Saison 2 1. La loi du Far West (Mild, Mild West) 2. L'éventreur de Toronto (Snakes and ladders) 3. Dans la Gueule du Dinosaure (Dinosaur fever) 4. Le Roi de l'évasion (Houdini Whodunit) 7. Le crime est une science (Big murderer on campus) 8. L'arme absolue (I, Murdoch) 9. Crabtree mène l'enquête (Convalescence) 11. Meurtre à la synagogue (Let us ask the maiden)
1. LA LOI DU FAR WEST Scénario : Derek Schreyer Réalisation : Paul Fox Première diffusion : 10 février 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Le spectacle de Buffalo Bill est en ville. Alors que Murdoch, le docteur Hogden, Brackenreid et Crabtree se détendent en assistant au show, un numéro tourne mal. Un cowboy est tué d’une balle tirée par son partenaire. Ce dernier prétend pourtant qu’il s’agit d’un accident. Critique : Murdoch au far west ! La deuxième saison s’ouvre sur un épisode décevant, mou et à l’interprétation peu convaincante. Implanter le far west dans une ambiance typiquement canadienne est amusante mais cela ne va guère plus loin. A l’instar du Buffalo Bill Show, tout ici est de pacotille, les cowboys ne sont absolument pas convaincants dans leurs personnages, caricatures d’eux-mêmes. Aucun cliché sur l’Ouest ne nous est épargné, de l’homme aux dents en or au chasseur de prime ténébreux, jusqu’à cette improbable et ridicule séquence où Murdoch attrape un suspect au lasso depuis un cheval emprunté pour l’occasion. L’enquête en elle-même progresse logiquement, suivant un petit train-train établi et sans grande surprise jusqu’à une vérité somme toute prévisible, bien qu’intéressante. Mais l’intrigue est de plus desservie par certains comédiens peu convaincants (et mal doublés dans la VF), Buffalo Bill en tête. Tout n’est pourtant pas à jeter dans cet épisode. Les reconstitutions du passé tournées à la façon des vieux westerns muets constituent une excellente idée, parfaitement mis en scène. La relation ambiguë entretenue par Brackenreid avec la cowgirl Annie Oakley est également très amusante. Superbe scène : Murdoch se fait passer un savon par Madame Brackenreid après que celle-ci a trouvé les bouteilles de whisky dans son bureau. Furibond, il vient claquer la porte de l’inspecteur-chef, ce dernier souffrant d’une terrible gueule de bois après avoir passé la nuit à boire en compagnie d’Annie Oakley. Au total, un début un peu décevant pour la saison. Heureusement, le niveau va se relever rapidement. Anecdotes :
2. L'ÉVENTREUR DE TORONTO Scénario : Cal Coons Réalisation : Farhd Mann Première diffusion : 10 février 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Des femmes sont sauvagement assassinées dans les rues de Toronto. L’inspecteur Scanlon, de Scotland Yard, est en ville, persuadé d’être sur la piste de Jack l’Eventreur. Il sollicite la collaboration de Murdoch et de son équipe. Critique : Un classique, tout simplement l’un des meilleurs épisodes de la série et, incontestablement, le meilleur de la saison. Noir, violent, pratiquement aucun humour, une intrigue secondaire réduite au minimum, une affaire resserrée, particulièrement bien écrite et mise en scène, L’éventreur de Toronto fonctionne à la perfection. L’affaire se déroule par strates, marquée par la forte personnalité de l’inspecteur Edward Scanlon. Joué à la perfection par l’Ecossais Alastair Mackenzie (Lewis, Barnaby, Dracula), l’homme est ambigu, mystérieux, colérique, mais également doué d’empathie et de diplomatie. Les scènes entre lui et Higgins sont savoureuses et fines. Apport très heureux tout autant que bref à l’univers de Murdoch, Scanlon est sans conteste l’atout majeur de l’épisode, de ces plus-values remarquables faisant d’un épisode aux atours classiques une petite perle. Tout le ballet orchestré autour du jeu « Serpent et échelles », donnant son nom à l’épisode, est particulièrement révélateur : objet d’apparence banal, qui sert de liant entre les personnages, il évoque les jeux entre le meurtrier et les policiers et se révèlera déterminant pour arrêter le coupable. Subtile mise en abyme amenant à la puissante confrontation finale. Si le dénouement peut se deviner, il n’en est pas moins fort bien amené et réalisé. A ce sujet, les plans sont léchés, très travaillés, en longs travellings et plan séquences intelligents. Même les scènes où Murdoch et Julia apprennent à danser sont importantes. Non seulement elles servent l’évolution de leur relation, annoncent l’épisode suivant et offrent à Hélène Joy une belle performance dans la dernière scène où, traumatisée, blessée, elle se laisse un peu aller dans les bras de Murdoch. Bref, du tout bon ! Anecdotes :
3. DANS LA GUEULE DU DINOSAURE Scénario : Jean Greig Réalisation : Paul Fox Première diffusion : 17 février 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Au bal des dinosaures où doit être présenté une nouvelle sorte de fossile découvert dans l’Alberta, un éminent paléontologue est retrouvé mort dans la gueule d’un squelette de dinosaure. Critique : Quelle déception ! Après un épisode passionnant, voici une bien piètre histoire qui se traîne terriblement en longueur. Après une introduction percutante et originale – la découverte du corps est aussi brutale que drôle – nous tombons dans des platitudes insondables. Il est en effet difficile de se passionner pour cette histoire grotesque de dinosaures et de paléontologues à l’ego surdimensionné. S’inspirant du canular de l’homme de Piltdown – fausse découverte d’un fossile fabriqué de toute pièce en 1912 – nous suivons une enquête lente et sinueuse pour pas grand-chose. Inutilement compliqué, avec des reconstitutions en deçà des habituelles productions à laquelle nous a habitué la série, l’épisode respire l’ennui. L’aventure grotesque est ralentie par une absurde histoire d’autopsie retardée qui alourdit l’enquête, une enquête qui progresserait bien trop vite autrement. La solution du crime, mainte fois repoussée, est finalement fort banale et nous l’oublions bien vite. Seule l’ultime scène du film est intéressante. Murdoch fantasme son futur, futur où il s’est reconverti dans la paléontologie et fait des fouilles dans l’Alberta. Il a un fils et est marié à une mystérieuse jeune femme dont nous ne verrons pas le visage. Scène amusante, elle est cependant totalement détachée du reste de la série et n’aura aucune conséquence dans les saisons suivantes. 4. LE ROI DE L'ÉVASION Scénario : Alexandra Zarowny Réalisation : Farhad Mann Première diffusion : 24 février 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Alors que les forces de police assistent au spectacle du jeune prodige Harry Houdini, un braquage sanglant est commis dans une banque jouxtant le théâtre. Aussitôt les soupçons se portent sur le magicien tandis que le docteur Hogden découvre que l’assistante d’Houdini n’est autre que Ruby, sa jeune sœur. Critique : La magie s’invite pour la première fois dans la série dans un agréable épisode mais sans grande surprise. Un peu mou, un peu fade, peu rythmé, et à l’intrigue guère palpitante. Cela se regarde, certes, mais on se demande par moments s’il n’y a pas mieux à faire car le mystère est loin de retenir notre attention. Une belle conclusion, pleine d’illusion et, une fois encore, à base de maquette, ne suffit cependant pas à susciter l’intérêt. Heureusement que de savoureux échanges sont là pour relever le niveau et qu’Harry Houdini s’avère très drôle, surtout lorsqu’il décide de faire tourner Brackenreid en bourrique. Leurs échanges plein de fougue, de hargne et de vannes est un régal ; jusqu’au gag final bien trouvé. Autre atout : Ruby Hogden. Stricte opposée de sa sœur, son côté « rentre dedans » bouleverse un peu les codes de la série. On sent Murdoch un peu sous le charme de la jeune femme, qui n’a aucun scrupule à se servir de son sex-appeal pour obtenir ce qu’elle veut. La scène du restaurant est très bien trouvée. Loin de succomber, on sent Murdoch imaginer Julia en dévergondée. A l’évocation du passé de la jeune femme où, encore adolescente, elle s’était faite arrêter avec des camarades pour s’être baignées nues dans une rivière, Murdoch se fait bien rêveur. Amusant, léger, un peu trop peut-être, cet épisode ne laisse pas un grand souvenir, plutôt une petite impression pas désagréable. Anecdotes :
5. LA FÉE VERTE Scénario : Bobby Theodore Réalisation : Don McBrearty Première diffusion : 03/03/2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Une bombe incendiaire est jetée dans le salon d’une maison close faisant fuir ses occupants. L’incendie est rapidement maîtrisé mais le cadavre sauvagement assassiné d’une jeune prostituée est découvert à l’étage. L’affaire implique une connaissance de Murdoch, un magistrat de la ville et un artiste peintre. Critique : Historique ! Cet épisode marque le premier réel pas en avant entre Murdoch et Julia qui succombent enfin l’un à l’autre. Et c’est bien ce qui constitue l’atout majeur de l’épisode. En effet, l’enquête policière qui nous est narrée est intéressante, mais guère plus. Pas de grande surprise ni de mécanique diabolique pour nous tenir en haleine. Juste une histoire correcte de crime passionnel mais dont la solution, une fois de plus, est assez prévisible. Quelques digressions (le peintre, le magistrat et son fils, la tenancière de la maison close et ses relations avec l’inspecteur…), fort prévisibles, tentent de nous éloigner de la vérité. Si Murdoch, au lieu de se préoccuper de ses affaires personnelles, avait ne serait-ce que poussé un peu plus loin ses investigations, il serait parvenu à la découvrir bien plus rapidement et aurait peut-être même pu empêcher une autre mort. Mais c’est que l’inspecteur a bien d’autres préoccupations en tête. Il a une expérience à mener. Et quelle expérience ! Pour découvrir si, oui ou non, on compte parmi les vertus de l’absinthe d’être un puissant soporifique, il décide d’en boire jusqu’à plus soif et invite à cette fin Julia. Ces derniers, ainsi, se livrent à une libation des plus jouissives lors d’un mémorable piquenique. Les effets de l’absinthe les libèrent et ils se jettent enfin dans les bras l’un de l’autre. C’est parfaitement écrit, joué et mis en scène. Il fallait une bonne dose de d’euphorie pour désinhiber ces deux-là ! Alors on se réjouit que la production n’ait pas attendu plus longtemps pour les voir se mettre ensemble même s’ils le cachent à leurs collègues. A cet instant, on ne se doute pas encore que les réjouissances seront de si courte durée. Anecdotes :
6. HISTOIRES DE FEMMES Scénario : Laura Phillips Réalisation : Don McBrearty Première diffusion : 10 mars 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Lilly Dunn sort de chez un médecin, titubante et se met à saigner abondamment des yeux. Quelques heures plus tard, elle est retrouvée, entièrement dévêtue, dans la rivière. Elle est littéralement vidée de son sang. L’enquête s’oriente rapidement vers un avortement clandestin. Critique : Un épisode bien sombre et terriblement réaliste. Produire un épisode évoquant les avortements clandestins du début du XXe siècle était un sujet osé pour le Canada, toujours très conservateur. Le sujet est traité crûment, sans concession et avec réalisme. L’enquête policière révèle peu à peu le monde sombre des faiseuses d’anges et des médecins « complaisants ». N’oublions pas qu’avorter et aider une femme à avorter, de quelque manière que ce soit, était passible de la peine de mort à l’époque. La triste aventure de ces jeunes femmes livrées à elles-mêmes est superbement transposée, dans un épisode très dur. Murdoch se montre tout d’abord inflexible face à la loi, et ses convictions religieuses s’en mêlent sans prendre pour autant le pas sur son devoir ou sa raison. A la fois comprend-t-il ces femmes et à la fois ne peut-il pas leur pardonner leur geste. C’est à un véritable combat intérieur que se livre finalement Murdoch et Yannick Bisson s’y montre remarquable. Là où il pêche davantage c’est dans ses rapports avec Julia. Ces scènes sont surjouées et peu convaincantes : la jalousie soudaine de Murdoch s’exprimant de la plus ridicule des manières. A l’inverse, Helène Joy apporte une profondeur extrêmement touchante à son personnage et l’enrichit de manière complexe. Mais quelle idée, en revanche, que d’avoir brisé ce couple si durement acquis si tôt dans la saison ! S’il est aisé d’en comprendre les raisons : dramatiquement, les producteurs avaient une peur panique de « caser » les personnages et que toute tension sexuelle disparaisse entre eux. Il était évident que leur relation n’allait pas durer. Mais pourquoi ne pas leur avoir accordé au moins un épisode de répit ? Sitôt ensemble, sitôt séparé. Ni eux ni le spectateur n’a eu le temps d’apprécier l’événement. Cela dommage véritablement l’épisode qui ne peut donc emporter la note maximale. Une grande scène, cependant, pour conclure : Murdoch menace l’homme ayant mis enceinte Lilly. Ce dernier hausse la voix et veut s’en prendre à Murdoch. Mais celui-ci s’emporte soudain et nous rappelle à quel point c’est un faux calme, doué d’une grande force physique et que, les rares moments où il s’énerve, il vaut mieux ne pas être sur le chemin de cet ex bucheron. Il répète même ses gestes brutaux dans l’épisode, face au médecin véreux. Du grand Murdoch. Anecdotes :
7. LE CRIME EST UNE SCIENCE Scénario : Carol Hay Réalisation : Laurie Lynd Première diffusion : 17/03/2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Le professeur Samuel Bennet, directeur du département de physique de l’université de Toronto, est assassiné d’une balle de fusil alors qu’il faisait des observations au télescope. La balle aurait été tiré depuis la cour où plusieurs témoins jurent n’avoir vu aucun tireur. L’enquête se complique par la récente séparation de Murdoch et Julia. Critique : Un excellent cru ! Episode intelligent, brillamment écrit et parfaitement mis en scène, le scénario est passionnant. Pour le coup, l’enquête policière retient toute notre attention. Machiavélique, le crime est obscur, de même que ses motifs. Mais la mécanique policière qui se met en place ressert parfaitement l’étau autour des suspects, jusqu’à les enserrer dans une nasse inextricable. Et tout le monde s’y met : Crabtree est mis à forte contribution, frôlant la mort, et il faudra toute l’astuce de Brackenreid pour venir à bout des coriaces coupables. L’utilisation de l’arme du crime est ingénieuse, digne de Mission : Impossible et la mise en place du meurtre est somptueuse. La manipulation finale à laquelle se livre Murdoch pour arrêter les meurtriers est très drôle, réalisée à la perfection et ne déparait pas dans un épisode aussi intelligent. L’excellente interprétation des trois suspects renforce la bonne impression de la vision de cet épisode. Les personnages sont retors, malins et le jeu auxquels ils se livrent avec les forces de police est très réjouissant. La situation nous rappelle Criminologie appliquée de Columbo, par sa mécanique, sa logique, ses protagonistes, et son machiavélisme. Deux intrigues secondaires complètent élégamment, pour une fois, l’épisode. La première consiste en la découverte de Crabtree de l’existence de sa mère biologique. Après avoir passé une petite annonce pour la retrouver, il se trouve bien embarrassé lorsque deux mères se présentent à lui et se disputent leur maternité. C’est la diplomate docteur Hogden qui parviendra à trancher la question, tel Salomon. La seconde intrigue est bien évidemment centrée autour des déboires entre Murdoch et Julia, qui s’évitent depuis leur séparation à l’épisode précédent. S’il me semble toujours aussi stupide d’avoir fait cela sitôt dans la saison, le sujet est néanmoins très bien traité : leurs maladresses respectives sont parfaitement jouées, discrètes et ne prennent pas le pas sur l’intrigue secondaire. Anecdotes :
8. L'ARME ABSOLUE Scénario : Lori Spring Réalisation : Laurie Lynd Première diffusion : 24 mars 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Le petit Alvin, huit ans, vient signaler au poste de police qu’un géant en armure sème la terreur sur les bords du fleuve. Intrigué, Murdoch part enquêter mais ne découvre que quelques traces de roue. Ramenant l’enfant chez lui, il fait la connaissance de la mère d’Alvin, Enid Jones. Pendant ce temps, un brillant ingénieur est assassiné dans les rues de Toronto après qu’un aveugle lui ait donné un coup de canne dans le pied. Critique : Toronto : nid d’espions ! L’introduction est sympathique et originale : cette intrusion dans la science-fiction comme on n’en avait pas vu depuis la fin de la saison 1 est la bienvenue. L’être étrange que traque Murdoch tient autant du robot que du bonhomme de fer du Magicien d’Oz. Une solution plus prosaïque viendra révéler une vérité très « scientiste », intelligente et offre un final époustouflant. Les enquêtes de Murdoch flirtent aisément et avec bonheur sur la mouvance steampunk, empruntant ici à Jules Verne sa thématique (ainsi que d’amusantes références au film de Billy Wylder La vie privée de Sherlock Holmes, avec la mort du nain). Mélangeant polar, fantastique, espionnage et aventure, cet épisode est une belle parenthèse, légère et bien réalisée. Terence Meyers, plus retors que jamais, apporte une belle plus-value à cette histoire. Murdoch se révélant finalement plus futé que lui, on se délecte à sa déconfiture. Par ailleurs, l’aventure qui débute entre Murdoch et Enid Jones est un moyen de créer une diversion dans les amours entre Murdoch et Julia. Cette histoire, pour touchante et romantique qu’elle soit, n’est pas très logique et Murdoch succombe aisément à une nouvelle jeune femme, lui qui était si coincé jusque-là. Cela nous fournit cependant l’une des plus jouissives séquences oniriques de la série, avec Julia en tortionnaire masochiste, mais cela demeure une astuce scénaristique un peu facile, empêchant l’épisode d’obtenir la note maximale. Un épisode très amusant donc, enlevé et qui tranche avec le reste de la saison, plutôt sombre. Anecdotes :
9. CRABTREE MÈNE L'ENQUÊTE Scénario : Paul Aitken Réalisation : Eleanor Lindo Première diffusion : 31 mars 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Traquant un suspect sur les toits de Toronto, Murdoch fait une grave chute et se retrouve contraint de prendre du repos dans la chambre de sa pension. Tandis que Crabtree reprend l’enquête de l’inspecteur à son compte, Murdoch remarque de bien curieux phénomènes au sein de la pension. Critique : Un petit bonheur : Murdoch alité, coincé au lit, agonisant, tandis que de son côté Crabtree monte temporairement en grade et se voit chargé d’une enquête à résoudre. Que demander de plus ! Inversion des rôles, enquêtes brillantes et intelligentes, en n’oubliant pas les jeux très amusants d’un triangle amoureux des plus réjouissants. Le personnage d’Enid Jones n’est plus là que pour jouer les utilités : elle a du chien, du panache et ses apparitions gênées avec Julia sont savoureuses. Crabtree se retrouve à la tête de sa première affaire et il aura bien du mal à démêler les écheveaux de ce crime : aidé d’Higgins, c’est grâce à un perroquet que la vérité se fera jour. Une bonne histoire, rondement menée, et il est vraiment agréable de voir George prendre de l’importance. Trop sûr de lui tout d’abord, c’est en appliquant les méthodes de l’inspecteur et l’aide de Brackenreid qu’il va faire progresser son affaire. A nouveau, nous plongeons dans l’onirisme pour explorer la psyché – compliquée – de l’inspecteur Murdoch. Ces séquences, très belles, sont à la fois là pour lui permettre d’avancer dans sa vie privée entre sa (ses) femme(s) et pour l’amener à résoudre une sombre enquête depuis son lit. Beaucoup d’intrigues donc, qui s’entrecroisent, s’entrechoquent, et pourtant, c’est digeste, lisible et aucune histoire ne souffre de comparaison avec une autre. N’oublions pas l’humour, omniprésent : le perroquet qui insulte à qui mieux-mieux Brackenreid, Crabtree qui manque de tourner de l’œil pendant l’autopsie alors que Julia est toute guillerette… Autant de scènes plaisantes qui font de cet épisode une petite perle. Anecdotes :
Scénario : Alexandra Zarowny Réalisation : Eleanor Lindo Première diffusion : 6 mai 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Une jeune télégraphiste est retrouvée morte dans une barque sur la rivière. De prime abord, on pourrait croire à un suicide mais l’enquête s’oriente rapidement sur un meurtre. Murdoch apprend que la jeune femme entretenait une relation « virtuelle » avec un autre télégraphiste, renvoyé il y a peu. Critique : Quelle bonne idée ! Transposer les sites internet de rencontres dans l’univers de Murdoch en utilisant le système du télégraphe tient du génie. L’affaire est sombre, violente et pousse Murdoch dans ses retranchements. Contraint d’utiliser les talents d’Enid Jones pour traquer le meurtrier, il n’hésite pas à se servir d’elle et de sa vie privée pour arriver à ses fins. Une très belle scène, pleine de tensions entre les deux amoureux, n’augure rien de bon pour la suite de leur relation. Mais elle prouve que la série est déjà capable d’oser malmener ses personnages et que Murdoch n’est pas parfait. Un beau suspens, une affaire délicate, une résolution intéressante et plus originale qu’il y paraît de prime abord, d’autant plus que le mobile du crime est très bien trouvé : du tout bon. La seconde intrigue se centre à nouveau sur Brackenreid et ses problèmes d’alcool qui déteignent sur sa vie privée et sur son travail. Encore une fois, le scénario est parfaitement écrit et tout le talent de Thomas Craig explose dans toutes les scènes où il apparaît. Soucieux d’arrêter de boire, il se retrouve en état de manque et contraint de demeurer au poste de police alors que son état se dégrade. Un échange des plus rudes s’ensuit entre lui et Crabtree. Scène puissante, là encore, la série sort des sentiers battus, pour notre plus grand bonheur. Intelligent, original, intrigant et parfaitement mené. Du grand Murdoch ! 11. MEURTRE À LA SYNAGOGUE Scénario : Jason Sherman Réalisation : Harvey Crossland Première diffusion : 13 mai 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Un jeune Juif meurt pendant l’office en se cramponnant à un livre interdit. Murdoch découvre rapidement que la promise du jeune homme, très malade, semble elle aussi à l’article de la mort. Critique : Sacrée déconvenue que ce Meurtre à la synagogue après cette succession de bons épisodes. On retombe dans des platitudes auxquelles la série ne nous a pas habitués. C’est mou, c’est long, c’est pénible et c’est incohérent. Après une introduction somme toute réjouissante qui nous rappellerait presque le Nom de la rose, nous pénétrons dans un univers religieux qui nous égare sur une fausse piste. Dès lors, les mystères se multiplient sans que nous parvenions à nous y retrouver. Histoire d’argent, histoire de femme, histoire de communauté… Trop de possibilités et une réponse des plus confuses. On suppose avoir découvert le meurtrier, car rien n’est clair. Quant au final, c’est un des plus bâclé de la série. Murdoch semble persuadé de tenir son coupable, mais il n’a aucune preuve. Heureusement qu’un autre suspect s’en vient et assassine le premier : quelle belle opportunisme de scénariste incompétent. Un des pires épisodes de la série. Le plus mauvais de la saison 2, incontestablement. 12. LE MYSTÈRE DU LOUP-GAROU Scénario : Paul Aitken Réalisation : Kelly Makin Première diffusion : 20 mai 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Des notables de la ville sont sauvagement assassinés par un loup. Mais la rumeur qu’il s’agisse en réalité d’un loup-garou se répand. Murdoch penche davantage pour une machination visant un groupe d’éminents chasseurs au passé trouble. Critique : Un épisode peu palpitant, utilisant le thème du loup-garou, en le renouvelant par le spectre du chamanisme indien. Pourquoi pas ? Mais ce n’est pas forcément passionnant et l’enquête policière est totalement éclipsée par un récit d’aventure de chasse au trésor. La série a parfois le tort de s’égarer sur ce genre de sentiers et c’est rarement pour le meilleur. L’épisode se résume rapidement à la traque d’un monstre, s’avérant finalement être un homme, détruit psychologiquement. Le mobile est cohérent mais n’efface pas une impression brouillonne de déjà-vu. Les meilleures scènes concernent les échanges entre Crabtree et Jimmy, le guide indien traquant la bête. Une amitié nait entre les deux hommes, pleine de fraternité et de respect. Mais, à nouveau, on n’évoquera plus le personnage dans la suite de la série : encore une belle occasion manquée, typique de cette saison 2. L’épisode en profite pour conclure l’histoire entre Murdoch et Enid Jones, en une sorte de faux happy-end crétin et malvenu. Le petit Alvin, que l’on ne veut pas faire souffrir, ressortira inévitablement blessé de cette histoire et la scène finale, qui se veut émouvante, est surtout particulièrement irritante et met très mal à l’aise. Un épisode très oubliable. Anecdotes :
13. MURDOCH, PÈRE ET FILS Scénario : Laura Phillips Réalisation : Kelly Makin Première diffusion : 27 mai 2009 (CAN) ; ? (FRA) Résumé : Murdoch est contraint de collaborer avec Jasper Linney, un sergent de la police montée, traquant un tueur dont la particularité est de faire passer ses meurtres en accidents. Leur enquête commune, houleuse, les conduit jusqu’au fin fond de la Colombie Britannique où ils ont chacun la grande surprise de retrouver Harry Murdoch : leur père ! Critique : Un bon divertissement. Construit en flashback, l’épisode est bien écrit et vaut surtout pour les relations entre Murdoch, son père et celui qui se trouve être… Son demi-frère ! Cette révélation, fort amusante, arrive cependant un peu tardivement dans un métrage où le spectateur a déjà pressenti la véritable nature du Sergent Linney. Cela amoindrit légèrement la séquence mais n’enlève rien aux excellents échanges entre le sergent et l’inspecteur. C’est à un véritable combat de coqs que se livrent les deux hommes, combat des plus jouissifs, pour démonter les fils d’une enquête bien obscure dont les véritables motivations sont pécuniaires. Alternant les scènes d’enquête avec celles de Murdoch, père et fils (avec deux « S ») aux prises avec des bandits armés, l’épisode affiche un rythme soutenu, sans temps morts et se permet même de résoudre les problèmes entre Murdoch et Harry. Une belle distribution, un bon montage, une réalisation solide qui se permet quelques plans plus originaux qu’à l’accoutumée. La scène de reconstitution est remarquable, avec l’intrusion du sergent dans les méandres intellectuels de Murdoch, avec beaucoup d’humour. Une conclusion très plaisante pour la saison, drôle, enlevé, mais un épisode un peu à part. Anecdotes :
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