du docteur) et le frère. La population se range du côté du médecin, en particulier son épouse, Harriett (Mary Carver), femme acariâtre et délaissée. Doug McClure joue un Trampas trop nonchalant alors qu’il risque sa peau dans la première partie de l’épisode avant l’inculpation du médecin. Il devient évident que le médecin cache le vrai coupable, mais qui ? Les notables font pression avec l’aide de l’avocat pour que Trampas retire son témoignage contre Baldwin. C’est alors Trampas qui se colle à l’enquête en allant interroger Carol. Elle était serveuse dans un bar et Baldwin en a fait une infirmière. Mais en paraissant saoul, Trampas revient dans le groupe des suspects, il tire même contre Ryker et se retrouve en prison. Trampas était comme fou. Or, il a été drogué. Passionnant au début, l’épisode se traîne un peu en longueur ensuite. On veut empêcher Trampas de témoigner et le discréditer. Comme la manigance ne fonctionne pas, il est enlevé et roué de coups par des hommes cagoulés. Le docteur Baldwin malgré le soutien des notables est en mauvaise posture. Ryker a compris qu’il couvre quelqu’un. Le twist final nous livre un coupable auquel on ne s’attendait pas et qui ne figurait pas dans la liste des suspects. Cette fin est un peu tirée par les cheveux : le vrai coupable a eu peur et a tué en se défendant. J’ai mis trois melons à l’épisode malgré la fin invraisemblable, car on passe un excellent moment sans jamais vraiment s’ennuyer. On passe sur les quelques longueurs auxquelles j’ai fait allusion. Et puis la grande astuce de l’épisode est de nous livrer un coupable auquel le plus fin limier des téléspectateurs n’a pas songé une seonde. Anecdotes :
2. LA TERRE QUI TUE Histoire de Joy Dexter. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Le Virginien rend un homme qu'il a tué à son père estropié. Après avoir aidé à enterrer le corps, l'homme fait une crise cardiaque. Il demande au Virginien d'essayer de ramener sa fille du Shoshone pour hériter de sa ferme. Critique : J’ai été surpris, James Drury joue mieux que d’habitude, je veux dire que son jeu de comédien est nettement en progression par rapport à ses qualités athlétiques. Ici, le virginien est compris par le père, mais pas du frère qui est fou de rage et veut tuer notre héros. Le père mourant, Asa Keogh (Jay C. Flippen) demande au virginien de retrouver sa fille, jadis enlevée par les indiens et devenue une squaw, Sarah Keogh (Collin Wilcox). Elle a été mariée de force avec un indien. Elle avait peur d’être montrée du doigt, à présent elle est veuve. Elle a un fils. La terre contient du minerai d’argent, convoité par beaucoup, Arnold Page (Noah Keen) et l’homme qui a tout découvert, un chimiste nommé Dow (John Harmon) . Sarah est mal accueillie en ville, mais le virginien lui fait remarquer que les indiens n’ont pas été de leur côté accueillants. Le vieil Asa est en sursis, son cœur étant usé. On ne nous épargne pas quelques clichés comme la femme blanche devenue indienne mal reçue de retour par la population. Beaucoup de scènes sont des dialogues entre le virginien et Sarah, avec l’omniprésence de son fils métis, John Harmon est machiavélique en chimiste véreux qui a menti au virginien en lui disant que le minéral n’a aucune valeur. Sarah n’est pas vénale et décide de rentrer chez elle alors que le virginien la laisse libre de retourner chez les indiens. Les retrouvailles père et fille constituent le point faible de l’épisode : on sombre dans le mélodrame. Les scènes entre le virginien et le fils de Sarah sont bien agencées, mais le jeune enfant acteur n’a pas l’air d’un métis. La subtilité de l’intrigue aurait pu être un obstacle pour James Drury, doué pour les scènes d’action, il s’en tire avec les honneurs. Asa meurt, le virginien décide de prolonger son séjour, Arnold Page vient voir Sarah pour lui faire part de l’intention de Harmon d’acheter les terres du père. Il veut profiter de son ignorance. Dobie Keogh (Byron Mabe) est le frère de Sarah, et il est venu pour tuer le virginien. Dobie est devenu un hors la loi. Harmon révèle à Dobie qu’il y a un héritage et qu’il ne doit pas le laisser passer. Harmon incite Dobie à vendre. Le virginien hérite des terres. Il se heurte à l’hostilité de Sarah que son frère a persuadé de vendre. Collin Wilcox a du mal à nous faire croire qu’elle incarne une indienne. Elle parle (en VF) de façon assez caricaturale. La scène du jugement où le virginien doit faire preuve qu’il y a eu un testament en sa faveur à égalité avec Sarah est assez longue et fastidieuse. L’épisode s’il n’avait pas une intrigue bien construite n’aurait qu’un melon pour la réalisation. Dobie comprend que Harmon et Page le dupent. On peut dresser le constat que cet épisode manque d’action. Il faut attendre 1h sur 1h15 pour que l’on sorte le spectateur de sa torpeur. Le virginien devra la vie sauve au gamin métis, habile à la carabine. Ce n’est pas un grand cru. Drury ne s’en tire pas mal, mais cela ne suffit pas pour nous passionner. Anecdotes :
3. LE TIREUR D’ÉLITE Scénario : John Dunkel. Réalisation : Robert L. Friend Résumé : Trampas et deux hommes de Shiloh livrent du bétail à un poste éloigné de l’armée. Ils doivent percevoir leur argent dans une banque à Triste. Un mexicain leur a prédit avec des cartes qu’un malheur planait sur eux : un homme va mourir. Trampas retrouve un viel ami, Knight, qui veut le tuer ! Critique : Trampas se trouve confronté à une banque calamiteuse, dont le propriétaire est en déplacement. Il retrouve un ami pas vu depuis dix ans, Lee Knight (Robert Lansing). Ce dernier est menaçant et ne tarde pas à tuer l’un des deux compagnons de Trampas. Robert Lansing en Knight ne donne pas envie de plaisanter. Il veut absolument défier en duel Trampas et ne veut pas admettre qu’en dix ans, il a changé de vie. Le shérif se révèle un pleutre. Chevalier (Knight) se révèle une espèce de dangereux fou qui tue tous les hommes qu’il provoque. La menace qui plane sur tout l’épisode constitué par Chevalier est un argument qui aurait pu paraître répétitif ou absurde si Robert Lansing ne lui donnait pas corps. Trampas recueille les confidences de l’épouse de Chevalier, Mavis que la VF a transformé en « Monique » (Sharon Farell), qui lui conseille de déguerpir. Elle voudrait à la fois être libéré de son époux dément, mais ne souhaite pas la mort de Trampas. Au fil des heures, la situation évolue. Monique trouve son existence minable, elle est serveuse et demande à Trampas de l’enlever ! Elle est bigrement séduisante. Malgré un scénario assez bancal, l’épisode est sauvé par l’interprétation de Sharon Farell et de Robert Lansing. Elle envisage même un temps qu’ils s’enfuient avec l’argent du bétail, 1500 dollars. En regardant le film, on suppose une issue tragique. Chevalier assomme Burt, le compagnon survivant de Trampas, on se demande où il veut en venir. En fait, Trampas est tombé dans un piège, tout était combiné d’avance et le but du couple était de voler l’argent. Le duel final entre Chevalier et Trampas ne permet pas de douter de l’issue du combat, car on se doute que Doug McClure figure dans les autres épisodes. C’est parfois tiré par les cheveux, mais on passe un agréable moment. Si au début de l’épisode, le premier compagnon de Trampas, Morgan (Steve Raines) y laisse sa peau, le second, Burt (Burt Douglas) s’en tirera blessé mais vivant. Beaucoup de suspense, un script rempli de faux-semblants, une Sharon Farell qui ne manque pas de charme, une histoire en huis clos dans la petite ville de Triste qui n’a pas volé son nom, on passe un bon moment, que demander de plus ? Anecdotes : Sharon Farell (1940-) a joué dans Œil pour œil, Arcade, La nuit de la comète. Dans la VF, le personnage de Lee Knight s’appelle Louis Chevalier. 4. EN TOUTE JUSTICE Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Don McDougall Résumé : Le virginien se fait voler son cheval et son arme par un homme qui fait trembler la ville. Pour neutraliser cet homme, il va se faire aider par un ami dont la fille a été blessée. Critique : Situation paradoxale dans cette histoire qui se déroule au moment de l’année, le seul, où le ranch Shiloh fait « relâche », et où il y a une pause dans le travail. Pourtant, ce ne sera pas un moment de tout repos pour le virginien, face à Tom Conlan (Peter Brown), le voleur. On retrouve avec plaisir en médecin cette vieille baderne de Vaughn Taylor (La guerre des cerveaux, le pilote des Envahisseurs). Le virginien retrouve une ancienne fiancée, Ellen (Susan Oliver), désormais marié au télégraphiste John Cooper (John Lupton). L’épisode prend un tour dramatique avec la blessure de la petite Kathy (Eve Plumb), la fille du couple. Le virginien est venu reprendre son bien, mais les habitants de la ville « Les trois fourches » sont bien obligés de constater qu’ils ont trop supporté, depuis des années, la bande de Tom Conlan. Ellen avoue au virginien qu’elle a flirté avec le bandit après qu’ils se soient séparés. Elle s’est rangée en épousant John. En plus des habitants, Ellen crie vengeance et veut que Tom Conlan paie. Le virginien demande à Ainsworth (Bert Freed), le shérif, d’être nommé shérif adjoint et il va faire le sale travail. L’épisode est palpitant d’un bout à l’autre, et James Drury a fait d’énormes progrès de comédien. On regrette que pour cette série, la production nous montre parfois des décors de studio qui ne passent plus auprès du téléspectateur d’aujourd’hui, ne font plus illusion. Ces économies de bout de chandelle heureusement ne gâchent pas le suspense. Les deux truands, Tom Conlan et son acolyte Cal Mason (James Gammon) sont ardemment recherchés. La mère de Tom, Margaret (Virginia Christine) ouvre enfin les yeux sur la nature criminelle de son fils qui depuis le début persistait à lui dire qu’il avait acheté le cheval au virginien. Mason est vite arrêté, mais Tom Conlan est plus difficile à capturer. Ellen devient fière de son mari John qui participe avec le shérif et le virginien à la chasse au bandit. On atteint ici le niveau le plus élevé que la série peut nous offrir, une bonne intrigue western pleine de tension, crédible. Le thème de la lâcheté d’une ville qui se reprend en mains à été souvent abordé dans le cadre du western. Il ne faut donc pas trop chercher l’originalité. Aux côtés du virginien, le mari d’Ellen fait preuve d’un réel courage. Tandis qu’Ainsworth est prêt à libérer Mason et à ne plus inquiéter Conlan, faisant preuve de lâcheté. Le spectateur en haleine se demande comment tout cela va se terminer. L’épisode rappelle parfois Le train sifflera trois fois. L’affrontement final entre le virginien aidé de deux hommes contre toute la bande de Conlan mérite d’être vu. Tout semble compromis quand le virginien est blessé. Ellen révèle alors à son mari que le père de Kathy est Tom Conlan. Ivre de jalousie, John Cooper tente d’arrêter Conlan et Mason (entre temps libéré). Heureusement, le virginien veille. De même que la mère de Tom. Alors que l’on craignait une tragédie, on a droit à un happy end. Le couple Ellen-John est radieux. Margaret comprend que son fils a failli tuer sa petite fille ! Anecdotes :
5. LE TROUPEAU VOLÉ Histoire de W.R. Burnett et Sy Salkowitz. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Le Virginien emmène son troupeau dans une ville située à la frontière avec le Canada, mais la banque se fait voler, rendant sa traite bancaire sans valeur. Il suit les voleurs au Canada pour récupérer les 100 000 $, mais ils travaillent pour l'acheteur du troupeau. Critique : L’épisode est assez traditionnel, dans l’esprit de la série. Le virginien fait une transaction de bœufs de l’élevage de John Grainger de Shiloh. Cet épisode fut diffusé aux USA le 27 décembre 1967, alors que le comédien qui incarne Grainger, Charles Bickford, était mort depuis le 9 novembre. Curieux que la production n’ait pas songé à le remplacer par un autre personnage, car par la force des choses, celui que nous voyons diriger Shiloh est Clay Grainger (John Mc Intire). La banque étant attaquée, la traite de paiement du troupeau n’a plus de valeur, et le virginien rencontre sur place peu de compréhension, il se lance donc à la poursuite des voleurs qui sont passés au Canada. Juste avant, il fait la connaissance de la charmante Marianne (Barbara Bouchet), seule à compatir à ses problèmes. Le troupeau est acheté par Winthrop (joué par un Leslie Nielsen première manière). S’il nous faisait rire à la fin de sa carrière, il incarne ici un homme redoutable et cruel. C’est un faux jeton. Et un ennemi terrible pour le virginien. Il est tout en courtoisie et politesses ironiques face à l’homme qui a été volé. En fait, Winthrop est le chef de la bande de voleurs. Ce que le téléspectateur avait deviné dès le début. Dans la ville où il prend une chambre d’hôtel (qui appartient à Winthrop ainsi que toute la ville). Le virginien doit donc mener son enquête en terrain hostile. Ce type de situation a déjà été abordé plusieurs fois dans la série. Nielsen constitue un méchant haut en couleurs, menaçant mais gentleman et on peut largement préférer cette partie de sa carrière à ses films comiques ensuite. Le virginien affiche une sérénité qui avouons-le est peu crédible pour un homme seul en territoire ennemi. Très vite, Winthrop abat ses cartes et se montre menaçant. Gloria (Kipp Hamilton), petite amie de Winthrop tente de piéger le virginien. Pas un moment, dans cette ville où règne la loi de la jungle, une seule personne ne nie que le patron des lieux soit un voleur. On retrouve ensuite avec un immense plaisir Ryker/Clu Gulager à Shiloh. Il vient prévenir Grainger de ce qui se passe. Ryker a reçu deux télégrammes suspects. Le virginien décide de monter un plan pour duper son ennemi. Il se fait passer pour un homme corrompu, ceci grâce à 4000 dollars qu’il a demandé par télégramme à Grainger. Puis, il tente de faire chanter un homme de Winthrop qui tourne autour de Gloria, le comptable Clete (Willard Sage) . L’épisode nous donne idée de la valeur de l’argent à cette époque, ainsi Ryker dit à Grainger que le virginien n’a jamais possédé que 123 dollars sur son compte en banque, lorsqu’il demande les 4000 dollars. L’épisode alterne les scènes au Canada et celles à Shiloh. Il est un peu dommage que pour l’un de ses derniers épisodes, Emmett Ryker/Clu Gulager voit ses scènes limitées. En terre ennemie, le virginien fait sa justice, retrouve deux voleurs qui le suivaient. Il monte une comédie en faisant passer Marianne pour sa fiancée à laquelle il donne le nom de Françoise Giret. Elle accepte de jouer la comédie pour lui, il ne la laisse pas indifférente. Marianne vient jouer du piano chez Winthrop. Et y semer, selon le plan du virginien, la zizanie. Ce dernier a compris qu’il ne triompherait de son ennemi que par la ruse. On se croit parfois dans une intrigue de Mission Impossible. Pourtant, Winthrop n’est pas dupe. Le virginien mène là un jeu bien dangereux. Il essaie de semer le trouble chez Gloria en lui faisant croire que Marianne va lui prendre sa place. Il propose à Gloria un marché pour qu’elle l’aide à récupérer son argent. Mais le virginien n’avait pas prévu que Marianne voudrait prendre la place de Gloria et rester auprès de son riche ennemi. Le virginien réussit à troubler le comptable Clete et à récupérer son argent au moment où l’homme allait le tuer. Il fait endosser le vol de 100 000 dollars à Clete et Gloria. Le twist final, qui permet à notre héros de s’en sortir, est plutôt inattendu. La scène finale entre Barbara Bouchet et Leslie Nielsen ne manque pas de piquant. Anecdotes :
6. LA FIÈVRE Scénario : James Menzies. Réalisation : E. Darrell Hallenbeck. Résumé : Trampas, puis Holly et Elizabeth, se heurtent à un caporal, traversant la terre de Shiloh, transportant un prisonnier qui semble avoir la scarlatine. Quand il s'échappe, ils s'inquiètent de savoir qui pourrait être infecté par la maladie Critique : On retrouve dans cet épisode deux hommes obstinés : le caporal Smooth (Albert Salmi) et le soldat Kanin (Michael Constantine). Ils transportent un prisonnier atteint de scarlatine, Veda (Tim McIntire). Elizabeth Grainger (Sara Lane) est prise en otage. Le prisonnier a réussi à lui serrer le cou depuis son fourgon cellulaire. Sa tante Holly (Jeanette Nolan) doit aider l’homme à s’enfuir. Dès le début, j’ai compris que l’épisode était raté. Faute à un scénario difficile à sauver, et une interprétation qui n’est pas convaincante. Cette histoire de contamination est vite ennuyeuse. Albert Salmi et Michael Constantine monopolisent trop l’écran. Ils volent la vedette à Trampas/Doug McClure. Lorsque les épisodes de la série sont ratés, ils ne le sont pas à moitié. On comprend que l’opus a été fait pour fournir une saison complète à NBC. Non seulement le scénario est creux, mais aucun comédien ne vient le sauver. Les 73 minutes nous paraissent longues. L’épisode est ponctué de flash-backs de la jeunesse de Trampas et du drame qu’il a vécu. Sara Lane n’est jamais convaincante, John McIntire n’a aucun charisme. Ils peinent à nous faire croire à l’aspect dramatique de la situation. La poursuite pour retrouver le fuyard contaminé Veda est interminable. Trampas réussit à capturer l’homme. Tim McIntire en Veda semble le plus doué des comédiens de l’épisode. Il donne de l’épaisseur à son personnage. On se prend à s’apitoyer pour cet homme malgré ce qu’il a fait à Elizabeth qu’il a manqué de garroter. Veda dresse un réquisitoire contre l’armée. Il n’a aucune confiance en la justice. Les fermiers eux sont prêts à tuer Veda comme une bête. On y apprend l’absence du shérif Ryker occupé ailleurs et c’est bien dommage car il aurait donné quelque intérêt à l’épisode. Je trouve que l’épisode néglige trop les protagonistes habituels de la série pour laisser la place à l’affrontement entre les soldats et le prisonnier évadé. La dernière partie est consacrée à Veda qui prend en otage tous les résidents de la maison de Grainger. Cela ne sauve guère l’épisode de l’ennui. Trampas nous offre une victoire sans panache et bien peu crédible. Le happy end concerne surtout le caporal et le soldat, dont on avoue que l’on se désintéresse assez du sort. Anecdotes :
Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Clay Grainger tente d’éviter la guerre entre les paysans et les éleveurs, les premiers ne voulant plus laisser passer le bétail. Jed un vieil ami de Trampas que ce dernier retrouve par hasard a été engagé par un certain Tallman, un éleveur, pour tuer Grainger. Critique : Erreur de casting : le regretté et excellent Steve Inhat, qui fait très mûr, n’est pas un bon choix pour être vraisemblable en Jed Matthews vieil ami que Trampas n’a pas vu depuis dix ans. L’épisode montre les tensions entre éleveurs et colons. Tom Tallman (Walter Coy) est décidé à employer les grands moyens. Au bout de six ans, les scénaristes sont obligés de reprendre des thèmes déjà abordés. Notons que Clu Gulager fait encore une apparition en shérif Ryker. Les scènes où Inhat et McClure sont réunies sont cruelles pour ce dernier, car Inhat était un excellent acteur, au jeu nettement supérieur à McClure. Dans cette histoire, Jed se fait engager, sur l’ordre de Tallman, par le ranch Shiloh, ce qui lui met dans une situation inconfortable. On se prend à trouver l’opus trop bavard, avec des confidences et souvenirs faites par Jed à Trampas qui s’éternisent un peu. Le téléspectateur s’interroge sur la nature de Jed qui a dit devant Tallman n’avoir pas d’amis, or avec Trampas il semble se comporter sincèrement. Jed fait la connaissance d’Abby Keefer (Brenda Scott) et en tombe amoureux. Elle vit avec son frère Ron. Il tente de la persuader de partir avant que la guerre éclate. Les Keefer sont des paysans. Tallman fait brûler la grange des Keefer et Grainger se propose de la lui reconstruire. Cette violence entre colons et éleveurs est absurde. L’épisode comporte trop de bons sentiments façon La petite maison dans la prairie avec un côté moraliste plutôt naïf. Les hommes de Shiloh se mettent dans le camp des colons contre Tallman, avec l’aide du shérif Ryker. A mesure que l’épisode défile, on se prend à regarder sa montre. Steve Inhat fait ce qu’il peut, mais on lui a écrit un personnage trop dur pour qu’il soit crédible en amoureux de la jeune Abby. Il est plus à sa place dans les rôles de tueurs comme l’ancien de la guerre de Corée que Mike Connors affronte dans le mémorable épisode de Mannix : Immeuble Insalubre que dans ce personnage mièvre. Jed décide de rendre son tablier et le fait savoir au lieutenant de Tallman, Abe Yeager (Stuart Margolin de 200 dollars plus les frais). Les Keefer font le premier pas envers les éleveurs en leur laissant un droit de passage du bétail en échange d’eau. Cependant, Ryker a appris que Jed est un tueur et a un contrat pour tuer Grainger. A force de compliquer l’intrigue, le spectateur est perdu. On se concentre sur le destin de Jed. Plus que Tallman, c’est Abe Yeager qui est le véritable démon de l’histoire. Au moment où tout semble s’arranger, le passé de tueur à gages de Jed refait surface. C’est un peu trop mélodramatique, et conduit à jouer un rôle invraisemblable, Steve Inhat ne peut nous faire croire à l’incroyable. Jed trahit Tallman mais n’est pas écouté, Trampas et Abby le rejettent et ne comprendront que trop tard. La fin prévisible est là pour faire pleurer dans les chaumières. J’ai trouvé l’absence d’épilogue après la scène des adieux dommageable, le générique de fin arrive trop vite sans nous laisser nous remettre de nos émotions. Anecdotes :
8. AVEC L’AIDE D’ULYSSE Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Trampas bénéficie d’un congé pour rendre visite à une amie, Betty Martin, à Springdale. Sur son chemin, il rencontre un vieil homme propriétaire d’un chien. L’homme lui donne une pépite d’or et le charge de retrouver sa nièce. Critique : Sans doute pour s’attirer le jeune public, le véritable héros de cet épisode est le chien Ulysse. Dès le début, on comprend que l’épisode ne va être une merveille. On se dirige vers un aspect comédie qui ne sied pas trop à la série. On se croirait parfois à cause du chien dans Daktari. Et ce n’est pas ce que le téléspectateur attend de la série. Trampas doit retrouver une jeune femme qui a une marque de naissance sous le genou, une tâche en forme de fraise. Le cowboy attire l’attention de deux hommes car il veut faire soigner le vieil homme, Joe Keller, un chercheur d’or. Doug McClure frise le ridicule lors de sa quête avec le chien. Tout le monde se moque du nom du chien, ce qui conduit Trampas à le rebaptiser Fred. Plus on avance dans l’épisode, plus on a l’impression d’être dans une série animalière au lieu d’un western. Dans un saloon, Trampas mène son enquête auprès de plusieurs entraîneuses. Ce qui entraîne toute une série de quiproquos, le malheureux Trampas n’étant pas cru. Il doit rendre visite à une amie, Betty Martin (Eileen Wesson). Le père de Betty dit à Trampas que son histoire est complètement idiote, ce que l’on pense depuis le début. Durant un pique-nique avec Betty, l’entraîneuse Josie (Barbara Rhoades) provoque la colère de Betty, le faisant passer pour un pervers. Plus tard, Betty vient s’excuser. Tout le reste est à l’avenant, faisant de cet opus un épisode pénible à regarder. En effet, à courir après l’esprit, on attrape la niaiserie. Barbara (Jill Donohue) se fait aussi passer pour la nièce de Joe Keller pour son or. Ce canevas se retrouve dans l’épisode de Amicalement vôtre : Formule à vendre. Ce n’était ni fait ni à faire. La comédie à tiroirs façon quiproquos n’a pas sa place dans le cadre du Virginien. Doug McClure en fait les frais en se rendant totalement ridicule. Trampas ramène les deux jeunes femmes Josie et Barbara, qui ont toutes deux une marque de fraise sous le genou, à Joe Keller. Tant d’épisodes n’ont pas été doublés que l’on se demande bien pour quelles raisons les acheteurs français ont jeté leur dévolu sur celui-là. Les deux chercheurs d’or avides et qui tentent de rançonner Joe Keller constituent le seul suspense de l’histoire. Anecdotes :
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Saison 6 - Volume 1
Scénario : Ed Waters. Réalisation : Charles S. Dubin. Résumé : Harge Talbot, un bandit qui s’est réfugié au Mexique, veut se venger du virginien dont il pense qu’il est à l’origine de la mort de son frère, tué lors du braquage d’une banque. Critique : Clainger, Elizabeth et le virginien ont eu la mauvaise idée d’entreprendre un voyage au Texas près de Mexico. Elizabeth est enlevée par des hommes à la solde de Harge Talbot (Charles Bronson) dont l’épouse Eva (Miriam Colon) est proche d’accoucher. Le shérif de l’endroit pourchasse un assassin en fuite. Clainger pense que sa fille a fait une fugue. Le virginien est alors contacté par un des hommes de Talbot. Il lui révèle qu’il détient Elizabeth. Il le conduit au Mexique dans le repaire du bandit où notre héros est fait prisonnier. Il y a sept ans, Talbot et ses hommes travaillaient à Shiloh et le chef a confié au virginien qu’il voulait attaquer une banque. Le frère de Talbot, Jaimie, a été tué par le shérif. Talbot pense que le virginien est l’homme qui les a donnés. Le virginien nie. Le shérif Kirby (Kenneth Tobey) refuse d’intervenir au Mexique. Frank Devereaux (Dick Foran), ami de John Clainger, propose une incursion au Mexique. Le scénario est un peu trop classique pour étonner le spectateur. Charles Bronson est tout à fait dans son emploi de dur. Le virginien remue Talbot en lui faisant comprendre que c’est un de ses hommes qui l’a donné il y a sept ans, en compensation d’une somme d’argent. Elizabeth libère le virginien avec un peu trop de facilité. C’est Bennet (Bassett en VO) incarné par Ross Hagen qui est le traître. Episode à la moralité douteuse, le virginien laisse Talbot s’enfuir, alors que c’est un bandit avéré. Anecdotes :
Scénario : Phyllis et Robert White. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Trampas reçoit coup sur coup trois lettres avec une liste de sept noms. A chaque fois, un nom est rayé et a été tué. Il en reste quatre en vie. Trampas se lance sur les traces du tueur car son nom figure sur la liste. Critique : Episode du genre policier, une liste de noms que reçoit Trampas dont peu à peu chacun est tué. On se croirait dans Sherlock Holmes ou dans une histoire d’Agatha Christie. Trampas remonte le fil de l’intrigue par la dernière victime en date, en interrogeant sa veuve. Il s’agissait d’un conducteur de diligence en retraite. Il fait la connaissance de Sam Evans (Darren McGavin), encore marié avec Emily Williams (Mary-Robin Redd), la femme du shérif Chris Williams (Linden Chiles). Emily se croyait veuve. Trampas trouve un point commun entre les victimes et les survivants : la ville de Wicksville. Chacun y est passé. A tort ou à raison, le réalisateur ne donne pas un ton effrayant à son épisode. La clef de l’énigme est trop rapidement révélée. Malgré cela, par son suspense, cet opus se révèle d’une qualité nettement au-dessus de la moyenne. Ned Smith (Bing Russell) est lui aussi sur la liste, mais semble suspect. Reste à savoir qui veut les tuer. La piste mène un petit hôtel de Wicksville tenue par un certain Ben Roper (Robert Strauss). Trampas y a été il y a quatre ans. Il y avait deux mines qui ont cessé d’être exploitées. Trampas veut découvrir pourquoi on veut le tuer. Il trouve un registre d’hôtel sur lequel figurent les noms de six personnes où manquent seulement les noms d’Emily et du conducteur de la diligence. A partir de là, nous assistons à plusieurs flash back. Les survivants se rappellent soudain qu’un jeune homme, Billy Simmons (John Rubinstein) s’est caché dans l’hôtel et que ce dernier a été capturé par un marshal (John Pickard). C’est à cause de cet incident que la liste a été dressée. L’auteur des lettres serait peut-être Ned Smith mais pourquoi ? Le réalisateur nous laisse dans l’expectative, jusqu’à ce qu’on le retrouve mort. Il est hors de cause. C’est du seul dont on ne se méfie pas que vient la vérité. Bien entendu, je ne révèlerai pas le spoiler. Cet épisode rappelle furieusement Le joker et Don’t look behind you de la série Chapeau melon et bottes de cuir, dont il emprunte l’atmosphère étouffante, ce qui est très inhabituel pour Le Virginien. Un grand cru. Anecdotes :
3. UNE DAME DE WICHITA Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Deux femmes de Wichita, Lorna et Belle, qui y tiennent une maison de jeu, héritent d’un ranch d’un certain Carl Crandall, amoureux de Lorna. Celle-ci y voit l’occasion de changer de vie jusqu’au jour un homme, Roy Kane, qui connaît le passé de Lorna, arrive et la fait chanter. Critique : Cet épisode adopte résolument le ton de la comédie, du moins jusqu’à l’arrivée du maître chanteur Roy Kane. C’est l’histoire de la rédemption d’une fille perdue, Lorna (Joan Collins) qui veut changer d’existence en devenant fermière à la faveur d’un héritage. En dehors de deux apparitions trop éphémères de Clu Culager en Ryker, c’est essentiellement Trampas, soit Doug McClure, qui tient compagnie au duo vedette Joan Collins et Rose Marie (Belle). Sans grand suspense mais avec de bons moments d’humour, l’épisode est plaisant à regarder. Le virginien est absent, et la famille Crainger se fait discrète, laissant toute la place à Joan Collins. Nous ne sommes plus ici dans un western, mais on en a retenu certains ingrédients pour agrémenter la comédie. Les vieilles dames qui s’occupent de l’orphelinat et des œuvres de charité forment un étonnant contraste avec Lorna. Nous sommes souvent en plein quiproquo. Joan Collins accapare le réalisateur, et domine l’épisode, mêlant candeur et malice. Trampas est prêté par John Grainger pour un temps à Lorna comme contremaître, le temps que Lorna apprenne son métier d’éleveuse. Le scénario parfois un peu naïf permet de faire passer un humour et une détente plutôt inhabituels dans la série. La menace incarnée par Roy Kane (Harry Lauter) n’ébranle pas l’édifice comique. Elle apporte une touche de gravité vers la partie finale de l’intrigue, mais Lorna apprendra à ses dépens qu’elle n’était pas si inconnue qu’elle le pensait à Medecine Bow. Stacey et Trampas tentent de faire le joli cœur auprès de Lorna, mais l’on n’y croit jamais vraiment. Ce qui apporte un plus à l’opus est le changement de vie radical de Lorna, parfaitement crédible, alors que l’ensemble aurait pu sombrer dans la parodie. Un très bon épisode. Anecdotes :
4. L’HOMME DE L’OKLAHOMA Scénario : Don Tait. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Emmett Ryker croit reconnaître un vieil ami en la personne d’un fermier qui vient de s’installer avec sa famille à Medecine Bow, Andrew Hiller. Il est en fait bel et bien Cliff Darrow auteur recherché d’un cambriolage. Critique : Ryker doit faire face à sa conscience. Il a reconnu un vieil ami, Cliff Darrow, qui a refait sa vie sous le nom d’Andrew Hiller (Tom Tryon). L’homme vient le trouver en le suppliant d’oublier le passé, alors qu’il veut l’arrêter. La femme est veuve, Judith (Lisabeth Hush) et a un enfant, Brian (Brian Nash). Ryker s’invite chez les Hiller. Il les aide à parquer un bœuf. Deux hommes de Shiloh dont Stacey viennent aussi lui rendre visite. Darrow/Hiller est sans arrêt sous la menace d’être reconnu. L’homme qui accompagnait Stacey, Tony Barnes (Kiel Martin) vient de l’Oklahoma, et reconnaît Darrow. Il va voir le shérif Mark Abbott dont Ryker est toujours le suppléant. On comprend dès lors que l’épisode va basculer dans le drame. Ayant perdu au jeu, Barnes fait chanter Darrow. Après lui avoir soutiré 50 dollars, il revient à la charge. Ryker comprend que son ami Darrow est dans de gros ennuis. Il a remarqué le manège de Barnes. Ryker apprend du virginien que Barnes a été chassé de Shiloh. Chez Abbott, Ryker apprend que Barnes a été tué. Le shérif a des soupçons envers Ryker. Il l’accuse d’avoir par son silence laissé faire le meurtre de Barnes. Ryker apprend la vérité à Judith. Jusque-là, il pensait que Darrow était recherché pour cambriolage, et l’était en fait pour meurtre. Il était un bon camarade de Ryker. A cause de Darrow, Ryker perd son travail. Il a bien tué Barnes. Le jugement de Darrow commence. Emmett Ryker dépose en sa faveur. Mais son ami est condamné à la pendaison. Après l’opus précédent comique, nous sommes en pleine tragédie. Ryker essaie de faire fléchir le shérif Abbott. Clu Gulager fait une performance éblouissante d’acteur. L’ex shérif adjoint vient rendre visite à Judith. Il a surpris des confidences de Brian. Il a des doutes à présent sur la culpabilité de Darrow. Le suspense est intense. Le coup de théâtre final disculpe le condamné. Judith a tué Barnes alors qu’il essayait de la violer. Emmett obtient la révision du procès devant la cour de l’Oklahoma. L’ultime scène entre le père et le beau-fils est bouleversante. Ryker récupère dans les dernières secondes de l’épisode son étoile de shérif adjoint. Un opus majeur. Anecdotes :
Scénario : Stanford Whitmore. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Un anglais, Johnny Moon, est laissé pour mort par une bande de cavaliers et recueilli au ranch Shiloh où les soins du docteur le sauvent. Le virginien découvre que Moon est un déserteur de la police montée canadienne et a le grade de caporal. Un détective privé de Chicago le cherche. Critique : J’ai eu du mal à accrocher à cet épisode tant le personnage de Johnny Moon (Tom Bell) est déconcertant, refusant que l’on tue les corneilles et les scorpions, et dont on se demande au détour d’un discours s’il a toute sa raison. Sauvé par les hommes de Shiloh, il refuse du travail que lui propose Stacey, se bat avec un homme sous prétexte qu’il a tué une corneille. Le virginien découvre que c’est un déserteur et qu’un détective le recherche. Ecologiste avant l’heure, Johnny Moon refuse que l’on attente à toute vie animale, tout en étant misanthrope. Pour le virginien, Moon est une énigme. C’est un épisode bavard, Johnny Moon étant un incorrigible conteur d’histoires. Moon recherche un tueur de loups, Joe Hogan (Ben Johnson). C’est lui qui a manqué de le tuer avec ses hommes au début de l’épisode. James Drury dépourvu d’action montre ses limites de comédien dans cette intrigue complexe et qui déroute l’habitué de la série. On est à la croisée ici de plusieurs genres, mais le western n’est qu’un prétexte, l’intrigue aurait pu être située dans un autre pays ou à une autre époque. Tom Bell est parfois caricatural en anglais décidé à tuer des chasseurs de loups. On doute vraiment de l’équilibre mental de Johnny Moon lorsqu’il découvre chez un marchand des peaux d’ours. Le scénariste a cherché l’originalité, mais on reste sur sa faim et l’ennui nous guette, au point que j’ai failli mettre la note minimale. Le virginien essaie de dissuader Johnny Moon de tuer Hogan, et voudrait qu’il rejoigne vite son régiment. Le téléspectateur comprend que tout cela finira mal. Il devine même la fin, très prévisible. Tom Bell est assez crédible dans cet ancêtre des écologistes, et fait une belle prestation, ne sombrant jamais dans le ridicule. Mais cela ne suffit pas à faire un bon épisode. Johnny Moon défend aussi les indiens cheyennes, dont Logan a tué deux des leurs qui étaient ses amis. Les scènes de confidences du déserteur au virginien nous font trouver le temps long. Anecdotes :
6. SHÉRIF POUR RIRE Scénario : Norman Katlov. Réalisation : Don McDougall. Résumé : George Foster fait la cour à la belle Laura Messinger. Ryker reçoit une lettre selon laquelle George est shérif à Medecine Bow. Il s’est fait passer pour shérif auprès de son père alors qu’il est employé de banque. Critique : Un épisode avec Ryker-Clu Gulager est toujours réjouissant. Aussi est ce lamentable que cet opus soit une comédie qui tient plus du vaudeville que du western. George Foster (David Hartman) doit se faire passer pour shérif, car il a toujours prétendu occuper ce poste auprès de son père Tom (Llyod Nolan) qui est un shérif de légende. Or, ce dernier va venir faire une étape à Medecine Bow. Le virginien et Ryker doivent le faire passer pour un personnage auquel il est loin de ressembler, tenant plus de l’homme timoré, couard, que de l’homme de loi courageux. On se demande qui a eu l’idée de pondre une telle niaiserie dans le cadre de la série. George a autant l’air d’un shérif que du pape, et tout est saugrenu d’un bout à l’autre dans cette histoire. On s’était rendu compte dans le pré-générique que le grand dadais n’était pas franchement hardi avec sa fiancée Laura Messinger (Diana Muldaur), qui est veuve avec un petit garçon. Donner le change au père n’est pas partie aisée donc pour George. Le père est fier que son fils prenne sa suite. Au bout de 26 minutes, on pense respirer, puisque le père repart. Hélas, un train a déraillé et la comédie devra durer trois jours ! Carl Jensen (Ed Prentiss), le patron de George, banquier, est furieux. Il a besoin de son employé et ces trois jours l’indisposent au plus haut point. David Hartman en rajoute dans le genre niais, et l’on se demande comment son père peut une minute croire à cette duperie. Toute la population de la ville est dans le coup, Laura comprise. Le patron de la banque est vraiment conciliant pour se prêter au jeu. Tim, l’enfant de Laura, fait une fugue et sa mère affolée en parle à Tom. C’est George qui le retrouve. Ryker cependant est obligé de lui prêter main forte. Le père Tom Foster finit par trouver Medecine Bow bien trop calme pour que tout cela ne cache pas quelque chose. La visite d’un vendeur armurier manque faire écrouler l’édifice et dévoiler la farce. Bien évidemment, George ne sait pas tirer, et il se trouve bien embêté en devant essayer des armes. Ryker le tire de ce mauvais pas. Vers l’épilogue, des bandits qui viennent de s’échapper, les frères Jamison, constitue une nouvelle épreuve. Le père a des doutes quand Ryker veut prendre la place de George. La comédie risque de virer au drame. C’est à ce moment que George se montre enfin courageux, alors que Laura et Tim tentaient de le dissuader de partir à la poursuite des frères Jamison. George joue alors les héros. Le téléspectateur est abasourdi lorsque Tom avoue à Ryker et au virginien qu’il sait depuis le début que son fils n’est pas shérif, mais lui-même ne veut pas que son rejeton sache que le secret est éventé. Un épisode censé faire rire, mais qui est une occasion gâchée pour Clu Gulager de nous montrer son talent (il n’est pas souvent présent dans la série) dans cette farce. George a pris de l’assurance, y compris devant Laura. Le titre original est bien plus parlant que le français, tout cela est une mascarade. Le spoiler final n’est même pas drôle. Anecdotes :
7. LE PROCÈS DE AH SING Scénario : Irve Tunick. Réalisation : Charles S. Dubin. Résumé : Ah Sing quitte Shiloh. C’est un cuisinier chinois. Il veut s’installer à son compte. Mais la loi américaine le lui interdit car il n’est pas citoyen américain. Critique : C’est le tout dernier tournage de Charles Bickford puisqu’il est mort subitement après l’épisode. Ah Sing (Aki Aleong) est à l’aise dans son rôle. L’avocat Tom Mainstead (Edmond O’Brien) est devenu un alcoolique. Or, Grainger comptait sur lui pour le tirer d’affaire ainsi que les autres éleveurs, car un certain Carter veut fermer une impasse. Luke Evers (Lloyd Bochner) interpelle le juge de paix Milo Temple (Robert Ellenstein) pour qu’il assigne Carter en justice. Ryker doit signifier l’ordonnance. Grainger s’indigne lorsqu’il apprend que Milo Temple a refusé l’autorisation du restaurant. Il en fait fi et l’ouvre quand même. Temple est un raciste, et il fait arrêter Ah Sing, qui représente pour le juge de paix le péril jaune. Aujourd’hui, l’épisode ne pourrait plus être tourné. Il est question de race, et de sujets délicats. Les éleveurs veulent ménager le juge de paix afin qu’il n’annule pas son ordonnance contre Carter, ils acceptent donc que le chinois reste en prison. Mainstead l’avocat obtient, mandaté par Grainger, obtient la libération provisoire. Il va être jugé. Ah Sing rouvre son restaurant et retourne en prison. L’épisode manque d’action et se concentre sur les conflits d’intérêt. Le racisme de Milo Temple, qui va jusqu’à promettre un poste de procureur à l’avocat Luke Evers s’il passe dans son camp, dépasse l'entendement. Mais alors qu'il se laisser fléchir, ce sera Luke Evers qui se dressera contre le chinois. Ensuite, c’est un épisode de procès, comme en raffole les américains. Grainger n’est pas dupe de la trahison d’Evers. Libéré, Ah Sing ouvre une troisième fois son restaurant. On a du mal à comprendre l’obstination de Temple contre les chinois. Milo Temple peut désormais faire ce qu’il veut à Medecine Bow. Il régnera en despote et fera comme bon lui semble. Mainstead l’avocat pense que c’est une atteinte à la liberté et aux fameux 5e et 14e amendements sur la liberté individuelle. Ryker, qui garde le chinois, se régale de sa cuisine. « On me donne deux ou trois autres prisonniers dans ton genre et je ne pourrais plus passer les portes ou boucler mon ceinturon ». Lloyd Bochner et Robert Ellenstein sont odieux à souhait dans leurs rôles. Bochner tout particulièrement dont le personnage s'acharne lorsque l'autre se fait conciliant. Nous retournons à nouveau au tribunal. Avec un avocat ivre dont on ne donnerait pas un kopeck sur les chances de succès. On se croirait en plein Perry Mason. Le happy end était inévitable. Un grand moment de la série pour les adieux de Charles Bickford. Anecdotes :
8. AUTOMNE AMER Histoire de Ken Finley. Adaptation : David et Andy Lewis. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Un achat de bétail par Shiloh est compromis car Trampas découvre que les bêtes ont une maladie, le charbon. Le troupeau du Texas risque de contaminer les bêtes. Le virginien en parle à Ryker. Critique : John McIntire dans le rôle du frère de John Grainger, Clay, remplace Charles Bickford, il nous est dit que John a dû partir à Denver pour affaires. On sait que le comédien est décédé ! On se demande bien pourquoi la production a choisi ce subterfuge. Universal savait que Bickford ne reviendrait pas. Il y a un peu trop de personnages dans cet opus. Le spectateur s’y perd. Jeannette Nolan est Holly Grainger, épouse de Clay. Kyle Jackson (Richard X. Slattery) est le propriétaire des bêtes contaminées. Il refuse de l’admettre. Le drame survient lorsque deux fils de Kyle dont Willy Jackson (Steve Carlson) s’amusent à tirer et tuent accidentellement Hattie McLain (Virginia Cregg), sous les yeux de son fils Johnny. Ryker craint des représailles contre les Jackson. Sam, le mari (John Anderson) est ivre de vengeance. Au milieu de cette distribution abondante, Clu Gulager tire son épingle du jeu comme d’habitude en Ryker. Il tente de consoler, en vain, Sam McLain, ex shérif. L’affrontement est imminent entre le clan Jackson et la population que la panique gagne. Le troupeau de Jackson est en quarantaine. Le mari assiste de loin aux funérailles de son épouse. John Anderson monopolise la caméra, avec plusieurs plans fixes sur son visage. Les Jackson, Kyle et son fils Stone (Shelly Novack) décident de libérer Kyle et de s’enfuir. Ils ont vendu une partie du bétail non contaminé. Sam McLaine blesse Stone. Il est drapé dans sa colère, néglige son fils. Il n’accepte pas le verdict de trois mois de prison pour homicide involontaire envers Willy qu’il veut tuer. La tension est à son comble. Mais en ancien shérif, Sam admet que c’était bien un accident et enlace son fils. John Anderson est meilleur que de coutume dans son rôle. Je n’ai pas compris la discussion entre Holly et sa nièce Elizabeth, à propos du prochain retour de son grand-père John, car Charles Bickford est mort et ne reviendra pas. La fin est grandiose, avec deux comédiens au sommet de leur talent : John Anderson et Clu Gulager. Anecdotes :
9. UN ENDROIT POUR MOURIR Scénario : Judith et Robert Guy Barrows. Réalisation : Don McDougall. Résumé : A Midsummer, Trampas est condamné à mort pour meurtre par un jury. Il décide de faire appel. Il doit patienter en cellule avec un certain Luke Nichols. Il doit être pendu dans six jours. Critique : Jim McIntire remplace feu Charles Bickford toujours présent au générique de début. Il est considéré comme « invité spécial » dans le rôle de Clay Grainger. Victor Jory incarne Luke Nichols, qui croupit en prison depuis dix-huit ans. Il a tué un homme d’un coup de pieu et a été condamné à perpétuité. Il travaillait dans une mine, où son frère a trouvé la mort. Le virginien, se faisant passer pour un certain Ed Morgan, se fait engager par John Kiley (John Milford) dans le ranch de Walt Standish (Ken Lynch). Trampas est accusé d’avoir tué le fils de Standish. Standish a acheté il y a six mois son domaine et l’a clôturé, empêchant le bétail des autres éleveurs de passer. Une dispute à ce sujet aurait éclaté entre Fred Standish et Trampas. Le virginien, de l’endroit où il est, apprend des informations, notamment sur la veuve de la victime, Lila Standish (Susanne Benton). Le juge rejette l’appel et Clay Grainger qui n’a plus que le gouverneur comme recours. Luke Nichols depuis 18 ans a des plans d’évasion. Lila tente de séduire John Kiley et aimerait avoir un cheval pour faire des promenades. Elle ne semble pas affectée par la mort de son mari. Le gouverneur n’a guère envie de s’embarrasser du cas de Trampas, à la grande fureur de Clay. Stacey lui aussi mène son enquête de son côté en interrogeant un voisin de Fred Standish. Les soupçons se portent sur Lila, la veuve. Mais le virginien lui pense que le coupable est Kiley. Il travaillait pour le précédent propriétaire comme contremaître, et voyait d’un mauvais œil l’arrivée de Fred qui était incapable. Pendant ce temps, Luke Nichols tente de convaincre Trampas de s’évader. Loin du genre western, nous vivons ici une intrigue policière. Lila est insensible au charme du virginien qui l’interroge sans en avoir l’air. Il comprend qu’elle n’aimait pas son mari qui lui faisait pitié. Le téléspectateur est scotché sur son fauteuil avec cette intrigue au suspense constant. Kiley découvre que le virginien est un espion. Il rétorque qu’il a découvert l’assassin de Fred : Kiley en personne. Les deux hommes se battent. Kiley nie devant le père Standish. A la prison, Nichols met le feu pour s’évader. Trampas fuit avec eux. Ils ont pris comme otage le gardien de prison, Corey (Henry Beckman). Ce dernier est blessé et Trampas prend fait et cause pour le défendre alors que les autres veulent le tuer. Le gardien lui est reconnaissant et veut témoigner en faveur de Trampas. Mais il meurt de ses blessures. Cette partie « action » nous distrait un moment de l’intrigue policière. Deux prisonniers évadés se font tuer par une patrouille. Le virginien est sur les traces de Trampas qui s’est décidé à fuir au Canada et le retrouve. Son ami lui répond que sa situation n’importe quel endroit est mauvais pour mourir. Stacey a une piste concernant le meurtrier : un maréchal ferrant (Mark Tapscott) qui se trouvait sur place deux jours avant le drame. Stacey découvre qu’il faisait des avances à Lila, et Fred les a surpris. Le twist final concerne le droit de passage pour les éleveurs. J’ai mis quatre melons car l’épisode est parfait, mais on nous sort un coupable de dernière minute, le maréchal ferrant, en bâclant la fin. C’est le seul défaut de cet opus majeur. Le sort de l’évadé Luke Nichols reste incertain. Il est toujours en fuite vers le Canada. Anecdotes :
10. UNE DETTE À PAYER
Scénario : Richard Wendley. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Frank Hollis sort de prison. Il est le fils d’Ezra, un employé de Shiloh. Clay Grainger estime que Shiloh a une dette envers Frank car le père de ce dernier a jadis sauvé Trampas tombé au milieu du troupeau, mais le virginien voit d’un mauvais œil qu’on l’engage comme employé. Critique : L’épisode se situe dans le cadre d’un conflit entre le père, Ezra Hollis (James Whitmore) et le fils qui sort de prison, Frank (Don Stroud, habitué aux rôles antipathiques). Trampas essaie de venir en aide à Frank, mais a des difficultés. L’homme est rebelle et de caractère difficile. Des truands se sont faits engager à Shiloh et projettent de voler du bétail. Ils nouent donc une amitié avec Frank pour le gagner à leur cause. Le virginien est à la fois hostile à Frank et aux deux nouveaux employés, qui sont les fameux truands. Selon le virginien, Frank est de caractère irascible et agressif, et il n’a pas confiance en lui. On est surpris qu’au bout de six saisons, Trampas vouvoie toujours le virginien, et que ce dernier le tutoie. Ce sont pourtant deux héros sur un pied d’égalité, même si Trampas est employé et l’autre contremaître. Les prises de bec entre père et fils Hollis deviennent vite répétitives. Parfait rebelle, Frank Hollis finit par se battre avec Trampas, il lui en veut de l’accident qui a rendu son père à moitié infirme. L’épisode n’est guère palpitant, avec nombre de scènes convenues et prévisibles. Les truands, Bert (Hal Baylor) et Aiken (Robert Yuro) proposent à Frank de se joindre à eux pour le vol. On s’ennuie avec les problèmes financiers de Clay, obligé de vendre du bétail non engraissé, puis refusant de vendre du bois. Il se voit proposer qu’une route soit construite sur la propriété qu’il veut donner à Ezra Hollis et refuse. Cette route obligerait à détruire la tombe de la femme d’Ezra. Le banquier Jensen (Ed Prentiss) revient d’un épisode à l’autre et nous devient familier. James Whitmore exagère un peu lors de ses scènes de colère. Habituellement excellent, j’ai trouvé qu’il cabotinait dans ce personnage. Le vol se prépare avec Frank, Bert et Aiken. Ezra le père commence à avoir des soupçons et en fait part à Clay Grainger. Je ne suis pas parvenu à trouver cette intrigue passionnante car les scénaristes sont capables de faire bien mieux, preuve en est donnée dans l’épisode précédent. Grainger dit à Trampas que les voyous préparent un mauvais coup. Don Stroud joue mieux habituellement. Il se trouve confronté à un script assez creux. Son revirement face à Bert et Aiken est mal agencé. Il joue les héros après avoir été le bad boy durant tout l’épisode. Catastrophe lorsque le réalisateur nous montre le troupeau, ce sont des images d’archives qui ne collent pas du tout au montage avec le reste de ce que nous voyons. Ce type de faute ne passe plus aujourd’hui aux yeux du téléspectateur averti, et explique peut être l’absence de rediffusions. Les mauvais raccords sont vraiment gênants. La fin qui bascule dans la comédie (ce que le personnage d’Ezra ignore) permet un happy end inespéré. Mais l’ensemble est moyen et manque de conviction. Anecdotes :
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