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 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 5


1. SI C'EST UN HOMME, RACCROCHEZ!
(IF IT'S A MAN-HANG UP!)

Contrairement aux deux saisons précédentes, l'entame de la cinq n'est pas un épisode inoubliable. Suzy Martin, une jolie jeune femme, mannequin publicitaire, reçoit des appels téléphoniques d'un admirateur obsédé, mais Suzy est également courtisée par de nombreux soupirants plus normaux. Dérangée par des coups de téléphone anonymes répétés, elle finit par appeler la police, mais un des deux constables, Hal, balafré, semble particulièrement intéressé par la séduisante célibataire.

La liste des coupables potentiels est assez conséquente vu le nombre d'hommes qui se sont entichés du mannequin, y compris son photographe et le gardien de l'immeuble. Ils sont tous suspects pour le téléspectateur, surtout Hal, qui rend souvent visite à la jeune femme. Suzy est consciente du danger qui la guette, lorsque son frère est mortellement renversé et son chien enlevé. Peu après, elle accepte l'invitation du policier balafré, qui la convainc de garder le secret pour ne pas alerter le psychopathe ….

La scène d'introduction, et le voyeur qui mate Suzy en train de se déshabiller, fait penser au film de Brian de Palma, Body Double, postérieur à la série. Pas grand-chose d'original dans cette histoire, qui vaut surtout pour la présence de la mignonne Carol Lynley, que j'ai toujours personnellement appréciée, en particulier dans L'aventure du Poséidon. Elle est séduisante en belle nuisette verte sexy et il y a d'ailleurs un superbe plan au niveau des jambes de Miss Lynley devant le gardien.

La fin est également intéressante, car le coupable n'est pas le policier qu'on croit. Pour les Avengers fans, deux visages familiers, Gerald Harper (L'heure perdue) et John Cater (Mort en magasin, Le mort vivant). A noter qu'il existe quatre versions de cet episode!

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2. DOUBLE MEURTRE
(THE DOUBLE KILL)

Un excellent suspense, malgré une idée de départ assez classique et une séquence pré-générique sans accroche. Hugh Briant, playboy coureur de jupons, cherche un assassin pour trucider sa femme, pourtant très bien conservée, mais riche et trop dépensière à son goût. Un cambrioleur peu scrupuleux semble faire l'affaire, mais l'oiseau rare ne suit pas les plans et le manipulateur se retrouve manipulé. Alors que Briant pense que le meurtre est parfait, il se rend rapidement compte en effet que le tueur engagé, très bon Stuart Wilson, n'a pas suivi ses instructions et qu'il a laissé, au contraire, de nombreux indices l'incriminant. Briant jure de se venger et recherche activement l'identité de l'individu.

Une histoire sans temps mort, plutôt rare dans la série étant donné le format des épisodes, un casting musclé et une fin surprenante font de cet opus une valeur sure de Thriller. Un trio de personnages retors s'affronte et l'opposition entre Gary Collins, le mari volage intéressé par la fortune de son épouse, et Peter Bowles, le détective superintendant Lucas, flic aux méthodes peu orthodoxes, est prodigieuse. Briant ne pouvait tout simplement pas se douter que le malfrat engagé pour assassiner sa femme était l'amant de celle-ci ! « You are just the man I've been waiting for! » Max Burns, c'est le nom de l'individu, voulait d'abord impliquer Briant, car il aimait Clorissa, puis l'appât du gain lui a fait modifier son plan et l'a transformé en maitre-chanteur.

De nombreux passages sont captivants : Burns, qui croit avoir tué Briant dans la mise en scène de recrutement, l'excellente longue conversation qui s'ensuit entre les deux hommes, le suspense bien préservé, la recherche du couteau, l'exécution de Max en deux fois et la visite de Lucas à l'hôpital qui amène à la vérité. Le policier a gardé un as dans sa manche en ne révélant pas à Hugh Briant que sa femme a survécu (c'est le coté peu réaliste de l'intrigue) et le rebondissement est excellent lorsqu'on découvre Lucas interroger Clorissa, qui désigne son agresseur. Entre-temps, Briant a localisé Burns…

Evidemment, ce film fait penser au chef- d'œuvre d'Hitchcock, le maitre du genre, Le crime était presque parfait, avec Ray Milland et Grace Kelly, mais, personnellement, je vois plus de références dans le superbe Meurtre parfait, tourné postérieurement, en 1998. Michael Douglas y joue un magnat de la finance ambitieux, possessif et jaloux, qui s'aperçoit que sa jeune et belle épouse (Gwyneth Paltrow) a un amant. Il lance une enquête sur son rival et par une diabolique machination l'oblige à tuer sa femme.

Les fans Avengers reconnaitront dans l'épisode James Villiers (Paul, vu dans Petit gibier pour gros chasseurs), Penelope Horner (Clorissa Briant, vue dans Le matin d'après). Quant à Griffith Davies, il est le premier cambrioleur et il a la spécialité de s'introduire dans les maisons cossues, car c'était l'évadé qui se refugiait dans la demeure de L'héritage diabolique ! Une histoire très subtile, indéniablement dans mon top ten.

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3. WON'T WRITE HOME MOM, I'M DEAD

Un épisode au déroulé excessivement lent et très ennuyeux. Après une scène pré-générique intéressante, on attend qu'il se passe quelque chose, en vain. Abby/Pamela Franklin débarque dans un village et une demeure occupée par des hippies, à la recherche de Doug, son fiancé, mais un cousin, qu'elle n'a pas vu depuis quinze ans, lui affirme qu'il n'était pas là. Pourtant, Abby révèle à la communauté qu'elle a un lien psychique avec Doug, et qu'il lui a envoyé un message télépathique, ce qui amuse les hippies.

Finalement, elle décide d'attendre l'arrivée de son ami, mais les colocataires ne sont pas tous inoffensifs… Il y a beaucoup de bavardages et une enveloppe surnaturelle, qui laisse perplexe. On sait, en effet, que Doug a été tué (séquence pré-générique), mais les voix de son ami qu'entend Abby donnent un coté fantastique à l'histoire. Cinq ormes ont pourtant de l'importance. Ils représentent le premier plan de la scène d'introduction et un tableau, dans lequel Doug a caché un papier. La jeune femme est également obsédée par ces arbres, car ils pourraient expliquer la mort du fiancé. Une intrigue poussive aux images parfois dérangeantes, comme ces deux têtes dans le four.

Un épisode dispensable, qui n'intéressera que les fans de Pamela Franklin, présente dans l'excellent Screamer la saison précédente. Il y a aussi l'acteur écossais Ian Bannen (Frank), qui a joué de nombreux petits rôles (vu dans Braveheart) et qui participera à un autre épisode, le dernier, également inédit en France, Death in Deep Water, bien meilleur que celui-là. Il est décédé dans un accident de voiture près du Loch Ness en 1999.

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4. CAMOUFLAGE
(THE CRAZY KILL)

Une banale prise d'otages par deux tueurs en cavale (un vrai vilain et un plus mou) chez un couple - lui est médecin, elle apparemment dépressive - est contrariée par la venue d'une journaliste, qui a rendez-vous avec la femme du médecin. Un spécialiste renommé, le docteur Frank Henson, et son épouse, Hilary, sont ainsi retenus en otages dans leur maison de campagne par Garard et son complice Filton (interprété par Juan Moreno, Mad Nick dans A Place to Die de la première saison).

Lorsque Tracy Loxton apparaît, tout s'enraille…mais pour qui ? Aucune originalité, même si l'arrivée de la journaliste dans la demeure met un peu de sel à l'intrigue, mais l'histoire est tellement quelconque que Brian Clemens a ajouté un rebondissement après l'arrestation des tueurs. Cette fois, je dis que la ficelle est trop grosse et que la fin, certes surprenante, est grotesque et tombe à plat. Le docteur aurait ainsi profité de cette prise d'otages pour mettre sur le dos des deux tueurs le meurtre de sa femme, qu'il a commis avec sa maitresse (celle qu'on croit être sa femme) AVANT l'arrivée des individus.

En fait, je constate qu'il y a beaucoup trop d'épisodes quelconques, qui ne nécessitent pas de second visionnage, pour acheter le coffret intégral. A voir surtout pour la prestation d'Anthony Valentine (L'oiseau qui en savait trop, Meurtre au programme) en 'bad boy' cynique et impitoyable, et le bref passage avec le chauffeur de taxi, Ken Parry (B. Bumble de Du miel pour le prince).

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5. BON SALAIRE AVENIR ASSURÉ
(GOOD SALARY, PROSPECTS, FREE COFFIN )

Un très bon épisode, même s'il lui manque une petite touche, surtout sur la fin, pour être un des meilleurs. Cette histoire de remplacements de civils par des agents infiltrés est une sorte de remake de  La danse macabre des Avengers. Deux colocataires répondent tour à tour à une annonce du journal local, 'Do you have a sense of adventure ?', qui propose un poste excitant et bien payé,  mais elles ne réapparaissent pas et ne donnent aucune nouvelle. La troisième, Helen, fraichement mariée, tombe par hasard sur une homonyme de Babs, son amie volatilisée, à l'ambassade et commence à avoir de sérieux doutes sur les disparations de ses deux colocataires.

On sait pertinemment qu'elle va, elle aussi, tôt ou tard, répondre à l'annonce, malgré le désintérêt manifeste de son époux. Une intrigue intéressante, bourrée d'humour et de cynisme, et, après deux tentatives ratées, l'espionnage réussit à se marier correctement avec la série. La séquence pré-générique symbolise le coté funèbre de Thriller ; un jardinier creuse un trou au fond de l'immense jardin de la propriété, alors qu'une jolie femme observe la scène de la maison et demande : 'What's he doing ?', et la réponse d'un homme distingué, qui écoute de la musique 'occidentale', ne se fait pas attendre : 'Oh, he's digging a grave for you, my dear' et annonce le générique. Excellente entame.

Toutes les femmes, sans attache, sont enterrées, avec leurs bagages, dans le terrain de cet immense domaine, et remplacées par des agents qui vont travailler à l'ambassade américaine. Répétitif, certes, mais bien joué. Un acteur connu des Avengers, Julian Glover, ici Gifford le 'pig', est sensationnel. Contrairement à la plupart des excellents opus de Thriller, celui-ci donne la solution dès les premières minutes, et le spectateur n'a qu'à suivre l'enquête d'Helen pour avoir réponses aux questions de détails, mais il n'y a pas de temps mort grâce à la bonne interprétation et à l'humour noir omniprésent.

A noter la poursuite de Minis 'so British' et la phrase anodine du policier sur les homonymes et une certaine série qui a donné naissance à des milliers de bébés s'appelant Emma. Brian Clemens, après avoir introduit une Mrs Peel dans un épisode antérieur, montre bien par cette réplique quelle période des Avengers pouvait attirer l'attention sans être nommée…

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6. LA PROCHAINE VOIX QUE VOUS VERREZ
(THE NEXT VOICE YOU SEE)

Une histoire en huis-clos,  espace et temps limités, qui traine en longueur, car tout se passe lors d'une soirée bourgeoise à laquelle participe Stan Kay, un pianiste de jazz de renom. Devenu aveugle à la suite d'un hold-up dans une banque dix ans auparavant, Kay revient pour la première fois depuis le drame en Angleterre, et il reconnaît la voix d'un des protagonistes, assassin de sa femme.

Dans son acharnement à mettre un nom sur cette voix, Kay est vite repéré par la personne visée et le chasseur devient chassé…Une idée intéressante, mais l'intrigue ne tient pas ses promesses dans un épisode bavard, aux scènes parfois incohérentes (la séquence de la cave où Tamplin est étranglé, les chaussures ridicules de l'assassin).

Dans les points positifs, on notera Bradford Dillman, convaincant en aveugle, Catherine Schell, manager de Kay (la 'femme' de Lord Sinclair), et l'homme de la sécurité, qui est Ray Smith (Spikings de Mission casse-cou, ici sans moustache). Un épisode mineur qu'on peut zapper, car il est bien loin de valoir,  sur le thème de la cécité, l'excellent The Eyes Have It de la première saison. 

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7. HOTEL TRAGIQUE.
(MURDER MOTEL)

Après un début hommage à Hitchcock et Psychose (motel/ assassinat sous la douche), cet épisode fait ensuite évidemment penser à Murdersville, jusqu'à dans le titre, car le thème est identique. Le motel Woodheath dans le petit village de Minsterley est une base que loue Sam, contre rétributions, pour permettre à ses exécuteurs de commettre des meurtres sur commande en toute impunité.

Lorsque Michael et Helen Spencer, frère et sœur, louent une chambre pour piéger un associé malhonnête, ils ne se doutent pas qu'ils se retrouvent au cœur d'une organisation criminelle. Après leurs disparitions, Kathy, la fiancée de Michael, enquête et fait des découvertes cauchemardesques. L'intrigue devient de plus en plus quelconque pour terminer par une fusillade comme dans une banale histoire policière. Brian Clemens a tout simplement recyclé un de ses scénarii Avengers mais, si l'idée farfelue convenait à Steed et Mrs Peel, elle convainc beaucoup moins pour cette série.

Il est amusant de constater qu'il y a même dans la chambre 4 une gravure de voiture vue dans des épisodes Avengers ! La scène d'introduction est très réussie, et il y a aussi quelques autres passages à se remémorer : le meurtre de Michael dans le talkie-walkie, alors que sa sœur s'est assoupie, la poursuite d'Helen jusqu'à dans la cabine téléphonique et le détective maitre-chanteur dans la glacière. Kathy est la jolie Américaine Robyn Millan, qui n'a plus tourné depuis les années 80.

L'excellent Derek Francis (Sam) fait partie de la distribution de l'épisode raté K is for Killing, et Edward Judd (Charles Burns) a joué aussi dans Sign It Death ; ici, il est un directeur de société qui soupçonne Michael Spencer d'avoir piqué dans la caisse et propage ainsi un quiproquo auprès de la police. A noter, le fameux pont si cher aux Avengers lors de la partie de cache-cache. Une coïncidence ? L'acteur qui incarne le frère, et le fiancé, s'appelle Ralph…Bates !

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Captures photo : Denis Chauvet.