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 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 1


1. LA TUEUSE
(LADY KILLER)

Cet épisode est moins bien que les deux premiers que j'ai vus par hasard (Screamer, In the Steps of a Dead Man), qui font partie de saisons suivantes, mais on retrouve ici Linda Thorson en méchante garce, surtout présente dans la seconde partie (le titre français est exagéré). Je la trouve plutôt terne, un peu comme dans un Equalizer une décennie plus tard.

Par contre, elle est affinée. Robert Powell, qui reviendra dans une autre histoire, fait une prestation remarquable. Déjà marié, Paul Tanner épouse la timide Jenny (l'actrice américaine Barbara Feldon) dans le but de l'assassiner pour toucher l'assurance avec l'aide de sa femme Toni (Linda Thorson), mais les choses se compliquent. Il n'y a pas de rebondissement final comparable aux deux autres cités plus haut, ce qui enlève une étoile à l'épisode.

Une chose est frappante : les scènes studio sentent vraiment le studio, beaucoup plus que celles des Avengers tournées cinq-six ans plus tôt ! Néanmoins, les extérieurs sont splendides comme les côtes escarpées dans le final. Il faut en tout cas zapper les passages ajoutés à la suite qui sont destinés au marché américain car ils ne présentent aucun intérêt. Thriller est en passe de rentrer dans mon top ten de séries ; il faut dire qu'il n'y en avait que neuf jusqu'à présent. Comme cela, le compte sera rond !

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2. POSSESSION
(POSSESSION)

C'est un épisode inégal avec une alternance de longueurs et de tensions. J'aime beaucoup le début, avec la scène d'ouverture et le meurtre sur le discours d'Eisenhower de 1953. L'assassin, qu'on ne voit pas, siffle l'air de Greensleeves, claque des doigts et traine sa victime dans la cave.

La clé de l'énigme de cette maison 'hantée' s'y trouve, bien évidemment, surtout lorsqu'on découvre le cadavre de l'ancienne propriétaire. Le passé de la bâtisse et de Ray Burns sont au centre du mystère. Tout se gâte avec l'arrivée du médium ; cela prend une tournure qui m'intéresse moins. Le tueur prend possession du mari, on s'en doute très tôt, mais les histoires de médium ne sont pas 'my cup of tea'.

Par contre, la fin est rationnelle et surprenante, même s'il reste des zones inexpliquées : 'You didn't become the murderer, you always were !' Excellent ! Le couple Burns est très bien interprété ; Ray est John Carson (Fitch/Meurtre par téléphone et Freddy/Le baiser de Midas) et Penny est Joanna Dunham. High Pines est le nom de la maison mystérieuse ; ce fut aussi le nom de la demeure d'un certain Paul Beresford (Le retour des cybernautes).  C'est sûrement cet épisode qui a servi pour Steed et la voyante.

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3. QUELQU'UN EN HAUT DE L'ESCALIER
(SOMEONE AT THE TOP OF THE STAIRS)

Je n'aime pas cet épisode; en fait, c'est surtout la fin non rationnelle et pur jus fantastique qui me fait mettre qu'une étoile. Deux étudiantes, Chrissie et Gillian, croient avoir conclu une affaire en dégotant un logement dans une vaste maison victorienne, mais des aspects bizarres vont vite les déchanter, à commencer par les colocataires.

La scène d'introduction met en appétit mais l'histoire perd de l'intérêt progressivement pour se terminer sur un attrape-nigaud ! Il y avait des relents fantastiques dans l'opus précédent mais la fin était intéressante et plausible. Pas là. Tout le contraire de : 'Marvellous' pour moi. Le type qui collectionne sous-tif et vêtements féminins nous gratine d'un discours final ennuyant en se prenant pour le diable himself. Finalement, la jolie blonde prend la relève…

Pour amateurs de fantastique et de la séduisante Donna Mills, pas de thriller cartésien. Des cinq épisodes que j'ai vus jusqu'à présent, c'est bien entendu le plus faible.

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4. UN ECHO DE THÉRÈSE
(AN ECHO OF THERESA)

Un épisode bien fastidieux et longuet. Un couple d'Américains visite Londres pour la première fois, mais Brad Hunter a un comportement étrange, nommant sa femme 'Theresa', puis il a des accès de colère envers un collègue. Hunter semble ensuite perdre la raison lorsqu'il se prend pour un Anglais et un détective, Earp, extravagant et arrogant, doit tirer les choses au clair.

Mais il n'est pas le seul à s'intéresser à Hunter. Les acteurs ne sont pas attachants (à part Vernon Dobtcheff, présent partout des Avengers aux Brigades du Tigre) et l'espionnage n'est vraiment pas adapté à ce genre de série. De plus, la révélation de l'intrigue est banale ('It's a mistake') et loin de valoir un John Le Carré ! Reste les vues de Londres : la Tamise, Victoria Embankment et les taxis noirs. Sinon, les cœurs du journal sont d'actualité, jour de la St Valentin !

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5. LA COULEUR DU SANG
(THE COLOUR OF BLOOD)

Cet épisode est considéré comme un culte absolu de la série par les spécialistes, avec raison. C'est en effet un des sommets de Thriller. Je n'ai pas été déçu car l'ambiance représente vraiment la série telle que je l'avais en mémoire après plus de trente ans d'abstinence. La séquence d'introduction est symbolique des situations absurdes que Brian Clemens nous avait concoctées pour The Avengers, mais en plus morbide. Dans la lande déserte, un homme bien habillé pousse un landau rempli de déchets et balance le contenu du haut d'une colline et en émerge le corps d'une jeune femme. Il place un œillet à sa boutonnière, sourit, fait un geste amical en direction de la malheureuse et s'en retourne. 

Cette séquence sans parole résume parfaitement l'essence de la série. L'épisode s'enclenche sur un énorme quiproquo ; Julie Marsh, une secrétaire immobilière, donne rendez-vous à un client à la gare de Waterloo avec un œillet comme signe de reconnaissance. Evidemment, elle part avec Arthur Page, un individu apparemment charmant et de bonne manière, mais en fait un dangereux tueur en série à l'esprit dérangé, qui vient de s'échapper d'un fourgon de police. Page saisit l'opportunité et prend le train avec la jolie secrétaire, qui lui remet de l'argent et les clés de la propriété de Westerling ! Les longs échanges dans le train entre les deux personnages font monter la tension et préparent le final dans le manoir.

Pas de portable à l'époque et le véritable propriétaire contacte la police dont les recherches ne donnent rien. A l'insu de Julie, Page étrangle dans le train une passagère qui l'a reconnu (excellente scène) et se retrouve dans le manoir. Julie, de plus en plus intriguée par le comportement de Page, est néanmoins obligée de passer la soirée dans la demeure. Le tueur ne se doute pas que l''innocente' Julie a élaboré un plan audacieux avec Peter, son collègue et amant. Un véritable bijou avec une intrigue ingénieuse qui laisse le téléspectateur scotché jusqu'au dénouement. Je me souvenais que de la dernière image – les rats qui prennent possession de la maison.

Une fin qui fait froid dans le dos…. Les deux personnages principaux sont interprétés superbement ; Norman Eshley (Page, l'inquiétant tueur à l'œillet) et j'ai tout de suite reconnu en Julie Marsh, la ravissante Katharine Schofield, qui se mesure à Mrs Peel dans un combat de judo dans Les cybernautes. A noter que c'est un des rares épisodes sans acteur américain dans la distribution.

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6. MEURTRE EN TÊTE
(MURDER IN MIND)

Rien de palpitant dans cet épisode, et si on ne connaît pas un peu la série, on serait même tenté de s'arrêter là (seulement une perle pour six épisodes). Il n'y a pas d'acteur intéressant et cette histoire de femme amnésique et de supposé meurtre traine en longueur. La séquence pré-générique est convaincante avec la femme qui vient rapporter à la police un homicide qu'elle a commis dans sa maison, mais elle a oublié où elle demeure.

Rapidement, on découvre l'identité de la femme, qui est l'épouse de George Drew, célèbre auteur de romans policiers. Son histoire est classée par la police bien qu'elle reste convaincue qu'un meurtre a été perpétré. Où est le corps ? Le plus jeune des détectives finit par croire en sa théorie mais il y a un bémol de taille : l'assassinat pourrait bien être en préparation. C'est vrai qu'entre la maitresse et la femme…

A noter les belles vues d'extérieur et des automobiles des années 70 très vintage pour passer le temps. Pourquoi produire de tels épisodes pour 63 minutes alors que 49, comme les Avengers, suffirait amplement ? Don't frighten me, just remember, Superintendant, I'm the one who makes the tea around here!

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7. UN ENDROIT POUR MOURIR
(A PLACE TO DIE)

Un épisode dédié au surnaturel avec tous ces timbrés du village qui font passer les habitants de  Murdersville pour des enfants de chœur ! Comme souvent, la séquence pré-générique aguiche avec la jeune fille effrayée, qui est poursuivie dans la forêt par des assaillants invisibles.  Le cri qu'elle pousse ne laisse rien présager de bon.

L'histoire conte l'arrivée d'un nouveau médecin au village et de sa jolie compagne blonde, Tessa Nelson, qui attise immédiatement l'intérêt des villageois. Le couple ignore que tous les habitants sont possédés par l'esprit du vilain et que la jeune femme est considérée  comme celle qui va leur apporter le pouvoir satanique. D'abord amusée par l'accueil, Tessa devient inquiète lorsqu'elle trouve des lettres qui laissent supposer que le docteur précédent a connu une sinistre fin. 

Une jeune fille est retrouvée mutilée et les villageois viennent chercher Tessa, qui découvre alors le sort qui lui est réservé. Heureusement que la 'Lady' est plus futée que son médecin de mari, un tantinet lourdingue et coincé, qui met une éternité à réaliser ce qui se trame. La fin est en effet bien longuette et exaspérante. Une histoire pour les amateurs de surnaturel et autre sorcellerie.

Mais il y a la ravissante Alexandra Hay (Tessa Nelson), disparue beaucoup trop tôt, que j'avais déjà vue en junkie dans deux épisodes de séries policières : Kojak et Les rues de San Francisco. Au fait, avez-vous remarqué que tous les couples dorment dans des lits séparés dans cette série ? Pudibonderie américaine oblige !

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8. JEUNES FILLES EN PÉRIL
(FILE IT UNDER FEAR)

Une histoire conventionnelle, pas très en ligne avec la série, mais très bien construite. De nuit, une jeune fille, les bras chargés de livres, disparaît dans un passage souterrain sous le regard d'un homme en uniforme. Lorsqu'elle emprunte un petit pont, elle se retourne, alarmée, mais elle est attaquée mortellement de front.

Liz, la bibliothécaire, est désespérée lorsque d'autres filles sont assassinées dans les environs. Elle mène sa propre enquête et soupçonne un emprunteur qui porte un uniforme. Cet épisode est un whodunit captivant avec des personnages attachants.  Il y a de nombreuses fausses pistes et l'assassin n'est pas, bien entendu, celui qu'on suspecte. Liz est le personnage central, perturbée par la disparition de femmes plus jeunes qu'elle, ce qui lui souligne sa crainte, le fait de devenir vieille fille.

John Le Mesurier, le butler des Espions font le service, est excellent. Il passe son temps et sa solitude dans la bibliothèque, lieu essentiel de l'intrigue. Cet épisode, peu caractéristique, n'est généralement pas apprécié des fans de la série, mais c'est un bon Thriller pour les amateurs de romans policiers. 

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9. LES AVEUGLES ONT DES YEUX
(THE EYES HAVE IT)

Ce neuvième, et avant-dernier, épisode démontre que la première saison est très hétérogène. Tout bien ou tout mauvais. Cette histoire est excellente, aussi bien dans sa construction que dans le suspense qui ne se relâche pas un seul instant. Le classique de la saison au même titre que The Colour of Blood.

La longue entame met directement dans le vif du sujet : un drapeau britannique en gros plan (sûrement pour l'audience US) puis une voiture se dirige devant un établissement et trois hommes inquiétants sortent du véhicule et pénètrent dans une salle de cours, où le chef abat l'instructeur de sang-froid avec un silencieux. Une jeune fille sourit mais ne semble pas concernée. La caméra fait alors un travelling sur l'écriteau "Clinical Training Centre For The Blind".

C'est le début d'un huis-clos entre un trio de tueurs, qui a besoin de l'établissement pour abattre un chef d'état, et des étudiants aveugles, qui, petit à petit, prennent conscience de la présence d'individus néfastes. Sally est la plus perspicace, remarquant que des 'plombiers' sont à l'étage supérieur, mais elle a beaucoup de mal à convaincre ses amis du danger ambiant. Finalement, le groupe d'étudiants va démontrer que leur handicap n'est pas un obstacle pour s'opposer à des tueurs aguerris.

De très bons acteurs contribuent à la réussite de cet opus singulier : Peter Vaughan (toujours impeccable en méchant que cela soit dans The Avengers, Madigan ou Sherlock Holmes) et, surtout, Sinead Cusack (vue dans un rôle machiavélique d'Amicalement votre), qui interprète superbement Sally, la jeune aveugle. L'intrigue rappelle Noël en février des Avengers, mais c'est un épisode qu'on se souvient ….d'avoir vu, malgré une fin sans surprise. A noter que l'épisode fut rediffusé en mai 1975 en Grande-Bretagne après avoir gagné une récompense pour sa représentation des non-voyants.

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10. SORCELLERIE
(SPELL OF EVIL)

La sorcellerie m'ennuie encore plus que le surnaturel, c'est dire ! On termine donc cette saison par le plus mauvais épisode, à mon avis. Tony Mansell, un businessman, utilise les services d'une agence matrimoniale à la suite du décès soudain de son épouse.

Clara semble être la partenaire idéale mais elle n'a que des intentions malignes pour son époux. Bientôt, Tony a la même maladie que sa femme. La sorcière, Diane Cilento (disparue en octobre 2011), est Kate Sinclair dans Amicalement vôtre mais sa voix est vraiment désagréable. Que dire de cet épisode que j'ai parfois passé en accéléré ?

C'est la version 'bad' de Ma sorcière bien aimée. Il conclut une saison trop hétérogène, la seule des six à plus de sept épisodes. Je pense que le sorcier à la barbichette, qui intervient à la fin de l'histoire, est Talfryn Thomas ; il a changé depuis son rôle de Eli Barker (Dans sept jours le déluge) mais sa voix avec l'accent gallois est à l'identique. Je ne suis pas certain car il ne figure pas au générique.

Bien qu'il ait un titre français, cet épisode n'a jamais été diffusé chez nous.

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Captures photo : Denis Chauvet.