Open menu

 saison 1 saison 3

Downton Abbey

Saison 2

 


1. LA FIANCÉE DE MATTHEW





Réalisation : Ashley Pearce
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Novembre 1916. Alors que les soldats britanniques, dont Matthew et Thomas, sont dans les tranchées de la Somme, une nouvelle femme de chambre, Ethel Parks, arrive à Downton. Véra, la femme de Bates, tente de le faire chanter en menaçant de révéler à Lord Grantham le secret de la relation entre Mary et Pamuk, 4 ans plus tôt.
Pendant ce temps, le domaine se mobilise en organisant un gala de charité au profit de l'hôpital local et Branson révèle ses sentiments à Lady Sybil, qui cherche à devenir infirmière.
Isobel annonce à Lord Grantham la venue à Downton de Matthew et de sa fiancée, Lavinia Swire. William souhaite partir au front mais étant enfant unique, son père le lui interdit.


Critique

La saison 2 démarre avec brio et sans temps mort. L’arrivée et le départ de personnalités permettent à la série de se renouveler dans un registre tout à fait différent de la saison précédente, à la fois épique, tragique et dramatique. Nous retrouvons Downton Abbey deux ans après le début de la Première Guerre Mondiale. La famille Crawley vit au rythme des œuvres de charité très comme il faut mais ne participe encore pas pleinement à l’effort de guerre.

Sans pré-générique, la première scène annonce d’office le ton de la deuxième saison et nous transpose à des kilomètres de Downton, dans les tranchés sanglants de la Somme en 1916. Ouverture réussie et réaliste même si l’on est loin d’égaler la mise en scène d'un film de guerre.

Suite au générique, nous retrouvons la famille de Lord Grantham au complet dans leur somptueuse demeure inébranlable du sud de l’Angleterre. Violet se porte toujours aussi bien et il semble qu’elle ait même rajeuni depuis la fin de la saison 1. Il est même étonnant et déridant de la voir soutenir avec Isobel le projet de sa petite-fille Sybil qui souhaite s’engager en tant que nurse, elle qui était contre toute forme de travail et contre toutes les décisions prises par Isobel. Apprenant que Mary et Matthew arriveront presqu’au même moment à Downton, alors que la jeune fille en est toujours amoureuse, elle n’en perd pas moins son sens de l’ironie face à une réplique tout à fait insensée de sa cousine Crawley :
« - Matthew et Lavinia descendent en voiture, ils ne verront pas Mary dans le train.
- Quel soulagement ! Je déteste les tragédies grecques, vous savez, quand tout se passe en dehors de la scène… ».


Les habitants de Downton Abbey ont des avis divergents à propos de Miss Lavinia Swire. Alors que Carson et Lady Violet font preuve d’un sarcasme impitoyable, Cora, Robert et Mary l’accueillent chaleureusement. Jolie, discrète, élégante et intelligente, elle semble avoir tout pour elle, si ce n’est qu’elle paraît, et seulement paraît, quelque peu naïve. Malheureusement, ou heureusement, il s’avère que Matthew n’a pas oublié l’ainée des filles de Lord Grantham. On voit d’ici quel sera le défi à relever : la difficulté est de récupérer Matthew  sans faire trop de mal à Lavinia à qui on a du mal à reprocher quoi que ce soit. 

Après en avoir entendu vaguement parler dans la première saison, nous découvrons qui est la femme de John Bates. Je me dois ici de saluer l’incroyable performance de Maria Doyle Kennedy, interprète de la reine Catherine d’Aragon dans Les Tudors. Ceux qui ont un peu vu cette série auront peut-être même du mal à la reconnaître. La personnalité de cette dernière est le parfait opposé de celle de Vera Bates, et il faut admettre que l’actrice est bluffante de justesse dans son rôle d’épouse tyrannique et manipulatrice. Ce pauvre John n’a pas fini de se faire avoir de toute part. Après O’Brien et Thomas, c’est au tour de Vera de le martyriser et de le faire chanter. Pauvre Anna… Alors que John vient de la demander en mariage au cas où il arriverait à divorcer, il doit malgré-lui quitter Downton et suivre bobonne. Ça craint grave…

Une nouvelle femme de chambre est engagée. Ethel Parks agace ou amuse la galerie mais on ne s’attend pas à ce qu’elle devienne un personnage à part dans la suite de la série. Pour l’instant, elle reste une fille insolente et effrontée qui ne récolte que ce qu’elle mérite. Mais au moins, au contraire de Daisy, elle croque la vie à pleine dent. Alors que Thomas est parti se battre, O’Brien s’occupe comme elle peu et voit en Ethel une cible de qualité, ce qui nous vaut plusieurs prises de têtes très sympathiques, bien plus joviales et bon enfant que du temps où Bates était la tête de turc.
« - Je ne vois toujours pas ce qu’il y avait de drôle à me faire passer pour une idiote… Vous n’étiez même pas là pour vous en amuser…
- Pas d’inquiétude, on a tous savouré ce moment d’ici-bas. »

Sybil découvre les joies de la cuisine, Carson s’en inquiète et Cora en a presque les larmes aux yeux. Décidément, nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d’onde… Surtout que Her Ladyship précise que ce que fait sa fille doit rester une surprise alors qu’elle reste clouée derrière les carreaux et qu’il suffit d’un regard pour que Sybil découvre la présence de sa mère. Le scénario est parfois inquiétant…

D’autres choses se passent en coulisse. Branson finit par avouer ses sentiments à Lady Sybil, alors que cette dernière arrive au centre de rééducation. Mieux vaut tard que jamais, mais autant vous dire que rien ne se passera avant le septième épisode de la saison. Daisy souhaite remonter le moral de William en l’embrassant comme il l’aurait souhaité auparavant mais il est incroyable que depuis tout ce temps Daisy n’ait pas remarqué qu’il était amoureux d’elle, et que par conséquent, ce baiser la mettrait dans un embarras monstrueux. Cette fille est irrécupérable…

 

 

Une très belle entrée en matière pour cette seconde saison. Un épisode à ne pas louper.

Retour à l'index


2. L'ENTRAIDE


Réalisation : Ashley Pearce
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Thomas est engagé à l’hôpital de Downton aux côtés de Lady Sybil. Il se lie d’amitié avec un soldat aveugle, mais celui-ci finit par se suicider. De son côté, Edith travaille dans la ferme des époux Drake et flirte avec Monsieur.
Lady Sybil demande à sa famille de transformer Downton Abbey en maison de convalescence au grand regret de Violet.
Sir Richard Carlisle arrive à Downton Abbey avec la sœur de Lord Grantham, Lady Rosamund. Lady Violet voit d’un mauvais œil la liaison entre Carlisle et Mary. Elle regrette surtout que Matthew ait choisi Lavinia Swire pour fiancée, qui n’est pas digne selon elle d’être Comtesse de Grantham. Pour couronner le tout, Lady Rosamund surprend Carlisle en train de menacer Lavinia.

Un nouveau valet est engagé : Monsieur Lang, qui rentre du front et est terrifié à l’idée d’y retourner. Son obsession devient maladive et nuit à son travail. Carson fait un malaise en plein service et est donc contraint de rester alité. Lady Mary lui rend visite et Carson lui conseille d’avouer à Matthew qu’elle a toujours des sentiments pour lui. Mais la jeune femme voit bien que Lavinia ne le supporterait pas. William est accepté dans l’armée. Mrs. Patmore apprend que son neveu est porté disparu au front.

Critique

Aucune longueur ne porte atteinte à la qualité du scénario. Cet épisode est un régal et les très nombreuses trames tiennent le spectateur en haleine de bout en bout.

La tâche est compliquée pour Lady Mary, qui semble porter Lavinia dans son cœur tout en la considérant comme une rivale. Soyons honnête, c’est une fille adorable. Damn it ! Pourtant, dans un délicieux moment de complicité, Carson rehausse l’égo de sa petite protégée en lui assurant qu’aucun homme censé ne pourrait préférer cette « Miss Swiiiiiire ». Dur, dur !

Vous reconnaîtrez Iain Glen, alias Richard Carlisle, interprète de Jorah Mormont dans la série Game of Thrones, mais uniquement de visage, car certainement pas de caractère. Ce personnage n’est pas encore tout à fait l’homme détestable qu’il deviendra en fin de saison mais on devine vite l’indésirable qui se cache en lui : riche, arrogant, snob, pragmatique plus que romantique, on comprend que Mary cherche avant tout à s’assurer un avenir confortable en l’épousant. Mais c’est surtout par dépit. Et en période de guerre, je vous avouerais que c’est compliqué d’attendre le prince charmant.

Un nouveau valet est engagé pour s’occuper de Lord Grantham : Monsieur Lang, soldat réformé. La guerre l’a traumatisé, et on ne peut pas lui en vouloir. Cependant, ses nombreux pataquès à ce sujet le rendent profondément pénible. Et ce n’est encore que le début.

Thomas finit par avoir l’autorisation de travailler à  l’hôpital de Downton. Après s’être volontairement blessé pour pouvoir rentrer en Angleterre, il exerce aux côtés de Lady Sybil et se lie d’amitié avec un soldat devenu aveugle. Tous deux se mettent à se raconter leur vie et on sent alors que Thomas est un écorché vif, mais sans toutefois éprouver la moindre compassion au regard de tous ses coups fourrés de la saison 1. Apprenant qu’il va être transféré dans un autre centre de rééducation à cause du manque de place de celui de Downton, le soldat se suicide. Pas crédible. On nous fait croire qu’il ne supporterait pas d’être éloigné de ses bienfaiteurs que sont Sybil et Thomas, mais il est évident que la raison est qu’il est désespéré à l’idée de ne plus pouvoir vivre comme avant. Faut pas nous faire chercher midi à quatorze heures… Espérons qu’il est assez intelligent pour comprendre qu’étant donné qu’il retrouve progressivement ses capacités physiques, il peut laisser sa place. A noter que c’est la première fois que l’on voit Thomas pleurer.

Il est amusant de constater que Lady Rosamund est tout le portrait de sa mère. Ce n’est pourtant pas à priori un personnage très attachant. On l’avait découverte dans le dernier épisode de la saison 1 mais son portrait est ici mieux tracé. Coriace, fouineuse, elle se plait à s’incruster dans les affaires de cœur de Mary.

Edith apprend à conduire et trouve sa vocation : fermière. Pour la première fois dans la série, elle se démarque très positivement de ses sœurs. Nous comprenons rapidement pourquoi elle prend tant de plaisir à la tâche, puisque voilà qu’elle s’acoquine avec monsieur Drake. Edith a décidément un don pour s’empêtrer dans les situations les plus délicates et s’éprendre d’hommes dont elle n’a justement pas le droit de tomber amoureuse.

Le match Cora-Violet de l’épisode :

« - C’est une idée ridicule ! C’est une maison, pas un hôpital. Des amputations dans la salle à manger ? Des réanimations dans le garde-manger ? Je l’interdis !

- Je vous rappelle que c’est ma maison à présent, celle de Robert et la mienne, et que nous prendrons la décision tous les deux.

- Oh je vois. Alors je suis une étrangère maintenant, je n’ai plus le droit de donner mon avis…

- C’est vous qui le dites, mais c’est exactement ça ».

Cora 1 – Violet 0.

En résumé, un épisode de 52 minutes très agréable à regarder.

Retour à l'index


3. LA MAISON DES INTRIGUES


Réalisation : Andy Goddard

Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Downton Abbey est transformée en maison de repos sur les ordres d’Isobel Crawley. Malheureusement pour elle, Cora n’entend pas se faire marcher sur les pieds et être à la merci de sa cousine, qui a en tête de mettre toutes les pièces du château à la disposition des officiers. Sur le conseil d’O’Brien, qui souhaite à tout prix la protéger, elle propose à son mari de placer Thomas à la tête de cette organisation.

Lady Violet et Lady Rosamund invitent Lavinia à prendre le thé dans le but d’en savoir plus sur son histoire avec Richard Carlisle. Elle révèlera à Mary que son père devait à Sir Richard une certaine somme d’argent qu’il était dans l’impossibilité de rembourser, mais aussi qu’elle était à l’origine d’un scandale politique cinq ans plus tôt, en 1912.

Matthew et ses supérieurs sont de passage dans la région et choisissent de passer une soirée à Downton Abbey, permettant à Isobel, Cora et en particulier Edith d’être félicitées pour leur travail.

Anna découvre que Bates a quitté Londres et qu’il travaille dans un pub de Kirkbymoorside. Elle part à sa rencontre et il lui avoue qu’il va pouvoir divorcer. Carson a du souci à se faire avec Monsieur Lang, qui est incapable d’assurer sa fonction de valet de chambre. Quant à William, il demande à Daisy de l’épouser, mais ne l’aimant pas, la jeune fille hésite. Mrs. Patmore la pousse à accepter. 

Critique

Hop ! Changement d’ambiance. Mais ne nous voilons pas la face, on passe d’un quatre étoiles à un deux étoiles. Ce troisième opus voit la naissance d’une nouvelle maison de convalescence au sein de Downton Abbey. L’organisation repose sur la rivale coopération d’Isobel, Cora et the evil footman Thomas. C’est en vérité un épisode moyen et il faut attendre un certain temps pour prendre le train en marche. Mais juste une remarque, c’est quoi ce titre pourri ? La maison des intrigues ? On veut nous faire croire à un épisode d’X-Files ?

Les scènes d’installation des lits, des tables, des chaises et du matériel nécessaire au confort des soldats plombent sans conteste l’épisode, qui met un temps fou à démarrer.   

Cora, vous nous surprendrez toujours… Saviez-vous qu’elle avait de l’autorité et qu’elle savait s’en servir ? Maintenant, oui. Avouez que depuis le début de la série, elle s’écrase pas mal devant son mari. Quel bonheur de voir Elizabeth MacGovern faire les gros yeux à Isobel. Il faut dire que la bonne femme prend ses désirs pour des réalités. Lady Grantham rocks, et ça lui va très bien ! Et ça met en valeur ses yeux par la même occasion… 

 

 

Anna aperçoit Bates au village alors qu’il est censé être à Londres. Mesdames et messieurs, je vous présente notre nouvel illusionniste, capable d’apparaître et de disparaître en un clin d’œil ! Si, si, je vous assure ! Prenez Anna, par exemple. Elle le voit, il est caché, très mal d’ailleurs, derrière un arbre. Pas d’issue à droite, pas d’issue à gauche, la place est quasiment vide, pas de passage secret, pas de cabine téléphonique magique qui permettrait à Bates d’enfiler son costume de Superman et de s’envoler dans des contrées lointaines... Aucun moyen en apparence de s’évaporer à la vitesse de la lumière, surtout avec une jambe qui boite. Et pourtant, c’est ce  qu’il fait ! Il se passe des choses étranges, très étranges dans ce village et un jour je ferai la lumière sur ce mystère. Mulder et Scully, où êtes-vous quand on a besoin de vous ?  

Le secret de Lavinia est percé. Souvenez-vous, dans l’épisode précédent, Lady Rosamund avait surpris Richard Carlisle en train de la menacer derrière les buissons. Bon, maintenant on a l’explication. De un, le père de Lavinia avait des dettes envers Carlisle, qu’il était incapable de rembourser. De deux, Carlisle était prêt à passer l’éponge si Lavinia lui remettait des documents d’Etat appartenant à Jonathan Swire, son oncle, qu’il révèlerait dans la presse. De trois, Lavinia est par conséquent à l’origine d’un scandale politique. Oui, cet arc ne sert à rien parce que Matthew n’en saura jamais rien et qu’il ne renoncera donc pas à épouser Lavinia… Disons que ça sert simplement à faire passer le temps.  

Matthew est de passage à Downton et est accompagné de ses supérieurs. Cette soirée constitue à peu près le seul intérêt de l’épisode. En outre, ces scènes bénéficient d’une très jolie lumière d’été. Quoi qu’il en soit, Cora a l’air de s’éclater.  

L’effort de guerre permet à Edith d’évoluer positivement et de se rendre utile. La pimbêche égoïste de la saison 1 devient une femme serviable et heureusement que ce dernier point est souligné en cours d’épisode. La pauvre, elle avait déjà été virée de la ferme, on désespérait ! Branson, transformé en valet le temps d’une soirée, songe à passer ses nerfs sur un général mais échoue. L’important c’est de participer… ! Mais que devient Carson sans footman ? Telle est la question.

Monsieur Lang est le personnage de trop. Il n’a pas sa place à Downton Abbey. Je comprends qu’on puisse se focaliser sur lui le temps de quelques minutes au cours un épisode, et un seul, mais il était inutile de recommencer dans celui-ci. Non seulement, il ne cesse de plomber l’ambiance en cuisine mais en plus, il croit porter toute la souffrance du monde sur ses épaules. Non, ça ne va pas du tout. Les scènes où Lang apporte effectivement quelque chose de positif à l’épisode sont peu nombreuses. En effet, il n’y en a qu’une. Il s’agit de celle où il ose dire à Mrs. Patmore que les préoccupations des domestiques sont peu de choses à côté des souffrances des soldats en France. On le soutient sur ce coup-là.

William demande à Daisy de l’épouser. Qu’on aime Daisy ou qu’on ne l’aime pas, il faut dire que le dilemme est terrible. Que doit-elle faire ? Accepter pour être sûr qu’il s’en aille le cœur léger ou refuser parce qu’elle n’est pas amoureuse de lui ? Bon choix d’intrigue pour Daisy. Mais pauvre William quand même.

O’Brien a retrouvé un semblant d’humanité et donnerait sa vie pour protéger Lady Grantham de la méchante Isobel Crawley. D’accord, c’est exagéré. Il faut dire qu’après lui avoir gâché sa grossesse elle a des raisons de vouloir se faire pardonner. Quoi qu’on en dise, il est toujours aussi succulent de la voir, elle et Thomas, fouiner derrière les portes comme dans les vieux jours.

Cet épisode est moyen mais n’est pas trop long. Il se laisse regarder une fois mais pas deux.

Retour à l'index


4. PORTÉS DISPARUS


 

 

Réalisation : Brian Kelly

Scénarion : Julian Fellowes

Résumé

1918. Les tensions entre Isobel et Cora se font de plus en plus vives. Véxée, la mère de Matthew décide de rejoindre la Croix-Rouge en France, laissant Molesley et Mrs. Bird tuer le temps. Alors que Daisy s’inquiète du sort de William, Lord Grantham apprend que lui et Matthew sont portés disparus. Ils reviennent finalement en plein milieu d’un concert. Branson se fait plus pressant auprès de Sybil, et lui avoue qu’il ne quittera pas Downton tant qu’elle n’aura pas décidé de faire sa vie avec lui en Irlande. Mais Mary surprend leur conversation et met en garde sa petite sœur. Lord Grantham apprend que Bates travaillle dans un pub et le convainc de revenir travailler à Downton. Hughes surprend Ethel et le major Bryant dans une situations délicate. La femme de chambre est renvoyée sur le champ, mais revient annoncer sa grossesse à Mrs. Hughes à la toute fin de l’épisode.  

Critique

Ce quatrième épisode est riche d’avancées scénaristiques mais souffre çà et là de certains manques de crédibilité.

Le départ d’Isobel apporte un vent de liberté au sein de Downton Abbey, mais surtout, il permet à des personnages secondaires de s’affirmer et d’avoir enfin un rôle à part dans l’épisode. Molesley et Mrs. Bird tuent d’abord le temps à ranger, re-ranger, re-re-ranger la maison, prendre le thé dans la cuisine, faire des allers retours entre Downton Abbey et le village. En témoignent les très drôles scènes de la cuisine. Mais O’Brien, jamais très loin, découvre que Mrs. Bird, Patmore, Daisy et Molesley nourissent en fait les soldats blessés de Downton qui sont réduits à la mandicité et en informe Lady Grantham. Celle-ci se rend alors dans les cuisines de la maison d’Isobel. Cette scène sonne malheureusement faux car Julian Fellowes a cru bien faire en jouant sur un suspens qui n’a pas lieu d’être. Alors que Cora pose toute sorte de questions et qu’elle semble désapprouver leur bonne action, nous devinons facilement qu’il n’en n’est rien. Elle a à son palmarès d’inombrables œuvres caritatives et il est par conséquent évident qu’elle ne  refuserait pas de les soutenir. Crédibilité zéro.

« If you were the only girl in the world », chanson écrite en 1916 par Nathaniel Davis Ayer, interprétée dans l’épisode par Michelle Dockery. Première écoute difficile car la voix est loin d’être travaillée. Pourtant chanteuse de jazz, on ose espérer que l’actrice ait fait exprès de la rendre très imparfaite, ce qui semblerait être dans la logique des choses. On s’y habitue vite. Néanmoins, la reprise de la chanson par l’ensemble de la maison est un véritable plaisir visuel et auditif. En toute objectivité, je dirais que c’était sans compter la réapparition idyllique, héroïque, miraculeuse de Matthew, qui constitue le moment un peu gnangnan de l’épisode, surtout quand ce dernier s’avance vers Mary et entonne de sa belle voix de Prince Charmant le dernier couplet de la chanson.

Sortie de scène prévisible pour Ethel. Accumulant les gaffes, il est normal qu’elle ne sorte pas indemne de Downton Abbey. Une nouvelle intrigue se forme et le personnage prend enfin de l’envergure. C’est la dernière fois que nous la voyons insouciante. En effet, dès le moment où Mrs. Hughes la découvre dans une situation très incommode, le personnage s’assombrit. Il a fallu qu’elle pousse le bouchon jusqu’au bout. En  plus d’être virée, elle paie son erreur par une grossesse. Standing ovation pour Phyllis Logan, interprète de Mrs. Hughes, incroyable de justesse tout au long de l’épisode.

 

 

Le retour tant attendu de Bates est enfin arrivé. Son absence nuisait profondément au personnage d’Anna, qui n’était plus que l’ombre d’elle-même et faisait même office de potiche. Enfin, les choses vont pouvoir s’accelérer. Il est préférable de transposer les problèmes de Bates à Downton plutôt que de les traiter dans un pub du Kirkbymoorside trop rarement. Le fait de l’avoir éloigné enlevait une part d’intrigue pourtant intéressante et nécessaire.  

Les choses se précisent entre Sybil et Branson. Mais même si cet arc est un des meilleurs de la série, son point culminant ne se situe pas encore dans cet épisode. S’il commence à prendre de l’importance à ce moment précis, c’est que Sybil s’aperçoit qu’elle voudrait franchir le pas. La bonne chose est que cette relation, malgré les apparences, est loin d’être une énième version de Roméo et Juliette, ce qui nous évite le côté passionnel abrutissant.

Retour à l'index


5. LE POIDS DU SECRET


 

 

Réalisation : Brian Kelly

Scénario : Julian Fellowes

Résumé

1918. Matthew et William sont blessés pendant un assaut. Tous deux sont ramenés en Angleterre. William est gravement touché au poumon. Installé à Downton Abbey, il demande une dernière fois à Daisy de l’épouser avant de mourir. Mrs. Patmore et Mrs. Hughes la poussent à accepter. Matthew est atteint à la moelle épinière et pourrait ne plus jamais remarcher. Mais en plus de ça, il est impuissant, ce qui compromet son union avec Lavinia. Refusant d’être un obstacle à son bonheur, il la renvoie à Londres.

Une nouvelle employée est engagée à Downton : Jane Moorsum. Veuve, elle élève un fils de 12 ans. Vera Bates revient à Downton et promet de faire éclater un scandale. Mary confie alors à Richard Carlisle son aventure avec le diplomate turc. Il accepte de payer le silence de Mrs. Bates, en se réservant l’exclusivité de l’information, mais elle promet de revenir pourrir la vie de son mari. Branson apprend que le tsar a été assassiné.

Critique

C’est lorsque quelque chose de grave arrive que la série gagne en intensité. Ici, le côté mélodramatique ne joue pourtant pas tellement en sa faveur. Malgré le fait qu’il soit bon, cet épisode se veut tire-larme sans vraiment y parvenir. Les seuls qui pleurent, ou presque, se trouvent dans le décor. D’ailleurs vous pouvez les compter, ils sont nombreux cette fois-ci : Daisy, William, Violet, Mary, Matthew, Lavinia…

La première séquence nous montre l’assaut dans lequel William et Matthew sont blessés. Deux choses ne vont pas. La première est la musique de fond. Mettre des violons lancinants pour accentuer le côté dramatique ne fait qu’empirer les choses. En soi, ce n’est pas dérangeant, mais dans le fond, c’est du déjà-vu. A cause de cela, on devine aisément quelle sera en sera l’issue. Ne pas avoir mis de musique aurait pu laisser planer le doute. La seconde est que Julian Fellowes a souhaité entrecouper cette scène de deux scénettes où Daisy et Mary sont toutes les deux prises d’un malaise, au moment même où William et Matthew se trouvent en danger de mort. Passe encore que Daisy ait un mauvais pressentiment. Mais le fait que Mary en vienne à renverser sa tasse de thé relève de la plus profonde niaiserie. Non pas que ce phénomène ne puisse pas arriver dans la réalité, mais la façon dont est mis en scène ce passage est très mauvaise. Alors qu’elle voit que sa fille va mal et qu’elle vient de renverser sa tasse, tout se passe comme si c’était normal et Cora ne bouge pas d’un pouce. Crédibilité ? Euh… joker.

Maggie Smith resplendit de justesse de bout en bout. La scène où elle tente de parler au téléphone est un monument de la série, une cultissime leçon de comédie ! Elle forme d’ailleurs avec Laura Carmichael, Lady Edith, un duo très soudé. L’alchimie entre ces deux actrices fonctionne à merveille.

 

 

Michelle Dockery joue particulièrement faux tout au long de l’épisode. A commencer par la séquence que nous venons de citer. Admettons que le personnage de Mary ne soit pas très sympathique et qu’elle n’exhibe pas ses sentiments en public. C’est un fait. Mais c’est ce qui est particulièrement dommage dans la série. L’interprète joue de façon très monotone et la chose est encore plus visible lorsqu’elle est censée passer d’une émotion à une autre. Finalement, le problème vient-il de l’interprète ou du personnage ? Nous serions tentés de croire que cela vient du personnage, mais malheureusement, cela ne rend pas assez bien pour nous le confirmer. Au contraire de Laura Carmichael dont le jeu est très varié, Dockery n’est pas assez convaincante.

Dan Stevens surjoue son personnage, au point de rendre insupportables ses quelques scènes de désespoir. Faisant mine de pleurer sans jamais y parvenir, Matthew perd en crédibilité. Je fais référence au moment où, après avoir appris qu’il ne remarcherait pas et qu’il est impuissant, il ordonne à Lavinia de le quitter, de l’oublier et de retourner à Londres. Entre souffle haletant, voix cassée et zéro larme, le cocktail ne se digère pas bien.

 

 

Réapparition de Vera Bates, encore plus cruelle qu’au début de la saison 2. Celle-ci veut en finir avec son mari et promet de lui pourrir la vie jusqu’au bout. Les ennuis ne sont donc pas terminés, au grand désespoir d’Anna. La saga Bates continue et n’est pas prête de s’arrêter ! Cet arc devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure des épisodes. Maintenant que Vera est revenue, les confrontations sont inévitables et les tensions battent leur plein !  Merci Madame Bates pour venir mettre un peu d’ambiance du côté des domestiques !

Le décès de William marque la fin d’une époque. En fait, malgré les apparences, la disparition du personnage affecte beaucoup la série. William était peut-être un peu effacé mais était aussi un garçon très gentil et très attachant. Comme quoi, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers, et ce n’est qu’un début. Sa perte met fin à une période d’insouciance pour Daisy, qui va devoir supporter le poids du veuvage et ses conséquences.  La scène de sa mort est certes triste, mais est surtout teintée de mélancolie.

 

Malgré les points négatifs relevés, Le poids du secret est un épisode que l’on ne peut pas rater. L’aspect mélodrame ne fonctionne pas assez, mais l’histoire en elle-même est très prenante.  

Retour à l'index


6. RETOUR A DOWNTON


 

 

Réalisation : Andy Goddard

Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Gravement défiguré, le Major Patrick Gordon est accueilli à Downton Abbey et confie à Edith qu’il n’est autre que Patrick Crawley, supposé mort lors du naufrage du Titanic. Cette nouvelle trouble toute la famille mais Matthew, compte-tenu de sa paralysie, pense que cela vaudrait mieux pour lui de ne plus être l’héritier. Lord Grantham charge Murray d’investiguer mais en conclut qu’il s’agit probablement d’un ami du vrai Patrick Crawley, Peter Gordon. Seule Edith croit en sa sincérité. Mary et Richard Carlisle envisage d’acheter un château près de Downton Abbey. Ils demandent à Carson d’être leur majordome. Il finit par accepter.  Isobel envisage de rendre Downton utile dès la fin de la guerre et d’en devenir la patronne. Cora et Violet comptent bien l’en empêcher.

Ethel apprend que le Major Bryant a été tué à la bataille de Vittorio Veneto. Elle se retrouve donc définitivement seule en charge de son fils Charlie,. Bates doit encore se battre pour que sa femme accepte de divorcer. Il se rend à Londres mais quelques jours plus tard, Vera est retrouvée morte à son domicile.

L’armistice est signé et la guerre prend fin.

Critique

Que c’est long et décevant… Une ou deux scènes plutôt bonnes mais beaucoup trop rares.

Un certain Patrick Gordon débarque à l’improviste à Downton Abbey et prétend être Patrick Crawley. D’accord pour le concept. Mais franchement, n’y avait-il pas un autre moyen de l’introduire ? Il aurait survécu au naufrage du Titanic, souffert d’amnésie et été identifié par erreur comme passager canadien, pour ensuite retrouver la mémoire et revenir à Downton ? Non, c’est un peu facile… Mais visiblement, Edith semble lui accorder de l’importante. Pourtant, il est évident qu’il y a baleine sous gravier et que ça sent la mascarade à plein nez. Le dénommé Gordon se contente de raconter des souvenirs bateau et suppose que cela est suffisant pour se faire accepter. D’autant plus qu’il fait exprès de faire planer le doute le jour de son départ en laissant une lettre signée « P. Gordon », sans indiquer s’il s’agit de Peter ou de Patrick.  Ce personnage ennuyeux qui monopolise les trois quarts de l’épisode n’aura en fin de compte servi à rien. Erreur de casting. Oust !

Ethel devient enfin un personnage à part. Dans l’épisode précédent, son apparition fut assez brève et pas assez développée. Ici, on sent qu’elle va se mettre à casser les murs et à se battre pour que les parents du Major Bryant acceptent de reconnaître le bébé comme leur petit-fils.

 

Sir Richard Carlisle et Mary se décident à acheter un énorme château pas loin de Downton Abbey, à Haxby. Je ne sais pas s’ils réalisent le non-sens de vouloir engager Carson comme leur majordome. Ce projet ne paraît pas du tout réaliste. C’est comme demander à Violet ce qu’est un week-end : ce n’est pas possible. Carson est le raison de vivre de Downton. Pas de Carson, pas de Downton. Pas de Downton, pas de Downton. En bref, cette trame des plus inutiles, comme celle du Major Gordon, est à mettre à la corbeille, sans regret et sans recyclage.  

Grand moment de réjouissance à l’annonce de la fin de la guerre… En plus, on va enfin savoir si Sybil acceptera de partir avec Branson. Et bien… Non, pas encore. Oh ! Comme si ces regards tendres que l’un porte sur l’autre peuvent une seule fois nous faire douter de l’issue de cet arc. Cette  relation affectueuse est la plus passionnante de toute la série. Juste ce qu’il faut de sentiments et de mots pour en faire une très belle histoire. Et même si Branson peut être très rude à cause de ses opinions politiques et éprouver de l’aversion pour la haute société, sa sincérité et sa patience jouent en sa faveur et son comportement reste tout de même très courtois, faisant de lui un bien chic type.

 

 

Jane Moorsum semble faire effet sur Robert. Avouez que l’on n’avait pas envisagé qu’il puisse avoir une aventure avec une de ses domestiques. Remarquez, ça le décoince un brin. Ceci dit, rien ne se passe encore dans cet épisode. Mais on sent la soudaine proximité qui s’instaure et les regards qui se perdent.  

Isobel se fait une fois de plus démonter par Violet. La mère de Matthew souhaite définitivement faire de Downton Abbey une maison de convalescence. La réaction de Lady Grantham est hilarante. Cora et Violet, associées contre l’usurpation ! C’est puissant !!!

Bates sort les griffes. Pour la première fois, il va prendre les commandes de sa propre vie. En témoigne une réplique choc dont le ton ne lui est pas familier : « Si seulement elle était l’  « ex » madame Bates, milord. Ou mieux encore « Feu » madame Bates ». Plein de projets, on se rend bien compte que la tâche va être impossible si Vera ne sort pas de son champ de vision. La seule solution est donc de la faire mourir. On peut reprocher à Fellowes de ne pas montrer comment se  passe la dernière confrontation entre Bates et sa femme. Cet homme étant toujours très calme, cela aurait permis de jouer sur son côté sombre, parce que l’on sait qu’il en a un. Il est là, quelque part, mais il existe bien. Ou alors, on peut simplement supposer et laisser notre imagination l’emporter.

 

Retour à l'index


7. NOUVELLES VIES


 

 

Réalisation : James Strong

Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Downton Abbey redevient une propriété privée. Matthew retrouve l’usage de ses jambes. Il annonce alors son mariage avec Lavinia. Mais Violet lui conseille de bien prendre le temps de réfléchir et de ne pas faire l’erreur d’épouser la mauvaise.

Alors que les parents du Major Bryant sont invités à déjeuner, Ethel s’introduit dans la salle à manger et leur présente le petit Charlie, rendant M. Bryant furieux. Carlisle demande à Anna d’espionner Mary. Elle refuse et en parle à Carson et Mrs. Hughes. Carson n’accepte pas d’être son majordome et décide de rester finalement à Downton. Lord Grantham se rapproche de Jane et l’embrasse fougueusement, laissant la jeune femme sous le choc.

Sybil retrouve Tom dans le garage et lui annonce qu’elle est enfin prête à vivre avec lui en Irlande. Ils s’enfuient mais Mary et Edith les rattrapent et demandent à leur sœur de ne pas décevoir leurs parents et de leur donner du temps pour s’y faire. Enfin, Thomas se rend compte qu’il s’est fait escroquer dans sa tentative de marché noir.

Critique

J’avoue avoir eu du mal à noter cet épisode. Des moments de qualités mais éclipsés par quelques longueurs scénaristiques. J’accepte finalement de lui donner trois étoiles. On n’est pas encore dans le genre passionnant que seront les deux derniers opus de cette saison, mais le niveau se relève largement par rapport au précédent. 

L’arrivée d’Ethel donne un sérieux coup de fouet à l’épisode. Elle a la ferme intention de présenter le petit Charlie à ses grands-parents. Son intrusion rend cette femme moins sotte que l’on pouvait soupçonner. Il était temps qu’elle agisse par elle-même, au lieu de passer sans arrêt par Mrs. Hughes. Mais manque de chance, le père du Major Bryant ne l’entend pas de cette oreille.

Thomas se lance dans le marché noir pour Mrs. Patmore. Daisy et elle se rendent compte qu’il s’est fait rouler. Furieux, il se rend dans la réserve et est pris d’une colère foudroyante. Thomas sous un jour nouveau. C’est bête, c’est la première fois qu’il se rendait utile. Sublime réplique d’O’Brien à la cuisinière en chef : « And when will that be, O Mighty One ? » (En anglais, ça rend mieux).

 

 

 

Sir Richard Carlisle se rend encore plus détestable qu’il ne l’était avant. Effectivement, il fait une demande des plus originales à Anna : espionner Mary et lui établir le compte-rendu de ses journées. A partir de maintenant, on espère que Mary va laisser tomber cet homme, assumer le chantage qu’il lui avait promis, c’est-à-dire révéler son histoire avec Pamuk, retrouver Matthew, et vite, vite, vite ! Carson décide de ne pas accepter la proposition de Carlisle, à notre plus grand soulagement. De toute façon, cela sent la rupture à plein nez.

Bates a encore du souci à se faire. Il se souvient de la mort au rat que lui avait demandé d'acheter Vera quelques mois avant sa mort. Sa femme avait donc prévu le coup. Elle aura tenu sa promesse de lui pourrir la vie même depuis sa tombe. Gros retournement de situation.

Matthew retrouve miraculeusement l’usage de ses jambes. Ce n’est pas sans déplaire à Lord Grantham, qui voit dans cette guérison plus qu’une bénédiction : « Mon cher ami vous n’imaginez pas tout ce que cela représente pour moi ! ». Heureusement que Cora est plus humaine. Vous avez-vu cette extrême expressivité ? On peut difficilement faire mieux.

 

 

 

Mais il est encore coincé avec Lavinia. Et ce n’est pas tout, il annonce son prochain mariage, qui aura lieu à Downton Abbey même. Violet vient alors trouver Matthew dans sa chambre et lui conseille de bien réfléchir à sa décision, donc de ne pas se tromper d’épouse : « Il n’y a pas d’échappatoire pour les gens comme nous. Vous allez passer quarante ou cinquante ans de votre vie avec la même femme, donc soyez sûr de votre choix ». Bien essayé, mais Matthew est un homme d’honneur… Et ce n’est pas fini !

Cet événement  donne des idées à Sybil, qui va retrouver Branson dans le garage. Le moment tant attendu est arrivé. « They finally kiss! ». C’était sans compter la remarque de Sybil, un peu inappropriée : « Oui, vous pouvez m’embrasser, mais c’est tout pour le moment ». Pas d’inquiétude Sybil, Tom n’est pas du style sauvage ! Non mais qu’est-ce qu’elle croyait… Qu’ils allaient vivre un moment à la Jack et Rose dans Titanic ?

 

 

Leur fuite n’était pas tellement utile. Non seulement, elle n’aboutit pas puisque Sybil accepte bien sagement de retourner chez elle. Mais en plus, on avait du mal à croire qu’elle puisse couper les ponts aussi brutalement avec sa famille. Branson fait alors preuve d’un peu trop de préjugés : « Ne les écoute pas, elles veulent juste nous séparer », « Rentre avec elles si tu crois que tu peux être plus heureuse là où tu es ». Bon ça c’est le côté agaçant du bonhomme.

 

Retour à l'index


8. ÉPIDÉMIE


 

 

Réalisation : James Strong

Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Le mariage de Lavinia et Matthew avance à grand pas. Sybil et Branson annonce à la famille qu’ils ont l’intention de partir en Irlande et de se marier. Robert est furieux et ne compte pas laisser sa fille aux mains de son chauffeur. Il tente de convaincre Tom par tous les moyens possibles mais celui-ci reste sur sa décision. Sybil, de son côté, ne cède pas aux pressions de son père et de sa grand-mère. A trois jours du mariage, une épidémie de grippe espagnole sévit à Downton et le château en est affecté. Cora, Lavinia, Carson et deux femmes de chambre sont victimes de la maladie. Le mariage doit donc être reporté.

Anna et Bates se marient en secret à Ripon. Thomas, ayant perdu toutes ses économies en entrant dans le marché noir, veut retrouver un poste à Downton Abbey, qu’il avait laissé en rentrant dans l’armée. Il profite alors de l’absence de Carson pour se racheter et le convaincre de le réembaucher.

Un soir, alors que Lavinia est alitée, Matthew met en marche le gramophone. Mary le rejoint et lui accorde une danse, mais ils finissent par s’embrasser. C’est à ce moment que Lavinia descend les escaliers et les surprend. Loin d’être en colère, mais très amoureuse, la jeune femme avoue à Matthew qu’elle ne se mettra pas en travers du chemin. Cora est au plus mal et est à deux doigts d’y passer. Mais alors qu’elle se remet d’une nuit cauchemardesque, Lavinia décède. Matthew est persuadé que lui et Mary sont responsables de sa mort. A son enterrement, Lord Grantham donne à Sybil sa bénédiction.

Critique

L’avant dernier épisode constitue en vérité une fin de saison idéale. Des scènes formidablement écrites viennent mettre un terme à la plupart des interrogations qui pesaient tout au long de cette période 1914/1919.

Contre la volonté de ses sœurs, Sybil annonce son mariage avec Branson en fin de soirée. Cette scène est presque impeccable et les acteurs sont très justes, plus particulièrement Robert. On peut simplement regretter qu’elle soit coupée, car non seulement on ne s’arrête pas en si bon chemin, mais en plus de cela, il aurait été judicieux de voir comment elle arrive à se dépatouiller pour annoncer la nouvelle à ses parents. Il manque donc un bout. Ne pas louper l’expression de Maggie Smith à ce moment précis :

« - Ta grand-mère a le droit de savoir au même titre que les autres.

- Pourquoi je ne trouve pas ça rassurant… ? »

La scène entre Robert et Branson permet de mettre en avant les défauts de Lord Grantham, qui est prêt à le payer pour qu’il sorte de la vie de sa fille. Tom réussit à lui dire ses quatre vérités : « Vous êtes persuadé qu’elle ne pourrait être heureuse que dans une autre version de Downton Abbey. Vous savez quel est votre problème ? Vous êtes comme tous les gens de votre espèce, vous pensez avoir le monopole de l’honneur ».

 

L’épisode donne somme toute une très mauvaise image de Robert. Il accumule en un laps de temps assez réduit de multiples gaffes. Le fait que Cora soit souffrante l’isole et lui donne l’occasion de flirter à nouveau avec Jane. Cette dernière se montre très familière et intrusive, et surtout, elle manque de finesse. Lord Grantham n’est pas non plus à épargner. Son indélicatesse et son esprit « Je suis le maître  donc j’ai tous les droits » sont dérangeants. Lui qui s’oppose si farouchement au mariage de sa fille avec un prolétaire se permet d’embrasser fougueusement une femme de chambre pendant que son épouse est en train de souffrir le martyr. Quelles mœurs étranges… 

Ethel rencontre pour la deuxième fois les parents du Major. Mais Monsieur Bryant est loin de vouloir accorder à Ethel le droit de voir son fils lorsqu’elle l’aura confié à eux. Son histoire avance, mais encore une fois, cela n’aboutit pas encore. Elle refuse de le leur laisser. Bonne ou mauvaise décision, on ne sait pas. Mais tout ce que l’on peut deviner, c’est que ce n’est encore fini. Sa décision a l’air irrévocable mais il semble impossible qu’elle s’en tienne là. A suivre.  

Alors qu’on la croyait hors de danger, Lavinia meurt. Manière un peu radicale d’éliminer une indésirable mais la fin justifie les moyens… « Fais-moi plaisir, soit heureux, s’il te plaît ». C’est un peu cliché mais cela tient. D’un côté, elle était tellement amoureuse de lui qu’il est légitime qu’elle lui dise ce genre de chose sur son lit de mort, mais d’un autre, cela nous rappelle tous les bons vieux films américains avec la scène finale mélodramatique où le meilleur ami agonise et lance un : « Tu lui diras que je l’aimais…» et meurt juste après avoir énuméré ses dernières volontés. Heureusement qu’ils n’y ont pas ajouté la traditionnelle quinte de toux. Là, je me serais fâchée.

 

En revanche, du côté de Cora, le mal était plus sévère mais s’est finalement dissipé. Scènes de presque agonie très réalistes (vomissement, sueur, saignement de nez, respiration bruyante...etc). Elizabeth MacGovern se distingue dans un autre registre et elle s’en tire à bon compte.

Matthew adopte une tête de chien battu tout au long de l’épisode, particulièrement agaçante. Cependant, Dan Stevens réussit à convaincre lorsqu’il doit faire le deuil de Lavinia. Son égarement, sa façon de ne pas comprendre ce qu’il se passe autour de lui et son regard abattu sont des attitudes qu’il manie très bien.

 

 

 

 

Les choses avancent à grands pas en ce qui concerne Anna et Bates. Prudente, elle préfère l’épouser avant qu’il ne lui arrive quoi que ce soit en rapport avec le suicide de sa femme. Julian Fellowes nous donne même l’occasion de voir une scène de lit mais très pudique. No sex please we’re British ! L’épisode se termine sur une note grave. Lavinia est enterrée, Matthew et Mary mettent fin à leur relation et Bates est effectivement arrêté.

 

Retour à l'index


9. DOUBLE ÉPISODE « SPÉCIAL NOËL »


 

Réalisation : Brian Percival

Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Décembre 1919. Toute la famille Crawley se réunit pour fêter Noel. Lady Rosamund, accompagnée de sa femme de chambre Miss. Shore, invite à Downton un certain Lord Hepworth, qu’elle a l’intention d’épouser. Violet se rend bien compte qu’il est en fait ruiné et ne l’épouse que par intérêt, ce que sa fille accepte néanmoins.

Pendant ce temps, John Bates est en prison et attend son procès qui doit avoir lieu à York. Mrs. Hughes, O’Brien et Lord Grantham sont appelés à témoigner, mais la peine de mort est proclamée. Cependant, son avocat, Murray, parvient à faire changer le verdict pour la prison à vie.

Mary supporte de moins en moins Carlisle, et son père, qui a appris son histoire avec Pamuk, lui demande quand même de le quitter et de partir aux Etats-Unis pour un temps. Après une bagarre avec Matthew, Carlisle quitte Downton Abbey.

Daisy se laisse influencée par Miss. Shore qui lui fait comprendre qu’elle vaut bien plus que ce qu’elle est. Elle commence alors à se plaindre mais Monsieur Mason, le père de William, à qui elle rend visite, lui conseille plutôt d’en parler intelligemment à Mrs. Patmore.

Thomas souhaite être promu valet de chambre pendant l’absence de Bates, mais Carson ne parvient pas à convaincre Lord Grantham. Il décide donc de se faire remarquer et cache Isis, la chienne, dans la forêt. Alors que toute la maison est mobilisée  pour la retrouver, Mary avoue à Matthew son aventure avec le diplomate. D’abord choqué, il n’en tient finalement pas compte. Lady Violet a l’idée d’inviter Anthony Strallan pour faire plaisir à sa petite fille Edith. Lady Grantham reçoit une lettre de Sybil qui lui annonce qu’elle est enceinte.

Longtemps réticent après la mort de Lavinia, Matthew finit par convaincre Mary de rester et, un genou à terre le soir du bal des serviteurs, la demande en mariage. Elle accepte.

Critique                                           

L’ultime épisode de la saison 2 offre un panel de talentueux acteurs venant s’ajouter au casting initial. Il se concentre sur les trames les plus développées de la saison, à savoir le procès de Bates, le triangle Carlisle-Mary-Matthew, mais aussi sur celles qui n’ont pas eu le temps de davantage s’étendre, notamment en ce qui concerne Daisy et son sentiment de culpabilité après avoir épousé William. C’est également l’occasion pour des personnages laissés de côté assez longtemps de revenir à la charge, tels Sir Anthony Strallan, que l’on avait oublié depuis le dernier épisode de la saison 1, mais aussi Lady Rosamund. A la fois festif et grave, mélangeant finement les genres, cet épisode est un final resplendissant, même en l’absence de deux personnages clé : Sybil et Tom Branson, qui se sont mariés en toute discrétion en Irlande.  

Commençons avec le procès de Bates qui se tient enfin après des mois de spéculation, permettant aux acteurs Brendan Coyle et Joanne Froggatt de se distinguer dans un registre plus tragique. L’issu du procès est inévitable, mais étant donné que Downton Abbey est une série qui joue beaucoup sur les rebondissements, nous nous attendons à ce que la situation se renverse. C’est chose faite, mais il faut avouer que le suspens tient jusqu’au bout. Au contraire de Thomas qui n’éprouve aucune compassion et préfère remarquer que la disparition de Bates va laisser la place à un nouveau valet, O’Brien prend un visage humain et s’en prend même à son ancien complice.

 

 

C’est également le cas de Lord Grantham. Nous nous étions arrêtés sur une image péjorative de Robert Crawley. A la fin du dernier épisode, la mort de Lavinia l’avait néanmoins fait réfléchir sur ce qui était réellement important, puisque même la guerre n’avait pas pu lui faire cet effet et ne le fera pas, quoiqu’il en dise. Dans cet épisode de Noël, le procès de Bates lui pesant sur la conscience, il surprend en adoptant un comportement plus doux et compréhensif, spécialement envers sa fille ainée à qui il demande de partir en Amérique. Il n’éprouve même aucune colère lorsque sa femme lui révèle que Kemal Pamuk était mort dans le lit de Mary. Considérant que cela remonte à l’année 1912 ou 1913, on peut comprendre que cela lui fasse ni chaud ni froid. Sans oublier qu’il a lui-même fait une très grave erreur en s’aventurant Jane, l’ancienne femme de chambre.  

L’esprit festif que suppose le titre de l’épisode est présent au début et à la fin. Décoration de l’immense sapin,  remise des cadeaux, jeux de charade, fête du nouvel an, puis bal final, tout cela ne prend qu’une bonne vingtaine de minutes. Plaisant et léger, savourez ces quelques instants. Il ne faut absolument pas rater la très subtile réplique d’Isobel insinuant que Violet, qui se demande ce qu’on lui a offert, a tendance à les lui casser : « C’est un casse-noix. On a pensé que ça vous ferait plaisir. Pour casser les noix ». Au passage, Lady Violet aborde une garde-robe imbattable.

Nous clôturons ainsi la décennie 1910. Le jour de l’an 1920 semble bien amer pour la Dowager,  qui fait remarquer : « Quand on voit ce qu’il s’est passé en dix ans, qui sait ce que nous réserve l’avenir ». Encore beaucoup de choses, des bonnes comme des terribles, mais il est peu probable qu’elle soit encore de ce monde pour déclarer : « Je vous l’avais bien dit ! ».

 

 

 

Daisy trouve une place de choix dans ce dernier volet. Depuis son mariage avec William, elle n’avait cessé de culpabiliser, et refusé de voir le père de son défunt mari. Mrs. Patmore arrive à la convaincre en misant sur la naïveté de sa protégée, ce qui fonctionne à merveille. Les domestiques avaient effectivement ressorti une vieille planche d’Ouija, instrument supposé communiquer avec les esprits. Mrs. Patmore s’en saisit et fait semblant de se laisser guider par l’esprit de William, ce qui trouble Daisy.

C’est l’un des rares personnages de la série qui n’évolue pas, et ce depuis la saison 1. Heureusement, le fait de se rendre chez le père de William va lui donner un peu de bon sens. Tout d’abord envers son statut de veuve et ses devoirs envers le père de son mari, mais aussi envers sa propre profession. On peut donc envisager qu’après deux saisons, soit 7 ans de stagnation, elle va songer à voler de ses propres ailes et prendre sa vie en main.

 

 

Comme dit précédemment, le neuvième épisode fait resurgir d’anciennes connaissances. A commencer par Anthony Strallan, ancien amoureux d’Edith, pour ne pas dire amant ou fiancé. Remontée à la surface très inattendue pour un personnage qui ne cassait pas trois pattes à un canard et très ennuyeux.  Edith est jeune, le monde change, mais Fellowes s’obstine à vouloir la caser avec un cinquantenaire peu reluisant qui avoue lui-même qu’il aurait besoin non pas d’une épouse mais d’une infirmière. Lady Rosamund non plus ne semble pas avoir trouvé le bon filon. Mais elle, c’est déjà moins grave. Pourtant, le personnage de Lord Hepworth est à première vue très plaisant, même si c’est un opportuniste. Dommage qu’il fricote avec Miss. Shore dans les couloirs de Downton.

Venons-en maintenant à l’axe le plus important de l’épisode, celui qui concerne Mary, Matthew et Richard Carlisle. Important, mais pas forcément très bien abordé car assez répétitif. Fellowes insiste lourdement sur le détestable caractère de Carlisle. En cette période de fêtes, Matthew semble avoir fait le deuil de Lavinia mais est tout d’abord catégorique. Il ne se remettra pas avec Mary, quoiqu’en pense sa mère Isobel. Sans être un élément moteur, cette dernière demande à plusieurs prises à son fils de faire preuve d’un minimum de bon sens. Carlisle finit par quitter Downton Abbey après s’être battu avec Matthew la veille au soir, scène d’ailleurs un peu trop courte. Comme quoi, il a suivi les conseils de sa mère : « Il faut que tu te battes pour elle ». Voici enfin l’achèvement d’un périple amoureux qui aura duré sept ans. Sept ans durant lesquels la relation entre Mary et Matthew tournait en rond.

 

 

Le bal des serviteurs a lieu après avoir appris que Bates ne sera finalement pas pendu. Une des meilleures scènes de l’épisode. Entre valse et danses guillerettes, la musique joyeuse et entraînante donne premier aperçu de l’esprit des années folles et constitue une très belle conclusion de cette saison 2.

 


Matthew demande maintes fois à Mary si elle compte toujours partir en Amérique. Inutile d’aller plus loin, on comprend où cela va nous mener. La demande en mariage est certes très romantique mais aussi très improbable. Je tiens à rappeler qu’on est en janvier, qu’il neige, que donc il fait froid, que par conséquent on ne sort pas en petite tenue. Apparemment cela ne pose aucun problème à Mary qui passe plusieurs minutes à l’extérieur largement découverte. Mais peu importe, la deuxième saison s’achève sur un joli plan de Downton enneigé.

Retour à l'index

Images capturées par Juliette Vincent.

 

L'Entraide