La nuit du loup-garou (1961) Résumé : Dans l’Espagne du XVIIIème siècle, un enfant naît dans des conditions affreuses qui le marqueront d’une effroyable malédiction. Critique : Troisième monstre de la galaxie Hammer, le loup-garou, dont c’est l’unique apparition dans les films du studio britannique, a cependant droit à une somptueuse adaptation. Le scénario, pour linéaire qu’il soit (d’autant qu’il est chronologique), ce qui est la marque de John Elder, n’en développe pas moins des thèmes forts servis par des acteurs magistraux, et surtout par le jeune premier Oliver Reed, et une mise en scène inspirée de Terence Fisher. On pourrait s’étonner que le film se passe en Espagne, d’autant que le scénario est inspiré du roman de Guy Endor, Le loup-garou de Paris ! La raison n’est pas logique mais financière comme toujours avec la Hammer. Celle-ci disposait de décors en Espagne pour un film qui ne put se faire (dommage puisqu’il parlait de l’Inquisition, ça aurait donné de belles images !) et donc il fallait les utiliser ! Si Terence Fisher trouvait que cela nuisait à la crédibilité du film, le spectateur ne sera pas si sévère puisque le thème sous-jacent est, lui, parfaitement intemporel. Dès la scène d’ouverture, un peu longuette mais colorée, on sent la patte de Fisher. Cette noce sinistre et qui met très mal à l’aise où un marquis détestable humilie un mendiant et le fait jeter au cachot ressemble à une scène similaire du Chien des Baskerville quand sir Hugo et ses séides cherchent à violenter une servante. La similitude n’est pas copie mais elle montre la sensibilité de Terence Fisher au thème des rapports de classe. C’est parce qu’il rabaisse le mendiant au rang de bête que celui-ci perd toute humanité ; ce qui initie la malédiction. Et ce sont encore les rapports de classe qui feront obstacle à la seule solution de rompre la malédiction. Le Mal est dans l’abus de pouvoir. Peu importe donc quand et où se situe l’action : les rapports de force sont toujours les mêmes. Fisher critiquait la volonté de pouvoir et son abus qui conduit à l’échec ou, comme ici, au malheur. Le film est donc une tragédie. Tout porte la marque de la fatalité : les circonstances de la conception, celles de la naissance, même le baptême avec cette ambigüité que met parfaitement en valeur Fisher, bien aidé par le chef opérateur Arthur Grant : est-ce une scène prémonitoire ou juste un orage et le reflet d’une gargouille dans le bassin ? Comme d’habitude, Terence Fisher frôle le blasphème sans y tomber, comme avec la curieuse théorie du prêtre sur les « esprits animaux » fort peu chrétienne ! Toute l’histoire paraît être celle d’une lutte contre la malédiction. Le plus beau, et le plus tragique aussi, c’est qu’on y croit jusqu’au bout. Si le « remède » contre la lycanthropie n’est pas foncièrement canonique, il a le mérite d’enrichir la psychologie des personnages en leur fournissant un moteur. Oliver Reed, neveu du réalisateur Carol Reed (Le troisième homme) débute pratiquement sa carrière ici et il réalise une prestation éblouissante rendant compte à la fois de la bestialité et de l’humanité du monstre. Il concrétise la théorie de Fisher pour qui le monstre est une « dualité subie ». Remarquable dans l’émotion, poignant quant il demande à ce qu’on le mette à mort, il est saisissant sous les oripeaux d’une Bête invisible jusqu’à la toute fin du film (à l’exception de ses bras puissants et de ses paumes poilues). Pour l’essayiste Nicolas Stanzick, c’est tout simplement « le plus beau loup-garou de l’histoire du cinéma » et il rappelle que, dès l’origine, on compara le maquillage avec celui de la Bête de Jean Cocteau. Le cinéma de Terence Fisher est puissant parce qu’il traite de la dualité qui est en chacun. Esthétiquement, dramatiquement, ce film est une réussite et un authentique chef-d’œuvre. Anecdotes :
|
Suite au meurtre d’une jeune fille, les villageois de Kleinenberg décident d’incendier le château du comte Dracula, espérant être débarrassé du monstre. C’est très loin d’être le cas ! Plus tard, un jeune homme, fuyant un père furieux, arrive au château. Séduit par une femme, il est victime de Dracula. Le frère de ce jeune homme et sa fiancée se lancent à sa recherche et découvrent la vérité. Ils doivent alors affronter Dracula.