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Saison 4Présentation

Les Routes du paradis

Saison 5



1.   LE FILS PRODIGUE
(WHOSE TRASH IS IT ANYWAY?)



Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Tandis que deux politiciens s’affrontent pour le poste de maire, le fils de l’un d’eux met de la drogue dans le casier universitaire du rejeton de l’autre pour faire basculer l’élection.

Critique :

Un épisode qui nous permet d’aborder la politique américaine, dans lequel Michael Landon se fait discret au profit de son partenaire Victor French. Au-delà de la rivalité politique, cet opus est une réflexion sur l’amour paternel.

Très moralisateur, l’épisode montre les limites de l’ambition de deux politiciens, l’un des deux étant prêt à faire passer son élection avant sa famille, en la matière son fils.

Mark n’hésite pas à mener une enquête digne de son ancien statut de policier pour démonter une machination contre l’un des candidats, qui se trouve être son ami.

Nous sommes surpris par un Victor French aux cheveux coupés très courts pour cette nouvelle saison. La truculence de Mark, son personnage, est toujours présente.

David Spielberg et Ken Kercheval dominent tellement l’intrigue dans leur duel politique qu’ils ont tendance à éclipser nos héros. Landon nous propose ici un réquisitoire contre les magouilles politiciennes plein de lieux communs, mais le second fil de narration est plus intéressant, avec la réaction des deux enfants des candidats.

On passe un bon moment, mais ce n’est pas un épisode mémorable.

Anecdotes :

  • Ken Kercheval (1935-) est célèbre pour son rôle de Cliff Barnes dans Dallas.

  • David Spielberg (1939-) a joué au cinéma dans Christine et à la télévision dans On ne vit qu’une fois et une série inédite en France The practice (1976).

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2-3.  SUR LES AILES DU DESTIN
(HELLO AND FAREWELL)

Scénario : Vince R. Guttierez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Une ancienne infirmière du Vietnam souffre de traumatismes. Un jeune pilote qui va bientôt se lancer après avoir obtenu son brevet apprend qu’il est un enfant adopté. Jonathan incarne ici un médecin militaire.

Critique :

Double intrigue pour un double épisode. Matthew Perry méconnaissable en jeune enfant adopté David (son interprétation est très différente de Friends) et Christina Raines dans l’un de ses derniers rôles – elle a arrêté sa carrière en 1991 – en infirmière commandant Kimberly Michaels. Nous sommes dans le mélodrame en permanence, mais cela ne jure pas dans le cadre de cette série.

Les bons sentiments sont légion. Le thème de l’adoption non révélée en son temps et les cauchemars liés à la guerre du Vietnam se croisent dans cette histoire en deux parties avec une certaine adresse. Il faut dire que Christina Raines joue particulièrement bien. Landon aborde le thème des thérapies de groupe pour les anciens du Vietnam, ce qui est tout à fait dans la cible de la série. Quant à David, sous le choc d’avoir appris qu’il était adopté, il est blessé dans un accident de moto.

On comprend la raison d’une deuxième partie lorsque les deux personnages de Kimberly et David se rencontrent. Le téléspectateur devine avant tout le monde que Kimberly est la mère de David.

Au bout de cinq saisons, Les routes du Paradis est une série qui a un peu fait le tour de tous les sujets. L’aspect surnaturel avec l’ange Jonathan et ses pouvoirs sont volontairement laissés de côté, et ce au profit d’intrigues peut être plus fouillées. Le scénario devient totalement réaliste et pourrait faire partie d’une série sans ange ni intervention divine.

Le tandem Michael Landon-Victor French est toujours actif, mais le ton de l’ensemble a quelque peu changé. Avec une vision plus réaliste, on tombe moins dans la guimauve et l’angélisme. Le thème de l’après Vietnam est un sujet éternel pour les scénaristes, tant il est possible de l’aborder par tous les angles possibles.

Devant les talents d’actrice de Christina Raines, on regrette son choix de fuir les studios, même s’il est respectable. Elle joue presque ici son propre rôle.

Plus que de science-fiction, il est ici question d’humanisme. La thérapie de groupe des anciennes du Vietnam évoque celles des alcooliques repentis. Landon se sert de ce grand traumatisme de l’Amérique pour nous proposer un opus grave et sans humour.

On est tout de même un peu frustrés que Landon et French soient autant en retrait dans l’histoire dominée par Christina Raines et Matthew Perry.

On atteint le paroxysme de sentiments lorsque Kimberly apprend, avec un retard de 17 ans, que Bill, le père de son enfant, est mort au Vietnam. Elle révèle alors à Jonathan qu’elle a fait adopter son enfant, vivant à l’époque dans le déni suite à la disparition de Bill.

Un double épisode particulièrement larmoyant sans tomber dans la sensiblerie. Le titre original est plus explicite que le français quand on a vu le film. Michael Landon a bien fait de gommer l’aspect surnaturel et mystique pour nous propose cette belle histoire grave et touchante.

Les retrouvailles entre mère naturelle et fils sont déchirantes.

Anecdotes :

  • Matthew Perry (1969-) est célèbre pour son rôle de Chandler dans Friends.

  • Le rêve de Mark était de devenir pilote de chasse.

  • Christina Raines (1952-) est née à Manille aux Philippines et a débuté comme danseuse. Malgré une trajectoire prometteuse de comédienne (Nashville, Duellistes, La sentinelle des maudits), elle a décidé de mettre un terme à sa carrière et de devenir infirmière, spécialiste dans les dialyses.

  • Episode tristement prémonitoire, Victor French qui sera fauché par un cancer foudroyant avant la diffusion des épisodes de cette saison, doit ici, en tant que Mark Gordon passer un test de santé car il est incapable de se rappeler le dernier qu’il a passé.

  • Mark est de sortie avec la ravissante Fran, une femme colonel incarnée par l’actrice Lora Staley qui n’a fait qu’une courte carrière.

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4.  LE SALUT
(THE SILENT BELL)

Scénario : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark sont engagés comme instituteurs dans une école maternelle multiethnique par le pasteur Tobias Bennett. Mais le conseil d’administration vient de décider de chasser de cette école tous les non-chrétiens.

Critique :

On est un peu déroutés par l’intrigue. On nous présente une maternelle laïque dirigée par un pasteur. On constate que les enfants peignent Dieu, tout en ne recevant pas d’enseignement religieux. Bref, le scénario est tortueux.

Le pasteur Bennett est pris d’un cas de conscience car ses employeurs lui demandent de renvoyer les enseignants non chrétiens (juifs, musulmans…) Il décide d’obéir de peur d’être renvoyer.

Episode extrêmement bavard, avec une fin ouverte (on ignore si les enseignants renvoyés accepteront de revenir) et un petit miracle avec la cloche qui inexplicablement ne sonne plus tant que la décision du conseil d’administration est maintenue. De plus, par la force des choses, une bonne partie de la distribution, dont la délicieuse Mimi Kuzyk en enseignante juive Debra Stone disparaît à la moitié de l’épisode pour ne pas revenir.

Un opus vraiment mineur. Les grimaces de Victor French au début pour amuser un enfant isolé nous tirent un sourire, mais pas davantage.

Anecdotes :

 

  • Mimi Kuzyk (1952-) était Donna Elesee dans le premier épisode de la saison 4 de Code Quantum, succédant dans ce personnage de femme du héros à Teri Hatcher (Un épisode de la première saison).

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5.  TRENTE-CINQ ANS APRÈS
(THE REUNION)

Scénario : David Ketchum et Tony DiMarco. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

35 ans après, les élèves de terminale d’un lycée de 1954 se retrouvent. Parmi eux, Trevor Steele qui est devenu un has been après avoir été une grande vedette de cinéma.

Critique :

Quel épisode ennuyeux ! Il ne s’y passe strictement rien, si ce n’est que les protagonistes constatent que le temps a passé. Mark qui faisait partie de l’école se croit obligé de s’inventer une carrière de footballeur. En fait, chacun a honte d’avoir vieilli et ne l’assume pas.

On ne comprend pas ce que vient faire cette réunion d’anciens élève banale comme le vent dans Les routes du Paradis. Trevor (Llyod Bochner) est ami avec son imprésario, mais refuse de voir la réalité en face, alors qu’il ne peut plus le payer depuis six ans. Les pom pom girls de 1954 ne sont plus toutes fraiches en 1989, et la seule personne qui n’a pas changé est une langue de vipère.

Aucun miracle, aucune intervention de l’ange Jonathan. Les gens attendent de cette réunion qu’elle leur redonne l’impossible : leur jeunesse. Le téléspectateur lui trouve le discours de l’opus d’une banalité inépuisable.

Anecdotes :

  • Trevor est présenté comme un has been, et il est mentionné (nous sommes en 1989) qu’aujourd’hui les jeunes veulent voir Michael J. Fox et Tom Cruise.

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6.  LA SOURCE DE L'INFORMATION
(THE SOURCE)

Scénario : Elaine Newman et Ed Burnham. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Deux enfants d’une école veulent devenir journalistes. Ils soupçonnent qu’un accident d’autobus serait dû à un manque d’attention du chauffeur qui s’intéresse de trop près aux adolescentes.

Critique :

Landon et French sont ici supplantés par deux jeunes aspirants au prix Pulitzer, Colin et Doug. Ils se croient déjà journalistes et veulent aller bien plus loin que le bulletin du collège. Le chauffeur du bus, Larry Nichols (Dack Rambo), selon un témoignage, avant un accident où il prétend que le véhicule a eu une défaillance, avait l’esprit ailleurs. Une jeune fille, une mineure, qui veut rester anonyme témoigne qu’il lui faisait des avances. Le passé de Nichols ne plaide pas en sa faveur.

Jonathan désapprouve les méthodes des deux jeunes et pense qu’il s’agit de diffamation. Mais l’un des apprentis journalistes, Colin, se sent protégé car il est le fils du proviseur.

Cette intrigue peine à nous intéresser. Tout au plus constate-t-on que dans l’Amérique puritaine de 1989, une mère peut s’opposer à ce que sa fille assiste à un cours d’éducation sexuelle.

Nichols est-il coupable ou innocent ? Landon aurait tendance à en faire une victime jugée d’avance. Et en fait, le chauffeur est bel et bien innocent, victime d’une mineure perverse et faux témoin.

On pense parfois aux Risques du métier d’André Cayatte, Dack Rambo se trouvant à la place de Jacques Brel. Episode moralisateur qui met nos deux jeunes « reporters » devant leurs responsabilités. Mais sali, Larry Nichols ne retrouve pas la confiance des parents qui pensent qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Encore une histoire sur le fond pas mauvaise mais qui n’a rien à faire dans le cadre de la série. La saison 5 marque décidément le déclin de la création de Michael Landon.

Anecdotes :

  • Dack Rambo (1941-1994) qui fut la vedette de la série Le signe de justice et joua dans Dallas fut fauché par le sida.

  • Alan Fudge (1944-2011) était l’une des vedettes récurrentes de L’homme de l’Atlantide.

  • Mark Gordon se retrouve professeur d’éducation sexuelle.

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7.  UNE RÉVOLTE POSITIVE
(THE SQUEAKY WHEEL)

routes 1 7

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Un handicapé, vétéran de la guerre du Vietnam, se voit confronté au racisme des « biens portants ». Jonathan et Mark se présentent à lui comme des représentants d’une association contre les discriminations envers les handicapés.

Critique :

Voilà un épisode caricatural, qui reprend tous les poncifs sur le manque d’adaptation des lieux publics pour les handicapés. Wayne Secrest perd son emploi parce qu’un autobus n’est pas équipé pour lui permettre de descendre son fauteuil au moment opportun. La rampe qui devrait le lui permettre est en panne.

Un trottoir qu’il ne peut monter, le regard condescendant d’une vieille femme dans un bus, tout pousse Wayne à la révolte.

Même son épouse (valide) ne parvient pas à le réconforter tout le temps, alors qu’il est évident qu’elle l’aime. La comédienne Deborah Benson en Patty Secrest trouve le ton juste et n’en fait jamais trop. C’est une femme amoureuse et pour elle, son mari n’est pas différent.

Tout est trop exagéré dans cet opus. Même un hôtel refuse l’accès à Wayne. Puis, des gens valident se moquent de sa femme et de lui parce qu’il veut s’essayer, en fauteuil roulant, à danser la rumba, une alerte incendie épuise un sauveteur obligé de descendre Wayne par les escaliers dans ses bras.

Nos héros finissent par le transformer en militant de la cause des handicapés. Mais nous restons dans la caricature : allant voir un film en plein air, Wayne et sa femme sont importunés par de jeunes voyous et doivent prendre la fuite. Ils sont sauvagement poursuivis en voiture par ces racailles. Ces exagérations répétées gâchent notre plaisir. Wayne achète une arme et décide de se venger, nous sommes alors dans l’outrance complète.

A la 41e minute, l’ange Jonathan a recours à la violence, ce qui arrive rarement dans la série. Lorsqu’il projette le voyou contre un mur avec une force herculéenne, son visage reflète qu’il y prend du plaisir. Nous sortons complètement du cahier des charges de la série avec les bons sentiments, Dieu, les anges…

Le happy end obligé nous laisse un goût amer. On peut reprocher aux scénarii de cette saison d’être vraiment très mal écrits. Le discours final de Wayne à l’association est convenu, moralisateur et abuse des poncifs. Dommage.

Anecdotes :

  • Victor French s’attarde à Hollywood devant l’étoile de Michael Landon, star de La petite maison dans la prairie ! Jonathan dit qu’il ne connaît pas. Grand moment d’humour. Réponse de Mark : « Heureusement que tu es mort au moins depuis quarante ans ».

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8.  AU REVOIR, MONSIEUR LE PROFESSEUR
(GOODBYE, MR. ZELINKA)

Scénario : Jerry Winnick. Réalisation : Michael Landon

Résumé :

Ivan Zelinka, professeur, se voit obligé de prendre sa retraite. Jonathan et Mark sont là pour empêcher l’homme d’être obligé de se retirer.

Critique :

A 81 ans, l’âge de la retraite est largement arrivé, sauf dans Les routes du Paradis. C’est ce qui pêche dans ce scénario. Il n’y a rien d’illégitime de mettre à la retraite ce professeur, Ivan Zelinka, ici supposé avoir 70 ans. Le choix d’un comédien qui en a onze de plus ne s’avère pas crédible, car Ayres fait son âge.

On considère donc comme un drame le fait de voir partir à la retraite un enseignant de 70 ans, de ce côté de l’Atlantique, l’intrigue nous paraît incompréhensible. Un fonctionnaire obligé de partir à 70 ans, qui fait ce métier depuis plus de cinquante ans !

Lew Ayres en fait des tonnes dans la mièvrerie. On ne comprend pas pourquoi Michael Landon confie systématiquement l’écriture des histoires de cette saison 5 à de nouveaux scénaristes peu inspirés. Cela nuit beaucoup à l’unité de sa série par rapport aux saisons passées.

Les jeunes sont caricaturaux. Michael Landon les filme en nous en dressant des portraits plutôt caricaturaux, telle la jeune punk du début.

Durant sa carrière, Lew Ayres a souvent eu des rôles pleurnichards et j’avoue avoir beaucoup de mal à le supporter. C’est sa troisième et dernière participation à la série de Landon dans un rôle différent. Mais il a toujours le même registre, par exemple dans Columbo : Au-delà de la folie, ainsi que des Hawaii Police d’état : Coup de tonnerre atomique et Terreur légale.

Le sujet de départ étant hasardeux, on ne pouvait s’attendre à un chef d’œuvre. La pétition et la manifestation des étudiants pour maintenir Zelinka à son poste ont quelque chose de pathétique. On fera passer des tests truqués au vieux professeur pour l’éliminer. On devine le happy end plein de sensiblerie, Zelinka triomphant grâce à une intervention surnaturelle qui l’oblige à rester sur son siège et lui donne les réponses à la vitesse grand V. On regrette, après cela, une fin totalement bâclée.

Anecdotes :

  • Lew Ayres (1908-1996) fut le gouverneur dans le pilote d’Hawaii Police d’état, mais refusant de s’installer dans l’île, le producteur Leonard Freeman le remplaça dès le second épisode. Il revint plus tard dans d'autres rôles le temps de deux épisodes. Les routes du Paradis était l’un de ses derniers rôles, il ne devait revenir ensuite que pour deux rôles, dont l’un des téléfilms réunion de Pour l’amour du risque.

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9.  LA DÉCISION
(CHOICES)

Scénario : Park Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark deviennent détectives privés et tiennent une agence. Un couple de vietnamiens leur demande de les aider à retrouver leurs fils porté disparus il y a dix ans. Lors de la défaite américaine, ils ont fait adopter leurs enfants avant de purger deux ans dans les geôles de leur pays, puis d’avoir le droit d’asile à Singapour.

Critique :

Episode très politique et évidemment anticommuniste. Il aborde surtout le thème de l’adoption. Bien que Park Perine ait écrit de bons épisodes pour la série, celui-ci est complètement improbable. Les enfants du couple vietnamien, Dinh et Champ, ont tous deux un foyer, les Hopkins. La visite des parents naturels vient bouleverser ce havre de paix au moment où Dinh (surnommé « Dinny ») est admis à l’université, bénéficiant en plus d’une bourse.

Les parents naturels vietnamiens ne nous paraissent pas aussi sympathiques que les Hopkins. Les deux enfants sont parfaitement intégrés dans leur famille américaine.

Arthur Rosenberg est excellent en Howard Hopkins, le père adoptif. Michele Marsh qui incarne son épouse Barbara est un peu moins convaincante. Les parents naturels disent simplement vouloir voir leur progéniture, mais ils veulent reprendre l’aîné. On ne peut, compte tenu des circonstances, dire qu’ils les ont abandonnés. Néanmoins, ils peinent à gagner la sympathie du téléspectateur. Un certain manque d’émotion transparaît.

Dinny est favorable à ses parents naturels, à l’opposé de Champ. Ce qui plombe l’épisode, c’est l’interprétation antipathique (on se demande si c’est volontaire) des comédiens incarnant le couple vietnamien. Dinny avait fait la promesse à ses parents de leur rester fidèle, il était grand dix ans auparavant. Il se rebelle mais se sent tenu par sa promesse.

L’éloignement entre les Etats-Unis et Singapour rend impossible un compromis. L’enfant doit choisir. En effet, seul Dinny est engagé par sa promesse, et lui seul risque partir.

Episode maladroit dans sa construction, car d’emblée le téléspectateur prend fait et cause pour les Hopkins. Jonathan est mal à l’aise dans l’opus. Il se trouve face à un homme qui sauva des soldats américains mais est aussi tyrannique comme père avec la fameuse promesse.

Le téléspectateur devine facilement la fin, plagiée sur Kramer contre Kramer. On sauve quelques scènes qui évitent la note minimale. Mais l’ensemble ne nous enthousiasme pas. L’actrice qui incarne la mère naturelle est particulièrement passive tout au long de l’épisode. Plus que Choices, l’épisode aurait dû s’intituler La promesse.

Anecdotes :

  • L’intrigue se situe dix ans exactement après la chute de Saïgon. Anachronique puisque nous sommes en 1989.

  • Pour la première fois, Jonathan avoue à Mark qu’il a failli rater sa mission.

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10.  AU ROYAUME DES AVEUGLES
(SUMMER CAMP)

Histoire de Tom Sullivan. Adaptation : Jodie Lewis. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Une top model, Tawny Turner, victime d’un accident qui lui a brûlé les jambes dans l’incendie de son appartement, décide de s’occuper d’un camp d’été pour jeunes aveugles.

Critique :

Dans le deuxième James Bond avec Timothy Dalton, Priscilla Barnes faisait une apparition éclair, son personnage étant tué. Elle incarne ici une top model victime d’un accident qui lui a brûlé les jambes. Jonathan va faire émerger en elle Mary Anders, son vrai nom, car Tawny Turner la top model, ayant été brûlée, ne peut plus poser.

Jonathan fait ressortir en elle son humanité, celle de Mary à travers Tawny,  et la ramène à son identité d’origine. L’épisode est poignant, nous montrant la fragilité de ceux pour qui la plastique est le seul titre de gloire. Priscilla Barnes, que l’on a adoré dans le James Bond Permis de tuer est aussi belle qu’intelligente. Elle apporte un plus indéniable à cet opus.

L’histoire d’amour pudique entre Tawny et Frank est très belle jusqu’au moment où l’aveugle avoue qu’il sait que Mary Anders est le top model Tawny Turner. Priscilla Barnes illumine sa présence de cet opus en évitant la mièvrerie.

Jonathan doit aider Frank à reconquérir « Mary » qui en tant que top model Tawny, malgré ses jambes brûlées, s’apprête à poser nue. C’est un épisode absolument poignant sur le côté superficiel de la beauté physique, qu’un aveugle ne peut voir mais qui ne l’empêche pas de ressentir un amour profond.

Cette histoire qui aurait pu sombrer dans le misérabilisme est sauvée par les interprètes. Michael Landon sait tirer profit d’une bonne histoire écrite à quatre mains par Tom Sullivan et Jodie Lewis.

Hymne à l’amour, à la vie, au-delà des handicaps, de la cécité, l’aveugle perçoit la beauté intérieure de Mary. Cela nous vaut des scènes bouleversantes.

Seconde vraie réussite de la saison 5 après « Sur les ailes du destin », cet opus nous permet de retrouver la saveur des meilleurs moments de la série.

Priscilla Barnes nous émeut autant qu’elle nous ravit. Un très bon épisode.

Anecdotes :

  • Priscilla Barnes (1955-) est surtout connue comme l’épouse de Felix Leiter, Della, dans le James Bond Permis de tuer.

  • Retour des personnages  de Jerry et Frank, incarnés par Brandon Bluhm et Tom Sullivan, que l’on a vus dans l’épisode de la saison 4 Toutes les couleurs du cœur.

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11.  LES LIMITES
(THE INNER LIMITS)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Un champion de base-ball qui va se marier et abandonner sa carrière doit vivre avec son frère survivant dans un état végétatif. Pour cela, il risque de perdre sa fiancée, Jessica.

Critique :

Alors que l’on approche de la conclusion de la série, et des dernières apparitions de Victor French, Lan O’Kun a signé par le passé de bons scripts pour la série, comme Park Perine (même si l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, Landon ayant écrit et réalisé nombre d’opus) nous propose un film assez dérangeant.

L’épisode est d’emblée dramatique, entre le fils végétatif et la mort du père sur le terrain de baseball. « Combien de temps on va continuer de faire semblant Maman ? » demande le frère, Paul (Joseph Culp). George, le frère végétatif (Tim Choate) est un véritable poids, sorte de mort vivant.

Nous sommes dans Les routes du Paradis où tout est possible. Paul va se marier avec la belle Jessica (Lorie Griffin). L’épisode nous met mal à l’aise, avec cet homme devenu un légume. Pourtant, il a toute sa conscience, ce que l’on apprend plus tard dans l’opus.

Jonathan Smith/Michael Landon est pleinement dans sa personnalité surnaturelle d’ange. Lorsque Paul le rencontre, il comprend que Jonathan peut déterminer s’il reste une conscience ou non chez son frère. A la 24e minute, Jonathan réalise que George n’est pas perdu. Il comprend ce qu’on lui dit.

C’est plus une démonstration scientifique qu’une fiction, ce qui rend l’intrigue quelque peu ennuyeuse. Mark et Jonathan s’évertuent à nous prouver, dans ce plaidoyer indirect contre l’euthanasie, qu’un homme en état végétatif peut être « normal ».

Si l’on est bien dans le cahier des charges des Routes du Paradis, le téléspectateur a l’impression de regarder un documentaire et s’ennuie.

La fin est hautement improbable. George provoque la rupture de son frère Paul avec sa fiancée Jessica. Pour empêcher cela, il faut qu’il gagne en autonomie. Mais dans la série, les miracles ne sont pas impossibles.

Anecdotes :

  • La belle Lorie Griffin est surtout connue pour son rôle dans Poupées de chair (1988). Elle ne tourne plus depuis 1997.

  • Il y a 35 ans que George est dans un état végétatif.

  • Tim Choate (1954-2004) s’est tué dans un accident de moto. On l’a vu surtout à la télévision (Amour, gloire et beauté, Cagney et Lacey, Côte Ouest, Arabesque, Cold Case).

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12.  QUELLE VIE DE CHIEN !
(IT'S A DOG'S LIFE)

Scénario : Park Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan se transforme en chien et donne ses pouvoirs d’ange à Mark.

Critique :

Avant dernier chapitre de cette saison de trop. Les audiences ont baissé et il est d’emblée prévu une mini-saison de 13 épisodes. On se demande pourquoi Michael Landon a accepté ce défi perdu d’avance.

Jonathan transforme ici l’arme d’un voyou en pistolet à eau. Ce genre de séquences désopilantes a fait son temps. On a vu et revu cela dans la série.

Plus singulier, Jonathan se transforme ici… en chien ! Et il confie « les pouvoirs » à un Mark trop heureux pour l’occasion de sauver ses semblables.

Le gros problème de cet épisode où Michael Landon est quasi absent est que l’on hésite entre comédie et tragédie, que la fin de l’épisode est un twist bien improbable et remet en question tout ce que l’on a vu dans l’intrigue.

Park Perine nous fait prendre des vessies pour des lanternes, et la crédibilité s’en ressent. On se sait plus que croire. Tout se passe-t-il dans un rêve de Mark, ou Jonathan s’est-il véritablement transformé en chien ? L’épisode permet de multiplier les quiproquos, les effets comiques, mais le téléspectateur perd son latin en route et n’adhère pas.

Les seuls bons moments sont dus au personnage de Vanessa/Cathy (Murphy Cross), dont le personnage est complètement allumé. Victor French livré à lui-même montre ses limites. C’est un peu dommage, pour l’avant-dernier épisode, de proposer cela au téléspectateur. Plus une farce qu’une mission de l’ange Jonathan aidé de son comparse mortel.

L’intrigue avec l’enfant que Mark trouve sur sa route, le hold-up dans la boutique, nous déroutent et donne à l’ensemble un ton décousu. La mère de Tommy alias Justin (l’enfant), Vanessa, réussit à être drôle dans sa folie démesurée. Le loufoque Dimitri (Tom Fitzpatrick) ne semble pas se forcer pour lui donner la réplique.

Mark œuvre auprès des parents divorcés en jouant les assistantes sociales sans conviction. Le père, Thomas Baldwin (Richard Marcus) qui a choisi de fuir se réconcilie avec son fils.

Drôle de choix scénaristique où les personnages ne portent pas leur vrai prénom : Tommy se fait appeler Justin à cause de son père Thomas qu’il ne voit plus, Cathy préfère Vanessa qui correspond à ses aspirations artistiques, et le chien porte le nom de Jonathan.

Anecdotes :

  • Mark dit qu’il connaît son complice depuis cinq ans.

  • Murphy Cross (1950-) a joué dans Annie (1982) de John Huston.

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13.  LA NUIT DE NOËL
(MERRY CHRISTMAS FROM GRANDPA)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan doit convaincre le soir de Noël un grand-père de renoncer à un projet de centrale nucléaire afin de sauver dans le futur son arrière-petit fils d’un cancer. Puis il dit son avenir à un fabriquant de pesticides… et au Président en personne.

Critique :

C’est avec un épisode de Noël que l’aventure s’achève. Il semble qu’à l’époque, Michael Landon avait compris que sa création avait fait son temps, et il préparait déjà une autre série « Us », dont un cancer du pancréas ne lui laissera le temps que de tourner le pilote début 1991.

Jonathan passe son temps à réconcilier tout le monde : une mère avec son fils alcoolique, un grand-père avec l’avenir qu’il prépare à son petit-fils Samuel. On se croirait dans un conte de Dickens.

Samuel, le petit fils, aura un fils, Ronald, atteint gravement par la radioactivité, tandis que le fils est mort d’un cancer il y a un an. Le grand-père peut voir l’enfer qu’il réserve à sa descendance. L’épisode est très inspiré des catastrophes de Three Miles Island (1979) et Tchernobyl (1986). On a un pincement au cœur lorsque Jonathan dit à un Mark âgé de 83 ans qu’il l’a sauvé du cancer en le persuadant d’arrêter de fumer.

Ensuite, Jonathan s’en prend à un fabriquant de pesticides pour les mêmes raisons. Episode prémonitoire, écrit et réalisé par Landon, sur le fléau du cancer lié à l’environnement. A nouveau, on voyage dans le futur. Nous sommes en pleine science-fiction au terme d’une saison 5 qui a totalement sacrifié ce genre.

L’épisode est tellement bon que l’on se dit que Landon aurait pu en faire le dernier de la saison 4.

Le final a lieu à la Maison Blanche. Jonathan s’invite auprès du Président des Etats-Unis (incarné par Mark Roberts), afin de lui parler de la destruction de la couche d’ozone et de la pollution. Il le supplie de plaider pour la paix de l’humanité.

Un épisode « écologique ». Une fin assez grandiose, bien dans l’esprit de la série, faite de vœux pieux, où rêve et réalité se mélangent, avec des voyages dans le futur étonnants. Un épisode à voir impérativement en conclusion de la série.

Anecdotes :

  • Victor French, décédé le 15 juin 1989, n’a pas vu les derniers épisodes programmés durant l’été 1989 en juillet août.

  • L’épisode nous projette dans le futur en…2018.

  • Le président des Etats-Unis se prénomme George. Comme George H.W. Bush, président en 1989.

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Images capturées par Patrick Sansano.