La Doublure (2006) Résumé : Pour éviter un divorce avec sa femme qui pourrait lui coûter son emploi et sa fortune, Pierre Levasseur demande à sa maîtresse d’aller vivre avec François Pignon, afin de faire croire que les deux sont en couple. Critique : Francis Veber nous propose un vaudeville encore très classique, mais efficace et se suivant sans déplaisir. Malheureusement, on rit à peine. La meilleure surprise du film vient de la galerie des personnages féminins qui avaient toujours brillé par leur absence dans le cinéma de Francis Veber. Elles n’étaient souvent que des figures à peine esquissées, jusqu’à même parfois les préférer quasi-muettes comme dans Les Fugitifs ou Le Jaguar. Ici, nous avons trois superbes rôles avec trois grandes actrices. Dans un des rôles-titre du film, Alice Taglioni est lumineuse et pétillante tout le long. Kristin Scott-Thomas semble s’amuser comme jamais dans ce rôle de femme bafouée qui savoure sa revanche. Virginie Ledoyen est elle aussi parfaite pour un personnage pas toujours sympathique. Gad Elmaleh, dont je n’apprécie pas les talents d’humoriste, est également une bonne surprise du film. Bien dirigé par Francis Veber, il se fond parfaitement dans le cadre déterminé par l’auteur et fait honneur à ses prédécesseurs. Daniel Auteuil, loin de sa gentillesse du Placard, surprend agréablement dans ce personnage lâche et manipulateur. Dans les seconds rôles, on retiendra Dany Boon et l’inégalable Michel Aumont, on leur doit les trop rares moments vraiment drôles du film. Même si on reste dans le film à l’ancienne et que comme pour Tais-toi !, il n’y aucun renouveau du côté de Francis Veber, sa mise en scène est nettement plus dynamique et inventive. Le film ne souffre d’aucune baisse de rythme. Toutes les conséquences du présupposé alambiqué du scénario sont exploitées, mais les dialogues manquent souvent de tonus et on ne retrouve plus les bons mots qui faisaient notre bonheur. Il manque aussi une certaine acidité dans cette observation des relations humaines, tout apparaît assez lisse. Il y avait pourtant matière à proposer un ton plus corrosif dans cette collision des classes sociales. Nous regretterons aussi la conclusion du film, précipitée et laissant en suspense de nombreuses interrogations. Malgré ces réserves, La Doublure est une comédie légère et sans prétentions, plaisante à suivre avec une image léchée dans ce cadre désuet mais charmant de Paris de carte postale. A noter aussi, la très belle musique d’Alexandre Desplat qui dans un ensemble parfois naphtaliné apporte un touche de modernité bienvenue. Avec plus de 3 millions d’entrées, l’accueil en salles fut à nouveau positif pour Francis Veber et le succès pour La Doublure fut similaire à celui de Tais-toi ! Anecdotes :
Les séquences cultes : C'est le docteur qui m'inquiète
François est là?
Me dis pas que tu te la fais!
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