Vos 10 séquences cultes Voici le classement des 10 séquences cultes préférées des lecteurs du Monde des Avengers: 10) La Chèvre (1981) : Et vous vous enfoncez sans réagir ? 9) Le Dîner de cons (1998) : On a les droits ! 8) Le Dîner de cons (1998) : Mais de qui il parle là ? 7) Le Dîner de cons (1998) : Espérons qu'ils n'ont pas encore consommé... 6) La Chèvre (1981) : On arrive en bout de piste, non ? 5) Les Fugitifs (1986) : Elle a pris un mauvais pli, non ? 4) Tais-toi ! (2003) : Il se fâche très vite 3) Le Dîner de cons (1998) : Il s'appelle Juste Leblanc 2) Les Compères (1983) : Coup de boule 1) La Chèvre (1981) : Je suis arrivé à un contrôle total Séquences cultes réalisées par Steed3003 |
Le Dîner de cons (1998) Résumé : Chaque mercredi soir, l’éditeur Pierre Brochand organise un dîner de cons avec ses amis. Chaque participant convie un con de son choix sans que celui-ci ne sache pourquoi on l’ait invité. Grâce à un ami, il trouve un con duquel il est particulièrement fier. C’est François Pignon, employé aux impôts et architecte en allumettes à ses heures. Juste avant de se rendre à son dîner, Pierre Brochand est victime d’un tour de reins, alors que François Pignon est déjà en route pour le rejoindre. Critique : Emmené par un Jacques Villeret exceptionnel, le film est une indéniable réussite de bout en bout. Il s’impose facilement comme le meilleur film de Francis Veber. Suite à son énorme succès au cinéma et au fil des rediffusions télévisées, Le Dîner de cons s’est imposé comme un monument de la comédie française et ce film mérite tout sa place au panthéon du rire national. Francis Veber adapte intelligemment sa pièce pour le cinéma. Il conserve intact la mécanique redoutable et millimétrée de la pièce. Il aère l’ensemble de moments en extérieur bienvenus. Son rythme et sa courte durée permettent au film d’échapper à l’impression de théâtre filmé. On retrouve intact le ton à la fois acide et tendre de la pièce, où le con n’est pas forcément celui qu’on croit. Les poncifs du vaudeville (entrées, sorties, quiproquos, maîtresse et coup de théâtre final) sont présents, mais les dialogues sont remarquablement ciselés et le ton résolument moderne. Des années après sa sortie, le film n’a pas pris une ride. Le film, considérablement dégraissé comparé à la pièce d’origine, ne souffre d’aucune baisse de rythme. On ne s’ennuie pas un seul instant, une prouesse d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un huis-clos. Le Dîner de cons enchaîne les séquences cultes et dialogues hilarants. De nombreuxses répliques du film sont rentrées dans notre mémoire collective : Ah bon il a pas de prénom, On vous a raté aujourd’hui on ne vous ratera pas la semaine prochaine, On a les droits, etc. Pour les décors, on retrouve le décor fonctionnel de la pièce, on regrettera que l’arrière-plan de la Tour Eiffel se distingue très clairement comme une photo et non la vraie. Jacques Villeret reprend le rôle qu’il a créé au théâtre et a interprété plus de 600 fois durant trois ans. En candide bienveillant désireux de bien faire et enchaînant bien malgré lui les « boulettes », il y est magistral de bout en bout. On se régale de chacune de ses mimiques, chacune de ses expressions, toutes soigneusement éprouvées sur les planches et irrésistibles d’efficacité. Jacques Villeret est le seul rescapé de la pièce d’origine. Il est accompagné ici par un Thierry Lhermitte qui, impeccablement dirigé par Francis Veber, tient là un de ses plus grands rôles au cinéma. Thierry Lhermitte offre un contrepoint parfait à la tornade comique Jacques Villeret. Le reste du casting est au diapason. On retiendra notamment Daniel Prévost et une épatante Catherine Frot qui dans un rôle court fait des merveilles. On se souviendra longtemps de son Mais de qui il parle là ?. Avec 9 247 509 entrées au box-office, Le Dîner de cons est le plus grand succès au cinéma de Francis Veber et se classera 2ème au classement de 1998, derrière Titanic. Anecdotes :
Les séquences cultes : Ses nerfs sont en train de lâcher
Il s'appelle Juste Leblanc
On a les droits
Mais de qui il parle là?
Espérons qu'ils n'ont pas encore consommé
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La Chèvre (1981) Résumé : Le patron de l’entreprise Bens a perdu toute trace de sa fille qui a été enlevée au Mexique. Il a mis un des meilleurs détectives privés Campana sur l’affaire mais celui n’a pu pour le moment trouver aucune piste. Il décide alors de l’associer à Francis Perrin qui a la particularité d’être aussi malchanceux que sa fille, en espérant qu’il puisse aider Campana à remonter sa trace. Critique : C’est le deuxième film de Francis Veber et, contrairement à la critique toujours dithyrambique à son sujet, mon avis sera plus subversif. Je trouve qu’il a aujourd’hui atrocement mal vieilli. Un peu comme le premier Bronzés, cela fait partie de ses films où mieux vaut s’arrêter à quelques bons extraits. En effet, La Chèvre contient suffisamment de scènes mémorables pour maintenir son statut de comédie culte. Mais, plus de trente ans après sa sortie, il souffre de trop nombreuses longueurs et d’une mise en scène plate, à peine fonctionnelle. La photographie est aussi particulièrement terne et ne rend pas hommage au Mexique. Si on peut saluer l’ambition d’une comédie d’aventures à la française dans le style de Gérard Oury, on en est dans l’exécution assez loin tant la pauvreté du rythme et l’absence de toutes audaces visuelles entachent ce projet. Heureusement, le duo principal exceptionnel sauve le film de la déroute. Pierre Richard excelle et apporte au film ses plus grands moments comiques. La fantaisie et la créativité permanente de l’acteur donnent lieu à des scènes inoubliables. Gérard Depardieu, dans une de ses premières incursions dans la comédie, fait également des merveilles dans un rôle plus mécanique. Le duo d’acteurs sur lequel va reposer complètement le film fonctionne dès les premiers échanges. Même si le seul ressort comique du film (les pitreries de Pierre Richard, les exaspérations de Gérard Depardieu) va sans cesse se répéter, chacun y apporte suffisamment d’invention et de nouveautés à chaque scène pour maintenir un effet comique. Si on n’atteint pas le niveau insurpassable d’un Bourvil/de Funès, on en est pas loin. Si les dialogues sont toujours ciselés et quelques répliques dont le fameux « C’est jamais son jour » font mouche, l’intrigue manque de tonus et s’enlise complètement dans le dernier tiers du film, une dernière partie en roue libre et propice à une succession de gags pas toujours réussis. Même l’utilisation du gorille m’avait paru meilleure dans Octopussy, c’est dire ! La fin poétique, quasiment onirique, paraît complètement hors sujet. On notera aussi quelques approximations regrettables pour une comédie aussi ambitieuse, comme le doublage raté des acteurs mexicains qui fait parfois tomber le film dans une mauvaise série B. La Chèvre laisse donc l’impression d’être passé à côté d’un grand road movie comique dans la lignée du Corniaud. Le duo Depardieu/Richard et quelques moments saillants sauvent le film de la déroute. On saluera également dans les points positifs le joli thème en flûte de pan de Vladimir Cosma. La plupart de ces défauts seront corrigés dans les deux films suivants avec le duo et Francis Veber deviendra rapidement un des meilleurs artisans de la comédie française. La Chèvre reçut un accueil triomphal au box-office avec plus de 7 millions d’entrées et fut le film le plus populaire au box-office en 1981. La Chèvre reste à ce jour le plus gros succès en salles pour Pierre Richard et le deuxième plus gros succès pour Francis Veber, derrière le Dîner de cons. Anecdotes :
Les séquences cultes : Je suis arrivé à un contrôle total
On arrive en bout de piste, non?
50 dollars et elle se couche tout de suite
C'est peut être pas bon que je me couche maintenant
Et vous vous enfoncez sans réagir?
Ce qu'il est bruyant ce type...
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Le Placard (2001) Résumé : Pour sauver son poste dans son entreprise, François Pignon doit prétendre être homosexuel. Ce mensonge va créer une profonde métamorphose dans l’homme seul et transparent qu’il était et aura des répercussions bien au-delà de son travail. Critique : Une première réserve pour commencer, le concept du film fait plus penser à une comédie américaine qu’à une comédie française. Le sujet des minorités et de la discrimination positive, avec les associations et la justice qui s’en mêle, est courant outre-Atlantique. Voir un comptable garder son poste pour sa seule homosexualité paraît nettement moins probable en France. Francis Veber est expatrié aux États-Unis depuis les années 1980, ceci peut donc expliquer ce sujet décalé par rapport aux mœurs de la société française. Au-delà de cette réserve, Le Placard est un bon film, porté par un Daniel Auteuil convaincant. Mais on s’approche plus du drame sociétal et familial que d’une vraie comédie, et les rires se font rares. Sur un sujet plutôt casse gueule, Francis Veber évite les pièges. L’idée de base qui sert à la tromperie est ingénieuse : pour être le plus convaincant possible comme homosexuel, Francis Pignon ne doit surtout rien changer à ce qu’il est. Francis Veber ne va pas refaire La Cage aux folles et va même inverser son principe. C’est au final la cruauté du monde de l’entreprise qui est ici le sujet du film, bien plus que l’homosexualité. Le film se déroule sans longueurs, ni ennui, mais ne provoque finalement que rarement l’occasion de rire, même si les situations amusent. La mise en scène est simple et efficace. Francis Veber nous avait habituées à plus d’inventions visuelles, et surtout à plus d’audace dans les dialogues. Le film rappelle parfois son personnage principale : sympathique mais transparent ; à l’image de la musique de Vladimir Cosma. Daniel Auteuil a toujours fait partie de nos plus grands acteurs français, mais il n’excelle pas dans le comique. Il est juste sur l’ensemble du film et ne tombe jamais lui aussi dans le grotesque, mais n’apporte aucune dimension comique à son personnage. Daniel Auteuil est entouré par la crème du cinéma français. On sent que les seconds rôles sont moins travaillés que d’habitude et le trait est plus forçé pour chaque. La performance la plus marquante reste celle de Gérard Depardieu qui provoque les plus grands éclats de rire du film, notamment lors d’une scène mémorable autour de crudités. Il est amusant de constater que sa transition d’homme un peu lourdaud et brutal en homme doux et sensible, amorce sa propre transition dans l’univers de Veber entre le Depardieu des films avec Pierre Richard et le Quentin de Montargis de Tais toi!. Jean Rochefort et Michel Aumont sont remarquables, Alexandra Vandernoot excelle elle aussi dans un rôle difficile. Un des meilleurs moments du film est d’ailleurs sa confrontation finale avec Daniel Auteuil au restaurant. Michèle Laroque convainc moins et son duo avec Daniel Auteuil ne fonctionne pas. Suite au triomphe du Dîner de cons, les résultats ne seront pas aussi spectaculaires pour cette comédie bien ficelée mais sans éclats. Sans atteindre les sommets du Dîner de cons, le film sera tout de même un énorme succès au box-office avec 5 317 858 entrées. Anecdotes :
Les séquences cultes : J'ai ma sensibilité, comme tout le monde quoi
Moi j'ai pris des carottes râpées
Laissez moi faire mon boulot
On pourrait peut être vivre ensemble?
Je découvre à quel point tu es antipathique
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Les Compères (1983) Résumé : Face à l’incapacité de la police de retrouver son fils, Christine décide de renouer contact avec deux de ses anciens amants aux profils très différents en laissant croire à chacun qu’il est le père de l’enfant. Critique : Construit autour du même duo, Les Compères est objectivement et dans sa globalité un meilleur film que La Chèvre, mais contient moins de moments marquants, à l’image du fameux coup de boule par exemple. Si l’ensemble rappelle fortement les années 80 et paraît parfois daté, Les Compères se revoit toujours avec grand plaisir aujourd’hui. Les errements de La Chèvre ont été corrigés. La narration est nettement mieux structurée et le rythme resserré, même si on n’évite pas quelques longueurs. L’antagonisme du duo principal, unique moteur de La Chèvre, est ici adouci. Les personnages de bande-dessinée de La Chèvre ont pris une vraie épaisseur. Le ton est moins burlesque et Francis Veber lorgne plus vers la comédie humaine, en posant un regard juste sur chacun de ses personnages. Seul l’adolescent dans ses excès n’évite pas les clichés, mais reste porté avec conviction pas son interprète Stéphane Bierry. Avec sa superbe galerie de personnages, Francis Veber laisse s’installer l’émotion autour de cette histoire de paternité mais laisse toujours une place prépondérante à l’humour, avec des gags moins inégaux que La Chèvre. Il nous offre aussi une belle conclusion douce-amère. Les deux acteurs vedette sont toujours impeccables, Gérard Depardieu a affiné son jeu et son personnage est plus étoffé. Pierre Richard a gommé tous ses maniérismes et se laisse embarquer par Francis Veber, il nous donne des beaux moments de tendresse dans le film. Au contraire de La Chèvre où le film reposait sur leurs seuls épaules, les deux sont entourés d’un excellent casting : une formidable et pétillante Anny Duperey, un Michel Aumont juste et émouvant, ainsi que les regrettés Philippe Khorsand et Roland Blanche. Enfin, on retrouve toujours avec grand plaisir la musique de Vladimir Cosma. À nouveau très inspiré, il nous offre ici une de ses plus belles compositions. Sans atteindre les sommets de La Chèvre, Les Compères rassemblera un large public en salles avec plus de 4,8 million d’entrées et sera un indiscutable succès au box-office. Anecdotes :
Les séquences cultes : Et ben moi ça va pas trop mal
C'est le plombier, vous le prenez?
Il est bouleversé
Salut les jeunes
Coup de boule
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