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Une messe pour Dracula (1970)Frankenstein s'est échappé (1957)

Saga Hammer

Frankenstein et le monstre de l’enfer (1974)


FRANKENSTEIN ET LE MONSTRE DE L'ENFER
(FRANKENSTEIN AND THE MONSTER FROM HELL)

Résumé :

Condamné pour « sorcellerie », parce qu’il suit les traces du docteur Frankenstein, le jeune médecin Simon Helder se retrouve enfermé dans un asile dont le médecin n’est autre que Frankenstein qui a pris le contrôle de l’établissement ! Simon offre son aide au savant pour réaliser sa dernière expérience.

Critique :

Cinquième volet de la saga réalisé par Terence Fisher (mais il existe deux autres Frankenstein « non canonique »), ce film n’a pas la flamboyance des précédents ni même leur originalité. De nombreux éléments sont ainsi repris des films précédents. A l’image de Peter Cushing, le baron paraît las, pour la première fois. C’est que la flamme s’est éteinte. Malgré tout, ce Monstre de l’enfer – le titre est d’un sensationnalisme ! – a plus de qualités que de défauts.

 Il y a certes de nombreux éléments déjà vu. Le vol de cadavre (Frankenstein s’est échappé), l’assistant volontaire (La revanche de Frankenstein), l’opération du cerveau et la prise de contrôle d’un lieu (Frankenstein créa la femme), les détails gore de l’opération (Le retour de Frankenstein) ; sans oublier la révolte finale de la Créature (qui ne manque pas de se regarder dans un miroir) présente dans tous ! Néanmoins, on peut aussi lire cela sous l’angle de la folie car la question est posée dans cet opus : Frankenstein est-il fou ? On peut se le demander depuis le premier film mais le final pose officieusement la question. Le regard de Peter Cushing mi-hagard mi-souriant interroge. Et quelle meilleure définition de la folie que celle qui consiste à dire que c’est refaire sans cesse la même chose en espérant un résultat différent ? A noter que le scénario de John Elder reprend l’idée d’accoupler le monstre et la jeune fille à James Whale. 

Frankenstein et le monstre de l’enfer dispose d’un élément que les autres n’ont pas : l’humour ! Certes, il est rare, noir et plutôt corsé. Mais pour la première fois, on voit Frankenstein rire ! C’est aussi surprenant que Dracula buvant du lait ! Ainsi, après l’opération du cerveau, trouve-t-il succulent de manger…des rognons ! Il y a cet échange qui ne manque pas de sel : « Êtes-vous malade ? – Peut-être bien. Je ne me suis jamais senti aussi bien » ! A mettre en relation avec la question supra. Il a aussi cet aphorisme qui lui va très bien : « Beaucoup d’hommes s’identifient à Dieu » car « Beaucoup d’hommes ont cette conception d’eux-mêmes » ! Or, Dieu n’est-il pas Créateur ? A l’instar de Frankenstein baptisé « Créateur d’homme » par Simon. Par ses recherches, Frankenstein pousse la science très loin, mais pose des questions qui doivent l’être et que nous pouvons toujours entendre (quel est le but de toute recherche ? est-ce parce que l’on peut faire que l’on doit faire ?). Plus qu’un créateur, il est un porteur de lumière.

Terence Fisher n’a pas perdu la main même si la séquence de visite des patients au début du film est longuette. Il réussit des scènes très fortes comme Simon fouetté aux sangs avec la lance à incendie ou l’attaque de la Créature sur Simon (que celui qui ne sursaute pas lève la main !). Les différentes phases de l’opération sont réalisées avec patience (pour les nerfs du spectateur c’est plus dur !) et les détails ne nous sont pas épargnés ainsi qu’une façon de ligaturer les artères à déconseiller de voir si vous devez passer à table ensuite ! Côté décor, c’est éminemment austère à l’image du film tout entier. Pas de couleur chatoyante, pas de verdure : du gris, et beaucoup de rouge. 

Côté casting, Peter Cushing demeure impérial. L’acteur a certes vieilli et accuse physiquement le coup de la mort de son épouse en 1971. Quelque part, le scénario intègre la lassitude de l’acteur en la transposant partiellement chez son personnage mais quand il s’agit de montrer le Frankenstein cruel et manipulateur d’antan, l’acteur répond présent et réalise lui-même une scène de bagarre très réussie ! Shane Briant a plus d’allant que dans le pâle Capitaine Kronos. On croit davantage qu’il est médecin qu’on ne l’a cru vampire mais il n’a pas le charisme d’un Francis Matthews (La revanche de Frankenstein). Il joue cependant crânement son rôle et il parvient à exister aux côtés de Peter Cushing. A ses côtés, Madeline Smith est une Hammer’s Girl plutôt falote. Certes jolie (le critère de base chez la Hammer), elle n’a pas ici le sex appeal d’une Valérie Gaunt (Frankensetin s’est échappé) ni la grâce d’une Veronica Carlson (Le retour de Frankenstein). Longtemps muette, son rôle tient presque de la figuration même si elle est présente à toutes les scènes. Ce film a d’ailleurs la particularité d’être un peu choral dans la mesure où le trio Frankenstein/Simon/Sarah dispose d’un temps d’écran quasiment identique.

Quant à savoir si Frankenstein apprendra de ses erreurs, et comprendra que sa tâche est prométhéenne, la réponse est donnée dans le premier opus et répété à chaque film. Par son obsession, Frankenstein a créé toute sa vie son propre enfer. Il a commencé dans un château et finit dans un asile. A l’image de l’Homme, Frankenstein ne s’arrêtera jamais de défier Dieu parce qu’il est un homme justement. 

Anecdotes :

  • Sortie anglaise : mai 1974 Sortie US : octobre 1974 Sortie française : 21 janvier 1976

  • Il s’agit du dernier film réalisé par Terence Fischer.

  • Le tournage s'est déroulé en 1972 aux studios d’Elstree.

  • Dans un commentaire, Peter Cushing déclara que la perruque qu'il devait porter le faisait ressembler à l'actrice Helen Hayes.

  • Avant d’être acteur, David Prowse était culturiste.

  • Selon Madeline Smith, « Peter Cushing était au bout du rouleau. Il venait de perdre sa femme et avait sombré dans un deuil profond. Je ne crois pas lui avoir adressé plus de trois mots. »

  • Le film connut un échec public.

  • Madeline Smith/Sarah : actrice anglaise, elle débute au théâtre, fait un peu de mannequinat avant de jouer dans le film italien Escalation (1968). La Hammer lui donnera un rôle sensuel dans Une messe pour Dracula (1970) puis nettement sulfureux dans The Vampire lovers (1970). Elle a également joué dans Vivre et laisser mourir (1973). Sa carrière s’arrête avec ce film.

  • Dave Prowse/le monstre : body-builder et acteur britannique, il supervisa l’entraînement de Christopher Reeves pour le Superman  de 1978. Au cinéma, il joue dans Les horreurs de Frankenstein (1970), Orange mécanique (1971), Jabberwocky (1977), Star Wars (1977, 1980, 1983 : Dark Vador mais il est doublé par James Earl Jones). Il tourne aussi pour la télévision : Départements S (1969), The Benny Hill Show (1969-1984), Docteur Who (1972), La petite maison dans la prairie (1975). Au Royaume-Uni, sa notoriété découle également de son association avec une campagne destinée aux enfants sur la sécurité routière ; ce qui lui valut d’être décoré de l’Ordre de l’Empire britannique.

  • John Stratton/Le directeur : acteur britannique (1925-1991), on l’a vu au cinéma dans La mer cruelle (1953), SOS Scotland Yard (1956), Un compte à régler (1960). Il est plus présent à la télévision : Douglas Fairbanks Jr presents (1955),Chapeau melon et bottes de cuir (1961), Sir Arthur Conan Doyle (1967), Sherlock Holmes (1968), The Black Tulip (1970), Les rivaux de Sherlock Holmes (1971), Once upon a time (1973), Raffles (1977), Les professionnels (1978), The tale of Beatrix Potter (1982), Docteur Who (1985), Les règles de l’art (1991)

  • Patrick Troughton et Shane Briant ont déjà tourné pour la Hammer.

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Suite au meurtre d’une jeune fille, les villageois de Kleinenberg décident d’incendier le château du comte Dracula, espérant être débarrassé du monstre. C’est très loin d’être le cas ! Plus tard, un jeune homme, fuyant un père furieux, arrive au château. Séduit par une femme, il est victime de Dracula. Le frère de ce jeune homme et sa fiancée se lancent à sa recherche et découvrent la vérité. Ils doivent alors affronter Dracula.