par Steed3003
Romancier, médecin, mais aussi spécialiste des séries, sujet sur lequel il a écrit de nombreux ouvrages (dont une trilogie pour laquelle les deux principaux ouvrages sont déjà sortis : Les miroirs de la vie et Les miroirs obscurs, mais aussi un excellent livre de synthèse sobrement intitulé Séries télé chez Librio), Martin Winckler a répondu pour nous à quelques questions sur la série. Merci Monsieur Winckler ! Aimez-vous la série ? J'aime BEAUCOUP la série, et j'ai écrit un long article (sur l'ensemble) dans Les Grandes séries britanniques. Un article qui réhabilite aussi The New Avengers, en expliquant qu'il s'agit d'une autre série que The Avengers originels...[lire l'article] Avez-vous une saison préférée ? Des épisodes préférés ? Oui, les saisons Diana Rigg, bien sûr, et un très grand nombre d'épisodes de ces deux saisons, en particulier L'héritage diabolique, bien sûr, et l'épisode de transition entre la saison 5 et la 6 Ne m'oubliez pas . Avez-vous vu le film ? Si oui, l'avez-vous aimé ? Je l'ai vu. Je l'ai détesté et trouvé très mauvais. Je pense qu'il y a eu deux erreurs de départ : 1° faire de Steed et Emma des personnages du même âge, alors que leur alchimie provient de leur différence d'âge, qui rend leurs relations à la fois distantes et ludiques 2° faire de Sean Connery le méchant, alors qu'il fallait lui donner le rôle de Steed vieilli et lui adjoindre une Mrs Peel qui aurait vieilli comme lui. (Il y avait sûrement une belle actrice de 45 ans qui aurait été parfaite pour le rôle...) Du coup, on pouvait construire quelque chose comme : les deux amants platoniques se retrouvent trente ans plus tard et combattent leurs vieux démons (toutes les citations du film qui renvoient à la série). Et ainsi, on pouvait avoir un méchant crédible alors que là, pendant le combat final, malgré l'amitié qu'on a pour Sean, personne ne croit que Steed peut perdre... Avez-vous les DVD de la série ? Non, je ne les ai pas. Mais si on me les offre, je suis preneur !
©Denis Chauvet |
Interview de Alex Taylor
par Denis Chauvet
Interview de Alex Taylor, aujourd'hui animateur sur Pink TV mais surtout ex animateur de Continentales, émission qui zappait sur les chaînes européennes, de 1990 à 1995 sur FR3. Alex Taylor est à l'origine de la diffusion de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir en VOSTF dans son émission. Avez-vous une bonne connaissance de la série ? Évidemment, j'enregistrais même des bouts d'épisodes sur un magnétophone à bande que mon père m'avait donné, et j'apprenais par cœur certains dialogues. Quelle est votre saison préférée ? La série noir et blanc avec Diana Rigg, sans aucun doute. Quels sont vos épisodes préférées, ceux qui vous ont le plus impressionnés ? Avec le temps cela a changé : j'ai beaucoup aimé The house that Jack built , et évidemment des feux d'artifice genre A touch of brimstone, mais ce sont les épisodes un peu plus banals que je regarde avec le plus de plaisir maintenant, genre Death at Bargain Prices ou The quick quick slow death... Et ceux que vous détestez ? Aucun, mais je ne suis pas du tout New Avengers, et j'ai essayé de regarder les épisodes avec Honor Blackman, mais comme on dit en anglais : I guess you had to be there [je suppose qu'il fallait y être], il fallait peut-être les suivre en direct lors de la première diffusion. Vous connaissiez tous les épisodes ou avez-vous découvert comme nous les « inédits continentales » (1) ? C'est parce que je les connaissais et que je ne les avais jamais vus en France que, en tant que producteur de Continentales, je me suis entêté à les trouver et à les acheter pour France3. Réponse incroyable quand j'ai contacté la boîte qui détenait les droits à l'époque : "Personne en France ne nous les avait jamais demandés !" D'où leur côté « inédit ». La série Chapeau Melon a-t-elle réalisé de bons scores d'audience sur FR3 à l'époque ? Excellents, même sur le service minitel de France3 (il n'y avait pas Internet à l'époque au début des années 90) qui a cassé tous les records avec, figurez-vous, les listes de vocabulaire des épisodes. Saviez-vous que les copies diffusées sur FR3 étaient coupées ? Était-ce délibéré ou avez-vous été trompé sur la marchandise ? Je les avais eues un peu en dernière urgence avant que les droits ne soient cédés à une grande maison (2). J'ai même ramené les cassettes sous le bras en France trois jours avant la diffusion ! On était un peu obligé de faire avec les copies qu'on avait. Six mois après c'était une autre maison qui détenait les droits et cela aurait été inabordable pour les matinales de France3. De mémoire, vous aviez reçu un spécialiste de la série Chapeau Melon en plateau, qui était-ce ? Il s'appellait Laurence quelque chose, l'un des réalisateurs qui était venu en effet. (3) Y a-t-il d'autres séries que vous auriez voulu mettre à l'antenne en VOSTF ? Non, pendant les 5 ans que je produisais et présentais Continentales, j'ai tout diffusé ce que je trouve de bien, y compris une série qui pour moi est le summum de l'humour britannique (pas l'humour à l'export genre Benny Hill que les britanniques ne regardent pas), cela s'appelle One Foot in the Grave, c'est une série extraordinaire. Vous avez dit (de mémoire) que vous ne regrettiez pas grand-chose de l'Angleterre à part sa télévision : est-ce vrai, et pourquoi ? C'était vrai il y a quelques années quand je n'avais pas la télé anglaise chez moi, à Paris. Maintenant que je l'ai, avec le satellite, je suis un peu moins enthousiaste. La BBC rivalise avec ITV dans les Stars Ac et autres reality shows. Mais il reste quand même quelques trouvailles sur les chaînes du câble, genre une nouvelle série comique qui va devenir culte en France d'ici un ou deux ans quand un directeur des programmes français l'aura vue : Little Britain, c'est tordant. Cela dit, même si tout le reste est mieux en France, trains, bouffe, hôpitaux, etc., la télé anglaise reste infiniment plus créative et intéressante que les formules lassées et les sempiternels mêmes animateurs et journalistes de la télé française que je ne regarde même plus du tout ! Nous avons encore dans la tête la musique de La nuit américaine qui annonçait Continentales le matin. N'avez-vous pas envie de reprendre l'Euro journal avec les pays d'Europe de l'Est (au regard de ce qui se passe en Ukraine en ce moment par exemple) ? J'adorerais, je ne demanderais pas mieux mais depuis dix ans je fais régulièrement la tournée des chaînes pour m'entendre dire à chaque fois « L'Europe n'intéresse personne », y compris il y a six mois à peine à France 3 même où on m'a répondu texto que des émissions comme Continentales « ne sont pas du tout dans la ligne éditoriale de la chaîne ». J'ai baissé les bras ! (1) : Les fossoyeurs, Avec vue imprenable, Dans sept jours le déluge, Un Steed de trop, La mangeuse d'hommes du Surrey, Le fantôme du château De'Ath, Le jeu s'arrête au 13, Maille à partir avec les taties, Les chevaliers de la mort, Le club de l'enfer, L'héritage diabolique et Du miel pour le prince. (2) : EMI. (3) : il s'agit en fait de Laurence Bourne.
©Denis Chauvet |
Interview de Toby Miller
par Denis Chauvet
Toby Miller est un professeur d'université australien travaillant dans la chaire Culture et Médias de l'université de Riverside en Californe. Il a, lui aussi, apporté sa pierre au Monde des Avengers en écrivant un essai consacré à la série. Cet ouvrage constitue sûrement le livre le moins aimé des fans. Raison suffisante pour lui poser quelques questions ! Voir la fiche bibliothèque de The Avengers. Quand et comment avez-vous découvert Chapeau Melon et Bottes de Cuir ? En regardant la série en 1965 à la télévision britannique. J’avais sept ans. Quels sont vos saisons et épisodes préférés ? Hmm. 1965-66, tout ce qui est en noir et blanc. Pourquoi avez-vous écrit ce livre? Le British Film Institute m’a demandé d’écrire un livre sur ma série TV préférée. Avez-vous contacté des personnes liées à la série (acteurs, producteurs...) ? Non. Ma mission était d’écrire mon avis personnel plutôt que de faire ce que d’autres avaient déjà fait avant moi. Depuis, j’ai néanmoins rencontré Patrick Macnee. Comment décririez-vous votre livre ? Trop intellectuel pour certains, pas assez pour d’autres, un véritable plaisir pour moi. Qu’est-ce qu’un fan peut trouver uniquement dans votre livre ? Des photos, des souvenirs, des allusions évocatrices, ‘et un peu de la théorie française des maîtres à penser’(1) Pourquoi Chapeau Melon et Bottes de Cuir est-il toujours aussi populaire ? Je crois que la série pose des questions récurrentes sur le genre, les belles histoires, l’excellente qualité de la mise en scène, les magnifiques premiers rôles et la performance d’ensemble des acteurs, et la classe, toujours la classe et encore la classe ! (1) En français dans le texte. ©Denis Chauvet |
Interview de Laure Sermini
par Steed3003
Laure Sermini entourée par Denis et Philo au salon des séries cultes en septembre 2006. Interview de Laure Sermini, présidente du fan club français Steed&Co, à l'occasion de l'ouverture de la page Steed&Co sur notre site en mai 2007. LA SÉRIE Quand avez-vous découvert Chapeau Melon et Bottes de Cuir ? Le 4 avril 1967. Quels sont vos épisodes et saison préférés ? Saison : Emma Peel Couleurs. Épisodes : il y en a tellement : Camera meurtre, Qui suis-je?, Le village de la mort, L'heritage diabolique, Le club de l'enfer, Jeux, Affectueusement vôtre, Don't look behind you, Warlock, Le repaire de l'aigle, Le monstre des égoûts. Quels sont les épisodes que vous aimez le moins ? Emily ! Une bien triste fin pour une épopée magique. Pourquoi Chapeau Melon et Bottes de Cuir est-il toujours aussi populaire ? Parce que c'était très bien fait, intemporel, plein d'humour, de "sentiments inavoués", si bien qu'il ne vieillit pas vraiment (avec une petite réserve pour certains épisodes des New Avengers). Quelle est votre Avengers girl préférée ? Emma bien sûr, même si je les aime toutes. Que pensez-vous des éditions dvd de la série ? Le plaisir de la VF ou VO à volonté, de belles images dans l'ensemble, mais des bonus bien loin de ce qu'ils auraient pu être. Selon vous quel est le livre de référence sur la série ? Pour moi The Avengers, le premier livre de Dave ROGERS, grâce à qui j'ai découvert la genèse de la série. Connaissiez-vous notre site ? Pas jusqu'à ce que vous me contactiez, mais je vais peu sur internet . Combien de fans français peut-on rassembler dans l'hexagone ? Les fans français se comptent par milliers, quant à les rassembler.... STEED AND CO Quel est l'évènement de Steed and Co dont vous êtes le plus fier? Notre première rencontre avec Patrick Macnee Quand et comment fut créée l'association Steed&Co ? Une douzaine de personnes appartenant à un club sur CMBC l'ont quitté lorsqu'elles se sont rendues compte que le terme Association n'avait pas la même signification pour elles que pour le président à vie. Elles ne sont pas parties pour créer une autre association mais simplement lorsqu'elles ont vu qu'aucune discussion sur aucun sujet n'était possible. Nous avons continué à nous voir, et puis fin 94 plusieurs ont fini par se dire : "Pourquoi ne pas créer une vraie association, avec un vrai bureau, renouvelable, ouvert aux suggestions des membres..." Nous avons cogité sur des statuts, un nom : Steed bien sûr, fil rouge et emblème de la série, et Co pour toutes ses partenaires, tous les acteurs, scénaristes, producteurs, réalisateurs, cascadeurs, stylistes, adaptateurs, doubleurs.... Bref tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à la réussite de la série, y compris nous, les télespectateurs du monde entier, qui avons aimé et aimons toujours la série. Alain Carrazé est le président d'honneur de votre fan club. Êtes-vous toujours en contact avec lui ? Si oui, en quoi vous aide-t-il ? Alain Carrazé est membre honoraire. Il connaît notre association, son sérieux et son enthousiasme lorsqu'il s'agit de parler de la série. C'est pourquoi lorsqu'un média le contacte pour parler séries et souhaite évoquer sérieusement des fans de série et de CMBC en particulier, il signale notre existence, ce qui nous permet de mieux nous faire connaître. Quels sont les acteurs que l'association a pu rencontrer ? À ce jour : Patrick Macnee, Linda Thorson, Julian Glover, Brian Clemens, sans parler de Geneviève Leforestier (adaptatrice des dialogues français), Nadine Delanoe (voix française de Purdey), Peter Leslie (coauteur de 2 romans avec Patrick Macnee), Pierre Legoff (dessinateur des BD new avengers). À notre grand regret nous avions espéré rencontrer Gareth Hunt durant notre prochain voyage. Et nous avons également rencontré plusieurs fois Diana Rigg, mais sans nous présenter comme l'association française de CMBC. Nous n'évoquons avec elle que sa carrière actuelle et ses projets futurs. Elle a souhaité s'éloigner du monde des Avengers (qu'elle ne renie pas du tout) à cause de l'étiquette de sex-symbol que le rôle lui a donnée et des problèmes que lui a occasionnés un "fan" fou qui l'a poursuivie plus de 10 ans et menaçait de s'en prendre à sa fille. Étant des personnes sensées, nous respectons son désir. Combien de membres avez-vous ? Environ 80 à ce jour. Vous aviez organisé en été 1998 une avant-première spéciale pour le film à Disneyland. Avec le recul, que pensez-vous de ce film ? J'attends de voir la version intégrale. Un film prévu pour 2h15 cisaillé à 1h28, c'est une histoire incompréhensible, des réactions de personnages inexplicables (en particulier la froideur d'Emma). Un personnage massacré : Mère-Grand, qui, de jovial mais imposant par son autorité, est devenu un petit vieux accro à la clope . Mais il y a des points positifs avec l'atmosphère d'un Londres vide, les clins d'œil multiples à la série d'origine. Pourquoi ce long silence de Steed&Co ? Des problèmes familiaux, de santé et professionnels ont surgi en même temps sur les membres du bureau. Dans de telles circonstances on est bien obligé de limiter ses loisirs. Pourquoi votre site internet n'est-il pas mis à jour depuis 2002 ? La personne qui avait créé notre site était étudiant. Lorsqu'il est entré dans la vie professionnelle puis familiale, il a dû sacrifier sa participation active à notre assoc et nous n'avions pas de relève. Combien de temps consacrez-vous à la gestion du fan club ? Cela dépend des activités en cours (fanzines, stands, réunions, voyages, interviews, recherche de merchandizing), mais plusieurs heures par semaine (en dehors de notre long silence). Combien de personnes s'occupent-elles du fan club ? Nous sommes 3 au bureau administratif pour organiser et assurer les activités diverses, 1 régulier de plus pour le fanzine (plus quelques volontaires occasionnels pour des articles toujours bienvenus).. Comment voyez-vous l'avenir de Steed&Co ? Si la roue veut bien tourner de nouveau et nos soucis personnels s'atténuer, Steed & Co repartira de plus belle sur la route sans fin des Avengers. ©Steed3003 |
Interview de Didier Liardet
par Steed3003
Interview de Didier Liardet, auteur du livre Chapeau melon et bottes de cuir, au Royaume de l'imaginaire aux éditions Yris. C'est le compagnon essentiel de tout bon fan de la série ! LE LIVRE Comment vous est venue l'idée d'écrire un livre sur cette série, alors que de nombreux ouvrages lui avaient déjà été consacrés ? En réalité, seuls deux livres existaient déjà à l'époque en langue française. Un volume paru dans la collection de poche Le guide du téléfan, pour laquelle j'avais d' ailleurs travaillé auparavant, et un livre constitué pour l'essentiel de nombreuses photos. Aucun des deux ne contenait les éléments qui caractérisent notre collection d' ouvrages sur les séries, qui sont avant tout des livres de référence. La série étant l'une des plus appréciées du public français, nous souhaitions la traiter dès le lancement de la collection. Combien de temps de travail a représenté le livre ? L'écriture du livre a représenté environ six mois de travail en comptant le temps alloué aux recherches, aux entretiens puis à la rédaction proprement dite. La maquette est un élément très important dans nos ouvrages avec la création de pages de présentation (notamment pour les annexes et le guide des épisodes) et de logos spécifiques à chaque titre. Vous avez sans doute également remarqué le soin apporté à l'élaboration de la couverture, un élément permettant de rendre hommage aux séries traitées en présentant un instantané de leur univers. Tout ceci fait que la maquette demande plusieurs semaines d'élaboration. Avez-vous eu des difficultés à trouver un éditeur ? Je dirige la collection Télévision en séries des Éditions Yris, société dans laquelle j'exerce aussi d'autres responsabilités. Les éditeurs français susceptibles de publier des ouvrages de ce type sont très rares, ce qui explique le peu de livres existants sur le sujet. La préférence est donnée aux traductions d'ouvrages anglais, notamment des guides officiels, au détriment de la création intellectuelle. Une telle collection n'existant pas en langue anglaise, où les ouvrages sur les séries sont pourtant très nombreux, il aurait été impossible de trouver un éditeur français susceptible de se lancer dans un tel projet (aucun autre ouvrage n'a, du reste, été publié en France sur la série, depuis lors). On trouve de nombreuses photos dans votre livre, avez-vous obtenu l'autorisation facilement ? Cette autorisation, comme souvent dans ce genre de cas, a demandé d'assez longues négociations. Nous prenons toujours un soin particulier à l'iconographie en cherchant à publier des documents inédits ou peu souvent utilisés auparavant. Nous disposons en parallèle d' une importante collection privée dans laquelle nous avons pu puiser. Lors de la préparation de votre livre, avez-vous été amené à visionner des documents exceptionnels, telle la version de Voyage sans retour tournée avec Elisabeth Shepherd ? Effectivement, je me souviens d'avoir pu visionner l'épisode Passage à tabac avec Ian Hendry, qui était encore inédit en France à l'époque. Cela dit, la première mouture de l'ouvrage remonte maintenant à huit ans et je ne me souviens pas d'autres faits de ce type. L'analyse formelle des différentes saisons est un des points les plus intéressants de votre livre et le différencie de ses concurrents. Pourquoi cette idée ? Comment vous y êtes-vous pris ? Je suis sans doute l'un des premiers à avoir travaillé sur les séries en milieu universitaire, à la fin des années 80. Malgré l'hostilité des enseignants de l'époque, il me semblait évident que l'analyse filmique pouvait être l'un des composants d'une étude sur les séries au même titre qu'une étude sur n'importe quel film. L'analyse du montage, de la mise en scène, de la bande-son ou de la photographie sont des éléments liés à l'étude de toute fiction, cinématographique ou télévisée, n'en déplaise à certaines personnes. Après l'obtention de mon Doctorat (en Lettres & Arts), j'ai décidé de créer une collection de livres originale selon des critères bien précis : proposer des ouvrages de référence regroupant le plus d'informations possibles (biographies, filmographies, guide des épisodes, coulisses du tournages, annexes, etc.) qui contiendraient aussi une étude analytique sur le sujet choisi. Sans oublier une iconographie de qualité pour des ouvrages proposés à un prix abordable, des éléments qui nous différencient très nettement des deux éditeurs qui publiaient auparavant avec régularité des livres sur les séries (et qui ont d' ailleurs disparu aujourd'hui) ou des rares ouvrages en français édités aujourd'hui par de grands groupes et qui sont le plus souvent des traductions de textes anglais. Comment avez-vous trouvé les nombreuses informations présentes dans ce livre ? En dehors de la consultation d' une masse de documents de tout ordre, le cœur de chaque ouvrage résulte du visionnage des épisodes dans leur globalité et des entretiens réalisés, des éléments qui permettent de réduire le risque d'erreurs et de mieux se rendre compte des principaux composants de la série. LE LIVRE (2) Vous n'avez pas hésité à donner un avis positif sur le film, que je partage entièrement d'ailleurs, dans le livre. N'avez-vous pas eu peur de choquer les puristes ? J'ai étayé mon point de vue par des arguments et, malgré l'avis souvent contraire des « puristes » comme vous dites, je m'y tiens encore aujourd'hui après avoir revu le film à plusieurs reprises. Malgré des imperfections, ce film demeure une adaptation relativement fidèle, ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres adaptations cinématographiques de séries pour lesquelles les mêmes puristes ont été beaucoup plus discrets lors de leur sortie en salles. De plus, certains médias avaient lapidé le film avant sa sortie sans même l'avoir vu, en se contentant de lire les dossiers de presse distribués par la production. Comment avez-vous réussi à rencontrer Honor Blackman et à lui faire écrire la préface de votre livre ? Comment s'est déroulée cette rencontre ? Honor Blackman s'était peu exprimée sur son personnage et sur la série, au contraire de Patrick Macnee et Linda Thorson qui avaient donné de nombreuses interviews. Il nous semblait donc indispensable de lui demander son avis et de rattrapper cette « injustice » en lui accordant un espace privilégié afin de s'exprimer tel qu'elle le souhaitait. Nous l'avons tout simplement contactée grâce à son agent artistique. La maquette du livre, notamment celle du guide des épisodes, est particulièrement réussie. Avez-vous conseillé votre collaborateur Gérard Pourrière à ce sujet ? La maquette a été élaborée dès le second titre de la collection et n'a que peu évolué depuis lors. Dans cette optique, le travail du maquettiste est de s'adapter aux spécificités de la collection. De manière plus précise, je détermine le placement des photos ainsi que les montages et les pages spéciales en fonction du texte en établissant une sorte de story-board auquel le maquettiste a l'obligation de se tenir. Pourquoi ce titre : Au Royaume de l'imaginaire ? Le choix du sous-titre est une spécificité de la collection, un moyen de préciser l'élément conceptuel dominant de la série : dans ce cas précis, il s'agit d'une allusion au Royaume-Uni et à l' imaginaire qui teinte la série lors des saisons avec Diana Rigg et Linda Thorson. Le livre s'est-il bien vendu ? Comment se situe-t-il par rapport aux autres titres de la collection ? L'ouvrage sur la série fait partie des meilleures ventes de la collection. Du reste, le troisième tirage étant quasiment épuisé, nous en préparons un nouveau pour cette année. Vous préparez une nouvelle réédition [NDR: édition sortie le 20/06/2005] de ce livre. Que contiendra-t-elle de plus ? Quand sortira-t-elle ? Ce nouveau tirage contiendra seize pages supplémentaires ainsi qu'une vingtaine de nouvelles photos. Le texte sera remis à jour avec notamment une présentation des nouveautés (livres, revues, DVD, etc.). Sa sortie est prévue pour le courant de cette année. Votre livre est aujourd'hui considéré comme une référence dans la communauté française de Chapeau Melon. En êtes-vous fier ? Nous sommes surtout fiers d'avoir réussi à publier ce type d'ouvrages dans un contexte difficile pour les éditeurs indépendants et devant des circuits de distribution réfractaires à ce genre d'ouvrages. Le public français n'est pas davantage téléphile que cinéphile et la lecture d'un livre passe souvent bien après l'achat de DVD ou de CD (en parcourant votre site, j'ai du reste lu que certains fans de la série ne possédaient pas notre ouvrage, ce qui montre bien la difficulté de se spécialiser dans ce type de publications). Il semble que vous vous êtes spécialisé dans les anciennes séries cultes, comme en témoignent vos ouvrages sur : Le Prisonnier, Les Mystères de l'Ouest, Amicalement Vôtre... Comptez-vous vous attaquer à des séries plus récentes (X Files, NYPD Blue, Friends...) mais tout aussi cultes ? Il me semble indispensable de publier maintenant des ouvrages sur les séries des années 60 car la génération qui les a découvertes lors de leur première diffusion a désormais atteint l' âge de s' intéresser à ce type de livre. Nous avons débuté une encyclopédie des séries par décennie l'année dernière (en sept volumes) avec un premier tome qui présente les séries américaines des années 1949-1969. Les séries plus récentes seront abordées dans les volumes qui paraîtront au fur et à mesure. Parmi les autres livres consacrés à la série, lequel conseilleriez-vous le plus ? Sans aucun doute The Avengers and me écrit par Patrick Macnee, qui demeure le plus intéressant par son point de vue et ses anecdotes sur le tournage, même s'il ne s'agit pas d'un ouvrage de référence. LA SÉRIE Est-ce votre série préférée ? Chapeau Melon et Bottes de Cuir fait bien entendu partie des séries que j'affectionne le plus. Cependant, je la placerai au même niveau que Les Mystères de l' Ouest et Mission : Impossible dans la liste de mes préférences. Comment l'avez-vous découverte ? Durant les années 70, mais il m'est impossible de vous préciser à quelle occasion. Quelle est votre saison préférée ? La quatrième saison – la première avec Diana Rigg – pour la justesse de l'interprétation dans une nouvelle configuration après le départ d'Honor Blackman à la fin de la troisième saison, son ambiance et ses décors auxquels le noir & blanc donne une dimension particulière que l'on retrouve parfois dans certaines autres séries de la même époque filmées avec le même procédé. Votre Avengers girl préférée ? Je n'ai pas de préférence pour l'une ou l'autre des actrices, chacune ayant apporté sa touche personnelle à la série et contribué à la pérénnité de son succès. Quant aux personnages, celui d'Emma Peel me semble le plus abouti au niveau conceptuel mais également le plus fascinant par sa capacité à mêler une réelle modernité et une véritable indépendance aux qualités féminines les plus remarquables. Les épisodes que vous aimez le plus ? Je citerai sans ordre de préférence : Le sorcier (saison 2), Les fossoyeurs et Ne vous retournez pas (saison 3), Les Cybernautes, Avec vue imprenable, Le club de l'enfer, L'héritage diabolique et Du miel pour le prince (saison 4), Le vengeur volant, Caméra meurtre, Le dernier des sept, Le retour des Cybernautes et Mission très improbable (saison 5), Ne m' oubliez pas, Jeux et Étrange hôtel (saison 6). Les épisodes que vous détestez le plus ? Aucun, même si la qualité varie parfois sensiblement d'un épisode à l'autre. Que pensez-vous de la collection kiosque ? C'est bien entendu un excellent moyen de faire découvrir la série au plus grand nombre, même si on peut être déçu par le traitement accordé à l'édition en DVD de Chapeau Melon et Bottes de Cuir (problème de son, d'images, bonus souvent sans grand intérêt) par rapport à d'autres grandes séries sorties entre-temps. Que pensez-vous des récentes sorties DVD des New Avengers ? Certains épisodes des New Avengers sont d'excellente qualité et avec l'abondance des séries éditées en DVD, cette sortie était inéluctable même si, encore une fois, on aurait apprécié un bien meilleur traitement. ©Steed3003 |