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 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 6


1. LA SOMNAMBULE
(SLEEPWALKER)

Katey Summers, la fille d'un écrivain à succès, est somnambule, et son père, très inquiet, installe une barrière de protection dans les escaliers. Malgré cette précaution, la jeune femme continue à errer dans la maison et elle est sujette à des cauchemars étranges et précis, dans lesquels un vieillard est assassiné par un jeune homme en costume d'époque.  Katey se convainc qu'elle rêve d'un véritable meurtre, et la visite du jeune homme des visions, qui subit ces hallucinations à l'identique, la conforte dans cette idée.

L'attraction de l'épisode est, pour moi, Darleen Carr, qui est Jeannie Stone, la fille de Mike dans Les rues de San Francisco. C'était sa première sortie des Etats-Unis à l'occasion de ce tournage. Sinon, je ne suis pas emballé par cette succession de visions et de tourments sur images flottantes, pourtant très appréciée de certaines critiques. Le spectateur se pose la même question pendant les deux-tiers de l'épisode : Kate est-elle réellement somnambule ? Elle a une obsession, mais où s'arrête le cauchemar et commence la réalité ?

Une intrigue lente et barbante dans l'ensemble, qui s'anime un peu dans le dernier quart d'heure avec la confrontation des rêves et la découverte du passage dans l'armoire. Une histoire incohérente et une solution finale abracadabrante !

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2. LA PROCHAINE VICTIME
(THE NEXT VICTIM)

Sandy Marshall est persuadée qu'elle a laissé entrer par inadvertance dans son immeuble l'étrangleur psychotique et insatiable, qui a déjà tué trois femmes à Londres. La canicule de ce jour férié a fait fuir les londoniens de la capitale, et l'Américaine tétraplégique est confinée dans son appartement, alors que son mari est en voyage d'affaires. Seule et désespérée, elle fait confiance, mais la méfiance serait plus de mise.

C'est un épisode faible avec une distribution quelconque et un final raté. Ronald Lacey, qui découpe des magazines, comme dans Le Joker, est, malheureusement, sous-employé. L'intrigue comporte quelques moments intéressants, voire captivants, mais l'ensemble déçoit. Parmi les points positifs, notons les deux meurtres successifs, la femme à la machine à coudre et celle qui se lave les cheveux, et le suspense dans l'immeuble.

L'idée est bonne mais mal exploitée et, surtout, la fin ne rattrape pas les ratages et les longueurs, au contraire. En général, je suis convaincu que le format de 62/63 minutes n'est pas un atout et que remontés, certains scripts seraient bien plus convaincants. Ca sent la fin de série, car on enchaine les épisodes moyens, même ennuyeux, et la flamme des grandes histoires se fait plus rare. 

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3. NIGHTMARE FOR A NIGHTINGALE

Tony réapparait dix ans après avoir organisé sa disparition, et Anna, sa femme, devenue entre-temps une célèbre chanteuse d'opéra, est sous le choc. Lors d'une dispute, elle le pousse et pense l'avoir tué accidentellement. Elle décide de cacher le corps, mais découvre, quelques temps plus tard, que le cadavre a disparu. Devient-t-elle folle ou Tony est-il revenu pour la persécuter ? Anna demande conseil à Sam, son manager, mais la réaction de ce dernier est inattendue.

Une scène d'introduction intrigante et un suspense bien interprété dans l'ensemble, si on fait exception de la caricature italienne ridicule de Tony Risanti. Après quatre aventures poussives, celle-ci renoue vaguement avec les bonnes recettes de la série, même si l'opéra me tape sur les nerfs. Parmi les seconds rôles, les amateurs d'Amour, gloire et beauté auront reconnu Susan Flannery (2132 épisodes !), et il y a surtout Stuart Damon (Les Incorruptibles, Mission Impossible).

L'histoire est intéressante, avec une atmosphère et des surprises, mais la fin est trop abrupte et elle ne laisse pas un souvenir impérissable. Cet épisode n'est que moyen et le spectateur a surtout le sentiment que le scénario pourrait convenir aussi bien à une autre série que Thriller. Ne désespérons pas, car le meilleur de cette ultime saison, très hétérogène, est à venir…

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4. UN APPEL FATIDIQUE
(DIAL A DEADLY NUMBER)

C'est la troisième participation de Gary Collins à la série ; les trois épisodes sont très bons, mais celui-ci est le meilleur, et il est incontestablement sur mon podium Thriller, derrière A Coffin for the Bride et Screamer. Hitchcock est de nouveau le modèle de cette superbe intrigue ; la montée de l'escalier, souvent répétée, est une grosse référence à un classique du maitre du suspense, comme l'était la scène de la douche dans l'intro de Murder Motel. Acteur américain raté et fauché, Dave Adams (Gary Collins) attend sa chance en Angleterre, lorsqu'Helen Curry, une femme qui a besoin d'un psychiatre urgemment, se trompe d'un chiffre du numéro de téléphone (d'où le titre) et le contacte.

Adams saisit l'opportunité pour renflouer son compte en banque et joue au psy particulier, rendant visite quotidiennement à sa 'poule aux œufs d'or'. Les honoraires ne sont que futilités pour la propriétaire de la demeure cossue, dans laquelle Dave Adams rencontre également Ann, la sœur, que le comédien trouve fort attirante. Le cauchemar récurrent d'Helen, qui s'imagine couverte de sang après avoir tué un homme, a des racines qui dépassent l'entendement du 'psy'. Celui-ci n'a d'yeux que pour l'argent d'Helen et la plastique d'Ann. Il ne se doute pas où il a mis les pieds, et les deux personnages secondaires, son ami Tim, et Sally, la sœur d'une victime, auront leur importance, car Adams est vite submergé par les évènements…

Le suspense est omniprésent et, même si j'avais personnellement entrevu la vérité peu avant la fin de l'épisode, on est saisi par ce final cauchemardesque et hallucinant. Les parents ont fait promettre à Helen, avant de décéder, de s'occuper de sa sœur, Ann, démente. Lorsqu'Ann assassine la première victime, un soupirant, Helen s'efforce d'effacer toutes les traces et, intérieurement, endosse la culpabilité. Les choses se compliquent lorsqu'un détective est à son tour massacré. Tous les morts sont dissimulés dans la cave où Ann, en pleine démence, poursuit Dave avec un poignard. Blessé de deux cent entailles, il survit, mais son esprit est ébranlé et il devra également séjourner à l'hôpital psychiatrique pour longtemps !

Le spectateur sort, lui aussi, bien secoué de cette aventure. A noter que Linda Liles, Ann Curry, est la tétraplégique Charley Harrow dans Nurse Will Make It Better de la quatrième saison. A ne pas manquer !

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5. D'UNE PIERRE DEUX COUPS
(KILL TWO BIRDS)

Charlie Draper, pilleur de banques libéré de prison, est poursuivi par ses anciens complices, qui veulent mettre la main sur le magot dérobé dix années auparavant. Rien d'original pour l'instant. Là-dessus, viennent se greffer deux jolies touristes, un alcoolo, un hippy louche et la police. A part l'alcoolo, tout le monde finira par se retrouver dans le bar du frère. Excepté le début à Londres, toute l'action se passe à la campagne, et plus particulièrement dans le café/garage de Sammy, le frère de Charlie. Gadder, le chef du trio de gangsters, est un dangereux psychopathe, qui menace d'exécuter Carrie, la femme de Sammy, si celui-ci ne l'aide pas à attirer Charlie dans un traquenard.

Sally et Tracy sont les deux touristes, embarquées dans cette histoire de truands après que leur voiture soit tombée en panne. Un épisode très plaisant à suivre, mais pas représentatif de la série, surtout que la fin est assez banale. Tracy, une des deux touristes, est Gabrielle Drake, Angora du Tigre caché, et le cynique Gadder est joué excellemment par Dudley Sutton, vu, entre autres, dans Mission casse-cou. Quant à Carrie, c'est Rita Giovannini, pas connue mais bien mignonne ! L'épisode a sûrement le plus important temps de tournage en extérieurs, que cela soit de jour comme de nuit.

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6. CAUCHEMAR D'UNE NUIT D'ÉTÉ
(A MIDSUMMER NIGHTMARE)

Ce n'est pas une histoire classique de la série, mais un épisode purement policier, particulièrement intéressant. Jody Baxter (Joanna Pettet), la femme d'un détective privé parti en vacances, joue les Miss Sherlock Holmes et se fait engager par Arnold Tully (Freddie Jones, Basil de Qui suis-je ???) pour trouver des preuves permettant d'inculper Peter Ingram, l'assassin supposé de sa nièce cinq ans plus tôt.

Mais le suspect est-il vraiment le coupable ? Une édition d'une pièce de Shakespeare, A Midsummer Night's Dream, renferme la solution. On le pressent dès la scène d'introduction, lorsqu'une charmante jeune fille chérit un exemplaire dans les bois et l'emballe dans un sac plastique. Non loin de là, un individu efface des messages amoureux gravés dans l'écorce d'un arbre et attend sa proie.  Un atout de l'épisode est le one-woman-show de la superbe et longiligne Joanna Pettet, très peu vêtue, que les fans de la série ont déjà pu admirer dans l'excellent A Killer in Every Corner. Jody cherche un indice ignoré durant l'enquête et elle est récompensée en visitant la chambre d'Annabella, la jeune victime.

Il ne lui reste plus qu'à trouver qui est le piètre interprète d'Oberon. Le coup de bluff final dans la forêt, magnifique extérieur principal de l'épisode, confond le sergent de police Briggs (Brian Blessed, le major Dayton du Dernier des sept). Cette histoire fait penser aux intrigues de Miss Marple, sauf que la détective amateur est ici ravissante et Joanna Pettet rayonne au milieu d'une distribution convaincante.

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7. DEATH IN DEEP WATER

Toutes les bonnes choses ont une fin et cette aventure, qu'on n'a jamais vue en France, conclut admirablement l'anthologie. C'est toujours plus agréable de quitter un univers sur une note positive, car toutes les séries n'ont pas la chance d'avoir un dernier épisode aussi passionnant, même les adulées comme The Avengers et sa suite The New Avengers. Thriller est une série très hétérogène, mais l'ultime histoire a le mérite de faire regretter qu'il n'y ait pas d'autres saisons, contrairement aux deux précitées.

Gary Stevens, tueur à gage, devenu témoin gênant, est pisté par le puissant syndicat new-yorkais et il se réfugie dans un endroit retiré et idyllique d'Angleterre, filmé à Bantham dans le Devon. Par un soir de tempête, une jolie blonde en bikini turquoise est surprise par l'orage et trouve refuge dans la maison de Stevens. Qui est cette sirène ? Personnellement, je me serais méfié d'un tel cadeau du ciel, mais Gary, las et porté sur l'alcool par ennui, tombe amoureux de la jeune femme, qui le reconnaît et lui propose, après quelques jours, d'assassiner son mari fortuné et âgé pour partager le magot. Évidemment, on flaire un piège et on se désole que Stevens, supposé un exécuteur professionnel, tombe dans le panneau. L'amour rend aveugle dit-on.

Peu de temps après le forfait accompli, Stevens découvre le corps de Gilly, c'est le nom de la blondinette, sur le rivage, et sa raison chancelle. Le téléspectateur a alors une des meilleures scènes de l'épisode lorsqu'il va à la rencontre du mirage. Gary Stevens est rongé par le remord, mais il finit par avoir des doutes et se rend aux funérailles du vieil homme, où il aperçoit Gilly, bien vivante, dans le cortège funéraire. L'intrigue remarquable est presque un huis-clos avec l'atmosphère particulière et contraire à la logique du duo ; le tueur au cœur tendre et transi, et la blondinette attendrissante mais cupide. Le suspense est prodigieux et aboutit à un final grandiose.

Attention au spoiler, chers lecteurs : Gilly, consciente d'avoir été démasquée à l'enterrement, retourne alors dans le cottage et avoue à Stevens que l'homme assassiné n'était pas son mari mais son oncle. Ce dernier allait se marier avec une jeune femme qu'elle a tuée et défigurée pour la faire passer pour elle afin de toucher l'héritage de son aïeul. Gary Stevens, crédule et réellement amoureux, est abattu par Gilly, froide calculatrice, alors que le tueur du syndicat fait irruption dans la maison et transforme un contrat en deux.

L'homme traqué est Bradford Dillman, déjà vu dans le rôle d'un pianiste aveugle dans The Next Voice You See, épisode médiocre malgré une bonne prestation de l'acteur. Dillman est toujours aussi talentueux mais cette fois-ci, il est au service d'un excellent opus, scène d'introduction exceptée, une fois n'est pas coutume.

Gilly, la mignonne blondinette, est Suzan Farmer, qui a passé la majeure partie du tournage en petite tenue. Abonnée au Saint (quatre épisodes), l'actrice a joué dans L'un et l'autre (Amicalement vôtre) et elle est la dernière d'une longue liste de jolies sexy Thriller girls, qui ont participé aux quarante-trois épisodes de la série. A noter aussi que l'Ecossais Ian Bannen, ici Doonan, a joué dans Won't Write Home Mom, I'm Dead de la saison précédente.

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Captures photo : Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 5


1. SI C'EST UN HOMME, RACCROCHEZ!
(IF IT'S A MAN-HANG UP!)

Contrairement aux deux saisons précédentes, l'entame de la cinq n'est pas un épisode inoubliable. Suzy Martin, une jolie jeune femme, mannequin publicitaire, reçoit des appels téléphoniques d'un admirateur obsédé, mais Suzy est également courtisée par de nombreux soupirants plus normaux. Dérangée par des coups de téléphone anonymes répétés, elle finit par appeler la police, mais un des deux constables, Hal, balafré, semble particulièrement intéressé par la séduisante célibataire.

La liste des coupables potentiels est assez conséquente vu le nombre d'hommes qui se sont entichés du mannequin, y compris son photographe et le gardien de l'immeuble. Ils sont tous suspects pour le téléspectateur, surtout Hal, qui rend souvent visite à la jeune femme. Suzy est consciente du danger qui la guette, lorsque son frère est mortellement renversé et son chien enlevé. Peu après, elle accepte l'invitation du policier balafré, qui la convainc de garder le secret pour ne pas alerter le psychopathe ….

La scène d'introduction, et le voyeur qui mate Suzy en train de se déshabiller, fait penser au film de Brian de Palma, Body Double, postérieur à la série. Pas grand-chose d'original dans cette histoire, qui vaut surtout pour la présence de la mignonne Carol Lynley, que j'ai toujours personnellement appréciée, en particulier dans L'aventure du Poséidon. Elle est séduisante en belle nuisette verte sexy et il y a d'ailleurs un superbe plan au niveau des jambes de Miss Lynley devant le gardien.

La fin est également intéressante, car le coupable n'est pas le policier qu'on croit. Pour les Avengers fans, deux visages familiers, Gerald Harper (L'heure perdue) et John Cater (Mort en magasin, Le mort vivant). A noter qu'il existe quatre versions de cet episode!

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2. DOUBLE MEURTRE
(THE DOUBLE KILL)

Un excellent suspense, malgré une idée de départ assez classique et une séquence pré-générique sans accroche. Hugh Briant, playboy coureur de jupons, cherche un assassin pour trucider sa femme, pourtant très bien conservée, mais riche et trop dépensière à son goût. Un cambrioleur peu scrupuleux semble faire l'affaire, mais l'oiseau rare ne suit pas les plans et le manipulateur se retrouve manipulé. Alors que Briant pense que le meurtre est parfait, il se rend rapidement compte en effet que le tueur engagé, très bon Stuart Wilson, n'a pas suivi ses instructions et qu'il a laissé, au contraire, de nombreux indices l'incriminant. Briant jure de se venger et recherche activement l'identité de l'individu.

Une histoire sans temps mort, plutôt rare dans la série étant donné le format des épisodes, un casting musclé et une fin surprenante font de cet opus une valeur sure de Thriller. Un trio de personnages retors s'affronte et l'opposition entre Gary Collins, le mari volage intéressé par la fortune de son épouse, et Peter Bowles, le détective superintendant Lucas, flic aux méthodes peu orthodoxes, est prodigieuse. Briant ne pouvait tout simplement pas se douter que le malfrat engagé pour assassiner sa femme était l'amant de celle-ci ! « You are just the man I've been waiting for! » Max Burns, c'est le nom de l'individu, voulait d'abord impliquer Briant, car il aimait Clorissa, puis l'appât du gain lui a fait modifier son plan et l'a transformé en maitre-chanteur.

De nombreux passages sont captivants : Burns, qui croit avoir tué Briant dans la mise en scène de recrutement, l'excellente longue conversation qui s'ensuit entre les deux hommes, le suspense bien préservé, la recherche du couteau, l'exécution de Max en deux fois et la visite de Lucas à l'hôpital qui amène à la vérité. Le policier a gardé un as dans sa manche en ne révélant pas à Hugh Briant que sa femme a survécu (c'est le coté peu réaliste de l'intrigue) et le rebondissement est excellent lorsqu'on découvre Lucas interroger Clorissa, qui désigne son agresseur. Entre-temps, Briant a localisé Burns…

Evidemment, ce film fait penser au chef- d'œuvre d'Hitchcock, le maitre du genre, Le crime était presque parfait, avec Ray Milland et Grace Kelly, mais, personnellement, je vois plus de références dans le superbe Meurtre parfait, tourné postérieurement, en 1998. Michael Douglas y joue un magnat de la finance ambitieux, possessif et jaloux, qui s'aperçoit que sa jeune et belle épouse (Gwyneth Paltrow) a un amant. Il lance une enquête sur son rival et par une diabolique machination l'oblige à tuer sa femme.

Les fans Avengers reconnaitront dans l'épisode James Villiers (Paul, vu dans Petit gibier pour gros chasseurs), Penelope Horner (Clorissa Briant, vue dans Le matin d'après). Quant à Griffith Davies, il est le premier cambrioleur et il a la spécialité de s'introduire dans les maisons cossues, car c'était l'évadé qui se refugiait dans la demeure de L'héritage diabolique ! Une histoire très subtile, indéniablement dans mon top ten.

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3. WON'T WRITE HOME MOM, I'M DEAD

Un épisode au déroulé excessivement lent et très ennuyeux. Après une scène pré-générique intéressante, on attend qu'il se passe quelque chose, en vain. Abby/Pamela Franklin débarque dans un village et une demeure occupée par des hippies, à la recherche de Doug, son fiancé, mais un cousin, qu'elle n'a pas vu depuis quinze ans, lui affirme qu'il n'était pas là. Pourtant, Abby révèle à la communauté qu'elle a un lien psychique avec Doug, et qu'il lui a envoyé un message télépathique, ce qui amuse les hippies.

Finalement, elle décide d'attendre l'arrivée de son ami, mais les colocataires ne sont pas tous inoffensifs… Il y a beaucoup de bavardages et une enveloppe surnaturelle, qui laisse perplexe. On sait, en effet, que Doug a été tué (séquence pré-générique), mais les voix de son ami qu'entend Abby donnent un coté fantastique à l'histoire. Cinq ormes ont pourtant de l'importance. Ils représentent le premier plan de la scène d'introduction et un tableau, dans lequel Doug a caché un papier. La jeune femme est également obsédée par ces arbres, car ils pourraient expliquer la mort du fiancé. Une intrigue poussive aux images parfois dérangeantes, comme ces deux têtes dans le four.

Un épisode dispensable, qui n'intéressera que les fans de Pamela Franklin, présente dans l'excellent Screamer la saison précédente. Il y a aussi l'acteur écossais Ian Bannen (Frank), qui a joué de nombreux petits rôles (vu dans Braveheart) et qui participera à un autre épisode, le dernier, également inédit en France, Death in Deep Water, bien meilleur que celui-là. Il est décédé dans un accident de voiture près du Loch Ness en 1999.

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4. CAMOUFLAGE
(THE CRAZY KILL)

Une banale prise d'otages par deux tueurs en cavale (un vrai vilain et un plus mou) chez un couple - lui est médecin, elle apparemment dépressive - est contrariée par la venue d'une journaliste, qui a rendez-vous avec la femme du médecin. Un spécialiste renommé, le docteur Frank Henson, et son épouse, Hilary, sont ainsi retenus en otages dans leur maison de campagne par Garard et son complice Filton (interprété par Juan Moreno, Mad Nick dans A Place to Die de la première saison).

Lorsque Tracy Loxton apparaît, tout s'enraille…mais pour qui ? Aucune originalité, même si l'arrivée de la journaliste dans la demeure met un peu de sel à l'intrigue, mais l'histoire est tellement quelconque que Brian Clemens a ajouté un rebondissement après l'arrestation des tueurs. Cette fois, je dis que la ficelle est trop grosse et que la fin, certes surprenante, est grotesque et tombe à plat. Le docteur aurait ainsi profité de cette prise d'otages pour mettre sur le dos des deux tueurs le meurtre de sa femme, qu'il a commis avec sa maitresse (celle qu'on croit être sa femme) AVANT l'arrivée des individus.

En fait, je constate qu'il y a beaucoup trop d'épisodes quelconques, qui ne nécessitent pas de second visionnage, pour acheter le coffret intégral. A voir surtout pour la prestation d'Anthony Valentine (L'oiseau qui en savait trop, Meurtre au programme) en 'bad boy' cynique et impitoyable, et le bref passage avec le chauffeur de taxi, Ken Parry (B. Bumble de Du miel pour le prince).

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5. BON SALAIRE AVENIR ASSURÉ
(GOOD SALARY, PROSPECTS, FREE COFFIN )

Un très bon épisode, même s'il lui manque une petite touche, surtout sur la fin, pour être un des meilleurs. Cette histoire de remplacements de civils par des agents infiltrés est une sorte de remake de  La danse macabre des Avengers. Deux colocataires répondent tour à tour à une annonce du journal local, 'Do you have a sense of adventure ?', qui propose un poste excitant et bien payé,  mais elles ne réapparaissent pas et ne donnent aucune nouvelle. La troisième, Helen, fraichement mariée, tombe par hasard sur une homonyme de Babs, son amie volatilisée, à l'ambassade et commence à avoir de sérieux doutes sur les disparations de ses deux colocataires.

On sait pertinemment qu'elle va, elle aussi, tôt ou tard, répondre à l'annonce, malgré le désintérêt manifeste de son époux. Une intrigue intéressante, bourrée d'humour et de cynisme, et, après deux tentatives ratées, l'espionnage réussit à se marier correctement avec la série. La séquence pré-générique symbolise le coté funèbre de Thriller ; un jardinier creuse un trou au fond de l'immense jardin de la propriété, alors qu'une jolie femme observe la scène de la maison et demande : 'What's he doing ?', et la réponse d'un homme distingué, qui écoute de la musique 'occidentale', ne se fait pas attendre : 'Oh, he's digging a grave for you, my dear' et annonce le générique. Excellente entame.

Toutes les femmes, sans attache, sont enterrées, avec leurs bagages, dans le terrain de cet immense domaine, et remplacées par des agents qui vont travailler à l'ambassade américaine. Répétitif, certes, mais bien joué. Un acteur connu des Avengers, Julian Glover, ici Gifford le 'pig', est sensationnel. Contrairement à la plupart des excellents opus de Thriller, celui-ci donne la solution dès les premières minutes, et le spectateur n'a qu'à suivre l'enquête d'Helen pour avoir réponses aux questions de détails, mais il n'y a pas de temps mort grâce à la bonne interprétation et à l'humour noir omniprésent.

A noter la poursuite de Minis 'so British' et la phrase anodine du policier sur les homonymes et une certaine série qui a donné naissance à des milliers de bébés s'appelant Emma. Brian Clemens, après avoir introduit une Mrs Peel dans un épisode antérieur, montre bien par cette réplique quelle période des Avengers pouvait attirer l'attention sans être nommée…

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6. LA PROCHAINE VOIX QUE VOUS VERREZ
(THE NEXT VOICE YOU SEE)

Une histoire en huis-clos,  espace et temps limités, qui traine en longueur, car tout se passe lors d'une soirée bourgeoise à laquelle participe Stan Kay, un pianiste de jazz de renom. Devenu aveugle à la suite d'un hold-up dans une banque dix ans auparavant, Kay revient pour la première fois depuis le drame en Angleterre, et il reconnaît la voix d'un des protagonistes, assassin de sa femme.

Dans son acharnement à mettre un nom sur cette voix, Kay est vite repéré par la personne visée et le chasseur devient chassé…Une idée intéressante, mais l'intrigue ne tient pas ses promesses dans un épisode bavard, aux scènes parfois incohérentes (la séquence de la cave où Tamplin est étranglé, les chaussures ridicules de l'assassin).

Dans les points positifs, on notera Bradford Dillman, convaincant en aveugle, Catherine Schell, manager de Kay (la 'femme' de Lord Sinclair), et l'homme de la sécurité, qui est Ray Smith (Spikings de Mission casse-cou, ici sans moustache). Un épisode mineur qu'on peut zapper, car il est bien loin de valoir,  sur le thème de la cécité, l'excellent The Eyes Have It de la première saison. 

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7. HOTEL TRAGIQUE.
(MURDER MOTEL)

Après un début hommage à Hitchcock et Psychose (motel/ assassinat sous la douche), cet épisode fait ensuite évidemment penser à Murdersville, jusqu'à dans le titre, car le thème est identique. Le motel Woodheath dans le petit village de Minsterley est une base que loue Sam, contre rétributions, pour permettre à ses exécuteurs de commettre des meurtres sur commande en toute impunité.

Lorsque Michael et Helen Spencer, frère et sœur, louent une chambre pour piéger un associé malhonnête, ils ne se doutent pas qu'ils se retrouvent au cœur d'une organisation criminelle. Après leurs disparitions, Kathy, la fiancée de Michael, enquête et fait des découvertes cauchemardesques. L'intrigue devient de plus en plus quelconque pour terminer par une fusillade comme dans une banale histoire policière. Brian Clemens a tout simplement recyclé un de ses scénarii Avengers mais, si l'idée farfelue convenait à Steed et Mrs Peel, elle convainc beaucoup moins pour cette série.

Il est amusant de constater qu'il y a même dans la chambre 4 une gravure de voiture vue dans des épisodes Avengers ! La scène d'introduction est très réussie, et il y a aussi quelques autres passages à se remémorer : le meurtre de Michael dans le talkie-walkie, alors que sa sœur s'est assoupie, la poursuite d'Helen jusqu'à dans la cabine téléphonique et le détective maitre-chanteur dans la glacière. Kathy est la jolie Américaine Robyn Millan, qui n'a plus tourné depuis les années 80.

L'excellent Derek Francis (Sam) fait partie de la distribution de l'épisode raté K is for Killing, et Edward Judd (Charles Burns) a joué aussi dans Sign It Death ; ici, il est un directeur de société qui soupçonne Michael Spencer d'avoir piqué dans la caisse et propage ainsi un quiproquo auprès de la police. A noter, le fameux pont si cher aux Avengers lors de la partie de cache-cache. Une coïncidence ? L'acteur qui incarne le frère, et le fiancé, s'appelle Ralph…Bates !

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Captures photo : Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 3


1. UN TOMBEAU POUR LA MARIÉE
(A COFFIN FOR THE BRIDE)

Cette histoire est un bijou et je la conseille à tous, fan ou non. La troisième saison commence tout simplement par le meilleur épisode de la série, mais, également, un modèle de suspense et de manipulation. Mark Walker, le tueur cynique de dames d'âge mûr fortunées, est Michael Jayston, déjà vu dans le même genre de récit, en valet empoisonneur la saison précédente dans Ring Once for Death. Le téléspectateur est tout de suite dans le bain- sans jeu de mots- lorsque, dans l'introduction,  Walker ricane devant le corps de sa femme qu'il vient de noyer: Did you really think I could fall for someone like you - all flab and indulgences? Terrible réplique !

Si la transformation physique de Walker est prodigieuse (barbe, moustache, cheveux teints, imberbe…), elle ne trompe pas Oliver Mason, un homme de loi, qui s'est juré de coincer l'individu, adepte d'exercices de remise en forme. Quand une autre femme est découverte morte dans sa baignoire de 'cause naturelle', Mason est persuadé de la culpabilité de Walker, malgré les résultats contradictoires du médecin légiste. L'enquêteur retrouve sa proie à une station thermale, mais l'assassin a d'autres chats à fouetter…Il vient de rencontrer la superbe Stella McKenzie, dont il est tombé amoureux, 'this one strictly for pleasure !' comme il aime à préciser, et, évidemment, cela change le criminel des vieilles peaux flasques qu'il trucide lucrativement.

Tout occupé avec Stella, il ne peut néanmoins réfréner ses vieux démons en voyant Angela, riche veuve entamée aux verres de lunettes épais, dent en or et voix de poissarde…. Entre plaisir et business, Walker trouve le temps de supprimer le gênant Mason et de faire passer le meurtre pour un suicide. Il demande ensuite en mariage Angela, qui, malgré quelques réticences, finit par accepter, et tout tourne rond jusqu'au moment où deux policiers l'arrêtent. Walker est accusé de la disparition soudaine d'Angela ; la rombière plutôt drôle, qui semblait être son pendant féminin, est introuvable et l'intérieur de son cottage laisse présager le pire. Walker est finalement condamné à trente ans de prison malgré l'absence de cadavre. La distribution est parfaite et c'est un grand plaisir de revoir Michael Jayston dans un rôle infâme. Michael Gwynn (Mason), disparu deux ans après ce tournage, est Bill Bassett, l'ami de Steed, dans Noël en février.

Le meilleur pour la fin : je ne fus pas surpris de voir le nom d'Helen Mirren parmi ceux d'autres acteurs illustres sur une plaque au Shakespeare's Globe Theatre à ma dernière visite à Londres. La comédienne britannique a, en effet, fait ses débuts au théâtre au sein de la prestigieuse Royal Shakespeare Company, bien avant d'avoir son heure de gloire avec son interprétation d'Elisabeth II dans The Queen en 2006.  En tout cas, elle eut mérité un award pour sa prestation époustouflante dans cet épisode de Thriller, dans lequel elle est, entre autres, la pimpante et mignonne Stella McKenzie.

Le suspense est rarement à un tel paroxysme dans un final ! Il faut attendre la dernière image et réplique de l'entretien au parloir pour avoir envie de revoir l'épisode et de vérifier l'incroyable ! Je n'en dis pas plus car cela serait gâcher le plaisir de ceux qui vont le découvrir. Si vous voulez ne regarder qu'un épisode de la série, choisissez celui-là ! C'est d'ailleurs un des rares opus qui soit sorti en vidéo au début des années 90 au Royaume-Uni. Pour finir, un petit détail : le pont Tykes Water Lake des Avengers est visible au commencement de la seconde partie lors de la découverte du corps de Mason. 

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2. TÉMOIN MALGRÉ MOI
(I'M THE GIRL HE WANTS TO KILL)

Un excellent Thriller avec une histoire classique superbement menée. Aux aurores, une jolie jeune fille descend d'une voiture pleine de fêtards et s'apprête à mettre la clé dans la serrure, lorsqu'elle entend un bruit et remarque un individu dans l'alcôve. Elle lui sourit mais l'homme la poignarde froidement sans dire un mot.

Cette scène d'introduction a une conclusion très bien pensée avec le lâcher de ballons, que tenait la victime. Peu après, une secrétaire, Ann Rogers, découvre sa voisine de palier assassinée et elle réalise rapidement qu'elle a dû croiser le meurtrier sans pour autant pouvoir l'identifier. Pourtant, sur le chemin du bureau, son regard tombe sur celui d'un homme qui travaille dans une bijouterie : c'est l'assassin. Ce dernier se lance à la poursuite de la secrétaire qui arrive traumatisée sur son lieu de travail. Son ami, policier, la rassure en lui assurant que le coupable vient d'être arrêté. Ann oublie l'incident et elle reste travailler tard, mais le tueur s'infiltre dans le bâtiment, liquide le garde de nuit et bloque les portes.

Passé le premier quart d'heure, le suspense et la tension montent crescendo avec un superbe jeu du chat et de la souris dans les ascenseurs de l'immeuble vide. Le tueur aux baskets, silencieux (à part la fameuse scène du téléphone) et essoufflé, est particulièrement convaincant, et le fait qu'il soit muet ajoute à sa dangerosité. Peu de bavardages et un scénario, certes connu, mais parfaitement huilé dans lequel les deux protagonistes font preuve, chacun leur tour, d'ingéniosité pour arriver à leurs fins.

Dans une telle histoire, il ne peut y avoir de dénouement complètement inattendu, même si celui-ci est en deux parties. A noter que Julie Sommars, Ann Rogers dans l'épisode, a joué dans de nombreuses séries américaines et que l'assassin, Robert Lang, est Félix Kane dans Le dernier des cybernautes. Classique, efficace, inoubliable.

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3. LA MORT POUR SŒUR MARIE
(DEATH TO SISTER MARY )

L'histoire de ce timbré obsédé, qui prend une série télévisée pour la réalité, est ennuyeuse, répétitive et sans intérêt. On n'a pas encore d'individus comme ça sur le forum ! L'actrice Penny Stacey joue le rôle d'une nonne dans un soap et elle est assez flattée de trouver Rook, un jeune homme distingué, qui veut créer un fan club dédié à son personnage. Elle pense pouvoir booster sa carrière de cette manière mais, en divulguant certains détails, Penny expose ses proches à des accidents graves voire fatals.

Tous ces évènements sans que personne ne soupçonne Rook, dont l'esprit perturbé mélange fiction et réalité: improbable. Beaucoup de bavardages, peu de suspense et un jeu d'acteurs pauvre émaillent l'épisode. La façon, avec laquelle le malade, larmoyant, caresse sa télé, est pathétique ! La meilleure scène est le final où 'Sister Mary', droguée, lutte contre le sommeil, alors que Rook est prêt à l'étouffer avec un coussin pour la mettre dans un cercueil de verre. L'actrice naïve, Penny Stacey, est jouée par Jennie Linden (Shelley Masterton dans Le coureur de dot/Amicalement vôtre).

A noter que le dérangé est Robert Powell, le vilain de Lady Killer, premier épisode de Thriller, mais celui-ci est un des plus mauvais jusqu'à présent ; la tache de la troisième saison, la meilleure de la série. Encore un exemple qui démontre que cette anthologie est très hétérogène, on passe de la passion à l'ennui. Comme le dit si bien le névrosé : "Stay away from Sister Mary!"  

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4. LE MUR
(IN THE STEPS OF A DEAD MAN)

Cet épisode fait partie des dix, pour moi même des cinq, meilleurs de la série. Je l'ai vu deux fois en l'espace d'un mois avec une satisfaction comparable. Alors que George Cornfield montre à sa femme sa dernière invention, un arrêt sur image pour la télévision (un peu dépassé de nos jours), Sheila vient leur annoncer le retour de la guerre de leur fils, Tommy, qui est également son fiancé. A peine ont-ils le temps de se réjouir que l'image de la télévision se fige sur Tommy, agonisant sur un champ de bataille.

Le couple Cornfield a beaucoup de mal à se remettre de cette perte incommensurable et George a une grosse dépression. Peu après, Marty Fuller, un soldat orphelin, rend visite aux malheureux et se présente comme étant le meilleur ami de leur fils et réconforte les deux parents inconsolables sur les derniers instants de Tommy. Marty remplace petit à petit le vide pour le couple et il est même présenté à Sheila, qui tombe sous son charme.

Tel un coucou, Marty a pris la place de Tommy, avec la bénédiction des parents, mais Grace, une amie américaine de Sheila, a commencé à percer ses réelles motivations  et à évaluer la dangerosité de l'individu. Marty est en réalité un déserteur et la découverte d'un calepin du défunt prouve qu'il n'était pas son ami, loin s'en faut. Sa ruse pour se faire accepter par les Cornfield, et être couché sur le testament,  le pousse à éliminer les premiers obstacles, le carnet et Sheila, qui s'est confiée à lui.

Il règne un suspense prodigieux et l'impression nauséabonde que le tortueux Marty va réussir son 'œuvre', mais la fin époustouflante, que je ne déflore pas, est la force des épisodes exceptionnels et la référence directe au Chat noir de Poe est évidente. L'histoire est cruelle,  choquante  (Tommy agonisant sur l'écran, Sheila morte dans le lit) et très immorale, mais la satisfaction du final est d'autant plus délectable.

L'intrigue est portée par des personnages très intéressants et bien interprétés ; Marty, le mystérieux 'ami' de Tommy (excellent John Nolan), le père dépressif (Richard Vernon est splendide), Sheila la fiancée pour qui la découverte du calepin est fatale, et Grace la copine de la future mariée, qui voit la vérité. On reconnaît aussi, dans le rôle du médecin militaire, Christopher Benjamin, Hooter des Avengers. Un épisode sublime à ne pas manquer.

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5. DISPARITION
(COME OUT, COME OUT WHEREVER YOU ARE)

C'est finalement avec celui-ci, le quarante-troisième, et ultime épisode, que je clos la série Thriller. Il est treizième dans mon classement et renforce la suprématie de cette troisième saison, la meilleure à mon avis. Cet opus est une très bonne histoire avec une solide interprétation et un final imprévisible, gage de qualité et caractéristique de la série. Cathy More (Lynda Day George, connue pour Mission Impossible) est une touriste américaine, qui signale la disparition de sa cousine, Jane, qui voyage avec elle.

Cathy se heurte à l'incompréhension du couple propriétaire du motel et du policier, qui doute de son état mental ('There isn't any Jane'). Tout change lorsqu'un pensionnaire se souvient d'avoir vu Jane… Lynda Day George, Peter Jeffrey (le détective Dexter), qu'on ne présente pas aux fans des Avengers, et John Carson, le tueur Fitch de Meurtre par téléphone et l'assassin de l'épisode Possession, sont les atouts d'une intrigue sans véritable rebondissement avant un dernier quart d'heure 'hallucinant' et une judicieuse utilisation de flashbacks. Cathy a rencontré un amant de passage, Paul, et ils ont prévu de se débarrasser de Jane, la riche cousine, pour hériter.

Arthur Lewis (Carson), le tenancier, est le bouc-émissaire idéal à cause de son passé, mais comment le couple peut-il faire confiance à la femme de ce poivrot pour interpréter son rôle convenablement ? Deux autres questions restent sans réponse : qui retire la feuille du calepin ? Le cri du début est-il un véritable cauchemar ? En définitive, tout le monde est dans le coup sauf le pauvre Arthur Lewis : sa femme, qui a eu 'une faiblesse' avec Paul, est utilisée par les amants diaboliques contre une part du magot de la défunte Jane.

Un petit détail enraye la machine ; Paul donne stupidement la pochette d'allumettes provenant de l'autre motel au policier, qui, lors d'une conversation banale, trouve ainsi la clé de l'énigme ! Dans la dernière scène révélatrice ('Sucker !'), on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec Vertigo ; encore un clin d'œil de la série au maitre du suspense ('Where did I drop him ?). La phrase de l'épisode est néanmoins pour Cathy: 'Anything is better than working!'  

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6. UN COUP MONTÉ
(THE NEXT SCREAM YOU HEAR)

Qui a assassiné Mrs Peel? Oui, vous avez bien lu! Est-ce un fantasme de Brian Clemens ? Si l'accroche semble palpitante, le reste de l'histoire ne l'est pas. Personnellement, je n'ai pas douté un seul instant de l'issue finale. C'est assez rare dans cette série, et généralement pas facteur de bons épisodes. L'homme d'affaires, Bernard Peel (Christopher George alias L'immortel), a-t-il tué sa femme ? Pour le policier (Edward Hardwicke, le docteur Watson, ici sans moustache), cela ne fait pas de doute, mais le détective Matthew Earp s'efforce de prouver le contraire.

Ce personnage, bien pompeux et déplaisant, est déjà présent dans le calamiteux An Echo of Theresa. Les conclusions d'Earp vont à l'encontre de celles de la police, mais certains doutes subsistent. Peel est-il vraiment innocent ou plus intelligent qu'on le pense ? A noter les belles vues du centre de Londres des années 70 (Big Ben, Parliament Square, statue de Churchill) et les nombreuses références comme la réflexion de Bernard Peel : 'Poor cast, gale and rain' et Earp dans la boutique : 'The girl from Uncle'.

L'épisode peut être intéressant si on ne devine pas d'emblée la vérité ; sinon, c'est un ensemble long et bavard. Dès la première réplique, Mrs Peel reconnaît la voix de son mari au téléphone. A partir de là, dès le début, j'ai regardé l'épisode en ne changeant pas ma théorie. De plus, la mémé fait 'fake', l'échange de voitures identiques est irréalisable et le combat final de karaté est mollasson.

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Captures photo : Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 4


1. L'HYSTÉRIQUE
(SCREAMER)

Un superbe épisode, savamment construit et passionnant de bout en bout, ce qui le place numéro deux de la série pour moi, juste derrière A Coffin for the Bride, l'entame de la troisième saison. Je ne pense pas d'ailleurs que cela soit une coïncidence que ces deux opus aient été diffusés en début de saison. Nicola Stevens, une touriste américaine, rencontre dans le train une vieille lady, qui lui parle d'un article du Times évoquant un violeur en série en liberté. A l'arrêt suivant, Nicola se retrouve seule dans le compartiment, avant l'arrivée d'un homme correspondant à la description du journal.

Arrivée à la gare de Sawford, elle prend à pied la direction de la maison de ses amis, les Holt, dans la nuit noire, mais elle est suivie par l'homme du compartiment. A leur retour, au petit matin, le couple trouve les murs du salon souillés de sang et Nicola blessée et prostrée. Admise dans un établissement psychiatrique, la malheureuse refait surface, mais elle est trop traumatisée pour aider la police à identifier son agresseur. Après plusieurs mois, elle quitte l'institution, apparemment rétablie, mais elle pense voir le violeur dans le train qui la ramène avec le couple, puis ensuite devant une production d'œufs, proche de la maison. La police insiste sur le fait que le coupable a été arrêté entre-temps ; pourtant, Nicola Stevens est persuadée que ce n'est pas le cas et elle entreprend de résoudre l'affaire par elle-même.

La particularité et l'attrait de l'épisode sont dans sa construction ; toute l'histoire est perçue par le personnage principal, Nicky Stevens, dans une prodigieuse interprétation de Pamela Franklin, vue dans l'excellent Préméditation des Rues de San Francisco. Elle croit voir dans chaque homme qu'elle côtoie le visage de l'agresseur, que cela soit le médecin ou le policier. L'intrigue fait parfois penser à Seule dans la nuit, et l'agencement du scénario est complètement l'opposé à celui de l'épisode de la saison précédente, I'm the Girl He Wants to Kill, où la police avait appréhendé un innocent. Contrairement à certains épisodes, il est facile de se laisser prendre à la manipulation du scénariste.

C'est l'épilogue, à l'asile, plus que la scène finale dans la maison, qui 'scotche' le téléspectateur, et lui divulgue l'ampleur du désastre, qui fait froid dans le dos. Nicola Stevens a imaginé le violeur dans plusieurs hommes qu'elle a assassinés : un touriste allemand, qui cherchait son chemin, un fermier et un voisin. En fait, elle n'a jamais approché le véritable coupable, qui a été arrêté, et la dernière image laisse supposer qu'elle finira ses jours à l'asile. Les petits détails de l'histoire sont également très intéressants ; la phrase de la lady: 'I suppose if it happens to me at my age, I could take it as a compliment!', la façon cynique de mettre ses essuie-glaces pour nettoyer les œufs du pare-brise après avoir renversé le fermier, le détective qui recherche le citoyen allemand (l'homme du compartiment a une pochette d'allumettes de Hambourg) et puis, il y a le sosie de Philo en chef de gare, qui parle anglais et fume la pipe !

Un excellent et incontournable épisode. Brian Clemens a, comme souvent, utilisé les bases d'un fait divers, malheureusement ordinaire, pour en faire une histoire angoissante jusqu'à son terme. A noter que la version 'film' américaine débute par une scène de viol, tournée et ajoutée aux USA, qui ne rentre pas du tout dans le climat de la série.

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2. L'INFIRMIÈRE
(NURSE WILL MAKE IT BETTER)

Cette histoire est bien ridicule avec en vedette une infirmière machiavélique, un boudin qui fume la pipe en cachette ; en fait, Satan himself ! Elle pousse aussi des râles en agitant vigoureusement une bouteille pleine de sang (non, rien à voir avec un film spécial…), et l'épisode renvoie à de nombreux autres de la première saison que j'ai détestés.

Le cauchemar effroyable de la scène d'introduction vaut le coup d'œil, la repoussante sorcière Bessie aussi, mais l'intrigue en elle-même n'est pas folichonne pour tout esprit cartésien. En donnant son âme au diable, Charley Harrow, une tétraplégique, peut remarcher (My god ! God ?). La nouvelle infirmière, Bessie, est attentive, dévouée et gagne la confiance de Charley, qui accepte cette nurse alors que beaucoup d'autres ont échoué. Il faut dire qu'un coup de poing dans la figure peut avoir raison des esprits les plus récalcitrants !

La famille est très satisfaite, mais, en réalité, Bessie est le diable, The Collector of Souls, qui a promis à Charley de retrouver sa mobilité en échange de son âme. Ruth, la sœur de Charley, suspecte Bessie et enquête sur son passé avec de terribles conséquences. Jamais la série n'avait été aussi loin dans le surnaturel et on n'y retournera plus, fort heureusement. Diana Dors est convaincante en sorcière, c'est peut-être même ce que beaucoup retiendront, mais j'ai un faible personnellement pour la jolie brune Andrea Marcovicci (Ruth), vue dans le superbe épisode de Kojak, Amour fou, qui interprète le seul personnage sain d'esprit qui trouvera le moyen de remettre de l'ordre dans la bâtisse ! Le titre américain, The Devil's Web, est plus explicite que le français et l'anglais.

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3. LA NUIT EST FATALE
(NIGHT IS THE TIME FOR KILLING)

L'espionnage ne fait pas bon ménage avec Thriller et cette deuxième tentative n'est pas beaucoup mieux que la première, An Echo of Theresa. Les services secrets britanniques attendent l'arrivée d'un dissident soviétique, mais ce dernier est très surveillé. L'action se passe presque exclusivement dans un train dans lequel a pris place Helen Marlow (jouée par Judy Geeson), une jeune femme déboussolée par la perte de son amoureux, qui se retrouve mêlée à une histoire d'espionnage. Helen pense que sa raison vacille lorsqu'elle aperçoit trois fois le même homme, tantôt décédé, tantôt bien vivant.

Avec l'aide de Bob, un Australien, elle essaie de découvrir qui veut la mort de cet homme et pourquoi il a été remplacé. Si on passe les vingt-cinq premières minutes fastidieuses, l'histoire devient intéressante avec la participation remarquée de Charles Gray (Blofeld, Mycroft Holmes), un des intérêts de l'épisode. C'est lui, Hilary Vance, personnage sarcastique et amusant, qui n'en finit pas de mourir !

Il y a une sérieuse référence au célèbre Meurtre de l'Orient-Express d'Agatha Christie (jusqu'à dans le titre US, Murder on the Midnight Express) et du suspense face à ce nonsense d'un homme vu trois fois mort par la pauvre Helen Marlow, mais l'ensemble est bavard, longuet et pas très original. En bref, un épisode convenable, mais loin d'être un des meilleurs de la série et, chose assez rare, c'est seulement le final qui justifie l'importance de la scène d'introduction. A noter que le ministre est joué par Edward Burnham (Meadows des Marchands de la peur).

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4. L'ASSASSIN AUX DEUX VISAGES
(KILLER WITH TWO FACES)

Un imbroglio déconcertant dans cette histoire de frères jumeaux, Bob et Terry Spelling, dont un est supposé être sain d'esprit et l'autre un dangereux criminel au lourd passé psychiatrique maniaque de la perfection. Une fois n'est pas coutume, je vais dévoiler l'intrigue, ou, tout du moins, ma façon de l'appréhender, car il y en a vraisemblablement plusieurs. Seribibi sur le forum n'a pas la même et j'encourage les futurs amateurs à nous communiquer la leur !

Ma théorie : Terry Spelling s'échappe de l'asile et assassine la dame d'âge mûr dans son appartement, celle qui sera découverte plus tard par la femme de ménage. Pendant ce temps, Bob, l'architecte, fait la connaissance dans le train de la jolie Patty Heron (il lui donne une carte et ça ne peut pas être Terry). Bob, en costume gris (il s'est changé depuis le train), congédie sa copine 'collante', pendant que Terry essaie de noyer une femme dans une piscine. Cela commence à être bizarre, car le costume de Terry est foncé et ressemble à celui de Bob dans le train. Bob lit le journal et apprend l'évasion de son frère jumeau, (Inmate escapes), et c'est la fin du premier acte.

J'ai eu la mauvaise idée d'arrêter là mon visionnage et de reprendre le lendemain : à ne pas faire dans ce genre d'histoire ! Début du second acte, c'est ici que tout se joue car on croit que c'est Bob qui reprend son journal ; en fait, je pense que c'est Terry qui vient d'arriver chez son frère, et surement de lui piquer un costard car il est en gris ! La fille 'collante' se pointe et Terry l'étrangle, puis confirme le rendez-vous avec Patty qui l'appelle. Donc, c'est normal que les deux femmes trouvent que l'individu a changé vu que ce n'est pas le même. Patty passe prendre Terry, qui tue l'agent immobilier qui l'a reconnu.

Pendant ce temps, Bob a lu le journal et s'est rendu à l'asile pour s'entendre dire de rentrer chez lui, ce qu'il fait et il est cueilli par la police. Le policier vérifie qu'il n'a pas la cicatrice au bras, la seule différence avec son frère meurtrier. Bob rencontre ensuite un type richissime pour lequel il a conçu un appart dernier cri. C'est là que Terry a emmené Patty et Bob arrive avec le propriétaire. Finalement, Terry assomme Bob et fait croire à Patty qu'il a mis hors d'état de nuire l'homme recherché par la police, mais les questions de Bob, derrière la porte, intriguent Patty, qui tue Terry dans la dispute. Brian Clemens veut nous 'faire croire' pour nous donner une version 'normale' en définitive. Terry a la clé de l'appartement conçu par Bob, sûrement pris quand il était chez lui. Ce qui est difficile à avaler est le fait que Bob lit le journal à la fin de l'acte 1 en costume gris et que la première image de la seconde partie nous montre Terry avec le même journal dans le même costume !

Une véritable histoire de fous; j'ai rarement vu un truc pareil ! Moi, ce qui me gêne surtout, ce sont les changements de costumes…En tout cas, ce n'est pas un de mes épisodes préférés. Ian Hendry fait néanmoins une grande prestation, bien meilleure que son retour Avengers dans Pour attraper un rat, mais, malgré quelques excellents passages (la séquence de la piscine, la fille collante étranglée), l'épisode nous laisse sur notre faim. Donna Mills, la jolie blonde naïve, est une des deux étudiantes de la maison possédée (Someone at the Top of the Stairs) et aussi Helen Cook, la propriétaire de la Rolls, dans One Deadly Owner.

On se demande ici ce qui lui prend d'inviter un parfait inconnu dans sa maison ! A noter la nouvelle rencontre dans le train ; British Rail devait avoir des actions dans la série  vu les nombreuses scènes s'y déroulant dans de multiples épisodes (The Colour of Blood, Screamer…).

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5. UN TUEUR À CHAQUE TOURNANT
(A KILLER IN EVERY CORNER )

Un très bon qui est, bien entendu, dans mon top ten de la série. Cette histoire est un huis-clos angoissant au suspense prodigieux et au final diabolique. On pourrait même l'apparenter à un film d'horreur tellement elle est terrifiante. C'est, en tout cas, un des quelques épisodes qui fait vraiment sursauter. Je ne dévoile pas trop le sujet en écrivant qu'un éminent professeur (Patrick Magee) invite chez lui trois étudiants en psychologie pour un séminaire d'un week-end. En fait, le professeur Carnaby (Street ?) veut se servir de ces apprenants comme de cobayes sur la récidive. Le personnel de sa demeure est composé d' (anciens) criminels notoires, mais sont-ils aptes à retrouver la normalité ?

Les trois invités ne sont que des appâts et l'expérience doit démontrer si des assassins, a priori incurables, peuvent résister à la tentation sans conditionnement ni médicaments. Si deux des trois estudiantins, Tim et Helga, payent au prix fort leur naïveté, la jolie Sylvia découvre ce qui se trame, mais elle ne peut compter que sur un allié, un journaliste également convié et apparemment normal (si ce qualificatif peut convenir à un journaliste…). Il y a peu de temps mort dans ce scénario et la séquence pré-générique met tout de suite…en appétit : un cuisinier devient fou enragé au bruit de la cloche, déambule dans la maison le hachoir à la main et massacre un mannequin ! C'est une des séquences les plus incroyables de la série.

D'autres scènes clouent sur le fauteuil comme le meurtre de Tim, commenté par Carnaby, qui observe par la lorgnette, puis Kesselheim, le vieux patient, lessive tranquillement les taches de sang. Il y a donc trois tueurs dans la maison : Boz, l'obsédé de la cloche, Kesselheim, obnubilé par les chaussures lustrées, et un troisième qu'on ne voit jamais mais qu'on devine progressivement. Ce superbe épisode, violent et sinistre, y compris dans les dialogues, est servi par une distribution époustouflante, en particulier l'interprétation des deux tueurs, qui sont Don Henderson  (Boz) et Max Wall (Kesselheim).

A voir la scène lorsque Kesselheim révèle à Boz: 'The professor told she's yours that means that the little one is mine!' Sophia est interprétée par la très jolie Joanna Pettet (à croquer dans sa robe de soirée noire) et le journaliste Slattery est Eric Flynn (l'ami de Mrs Peel dans Le village de la mort). J'évoquais les films d'horreur pour cet épisode et cela concerne aussi le final, brutal et expéditif, car la dernière image interrompt le récit abruptement à la façon des films de ce genre dans les années 80. J'y vois une légère référence au Dernier des sept et, surtout, à Mon rêve le plus fou des Avengers (séquence pré-générique).

A noter que la rencontre des trois étudiants a lieu, bien entendu, dans un train. La réplique de l'épisode est pour Carnaby, lorsque Kesselheim pense que la piqûre n'est pas utile pour lui : I'm cured !'[Je suis soigné]. Et le professeur répond: 'There are women in the house!' [Il y a des femmes dans la maison!]. Un des épisodes les plus terrifiants et dérangeants de la série ! Excellent!

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6. UN MAUVAIS PERDANT
(WHERE THE ACTION IS)

Pour les amateurs de jeux de cartes et, plus particulièrement, de poker. Donc, pas pour moi. L'histoire est banale ; Eddie Vallance, joueur professionnel, est retenu contre son gré dans la demeure d'un vieux excessivement riche, Walter "Daddy" Burns, qui a Ilse, une belle blonde, comme appât. Vallance doit faire une partie de poker contre Burns, parieur compulsif, incapable de perdre et tricheur invétéré. Une seule solution : quitter la propriété avant qu'il ne soit trop tard mais est-ce possible ?…

Tout le personnel est composé de joueurs et, si parfois on a l'impression de regarder une comédie, certaines scènes nous rappellent que Thriller est une série de suspense et d'angoisses avant tout ! La séquence pré-générique avec le duel au pistolet dévoile déjà une partie de ce que sera le dénouement, bien qu'il y ait une astuce finale. A voir aussi pour Ingrid Pitt, vue dans plusieurs séries et des films d'horreur de la Hammer. D'origine polonaise, elle a quitté la zone-est en plongeant dans la rivière Spree à Berlin et elle fut secourue par un soldat américain qui devint son mari ! Ingrid Pitt est décédée en novembre 2010.

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Captures photo : Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 2


1. ONLY A SCREAM AWAY

Cet épisode est une très bonne entrée dans la seconde saison. La séquence pré-générique est moins 'choquante' que d'habitude : la caméra survole un moulin avec l'écriteau 'à vendre' puis plonge à travers la verte campagne et arrive sur un mariage en célébration, celui de Robert et Samantha Miller. La mariée reçoit soudainement de la peinture rouge sur sa robe. Un mauvais présage qui est suivi d'un étrange cadeau : un gant blanc d'enfant.

La réponse de ces événements se trouve dans l'enfance de Samantha, et cela se précise lorsque le couple reçoit la visite de leur voisin américain, Howard Heston. Ce dernier sympathise avec les Miller et s'intéresse particulièrement au passé de Samantha. La tragédie survient quand Robert trouve la mort au volant de la voiture de sport prêtée par l'Américain. Bien que nous devinons assez tôt qu'Heston connaît Samantha, le suspense et le mystère sont entretenus jusqu'à l'explication finale, où Heston révèle la terrible vérité qui a bloqué l'enfance de la jeune femme. Machiavélique et horrifiant.

Gary Collins est excellent en homme mystérieux résidant dans un moulin ; il parvient à transformer le comportement de son personnage jusqu'à le rendre dangereusement infantile dans le final. Il y a une référence évidente au Joker lorsque la photo de Samantha est découpée et, toujours dans le domaine Avengers, Liza n'est autre qu'une des deux tantes de Mère-Grand du calamiteux Homicide et vieilles dentelles. Cette fois-ci, dans un rôle bien plus grave à la destinée tragique. Episode conseillé !

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2. DANS L'ENGRENAGE
(ONCE THE KILLING STARTS)

Cette intrigue ressemble plus à un Columbo qu'autre chose. Michael Lane, professeur universitaire, veut supprimer sa femme embarrassante et met au point un plan apparemment infaillible. Estimant avoir commis le crime parfait, il est perplexe lorsqu'il reçoit des lettres de chantage.

A chaque fois, Lane pense avoir réduit au silence l'auteur des missives mais les menaces perdurent. La scène que je préfère se trouve dans l'introduction ; l'épouse de Lane lui demande s'il l'accompagne à la messe et le professeur décline l'offre prétextant qu'il attend un étudiant, George, qui s'avère être une jolie jeune femme ! Je voudrais bien connaître l'avis de l'office catholique de Télé7Jours de l'époque !

Le début, et surtout le teaser, sont bons, l'alibi téléphonique bien pensé, les lettres de chantage maintiennent le suspense, mais la fin est nullissime et fait plonger la note. Tout ça pour ça et on ne s'y fait prendre qu'une fois ! Je ne dévoile rien car, après tout, je ne vois pas pourquoi je serais le seul à perdre une heure de mon temps ! Patrick O'Neal est convaincant et les Avengers fans auront reconnu en Gerald Sim, le maitre chanteur supposé, le courtier de Meurtre par téléphone. 1 melon et demi car la fin me reste en travers de la gorge !

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3. LE BAL DES MONSTRES
(KISS ME AND DIE)

Robert Stone arrive dans un petit village, apparemment pour peindre, mais il est en fait à la recherche de son frère, qui a disparu mystérieusement deux mois auparavant après un bal costumé dans la demeure de Jonathan Lanceford. Il réussit à rencontrer sa nièce, Dominie, une jolie jeune femme, qui vit dans le château avec son oncle, très protecteur et obsédé par l'auteur Edgar Allan Poe. Elle est très évasive sur James Stone et elle assure qu'il l'a quittée sans donner de nouvelles.

Peu après, Dominie, tombée amoureuse de Robert, lui conseille de quitter les lieux, mais l'Américain est déterminé à découvrir la vérité. Contre toute-attente, il reçoit une invitation pour une fête costumée au château. Un excellent épisode macabre et morbide. Après un début un peu lent lors des scènes de pub, la tension monte crescendo et le final à couper le souffle est prodigieux. En connaissant Poe, on apprécie encore mieux ; toutes ses nouvelles me sont revenues à la vue de cet épisode, dont, bien entendu, La chute de la maison Usher et La barrique d'amontillado.

Avec George Charikis en plus, l'audience américaine a dû être comblée. Il y a aussi plusieurs références aux Avengers ; la scène pré-générique, inoubliable, fait un peu penser à Remontons le temps, mais en plus macabre, et le barman est interprété par le même acteur que dans Le village de la mort. John Sharp, avec ou sans e, car sur imdb, ce sont deux acteurs différents mais c'est le même et, en plus, dans les deux histoires, il a une fille serveuse blonde qui s'appelle Jenny (mais ce n'est pas la même actrice !).

Le duo d'acteurs vedettes de l'épisode, Jenny Agutter (vue dans L'âge de cristal) et George Chakiris, est très bon. A noter qu'Anton Diffring, Lancefort, est un peu dur à comprendre avec son accent allemand (surtout derrière son masque !). Le meilleur épisode de la seconde saison.

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4. MOYEN DE TRANSPORT PARTICULIER
(ONE DEADLY OWNER)

Une histoire laborieuse, surtout dans la première partie, bavarde et inintéressante, malgré la présence de Jeremy Brett en photographe, dix ans avant Sherlock Holmes. L'attraction est la superbe Rolls blanche…qui pousse des cris ! Dans la séquence d'ouverture, une personne décharge du coffre le corps d'une femme. Hélène Cook, une apprentie modèle, a le coup de foudre pour la Rolls en exposition et l'achète avec toutes ses économies. Elle découvre rapidement que la voiture est comme 'possédée', mais Hélène doit faire face au scepticisme de Peter, son photographe.

L'enquête de Miss Cook (très jolie Donna Mills vue dans Someone at the Top of the Stairs) dans le second acte donne un peu de suspense mais l'épisode n'est pas palpitant, bien que le dénouement soit imprévisible avec un convaincant Brett. Helene Cook se laisse guider par la Rolls, qui trouve son chemin, comme un cheval, ce qui, évidemment, est une aberration pour tout esprit cartésien comme le mien. Seule, la jolie blonde Américaine maintient l'attention du téléspectateur tout du long…Elle a joué dans trois épisodes de la série, qui ne font pas partie, malheureusement, des meilleurs de Thriller.

Un article sur l'actrice, The Mills Bomb, où vous apprendrez comment elle s'est fait pincer les fesses à Westminster Abbey !

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5. SONNEZ UNE FOIS
(RING ONCE FOR DEATH )

On se souvient longtemps de ce domestique haut de gamme, et hors norme, qui 'prend le pouvoir'. L'entame est symbolique du caractère de la série ; la musique douce et le sourire de Masters contrastent avec l'horrifiant visage de la pauvre dame dans son lit et le cri d'effroi. Lorsque Laura Vallance, fraichement veuve, veut s'octroyer les services d'un maitre de chambre, le perfide Roger Masters se présente.

Un prédateur dont la spécialité est les riches femmes seules. Très efficace, il réussit à faire remplacer la domestique par sa complice. Rien n'empêche dorénavant le long empoisonnement dosé couplé avec la séquestration. Laura Vallance ne peut compter que sur son vieil ami, Hugo Fane, pour la sauver de la folie qui la guette. Mais Masters élimine l'obstacle dérangeant. On lutte avec Laura dont la transformation est criante de vérité.

Un très bon épisode marquant avec la presque Avengers girl Nyree Dawn Porter dans le rôle d'une célèbre riche veuve américaine, qui veut vivre retirée comme une étrangère à Londres. Michael Jayston est sublime en machiavélique et cynique valet empoisonneur Roger Masters. Il a réponse à tout et son scenario est presque parfait…à un bouton près. Jayston devait être fait pour ce genre de personnage car il reviendra dans un rôle aussi démoniaque quelques mois plus tard pour A Coffin for the Bride. Classique mais efficace. The butler did it !

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6. M POUR MEURTRE
(K IS FOR KILLING )

L'intérêt de l'histoire est la présence de la jolie Gayle Hunnicutt, car le reste ne rentre pas dans le moule de la série, y compris la fade scène d'introduction. Arden et Suzy Buckley, un couple excentrique, dirigent une agence de détectives, que le fils d'un puissant magnat contacte car il craint pour la vie de son père.

Ce dernier n'est pas impressionné jusqu'au moment où il échappe de peu à la mort. Une surprise de taille attend les deux enquêteurs. J'ai lu que cette comédie était le projet d'une série envisagée par Brian Clemens et Terry Nation. C'est en effet du burlesque policier avec de l'humour, souvent bien lourdingue, et personnellement, je n'accroche pas. Cela n'a rien à voir avec l'esprit macabre de la série.

Seule, la foldingue Mrs Garrick donne une touche Thriller à cet épisode lorsque Suzy l'interroge et qu'on s'aperçoit qu'elle est dérangée. Pour la petite histoire, il y a une jolie blonde qui s'appelle 'Mrs Gale'…Le plus faible de la saison.

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7. IDÉE FIXE
(SIGN IT DEATH)

Un excellent épisode qui débute par une intro atroce dans son absurdité : dans une demeure cossue, un couple s'apprête à diner et leur fille apporte le plat, quand une femme, cachée derrière le rideau, surgit et les tue à coups de ciseaux. Ensuite, le plus tranquillement du monde, elle redresse la bougie et passe l'aspirateur.

Tracy Conway, la secrétaire psychopathe maniaque tellement exaspérante, est superbement interprétée par Francesca Annis, que je ne connaissais pas. Sa façon d'éliminer toute entrave est déconcertante. Calme en apparence, elle devient soudainement violente, lorsque son monde romantique imaginaire est menacé. Elle fantasme d'être demandée en mariage par un audacieux patron, qui comblerait sa vie monotone, et tous les moyens sont bons pour y parvenir.

Lorsqu'elle croise Richard Main, directeur d'une multinationale, elle est persuadée que c'est le bon, et elle s'emploie à éliminer les obstacles qui se dressent en travers de son bonheur ; elle prend la place de Prue, la secrétaire, sème la discorde dans le couple Main et jette les soupçons sur le collaborateur du responsable, un homme bon vivant et plus clairvoyant que son patron. C'est sans compter avec la perspicacité d'un détective, venu spécialement du nord de l'Angleterre, qui a un indice de choix, une revue à l'eau de rose, Romantic Heart, I Married My Boss.

Quelques scènes sont vraiment typiques de la série comme l'assassinat de Prue et ses cris dans l'interphone, mais personne dans la rue n'y prête attention, la découverte de son corps, après un certain temps, sous la nappe dans la table-coffre, et la façon avec laquelle Tracy Conway plante le ciseau dans la main de l'employé trop entreprenant. Francesca Annis joue parfaitement la secrétaire consciencieuse, aussi bien dans son travail que dans l'élaboration des meurtres, mais il y a aussi l'excellent Patrick Allen en chapeau melon (Le jeu s'arrête au 13). Les quelques incohérences - pourquoi Richard Main n'appelle-t-il pas sa femme lui-même ?- et une fin en eau de boudin m'empêchent de mettre un quatre.

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Captures photo : Denis Chauvet.