Open menu

 saison 1 saison 3

Mission Impossible (1966-1973)

Saison 3

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 3

En vertu de l'adage bien connu « On ne change pas une équipe qui gagne », peu de modifications ont été apportées au cours de cette saison 3 qui continue sur la lancée de la saison précédente. On retrouve la même équipe et la même atmosphère très « grande classe », qui fait parfois comparer cette époque à la période Emma Peel de Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

Justement, Barbara Bain empêcha pendant deux années consécutives Diana Rigg de triompher aux Awards en remportant à chaque fois la récompense de la meilleure actrice. Pour une fois, le chauvinisme légendaire des Américains ne saurait être mis en cause, l'actrice américaine gardant quelques coudées d'avance sur son homologue britannique. Diana Rigg, malgré des qualités indéniables, ne pouvait réellement rivaliser avec Barbara Bain du point de vue classe, beauté et charme.

On note tout de même quelques changements. Jim se voit délivrer ses missions dans des lieux de plus en plus insolites, parfois après avoir échangé quelques phrases codées avec un autre agent. Il arrive que la bande magnétique soit remplacée par un film, un disque vinyle ou d'autres supports originaux.

Le choix des agents n'apparaît plus que dans quelques épisodes. Bien sûr, on voyait toujours les mêmes têtes, mais c'était un rituel qui montrait le sérieux de Jim et captivait le spectateur, ne serait-ce que par la musique. Qui ne garde en mémoire les quelques notes magistrales martelées au moment où l'image se fige sur l'incrustation «  MISSION: IMPOSSIBLE  » ?

Côté personnages, les cheveux de Peter Graves blanchissent en fin de saison et Barbara Bain, à l'apparence très classique au cours de la saison 2, a tendance à s'habiller plus sexy, plus  glamour.

La qualité des épisodes reste bonne, avec quelques réussites exceptionnelles et nombre d'histoires prenantes. Néanmoins, le niveau moyen est en légère baisse par rapport à la saison 2. On trouve même quelques épisodes franchement très mauvais.

Retour à l'index


1. PRINCESSE CÉLINE
(THE HEIR APPARENT)



La monarchie constitutionnelle d'un petit pays d'Europe Centrale est menacée par l'ambitieux  général Qaisette, désireux de s'emparer à tout prix du pouvoir pour instaurer une dictature militaire. L'IMF va utiliser la légende de la princesse Céline, disparue pendant son enfance, et en réalité assassinée sur ordre de Qaisette, pour étaler au grand jour la félonie du général.

Un début hésitant avec un Jim peu à l'aise en touriste apprenti photographe et une Cinnamon curieusement déguisée en religieuse. Ensuite, l'épisode monte en puissance.

La machination, bien agencée, se termine en apothéose par une scène au suspense insoutenable : Cinnamon, grimée en vieille dame aveugle, se fait passer pour la princesse Céline et doit ouvrir la boîte de puzzle de la vraie princesse selon un mécanisme compliqué qu'une usurpatrice ne saurait connaître. Barney a pu déchiffrer le mécanisme et a laissé des indications codées presque invisibles sur la boîte à l'intention de sa coéquipière. Un vrai suspense existe : Cinnamon va-t-elle réussir à ouvrir la boîte ?

Cette scène est entrecoupée de plans sur Rollin en train d'enlever discrètement son maquillage de vieux médecin, procédé astucieux qui va duper Qaisette et anéantir tous ses espoirs.

L'interprétation est dominée par la performance éblouissante de Charles Aidman, très à son aise dans un rôle à contre-emploi de crapule. Peter Graves incarne à la perfection un escroc opportuniste et Barbara Bain une princesse Céline stupéfiante de vérité.

Retour à l'index


2-3. COMBATS
(THE CONTENDER)

Phelps et son groupe sont chargés de mettre fin aux combats de boxe truqués organisés par un gangster appelé Buckman. Le département d'État craint que les Soviétiques finissent par profiter de la perte de crédibilité du sport américain au niveau international, engendrée par ces trucages à grande échelle.

L'épisode commence bien avec la mission délivrée à Phelps de manière originale sur un bateau. Mais la suite ne confirme pas les bonnes dispositions initiales.

La succession de scènes de boxe, d'abord lors de l'entraînement de Barney, ensuite lors des combats, est vite lassante, surtout lorsque l'on n'apprécie pas ce prétendu sport plus apparenté à de la sauvagerie qu'au véritable sport. Situer l'action dans les milieux de la boxe est contestable et fait ressembler cet épisode à un Incorruptibles plus qu'à un Mission Impossible. L'idée de transformer Barney en boxeur est ahurissante, pas du tout dans la lignée de la série.

Cette mission aurait gagné à être filmée sur un seul épisode tellement les temps morts se multiplient, entre coups de poings répétitifs et manœuvres de gangsters loin d'être passionnantes.

Quelques éléments positifs tout de même : la présence de bons acteurs tels John Dehner en gangster et Robert Phillips en boxeur corrompu ; celle de Robert Conrad dans un petit rôle de boxeur. Barbara Bain court vêtue est éblouissante de beauté. Jim arrive à gagner la confiance de la pègre de façon forte astucieuse. Mais tout ceci ne saurait effacer la banalité de la machination et l'irrésistible envie de regarder sa montre ou d'utiliser la touche d'avance rapide de son lecteur de DVD.

*La présence d'un véritable boxeur en la personne de Sugar Ray Robinson n'apporte pas de plus-value à cet épisode.

Retour à l'index


4. LES MERCENAIRES
(THE MERCENAIRES)

L'IMF est chargée d'anéantir un groupe de mercenaires opérant en Afrique et de récupérer leur fortune conservée dans une chambre forte sous forme de lingots d'or.

Une mission menée de façon magistrale. Cinnamon et Jim se font passer pour un couple de trafiquants d'armes déguisés en missionnaires. La performance des deux comédiens est vraiment épatante. Barbara Bain se transforme en femme sexy et allumeuse après avoir eu l'allure coincée d'une bigote à lunettes et chapeau démodé. L'expression de Peter Graves passe en quelques secondes de l'allure compassée d'un révérend au cynisme décomplexé d'un trafiquant d'armes.

Le procédé utilisé pour s'emparer des lingots est spectaculaire, à défaut d'être réaliste. Faire fondre l'or et composer de nouveaux lingots avec des moules appropriés, il fallait oser. Autres trouvailles de valeur, la dispute conjugale simulée de Cinnamon et Jim, destinée à changer le chargeur de l'automatique du colonel à son insu, et la fausse exécution de Rollin qui en découle, ce dernier s'écroulant après avoir reçu les deux balles à blanc dont il savait pouvoir bénéficier.

Le téléphone coupé laisse le champ libre à Rollin pour exécuter le plan qui se referme implacablement sur le colonel. À sa base, des imitations parfaites obtenues en partie par entraînement à l'écoute d'une bande magnétique enregistrée à l'arrivée dans le camp. Rollin Hand démontre une nouvelle fois qu'il est non seulement « l'homme aux mille visages » mais aussi « l'homme aux mille voix ».

Pour parachever la réussite de l'épisode, il ne restait qu'à engager une vedette invitée d'envergure. Pernell Roberts n'est plus à présenter. Ce vieil habitué de la série s'est montré comme à son habitude plus que parfait dans ce rôle de mercenaire cruel et amoral.

Retour à l'index


5. L'EXÉCUTION
(THE EXECUTION)

Un gangster du nom de Parma a pris le contrôle des marchés alimentaires américains par le racket, le meurtre et la corruption. Son ascension doit être stoppée car son empire criminel risque de s'étendre à d'autres secteurs et jusqu'au sein du gouvernement fédéral.

Cette histoire d'organisation criminelle terrorisant les petits commerçants par le racket et l'intimidation n'est pas du tout dans la lignée de la série. La première partie, guère enthousiasmante, donne plutôt l'impression d'un copier-coller d'épisode moyen des Incorruptibles.

Quant à la seconde partie, quasi huis-clos dans un prétendu couloir de la mort, elle frise l'absurde tant la machination est cousue de gros fil blanc. Comment ce tueur chevronné pourrait-il ne pas se rendre compte de la supercherie ? Le réalisateur montre ostensiblement qu'il se souvient d'avoir vu Jim, Cinnamon, Barney et Rollin sous des identités différentes et il ne comprendrait pas qu'on lui tend un piège ? Cela ne tient pas debout et ôte tout semblant de crédibilité à l'épisode.

La superbe performance de Martin Landau en condamné terrorisé peut d'autant moins sauver cette mission de la médiocrité que les cinq dernières minutes sont carrément grotesques : les gestes interminables de la pseudo exécution, le gaz qui commence à se dégager et Parma qui arrive à la seconde exacte où on l'attend... Carton rouge !

*Val Avery, ici dans un rôle de truand, a tourné dans un nombre considérable de séries. On l'a vu à plusieurs reprises interpréter des seconds rôles divers dans Columbo, et on le reverra dans l'épisode Le système.

Retour à l'index


6. LE CARDINAL
(THE CARDINAL)

L'ambitieux général Zepke s'apprête à instaurer une dictature dans son pays situé en Europe centrale. Il retient prisonnier dans un monastère le cardinal Souchek, dernier rempart contre le coup d'État, et a l'intention de l'exécuter et le remplacer par un sosie dévoué à sa cause.

Cette mission est nimbée d'une atmosphère particulière du fait de son déroulement dans un monastère. Moines et religieuses, tous plus faux les uns que les autres, créent une ambiance envoûtante accentuée par l'inventivité de la mise en scène. Pour preuve le traitement original du délire de Nagorski, qui montre les personnages vus dans le brouillard par le malade.

Un grand moment de suspense tient le spectateur en haleine lors de la substitution du sosie par le vrai cardinal. Barney et Willy pourront-ils achever l'opération avant que Zepke, impatient, n'ouvre la tente à oxygène ? Une excellente musique de Jerry Fielding renforce le côté poignant de cette scène.

Quelques incohérences cependant : l'utilisation par Rollin d'un levier camouflé dans une croix d'ecclésiastique est une bonne idée, mais comment l'IMF a-t-elle pu deviner que Zepke se débarrasserait à coup sûr du prélat encombrant en l'enfermant dans un sarcophage au lieu tout simplement de le tuer par balles ? Encore plus étonnant, les moustiques utilisés pour rendre Nagorski malade sont de bien curieuses bestioles qui semblent disparaître comme par enchantement aussitôt leur besogne accomplie puisque aucune autre personne n'est piquée par la suite...

La distribution est dominée par un sensationnel Paul Stevens dans un double rôle où il alterne avec le même bonheur mimiques de canaille et expressions de saint homme. Barbara Babcock est absolument parfaite dans un rôle de criminelle déguisée en bonne sœur, procédé toujours efficace. Barbara Bain et Peter Graves forment un couple médecin-infirmière très complémentaire et Martin Landau compose un ecclésiastique éblouissant de vérité.

Retour à l'index


7. JOUVENCE
(THE ELIXIR)

La veuve de l'ancien président d'un État d'Amérique latine, qui gouvernait déjà en sous-main lorsque son mari était au pouvoir, a l'intention de renverser la démocratie naissante pour instaurer une dictature populiste fondée sur sa beauté et son charisme. Le coup d'État doit être déclenché à l'occasion d'un hommage télévisé rendu par la présidente à son défunt mari.

Une caricature acide des régimes autoritaires sud-américains. Les méthodes employées par Riva Santel, tant au niveau de la valorisation de son image que des troubles fomentés par des émeutiers, ressemblent à s'y méprendre aux habitudes des régimes péronistes et apparentés.

Les manœuvres destinées à convaincre la veuve de l'âge élevé de Cinnamon sont assez maladroites, et la prétendue fuite à l'étranger en voiture présidentielle plutôt malhabile.

Si l'on ajoute les trop nombreux temps morts, on aboutit à un échec relatif, tempéré par la façon originale dont Jim reçoit sa mission (par projection cinématographique) et par une interprétation exceptionnellement inspirée de Ruth Roman dans le rôle de Riva Santel.

Retour à l'index


8. LE DIPLOMATE
(THE DIPLOMAT)

Un document indiquant l'emplacement de quatre centres antimissiles américains a été dérobé et transmis à Yetkoff, l'attaché militaire de l'ambassade soviétique. Son utilisation rendrait les États-Unis vulnérables à une attaque ennemie. L'IMF va tenter de persuader Yetkoff que les documents sont faux.

Une mission exécutée de façon magistrale malgré l'absence de Cinnamon, remplacée par l'épouse d'un conseiller du président des États-Unis. Lee Grant, la vedette invitée, tient fort bien ce rôle difficile. Cet épisode est l'un de ceux où on retrouve le plus l'atmosphère particulière des saisons 2 et 3, grâce à une mise en scène impeccable et à la qualité de la musique.

Le scénario fourmille de trouvailles, parmi lesquelles la fausse mort de Rollin empalé sur un accessoire de son atelier de photographie (oui, il y a un truc...), la panne de la voiture de l'ambassade afin d'y aménager une cachette pour Barney, Jim déguisé en employé des téléphones et bien sûr la série de manœuvres destinées à faire passer Phelps pour un agent américain se présentant comme un espion de l'Est. À cette fin, l'IMF utilise des documents accréditant Jim en tant qu'agent soviétique, mais assez imparfaits pour que Yetkoff soupçonne le contraire. Tout ceci pour le persuader que les Américains veulent absolument lui faire croire à l'authenticité des documents volés.

Roger Toland, un des agents de Yetkoff, opère auprès de l'épouse du conseiller du président américain. Sa mission se termine par une scène au suspense extraordinaire : le médecin réanimateur engagé par nos agents arrivera-t-il à sauver la recrue féminine de l'épisode, que Toland a bourrée de somnifères ? Au son d'une superbe musique de Gerald Fried, qui confirme être le meilleur compositeur sur la série hormis Lalo Schifrin, Lee Grant joue très bien la scène de l'agonie, filmée en alternance avec des plans sur le chronomètre qui tourne, tourne et menace d'atteindre les vingt minutes fatidiques, au-delà desquelles la réanimation risque d'être problématique, voire impossible.

Lee Grant n'est pas la seule vedette invitée d'envergure puisque le grand Alfred Ryder, cher au cœur de tous les fans des Envahisseurs, tient le rôle de Yetkoff. Son interprétation est à la hauteur de son immense talent.

*Lee Grant est bien connue des amateurs de Columbo pour avoir incarné une criminelle dans le second épisode pilote de la série.

Retour à l'index


9. AU SOMMET
(THE PLAY)

Le ministre de la culture de l'UCR, un pays métaphore de l'URSS, mène une violente campagne de propagande anti-occidentale qui risque de faire échouer le rapprochement avec les Américains envisagé par le premier ministre libéral. Il doit être discrédité avant qu'il ne soit trop tard.

On peut reprocher l'aspect totalement irréaliste des scènes se déroulant aux États-Unis. Comment Phelps et Rollin pourraient-ils se faire passer pour des comédiens et Cinnamon pour un auteur de pièces de théâtre ? Une telle machination pourrait être montée sous une dictature telle que l'UCR, mais les États-Unis sont un pays libéral. Donc l'annonce dans la presse de cette pièce jouée par des inconnus n'aurait pu qu'engendrer des réactions du public et des médias, du genre « Mais qu'est-ce que c'est que cette blague ? ». Dans la foulée de cette anomalie, le pire est atteint avec la scène surréaliste d'émeutes que même Barbara Bain joue sans conviction.

Heureusement, tout change dès que l'action se déroule en UCR. On retrouve alors de bonnes séquences, dans l'esprit de la série. Le départ de l'acteur Enzor, convaincu par Rollin, au son d'une belle musique nostalgique de Robert Drasnin précède un moment de frayeur au passage de la frontière, à cause de la médaille dont Enzor n'a pu se séparer. Les manœuvres de l'IMF pour parvenir à faire interpréter la pièce par Jim et Rollin, à visage découvert ou non, sont très bien combinées. Quant au final, avec le piège qui se referme sur Kuro, il est particulièrement jouissif.

Côté vedettes invitées, c'est un grand plaisir de retrouver Michel Tolan, déjà vu dans Le jugement de violence et à nouveau à son avantage dans le rôle tout en sensibilité du comédien Enzor.

*Willy ne participe pas à cette mission.

Retour à l'index


10. LE MARCHÉ
(THE BARGAIN)

Le général Ernesto Neyron, ancien dictateur d'un pays d'Amérique latine, est sur le point de conclure un marché avec Frank Layton, le chef du syndicat du crime de Miami. En échange du financement d'un coup d'État qui le rétablira au pouvoir, Neyron rendra le jeu légal dans son pays et en confiera le monopole au syndicat.

Une machination parfaitement agencée qui s'appuie sur une série de détails techniques et de gadgets inventifs et cohérents. La sacoche transformée en valise est particulièrement bien conçue, tout comme les cartes transparentes, l'ouverture automatique du coffre et les projections. Tout est intelligemment préparé, à l'image de la visite de Jim chez Neyron sous l'identité d'un médecin alors que Layton et ses hommes le prennent pour l'homme de main d'un financier !

Les complications inutiles inventées par Jim et Rollin au sein du monde des affaires constituent sans doute le point faible de l'épisode. Par contre, le trio de cuisiniers formé par le reste de l'équipe pour investir la maison du général fonctionne à la perfection. Barbara Bain est ravissante dans sa tenue de domestique. Barney et Cinnamon multiplient les sourires ironiques sous leur apparente déférence envers un Neyron loin de soupçonner ces serviteurs si dévoués.

Les vedettes invitées, déjà vues sur la série, nous gratifient d'une interprétation en tous points remarquable, qu'il s'agisse de Warren Stevens ou d'Albert Poulsen. Même les rôles secondaires se distinguent, avec notamment Phillip Pine, un acteur qui a joué dans un nombre considérable de séries des années 60 et 70.

Retour à l'index


11. L'HIBERNATION
(THE FREEZE)

L'auteur d'un cambriolage audacieux s'est fait emprisonner pour un vol mineur qu'il n'a pas commis, afin de bénéficier de la prescription concernant le méfait réel, beaucoup plus grave. L'IMF ne dispose que de deux jours pour retrouver les dix millions de dollars cachés par le malfaiteur et impliquer ce dernier avant que la prescription ne soit acquise.

Un épisode passionnant jusqu'à la scène de l'hibernation. Le processus qui amène le malfaiteur à forcer Jim à exercer ses talents pour la cryogénie est fort bien préparé et exécuté. Mais la suite et surtout la fin sont décevantes.

Le récit manque de rigueur et certains faits restent inexpliqués. Si la vue du journal datant de 1968 et non de 1980 a convaincu « l'hiberné » que cette opération n'était qu'une supercherie destinée à le faire parler, pourquoi se précipite-t-il bêtement vers l'endroit où est caché le butin ? Il devrait bien comprendre que si on cherche encore à lui soutirer des renseignements, c'est que la prescription n'est pas acquise, donc que le journal daté comme par hasard du jour suivant la prescription et mis ostensiblement sur son chemin est un piège.

Plus grave encore, la cachette est située dans le monument funéraire d'une personne décédée en 1968. On se demande comment un homme emprisonné depuis cinq ans, soit depuis 1963, a pu cacher de l'argent au plus tard au cours de cette année 1963 dans une stèle construite cinq ans plus tard...

La série ne nous a pas habitués à des incohérences aussi grossières. Cet épisode laisse donc un goût d'inachevé, malgré la participation sympathique de John Zaremba dans le rôle du médecin pénitentiaire.

Retour à l'index


12. L'ÉCHANGE
(THE EXCHANGE)

Au cours d'une mission dans un pays de l'Est, Cinnamon est arrêtée et emprisonnée. Jim décide de l'échanger contre un espion ennemi, retenu prisonnier en Europe occidentale, et qu'il faudra soustraire aux autorités locales avant de tenter de lui soutirer un maximum de renseignements.

Pas de mission délivrée à Jim dans cet épisode hors normes. Dès les premières secondes, le spectateur est plongé dans l'action pour cinq minutes de suspense intense. Une opération derrière le Rideau de Fer, Jim et Rollin, déguisés en officiers ennemis, attendent dans une cour que Cinnamon leur transmette les photos de documents lorsqu'un pigeon déclenche malencontreusement l'alarme en franchissant une fenêtre. Cinnamon est aussitôt arrêtée, mais ses amis réussissent à s'enfuir.

Le briefing qui suit est conventionnel, mais empreint de gravité car il ne s'agit pas d'exécuter une quelconque mission mais de sauver l'élément féminin du groupe. Il faut saluer l'aspect réaliste du scénario, avec enfin un membre de l'équipe arrêté. Il était tout de même curieux que les missions dangereuses se soient succédées depuis si longtemps sans qu'aucun agent ne tombe entre les mains de l'ennemi. Cette anomalie a opportunément été corrigée ici.

Une mise en scène habile va alterner séquences d'exécution du plan de Jim et mésaventures de Cinnamon. L'évasion de Rudolf Kurtz, l'espion ennemi magnifiquement interprété par Will Kuluva, grâce à un mannequin gonflable à son effigie et au fauteuil roulant truqué de Rollin, précède les scènes extraordinaires du voyage simulé. Enfermé dans une caisse, Kurtz n'a aucun soupçon et, d'abord réticent, il finit tout de même par faire son rapport à Jim, déguisé en officier ennemi.

Côté Cinnamon, les scènes de torture mentale sont difficiles à supporter. Elles donnent à l'épisode un ton grave mais permettent à Barbara Bain de montrer ses qualités d'actrice dramatique dans un rôle difficile. L'aspect implacable de ses tortionnaires est magnifiquement exprimé par un duo de comédiens très au point. John Vernon, le jeune colonel Strom aux dents longues, s'appuie sur Robert Ellenstein, un habitué des rôles de personnages louches comme ce docteur Gorin, médecin plus ou moins sadique. Grosse performance aussi de Peter Graves, tantôt officier ennemi implacable, tantôt négociateur intellectuel à lunettes.

La scène de l'échange constitue un final tout aussi prenant. La fin du cauchemar pour Cinnamon et l'échec de l'acte vindicatif du colonel font plaisir à voir.

*Les premières images de l'épisode montrent un kiosque avec une affiche « Loterie nationale » écrite en français alors que l'action se déroule derrière le Rideau de Fer.

*Les Américains sont décidément peu familiarisés avec la langue française. On voit dans la scène finale une pancarte avec l'inscription : «  Vous sortez du secteur de l'OUST »...

Retour à l'index


13. OPÉRATION INTELLIGENCE
(THE MIND OF STEFAN MIKLOS)

Les services secrets américains ont démasqué un traître parmi leurs agents et lui ont fourni sciemment de faux renseignements afin de tromper leurs ennemis. Simpson, un agent de l'Est, a découvert la falsification des documents et dénoncé Townsend, l'agent double, à ses supérieurs. L'IMF est chargée de persuader Stefan Miklos, un brillant agent ennemi venu enquêter sur la loyauté de Townsend, que les renseignements fournis par ce dernier sont vrais.

Un des sommets de la saison et un des meilleurs épisodes toutes saisons confondues. Le thème de l'intoxication, déjà abordé dans  Le diplomate, est cette fois-ci inversé car il ne s'agit plus de faire croire que des documents sont faux, mais au contraire qu'ils sont vrais.

La série, imprégnée de l'esprit « Guerre Froide », a l'habitude de présenter les agents et dirigeants de l'Est comme des corrompus ou des arrivistes cruels, voire barbares. Pour une fois, l'adversaire principal est un homme pondéré et d'une grande intelligence. Voilà qui change agréablement de la caricature traditionnelle.

L'IMF va habilement exploiter les qualités qu'elle reconnaît à Stefan Miklos en élaborant une savante machination. Il s'agit de lui faire croire à un coup monté destiné à compromettre Townsend. La difficulté réside dans l'apparence presque parfaite que doit avoir la machination, nécessaire pour qu'un agent aussi rusé puisse la prendre au sérieux, mais qui risque de trop bien réussir, c'est-à-dire que Miklos ne s'aperçoive pas du coup monté. Jim espère que l'intelligence supérieure de cet adversaire coriace sera mise en éveil par un ou deux détails insignifiants que seul un homme observateur et doté d'une perspicacité exceptionnelle comme lui sera capable de déceler. Son plan manque d'échouer mais Myklos finit par comprendre et dès lors il ne fait aucun doute pour lui qu'il s'agit d'un coup monté par les Américains. Il est d'autant plus flatté d'avoir réussi à le mettre à jour que les indices étaient insignifiants.

Il faut saluer la grande qualité du scénario de Paul Playdon, un orfèvre en la matière. La mise en scène est au diapason. Très représentative des années Bain-Landau, elle en restitue à merveille l'atmosphère inégalée et régale le spectateur de scènes habilement filmées, à l'image du style adopté pour montrer la découverte de la supercherie par Miklos.

Retour à l'index


14. EXTERMINATION
(THE TEST CASE)

Un médecin corrompu a mis au point au profit d'un pays de l'Est une bactérie mortelle capable de décimer des milliers de personnes en quelques minutes. Phelps et ses coéquipiers doivent détruire les souches mortelles et neutraliser définitivement leur concepteur.

Le sujet avait tout pour être passionnant. L'approche du docteur Beck par Cinnamon au moyen d'un document écrit, présenté verbalement comme une biographie pour échapper aux micros espions, était prometteuse, tout comme le suspense quand l'adversaire s'empare du papier. Beck croit être découvert avant de réaliser que la proposition de Cinnamon s'est effacée pour laisser la place à une réelle biographie.

Hélas ! Ces bonnes dispositions ne sont pas confirmées par la suite. La machination est quelconque et se délite rapidement, si bien qu'on s'ennuie ferme dès le milieu de l'épisode.

Martin Landau en fait trop dans le registre du prisonnier cobaye apeuré et aucune vedette invitée ne se distingue particulièrement.

Retour à l'index


15. LE SYSTÈME
(THE SYSTEM)

Constantin Victor dit « Monsieur V », un dirigeant du syndicat du crime, a été inculpé de meurtre mais a réussi à faire tuer le principal témoin à charge avant le procès. Afin d'éviter l'acquittement de Victor, l'IMF doit contraindre Johnny Costa, le meilleur ami de « Monsieur V » et la seule personne capable de le faire condamner, à témoigner contre lui.

Un rythme assez lent caractérise cet épisode, qui s'anime cependant dans le dernier quart d'heure. L'argent supplémentaire dans les coffres, le chèque falsifié et surtout le disque enregistré avec la voix de « Monsieur V » imitée par Rollin contribuent alors à sortir le spectateur de sa douce torpeur.

L'impression générale est néanmoins mitigée. À aucun moment cette histoire n'est véritablement passionnante. Bien qu'il n'y ait rien de particulier à reprocher au jeu des acteurs, l'ensemble paraît artificiel, sonne faux, on a du mal à y croire.

Sans être un échec retentissant, ce « système » reste à des années-lumière des grands épisodes, des classiques de la saison et de la série.

Retour à l'index


16. LA CAGE DE VERRE
(THE GLASS CAGE)

Le chef de la résistance au communisme dans un pays de l'Est a été arrêté et subit des tortures destinées à lui faire avouer le nom de ses adjoints. Le faire sortir d'une prison où toute évasion semble impossible est la délicate mission dévolue à notre fine équipe d'agents secrets.

De bons moments de suspense, en particulier lorsque Barney et Willy utilisent un câble pour franchir un couloir au sol électrifié. Faux mouvements interdits car le moindre pied à terre égale la mort assurée ! Toutefois, ceci ne suffit pas à produire un épisode mémorable. Trop terne.

Terne est bien le qualificatif qui caractérise cette mission sur tous les plans. Ternes, les images glauques de cette prison, à l'image du pays de l'Est où elle se situe. Terne, l'apparence trop sage d'apparatchik donnée à Barbara Bain. Ternes, les nombreux temps morts et la narration des prétendus problèmes de cœur entre Cinnamon et Rollin. À force, on se retrouve même surpris de constater que l'épisode est en couleurs...

Où sont donc passées les subtilités, les innovations habituelles ? Bien que la scène finale soit d'un niveau convenable, le générique de fin procure une certaine sensation de soulagement.

Retour à l'index


17. AU PLUS OFFRANT
(DOOMSDAY)

Un industriel européen menacé de faillite a utilisé une grosse quantité de plutonium pour fabriquer une bombe atomique à hydrogène, qu'il a l'intention de vendre au pays le plus offrant afin de renflouer ses finances. Cinnamon et Rollin vont s'infiltrer parmi les enchérisseurs pour faire échouer la vente pendant que Barney essaiera de récupérer le plutonium.

Un épisode prenant et remarquablement réalisé. Dès les premières scènes, le spectateur est captivé par une mission qui s'annonce périlleuse mais pleine de promesses.

Barney hérite d'une tâche particulièrement difficile. Il va devoir naviguer dans les rouages de plusieurs ascenseurs et les plans interminables le montrant à l'intérieur des mécanismes finissent par lasser quelque peu. Heureusement, un dernier quart d'heure mené de main de maître compense largement les quelques lenteurs précédentes.

Fait appréciable, la mission ne se déroule pas comme sur des roulettes puisque Vandaam s'aperçoit que la bombe a été dérobée et lance ses troupes à l'assaut du voleur. Un peu d'imprévu n'est pas pour déplaire et accroît le suspense. Les subtilités employées dans l'urgence pour le tirer de ce guêpier contribuent au final réussi, tout comme les gadgets typiques de la série : l'échange subtil des mallettes, l'appareil de Cinnamon qui enflamme les billets, ce genre de trouvailles est toujours plaisant et efficace.

Si Jim et Willy agissent en retrait, Cinnamon et Rollin sont en première ligne au cœur des enchères. Barbara Bain accomplit une belle démonstration d'actrice, tout comme les vedettes invitées Alf Kjellin, meilleur dans cette interprétation de Vandaam que dans Le Phoenix, et Arthur Batanides dans le rôle de Kura.

Retour à l'index


18. L'APPÂT VIVANT
(LIVE BAIT)

Un espion américain infiltré dans la hiérarchie ennemie est sur le point d'être démasqué par Kellerman, son supérieur. Marceau, un agent de liaison américain capturé et torturé par Kellerman, risque de lui confirmer ses soupçons au sujet de l'agent double. L'IMF va tenter de délivrer Marceau et de neutraliser définitivement Kellerman.

Cet épisode souffre du défaut inhérent à de nombreux films et séries d'espionnage, à savoir de trop nombreuses complications. L'histoire se perd dans un dédale de méandres et détails inutiles au lieu d'aller à l'essentiel, ce qu'a souvent su faire la série et lui a sans doute conféré son succès.

Dommage car les atouts ne manquaient pas. En premier lieu, la présence d'Anthony Zerbe, qu'il est inutile de présenter, en tête des vedettes invitées. La jeune et jolie Diana Ewing est l'autre grande satisfaction de la distribution dans le rôle de l'opportuniste et perfide Stephanie, cette actrice de seconde zone prête à tout pour réussir. Son amoureux n'est autre que Brocke, l'adjoint de Kellerman, dont la niaiserie incommensurable est accentuée par le physique et le jeu de Martin Sheen.

Quelques bonne idées dans le scénario, mais elles sont mal exploitées au sein d'un ensemble manquant de tonus.

Retour à l'index


19-20. LE BUNKER
(THE BUNKER)

Un gouvernement totalitaire retient prisonnier dans un laboratoire souterrain un éminent savant et le force à travailler à l'élaboration d'un missile à longue portée, sous peine de représailles à l'encontre de son épouse. Les agents américains doivent libérer le couple et détruire l'arme nouvelle mais la mission risque d'être compliquée par l'intervention d'un tueur aux multiples visages, envoyé par un autre gouvernement hostile inquiet lui aussi de la création du missile.

Cet épisode en deux parties est sans doute le meilleur de la saison, à voir et revoir sans trouver la moindre faille dans la machination. Le faux attentat sur Phelps, l'arrestation volontaire de Cinnamon pour secourir Anna Rojak dans sa cellule, l'évasion de cette dernière par le conduit d'un incinérateur et la crise cardiaque simulée de son mari : tout est conçu et exécuté à la perfection.

En cadeau bonus, le fameux disque téléguidé offre une longue scène à suspense. Certes, on distingue nettement les fils retenant l'engin, mais cela ne ternit pas les sensations procurées par cette séquence mémorable.

La présence d'un tueur utilisant les mêmes armes que Rollin, en l'occurrence les fameux masques, est presque cocasse. Comment l'IMF va-t-elle réagir face à Alexander Ventlos, cet adversaire aux multiples visages ? Une de ses cibles n'est autre que Rollin, devenu ainsi arroseur arrosé ! Les masques jouent d'ailleurs un rôle important dans cette histoire puisque, outre ceux du tueur, Barbara Bain, aussi jolie en brune qu'en blonde, va endosser l'identité d'Anna Rojak.

En plus du scénario une nouvelle fois très travaillé de Paul Playdon, la réalisation soignée et les performances d'acteurs contribuent à cette belle réussite. Le fait dominant de la distribution est la présence de Lee Meriwether, qui donne un avant-goût de la saison suivante où elle deviendra le temps de quelques épisodes l'élément féminin de l'IMF. Sa beauté émouvante, ses jolis yeux bleus et son regard craintif s'accordent à merveille avec le personnage apeuré d'Anna Rojak. Milton Selzer, habitué des séries de l'époque, interprète le savant Erich Rojak avec talent et conviction. Parmi les acteurs récurrents, tous impeccables, Peter Graves mérite une mention pour sa composition exceptionnelle d'un officier ennemi, rôle auquel il est habitué et dans lequel il fait toujours merveille.

Retour à l'index


21. NITRO
(NITRO)

Dans un petit pays du Caucase, un général belliciste s'est associé avec un industriel de l'armement pour empêcher le roi, trop progressiste à leurs yeux, de signer un traité de paix avec un État voisin traditionnellement ennemi. Les conjurés veulent faire sauter le palais gouvernemental afin de provoquer une guerre propice à leurs intérêts.

L'atout majeur de cet épisode est la longue séquence du vol de la nitroglycérine exécuté par Rollin et Willy. Ce moment de suspense intense fait bien sûr penser au film de Clouzot  Le Salaire de la peur. Grâce à un ordinateur opportunément reprogrammé par Barney, Rollin dispose de quatre minutes pour s'emparer de trois flacons de nitro, et d'un peu plus de temps pour le transporter hors de l'usine car Barney a neutralisé aussi le signal d'alarme. Fort heureusement car Rollin, victime d'une panne de batterie, est à deux doigts d'échouer. Le réalisateur multiplie les plans sur les flacons, sur les pédales d'accélérateur et de frein que Rollin doit manipuler avec précaution à chaque passage dangereux, ce qui rend le suspense insoutenable.

Cette scène majeure a le mérite d'ouvrir la voie à une machination très bien conçue, dont on découvre la subtilité au gré de révélations successives dans le dernier quart d'heure. C'est une agréable surprise car le scénario paraissait au départ assez confus.

Les seuls petits regrets ont trait à l'arrêt peu crédible de la camionnette téléguidée par rétrogradation des vitesses après que les freins ont lâché, ainsi qu'à l'absence de vedette invitée de réelle envergure.

Retour à l'index


22. NICOLE
(NICOLE)

Jim et Rollin sont chargés de s'emparer en territoire hostile d'une liste d'agents américains travaillant en fait pour l'ennemi. C'est un des meilleurs agents de l'Est qui détient ce document capital pour les Américains.

Et voilà un tournant dans la série avec le premier des épisodes « déviants ». Premier car, hélas ! il y en aura d'autres au cours des saisons suivantes. Quelle mouche a donc piqué les producteurs pour qu'ils aient l'idée saugrenue d'ajouter des épisodes « sentimentaux » au sein d'une série d'espionnage qui fonctionnait très bien sans cela ? L'envie de changer ou de faire quelque chose d'original, sans doute. Toujours est-il que le résultat est désastreux.

Comment peut-on imaginer qu'un homme aussi maître de lui-même et dévoué à son métier tel que Jim Phelps puisse tomber instantanément sous le charme d'une femme au point de devenir méconnaissable, d'afficher un sourire béat au cours d'une mission dangereuse, comme il le fait pendant un premier quart d'heure interminable constitué de mondanités et d'amourettes pendant une réception ? OK, Joan Collins est éblouissante de beauté, mais quand même...

La suite est dans la même veine. Jim est amoureux de Nicole mais il est capturé. Heureusement, tel un prince charmant voguant au secours de la veuve et de l'orphelin, sa belle le fait évader et le conduit à la frontière. Ce qu'il ne sait pas, c'est que Nicole agit pour le compte de l'ennemi. Le but est de le persuader que la liste parfaitement authentique dérobée par Rollin, sur laquelle elle figure, est fausse et du même coup se dédouaner. Finalement, la perfide agent double tombe vraiment amoureuse de Jim, lui avoue la vérité et rentre dans le droit chemin. Bien évidemment, Nicole trouve une mort injuste, abattue par son ancien complice et l'épisode se termine avec un Jim atterré d'avoir perdu son amoureuse, qui s'est sacrifiée pour lui sauver la vie.

On se demande comment un scénariste de talent tel que Paul Playdon a pu écrire des niaiseries pareilles, tout juste dignes d'un roman de gare, et il est regrettable d'avoir gâché une actrice telle que Joan Collins dans un épisode raté dont le seul intérêt est justement la beauté et le charme de la vedette invitée. Autre déviance à signaler, la participation à cette mission des seuls Jim et Rollin. L'absence de Barbara Bain peut s'expliquer par la volonté de mettre en avant Joan Collins en vedette féminine. Mais pourquoi sacrifier aussi Barney et Willy ?

Pour couronner le tout, le méchant du jour est présenté comme « l'agent ennemi le plus intelligent ». Or, on sait depuis Opération intelligence que le meilleur agent de l'Est n'est autre que Stefan Miklos. Nul besoin d'en inventer un autre, qui plus est inintéressant. Bref, un épisode à oublier bien vite.

Retour à l'index


23. LES QUARANTE MILLIONS DU PRÉSIDENT
(THE VAULT)

Le président d'un pays d'Amérique latine vient d'annoncer un programme de grands travaux financés par quarante millions de dollars qu'il croit à l'abri dans un coffre du Trésor. Il ignore que le ministre des finances, en qui il a toute confiance, s'est emparé des fonds pour les placer en Suisse et a monté une machination destinée à le présenter comme le voleur, afin de s'emparer du pouvoir.

Le plan de l'IMF est un peu trop long à se dessiner. L'histoire tourne en rond pendant une bonne moitié de l'épisode mais s'anime dans le dernier quart d'heure sous l'impulsion de Rollin. Déguisé en inspecteur comptable besogneux et terne avec de grosses lunettes, il prend ensuite le visage du président au cours d'une supercherie bien minutée, et enfin redevient comptable pour attirer l'attention du vrai président sur les malversations de Pereda.

La machination est donc assez habile mais le meilleur de l'épisode reste la performance de Nehemiah Persoff, qui donne toute sa dimension au personnage de Pereda. L'extraordinaire Jack Guzik des Incorruptibles ne pouvait que crever l'écran dans ce rôle de méchant avide d'argent et de pouvoir.

Retour à l'index


24. ILLUSION
(ILLUSION)

L'IMF est chargée de saboter les candidatures de deux hommes au poste de chef de la police secrète d'un pays de l'Est. L'élimination de ces deux candidats, qui instaureraient un État policier s'ils obtenaient le poste, favoriserait un troisième homme, libéral et sympathisant des occidentaux.

Cet épisode ennuyeux au possible est un beau gâchis, compte tenu des possibilités qui semblaient offertes : une mission alléchante et de très bons acteurs avec Fritz Weaver et Kevin Hagen dans les rôles de méchants.

Il paraît difficile d'accumuler une telle somme de maladresses. Comment Rollin et Cinnamon pourraient-ils se faire engager du jour au lendemain comme artistes de cabaret derrière le Rideau de Fer ? Voilà qui n'est pas crédible pour deux sous. Si le numéro de Martin Landau est acceptable, Barbara Bain a du mal à convaincre en chanteuse sexy, mi Marilyn-mi Marlène Dietrich.

Pire encore : une séance d'hypnose sur Skarbeck totalement grotesque qui s'ajoute à une succession de scènes soporifiques à l'extrême. Résultat : cette mission est un des plus gros échecs de la saison. Si vous réussissez à regarder jusqu'à la fin, vous méritez une récompense, par exemple être dispensé de regarder l'épisode suivant...

Retour à l'index


25. L'INTERROGATOIRE
(THE INTERROGATOR)

Un agent secret ennemi, en possession de renseignements relatifs à l'attaque que son pays doit lancer sur les États-Unis, a été capturé par une autre puissance hostile, où son interrogatoire musclé ne donne rien. Phelps et son équipe ne disposent que de très peu de temps pour enlever l'agent et le faire parler.

La saison et l'âge d'or se terminent bien mal avec deux épisodes calamiteux. Après le désastreux Illusion, on reste sur un scénario auquel on ne peut pas croire une seconde. Cette histoire de prisonnier interrogé si durement qu'il finirait par s'identifier à son tortionnaire au point de gober le piège grossier tendu par Phelps et ses acolytes est sans le moindre intérêt.

Si la première partie de l'épisode peut à la rigueur se laisser regarder, la seconde ne donne lieu qu'à de pénibles scènes d'interrogatoires avec des dizaines de gros plans vite lassants sur les yeux de Henry Silva, et une alternance de temps morts et discours pseudo psychologiques presque risibles. Et bien sûr, Kruger finit par parler vingt secondes avant l'heure fatidique. Et pourquoi pas un dixième de seconde avant, seulement ? Après tout, une invraisemblance de plus ou de moins...

Henry Silva fait ce qu'il peut sans trop y croire, mais Martin Landau en fait des tonnes en prisonnier terrorisé aux yeux exorbités par la peur. D'accord, on a l'habitude de voir les navets diffusés en catimini en fin de saison, c'est une tradition dans le monde des séries, mais il est vraiment bien dommage de terminer une si belle époque sur deux fausses notes de très mauvais goût.

Retour à l'index

Crédits photo: CBS.

Images capturées par Phil DLM.