Les Bronzés (1978) Résumé : La vie durant une semaine d’été d’un club de vacances en Afrique, les célibataires se mêlent aux couples, sous l’œil attentif de leurs GO (Gentils Organisateurs) parfois encombrants. Critique : Malgré un sujet en or et emmené par une troupe d’acteurs sans égal à ce jour, Les Bronzés est plombé par deux tares embêtantes pour un film : l’absence de scénario et l’indigence de sa mise en scène. C’est d’ailleurs, au risque de choquer, le plus faible des trois volets. Je ne suis pas surpris que le film ait disparu des grilles de prime time des grandes chaînes de télévision, tant tout y paraît obsolète et démodé pour le spectateur moderne. La réalisation de Patrice Leconte est une simple captation. Rarement, nous aurons vu une mise en scène aussi inexistante pour une comédie. Comparé à un Claude Zidi ou un Jean Girault, la pauvreté formelle du film est affligeante. Si on peut supposer une ambition artistique pour se démarquer clairement des standards de l’époque et ouvrir une nouvelle ère, cette non-mise en scène est fatale pour le spectateur et l’ennui s’installe régulièrement. Alors qu’on aurait pu espérer une image lumineuse et chatoyante, la photographie du film est particulièrement laide et les acteurs mal cadrés, souvent à peine éclairés. On s’approche d’une esthétique documentaire. Le film n’a en effet aucun rythme et se résume à une alternance de sketchs, parfois exceptionnels, parfois moins heureux. On peut reprocher aussi l’absence d’intrigue et de fil rouge. La seule intrigue qui court à travers le film est le problème du couple Josiane Balasko / Gérard Jugnot, empêtré dans une période de liberté sexuelle apparemment pas faite pour eux. Le reste consiste à des situations plus ou moins drôles. Je conviendrai que l’intrigue n’est pas le moteur d’une comédie et tant que le film fait rire, l’objectif est pour moi réussi, mais là l’ensemble paraît poussif. Les personnages sont souvent unidimensionnels, à l’image de Popeye, ou voire à peine esquissés, comme celui de Christian Clavier. L’étude sociologique au cœur du film manque de finesse ; ce sera un défaut récurrent dans les films du Splendid, mais là c’est particulièrement criant. Heureusement, le casting exceptionnel fait tout l’intérêt du film et le sauve de l’échec total. Si ils se bonifieront tous ensuite, notamment Thierry Lhermitte et Christian Clavier, l’énorme potentiel de chacun pour la comédie crève l’écran. De ce casting de haute volée, Michel Blanc tient clairement la dragée haute dans le film et son personnage de dragueur aussi invétéré qu’infortuné Jean-Claude Dusse nous donne tous les meilleurs moments du film. En résumé, Les Bronzés est pour moi un embryon du Splendid à venir, laissant apercevoir dans quelques fulgurances l’énorme potentiel de cette troupe pour le cinéma comique. A ce stade, le résultat est juste médiocre. Les Bronzés remporta un joli succès à sa sortie avec plus de 2,2 millions d’entrées. Anecdotes :
Les séquences cultes : Et c'est quoi vos prénoms? Laissez moi plonger, je suis médecin C'est tellement rare de pouvoir discuter entre copains Excusez-moi messieurs dames J'ai perdu 16 kilos et ma moquette Je suis sûr que ça va te faire rire |