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Saison 3 Volume 3Saison 4 Volume 2

Le Virginien

Saison 4 - Volume 1


1. THE BROTHERS
INÉDIT EN FRANCE

 




 

 

 

 

 

 

Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Tony Leader.

Quatrième saison, nouveau générique. Roberta Shore a disparu, au profit d’une nouvelle comédienne, Diane Roter. Elle ne figure pas dans le premier épisode.

Dans le générique de la saison 3, il y avait plusieurs plans de chaque acteur, désormais, on est revenu, comme pour celui de la saison 1, à une seule apparition de chaque acteur.

Résumé :

Matt Denning est venu libérer son frère de prison la veille de son exécution, avec l’intention de fuir pour le Canada. Or, Matt est le meilleur ami d’Emmett Ryker, chargé de le poursuivre. Il ignore qu’en assommant le gardien de prison, il l’a tué.

Critique :

Andrew Prine venait de participer l’année d’avant au 18e épisode de la saison 3 Hideout. Il est de retour dans un autre rôle, celui de Will Denning. Robert Lansing est crédible en Matt, ami de Ryker, décidemment le meilleur comédien de la série avec un Lee. J Cobb absent. Il apporte un plus indéniable à l’épisode par son jeu.

Les militaires, dont le sergent Cohane (Myron Healey) sont furieux et retrouvent les fugitifs alors que Ryker les accompagne. Ils sont hostiles même à ce dernier, connaissant son amitié avec Matt Denning. Des indiens les attaquent. On s’attarde trop sur ce passage où l’armée, Ryker et les prisonniers sont cernés.

On retrouve Kurt Russell en jeune fils de Matt, Andy. Suite à l’attaque indienne, il ne reste que deux militaires survivants, dont l’un blessé. Will est à son tour tué par un indien, et avant de mourir, avoue à son frère qu’il est coupable du meurtre pour lequel il allait être pendu.

L’épouse de Matt, Ellen (Jan Shepard) est présente elle aussi. Matt est accusé d’homicide. Lors du procès, Cohane fait un témoignage en faveur de ce dernier. Il n’a pas cherché à s’enfuir lorsqu’ils étaient cernés par les indiens. Après l’assaut indien, c’est le procès qui est trop long. Dommage, avec une bonne distribution, que le scénario ait de telles longueurs, sans doute pour atteindre les 75 minutes.

Andy tente le libérer son père avec une carabine. L’épisode devient trop bavard, avec des rebondissements creux. Mais Matt s’empare de la carabine et menace Ryker pour fuir. Il faut dire que le juge au procès a été particulièrement intransigeant. Ryker parvient à le raisonner, mais la scène est infiniment trop longue.

On peut reprocher à cet épisode le verdict : le juge rappelle la loi, et prononce la peine capitale.  Il n’est ensuite question que d’adieux. Ceux avec Ellen, qui a tout vendu, sont languissants. L’épisode est aussi beaucoup trop bavard.

Anecdotes :

  • Ryker a vécu une histoire d’amour avec une Francine que les quatre frères jaloux ont brisée.

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2. DAY OF THE SCORPION
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Don Ingalls. Réalisation : Robert Butler.

Résumé :

Des éleveurs de moutons australiens, les Tercell, ont acheté du terrain à Medecine Bow et entrent en guerre contre les éleveurs.

Critique :

Episode magistral et dramatique, parfait à l’exception du choix de l’américain John Anderson, vu très souvent dans les séries des années 60-70, et qui, né dans l’Illinois, a bien du mal à paraître australien. Il aurait convenu de choisir un comédien australien pour le rôle.

Cet épisode est une suite de drames, tragédies et morts injustes, en raison de l’intransigeance de la famille Tercell, qui veulent faire brouter leurs moutons dans les espaces publics, ce qui éloignera les bovins. Avant même l’arrivée d’Adam Tercell (John Anderson), son fils cherche la bagarre au virginien et meurt accidentellement, sa tête heurtant un rocher. La fille de Tercell, Reagan (Maura McGiveney) trouvera la mort en tombant amoureuse du virginien et en se dressant contre son père.

Adam Tercell, tel un scorpion, est tellement dangereux et violent qu’il finit par voir déserter deux de ses fidèles hommes, dont un muet qu’il fouette lâchement car il a dit la vérité en faisant sa déposition auprès du shérif Ryker. Du côté Shiloh, James Drury se coltine tout le travail. Le juge est absent, et Trampas et Randy ne font que des apparitions. Dans le rôle d’un fermier, on retrouve l’excellent Harold Gould mais son personnage peu étoffé apparaît trop peu à l’écran.

Tout comme son fils Abel, Adam Tercell est l’incarnation de la violence, le refus de tout amour et de tout sentiment humain, l’avidité de posséder la terre. Il échouera alors qu’il pense, évoquant l’ancien testament qu’il préfère au nouveau, à laver le sang de son fils dans celui du virginien. On regrette que le rôle de Clu Culager se borne à rappeler la loi en Ryker. Quant à James Drury, il a fait d’énormes progrès. Sa romance inachevée avec Reagan, son jeu, le mettent à des lieues de la saison 1 où il n’était crédible que dans les scènes d’action.

On regrette l’absence d’épilogue, la fin se terminant en laissant un goût d’inachevé. Tant le scénariste que le réalisateur font dans la subtilité et évitent tout manichéisme. Il en résulte un grand cru, un excellent épisode, fort bien écrit, adroitement dirigé. On évite surtout de montrer les envahisseurs australiens sous un trait caricatural. Ici, le réalisme prend le pas sur la fiction et la romance. On peut seulement s’étonner que la loi, en l’occurrence Ryker, ne s’en mêle pas davantage, laissant les hommes de Shiloh régler leurs comptes avec les Tercell.

Si tous les épisodes étaient de cette veine, on serait aux anges. En dehors de l’erreur de casting de John Anderson, nous atteignons ici la perfection.

Anecdotes :

  • Morte à 51 ans d’une cirrhose du foie, Maura McGiveney (1939-1990) a débuté dans La mort aux trousses. On se souvient de ses apparitions dans deux autres films, Ne pas déranger SVP et Histoire d’un meurtre. A la TV, on l’a vue dans Le fugitif, Les envahisseurs, et deux fois dans Hawaii Police d’état.

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3. A LITTLE LEARNING…
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Harry Kronman. Réalisation : Don Richardson.

Résumé :

Bert Kramer, ex-mercenaire, vient de purger 18 mois de prison dans un pénitencier. C’est un ancien acolyte de Ryker. Il vient récupérer son épouse, qui a changé de vie en devenant Martha Perry, la nouvelle institutrice de Medecine Bow. Elle enseigne aux enfants mais aussi à un adulte illettré de Shiloh, Rafe.

Critique :

Quel plaisir de retrouver Susan Oliver, trop tôt disparue, vue deux fois dans Les envahisseurs. Bruce Dern joue les mauvais garçons, comme à son habitude, et on l’imagine mal avoir un passé commun avec Clu Gulager/Emmett Ryker.

Albert Salmi est prodigieux dans le rôle de Rafe Simmons, l’homme qui veut apprendre à lire et écrire. Il fait l’objet de moqueries des élèves et des habitants de la ville qui ont l’esprit étroit. Martha Perry (Susan Oliver), en réalité Martha Kramer, veut divorcer. Son mari est persuadé qu’elle a un autre homme dans sa vie et menace de le trouver. Tout le monde veut avoir pour cavalière au bal de samedi Martha. Elle doit danser avec Trampas, mais le virginien, qui est sur les rangs, l’envoie de façon peu élégante réparer une clôture, s’assurant la voie libre.

Cal Beesom (Harry Townes) voit d’un mauvais œil que son fils Kenny voit à l’école un adulte (Rafe Simmons). Jaloux, Bert cherche des noises à Rafe mais Ryker arrive à point nommé pour le sauver. Peu après, Beesom aborde Bert Kramer afin de se venger de Rafe qui lui a donné une correction. Mais après avoir tendu un piège, Bert écarte Beesom. Il est assez stupide pour croire que Rafe est l’amant de sa femme.

En se défendant de coup de fouet, Rafe tue accidentellement Bert. Il faut dire que Beesom s’est honteusement servi de son fils pour aller porter un faux message à Martha. L’enfant, interrogé par le virginien, n’écoute pas son père, dit la vérité, et sauve Rafe de la corde. L’épisode est un portrait de la bêtise humaine. Cela se termine par le départ de Martha.

J’ai mis quatre étoiles, mais relevé deux anomalies : pour tous les délits qu’il a commis, utilisant son fils, Cal Beesom n’est pas inquiété. L’autre concerne l’interprétation de Bruce Dern, bien en dessous de la dangerosité de son personnage, qui n’assure pas pour une fois dans cet emploi, jouant trop en retrait.

La fin mélodramatique, avec le départ de l’institutrice de Medecine Bow, aurait pu être évitée, mais l’épisode demeure tout au long des 75 minutes d’une qualité au dessus de la moyenne et d’une tension constante grâce à une intrigue bien construite. Un régal.

Anecdotes :

  • Nous apprenons qu’avant d’être shérif, Ryker était mercenaire avec Bert Kramer. Cela date de cinq ans.

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4. THE CLAIM
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Shirl Hendryx. Réalisation : Bernard  Kowalsi.

Résumé :

Trampas retrouve un vieil ami, Luke Milford. Il le fait engager à Shiloh. A la suite d’une altercation entre le virginien et Trampas, ce dernier démissionne.

Critique :

Un ami de Trampas, Luke Milford (William Shatner, de Star Trek), le débauche de Shiloh, lui faisant mener une vie errante : bagarre dans un saloon, départ avec un prospecteur d’or. Pendant les 30 premières minutes, il ne se passe pas grand-chose et l’on a l’impression que le réalisateur tourne à vide, sans scénario. Le chercheur d’or, Finley (Strother Martin) s’est fait saisir sa ferme.

Voir Trampas, Milford et Finlay prospecter la rivière n’a rien de passionnant. On se demande quand l’épisode va commencer, tant tout cela ne semble qu’un prologue, une suite de bons mots entre Trampas et son copain. La recherche d’or s’avère vaine dans un premier temps. L’action commence à la 45e minute, lorsqu’un homme surgit de nulle part. Trampas et Milford s’en méfient. C’est alors que sans raison, Luke Milford abat d’un coup de carabine un indien au bord de la rivière. D’autres indiens arrivent à la rescousse.

C’est une première dans la série, et un sérieux concurrent pour le plus mauvais épisode. Il ne se passe rien. Tout au plus, Milford, atteint par la folie de l’or, assomme et ligote Trampas. Il a également fait prisonnier deux indiens. L’or est monté à la tête de Milford. Cerné par une dizaine d’indiens, il prend un otage, mais finit par s’affoler. En menaçant son ami Trampas, ce dernier est obligé de le tuer.

Shirl Hendryx n’a pas attendu une grève des scénaristes à Hollywood, elle l’a faite toute seule dans cet épisode creux, où il ne se passe rien d’un bout à l’autre, et 75 minutes constituent une gageure pour filmer le vide. Bon prince, le virginien accepte de reprendre Trampas à Shiloh.

Cet épisode est un vrai mystère, il ne s’y passe rien, on bavarde autour d’un verre dans un saloon, on se met à chercher de l’or et querelle aux indiens, mais tout est décousu. William Shatner voit sa participation à la série complètement gâchée. C’est un peu comme une crise d’adolescence tardive de Trampas qui n’arrêtait pas de se plaindre de la paie et de la nourriture à Shiloh, allant chercher l’aventure sans vraiment franchir le pas.

A réserver aux inconditionnels de William Shatner. Pour les autres, circulez, il n’y a rien à voir.

Anecdotes :

  • William Shatner (1931-) faisait sa première apparition dans la série. Il reviendra dans un autre rôle dans la saison 8.

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5. THE AWAKENING
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Robert Crean. Réalisation : Leon Benson.

Résumé :

Betsy rencontre un étranger affamé qui refuse son aide. Ryker est indigné parce que Calder, propriétaire d’une mine, refuse de faire réparer son puits, ce qui cause des morts.

Critique :

Lee J. Cobb est enfin de retour, ainsi que Roberta Shore. Betsy prend sous sa coupe un vagabond malade, David Henderson (Glen Corbett). Mais l’étranger n’a aucune envie de travailler à Shiloh et veut poursuivre sa route. Un nouvel accident a lieu à la mine où un certain Claypool, qui a voulu l’inspecter, est en péril. Henderson, qui s’y connaît, propose ses services. Mais il ne peut empêcher la mort de Claypool. Calder estime que tout cela ne regarde pas le juge Garth.

Henderson est blessé et Betsy joue les infirmières, mais l’homme ne veut rien dire sur lui. Les mineurs viennent lui demander de l’aide. Ce dernier quitte Shiloh et le juge découvre que sa fille en est amoureuse. A la mine, Henderson se fait refouler par Calder alors qu’il veut défendre les droits des mineurs. On apprend que l’étranger est pasteur. Il échange un baiser passionné avec Betsy, mais reprend ses distances. Son père est mort dans une mine comme Claypool. Il se le reproche car il était à une vente de charité comme pasteur.

Voulant intervenir à la mine, Henderson est menacé par une arme par Calder au nom du sacré droit de la propriété. On ne comprend pas trop où ce scénario veut nous entrainer. Un conflit social a lieu à la mine, Calder ayant engagé d’autres employés sans la faire réparer. Henderson comme pasteur s’oppose à la violence. Mais avec le juge et Ryker, il rencontre Pine, le directeur (Jack Lambert) est un compromis est trouvé.

Roberta Shore quitte la série avec cet opus, son personnage se mariant avec le pasteur David Henderson et partant pour la Pennsylvanie. C’est le juge qui les marie. Un épisode important puisqu’il marque le départ d’un personnage présent depuis la saison 1, mais au rythme bien trop lent.

Anecdotes :

  • 2e départ d’un personnage clé après Steve Hill- Gary Clarke.

  • Après la série, Roberta Shore se maria pour de bon et quitta le métier de comédienne.

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6. RING OF SILENCE
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Ruth L. Adams. Adaptation : Barry Oringer. Réalisation : Don Richardson.

Résumé :

Ryker se trouve à bord d’une diligence qui est poursuivie par des mexicains, lesquelles veulent venger une des leurs, une femme dont ils disent qu’elle a tuée par l’un des passagers, Wiley, et n’attendent pas la justice officielle. Les voyageurs se réfugient dans un relais, cernés par leurs poursuivants. N’écoutant que son courage, Ryker va parlementer avec les mexicains.

Critique :

Episode en huis clos, mais avec le talent de Clu Gulager, nous savons que nous n’allons pas nous ennuyer. Wiley (Earl Holliman de Sergent Anderson) a tué une certaine Angela Morales. Il se trouve que Ryker connaît les mexicains en question : il propose de mettre Wiley en état d’arrestation et de le faire juger à Jackson City, mais les mexicains refusent.

Ils attaquent et tuent Sanchez Dominguez dit « Shotgun » (Perry Lopez), l’un des deux conducteurs de la diligence. La tension est à son comble et le crime a changé de côté. Si Wiley a tué la petite fille du chef mexicain (dont on devine qu’il l’a violée), ces derniers en voulant se faire justice sont passés de l’autre côté de la barrière. Quant à Ryker, il est blessé au bras et perd son sang.

Parmi les passagers, on reconnaît Edward Binns (chef de Al Mundy-Robert Wagner dans la saison 3 d’Opération vol) en Mike McCormick, Royal Dano en alcoolique Daniels, Joyce Van Patten en Mary Stewart, John Hoyt en Mr Marshall qui se ballade avec 100 000 dollars en titres. Le grand-père mexicain Juan Pablo est interprété avec panache par Joe De Santis.

Heureusement, à Jackson City, se trouvent Trampas et le virginien qui enquêtent sur la disparition de la diligence. Cela nous permet de faire une pause dans le huis clos étouffant.

Je dois dire que plus j’avance dans la série, plus je trouve Clu Gulager talentueux, acteur absolument génial, qui par sa présence rehausse des scripts. Il joue aussi bien que Lee J. Cobb hélas de plus en plus absent, et laisse loin derrière lui, au niveau qualité de jeu, Drury et McClure. Pendant ce temps, Daniels va tenter une sortie sur les conseils de Ryker pour se sauver à cheval et donner l’alarme.

Hélas, il est assassiné et un habitant ramène son cadavre dans un chariot à Jackson City. Les mexicains nous sont présentés ici comme des sauvages sanguinaires, à l’image des indiens, ce qui avec le politiquement correct ne serait plus admis aujourd’hui.

Sur le cadavre de Daniels, le virginien et Trampas trouvent l’arme de Ryker, ce qui leur donne une piste. Avec deux morts innocents et la perspective de tuer Ryker, Juan Pablo commence à avoir des troubles de conscience, à la différence de ses hommes en furie. Le virginien et Trampas capturent le fils de Juan Pablo, Manuelo (Pepe Callahan). Wiley tente de s’enfuir et en état de légitime défense, Ryker l’abat.

Je trouve la fin injuste, dans la mesure où les mexicains qui ont tué deux innocents ne seront pas inquiétés. Dans l’épisode 1 de cette saison The brothers, un homme ne méritait pas la peine de mort pour avoir avoir accidentellement tué un gardien en voulant l’assommer et sauver son frère. Dans la série, il y a donc une justice à deux vitesses. La poignée de mains entre Ryker et Juan Pablo à la fin est une grosse erreur du scénariste.

Quant à Gulager, il s’empare de la série, reléguant Drury et McClure à passer les plats.

Anecdotes :

  • Joyce Van Patten (1934-) a encore été vue récemment dans Boardwalk Empire.

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7. JENNIFER
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Rita Lakin. Adaptation : Theodore Apstein et Rita Lakin. Réalisation : Don Richardson.

Résumé :

La sœur du juge Garth et son mari viennent de trouver la mort dans un accident de train il y a quelques semaines. Leur fille Jennifer est recueillie à Shiloh. Elle arrive de Boston n’ayant jamais vu son oncle Henry Garth, et sans grand enthousiasme.

Critique :

Dans le rôle de Jennifer Sommers, l’actrice Diane Roter, présente au générique, ne fait que passer. Elle ne figurera pas dans la saison 5, et n’est présente que dans quelques épisodes de la 4. Cet épisode nous permet de retrouver l’adorable James McArthur, le Danny Williams « Danno » d’Hawaii Police d’état, trois ans avant son engagement dans la série avec Jack Lord. L’épisode commence avec lui dans le rôle de Johnny Bradford. Traqué par un tueur en sortant d’un saloon, il réussit à être plus malin et à l’abattre.

Nous sommes en route pour Medecine Bow, à Tylerville, où la diligence de Jimmy fait étape. Johnny l’aborde. Les jeunes gens sympathisent. Jennifer arrive de Boston, ce qui est le bout du monde pour le jeune homme. Le premier contact entre Jennifer et son oncle est glacial. Elle le hait, alors qu’il lui offre son affection. Henry Garth aimait sa sœur mais était brouillé avec elle. Nous assistons à une scène dramatique et magistrale où Lee J. Cobb nous montre l’étendue de son talent. Diane Roter est plus en retrait, et son rôle plus facile à jouer.

Dès la 20e minute, on comprend qu’il s’agit d’un grand épisode. Le courant passe entre Jennifer et Randy, la nièce était sur le point de repartir. Elle fait la connaissance de Trampas et du virginien qui lui fait la visite du domaine. Jennifer se confie au virginien, disant que petite fille, elle aurait rêvé voir le ranch, et demandait à sa mère de l’y conduire, mais qu’il est trop tard. Drury, en progrès constants, joue mieux que d’habitude.

En faisant le tour du propriétaire, Jennifer et le virginien tombent sur Johnny qui s’est réfugié dans une cabane. La jeune fille le présente au régisseur. Elle lui demande un emploi pour lui. Le virginien refuse. L’oncle, voulant s’attirer les bonnes grâces d’une nièce rétive, accepte.

Jennifer est littéralement sous le charme de Johnny. Lors d’une soirée dansante en ville, il faut supporter le chant de Randy Boone, une torture ! Pendant le bal arrive Ryker qui reconnaît Johnny valsant avec Jennifer. Or, Ryker enquête sur le meurtre de Tylerville. On se régale avec ces merveilleux acteurs : Lee J.Cobb, James McArthur, Clu Gulager.

La scène où Jennifer joue du piano, le juge arrivant, et où elle lui dit qu’il est trop tard entre eux car il détestait son père est glaçante. Malgré son jeune âge et son peu d’expérience, j’ai trouvé Diane Roter brillante face à Cobb. Ryker traque le tueur du chasseur de primes de Tylerville et vient interroger Johnny qui le laisse pour mort. Il raconte des mensonges à Jennifer qui accepte de le cacher.

La question que se pose le spectateur est « Comment le juge et sa nièce vont-ils faire la paix s’ils la font un jour ? ». Or, l’affaire Johnny Bradford ne va rien arranger, au contraire. Je me suis passé plusieurs fois cet épisode pour le plaisir et ce sans me lasser, le meilleur de cette saison pour l’instant.

Ryker apprend au juge et à ses hommes que Bradford a tué trois personnes de façon sadique, dont une femme. Johnny avoue ses crimes à Jennifer et la prend en otage, après avoir tenté de faire d’elle une voleuse.

Ce drame rapproche enfin Jennifer de son oncle qu’elle déclare aimer. Et nous, après cette scène belle et déchirante, aurions souhaité que l’épisode dure plus que 75 minutes ! Un chef d’œuvre.

Anecdotes :

  • La défunte épouse du juge se prénommait Margaret.

  • Le virginien évoque avec Trampas le départ de Betsy.

  • Diane Roter (1949-) a fait une carrière éclair. 9 rôles de 1962 à 1970. Rien de marquant : Hondo, Cher oncle Bill.

  • Célèbre pour son rôle de Danno, James McArthur (1937-1970). Il était le fils adoptif de l’actrice Helen Hayes. Il est surtout connu pour avoir tourné 259 épisodes pendant 11 saisons d’ Hawaii Police d’état. On l’a vu dans Les incorruptibles, Bonanza, L’île fantastique, Arabesque, La croisière s’amuse.

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8. NOBILITY OF KINGS
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de James Duff McAdams. Adaptation : Richard Fielder. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Nouvellement arrivé dans le pays, Ben Justin, haineux, mauvais comme la gale, agressif, fait l’unanimité contre lui, alors que ses voisins ne demandent qu’à l’aider.

Critique :

Je vais mettre les choses au point : je n’ai jamais compris le succès du Justicier dans la ville Charles Bronson, acteur surestimé, réac, facho et haineux. Au point qu’il n’a pas à se forcer à jouer son personnage de Ben Justin, il est au naturel. Annie Cordy a témoigné de son comportement odieux sur le tournage de Le passager de la pluie. Il n’est pas le seul dans le cas : Delon et Eastwood sont des réactionnaires de la même trempe (Eastwood vient après s’être refait une virginité vient de récidiver avec Trump), mais ils ont une différence avec Bronson : ils ont du talent.

Tant dans cet épisode que dans la vie, Bronson semble aimer se faire haïr et il réussissait. Par ses outrances, il gâche cet épisode. N’est pas Lee J. Cobb ou Clu Gulager qui veut. La postérité semble me donner raison car Bronson, mort en 2003, est déjà bien oublié, et c’est tant mieux ! En Ben Justin, il joue mal, si l’on peut appeler cela jouer la comédie. Outrancier, caricatural, il en fait des tonnes.

A la 17e minute, face à Lee J. Cobb, qui est le talent à l’état pur, Bronson fait pitié. On en arrive à confondre les personnages et les acteurs, Cobb a la classe, et en juge rétorque avec élégance pour désamorcer le venin de Bronson, enfin de Justin, c’est pareil.

Inutile de dire que je me suis fait un immense plaisir à mettre une étoile à cet épisode, qui suit un chef d’œuvre.

Lois Nettleton, qui sait jouer, semble même embarrassée d’être l’épouse du personnage de Bronson. Sur-jouant en permanence, il plombe l’épisode. Je déteste Delon et Eastwood, mais eux au moins, quand ils tournent, me le font oublier. Au fond, il était l’interprète idéal de Un justicier dans la ville dont le personnage ne varie pas de celui de cet épisode du Virginien.

Les scénaristes avaient tenté de construire une belle histoire avec un Justin veuf inconsolable remarié et un enfant perturbé. Mais Bronson dès qu’il apparaît à l’image gâche tout. « Quand nous nous sommes connus, il était si gentil » dit Mary Justin au virginien. On se demande comment il faisait.

James Drury malgré ses efforts est un comédien plus à l’aise dans l’action que dans la psychologie, et rate complètement la scène où il veut consoler Mary.

Tout au long de l’épisode, le jeu monocorde de Bronson, aussi expressif que celui d’un autre du même genre, Chuck Norris, ne change pas. Un véritable jeu de massacre quand il est confronté à de bons comédiens. Bronson n’aime pas les syndicats, on l’aurait deviné, même les syndicats d’éleveurs de bovins. En fait, Bronson et Justin ne font qu’un. On voit le manque total de subtilité de l’un et de l’autre.

Ceux qui défendent Bronson diront qu’il a du talent de faire haïr Justin, moi ce que je vois, c’est qu’il gâche 75 minutes de pellicule et que cet épisode est bon à jeter à la poubelle. Il ne s’en dégage que médiocrité, sentimentalisme, psychologie à deux balles.

On peut rager quand on s’est mis à aimer la série qui vaut mieux que cela. Bronson empêche carrément Robert Random (son fils Will) et Lois Nettleton d’être crédibles. Comment un tel acteur a-t-il pu illusionner tant de metteurs en scène ? J’avoue un plaisir coupable (même si c’est « du cinéma ») à la 46e minute quand Justin se prend une rossée bien sentie de Tom Bear Suchette (George Kennedy). On aurait aimé que ce soit non simulé.

Heureusement, Lee J. Cobb est là pour calmer le chroniqueur. Il a quelques belles scènes et nous a tant manqués depuis de nombreux épisodes. A la fin de l’épisode, la fièvre aphteuse décime le troupeau de Justin. Pour abattre les bêtes, le juge offre son aide : « C’est mon job, je n’ai besoin d’aucune aide ». A fuir ! Je conseille de zapper l’épisode et de passer au suivant. On ne croit pas une seconde au happy end final.

Anecdotes :

  • Lois Nettleton (1927-2008) a joué dans Butterfly.

  • Mauvaise nouvelle : Bronson revient dans la saison 6.

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9. SHOW ME A HERO
INÉDIT EN FRANCE

Histoire d’Alvin Boretz. Adaptation : Frank Chase. Réalisation : Leon Benson.

Résumé :

Trampas sauve la vie de Frank Colter, dont les deux chevaux d’un chariot s’étaient emballés. Mais son cheval est blessé et il est immobilisé dans une petite ville, Eagle Creek.

Critique :

Leonard Nimoy est déjà de retour. Il incarne ici un avocat, Keith Bentley. Dans le prégénérique, nous avons vu comment plusieurs villes sont tombées sous la coupe d’un mafieux, Philip Leland (Ken Lynch) et qu’il a ordonné à l’un de ses lieutenants de commencer à sévir à Eagle Creek. Frank Colter (Richard Beymer) sympathise avec Trampas et l’invite à déjeuner avec son épouse Lois (Sherry Jackson).

Le thème de la ville qui tombe sous la coupe d’une bande de malfrats est récurrent dans les séries. Aussi, il ne faut pas attendre beaucoup d’originalité, puisque ces situations ont déjà été vues ailleurs. Les habitants d’Eagle Creek fuient les uns après les autres. Colter veut lutter. Il n’y a que Trampas du générique de la série pour représenter Shiloh ici. Il sympathise avec le shérif, Tolliver (Douglas Fowley). Après un début en fanfare, l’épisode stagne un peu en bavardages.

Puis trois hommes débarquent pour voir Colter. Leur chef est Midge Conway (Lee Patterson), que l’on a vu dans le prégénérique prendre des ordres de Leland. Mais c’est un vieux comparse de Trampas, qui a décidément des relations peu fréquentables. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis cinq ans. Conway se présente à Colter comme travaillant pour Leland. Il veut installer des tables de jeux, alors que Colter veut développer la ville, notamment avec l’arrivée du chemin de fer. Tolliver connaît Philip Leland et indique à Colter que c’est un gangster. Colter est malmené et tiré par des chevaux avec un lasso, tandis que Tolliver reçoit une balle. Les habitants apeurés veulent tous se coucher devant Leland, apeurés.

L’avocat Bentley se révèle l’un des plus couards. Mais cela ne suffit pas aux hommes de Leland qui pour être sûrs d’avoir la main mise sur la ville brûlent sa maison. Courageusement, Trampas accepte le poste de shérif adjoint pour lutter contre son ex-ami Conway. L’ambiance est purement western. Le duel final est un grand moment entre Trampas et Conway, on devine qui gagne. Les hommes de Leland « n’avancerons plus leurs pions ».

Un superbe épisode, avec une mention spéciale à l’acteur Richard Beymer. Mais atypique car éloigné de Shiloh, et sans la présence de Trampas, on aurait du mal à le raccorder à la série.

Anecdotes :

  • 3e et dernière apparition de Leonard Nimoy dans la série. Il sera ensuite accaparé par Star Trek.

  • 2e et dernière apparition de Richard Beymer dans la série.

  • C’est le grand compositeur Bernard Herrman qui a signé la partition de cet épisode.

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10. BEYOND THE BORDER
INÉDIT EN FRANCE

 

Scénario : Martha Wilkerson. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Trampas et le virginien se rendent au Mexique. Ils doivent acheter six chevaux de la race palominos. Mais durant le voyage, le virginien tombe gravement malade.

Critique :

C’est la première fois depuis le pilote que nous voyons le virginien pas au mieux de sa forme. Alors que des aubergistes mexicains refusaient d’héberger nos héros, le virginien s’effondre. Il a une pneumonie. Trampas poursuit seul sa mission. Petit à petit, le convalescent va mieux, dorloté par Maggie (Joan Staley), petite amie d’un gangster, Zack Wheeler (Michael Forrest) que l’aubergiste attend.

Zack prépare un gros coup. Petit à petit, une complicité s’établit entre Maggie et le virginien (on ne voit plus du tout Trampas). Finalement, lorsque Zack et le virginien se retrouvent face à face, rivaux en amour, notre héros blesse grièvement le bandit.

Le virginien est bon prince de soigner l’ennemi, qui à peine debout ne pense qu’à faire tuer son rival. Par peur que son nouvel amoureux soit tué par la bande, Maggie reste avec Zack.

Cette romance tourne à l’ennui. On est surpris d’un épisode aussi verbeux, avec un James Drury mal à l’aise dans les scènes de romance. « Vous n’avez besoin de personne » lui lance la fille, « Zack n’a plus que moi ».

75 minutes pour ce résultat, cela laisse perplexe. La rédemption par l’amour d’un dangereux bandit, voilà quelque chose que l’on n’avait pas vu dans la série. Le sort réservé à Zack est bien trop doux.

On regrette pour le virginien celle qui aurait été la compagne idéale, Maggie. Un film qui donnera raison à ceux qui pensent que les femmes préfèrent les mauvais garçons.

Anecdotes :

  • 3e des quatre participations à la série de Michael Forrest (1929-) qui tourne en ce moment une comédie de science-fiction de Steven L. Fawcette : Unbelievable.

  • Joan Staley (1949-) n’a pas fait une grande carrière, qui s’est arrêtée en 1982 avec une apparition dans Dallas. On l’a vue dans Les incorruptibles, L’homme de fer, Mission Impossible.

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