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 saison 2 saison 4

Downton Abbey

Saison 3


1. MARIAGE À DOWNTON





Réalisation : Brian Percival
Scénario : Julian Fellowes 

Résumé

Mars 1920. Le mariage de Mary et Matthew approche à grand pas. Mais alors que Robert perd toute se fortune dans un mauvais investissement, Matthew apprend qu’il est l’héritier potentiel de Reggie Swire, le père de Lavinia, ce qui pourrait sauver la famille Crawley. Il refuse toutefois le moindre sous, mettant Mary hors d’elle. Sybil et Tom reviennent à Downton Abbey. Se joint également la mère de Cora, la très riche américaine Martha Levinson. Du côté des domestiques, Mrs. Patmore a du fil à retordre avec Daisy. Quant à Carson, il recrute un nouveau valet, Alfred, neveu d’O’Brien.

Critique

Le premier épisode de la saison 3 est très prometteur. Il se distingue radicalement de l’ambiance très cloisonnée des deux premières saisons en misant sur une certaine décontraction ainsi que sur une galerie impressionnante de personnages. C’est un opus d’à peine plus d’une heure. Les histoires sont très nombreuses. Par conséquent, pas de temps mort.

L’arrivée de Martha Levinson est très théâtrale, comme en témoigne sa toute première réplique : « En temps de paix comme en temps de guerre, Downton résiste et les Crawley y sont toujours ». Il ne faut pas plus de quelques secondes pour se faire une idée de la personnalité de la mère de Cora. Riche, très riche, chic, imposante, cynique, pompeuse, elle est la version américaine de Lady Violet, en pire. Shirley MacLaine semble prendre beaucoup de plaisir à interpréter cette femme somme toute très bouffante et grossière. Cora elle-même semble prendre ses distances. Néanmoins, sa présence marque le début d’une toute nouvelle ère, plus moderne et réformatrice. Julian Fellowes lui réserve des répliques de la mort qui tue. Que ce soit Matthew, Violet, Edith, Carson, Mrs. Hughes, tout le monde en prend pour son grade. «  -Oh ma chère, la guerre a fait de nous des vieilles choses … »

Le retour de Tom Branson semble lui aussi ébranler l’inébranlable. Il est encore très mal vu par Lord Grantham persuadé que son gendre fait beaucoup parler de lui au village. Tom est toujours un peu rude envers le monde aristocratique. Mais alors que ce sentiment le rongeait intégralement dans la saison 2, il commence à s’adoucir. Son inadaptation est à l’origine de très bonnes scènes. La première lorsque Violet lui demande si ne pas se changer pour le diner est une tradition irlandaise. La seconde lorsque Larry Keen verse dans son verre une sorte de drogue le faisant passer pour ivre. Ses moments plus intimes mais très pudiques avec Sybil montre que le couple est très bien assorti. Aucun problème à ce niveau-là.

Maggie Smith en Lady Violet est toujours aussi exquise. Huit ans ont beau avoir passé depuis le début de la première saison, la Dowager garde la forme. Encore mieux, elle rajeunit. Seule sa garde-robe est dépassée. Sa répartie, elle, n’a pas pris une ride : « Comme toutes les femmes de chambre, elle vit pour les mystères ». Quant à Isobel, elle est égale à elle-même. Penelope Wilton a un jeu d’actrice particulièrement remarquable à chacune de ses apparitions. Cela va sans dire, le trio Isobel-Violet-Martha est un très gros atout de ce début de saison. 

Penchons-nous sur ce qu’il se passe en bas. Anna et Bates filent le parfait amour, sauf que Monsieur est resté en prison. Daisy est encore une fois à gifler. Thomas se trouve un nouvel adversaire, Alfred, le nouveau valet de pied. Carson est toujours d’une autorité draconienne. De ce côté-là, rien d’original. Bon bref, rien de très palpitant en bas.

Lady Edith est la personne qui attire le plus d’attention. Déjà, dans la saison 2, son personnage était devenu beaucoup plus doux et sympathique. Nous retrouvons à présent une jeune femme pleine de vie et beaucoup plus agréable à regarder que précédemment. Laura Carmichael, dont le jeu est déjà fort bon, exploite désormais tout son talent pour donner à Edith plus de charisme. Ce réveil est en partie dû à la réapparition d’Anthony Strallan.   

Mary et Matthew n’ont pas fini de vivre des hauts et des bas. Encore et toujours, jusqu’au bout, le couple vacillera. La tournure que prend l’épisode à quelques minutes de la fin est de trop. Et surtout, pas crédible. Première saison : une séparation. Seconde saison : une impossibilité de mise en relation. Troisième saison : annulation du mariage ??? Franchement, mes chers, ce serait le plus mauvais des canulars. 

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2. UN DÎNER À L'AMÉRICAINE


Réalisation : Brian Percival
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Mary et Matthew sont de retour de leur voyage de noce, mais l’Etat des finances de Robert n’a pas bougé. Prêtes à tout pour sauver Downton Abbey, Violet et Mary s’arrangent pour que Martha les aide à leur léguer une part de sa fortune. Elles organisent donc un grand diner mettant en valeur le potentiel de la maison, mais rien ne se déroule comme prévu. Finalement, la soirée est un succès mais Martha refuse de leur léguer quoi que ce soit. De son côté, Matthew refuse toujours de prendre l’argent de Reggie Swire, ce que Robert semble, en apparence, comprendre plus que sa fille.

Carson est débordé et Mrs. Hughes s’inquiète d’un kyste. Accompagnée de Mrs. Patmore, elle va voir le docteur Clarkson qui doit attendre deux mois avant d’avoir les résultats des analyses. Carson est débordé et est à court de valet de pied. Alfred est alors engagé comme valet de Matthew mais Thomas voit cette rapide promotion d’un mauvais œil. Il lui donne de mauvais conseils et O’Brien se venge.

Robert demande à Strallan de ne plus fréquenter sa fille. Mais lorsque cette dernière lui demande de revenir sur sa décision, il abandonne. Quelques jours plus tard, Sir Anthony demande la main d’Edith.   

Critique

La saison 3 continue son excellent démarrage avec une intrigue centrée sur la mission de sauvetage de Downton Abbey et des chemises de monsieur le Comte.

Martha Levinson joue ici un rôle déterminant mais sa présence devient aussi très pesante. A la fois réconfortante et envahissante, il nous tarde de la voir s’en aller à la fin de l’épisode. Notons qu’elle est arrivée pour le mariage de Mary et Matthew et qu’elle est toujours là lorsqu’ils rentrent de leur voyage de noce. Ça fait cher le séjour à Downton. « Aucun invité ne devrait être admis sans connaître la date de leur départ », dixit Violet, perturbée par la gloutonnerie et la soi-disant vulgarité de sa consœur.

D’un côté, Martha apporte une touche de réconfort, surtout envers Edith, et est une des seules à ne pas trop s’inquiéter du drame que peut engendrer une panne de four dans les cuisines. La tête froide et haute, elle s’en va sauver du désastre une soirée promise à la catastrophe en organisant un pique-nique / buffet partout dans la maison. Elle pousse la chansonnette en  entonnant Let me Call you Sweetheart, (I’m in looooove wiiiith Yoooooouuuuuuuuuu), chanson écrite par Leo Friedman et Beth Slater Whitson en 1910, en faisant semblant de faire du gringue à Violet, qui le prend plutôt… enfin vous aurez compris. 

Pendant ce temps, Edith se rapproche du « pauvre vieux » Strallan et envisage de l’épouser. C’était sans compter Robert, bien déterminé à l’en éloigner mais qui, face à une Martha insistante et à une fille déboussolée, finit par céder. « En plus, Edith me dit qu’il a une propriété, qu’il est riche, qu’il a un titre, tout ce qui vous importe généralement ! ». Encore une fois, Laura Carmichael sait nous prendre par les sentiments. Pauvre Edith.

Venons-en au fait : où sont les chemises de Monsieur le Comte ? Qui a fait le coup ? Oui, on sait, c’est O’Brien, mais quelle audace ! Robert est forcé de mettre sa tenue décontractée (nœud papillon noir à la place du nœud papillon blanc) ! Quel désastre ! La soirée est foutue ! J’en reviens, pas, quel cinéma… Et ce n’est pas fini. De son côté, Matthew n’a pas pu récupérer à temps sa veste noire chez le teinturier, ou plutôt c’est Molesley qui devait s’en charger, parce que faut quand même pas exagérer, c’est trop fatiguant d’y aller comme un grand, et est obligé d’en mettre une autre, avec en plus, un nœud papillon noir. Ils sont tous tarés… A commencer par la Dowager, qui prend du coup Robert pour un valet de pied. 

On s’intéresse maintenant à ce qu’il se passe en bas. Mrs. Hughes constate la présence d’un kyste et craint un cancer. Accompagnée de Mrs. Patmore, elle se rend chez le docteur Clarkson, qui lui dit d’attendre deux mois avant le résultat de ses analyses. « OH MYYYYY …! » s’écrit Patmore, hilarante d’un bout à l’autre de l’épisode.

 

L’épisode se termine sur une note assez mélancolique. Tout d’abord, Martha redevient très calme et exprime à Mary puis à Robert, dans une très émouvante scène, tout ce qu’elle pense de cet immense château, construit dans des temps anciens, et leur conseille de s’adapter très vite à un nouveau style de vie. On regrette de ne pas l’avoir vu aussi sincère et sympathique auparavant. « La meilleure façon de vivre dans notre monde, c’est de ne pas l’ignorer. Si vous l’ignorez, vous en ressortirez blessé ».

Mrs. Hughes ferme le bal et, après avoir calmement parlé à Carson, sur les nerfs tout au long de l’épisode, s’en va sereinement avec Mrs. Patmore en déclarant : « Un jour, je mourrai. Lui aussi, vous aussi, ainsi que chaque personne sous ce toit. Il faut remettre les choses à leur place, Mrs. Patmore. Et je pense que je peux le faire, maintenant ».

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3. AU PIED DE L'AUTEL


Réalisation : Andy Goddard
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Edith prépare son mariage avec grand enthousiasme. Alors que Matthew s’obstine à refuser l’héritage que lui lègue le père de Lavinia Swire, il reçoit une lettre écrite de la main du défunt, lui assurant qu’il était néanmoins parfaitement au courant de sa brève infidélité car sa fille lui avait elle-même écrit quelques heures avant de mourir. Cependant, Matthew et le reste de la famille n’en n’ont jamais rien su. Puisque rien ne peut sauver son domaine, Robert décide d’emmener le clan Crawley dans leur future demeure, ironiquement réduite au nom de Downton Place.

Mrs. Hugues attend les résultats de ses analyses et Carson, curieux et inquiet, s’affaire à demander autour de lui ce qui la tracasse. Il met au courant Lady Grantham qui lui assure l’aide de la famille quand le temps sera venu. Bates a des ennuis en prison mais quelqu’un le met en garde contre un piège tendu par son compagnon de cellule et un des gardiens. Quant à elle, Anna rend visite à la plus proche amie de Vera, mais l’entretien s’avère stérile. Thomas et O’Brien se déclarent définitivement la guerre.

Mary, qui ne supporte pas l’idée de devoir quitter Downton Abbey, demande aux domestiques si l’un deux n’auraient pas posté une lettre écrite par Miss. Swire le jour de sa mort deux ans plus tôt. Il s’avère que Daisy s’en était occupé mais n’avait pas trouvé l’utilité d’en faire part à Carson ou à Mrs. Hugues. Matthew peut alors garder l’argent et Robert l’accepte à condition que son gendre gouverne à ses côtés. Alors que le grand jour arrive pour Edith, Anthony Strallan prend conscience de son erreur et la laisse au pied de l’autel.

Critique

Ce nouvel épisode est un moment clé de la saison 3. Agréable à regarder, drôle et cynique à la fois,  il nous sort quelque peu du Downton ordinaire.

 

Alors qu’il a fait faillite et qu’il a perdu les moyens de faire vivre son domaine, Lord Grantham se résout à récupérer une relative petite parcelle de terrain nommée Downton Place. On a un peu du mal à y croire. En fait, c’est tout le principe de Downton Abbey : rien n’est jamais définitif. Julian Fellowes ne va jamais au bout du scénario et retourne en arrière en apportant une solution miracle à tous leurs problèmes. Mais pour une fois que Daisy sert à quelque chose, j’ai envie de dire, on ne va pas se plaindre.

Et Mrs. Hughes. Elle aussi s’en sort bien, finalement. En fait, Fellowes ne s’intéresse que de manière secondaire à l’intrigue réelle. Ce qui le motive, ce sont les conséquences psychologiques que peut provoquer la survenue d’un événement, même s’il n’aboutit pas ou est évité de peu. Il se concentre beaucoup sur le vécu. Ce n’est pas nécessairement original, puisqu’après tout, tout dans la vie est fait pour provoquer des émotions, c’est le propre de l’être humain. Mais dans la série, cela devient systématique. Nous savons d’avance que rien ne durera, et qu’il y a de bonnes raisons pour cela, sauf si pour faute de casting ou d’intempérie, le scénariste est obligé de donner un petit coup de fouet et apporter son lot de drôles de drames…

Dans notre cas, le supposé cancer de Mrs. Hughes permet, entre autres, de mettre en avant le sentimentalisme bien caché de Carson. Et l’histoire n’est pas le cancer en lui-même. C’est ce qu’il provoque chez les autres, et un autre en particulier. Evidemment, quand je parle de réactions psychologiques, je n’ai pas la prétention de comparer Downton Abbey à X-Files ou Dr. House, mais c’est beaucoup mieux traité quand dans tout autre soap opéra.  

Evidemment, on ne peut pas en dire de même pour Lady Edith. Mais à chaque problème ses solutions, même les plus tardives…. Cet épisode est le citron qui fait déborder le thé. Il n’empêche que c’est jouissif pour nous spectateurs. L’apothéose de son malheur, la Honte, avec un grand H. Mais pour nous les non-sentimentaux, c’est tant mieux. Anthony Strallan, franchement. Mais franchement (soupir)… ! Je n’ai jamais vu un type aussi ringard. Louis Mariano est un rigolo à côté. Bon enfin, tout ça pour dire que je suis ravie de son départ. Pauvre Edith, bien sûr, mais il faut de tout pour faire un monde.

Encore une dernière chose, l’histoire d’Ethel devient barbante. Encore et toujours les Bryant. Voyez, ça par exemple, ça dure un peu trop. Je ne dis pas que c’est inintéressant. Mais ce qui est agaçant, c’est de la voir intervenir petit bout par petit bout à chaque épisode plutôt que de résoudre son problème une bonne fois pour toute, et qu’on n’en reparle plus. Ce scénario est contre-productif à outrance. 

Mais ne nous arrêtons pas sur une note négative et délectons-nous des phrases cultes de Madame la Comtesse, Sybil avalant l’air de rien son thé après une pseudo blague vaseuse…

«- Je ne fermerai pas l’œil de la nuit.

- Ce soir ou demain ?

- Sybil, la vulgarité n’a jamais remplacé l’esprit.

- C’est vous qui avez commencé ». 

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4. LE CHEMIN DE LA PERDITION


 

 

Scénario : Julian Fellowes
Réalisation : Andy Goddard

Résumé

Tom arrive précipitamment à Downton Abbey, sans Sybil. Il est recherché par les autorités irlandaises qui le soupçonnent d’avoir participé à la destruction et à l’incendie d’une grande demeure aristocratique. Pourtant il confesse à sa belle-famille qu’il le regrette et ne pensais pas que la scène qui se déroulait sous ses yeux prendrait une telle ampleur. Robert, furieux, accepte de se rendre à Londres pour lui éviter des problèmes. Sybil arrive en Angleterre le lendemain, mais ils se retrouvent coincés dans le pays.

Ethel accepte de confier Charlie à ses grands-parents paternels qui viennent le chercher chez Isobel. Anna ne reçoit plus de lettres de Bates et Bates ne reçoit pas de lettres d’Anna. Mais il a  des ennuis en prison et est en défaveur. Son compagnon de cellule et un des gardiens tentent de lui tendre un piège mais, alerté par un autre prisonnier, s’en rend compte et retourne la situation. 

Matthew, après avoir sauvé Downton de la faillite, met son nez dans les affaires de Robert et s’aperçoit que la propriété et le domaine sont très mal gérés depuis des années. Néanmoins, Lord Grantham tente d’éviter le sujet et Matthew en parle à Violet. De son côté, la lettre d’Edith concernant le droit de vote des femmes au « Sketch » est publié, au grand dam de Robert, qui ne croit pas au talent de sa fille. 

Un nouveau valet de pied arrive à Downton, Jimmy. Il attire tout de suite l’œil des femmes de chambre mais aussi celui de Thomas, décidément très perturbé par le jeune blondinet.  Mais il se montre prétentieux et sûr de lui, ce qui dérange Alfred. En revanche, Mrs. Patmore engage une nouvelle fille de cuisine, Ivy, permettant à Daisy d’enfin devenir assistante cuisinière. Mais amoureuse d’Alfred, elle ne supporte pas qu’Ivy lui fasse de l’ombre.

Critique

Du grand Downton Abbey comme on l’aime. Cet épisode est parfait. D’une part, la résolution du problème « Charlie » qui me gave depuis la fin de la saison 2. D’autre part, les gros soucis de Tom.

C’est là que commence à se former le pentagone amoureux de la cuisine de Mrs. Patmore. Daisy aime Alfred qui aime Ivy qui aime Jimmy qui aime Jimmy qui n’aime pas Thomas qui aime Jimmy qui n’aime pas Alfred qui n’aime pas Daisy qui n’aime par Ivy. Youhooouuuuu ! Et ce n’est que le début. Cette histoire va empoisonner le reste des épisodes jusqu’à la fin de la saison 4. Pour l’instant. Je n’en dis pas plus, mais je n’en pense pas moins. Déjà que j’ai du mal à supporter Daisy, pleurnicheuse et jalouse en temps normal, mais s’il faut en plus qu’elle se prenne la tête avec Alfred, Jimmy et Daisy, ce n’est plus la peine, continuez sans moi…  Par contre, l’arrivée de Jimmy nous offre un joli spectacle : Mrs. Hughes débarquant dans la cuisine figée par la présence du nouveau beau gosse, se demandant ce qui a bien pu leur arriver, comprenant très vite l’objet de leur désir en lançant un regard à la fois amusé et sévère  sur les femmes de chambres.

La traque de Tom et son arrivée inattendue aux portes de Downton est une excellente chose. Le récit de ses aventures, sans aller jusqu’à être palpitant, apporte un petit brin de rébellion. Parfait, c’est tout juste ce qu’il manquait. J’adore ce genre de confrontations qui animent les diners et les afternoon tea ! Surtout quand on apprend que Tom avait participé à un certain complot contre les forces anglaises. Robert use de son don pour la répartie façon Louis de Funès : « -Mais je… - ALLEZ VOUS COUCHER !! ». D’accord capitaine. Si vous le prenez comme ça, je monte me coucher. Trop peur. Lady Violet, elle, s’en donne à cœur joie. Encore des répliques à inscrire dans les annales.

«  - Ils les ont fait sortir de la maison et y ont mis le feu…

- Quelle tragédie !

- Alors oui et non, cette maison était affreuse… Mais bien sûr ce n’est pas une excuse ! »

« - Et pourquoi y étiez-vous ? Parce que la destruction d’une propriété privée vous amuse ?

- Ces endroits sont différents pour moi. Je n’y vois pas aucun charme, aucune grâce. J’y vois quelque chose d’horrible…

- En ce qui concerne Drumgoole Castle, je suis plutôt d’accord…

- Maman vous n’aidez pas ! » 

« - J’ai toujours été contre la violence personnelle, je vous le jure.

- Ah au moins, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles ! »

Ethel se décide enfin à confier son fils à ses grands-parents paternels. Décision difficile, mais sans ça, son histoire ne prendrait pas fin. Donc c’est un soulagement pour tout le monde. C’est en tout cas une scène très émouvante, très bien jouée, bien dosée,  avec qu’il faut de sentiments et pas trop de larmes. 

En conclusion, très bon épisode, bien agrémenté, qui permet à Sybil et Tom de prendre place dans la saison 3 et non d’en être des invités occasionnels. Du moins, on peut encore espérer… Une grande place laissée à l’humour mais aussi aux sentiments, mais mon dieu, qu’est-ce que j’ai l’air cruche et fleur bleue quand je dis ça moi…   

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5. QUAND LE DESTIN FRAPPE


 

Réalisation : Jeremy Webb
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Sybil est sur le point d’accoucher. Robert engage un obstétricien, Sir Philippe Tapsell. Cora lui préfère le docteur Clarkson pour s’occuper de sa fille. Très mal en point, la jeune femme s’inquiète de l’avenir du bébé et réalise qu’il devra être baptisé en Angleterre, et non en Irlande, qu’il faudra donc lutter pour qu’il puisse être catholique, puisque tel est la volonté de Tom.

Pendant ce temps, au village, Mrs. Crawley propose à Ethel d’assister Mrs. Bird en cuisine, mais celle-ci refuse de travailler avec une prostituée. Déçue par sa réaction, Isobel la laisse partir et engage Ethel comme cuisinière. Mrs. Bird avertit Molesley qui en parle à Carson. Ce dernier interdit aux domestiques de fréquenter cette maison.  

Le soir de son accouchement, Sybil est confuse et présente les symptômes de pré-éclampsie et inquiète Clarkson, qui, bien qu’avertissant la famille entière, n’obtient pas le soutien de Robert pour l’emmener d’urgence à l’hôpital. Tapsell refuse l’évidence, réduit Clarkson au silence, et assure qu’une césarienne serait trop dangereuse pour la mère et l’enfant. Tom veut la transférer mais il est trop tard, Sybil accouche à Downton Abbey et donne naissance à une petite fille. Alors que tout semblait aller pour le mieux, en plein milieu de la nuit, elle est prise de malaises et violents maux de têtes, de convulsions et finit par décéder, entourée de ses proches. 

La mort de Sybil est un choc pour les domestiques, particulièrement Anna, Daisy, Mrs. Hughes, Carson et encore davantage Thomas qui l’aimait beaucoup, après qu’ils aient travaillé ensemble pendant la guerre. Cora, qui passe du temps aux côtés du corps de sa fille, tient son mari pour responsable de sa mort. 

Critique

L’épisode est centré sur l’accouchement de Lady Sybil et par conséquent, les intrigues secondaires n’ont que très peu de temps pour exister. C’est un épisode déchirant. Un mort, vous me direz que ce n’est rien comparé à Game of Thrones ou je ne sais quelle autre série multi ravages. Mais quand une série donne le temps de s’attacher aux personnages, la mort de l’un des protagonistes est très difficile. C’est une  fiction. Mais une fiction qui retrace le quotidien d’une famille et qui au départ n’avait pas vocation à tuer ses personnages principaux. La mort y est violente et inattendue. On peut pleurer ou ne pas pleurer devant cet épisode, mais l’émotion qui se dégage des acteurs, en particulier Elizabeth MacGovern, et ce deuil que nous partageons avec les personnages ne peuvent pas nous être tout à fait indifférent, surtout celle d’un personnage très populaire. 

Sybil et Tom s’étaient installés à Downton Abbey lors du dernier épisode. Sybil n’aura fait que des brèves apparitions durant la saison 3, ce qui est très dommage. Je n’aurais pas été contre quelques scènes filmées en Irlande, voire même un extrait de leur mariage lors de la saison précédente, même encore un épisode avant celui de l’accouchement. N’empêche, on a l’impression qu’ils sont devenus des personnages à part, ni extérieurs ni intégrés à cette troisième saison. La mort de Sybil, est comme je l’ai décrite plus tôt, d’une violence rare pour ce genre de série. La scène est certes très choquante, mais le sommet est atteint quand Thomas ne peut s’empêcher de fondre en larmes. Toutefois, si beaucoup de fans ont reproché à Julian Fellowes cette manière de faire, elle était inévitable puisque Jessica Brown Findlay quittait Downton Abbey pour d’autres contrées.  

Ce qui est le plus décevant dans toute cette histoire est le comportement ignoble de Robert, qui préfère écouter Tapsell, « pour ne pas le blesser ». Et c’est là la faille de l’épisode. Depuis quand Lord Grantham, d’ordinaire méfiant et intelligent, est-il assez stupide pour s’en fier à un parfait inconnu et sacrifier sa fille uniquement parce qu’il ne veut pas le blesser et parce que Clarkson « se croit meilleur que les autres praticiens ? » ? Si c’est uniquement pour justifier la mort de Sybil, est-ce vraiment cohérent avec le personnage ?  Je ne le crois. On sait que Robert peut être têtu mais pas à ce point-là. 

 

Autre élément, toujours à propos de Robert. Lorsque Violet rejoint sa famille dans le salon, la première chose qu’il trouve à lui dire est « Tu seras contente de savoir qu’ils ont engagé une nourrice pour le bébé ». Sérieux ? Bon alors, l’hypothèse la plus plausible est qu’il cache sa douleur en évitant le sujet. Mais comme ça, à peine quelques heures après le drame ? La retenue fait peut-être partie de son éducation et sans doute pas assez de la nôtre, mais son apparente indifférence est limite dérangeante. Ceci dit, parler du bébé est naturel, mais je ne sais pas si c’est ce qui vient spontanément à l’esprit dans la vraie vie. Voilà, on fait le rapprochement entre Mary et Robert qui sont tous deux des personnes très opaques et qui ne montrent pas leurs sentiments. Ils préfèrent ne pas montrer leur douleur en public, ce qui est concevable pour les gens de la haute aristocratie, mais cela semble irréaliste et dur. Il en rajoute une couche en disant à Cora qu’elle n’a pas besoin d’écrire à Clarkson. Mais bon sang, n’a-t-il toujours pas compris que c’est lui qui avait raison ? Robert comprend, un peu trop tard cependant, qu’il était en partie responsable de la mort de sa fille. 

Bref, tout ça pour dire que l’étoile qui manque à l’épisode vient du fait que le comportement de Robert est un peu tiré par les cheveux et ne semble pas en adéquation avec le personnage qu’il était censé incarner, quand bien même étroit d’esprit mais toujours bienveillant et prudent. En fait le personnage de Robert prend une autre tournure. On sait qu’il est conservateur. Mais à partir de maintenant, il va entrer en opposition avec tout ce qui bouge. 

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6.  L'INSOUTENABLE CHAGRIN


 

Scénario: Julian Fellowes
Réalisation: Jeremy Webb

Résumé 

Suite à la mort de Sybil, Robert perd le contrôle de Downton et Cora lui fait payer le prix fort. Tom se sent mal à l’aise face à son beau-père et souhaitant faire baptiser sa fille catholique, rencontre ses hostilités. Violet fait appel au docteur Clarkson pour convaincre Cora du caractère inévitable du décès de sa fille.

Carson, à son tour, perd le contrôle de sa troupe de domestiques. Outre le pentagone amoureux formé de Thomas, Daisy, Ivy, Alfred et Jimmy, il fait face à la prétendue légèreté de Mrs. Patmore qui ose pénétrer dans la maison d’Isobel et venir en aide à Ethel alors que celle-ci est une ancienne prostituée. L’avocat de Bates trouve enfin le moyen de le faire sortir de prison. M. Mason propose à Daisy d’hériter de sa ferme et de venir habiter avec lui. 

Critique 

Cet épisode est une suite formidable à la mort de Sybil, d’abord parce qu’il est construit de façon symétrique. Robert d’un côté et Carson de l’autre, tous deux perdent un peu de leur influence et sont dépassés par l’attitude de ceux qui se soumettent d’habitude de bonne grâce à leurs volontés. Les précédents événements, de la mort de Sybil au baptême de mini-Sybil en passant par le déjeuner d’Ethel, ainsi que l’arrivée d’une nouvelle génération de domestiques, ont chamboulé un moment les codes de conduite de la maison. Ce qui n’est pas de trop alors que nous attaquons le début d’une nouvelle décennie. Il était temps que cette organisation se disloque.

Un bémol vient jeter une ombre sur ce brillant opus : on se sent déjà lassé par la comédie sentimentale en bas des escaliers. Tous, excepté Thomas, sont insignifiants et vont nous prendre la tête jusqu’à la fin de la saison 4 et peut-être même encore après si cela est possible. Et Daisy, qui a une opportunité en or, refuse de faire le pas. Mais qu’a-t-elle dans la tête ?

Robert souffre des attaques de sa femme mais encore une fois, ne paie pas assez longtemps sa faute et s’en sort trop facilement. Violet fait en sorte de réparer le différend entre lui et sa femme par le presque mensonge de Clarkson mais cette solution ne permet pas à Robert de reconnaître pleinement ses torts. Le docteur se voit obligé de dire que la césarienne aurait été une opération inutile et oh, heureusement que Robert ne l’a pas autorisée, cela n’aurait fait qu’empirer la crainte et la douleur ! De quoi rehausser la fierté de Lord Grantham. Ceci dit, la scène finale montrant Cora et Robert dans les bras l’un de l’autre coupe un instant la frustration. Son chagrin a peut-être été suffisant pour lui faire comprendre ses erreurs en tant que Grand Manitou. 

Bates est libéré : enfin ! Ça y est, peut-être sommes-nous entrés dans une nouvelle ère ! 

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7. UNE NOUVELLE ÈRE


 

Réalisation : David Evans
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Il est temps de baptiser la petite Sybil mais Robert s’oppose encore à ce qu’elle soit catholique. Cora, réconciliée avec son mari, souhaite que Tom puisse agir selon les désirs de sa défunte femme. Ce dernier demande à Mary d’être la marraine de sa fille et à son frère, Kyrian, le parrain. Edith part pour Londres pour rencontrer le rédacteur en chef du Sketch et accepte d’en devenir une des éditorialistes, soutenue par sa grand-mère. Lord Grantham, comme à son habitude, voit d’un très mauvais œil cette reconversion. La maison d’Isobel est très mal vue depuis qu’Ethel y travaille. Violet se charge de faire passer des annonces pour lui trouver une nouvelle place, loin de Downton.

Bates sort de prison. Lui et Anna passent beaucoup de temps à se promener dans le domaine et attendent de prendre un cottage à côté du village. Alfred s’intéresse de plus en plus à Ivy, qui repousse ses avances. Thomas, suivant les conseils malavisés de Mrs. O’Brien, entre dans la chambre de Jimmy et l’embrasse alors qu’il dort profondément. A cet instant, Alfred pousse la porte et surprend la scène. Jimmy se réveille et jette Thomas dehors. Alfred hésite mais en touche finalement deux mots à Carson, sous le choc. 

Matthew souhaite faire évoluer Downton Abbey en améliorant la production grâce à de nouveaux procédés mais se heurte à l’opposition  de Robert et de Jarvis, conseiller financier, qui démissionne. Il va falloir trouver un soutien et Violet a l’idée d’inclure Tom dans la gestion du domaine. 

Critique

Il est temps de sortir du deuil et d’avancer. Si le précédent épisode chamboulait les codes de la discipline, celui-ci, dans une certaine continuité, rassemble les éléments décisifs pour le grand final de la saison 3. A commencer par le retour de Bates, qui va pouvoir à nouveau profiter de son statut de personnage clé. Mis en quarantaine, le bonhomme perdait de son intérêt, et il était plus qu’impératif qu’il reprenne ses fonctions. 

Edith est de plus en plus séduisante. Sa garde-robe, sa coiffure, en bref, son élégance, à laquelle nous pouvons rajouter un soupçon de modernité, peuvent la placer dans notre baromètre affectif devant sa sœur ainée, qui pourtant a fait beaucoup de progrès. Robert, en revanche, n’a pas retenu la leçon. Ce type a le mot OPPOSITION gravé sur son front. Rien ne va : sa fille, son beau-fils, son second beau-fils, le baptême de sa petite-fille, le frère de son beau-fils, etc. C’est un des rares personnages statiques de la série. Une seule chose a de la valeur à ses yeux : lui. Il n’apprend rien de ses erreurs, que ce soit la perte de sa fortune dans de mauvais investissements ou la mort de sa fille. A ce stade là, ce n’est même plus une question de tradition, c’est une question d’intelligence. A l’inverse de Violet, pourtant conservatrice convaincue. 

Thomas, mal dans sa peau, ne pouvant vivre en toute liberté son homosexualité, tombe de haut quand Jimmy lui fait violemment comprendre qu’il ne s’était jamais rien passé entre eux. Littéralement bouleversé par ce piège que lui a tendu la rancunière O’Brien, c’est la deuxième fois qu’on compatit à son égard. 

Cet épisode réserve quelques moments d’anthologie, comme par exemple, la scène du diner où Edith doit annoncer qu’elle est désormais journaliste. Violet, portant secours à sa petite-fille face à Lord Grantham, déclare tout naturellement et sans gêne : « Je ne dis pas que la place d’une femme est à la maison, je pense qu’elle a le droit de prendre du bon temps avant cela. En plus, Edith ne rajeunis pas, peut-être n’est-elle pas faite pour la vie de famille ! ». Je vous laisse imaginer le blanc qui s’ensuit. Autre passage amusant, l’arrivée de Kyrian, qui a un grand penchant pour l’alcool, à Downton. « Et je parie qu’avant la fin de la soirée, nous aurons tous droit d’entendre Molly Malone ». 

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8. SECRETS ET CONFIDENCES


Scénario : Julian Fellowes
Réalisation : David Evans

Résumé

Suite à l’affaire entre Thomas et Jimmy, Carson prend la décision de le laisser partir en lui écrivant une bonne lettre de recommandation. Mais O’Brien s’en mêle et conseille à Jimmy de le dénoncer à la police s’il s’en tire de cette manière. Carson doit se plier. Bates, mis au courant par Mrs. Hughes, elle-même mise au courant par Thomas, trouve le moyen de faire chanter O’Brien en lui rappelant une histoire vieille de six ans. Dans le même temps, Bates et Anna rénovent et s’installent dans leur cottage. Ethel accepte de travailler chez une Mrs. Watson, vivant à proximité des Bryant.

M. Gregson, rédacteur en chef du Sketch, s’intéresse de près à Edith, mais celle-ci se renseigne à son sujet et découvre qu’il est marié. Trouvant cela très déplaisant pour une personne de son rang, elle souhaite mettre fin à son contrat. Gregson la retient car sa femme, démente et incapable de se souvenir de lui, est internée dans un asile psychiatrique. 

Mary et Matthew qui s’inquiétait au sujet de leur fertilité, mais Mary finit par avouer qu’il lui a fallu une petite opération pour régler son problème. Tous les deux se croisent à Londres, où ils retrouvent Edith et Rose MacClare, jeune filleule de Violet et petite cousine de Robert. Cette dernière flirte avec un homme marié dans une boite de jazz. Matthew menace d’en parler à sa mère si elle continue de le fréquenter.

Tom est mis en premier plan dans la gestion du domaine aux côtés de Matthew, toujours très ferme sur son envie de moderniser les techniques de production. Robert accepte de coopérer si Tom participe au match de cricket annuel, opposant la maison au village de Downton.  

Critique

Voici le dernier grand épisode de la série avant la légère retombée de la saison 4. Plusieurs éléments sont remarquables. Le premier concerne l’introspection du personnage de Thomas. Hautement mis en valeur d’un bout à l’autre de l’épisode, Fellowes nous propose de comprendre comment il s’est construit. « C’est à force d’être gentil que j’ai eu des problèmes ». Fait-il allusion au seul baiser qu’il a donné à Jimmy ou parle-t-il se sa vie avant d’entrer à Downton ? Le mystère n’est pas levé, mais on se doute qu’il a dû souffrir. Cette plongée est néanmoins sublimée par l’acteur Rob James-Collier qui donne une interprétation très sensible de son personnage.  Son visage décomposé, son regard vide, sa voix lente et monotone, donnent à Thomas beaucoup de relief. La fin de cette histoire est marquée par sa réhabilitation, permise en partie grâce à Bates. Comment O’Brien se résout-elle à convaincre Jimmy de le laisser partir en paix ? Tout simplement en lui murmurant à l’oreille, sans savoir de quoi il parle : « Le savon de Madame ». Alors, vous vous rappelez ? 

Et d’ailleurs à ce propos, j’ai toujours trouvé que la fausse couche de Cora était un sujet très obscur. Résumons : O’Brien fait glisser le savon à côté de la baignoire en faisant croire qu’il est en dessous. Lady Grantham se lève et dérape. Jamais personne n’a fait le lien. Pourquoi ne s’est-elle jamais doutée de rien ? Car même si elle avait reconnu qu’il s’agissait d’un accident, et qu’O’Brien n’avait pas voulu que cela arrive, elle aurait tout de même pu reprocher à O’Brien d’avoir été maladroite. Elle sait quand même qu’elle a glissé sur un savon, enfin ça passe pas inaperçu ! 

 

Rose MacClare et le jazz font leur entrée dans l’univers de la série. Alors que le second est le bienvenu dans ce monde de débauche et de liqueur, la première laisse un goût plutôt amer. Pour dire les choses clairement : c’est une pouf. Mais pas une pouf inoffensive, non, une post-adolescente rebelle, maquillée comme une voiture volée, habillée comme un sac à patates, qui joue la demoiselle de bonne famille devant Violet mais qui court les boîtes de Londres en compagnie d’un mec qui a le double de son âge et ne vaut pas plus qu’elle. Catastrophe !  

En revanche, Edith grimpe, grimpe, grimpe dans mon estime ! Il aura fallu attendre la fin de la saison 3 pour qu’elle s’affirme et qu’elle parvienne à penser par elle-même. Toujours dans l’ombre de sa sœur, elle n’est cependant plus la jeune fille jalouse, disgracieuse et mauvaise langue que l’on a connu jusqu’à très récemment. Elle s’émancipe, porte des habits d’une élégance et d’une modernité qu’ignorait même Sybil, si l’on s’en tient à la saison 3, et devient vraiment jolie. Je n’ai rien à redire sur le style vestimentaire de Mary, toujours égale à elle-même, toujours élégante, mais à qui il manque un grain d’audace.   

Terminons sur ce splendide match de cricket, où les Crawley et le village s’affrontent tous vêtus de blanc sous un soleil anglais, les femmes sous leurs ombrelles et les autres se prélassant sur des chaises longues en sirotant du thé ou d’autres fameux nectars concoctés par Mrs. Patmore et sa jeune équipe. Dans une très jolie scène, Tom et Cora parlent de l’avenir de sa fille. Il décide de rester jusqu’à ce que Sybil soit assez grande. Et là, ça sent la fin de saison. Le romantisme est à son comble, Matthew et Mary se réjouissent de pouvoir enfin avoir un enfant et Tom permet aux Crawley de remporter le match de cricket. O Joie !

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9. DOUBLE ÉPISODE « SPÉCIAL NOËL »


 

Réalisation: Brian Percival

Scénario: Julian Fellowes

Résumé

Nous sommes en septembre 1921. Mary est enceinte de 8 mois et les Crawley partent dans la résidence d’été de leurs cousins Flintshire, en Ecosse, dans le château de Duneagle. Emmenant Bates, Anna, O’Brien et Molesley avec eux, le reste du personnel reste à Downton. Tom n’est pas du voyage et influencé par une nouvelle femme de chambre, Edna, se rapproche des domestiques. Mrs. Crawley et le docteur Clarkson passent un certain temps ensemble jusqu’à ce qu’il fasse allusion à l’éventualité de se remarier. Carson permet à tout ce petit monde de participer à la fête foraine, et c’est à cette occasion que Thomas porte secours à Jimmy au cours d’une bagarre.

Dans les Highlands, les hommes organisent des parties de chasse. Lady Flintshire est en conflit permanent avec sa fille Rose, alors que son mari, le dénommé Shrimpie, en difficulté financière, se détache de sa famille. Robert réalise que Matthew a fait le bon choix en ce qui concerne l’avenir de Downton. Michael Gregson, qui a fait le voyage pour retrouver Edith, rencontre sa famille mais Robert est toujours très soupçonneux quant à ses intentions. Edith ne fléchit pas et décide de ne pas laisser partir son rédacteur en chef.

Alors qu’est organisé un bal traditionnel, Mary ressent des contractions et est contrainte de rentrer avant le reste des Crawley, qui s’empressent à leur tour de prendre le chemin du retour. Elle accouche à l’hôpital de Downton d’un petit garçon. Matthew arrive peu de temps après, mais sur la route menant à Downton Abbey, il entre en collision avec une camionnette et meurt sur le coup. 

Critique

Episode largement décrié par les fans de la série. Triste achèvement d’une brillante saison. Tiraillement entre le caractère inévitable de la mort de Matthew et le sentiment qu’on se fout allègrement de notre gueule. 

Situé dans un cadre très atypique, A Journey to the Highlands sépare les personnages de la série. D’un côté les Crawley et de l’autre les domestiques. Pourquoi pas. Mais on sort d’une certaine tradition qui consiste à souder tous les personnages, quelle que soit leur place. A présent, sous les seuls ordres de Carson, qui leur laisse un peu de liberté, ils deviennent des villageois ordinaires. A vrai dire, je vois plutôt cet épisode comme un bonus, comme s’il faisait partie de l’univers étendu de Downton Abbey. Il est très différent de ce que l’on a l’habitude de voir et cela a un côté dérangeant. 

On sent Fellowes en panne d’inspiration puisqu’il peine à meubler le temps à Downton. Sinon, pourquoi aurait-il eu l’idée de rapprocher si soudainement Clarkson et Mrs. Crawley ? Vraiment, quel en est l’intérêt ? Si encore, ce couple était l’objet de nos fantasmes perpétuels, why not ! Après tout, on fantasme tous sur Carson et Mrs. Hughes. La fête foraine est un outil passe-partout. C’est plaisant, certes, mais ce n’est pas original puisqu’ils nous l’ont déjà servi lors de la saison 1. A part Mrs. Crawley gonflant un ballon et les attractions, ce n’est pas très palpitant. Surtout que c’est à ce moment-là qu’Edna s’approche d’un peu trop très de Tom, à notre grand déplaisir. Thomas grimpe encore un peu dans notre estime en défendant Jimmy..

Au château de Duneagle, l’ambiance est tout à fait différente. On peut le constater lors d’une transition très réussie, passant de cris d’encouragements d’un événement populaire au calme d’une partie de pêche huppée. Mettons de côté les parties de chasse et les pique-niques, très plan-plan, et venons-en à la soirée dansante, beaucoup plus fun que la fête foraine, et qui nous offre un des passages les plus drôles de l’épisode : Molesley complètement bourré, sautillant sur un pied, suscitant l’amusement de Mary et Matthew et la désolation de Violet.

“- They say there’s a wild man inside all of us.

 -If only he could say inside!” 

La fin de l’épisode nous réserve de jolis moments, plus particulièrement entre Carson et la petite Sybil et entre Branson et Mrs. Hughes. Et le principal, bien évidemment, à l’hôpital, entre Matthew, Mary et leur nouveau-né, l’héritier, celui-dont-on-ne-connaît-pas-le-nom, mais on saura par la suite après qu’il s’appelle George… Coïncidence ? Je ne le crois pas ! 

 

Bon. La mort de Sybil, je peux comprendre. C’était triste et justifié, et en plus on a pu faire son deuil. Mais je ne peux pas concevoir qu’un personnage aussi important que Matthew soit évincé de la sorte ! Je ne peux pas concevoir qu’après avoir attendu deux saisons entières pour les voir ensemble, Mary et Matthew soient séparés ! Je ne peux pas concevoir qu’après nous avoir fait […] au début de la saison 1 avec un problème d’héritier, Fellowes choisissent de continuer la série alors que Dan Stevens la quitte ! Je ne comprends pas ! Tout ça pour en arriver là ? Tout ça pour un accident de voiture grotesque ? Tout ça parce qu’il a eu son permis dans un kinder surprise ? Tout ça parce qu’en Grande-Bretagne, on peut quitter une série au bout de trois ans ? Mais cette fin est horrible ! Et le pire, dans tout ça, ce n’est pas la mort de Matthew en elle-même, enfin si c’est la mort de Matthew, mais c’est qu’aucun des personnages ne se doute de ce qu’il vient de se passer.  C’est d’un frustrant ! Mais c’est la vie. Comme le disait Marcel Pagnol : « Telle est la vie des hommes, des moments de joie très vite effacés par d’inoubliables chagrins ».Voilà. C’est la fin de la saison 3. A très bientôt pour de nouvelles aventures ! 

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Images capturées par Juliette Vincent.

 

L'Entraide