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Saison 3 Volume 1Saison 3 Volume 3

Le Virginien

Saison 3 - Volume 2


1. ALL NICE AND LEGAL
INÉDIT EN FRANCE

 




 

 

 

 

 

 

Scénario : Jean Holloway. Réalisation : Don McDougall

Résumé :

Arrivant de Philadelphie, Victoria Greenly veut ouvrir un cabinet d’avocate à Medecine Bow. Pour s’installer, elle veut louer un local au juge Garth. Mais ce dernier est absent, et les choses se passent mal avec le virginien, macho, qui ne pense pas qu’une avocate sera solvable comme locataire, ce métier étant pour lui réservé aux hommes. Il faut dire que notre héros est nerveux, confronté à des voleurs de bétail à Shiloh.

Critique :

Dès les premières images, on comprend que l’on est dans l’univers des séries des années 60. Ellen Corby, tante Sarah dans le pilote des Envahisseurs accompagne dans le train qui arrive à Medecine Bow Anne Francis. Malgré elle, Victoria (Anne Francis) est tombé sous le charme du virginien, malgré ses airs rudes. L’assistante de l’avocate, Mrs Clancy (Ellen Corby, aussi avenante que dans Les envahisseurs est irrésistible avec son bonnet de nuit lorsqu’elle se couche). Le virginien, comme par hasard, a un litige avec le fabriquant de selles Jerd Morgan (Judson Pratt) qui le conduit au tribunal devant un juge. On devine très vite qu’il va avoir besoin des services de l’avocate.

Cet épisode se situe dans la moyenne, ni un chef d’œuvre, ni un ratage. Cela se laisse regarder sans ennui, même si l’on peut reprocher à l’intrigue trop de bavardages. Toutefois, l’interprétation et la justesse de la mise en scène le font monter à trois étoiles. L’impression que donne cette série après trois saisons est que toutes les intrigues ne sont pas formatées pour durer 75 minutes, certaines pourraient se satisfaire de cinquante, d’où ce que j’appelle des scènes de « remplissages » destinées à faire durer.

A la 31e minute, le virginien, pour une affaire qui ne semblait pas sérieuse au départ, engage Victoria Greenly comme avocate pour le défendre contre l’homme qui lui a vendu une selle défectueuse. On regrette que Lee J. Cobb, le meilleur comédien de la série, n’arrive que tardivement dans l’histoire. Dire qu’il faudra se passer définitivement de lui à compter de la saison 5 est cruel. Le virginien changera alors de patron.

Victoria fait une plaidoirie tellement réussie qu’elle sort d’affaire le virginien. On comprend mal tout de même la dramaturgie accordée à une affaire qui va en justice pour une selle que le virginien refusait à juste titre de payer. Cela permet à Anne Francis, sûre de son art, de faire un beau numéro d’actrice.

Tard dans l’épisode, l’arrivée d’Harold Gould, excellent comédien, apporte un plus à l’histoire. On peut vraiment dire qu’elle rehaussée par l’interprétation. L’affaire des voleurs de bétails était restée en suspens et constitue la fin de l’intrigue. Ils prennent en otage le virginien et se retrouvent derrière les barreaux, et clients de Victoria. Elle affronte le shérif Ryker (excellent Clu Gulager qui joue de plus en plus juste). Une idylle se noue entre l’avocate et le virginien, mais les voleurs qu’elle a fait libérer sous caution tentent de les tuer.

John Anderson (Harold Gould), après avoir vu plaider Victoria lui propose une place au Capitole, à Cheyenne, pour le gouverneur. Le virginien a vocation à rester célibataire et cette promotion va mettre fin à son histoire d’amour. La scène finale de la séparation me conforte dans l’idée que James Drury est un comédien limité hors les scènes d’action. Il n’est en effet guère convaincant dans l’adieu déchirant entre les amoureux.

Anecdotes :

  • Ellen Corby (1911-1999) est célèbre en France pour son rôle dans le pilote des Envahisseurs. Du moins auprès des amateurs de séries. Elle a fait une belle carrière comme second rôle au cinéma (Sabrina, Sueurs froides, L’homme des vallées perdues).

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2. A GALLOWS FOR SAM HORN 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Dean Riesner. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le colonel John Briscoe veut faire expulser le fermier Sam Horn pour construire sur son terrain une ligne de chemin de fer. C’est alors que son fils est tué.

Critique :

Une compagnie de chemin de fer au nom du progrès et surtout ici du profit veut faire expulser un fermier avec l’aide d’un décret : voilà qui nous rappelle la série française d’Henri Spade La princesse du rail. Comme toujours, le juge Garth se range du côté des plus faibles avec son paternalisme débonnaire habituel.

Le fils du colonel, Scott Briscoe (Buck Taylor) incarne un jeune blanc bec détestable. De retour au pays après deux ans en Europe, il veut récupérer sa fiancée Peg Dineen, qui se fait appeler Peg Johnson (Laurel Goodwin) avec la même hargne qu’il montre envers Sam Horn pour le faire expulser. Il a fait un enfant à Peg, ce qu’il découvre en venant la relancer.

Une fois de plus, c’est vers un procès que l’on se dirige, plutôt qu’une intrigue de western. Le juge prend le parti de Sam Horn. Le colonel John Briscoe se montre ignoble, refusant à son fils de reconnaître l’enfant de peur que Peg obtienne des droits sur sa compagnie.

L’épisode sombre un peu dans l’ennui lorsque l’on découvre que Sam Horn est amoureux de Peg. Le même Sam tue Scott qui l’a assommé pour lui voler son titre de propriété. John Briscoe est interprété par Edward Binns, le chef de Robert Wagner dans la saison 3 d’Opération vol. Binns joue correctement, sans plus.

Ryker et le juge Garth ne comprennent pas pourquoi Briscoe envoie l’un de ses gorilles faire fuir de Medecine Bow Peg. Bien évidemment, c’est ensuite le procès de Sam Horn. On se croirait dans un épisode de Perry Mason. Malgré le talent de Lee J. Cobb en juge Garth, qui joue ici les avocats, on trouve le temps long. La série se confirme être une anthologie regroupant tous les genres (procès, policiers, mystères) et ne pas se cantonner au pur western qui sert dans cet opus de décor.

En se lançant sur les traces de Peg, le shérif Ryker tombe sur son kidnappeur, Jack Marshamm (Burt Kennedy, le meilleur comédien de l’épisode), lequel travaille évidemment pour le colonel. On sombre ensuite dans le mélodrame et le sentimentalisme. L’épisode arrive ainsi tout juste à obtenir deux étoiles. Le happy end très gnan gnan nous fait croire que nous sommes dans La petite maison dans la prairie. Ce genre d’épisodes faisait sans doute de l’audience en 1964, mais cela a très mal vieilli.

Anecdotes :

  • Le juge Garth a été amoureux jeune de la femme de Briscoe, qui s’appelait alors Judith Scott.

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3. PORTRAIT OF A WIDOW
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Thomas W. Blackburn et Lawrence Edward Watkins. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Charles Boulanger, un peintre français, menacé par des usuriers, accepte de peindre le portrait d’une belle veuve, Maggie Menken. Le juge Garth est soupçonneux envers le peintre que Maggie et Betsy ont rencontré à Chicago.

Critique :

Vera Miles, après Psychose et L’homme qui tua Liberty Valence, ne fit quasiment que de la télévision jusqu’à la fin de sa carrière. C’est d’ailleurs la deuxième de ses trois apparitions dans Le Virginien. John Gavin, qui la croisa dans le film de Sir Alfred cité, et joua dans Spartacus, est l’interprète idéal du gigolo peintre français.

Vera Miles incarne la tante de Betsy, Maggie Menken. Gavin est le bellâtre et gentleman type que l’on peut attendre dans ce genre de rôle. Une fois de plus, on s’éloigne du genre western pour en l’occurrence la comédie dramatique. Vera Miles et John Gavin s’accaparent l’opus et le reste de la distribution, à part Lee J. Cobb, est un peu sacrifié.

Au bout d’un moment, cette romance tourne un peu en rond. Reba (Ann Doran), la femme de ménage de Maggie, joue les rabats joie et tente de casser l’image de séducteur de Boulanger. Le juge de son côté mène une enquête discrète auprès d’une galerie d’art.

Les scènes de séduction de Charles Boulanger envers Maggie se révèlent répétitives. C’est le point faible de l’épisode. Il ne se passe rien. Le juge découvre que Maggie possède, héritage de son défunt mari, un authentique Tintoretto, que Charles tente de faire passer pour une copie.

L’épisode sombre dans l’anecdote lorsque le peintre se met à dessiner les cowboys de Shiloh, comme Belden (L.Q. Jones). Le virginien ne fait qu’une apparition dans l’opus. Garth découvre la vérité : Charles est un imposteur, c’est un peintre américain nommé Baker lié à de mauvais garçons qui le retrouvent à Medecine Bow. Il a fait une copie du Tintoretto et compte le dérober pour payer sa dette aux tueurs.

Au bout d’une heure, par les contraintes du script, Gavin reprend sa voix originale et cesse de parler avec l’accent français. Le juge, qui a mis à jour l’imposteur, ne veut pas briser le cœur de Maggie et laisse le peintre partir avec le Tintoretto. Ce que Baker, à sa grande surprise, ne fait pas.

Le twist final, qui permet de sauver la peau de Charles Boulanger/Baker est quelque peu tiré par les cheveux mais spectaculaire. S’il n’y avait pas eu tant de lenteurs dans l’épisode, j’aurais mis trois étoiles. Lee J. Cobb dans cet opus est celui qui tire le mieux son épingle du jeu.

Anecdotes :

  • Nous apprenons dans cet épisode que le juge Garth a vécu à Paris.

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4. THE PAYMENT
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Thomas Thompson. Réalisation : John Florea.

Résumé :

L’adjoint du shérif, Emmett Ryker fait venir à Medecine Bow un homme qui vient de purger dix ans de prison, Abe Clayton, et ce à la grande colère du shérif Brannan. Abe ne va pas tarder à créer des ennuis à Ryker.

Critique :

Très verbeux, le premier quart d’heure laisse présager un épisode ennuyeux. Ryker a trouvé un travail à Abe Clayton qui ne le passionne guère. C’est un vieil homme brisé par la prison. Plutôt que de devenir balayeur dans une étable, emploi que Ryker lui a trouvé, il emménage dans une ferme abandonnée et veut élever du bétail.

A la 25e minute, on comprend que Ryker est le fils adoptif de Clayton. Ryker a perdu son père à l’âge de 12 ans et Clayton l’a recueilli. Ce dernier a rameuté trois lascars dont un certain Lee Darrow (Bruce Dern). Il y a aussi Rita (Lisabeth Hush), ancien flirt de Ryker, qui va épouser Darrow. Très vite, on comprend que Clayton prépare un mauvais coup. Il veut voler le troupeau de Shiloh que va convoyer le virginien.

L’intérêt du script est très relatif, on sombre dans la guimauve. Les aller et retour incessants de Ryker à la ferme de Clayton nous lassent vite. Llyod Nolan en Clayton en fait trop, et plombe cet opus. Lorsqu’il ne discute pas avec son père, Ryker se lance dans de grands bavardages avec le virginien.

L’attaque par la bande de Clayton du troupeau du virginien est une entreprise perdue d’avance, ce qui nuit au suspense. Au bout d’une heure, il ne s’est rien passé. En fait, c’est la banque de Medecine Bow qui est visée. Clayton tue un homme. Ryker, en voulant arrêter le « père », devra le tuer en état de légitime défense, étant lui-même blessé. Les adieux à la gare entre Rita et Ryker achèvent de nous plonger dans le sentimentalisme.

On se demande qui a commandé un épisode aussi raté, et qui dès le départ, n’avait aucune chance de succès.

Anecdotes :

  • Lloyd Nolan (1902-1985) a fait carrière à Broadway, tout en tournant 150 films pour le cinéma. On l’a vu dans Hannah et ses sœurs, sorti post mortem en 1986.

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5. A MAN OF THE PEOPLE
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Histoire de William Bay. Adaptation: William Bay et True Boardman. Réalisation : William Witney.

Résumé :

Le juge Garth retrouve un de ses anciens camarades de jeunesse, Matthew J. Cosgrove, devenu membre du congrès à New York. Cosgrove facilite l’arrivée d’immigrants au Wyoming.

Critique :

Un épisode dans lequel nous pouvons voir Lee J. Cobb assez longuement, donnant à son personnage de juge une dimension supplémentaire, presque politique. Avec Barney Wingate (Roy Engel), le juge s’oppose à des colons qui occupent les pâturages publics au détriment des propriétaires de ranchs.

Très vite, le juge découvre que derrière cette opération se cache un de ses  amis d’enfance, le député Cosgrove (James Dunn). Il va perdre toutes ses illusions sur cet ami, lié à son neveu lieutenant dans l’armée, David O’ Mara (Martin West). David prétend être là pour fabriquer un pont. Le militaire se rend à Shiloh pour rencontrer Besty et réalise que Garth a une piètre opinion de son oncle député. Betsy est amoureuse de David.

Détournement du western, cet opus se perd dans des considérations sur le fait que la terre n’est pas bonne pour l’agriculture, et que les colons vont tout perdre. On finit par s’ennuyer, malgré la prestation de Lee J. Cobb. L’épisode quitte l’aspect série de distraction pour nous plonger dans une intrigue trop sérieuse, dénonçant les manipulations politiques  de Cosgrove.

Dans une histoire aussi complexe, James Drury, acteur doué pour l’action, fait le minimum syndical. Le scénario avec ses allusions au gouvernement et au règlement foncier largue le spectateur lambda. On mettra deux étoiles pour Lee J. Cobb, toujours aussi brillant et habité par son rôle de juge.

Anecdotes :

  • James Dunn (1901-1967) a joué avec Shirley Temple, l’enfant prodige dans La p’tite Shirley et Shirley aviatrice.

  • Martin West (1937-) a joué dans le soap Hôpital central. On l’a vu aussi dans Assaut de John Carpenter et le tout dernier film d’Hitchcock, Complot de famille.

  • Roy Engel (1913-1980) était le président Grant dans Les mystères de l’ouest.

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6. THE HOUR OF THE TIGER
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Harry Kleiner. Réalisation : Richard L. Blare.

Résumé :

A la suite d’un glissement de terrain, le juge Garth ne peut plus conduire son bétail au chemin de fer, en raison de la haine que lui voue un voisin, Junius Antlow.

Critique :

Dans cet opus, on a réuni un peu tout ce qui fait le charme de la série. La pure intrigue western (Les haines entre propriétaires terriens, bien que Antlow était jadis dans les meilleurs termes avec son voisin le juge), une histoire d’amour impossible – une de plus – pour le héros avec une jeune chinoise déguisée en homme, Kam Ho (Celly Carillo), hélas déjà promise en mariage à son compatriote Chang (Kam Tong), le virginien blessé, les sabotages, le tunnel miracle qu’il faut construire en toute hâte, et la tragédie qui va retomber sur l’ennemi Junuis Antlow (Tom Tully) par le biais de son fils Chris (Tom Simcox).

On se plaint souvent que les épisodes sont des prétextes à nous éloigner du genre western pour devenir une anthologie (procès, histoires policières, etc) pour ne pas goûter ici cette réussite. Une tuile tombe sur le juge Garth à la suite d’un éboulement de terrain qui le met à la merci d’un droit de passage que lui refuse son voisin. Garth se retrouve dans l’obligation d’employer des ouvriers chinois pour construire un tunnel et permettre à son bétail de passer. Ceci sous la direction d’un contremaître, Big Jim Lafferty (Leo Gordon).

Le voisin va tout faire pour saboter le tunnel, quitte à provoquer une explosion en faisant surcharger la dose de dynamite par un certain Colton (Robert J. Wilke) qui tue deux chinois et blesse le virginien venu en bon samaritain les sauver. Dans l’affaire, on découvre qu’un ouvrier chinois blessé est une femme, Kam Ho, qui s’éprend vite du virginien, tandis que Betsy tente de se familiariser aux coutumes asiatiques avec sa naïveté habituelle.

On aurait tort de bouder son plaisir devant cet épisode assez classique et représentatif de la série. Certaines situations, en trois saisons, sentent le déjà vu, mais qu’importe. Tom Tully est parfait dans le rôle du méchant. Trampas et Ryker sont aux abonnés absents, mais dans cette série collégiale, rares sont les épisodes qui réunissent toute la distribution. On passe un excellent moment, sans temps mort, et c’est l’essentiel.

Anecdotes :

  • Tom Tully (1908-1982) est connu pour Ouragan sur le Caine, Les pièges de la passion et Un shérif à New York avec Clint Eastwood.

  • Cely Carillo (1934-) née aux USA et très émouvante dans cet épisode, a fait une carrière éclair de cinq rôles. Cet épisode du Virginien fut l’avant-dernier.

  • On a vu Leo Gordon (1922-2000) dans Les révoltés de la cellule 11 (1954), la série Maverick (son dernier rôle sera une apparition en joueur de poker dans l’adaptation au cinéma en 1994) et Mon nom est personne.

  • Tom Simcox (1937-) surtout connu pour le soap Hôpital central a joué dans Les prairies de l’honneur (1965).

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7. TWO MEN NAMED LAREDO
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Don Brinkley et Don Trait. Adaptation : Don Brinkley. Réalisation : William Hale.

Résumé :

Un jeune cowboy, Laredo, sauve la vie de Trampas en lui évitant d’être piétiné par un troupeau de vaches. Peu après, alors qu’il se trouve en ville, Bojo Sanders l’humilie en le faisant chuter de cheval, ayant saboté sa selle, ce qui provoque les moqueries d’une entraîneuse, Molly. Laredo assassine froidement Bojo, se sort d’un procès à charge, puis règle son compte à Molly avant de manquer de tuer Trampas. Alors qu’il est cette fois bon pour la corde, le juge Garth veut le sauver ayant compris sa folie.

Critique :

Episode atypique sur la folie et le dédoublement de personnalité, où brille une fois de plus Lee J. Cobb dans un personnage plus subtil que la moyenne des habitants de Medecine Bow.

Après le sauvetage héroïque du début, on comprend vite que Laredo (joué par le chanteur Fabian) a des troubles de la personnalité. En effet, victime d’une mauvaise plaisanterie d’un certain Bojo Sanders (Rayford Barnes), qui a mis sous sa selle des piquants, il est désarçonné. Trampas tente de dédramatiser l’affaire, mais Laredo s’en va et l’on se doute qu’il n’en restera pas là, ayant été humilié sous les yeux de la belle et peu farouche Molly Weams (Elizabeth MacRae).

Il assassine avec ses poings Bojo sous les yeux de Molly, puis prétend être resté au ranch. Ryker l’arrête et il passe en jugement. Le témoignage de Molly, prostituée, et qui a bu plusieurs verres, n’est pas pris en compte, et faute de preuves, il est acquitté. L’un des éléments centraux du scénario est un ouvrage de poésie que Laredo a fait tomber lors de sa mésaventure avec son cheval, et que Molly a ramassé. Laredo prétend tantôt aimer la poésie, tantôt non. Trampas a des doutes à son sujet. Et il a raison car Laredo surgit dans la chambre de Molly. Alors qu’on pense qu’il veut la violer, il la tue.

Lorsque Trampas constate les griffures au visage de son nouvel ami, il comprend qu’il est l’assassin. Mais Laredo se saisit d’un fusil et manque nous priver définitivement de Trampas (la balle passe à quelques centimètres du cœur, et il est contraint à une convalescence sous l’œil attentif de Betsy). Cette-fois, le procureur, incarné par un Ford Rainey excellent comme d’habitude, pense avoir sa revanche. Contre toute attente, le juge Garth consulte un psychiatre et plaide la folie. Mais le psychiatre en plein procès dit que Laredo a toute sa raison.

Episode au suspense haletant et constant, avec deux comédiens brillants, Lee J. Cobb et le chanteur pour teenager Fabian, la fin (spoiler), constituée par le verdict du jury, est un peu déroutante. Malgré tout, cela ne parvient pas à gâcher la pépite que constitue cet opus. Notons aussi l’interprétation brillante en entraîneuse puis victime de la comédienne Elizabeth MacRae.

Une réussite totale.

Anecdotes :

  • Fabian (1943-) était à l’époque du tournage une idole de la chanson. Il a participé, dans des rôles différents, trois fois au Virginien.

  • Elizabeth MacRae (1936-) a pris sa retraite en 1985. A son actif un très bon film, Conversation secrète (1974) de Francis Ford Coppola et deux épisodes de Kojak, mais hélas beaucoup de temps perdu dans des soap operas : Haine et passion, Hôpital Central, Des jours et des vies, Search for tomorrow.

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8. HIDEOUT
INÉDIT EN FRANCE

Histoire d’Edna Anhalt, d’après un roman de Stuart Hardy. Adaptation : Cy Chermak. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Betsy se perd en faisant une promenade et tombe sur la cachette d’un homme et de son fils qui capturent des chevaux sauvages et les élèvent. Le fils, Clint Evers, sauve Betsy d’un puma.

Critique :

Si la série est inspirée du roman d’Owen Wister, cet épisode constitue une première puisqu’il est adapté d’un roman de Stuart Hardy, et l’on se demande bien pourquoi vu l’armada de scénaristes qui travaillent sur la série, le roman qui a servi de source ne permettant pas un si long développement sur plusieurs saisons.

Les Evers, Martin (Forrest Tucker) et Clint (Andrew Prine) sont soucieux de garder leur tranquillité et que Betsy ne révèle pas leur cachette, mais elle est mordue par un crotale. Clint en la conduisant chez le docteur pour la sauver tombe sur le virginien et Ryker. Il prétend n’être que de passage en ville, mais son secret commence à être éventé.

L’épisode ensuite traîne en longueur, avec Betsy qui cache le secret des Evers. En l’absence du juge en voyage, le virginien interroge Betsy. Forrest Tucker et Andrew Prine s’en sortent bien en fugitifs, mais le jeu de Prine reste approximatif. Ils sont recherchés, et un chasseur de prime ne tarde pas à pointer son nez chez Ryker.

Betsy rejoint vite Clint dont on comprend qu’elle est amoureuse. Ryker apprend à cette dernière que Martin Evers est recherché pour le meurtre de son associé, il était chercheur d’or à Laramie et s’est enfui avant le procès. Roberta Shore n’est pas une grande comédienne, et l’intrigue met du temps à se mettre en place. Betsy va voir les Evers et demande au père s’il est coupable, ce dernier lui rétorque qu’elle vit dans un monde bien naïf.

Martin fait une chute de cheval et se retrouve grièvement blessé. Un épisode dont Betsy est la protagoniste principale ne pouvait être qu’une histoire mielleuse. Andrew Prine ne trouve jamais le ton juste dans le rôle du grand dadais de fils maladroit et gauche.

On se doute qu’il faut un médecin à Martin, malgré la promesse faite à son fils de ne pas en appeler un. Betsy s’en charge. Elle a peur ensuite que Clint ne liquide le médecin, mais le jeune homme est seulement prudent et n’est pas un tueur. Pour le meurtre dont il est accusé, Martin a un témoin oculaire, un ivrogne nommé Sorrowful (Douglas Fowley).

L’ensemble manque de vigueur et de suspense, et le jeu approximatif de Betsy Shore et d’Andrew Prine n’arrange rien. Le virginien, Trampas et Randy sont limités à des apparitions. On se console avec de belles images de paysages sauvages et de chevaux. James Drury, sur la fin, s’en donne à cœur joie dans des scènes où il conduit le troupeau de chevaux sauvages.

Le happy end est de rigueur et l’innocence de Martin prouvée, il n’a tué son associé que par accident : homicide involontaire. Lee J. Cobb manquait cruellement, et en Ryker, Clu Gulager réduit à passer les plats.

Anecdotes :

  • Andrew Prine (1936-) est connu pour Miracle en Alabama, Texas nous voilà !, Chisum et Grizzly, le monstre de la forêt.

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9. SIX GRAVES AT CRIPPLE CREEK
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Carey Wilber. Réalisation : Maury Geraghty.

Résumé :

Il y a deux ans, quatre hommes ont attaqué un père et sa fille, les tuant. Ryker, qui aimait la fille, a juré de les venger.

Critique :

Dès le début, nous sommes dans une ambiance dramatique et tendue de pur western, où brille Clu Gulager en Ryker. Rien à voir avec la bluette de l’épisode précédent.

Le shérif d’une ville voisine, alors que Ryker cherche le quatrième tueur, Charlie Mc Masters soit disant mort et enterré, demande à notre héros de servir de chevalier servant à une cavalière, Lucille Carver (Sheilah Wells), laquelle veut se rendre à Cripple Creek non desservi par une diligence. Or, c’est l’endroit où est enterré MacMasters.

J’ai deviné par son jeu maladroit que Sheilah Wells était une débutante (elle n’a fait qu’un court métrage avant cet épisode du Virginien). Face à un Clu Gulager expérimenté, elle ne renvoie pas la balle et son jeu est une catastrophe.

Après les prairies sauvages, cet épisode sent le décor carton pâte de studio pour les scènes nocturnes de feu de camp. Heureusement, restent les poursuites au grand jour qui renouent avec des décors plus heureux, mais tous les gros plans sur Sheilah Wells et Gulager sont faits en studio. De l’équipe habituelle, il n’y a que Trampas (pour une brève scène au début) et Ryker.

L’intrigue évoque, outre l’histoire personnelle de Ryker qui date d’il y a deux ans, un massacre qui s’est déroulé il y a six mois à Cripple Creek. Alors que le couple rejoint le fort militaire Shields, la torpeur s’empare du spectateur. Beaucoup de bavardages inutiles destiné à « meubler ». Il y a six tombes à Cripple Creek, cinq hommes blancs et un sioux. Le père de Lucile est donc peut être en vie. Ou Charlie McMasters ?

Le major Mallory (Walter Reed) mène l’enquête avec Ryker, et il semble que le sixième homme blanc qui soit vivant était un chercheur d’or. Notons quelques bons moments, comme la scène de l’embuscade, où Lucile, qui ne sait pas se servir d’une arme, parvient à donner le change.

Ryker se méfie comme la peste du shérif Goodbody (John Doucette), qui le suit depuis qu’il a quitté Medecine Bow. Nous avons à nouveau droit à de pitoyables scènes en studio qui ne font plus illusion aujourd’hui.

Le shérif pense que le père de Lucile est Charlie McMasters, qui a détroussé une diligence transportant de l’or. Ryker ne s’est pas assez méfié de Goodbody qui à la première occasion l’assomme.

Lucy retrouve son père, John Carver (Paul Birch). Mais il semble bien s’agir de McMasters. La suite de l’épisode se traîne en longueur et l’on regarde sa montre. Le moins attentif des spectateurs comprend que John Carver est un imposteur et pas le père de Lucile. La fin, sans surprise, nous laisse sur notre faim tellement le scénariste enfonce des portes ouvertes.

Anecdotes :

  • John Doucette (1921-1994) a joué dans Cléopâtre, 100 dollars pour un shérif, Patton, et à la télévision dans la série Coup double avec Don Adams.

  • Sheilah Wells (1941-) a arrêté sa carrière en 1980 après une trentaine de rôles. On l’a vu dans Les mystères de l’ouest, Hawaii Police d’état, Les rues de San Francisco.

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10. LOST YESTERDAY
INÉDIT EN FRANCE

 

Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Avant de mourir, un mari dit à sa femme, Clara Malone, où se trouve caché le bulletin d’un vol. Peu après, elle se trouve avec le virginien dans une diligence qui bascule dans un ravin. Elle est amnésique.

Critique :

Plus que western, l’intrigue est policière et romantique. Les complices du mari de Clara Malone restent à Medecine Bow pour la retrouver. Clara a perdu la mémoire et trouve un nid douillet à Shiloh, auprès du virginien et de Betsy. Tout en l’aidant à retrouver la mémoire, le virginien s’éprend de Clara. James Drury semble plus à l’aise dans son rôle au bout de trois saisons. Dans les scènes romantiques, il fait illusion.

Shirley Knight joue divinement bien ce personnage qui a perdu la mémoire. Elle n’en fait pas trop, juste assez pour rendre son personnage crédible. Clara se voit offrir un poste d’institutrice, bien qu’il y en ait déjà une, Martha (Monica Lewis). Sa nouvelle identité est Avril Mc Comber.

Lors d’un bal, un des complices du mari retrouve Clara. Certaines scènes sont surréalistes, comme Trampas, le virginien et Clara jouant au puzzle. Sous l’identité d’un certain Cal Harrris, un complice, Trev Holcomb (Simon Scott) se présente à Shiloh comme étant son frère. Clara n’a toujours pas retrouvé la mémoire. Elle la retrouve à la suite d’un incendie.

L’épisode à la lueur des années 2010 peut nous paraître un peu naïf et artificiel. Néanmoins, l’intrigue est assez efficace. Le feu, dans cette histoire, agit comme déclencheur des pertes et retrouvailles de mémoire. Les bandits, en retrouvant Clara qui a sa mémoire, brisent les illusions que se faisait le virginien. La fin de l’épisode privilégie l’action aux sentiments. Le virginien laisse un message codé à Trampas pour le tirer d’affaire.

L’épilogue dans le fort (en studio) est malheureusement peu raccord avec le reste. Toutes les idylles du virginien semblent devoir se terminer sur le quai de la gare de Medecine Bow. Le happy end a un goût un peu amer, mais l’on se doute que le virginien doit rester célibataire pour les futures invitées vedettes de la série. On échappe ici au drame pour une fin un peu trop tranquille.

Anecdotes :

  • Shirley Knight (1936-) a joué au cinéma dans Pour le pire et pour le meilleur et à la télévision dans l’épisode des Envahisseurs : Les espions.

  • Le virginien rappelle qu’il a débarqué à Shiloh il y a six ans.

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