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 saison 1 saison 3

Mission Impossible (1966-1973)

Saison 4

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 4

Énormes bouleversements à l'aube de cette saison 4, le plus important étant le départ du couple Barbara Bain - Martin Landau à la suite d'un différend salarial. Peter Graves était l'acteur le mieux payé sur la série et Bain-Landau n'ont pas admis le refus de la production d'aligner leur salaire sur celui de Graves. Il était pourtant naturel que l'acteur incarnant le chef de l'IMF soit le mieux rémunéré, mais ses concurrents estimaient que leur notoriété était au moins égale à la sienne et que le succès de la série était en grande partie le leur. Toujours est-il que cette décision ne s'est pas révélée heureuse puisque la série a très bien survécu sans eux et qu'ils ont connu une suite de carrière chaotique. Il a fallu attendre plusieurs années avec la série britannique Cosmos 1999 pour que le couple, à nouveau réuni à l'écran, retrouve les sommets.

Pour remplacer Martin Landau, les producteurs ont engagé Leonard Nimoy, devenu une vedette internationale avec le succès de Star Trek. Ce choix s'est avéré judicieux car Nimoy, reprenant avec Paris le rôle de l'homme aux cent visages (et aux mille voix), s'est révélé le digne successeur de Martin Landau. Il s'est montré tellement à l'aise dès les premiers épisodes qu'il a parfois éclipsé ses partenaires, pourtant toujours aussi convaincants. Contrairement à Landau, Nimoy a l'avantage, avec son physique passe-partout, de pouvoir incarner aussi bien des Américains un peu typés que des Slaves, des Sud-Américains ou des Arabes.

En revanche, aucune actrice récurrente n'a succédé à Barbara Bain. La ravissante Lee Meriwether a participé à quatre missions, dont une se déroulant sur trois parties, soit six épisodes en tout. Jouant sur le même registre que Barbara Bain – la beauté, le mystère et la classe –, il est dommage qu'elle n'ait pas été retenue sur l'ensemble de la saison car ses qualités d'actrice étaient véritablement excellentes.

Une dizaine d'autres missions se déroulent avec une vedette féminine invitée différente à chaque fois, pour des fortunes variables, des meilleures (Jessica Walter, Sally Ann Howes ou Anne Francis) aux pires (Dina Merril ou Margarita Cordova). Enfin, une dizaine de missions sont accomplies sans aucun participant féminin.

L'absence d'élément féminin fixe rend l'équipe un peu bancale puisque Paris se retrouve seul cadre récurrent sur lequel peut s'appuyer Jim. Par contre, elle permet le retour très apprécié du choix des agents, qui avait été très peu usité au cours de la saison 3. Il redevient pertinent compte tenu des multiples vedettes invitées féminines, mais aussi du recours fréquent à des acteurs de diverses compagnies, essentiellement pour jouer les figurants.

Malgré les changements d'acteurs, l'esprit de la série demeure à peu près conservé. Bruce Lansbury, nouveau producteur venu des Mystère de l'Ouest, n'a pas encore eu le loisir d'apporter de substantielles modifications. La qualité globale des scénarios et de l'interprétation en fait même une des meilleures saisons, juste derrière la numéro 2, et la saison la moins inégale, sans épisodes véritablement exceptionnels mais avec très peu d'épisodes totalement ratés. Parmi les évolutions, on constate que les membres de l'équipe ont abandonné le tabac et que plusieurs scènes de délivrance de la mission sont recyclées des saisons 2 et 3. On les reconnaît facilement puisque Jim était blond alors que dans la saison 4 ses cheveux sont blancs.

Les scénarios sont plus compliqués qu'auparavant (et parfois trop...), et Barney hérite de tâches de plus en plus difficiles menées dans des endroits impossibles, dont il se sort toujours avec le même brio. Willy et lui se voient de temps à autre confier des rôles plus valorisants, changement notoire pour Willy, traditionnellement confiné à des tâches de simple exécutant. La répartition des rôles au sein de l'équipe est donc moins nettement définie, évolution qui s'accentuera lors des saisons suivantes.

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1. LE CODE
(THE CODE)

Un pays latino-américain allié du bloc de l'Est s'apprête à envahir une nation démocratique voisine. L'IMF doit intercepter et déchiffrer le code permettant de lire le message secret indiquant les détails de l'opération. L'échec de l'invasion devrait rompre l'alliance entre le dictateur en place et le représentant de l'Est.

Très bon début de saison avec cet épisode de qualité s'appuyant sur un scénario solide de Ken Pettus. La machination, bien minutée, bénéficie du concours de gadgets novateurs: caméra amovible et couteau émetteur-récepteur de radio. À noter aussi un échange de voitures rondement mené au tout début de la mission.

La vedette invitée féminine est la ravissante Alexandra Hay, interprète de Lynn, très jeune agent investie d'une tâche délicate. Dénoncée par l'IMF comme étant un agent américain, les espions ennemis intercepteront sur ses verres de contact le message secret que Jim et ses agents veulent leur faire décoder ! Si la phase déclenchée par Lynn est capitale, Alexandra Hay elle-même doit se contenter d'un rôle fort modeste. Elle ne participe pas au briefing d'avant-mission et n'a même aucun contact avec l'équipe de Phelps.

Côté interprétation, Alexandra Hay se trouve en excellente compagnie. Michael Constantine et Harold Gould tiennent parfaitement leur rôle respectif d'apparatchik soviétique et de dictateur latino-américain. Quant à Leonard Nimoy, déjà très à l'aise dans le personnage de Paris, il compose un étonnant  lider  barbu qui n'est pas sans rappeler un certain Che Guevarra, bien que ce lider-là ne soit pas « maximo »...

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2. ALERTE
(THE NUMBER GAME)

Le général Gollan, ancien dictateur du Luxania, en exil depuis cinq ans, s'apprête à lancer une opération militaire pour reprendre le pouvoir. Le coup d'État doit être financé par les six cents millions de dollars qu'il a dérobés à son pays pendant sa dictature. Phelps et son équipe doivent ruiner ses ambitions et récupérer sa fortune, dissimulée en Suisse sur un compte bancaire dont lui seul connaît le numéro.

Le briefing d'avant mission met en appétit, mais par la suite l'épisode s'avère décevant. La machination manque de finesse, ses ressorts comme son exécution sont tirés par les cheveux. De temps à autre, quelques moments de suspense font espérer une subite amélioration, avant le retour à un rythme pépère jusqu'au final, proprement hallucinant: Gollan donne le numéro du compte bancaire à l'instant même où sa femme et son adjoint surgissent dans le bunker, mettant fin à la supercherie, et Barney le transmet à trois heures pile, l'heure limite à la seconde près ! Le scénariste aurait-il pris les spectateurs pour des imbéciles ?

Le moins que l'on puisse écrire est que Lee Meriwether, la partenaire féminine récurrente de l'IMF lors de cette saison, n'est pas gâtée pour sa première participation. La réflexion est valable pour Don Francks, toujours très bon mais bien moins loti que pour son rôle précédent dans l'épisode de la saison 2 Échec et mat.

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3-4. B 230
(THE CONTROLLERS)

Un savant est-européen a composé un gaz hypnotique capable d'annihiler toute volonté chez les humains. Seul un couple de chercheurs américains passés à l'Est est en mesure de parachever sa découverte par la suppression des effets secondaires rendant l'utilisation du produit problématique. Les deux traîtres se sont fait refaire le visage et leurs hôtes ne connaissent pas leur nouvelle apparence...

Cette mission, une des meilleures de la saison, s'appuie sur un scénario remarquablement conçu et basé sur les rivalités entre agents de l'Est, une constante de la série, ainsi que sur des vedettes invitées prestigieuses  et à la hauteur de leur réputation.

La première partie est parfaite. Rythmée, nerveuse, sans aucun temps mort, elle comporte deux séquences majeures à degré de suspense élevé. D'abord, lors de la substitution du cobaye par Willy, lorsque Paris et Barney disposent de peu de temps pour livrer Willy avant que le gardien ne remonte avec le véritable prisonnier. Une camionnette longue à redémarrer est alors à deux doigts de faire échouer la mission. Ensuite, lors de la démonstration de Jim, Barney parvient in extremis à insérer les logiciels truqués dans l'ordinateur des ennemis.

La seconde partie est un peu plus en retrait, en raison des scènes de tribunal, peu excitantes, mais elle offre un final éblouissant. Un masque permet à Paris de se faire passer pour l'adjoint de Turek et cette ultime phase parachève la réussite du plan. Jim et ses agents peuvent alors partir en camionnette, le devoir accompli, au son d'une excellente musique de Jerry Fielding.

Un bon scénario ne serait pas suffisant pour assurer le succès s'il n'était servi par des comédiens convaincants. Outre l'équipe habituelle, impeccable, la production a frappé fort en engageant un arsenal de vedettes invitées impressionnant. Le légendaire Alfred Ryder est le comédien idéal pour le rôle du général Borodine, dont on ne peut que regretter la disparition imprévue en début de seconde partie. David Sheiner compose un Carl Turek étonnant de vérité et Robert Ellenstein un vice-président obséquieux et implacable. Quant à H.M. Wynant, abonné aux rôles de truands, il se retrouve cette fois-ci en laborantin à blouse blanche et bien cruel adjoint de Turek.

Face à cette artillerie lourde, l'élément féminin de l'IMF est une certaine Dina Merril, interprète plus très jeune et sans relief de Meredith, alias Vera Jarvis pour les adversaires. Même si elle ne démérite pas, elle a du mal à trouver sa place au sein du groupe, surtout qu'on ne peut s'empêcher d'imaginer Barbara Bain dans le rôle, et que la comparaison est cruelle pour l'invitée de cet épisode.

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5. DE L'OR POUR DES PRUNES
(FOOL'S GOLD)

Igor Stravos, ministre des finances d'une démocratie populaire, a imprimé pour une valeur de cent millions de faux dronas, la monnaie du royaume de Bahkan, un pays d'Europe centrale allié des États-Unis. Les cent millions en or qu'il exige en échange de ces billets parfaitement imités épuiseraient financièrement le royaume, ce qui provoquerait la chute du gouvernement démocratique. La solution alternative est de détruire la fausse monnaie et de récupérer les planches afin de ruiner le plan de Stravos. 

Encore un excellent épisode au scénario ingénieux de Ken Pettus et à la réalisation parfaite de Murray Golden. La mise en scène est typique de la grande époque avec ses longues séquences de suspense sans dialogues, seulement rythmées par la musique inspirée de Lalo Schifrin. Jim prend connaissance de sa mission dans un zoo, d'où une entame d'épisode atypique qui fait plus penser à Daktari qu'à une série d'espionnage.

Les appareils utilisés par Phelps et son groupe dénotent de l'inventivité des scénaristes. Un réflecteur placé sur une ampoule par Barney permet à Willy de découvrir la combinaison de la chambre forte, aidé par des lunettes spéciales. Un faux cadran installé à la sauvette provoque l'ouverture de la porte à minuit au lieu de huit heures le lendemain matin. L'incinérateur de billets placé subrepticement par Paris dans la réserve de Stravos est tout aussi génial.

Paris s'empare des planches en pleine nuit au prix de la traversée d'un couloir inondé d'ondes à très haute fréquence. L'appareil protecteur placé sur ses oreilles ayant une efficacité limitée, l'opération est périlleuse et le réalisateur sait ménager le suspense pour nous offrir une scène mémorable.

Sally Ann Howes est une des meilleures vedettes féminines invitées de la saison. Sa classe innée et sa beauté rayonnante rappellent Barbara Bain, d'où l'impression accrue d'assister à un épisode Bain-Landau, impression déjà sensible de par le scénario et la mise en scène, et confirmée par la performance exceptionnelle de Leonard Nimoy, qui n'a rien à envier à Martin Landau. Crapule cynique et ironique face à Stravos, on le découvre déterminé, méticuleux, courageux et résistant lors de la difficile mission de récupération des planches à billets. Un rôle majeur avec un partenaire qui n'est plus à présenter en la personne de Nehemiah Persoff, toujours à son avantage quand il s'agit d'interpréter un méchant complètement amoral.

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6. LE COMMANDANT
(COMMANDANTE)

Le père Dominguin, artisan de la révolution démocratique contre le dictateur en place dans un pays d'Amérique Latine, est retenu prisonnier par un groupe de guérilleros marxistes financés par un pays d'Extrême-Orient. Phelps et ses agents doivent empêcher son assassinat et lui rendre le contrôle de la révolution, convoité par les communistes.


Du bon et du moins bon dans cet épisode peu passionnant. Le plus gros défaut est l'accent espagnol outrancier des personnages dans la version française, problème d'ailleurs souvent constaté dans les épisodes « hispaniques ». De surcroît, cet accent est techniquement très mauvais, on voit bien qu'il s'agit de francophones essayant  en vain de prendre l'accent espagnol et qui en font trop.

L'absence de vedette invitée féminine produit une impression de manque, comme si l'épisode était tronqué. N'oublions pas le rythme plat et le manque d'action, illustré par les multiples plans sur l'interminable préparation de l'hélicoptère par Barney. Côté positif, une machination basée sur la rivalité entre les deux chefs révolutionnaires, que Paris va exacerber jusqu'à provoquer l'élimination du plus intelligent des deux.


La nouvelle composition éblouissante de Leonard Nimoy dans le rôle du chef révolutionnaire extrême-oriental installe définitivement Paris comme l'élément prépondérant de l'IMF, même si le reste de l'équipe demeure très performant. Par contre, on peut regretter le manque d'éclat des acteurs jouant les méchants, seul Arthur Batanides tirant son épingle du jeu parmi les vedettes invitées, mais dans le rôle sympathique du père Dominguin.

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7. LE SOUS-MARIN
(SUBMARINE)

Après avoir purgé une peine de 25 ans de prison derrière le Rideau de Fer, un ancien officier SS va être remis en liberté. Malgré une succession d'interrogatoires, il n'a pas dévoilé où se trouve le trésor de guerre nazi, information qu'il est le seul à connaître, et a l'intention d'utiliser cette fortune pour financer un coup d'état néo-nazi en Europe. L'IMF est chargée de l'enlever et de le faire parler.


Un épisode curieusement construit. Deux séquences géniales situées en début et en fin de mission encadrent un corps central plus inégal. La scène de l'enlèvement est une des plus intelligentes vues dans la série : les deux camionnettes conduites par les faux moines permettent de mener à bien l'opération avant que l'ennemi ne découvre la capture. Cette première astuce est suivie d'une autre, la fausse piste semée par Barney qui laisse juste le temps nécessaire à la préparation de la troisième astuce, une mise en scène accréditant la fuite en voiture des ravisseurs alors qu'ils sont installés à deux pas du lieu de l'enlèvement.

En fin d'épisode, la façon dont Jim et ses acolytes parviennent à s'échapper du hangar, déguisés en militaires devant transporter en urgence un blessé à l'hôpital, est tout aussi géniale. Surtout qu'on ne voyait pas comment l'IMF, submergée par l'arrivée d'un nombre considérable de soldats ennemis, allait se tirer d'affaire.

Ces deux scènes suffisent à assurer un épisode de qualité, mais le reste est moins convaincant. L'installation du faux sous-marin, qui nécessite un appareillage gigantesque, dans un hangar situé au cœur d'un pays hostile, revêt un aspect pour le moins irréaliste. Les scènes se déroulant dans le sous-marin manquent d'éclat, l'histoire devient à la longue languissante. Jim et Paris réussissent à avoir Stelman à l'usure, mais que c'est long...

Lee Meriwether endosse avec talent des rôles divers : modeste passante ne payant pas de mine qui tire une cartouche de gaz soporifique sur une voiture (!), prisonnière torturée et mourante aussitôt transformée en femme élégante et déterminée aux commandes du faux sous-marin avec Barney. Stephen Mc Nally joue un chef nazi d'un cynisme implacable, composition classique mais efficace. Parmi les militaires de l'Est, on reconnaît William Wintersole, un visage bien connu des amateurs de séries des années 60 et 70.

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8. LE SUCCESSEUR
(MASTERMIND)

Lou Merrick, un gangster appelé à succéder au chef vieillissant d'un syndicat du crime local, a constitué des dossiers compromettants pour certains hauts fonctionnaires afin de pratiquer le chantage à grande échelle. Les dossiers doivent être récupérés et Merrick déconsidéré aux yeux de ses supérieurs.

Un épisode qualité standard, loin d'égaler les meilleurs mais qui peut faire passer un agréable moment. La machination est bien préparée et son exécution se déroule sans fausse note, fait méritoire au vu du nombre élevé de participants. En effet, la caractéristique de cette mission est l'apport de plusieurs personnes extérieures à l'équipe habituelle. Un directeur d'hôpital, une infirmière, un faux trafiquant de drogue et un laveur de carreaux contribuent à la réussite de l'opération, même s'ils ne font pas oublier l'absence toujours préjudiciable de vedette féminine invitée.

Il faut saluer l'astuce du scénario jusque dans les détails, illustrée par l'enregistrement des annonces sonores de l'hôpital, diffusé en bruit de fond lors d'une conversation téléphonique afin que l'interlocuteur de Willy localise l'origine de l'appel.

Tout ceci n'a l'air de rien, mais l'ensemble est finalement fort bien conçu et interprété. Seul relatif point faible, l'histoire du transfert de personnalité, un peu tirée par les cheveux mais néanmoins mieux traitée que dans certains épisodes de séries concurrentes comme  Jeu à trois mains, épisode moyen des New Avengers.

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9. LE ROBOT
(ROBOT)

Le décès du premier ministre d'un pays d'Europe centrale a été tenu secret par le vice-premier ministre Gregor Kamirov, qui a engagé un sosie pour le remplacer. Kamirov a l'intention de se faire introniser comme successeur à l'occasion d'un discours télévisé prononcé par le faux premier ministre, puis de mettre fin à la neutralité de son pays pour le placer dans le giron du bloc de l'Est, une fois parvenu au pouvoir.

Une mission qui a du mal à démarrer mais s'avère une fois de plus très intéressante grâce à quelques séquences particulièrement bien menées. La machination contre le complice de Kamirov, attiré à un faux rendez-vous et remplacé par Paris, qui a revêtu son masque afin de le compromettre, est aussi réussie que l'intrusion de Barney, dissimulé dans une malle, dans la cellule de Gemini et la fausse pendaison qui en découle. L'idée de remplacer le pseudo robot par le vrai Gemini procure une fin magistrale, même si elle a un côté remake de l'épisode de la saison 3  Le cardinal.

L'interprétation est dominée par Leonard Nimoy, qui endosse plusieurs identités dont la principale le transforme en vieillard habilement grimé, et par le jeu sans faille de Malachi Throne dans le rôle de Gregor Kamirov. Autre grande satisfaction, la performance de Lee Meriwether, dont les qualités de comédienne s'accompagnent d'une classe, d'une beauté et d'un sex-appeal exceptionnels. Tout est séduction chez cette actrice, non seulement son physique, mais aussi sa grâce, sa façon de se mouvoir dans l'espace. Tracey est tellement sexy dans ses bottes noires ! Et son numéro de charme auprès de l'adjoint de Kamirov lorsqu'elle se retrouve emprisonnée en tenue légère ! Une scène à couper le souffle ! Difficile de ne pas être ébloui par une femme aussi craquante.

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10. LE BOUDDHA DE PÉKIN
(THE DOUBLE CIRCLE)

La formule d'un carburant nécessaire au système de défense antimissile américain a été dérobée par un certain Laszlo. Les soviétiques, déjà détenteurs du nouveau carburant, sont prêts à payer très cher pour la détruire et être ainsi les seuls à bénéficier de cette avancée technologique. Mais Laszlo, grand amateur d'art, ne sera-t-il pas séduit par le légendaire Bouddha de Pékin, une statuette que l'IMF va prétendre avoir retrouvée et lui proposer en échange de la formule ? 

Un épisode comme on les aime, avec une machination préparée et exécutée de main de maître par une équipe dotée de gros moyens technologiques et financiers. Nos agents ont dû louer l'étage entier situé en dessous des bureaux de Laszlo et reconstituer les locaux et son mobilier à l'identique jusque dans les moindres détails. Et ils ne s'arrêtent pas en si bon chemin puisque Barney trafique l'ascenseur de façon à ce que la touche du 12e étage (Laszlo) conduise au 11e étage (les faux bureaux) lorsque Jim déclenche un appareil de poche depuis le rez-de-chaussée !

Et ça continue avec d'autres locaux dans l'immeuble d'en face, d'où on peut filmer le 11e étage et projeter les images sur la fenêtre du 12e ; avec les empreintes du gardien, nécessaires pour accéder aux locaux de Laszlo, et habilement copiées. Mais aussi avec un double mur, un faux coffre-fort et un passage secret dissimulé derrière une bibliothèque. Ces prouesses technologiques et gadgets dignes de James Bond sont au service d'un piège implacable dont les deux adversaires ne se remettront pas.

Anne Francis, actrice de grande envergure et vedette invitée féminine de l'épisode, tire les ficelles de la machination, bien secondée par un Barney déguisé en prêtre. Pendant ce temps, Jim et Willy jouent les agents soviétiques afin de mystifier l'adjoint de Laszlo, interprété par Jason Evers. Cet acteur de premier ordre éclipse quelque peu Laszlo, pourtant adversaire principal en théorie, mais moins en vue en raison de la prestation quelconque de James Patterson. Quant à Paris, il passe la majeure partie de la mission avec le masque de Laszlo. Du coup, Leonard Nimoy est peu présent dans cet épisode.

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11. LES FRÈRES
(THE BROTHERS)

Le Roi Selim III, souverain d'un État du Moyen-Orient et grand ami des États-Unis, est retenu prisonnier depuis six mois par son frère, le prince Samandal. Désireux de s'approprier les revenus pétroliers du royaume, Samandal a mis en place une tyrannie, avec l'aide du colonel Hatafis, un tortionnaire.

Alors que les missions en terres européenne ou sud-américaine se multiplient, il est rare que l'IMF fasse escale au Moyen-Orient. Cet épisode offre donc une variante, qui plus est assez réussie, aux cadres habituels, même s'il est évident qu'il a été tourné aux États-Unis, de par l'absence de scènes en extérieur.

Nos agents secrets sont passés maîtres dans l'art de la falsification, mais cette fois-ci ils font fort en ce domaine avec une greffe de reins simulée, incontestable temps fort de l'épisode. Tout a l'air si vrai alors que tout est faux : faux médecins, fausses infirmières, faux sang, faux appareils. Même les têtes des opérés sont fausses !

Michelle Carey, la vedette invitée féminine, hérite d'un rôle consistant où son charme sulfureux fait merveille. Le reste de la distribution n'est pas en reste, avec un très bon Lee Bergere et le toujours perfide personnage composé par l'excellent Joseph Ruskin.

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12. ATTENTAT NUCLÉAIRE
(TIME BOMB)

Un agent américain infiltré depuis douze ans derrière le Rideau de Fer pour espionner le programme nucléaire ennemi est atteint d'une maladie incurable qui l'a rendu incontrôlable. Agissant désormais pour son propre compte, il s'apprête à utiliser la centrale nucléaire dont il est un des responsables comme une bombe atomique afin d'anéantir la capitale de son pays d'accueil et provoquer ainsi la troisième Guerre Mondiale.

Que 48 minutes peuvent paraître longues lorsque ce que l'on regarde est sans intérêt... Y avait-il une volonté délibérée de produire un épisode décousu, incompréhensible et accumulant une somme incroyable de maladresses, voire d'inepties ? Ou bien est-ce que Paul Playdon avait bu, fumé ou simplement mal dormi quand il a écrit le scénario ? Voilà bien un des rares épisodes de cette saison que l'on peut zapper sans problème.

Récapitulons les faits. Pour une fois que c'est Jim qui se déguise et non Paris, on l'affuble d'une barbe grotesque qui le fait ressembler à Moïse, ou à Marek Halter. Peu à l'aise, Peter Graves ne convainc pas en artiste contrarié. Et cette histoire d'œuvre d'art ne tient pas debout : dans les pays de l'Est, on installe des œuvres d'art moderne dans les centrales nucléaires, c'est bien connu...

Barbara Luna, la seule vedette invitée à tirer quelque peu son épingle du jeu, a beau prendre un air énigmatique à souhait, son rôle de modèle et égérie plus ou moins guérisseuse n'est pas crédible pour deux sous. Hormis les acteurs récurrents qui font ce qu'ils peuvent sans trop y croire, le reste de la distribution est transparent, ce ne sont donc pas les performances d'acteurs qui peuvent sauver l'épisode du désastre. Quant à la scène finale du désamorçage de la bombe, elle arrive bien trop tard pour jouer son rôle de séquence à suspense car, à ce moment-là, il y a bien longtemps que le spectateur a décroché.

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13. AMNÉSIE
(THE AMNESIAC)

L'IMF est chargée de retrouver une sphère contenant un nouveau combustible nucléaire, volée deux ans auparavant aux Américains par trois agents de l'Est. L'un d'entre eux a tué un de ses complices et fait croire à l'autre que sa victime était seule à connaître la cachette du produit et avait péri accidentellement, ceci afin de négocier le combustible à son propre compte.

Une mission riche en péripéties mais également assez compliquée. Même après une seconde vision, certains points restent obscurs, la machination n'est pas parfaite si on entre dans les détails. Les scènes d'interrogatoire de Paris, le prétendu amnésique, sont fastidieuses à un point tel qu'on finit par comprendre et partager l'impatience du colonel Vorda.

Néanmoins, l'épisode s'avère intéressant grâce à un rythme d'enfer, de l'action à revendre, notamment dans la première partie, et des performances d'acteurs très au-dessus de la moyenne. Julie Gregg, la vedette invitée féminine, joue un rôle important et même capital, ce qui lui permet de montrer non seulement son joli minois, mais aussi de réelles qualités d'actrice. Steve Inhalt joue à la perfection le major Paul Johan, agent ennemi et traître qui n'hésite pas à doubler son camp pour servir ses intérêts. Quant au colonel Alex Vorda, il se retrouve sous les traits d'un des maîtres en matière de rôles de méchants, le fameux Anthony Zerbe. Cet abonné à la série se montre comme à son habitude excellent en tous points.

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14-15-16. LE FAUCON
(THE FALCON)

La mort dans un accident de voiture du prince Stephan, chef d'un État indépendant, a été annoncée par le général Sabattini. En réalité, Sabattini retient Stephan prisonnier pour obliger sa fiancée, également cousine du nouveau souverain Nicolaï, à l'épouser et devenir ainsi héritier du trône. Sabattini a l'intention d'éliminer par la suite ces trois personnes pour prendre le pouvoir et s'allier avec les ennemis des Américains.

Seule aventure de toute la série à se dérouler sur trois épisodes, c'est aussi une des plus réussies. La mission de création d'épisodes prestigieux, visiblement fixée par la production, ne s'est pas avérée plus impossible à réaliser que les missions assignées aux agents américains. Une incertitude demeure sur les lieux : les noms de Stephan et Nicolaï, de même que le physique des ressortissants de ce pays, font penser à l'Europe centrale, mais Vargas est un nom hispanique et les inscriptions sur les camionnettes sont en espagnol...

La mission est un peu longue à démarrer, avec une première partie poussive constituée essentiellement des interminables préparatifs de Barney. Sans doute aurait-on pu concentrer le tout sur deux épisodes au lieu de trois. Seul fait marquant de cette première partie, l'astuce qui permet à Barney de s'introduire dans la salle des bijoux pendant que l'alarme sonne, déclenchée par l'envol du faucon provoqué par Paris.

La deuxième partie, vraiment extraordinaire, offre une succession de scènes toutes plus géniales les unes que les autres, selon la trame d'un scénario parfait... ou presque, puisqu'on peut difficilement expliquer comment, seulement équipé d'une carriole, Willy a pu arriver au palais avant l'évêque, parti en même temps que lui avec un motard... Hormis ce détail, que d'intelligence et d'astuce dans la machination !

L'échange Paris-Nicolaï, rendu possible par deux masques posés l'un sur l'autre sur le visage de Paris, permet à Tracey de montrer d'étonnants dons divinatoires. Il est vrai qu'elle est bien aidée par une paire de boucles d'oreilles nanties d'un récepteur, accessoire s'avérant à nouveau utile lorsqu'il s'agira d'indiquer au colonel Vargas la combinaison du coffre de Sabattini, que Paris lui transmettra par radio. Autre temps fort, le faux suicide de la princesse et son sauvetage dans la crypte, opéré de justesse par un Barney temporairement aveugle à la suite d'une chute. Le triste sort de la princesse avait bien entendu été deviné par Tracey, ce qui n'a pas manqué d'impressionner Vargas, qui va tomber comme un fruit bien mûr sous l'influence de « Mme Vinski ».

La troisième partie reste brillante. L'invention du vol de bijoux permet à Jim, alias M. Benedict, de faire évader Stephan pendant son interrogatoire grâce à un vidéo projecteur fort ingénieux. Pendant ce temps, Tracey et Paris, qui opèrent au palais où Vargas est décidé à assassiner Sabattini, sont sauvés d'une situation très compromise par le faucon Lucifer.

La distribution est dominée par la composition exceptionnelle de Lee Meriwether en voyante énigmatique pourvue de dons exceptionnels. Son regard pendant la séance de prestidigitation ! Extraordinaire ! On comprend l'attirance exercée par Mme Vinski sur Vargas, surtout après la prémonition sur le blanc mêlé au rouge, réalisée par le sang sur la robe de mariée. Son duo avec Zastro, Leonard Nimoy étant aussi bon qu'à l'accoutumée dans ce rôle de magicien, vaut le coup d'œil. Diane Baker incarne une Francesca très satisfaisante, passé la scène de mélo un peu trop emphatique avec Stephan lors de la première partie. John Vernon et Logan Ramsey forment un beau duo de crapules prêtes à tout, y compris à s'entretuer, pour le pouvoir, la puissance ou simplement l'argent. Enfin, Noël Harrison produit un beau numéro à deux facettes. Il passe sans problème du rôle de Nicolaï, un prince niais et enfantin, à celui de Paris déguisé en Nicolaï, sérieux et concentré sur sa mission.

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17. CHICO
(CHICO)

Deux trafiquants de drogue Sud-Américains rivaux sont l'un et l'autre en possession de la moitié d'un microfilm contenant les noms de seize agents secrets de la brigade panaméricaine des stupéfiants. L'IMF est chargée de s'emparer du microfilm avant que les deux caïds ne concluent un accord, ce qui signifierait la mort pour les seize agents secrets.

Phelps et ses hommes – on peut employer ce mot puisque l'épisode est masculin à 100% – ont l'habitude de s'introduire dans des endroits difficiles d'accès pour mener à bien leurs missions. Lorsque le passage est totalement impossible pour les humains, ils n'hésitent pas à faire appel à des animaux. Après un chat dans l'épisode de la saison 2 Le sceau, ils ont cette fois-ci recours à un chien doté d'une intelligence exceptionnelle.

L'épisode démarre mal avec encore des problèmes d'accent espagnol épouvantable. Même Willy s'y met ! Il aurait fallu que les auteurs de la version française comprennent que l'aspect « couleur locale » sans doute recherché est inutile, et n'est d'ailleurs jamais présent dans les épisodes est-européens où les ennemis ne sont pas affublés d'un accent slave outrancier. Que les protagonistes sont censés parler en espagnol et que, puisqu'on traduit leurs discours, il est illogique que les « señor » ne soient pas eux aussi traduits en « monsieur ». À la longue, ces « señor » à tout bout de champ dans les épisodes hispanisants deviennent insupportables. Que si leurs paroles sont traduites, leur accent devrait l'être aussi, et surtout que s'ils persistent à les faire parler avec l'accent, au moins pourraient-ils engager de vrais latino-américains pour le doublage et non des Français aussi peu doués.

Heureusement, la qualité du scénario de Ken Pettus parvient à faire oublier ces petits désagréments. Fernando Lamas et Percy Rodrigues insufflent un allant certain à leur personnage de trafiquant, ennemis irréductibles. Le duo de gredins Prado et Sandoval est habilement manipulé par Jim et Paris, qui incarnent respectivement un agent de liaison des trafiquants Nord-Américains et un aventurier indépendant de faible envergure, presque minable.

Le clou de l'épisode est bien entendu la scène d'échange du microfilm par Chico, bien dirigé par Barney et Willy. Le suspense va crescendo en raison des problèmes rencontrés : Chico effrayé par un molosse, Sandoval en avance, trappe qui refuse de s'ouvrir. Mais tout finit pour le mieux, au grand dam de Sandoval, principale victime de la machination.

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18. GITANO
(GITANO)

Le général Aragas, régent du royaume de Sardia, a l'intention d'assassiner le jeune roi Victor et de faire endosser la responsabilité du meurtre par le grand-duc Clément. L'élimination simultanée du roi et du grand-duc lui permettrait de prendre le pouvoir et d'instaurer une dictature.

Une incursion peu enthousiasmante dans le monde des gitans. Margarita Cordova a le physique de l'emploi, mais son jeu d'actrice s'avère transparent. Leonard Nimoy compose un romanichel assez crédible, à l'inverse de Peter Lupus, risible tellement il sonne faux.

Non seulement il faut subir un concert de guitares et des danses de type flamenco, mais le scénario comporte une grosse incohérence : comment le colonel Moya pourrait-il ne pas reconnaître le roi, même déguisé en petite fille ? A-t-il déjà vu des gitans aux yeux bleus très clairs ? De plus, le thème commence à sentir le réchauffé, ces histoires de militaires ambitieux qui veulent se débarrasser du dirigeant en place pour s'emparer du pouvoir ont déjà été mises à toutes les sauces dans la série.

Cependant, quelques scènes attrayantes parviennent à donner à l'épisode un niveau honorable. Ainsi, l'enlèvement du roi à la suite d'un accident de voiture simulé bien préparé par Barney, et la vitre pare-balles de la scène finale, qui mystifie Aragas, méritent d'être vus. Bonnes performances des acteurs, notamment de Mark Richman à la tête de la conspiration.

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19. FANTÔMES
(PHANTOMS)

Phelps et ses agents sont chargés de provoquer la destitution du vieux dictateur sénile d'un pays d'Europe de l'Est, déterminé à anéantir la révolte de la jeunesse intellectuelle favorable à une entente avec les Occidentaux.

Les machinations basées sur des histoires de surnaturel ou de fantômes sont une des deux plaies de série, l'autre étant les histoires pseudo-sentimentales. Il y a donc peu à sauver dans cet épisode, en dehors de la participation d'Antoinette Bower en tant que vedette invitée, dans un rôle hélas ! trop peu développé. Non seulement le rythme est atone et la machination sans intérêt, mais l'interprétation laisse à désirer.

Le thème du vieil autocrate communiste en conflit avec la nouvelle génération est porteur, mais Leo Vorka, avec sa tenue de dictateur chinois, est caricatural, et on a connu Luther Adler, son interprète, plus inspiré. Stefan Zara, son prétendu fils prodigue, est plombé par un interprète médiocre, de surcroît desservi par un très mauvais doublage. Son physique très différent de celui de Paris décrédibilise totalement le masque porté par Leonard Nimoy dans la scène finale. Comment Paris, même masqué, pourrait-il avoir les yeux bleus clairs et l'apparence juvénile de Zara ?

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20. LA TERREUR
(TERROR)

Le plus dangereux terroriste du Moyen-Orient, condamné à mort pour avoir commis de nombreux meurtres, s'apprête à être libéré sur ordre du ministre de la propagande du Suroq, un sympathisant de la cause des terroristes. L'IMF est chargée de faire en sorte qu'il ne soit jamais libéré.

Cette mission se déroule au cœur des problèmes terroristes récurrents du Moyen-Orient, et c'est sans doute un des épisodes qui ont le plus contribué à l'accusation d'apologie de l'ingérence américaine souvent portée contre la série.

Il n'empêche qu'il s'agit d'une machination joliment montée. Le vol de dynamite, qui va procurer à Atheda l'opportunité et les moyens de faire évader son mari, la manipulation subtile des dirigeants arabes par Phelps et Paris, celle d'Atheda et de ses hommes par Paris déguisé en Vassier sont autant d'éléments constitutifs d'un bon scénario, agrémenté d'un suspense certain en raison des risques encourus avec les explosifs. Sur ordre d'Atheda, et malgré un orage intempestif rendant l'opération encore plus risquée, la transformation de la dynamite en nitroglycérine est menée à bien par Barney, efficacement secondé par Willy.

L'absence de vedette invitée féminine parmi les agents est compensée par la présence d'Arlene Martel, qui incarne à la perfection une épouse de terroriste déterminée et impitoyable. Autres grosses satisfactions, Michael Tolan, tout à fait crédible en terroriste irréductible, et David Opatoshu, très bon en ministre arabe à la solde de l'extrémisme.

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21. LA LIAISON
(LOVER'S KNOT)

Les agents de l'IMF opèrent à Londres où ils sont chargés d'identifier le chef d'un réseau d'espionnage ennemi. Ce mystérieux personnage a l'habitude d'extorquer ses renseignements par le chantage, après avoir compromis ses victimes avec l'épouse volage d'un Lord. C'est par l'intermédiaire de cette séduisante jeune femme que Phelps et ses hommes espèrent remonter jusqu'à lui.

Un curieux épisode, ne serait-ce que par l'absence de mission délivrée par magnétophone, l'action se situant d'emblée à Londres. On peut difficilement trouver une entame aussi peu accrocheuse. Tout sonne archi-faux depuis le début, ce qui laisse présager d'une nouvelle catastrophe du style Nicole, un des épisodes ratés de la saison précédente, avec Paris en victime de l'amour en lieu et place de Jim. Il faut être sacrément motivé pour ne pas décrocher pendant la première moitié de l'épisode, entre mondanités, amourettes et manœuvres d'espions compliquées et tortueuses.

Les courageux encore devant leur écran après 25 minutes se verront récompensés par une seconde partie en nette amélioration. Le meurtre simulé de Jim par Paris et la fausse incinération donnent le signal du développement de l'aventure et dès lors on assiste à une intrigue qui tient la route, couronnée par l'arrestation de Lord Weston, dupé par Jim qui a pris la place de son chauffeur.

John Williams était l'acteur idéal pour le rôle à double face de Lord Weston, à tel point qu'un habitué des séries pouvait le démasquer avant le dernier quart d'heure. En effet, son rôle est un copié-collé de celui qu'il a tenu dans l'épisode La nuit du diamant de la série Les Mystères de l'Ouest, et il est vrai que son physique et sa manière de jouer le prédisposent à interpréter ce genre de personnages félons. Dans le rôle de Lady Cora Weston, le jeu subtil de Jane Merrow permet à l'histoire d'amour vécue avec Paris de ne pas tomber dans le mélo facile de Nicole, niais et larmoyant. Le fait que Cora garde la vie sauve est un autre élément de supériorité sur l'épisode homologue de la saison 3.

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22. ORPHÉE
(ORPHEUS)

Un tueur à la solde de l'Est, qui a déjà fait de nombreuses victimes, n'a jamais pu être identifié par les Américains. Phelps et son équipe sont chargés de le démasquer avant qu'il ne commette son prochain meurtre, prévu pour le lendemain à seize heures.

L'intrigue est un peu longue à se mettre en place ; il faut attendre un point trop avancé de l'épisode pour comprendre où Phelps et ses agents veulent en venir. Le scénario comporte une grosse faille avec le prétendu passage à l'Est de Jim : Bergman et ses hommes sont censés être en contacts avec lui et le faire surveiller depuis des jours. Or, on sait que la mission est forcément courte puisque c'est le lendemain de sa délivrance à Phelps que le meurtre doit être perpétré. Jim aurait donc organisé ces contacts par avance, en vue d'une mission hypothétique en ce pays ? Ceci n'est guère crédible...

Malgré ces quelques défauts, il faut saluer une machination d'une grande ingéniosité, passionnante dans sa seconde partie et dotée d'une atmosphère qui rappelle la grande époque Bain-Landau. Fait appréciable car l'ambiance avait tendance à se déliter depuis quelques épisodes. Le récit se termine en apothéose avec le remplacement de Bergman par un Paris parfaitement masqué. Quoique le masque, en dehors de son aspect théâtral, ne paraissait pas nécessaire : Bergman et le tueur ne se connaissant pas, Paris aurait pu opérer tout aussi bien à visage découvert et se contenter d'imiter tour à tour la voix de l'un et de l'autre, selon ses interlocuteurs successifs.

La performance exceptionnelle de Jessica Walter n'est pas pour rien dans la nette amélioration de qualité enregistrée lors de la seconde moitié de l'épisode. Non seulement cette actrice est dotée d'un physique avenant bien mis en valeur par sa tenue de membre du comité central en mission, à la fois stricte et sensuelle (Ah ! Sa jupe et ses bottes...), mais elle se montre désarmante de naturel en enquêtrice déterminée et autoritaire. Son affrontement avec Bergman est d'autant plus remarquable qu'elle trouve un partenaire à sa hauteur en la personne d'un Albert Paulsen stupéfiant de vérité jusque dans ses manies, à l'image de l'amour qu'il porte à son chat.

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23. LA CACHETTE
(THE CRANE)

Constantin, le chef du mouvement républicain de Logosia, armée de guérilleros opposés à la junte au pouvoir, a été capturé et doit être prochainement exécuté sans jugement. L'IMF est chargée de le libérer et de préparer la reconquête du pouvoir par les forces démocratiques.

Une trouvaille intéressante que cette singulière cachette qui a donné son titre à l'épisode. Il suffisait d'y penser : quand on enlève quelqu'un, qu'on n'a pas le temps de fuir et que tout le secteur va être passé au peigne fin, la solution est de laisser l'objet des recherches sur place, presque au vu et au su de tous, mais dans un endroit suffisamment original pour que l'ennemi ne puisse pas se douter qu'il s'agit d'une cachette.

Partie ainsi sur de bonnes bases, cette mission suscite un intérêt certain confirmé par l'agression de Jim mise en échec par Willy et par les manipulations orchestrées par Phelps qui en découlent.

Malheureusement, l'épisode se délite dans sa seconde partie, jusqu'à ce dénouement irréaliste et décevant, avec une improbable histoire de masques donnant à Constantin l'apparence du colonel Strabo. Autre faiblesse du scénario : malgré l'efficacité du travail de sape fourni par Jim, on voit mal comment le général Kozani, chef d'une junte implacable, pourrait changer son fusil d'épaule aussi facilement. Déception aussi avec les vedettes invitées, dont aucune ne crève l'écran, et avec encore une fois l'absence d'élément féminin en renfort de l'IMF.

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24. BRIGADE DE LA MORT
(DEATH SQUAD)

Alors qu'il se trouve en vacances avec Jim dans un pays latino-américain, Barney prend la défense de la femme qu'il aime, importunée par un rival. L'affrontement se termine par la mort de son adversaire, qui se poignarde en tombant d'un balcon. La victime n'est autre que le frère du chef de la police locale, le capitaine Corba, un extrémiste à la tête d'une brigade clandestine pratiquant sa propre justice. Corba a l'intention de venger son frère en faisant exécuter Barney par sa « Brigade de la mort ».

Nouvel épisode sans mission délivrée à Jim. Tout comme dans La ville, un membre du groupe se retrouve en mauvaise posture alors qu'il se trouvait en vacances, et le reste de l'équipe intervient pour le sauver. Mais cet épisode est supérieur au moyen La ville en tous points : scénario, distribution et mise en scène.

Le plan de Jim est simple, sans ces complications inutiles qui ont parfois terni le déroulement de cette saison, et se termine de façon magistrale avec les pendaisons avortées et la fuite au nez et à la barbe (ou plutôt à la moustache...) du capitaine Corba, dont la fourgonnette a opportunément été sabotée par Paris.

Sur une mise en scène limpide, les acteurs s'en donnent à cœur joie. Peter Graves est l'homme majeur de l'aventure : voleur de bijoux prêt à trahir son complice avec Corba, chef d'orchestre déterminé et rigoureux avec ses hommes, ami protecteur et rassurant pour la fiancée de Barney, il endosse tous les rôles avec talent et conviction. Une fois n'est pas coutume, Leonard Nimoy paraît peu à l'aise en aventurier noceur, dont il exagère l'aspect paillard. Du côté des méchants, Pernell Roberts éclabousse la distribution de toute sa classe en incarnant un capitaine Corba cynique et cruel, tellement fabuleux de vérité qu'il assure à lui seul le spectacle et la réussite de l'épisode.

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25. LE SOSIE
(THE CHOICE)

La grande-duchesse Teresa de Trent est tombée sous l'emprise d'Émile Vautrain, un charlatan qui utilise le mysticisme pour la séduire et espère qu'elle le désignera comme successeur. S'il parvenait au pouvoir, Vautrain instaurerait une dictature alliée aux ennemis des États-Unis.

Le principal intérêt de cet épisode est de permettre à Leonard Nimoy, pourtant déjà très bien loti au cours de cette saison, de montrer tout son talent de comédien dans un rôle à double face. La ficelle des sosies est un peu grosse, sans doute les producteurs ont-ils voulu innover en choisissant un méchant ayant les traits de Paris et du coup réaliser une économie de masques. C'est une réussite du point de vue des acteurs avec un Leonard Nimoy absolument remarquable en Raspoutine de pacotille et un excellent Alan Bergman dans le rôle du colonel Benet.

Un dernier quart d'heure mené tambours battants et le joli numéro de Leonard Nimoy au cours d'un final émouvant ne peuvent toutefois pas compenser totalement l'abus de scènes mystiques languissantes entre Vautrain et la duchesse, ni le manque de subtilité de la machination, somme toute assez sommaire.

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26. LE FILS PRODIGUE
(THE MARTYR)

Anton Rojek, premier ministre d'un pays communiste, a organisé un congrès mondial de la jeunesse afin de contrer les aspirations libertaires des milieux étudiants. L'IMF est chargée d'empêcher la récupération des jeunes par le régime dictatorial et de favoriser la dénonciation de l'imposture de Rojek aux yeux de la jeunesse et du monde.

Une machination de bonne qualité, bien servie par les manœuvres d'un Barney en grande forme et par l'interprétation convaincante de John Larch dans le rôle de Rojek. Dommage que la réalisation ne soit pas à la hauteur.

L'absence de briefing est préjudiciable et le style adopté, moins sophistiqué, plus vulgaire qu'à l'accoutumée, s'avère décevant. On a l'impression que ce dernier épisode de la saison est annonciateur des saisons suivantes, quand l'esprit particulier de la série aura disparu. L'atmosphère est à des années-lumière de l'époque Bain-Landau, comme l'atteste la chanson folk qu'on nous fait subir, aussi épouvantable que son interprète est jolie, ou encore la dispute simulée entre Paris et Barney, tellement mal jouée qu'on peut se demander si ce n'est pas fait exprès pour montrer que c'est un affrontement bidon.

Même réflexion pour le final. Alors que le développement ultime de la machination était intéressant avec la stupéfaction de Rojek et de Czerny, la médiocrité de la mise en scène gâche le plaisir. Que viennent faire ces images réelles d'étudiants émeutiers ? Il est bien trop visible que ce sont des insertions, révélatrices de la maladresse du procédé.

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Crédits photo: CBS.

Images capturées par Phil DLM.