Open menu

Saison 2Saison 4

Les Enquêtes de Murdoch

Saison 3

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 3

La troisième saison des Enquêtes de Murdoch est un excellent cru, la série bien posée sur des rails solides. Les affaires criminelles se suivent et ne se ressemblent pas et les scénaristes prennent toujours le temps de s’attarder sur la psychologie des personnages, principaux et secondaires pour le plus grand bonheur des spectateurs. Certains personnages récurrents font leur apparition, comme les Pendrick et Terence Meyers se paie sa tournée annuelle.

La production sait parfois faire preuve de beaucoup d’audace pour se renouveler et explore de nouvelles voies, offrant des épisodes très sombres ou franchement drôles. La première grande période pour Murdoch s’achève – déjà – avant de bientôt connaître une ère de flottement. 

Retour à l'index


1. L'INCONNU DE BRISTOL
(THE MURDOCH IDENTITY)

Scénario : Jean Creig

Réalisation : Laurie Lynd

Première diffusion : 14/03/2010 (CAN) ; ? (FRA)

Résumé : Murdoch est poursuivi par deux personnages louches dans les rues de Bristol, en Angleterre. Blessé par balle, il trouve refuge dans l’auberge de la ravissante Anna Fullford. Totalement amnésique, il ne se souvient plus de qui il est ni de ce qu’il fait précisément ici. Pendant ce temps, à Toronto, le poste numéro 4 tente de comprendre ce qu’il est arrivé à l’inspecteur, officiellement porté disparu. 

Critique :

Si l’épisode débute très fort – la course poursuite dans les rues de Bristol est une belle accroche de saison – le soufflé retombe malheureusement assez vite. Le scénario, assez simple et linéaire ne présente qu’un unique mystère dont il nous est impossible d’anticiper le dénouement.

Les intrigues à propos de personnages amnésiques ne sont généralement pas les meilleures que l’on puisse trouver à la télévision. En particulier si l’amnésique est le personnage principal de la série. Toute énigme le concernant ne pourra pas fonctionner car on sait pertinemment qu’il retrouvera la mémoire en cours d’épisode. Il faut donc tout le talent du comédien pour faire ressentir la détresse de son personnage afin que l’on s’intéresse réellement à lui. Et force est de constater, qu’ici, Yannick Bisson se montre un peu en-deçà de nos espérances. Hélène Joy et Johnny Harris semblent bien plus concernés par l’événement.

Détail amusant, mais qui nuit à la crédibilité de l’ensemble : tenter de faire passer les rues de Québec et de Toronto pour celles de Bristol en Angleterre. Cela ne fonctionne tout simplement pas, tant les deux villes ne se ressemblent pas.

Pourtant, l’épisode se regarde sans grand déplaisir. Le personnage d’Anna Fulford est sympathique et sa relation avec Murdoch intéressante. Le gag de Crabtree qui regarde à travers la plaie béante de la victime est très drôle, quant à l’attitude désabusée de Brackenreid et de Slorach elle fait joliment sourire. . Bref, de bonnes choses tout de même, juste cette irrésistible sensation derrière la nuque qui vous rappelle que vous vous ennuyez un peu.

Anecdotes :

  • Première apparition de l’inspecteur Hamish Slorach. Ce personnage bonhomme, sympathique, n’est pas un si mauvais enquêteur que sa première vision pourrait le laisser supposer. Il reviendra dans le double épisode d’ouverture de la huitième saison.

  • Première apparition d’Anna Fulford. Détail amusant, Murdoch n’hésite pas à reluquer son postérieur à l’occasion.

  • Curiosité : Anna prénomme Murdoch : Harry, prénom qu’elle trouve mignon. Celui-ci n’éveille aucun souvenir à l’inspecteur, pas même une évocation de son père.

Retour à l'index


2. LA GRANDE MURAILLE
(THE GREAT WALL)

Scénario : Alexandra Zarowny

Réalisation : Harvey Crossland

Première diffusion : 21/03/2010 (CAN) ; ? (FRA)

Résumé : L’assassinat de l’agent de police Cooper, du poste 5, en plein quartier chinois provoque l’ébullition dans la police.

Note : 3 sur 4

Critique :

Un épisode subtil et intelligent où les apparences sont aisément trompeuses. L’occasion de découvrir le sort des communautés chinoises à Toronto au siècle dernier et la vie quotidienne des agents de police lorsqu’ils ont des loisirs. C’est le premier récit habile traitant du racisme dans la série et il offre de belles scènes d’affrontements entre les forces de police de deux postes rivaux. Les jeux auxquels ils se livrent pour une saine compétition dégénèrent bien vite en bagarre généralisée, révélant le mauvais fond de certains des hommes.

Evidemment, le suspens n’est pas bien grand et on devine assez aisément qui est le coupable. Mais qu’importe : le plaisir n’est pas forcément là dans les Murdoch. L’intérêt réside dans l’étude psychologique d’un autre temps mis au regard de notre époque. Le résultat peut s’avérer lourd mais c’est fait ici avec un agréable mélange de légèreté et de profondeur dans la grande muraille. Ce titre est d’ailleurs des plus intelligent : il mesure à quel point un mur immense sépare ces cultures si différentes au sein d’un Canada de plus en plus cosmopolite.

Un bon épisode, à voir et revoir.

Anecdotes

  • Ultime apparition du chef Stockton en tant que chef de la police. Il reviendra, à la retraite, cette fois, en 2014.

  • Première apparition de l’inspecteur Davies. Il reviendra en 2014, appelé à de plus hautes fonctions. 

Retour à l'index


3. VICTOR, VICTORIA
(VICTOR, VICTORIAN)

Scénario : Alexandra Zarowny

Réalisation : Laurie Lynd

Première diffusion : 28/03/2010 (CAN) ; ? (FRA)

Résumé : Lors de son intronisation dans une loge maçonnique, un homme décède d’une façon des plus étranges. Lors de l’examen de son corps, cet homme se révèle être… une femme !

Critique :

L’épisode parvient à allier humour macabre, intrigue policière, décors inquiétants, critique sociale et défense du féminisme. Ce mélange, qui pourrait fort bien être indigeste, se révèle des plus brillant et enlevé. Soutenue par des dialogues très percutants et très drôles, nous suivons une enquête serrée, palpitante et mystérieuse.

L’intrigue tourne autour de la lutte naissante des femmes pour leurs droits. Le féminisme du XIXe siècle se voit teinté de revendications plus contemporaines, mais qu’à cela ne tienne : cela fonctionne. L’émancipation, au cœur de nombre d’épisodes, se fait tragique dans cette histoire passionnelle, forte en émotion, un peu trop parfois – un peu de surjeu par moment, faute sans doute à une direction d’acteurs un peu lâche – et une exploration, partielle du monde de la franc-maçonnerie.

Les relations entre Julia et Murdoch évoluent doucement : la jeune femme s’affirme de plus en plus, pétillante, intrigante et déterminée à faire valoir ses droits.

Un bel épisode.

Anecdotes

  • Détail très amusant : Crabtree et Brackenreid sont tous deux franc-maçons. Mais en raison de son indiscipline, l’inspecteur n’est pas monté en grade dans la loge. Ainsi, Crabtree se trouve être son supérieur.

  • Le titre de l’épisode fait référence à l’excellent film homonyme de Blake Edwards de 1982, lui-même remake du film allemand Viktor und Viktoria de Reinhold Schünzel, sorti en 1933.

Retour à l'index


4. ENFANT RICHE, ENFANT PAUVRE
(RICH BOY, POOR BOY)

Scénario : Carol Hay

Réalisation : Harvey Crossland

Première diffusion : 04/04/2010 (CAN) ; ? (FRA)

Résumé : Le fils de Brackenreid est enlevé au parc. Les soupçons se tournent vers les nombreux ennemis que l’inspecteur s’est fait au cours de sa carrière.

Critique :

A nouveau un bon épisode, rondement mené, centré autour de Brackenreid. Nous pénétrons un peu plus dans l’intimité de sa sphère familiale, à l’instar de la malle ensanglantée (Saison 1, épisode 2), où on le découvre père inquiet, mari au bord de la crise de nerf, plus que jamais sur la brèche et prêt à céder aux pulsions de violence qui l’animent alors. Murdoch doit faire preuve de beaucoup de tact, de compréhension mais également de fermeté pour apaiser son supérieur et faire progresser l’enquête.

Celle-ci se révèle plus intéressante qu’il n’y paraît au premier abord, la vérité se faisant jour aux trois quarts de l’épisode, permettant un final finement déroulé, sans précipitations. Le dialogue entre Brackenreid et le ravisseur de son fils est particulièrement touchant, Thomas Craig prouvant une fois encore qu’il est le pilier de la série, là où Murdoch en est le héros.

Peu de fioritures, peu d’humour, un épisode droit dans ses bottes. 

Retour à l'index


5. SUSPECTS MULTIPLES
(ME, MYSELF AND MURDOCH)

Scénario : Paul Aitken

Réalisation : Donc McCutcheon

Première diffusion : 11/04/2010 (CAN) ; ? (FRA)

Résumé : Alexander Taylor, au moment de fêter son soixantième anniversaire, est sauvagement assassiné à coups de hache à son domicile. Le suspect idéal est sa fille, Charlotte, responsable du meurtre d’après Madame Taylor. Cependant, Murdoch devient soudain dubitatif lorsqu’il comprend que Charlotte souffre de troubles de la personnalité.

Critique :

L’un des sommets de la série, un épisode brûlant, acre et d’une noirceur rare, dans la lignée de la marionnette diabolique (Saison 1, épisode 9), peut-être plus brillant encore. Pas une once de l’humour traditionnel de la série, ici, on n’a pas le cœur à rire. Ou alors, à rire « noir ».

La réussite du film est une conjugaison de multiples facteurs dont chacun concourt à élever le métrage vers la perfection. Le scénario est diaboliquement retors, fait de faux semblants, de suspens, de fausses pistes et d’une mécanique parfaitement implacable. La réalisation se montre très efficace dans des plans originaux et un rythme très soutenu. La lumière est particulièrement travaillée, accentuant le sordide de la situation. Quant à l’interprétation, elle se révèle hors pair. Sans doute conscients de participer à un épisode à part et soutenu par une parfaite direction d’acteurs, le casting principal se montre extrêmement subtil et charge d’émotion. Quant aux guests, ils sont tout simplement sublimes, avec une mention évidemment très spéciale à Anastasia Phillips qui écrase littéralement toute la distribution. Ses multiples personnalités sont autant d’occasion de déployer tout son talent d’actrice. Les scènes d’interrogatoire où Murdoch tente de percer à jour laquelle de ses personnalités est ou non responsable de la mort de son père sont autant de moments d’anthologie de la série.

Celle-ci, avec cette merveille d’épisode, prouve une fois de plus que les enquêtes de Murdoch, loin de l’image traditionnelle d’une série policière classique, est tout à fait capable de s’aventurer sur des sentiers originaux et sombres, bien différents des scénarios qu’elle propose d’ordinaire. Pétri d’émotion, puissant, prenant, surprenant, Suspects multiples (inepte titre français au regard de l’original) est, sans conteste, l’un des chefs d’œuvres de la série.

Anecdotes :

  • L’épisode connaître une sorte de suite tardive dans l’épisode les incurables (Saison 8, épisode 13).

  • Troisième épisode avec le Docteur Roberts.

Retour à l'index


6. ASCENSEUR POUR UN TABLEAU
(THIS ONE GOES TO ELEVEN)

Scénario : Carol Hay

Réalisation : Cal Coons

Première diffusion : 25/04/2010 (CAN) ; 30/11/2011 (FRA)

Résumé : Lorsqu’un tableau de grande valeur est volé en sa présence, dans l’ascenseur ultra moderne et sécurisé de l’immeuble d’un grand industriel, Murdoch flaire une affaire louche…

Critique :

Un épisode intéressant, à défaut d’être passionnant, présentant une variation sur le thème du crime impossible. Celui-ci, pour original qu’il soit – un audacieux vol de tableau dans un ascenseur au nez et à la barbe de la police – n’est guère plausible : réaliser un tel crime dans un laps de temps aussi bref relève de la gageure. Mais peu importe, c’est la loi du genre, et Carol Hay n’est pas John Dickson Carr, le maître du genre.

Ascenseur pour un tableau est surtout intéressant pour sa présentation de James Pendrick, figure récurrente de la série, un antagoniste à la hauteur de Murdoch : bel homme, arrogant, supérieurement intelligent, en avance sur son époque, l’industriel fascine et horripile l’inspecteur avec une aisance surprenante, tout comme son ensorcelante épouse l’envoûte et le charme. Leurs personnalités façonnent cet épisode, qui alterne maladroitement de fines études psychologiques avec des séquences drolatiques parfois malvenues. On s’amuse de la gêne de Murdoch devant la nudité de Madame Pendrick, des dissertations artistiques de Crabtree devant un « triangle » de peinture, mais tout cela n’est pas toujours de très bon goût.

De plus, si abondance de biens ne nuit pas, surabondance de rebondissement peut finir par alourdir une intrigue convenue. Vol, fausse piste, faux vol, meurtre, double meurtre des meurtriers du premier crime, etc. L’histoire progresse au rythme de ces coups de théâtre qui surviennent au petit bonheur de la chance et l’enquête procède davantage du hasard que des talents d’enquêteur de Murdoch.

Au total, un épisode indispensable pour le fil rouge – ténu et naissant – de la saison, mais sans plus.

Anecdotes

  • Première apparition de James Pendrick et de son épouse Sally.

  • Le titre original de l’épisode This one goes to eleven est une reference au film Spinal Tap

Retour à l'index


7. CIRQUE SANGLANT
(BLOOD AND CIRCUSES)

Scénario : Paul Aitken & Alexandra Zarowny

Réalisation : David Sutherland

Première diffusion : 02/05/2010 (CAN) ; 30/11/2011 (FRA)

Résumé : Le cirque Barnett vient d’être victime d’un accident. La jeune dompteuse, Kitty Walker, est retrouvée à demi dévorée par son tigre. Cependant, il semblerait qu’il s’agisse d’un meurtre et non d’un accident.

Critique :

Un épisode assez faible, Cirque sanglant ne possède pas un très bon scénario. Peu passionnant, l’enquête piétine lentement, pour s’avancer finalement vers une solution très classique de crime passionnel. Tourné quasiment exclusivement en studio – probablement pour des questions de budget – le film aurait sans doute gagné à s’aérer en extérieur ou, a minima, au cirque. Or, rares sont les scènes s’y déroulant, pratiquement toute l’affaire se résolvant au poste de police.

Murdoch semble très mal à l’aise face aux « phénomènes » du cirque mais ceux-ci ne sont pas très convaincants et la référence du cultissime Freaks ne va pas au-delà de la simple référence. Tout tourne là aussi d’une histoire d’amour ayant mal tourné et d’une vengeance mais tout cela n’est pas palpitant, faute peut-être à des comédiens pas très convaincants et une réalisation molle et sans grande imagination.

Restent quelques scènes amusantes, notamment celles entre Brackenreid et le petit signe Athéna, ou les supputations amoureuses de Crabtree et Higgins à propos des sœurs siamoises.

Un épisode hautement oubliable. 

Retour à l'index


8. FUTUR IMPARFAIT
(FUTURE IMPERFECT)

Scénario : Cal Coons

Réalisation : Cal Coons

Première diffusion : 09/05/2010 (CAN) ; 06/11/2011 (FRA)

Résumé : Alors que Murdoch et le docteur Hogden assistent à une conférence sur l’eugénisme présidée par James Pendrick et l’auteur H. G. Wells, un chien débarque en portant dans la gueule un bras humain tranché…

Critique :

James et Sally Pendrick : le retour ! Ils n’ont pas été bien longs à revenir mettre les nerfs et le cœur de l’inspecteur Murdoch à rude épreuve. Cette fois-ci, Pendrick se passionne pour l’eugénisme, mouvance philosophique et scientifique très en vogue à la fin du XIXe siècle. Le rejet en bloc de cette théorie va de pair avec la méfiance et la haine viscérale que Murdoch voue à Pendrick, ici, exacerbée comme jamais. Leurs affrontements hauts en couleur occupent une bonne du métrage et l’intrigue policière se voit reléguer quelque peu au second plan.

L’affaire des vols de chiens que Crabtree s’obstine à mener donne une impulsion intéressante et mène Murdoch dans la bonne direction. Mais beaucoup de parasitent orbitent autour de l’inspecteur et l’empêche de progresser rapidement : le retour de Ruby Ogden, l’attachement naissant de cette dernière envers Crabtree l’apparition amusante de H. G. Wells, la toujours envoûtante Sally Pendrick, tout cela permet de combler un épisode un peu vide.

On tourne un peu en rond, mais cela reste du Murdoch classique, assez bien écrit et filmé.

Anecdotes

  • Première apparition de Herbert George Wells.

  • Deuxième apparition de Ruby Hogden

  • Deuxième apparition de Sally et James Pendrick

  • Une des tantes de Crabtree portait du parfum du lilas. 

Retour à l'index


9. LE PASSÉ DÉTERRÉ
(LOVE AND HUMAN REMAINS)

Scénario : Lori Spring

Réalisation : David Sutherland

Première diffusion : 16/05/2010 (CAN) ; 13/11/2011 (FRA)

Résumé : Un chantier en ville met à jour deux cadavres momifiés et parfaitement conservés par la tourbe. Ce couple paraît avoir été assassiné il y a plus de cinquante ans. Murdoch décide alors de déterrer le passé…

Critique :

Nouvelle merveille d’intelligence, le passé déterré possède une atmosphère mystérieuse et bénéficie d’un scénario extrêmement solide. L’enquête policière est, pour une fois, réellement passionnante et rondement menée, à la façon d’une affaire de Sherlock Holmes. Murdoch remonte habilement les fils du passé afin d’éclairer un double assassinat vieux de plus de cinquante ans.

Emprunt de tristesse et de mélancolie, l’épisode s’intéresse à de petites gens apparemment parfaitement innocents et il faudra toute la sagacité et la compréhension de Murdoch pour percer à jour le mystère. D’un banal fait divers devenu tragédie humaine, l’inspecteur extrait une sombre vérité et se révèle extrêmement humain aux vues des circonstances. La morale de cette histoire pourrait être que l’amour est plus fort que la haine, que tout passé n’est pas bon à déterrer et que justice n’est pas toujours aisée à rendre.

L’intrigue secondaire tourne autour de la cousine de Crabtree, en visite à Toronto, et n’est pas passionnante, mais elle se révèle tellement discrète qu’elle ne nuit en rien à l’épisode. On s’amuse de plus volontiers des velléités de Brackenreid de faire la une des plus grands journaux internationaux.

Indispensable.

Retour à l'index


10. MANOIR HANTÉ
(CURSE OF BEATON MANOR)

Scénario : Paul Aitken

Réalisation : John L’Ecuyer

Première diffusion : 23/05/2010 (CAN) ; 20/11/2011 (FRA)

Résumé :

Le manoir Beaton serait maudit : depuis le suicide de Timothy Beaton, ses frères semblent être la proie d’un fantôme bien décidé à les exterminer, un par un.

Critique :

Non, nous ne sommes pas dans une « histoire de fantômes chinois », mais dans une histoire de fantômes haïtiens, plus originale. La thématique de la maison hantée est habilement exploitée, mais sans grande surprise. L’atmosphère est plus amusante qu’inquiétante et on se croirait presque dans un épisode de Scooby-doo avec son lot d’apparitions fantomatiques, de portes qui claquent, de plancher qui grince et de suspects tous plus louches les uns que les autres.

Faute à un manque d’audace scénaristique, la vérité se devine aisément grâce à de nombreux indices et ce, dès les premières minutes. La réalisation pallie aux défauts les plus évidents mais ne peut pas non plus faire des miracles face aux clichés, nombreux, sur les histoires de fantômes. Plus intéressant se trouve être le traitement du racisme, mais cela reste très discret et presque anecdotique.

On ne passe pas un mauvais moment mais rien d’inoubliable non plus.

Anecdotes :

  • La tante de Crabtree a vu le fantôme de feu son mari. 

Retour à l'index


11. LE BOURREAU
(HANGMAN)

Scénario : Philip Bedard & Larry Lalonde

Réalisation : Don Mc Cutcheon

Première diffusion : 30/05/2010 (CAN) ; 27/11/2011 (FRA)

Résumé : Cecil Fox, un criminel notoire, est pendu pour un crime dont il se dit innocent. Mais lors de son autopsie par le docteur Hogden, l’homme se relève d’entre les morts et s’enfuit…

Critique :

Un bon épisode traitant de l’erreur judiciaire et du questionnement – timide – à propos de la peine de mort. L’aspect historique est parfaitement respecté en plus d’une affaire policière intelligente, rythmée et relativement crédible. Bien sûr, il serait possible d’objecter que l’astuce utilisée par le condamné pour survivre est tirée par les cheveux  mais c’est suffisamment bien fait pour attirer notre indulgence. L’enquête fonctionne, Murdoch remontant les fils du mystère patiemment, l’affaire se révélant parfaitement limpide.

Julia se montre, à l’occasion de ce film, une maîtresse femme, seule à même de dénouer l’un des écheveaux de l’affaire, avec poigne et fermeté. Cette première prise de position est annonciatrice de la fin de la saison, même si elle survient un peu tard pour être totalement plausible.

Soulignons une musique particulièrement plaisante, aussi bien dans les scènes nostalgiques, d’humour ou d’enquête.

Anecdotes

  • La tante de Crabtree Bégonia est, littéralement, morte de rire.

  • Crabtree mania : l’agent nous apprend que c’est une vache qui a inventé les beignets… à moins qu’il ne confonde avec une chèvre !

Retour à l'index


12. LA VÉRITÉ NUE
(IN THE ALTOGETHER)

Scénario : Jean Creig

Réalisation : Steve Wright

Première diffusion : 06/06/2010 (CAN) ; 04/12/2012 (FRA)

Résumé : Une jeune femme est retrouvée étranglée dans un parc. En fouillant son appartement, la police découvre des photographies dénudées de cette femme, en compagnie de plusieurs hommes influents de Toronto…

Critique :

Sous des abords légers, la vérité nue se révèle ingénieux, complexe et assez passionnant. Formant un diptyque avec l’épisode final, le scénario prend un malin plaisir à nous égarer sur des fausses pistes et on se prend au jeu des faux semblants distillés par les suspects. La toujours enivrante Sally Pendrick jette le trouble entre Murdoch et Julia tandis que celle-ci s’apprête à changer de carrière, annonçant le bouleversement de fin de saison.

Les confrontations entre Murdoch et Pendrick trouvent ici leur paroxysme et on ne se lasse pas de regarder le petit air satisfait de Murdoch lorsqu’il parvient enfin à le coincer. Cette faiblesse bien naturelle de l’inspecteur étoffe le jeu de Yannick Bisson, parfois un peu trop monolithique. Thomas Craig n’est pas en reste, avec quelques scènes d’interrogatoire jouissives comme il est le seul à savoir les jouer.

Comme souvent dans Murdoch, c’est un petit détail entr’aperçu au début de l’épisode qui s’avère révélateur. Il est ici astucieusement dissimulé, nous amenant à croire à une vérité cependant pour le moins douteuse dont… la lumière ne sera faite que dans l’épisode suivant.

Anecdotes :

  • Troisième épisode avec Sally et James Pendrick

Retour à l'index


13. L'EFFET TESLA
(THE TESLA EFFECT)


Scénario : Cal Coons

Réalisation : Steve Wright

Première diffusion : 13/06/2010 (CAN) ; 11/12/2011 (FRA)

Résumé : Alors que Julia s’apprête à quitter ses fonctions de médecin légiste pour devenir responsable d’un hôpital pour enfants à Buffalo, un homme est retrouvé électrocuté dans une chambre d’hôtel, littéralement « cuit » de l’intérieur. Murdoch reçoit à cette occasion l’aide de Nicolas Tesla.

Critique :

Un superbe final de saison, extrêmement bien écrit et réalisé. L’épisode démarre très fort avec une scène d’assassinat glaçante à souhait. Puis, l’enquête s’oriente vers l’affaire scientifique avec le retour appréciable de Nicolas Tesla, puis vers une possible implication de James Pendrick. L’obstination de Murdoch à vouloir croire ce dernier coupable, tout en étant tourmenté par le prochain départ du docteur Hogden amène sa charge d’émotion, celle-ci culminant dans l’ultime scène de l’épisode.

Par ailleurs, le retour du toujours excellent Terence Meyers prouve l’importance de l’espionnage dans cette affaire, genre qui a toujours réussi à la série. Le scénario est efficace, intelligent, avec de belles pointes d’humour et de passion. Les théories scientifiques développées – ici une arme mortelle utilisant les particules à micro-ondes – sont extrêmement crédibles, même pour l’époque, et il est plaisant de revenir aux sources de la série, c’est-à-dire l’exploitation des avancées technologiques du XIXe siècle au profit du crime ou de la criminalistique, teinté de steampunk.

L’interprétation est hors pair dans ce film : Peter Stebbings est réellement excellent dans le rôle de Pendrick, tout en complexité. Kate Greenhouse montre enfin tout son talent dans le rôle de son épouse, dont nous découvrons enfin le vrai visage : il faut voir la tête de Murdoch lorsqu’il comprend qu’elle l’a manipulé depuis le début ! Quant à Peter Keleghan, il rend à chaque fois le personnage de Meyers plus jouissif qu’à son apparition précédente.

Gros bouleversement : Julia Hogden quitte Toronto pour la ville de Buffalo ! L’actrice reste dans la série, comme nous le verrons dans la saison suivante, mais son personnage ne sera plus jamais le même. Il était nécessaire aux scénaristes de trouver une astuce pour éloigner Julia et William, puisqu’ils ne souhaitaient pas, à cette époque, les rapprocher et les marier. Le seul moyen qu’ils ont trouvé fut donc de faire quitter la ville au médecin. Mais dès lors, Julia ne sera plus la jeune femme brillante et espiègle que nous avions connu jusque-là. La production, ne sachant clairement plus quoi faire du personnage pendant un long moment, lui fera perdre énormément de son essence, par diverses expérimentations douteuses.  

Anecdotes :

  • Quatrième apparition de James Pendrick et dernière de Sally Pendrick

  • Deuxième épisode avec Nicolas Tesla

  • Troisième apparition de Terence Meyers

  • Crabtree mania : Crabtree invente le micro-onde « moderne », tel que nous le connaissons, qu’il trouverait utile pour cuire des patates et des ignames. 

Retour à l'index