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Saison 3Saison 5

Les Routes du paradis

Saison 4



1.  LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME - 1RE PARTIE
(MAN'S BEST FRIEND - PART ONE)



Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark se font engager comme gardiens de chiens destinés à apporter du réconfort à la fois à des orphelins et des vieillards.

Critique :

Nouvelle orchestration de la musique du générique pour cette saison. L’épisode aborde plusieurs thèmes : l’adoption et le système qui fait que seuls les bébés (et pas les enfants plus âgés) ont une chance de trouver des parents. La maltraitance des chiens est un autre thème de l’opus. Mais ce n’est pas tout puisque le script traite aussi des mères porteuses.

L’épisode commence dans une famille riche dont Jack, le chien, disparaît. On passe de l’orphelinat à la maison des riches Raines. Le cas du jeune Alex abandonné par sa mère à deux ans, dont le père le battait, et familier des foyers, est mis en évidence. Il s’attache à un chien qui n’est rien moins que Jack. Lorsque celui-ci est retrouvé par ses propriétaires, on imagine la tristesse de l’enfant.

Si le doublage français laisse à désirer (voix trop entendues ailleurs et trop caricaturales), les comédiens trouvent le ton juste pour ne pas en faire trop et tomber dans la guimauve. Le tandem Landon-French fonctionne toujours aussi bien.

Belle performance de Danny Pintauro en Alex. Il est dommage qu’il ait arrêté sa carrière en 2010 car il est vraiment doué. On passe un excellent moment, sans regarder sa montre. Les bons sentiments abondent, mais le spectateur y est habitué. Les routes du Paradis n’est pas une série qui cherche la complexité, mais les recettes les plus simples font de bons divertissements. L’exemple est montré dans cette première partie du pilote de la saison 4. La durée de chaque partie est cependant courte, 45 pour la première, 42 pour la suivante.

Anecdotes :

  • Au début de l’épisode, on apprend que l’ange Jonathan n’a plus de nouvelles de Dieu depuis un mois.

  • Danny Pintauro (1976-) fut Jonathan Bower dans Madame est servie.

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2.  LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME - 2E PARTIE
(MAN'S BEST FRIEND - PART TWO)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Le chien Jack se laissant mourir de tristesse, la famille Raines accepte qu’Alex vienne le voir. Hélas, Alex est placé dans une nouvelle famille.

Critique :

Tout le monde est gentil dans Les routes du Paradis. Les riches, les pauvres. Nous sommes totalement loin du réalisme. Le débat sur les mères porteuses est amené ici. On comprend que la production n’est pas très favorable à cette pratique, partant du principe qu’il y a des enfants à adopter, même s’ils ne sont pas tous jeunes.

La perte de l’enfant par  la mère porteuse arrive à point pour ouvrir les portes de l’adoption à Alex. Les routes du Paradis se révèle une série conservatrice voire réactionnaire. Tout est ici dans un univers à l’eau de rose au point que l’on se demande si Sissi Impératrice ne va apparaître dans un coin de l’écran !

Dans notre triste monde actuel, voir un épisode de cette série apporte une bouffée de bonheur, même si nous sommes dans un conte de fées. La famille d’accueil ne peut recevoir le chien, vivant dans un immeuble où les animaux ne sont pas admis.

Moins bien confectionnée que Code Quantum, plus simpliste, la série mérite quand même le détour. Elle est nettement sous-estimée et supporte le poids des ans. La fugue d’Alex avec Jack apporte un élément dramatique dans un océan de sucre.

Le téléspectateur devine d’avance le happy end obligé. Michael Landon, aux postes de scénariste, réalisateur et acteur, réussit le prodige d’éviter la sensiblerie. Le point faible dans l’interprétation est l’actrice Laurie Walters dans le rôle de la mère. Elle est nettement en retrait par rapport au reste de la distribution. Le tandem vedette Landon-French se fait plus discret dans cette deuxième partie. Pour mieux revenir à l’épilogue avec la vision douce amère que Jonathan porte sur ses semblables.

Anecdotes :

Jonathan à Mark : « Cela paraît étrange tout de même »

Mark : « Quoi ? »

Jonathan : « Que l’homme ne puisse pas être le meilleur ami de l’homme ».

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3.  LA LUTTE POUR LA VIE
(FIGHT FOR YOUR LIFE)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Un boxeur vaincu par KO, Morty, accepte de devenir entraîneur d’un jeune espoir, Billy Ryan. Mais un jour, Morty se voit proposer un match truqué contre Billy.

Critique :

Bien que tourné avant (1987), cet épisode évoque La main droite du seigneur de la saison 1 de Code Quantum.

Au premier abord, on se demande ce que Jonathan et Mark font dans le milieu violent des rings. On navigue vite dans les eaux glauques des matches truqués. L’approche est un peu naïve. Une histoire d’amour se greffe sur l’ensemble. Morty est vraiment crédule face à son frère Jerry criblé de dettes et aux mains de la Mafia.

On regrette que le tandem Jonathan-Mark ne soit pas assez présent. Michael Shaner, qui incarne Marty, n’est pas toujours convaincant. Ce n’est que vers la trentième minute que la mission de l’ange et de son ami dévoile sa teneur.

Le dangereux Fitzroy (Jonathan Goldsmith) n’empêchera pas un combat « à la loyale » entre Morty et Billy. C’est un bon épisode, mais qui sort un peu du cahier des charges de la série. Le suspense tient dans le fait que le résultat du match truqué doit coïncider avec le score espéré par Fitzroy, sauf que Billy ne va pas « se coucher » comme prévu. Mais l’élève a dépassé le maître.

Ce qui sauve l’épisode, c’est la dernière partie où Jonathan aidé par Dieu s’oppose à Fitzroy et à la mafia. On retrouve là tout le parfum des routes du Paradis où tout devient possible. Au nom de Dieu, Jonathan n’est pas contre la violence, et il le démontre, lorsqu’il s’agit de faire triompher le bon droit.

Anecdotes :

  • Jonathan Goldsmith (1938) a joué dans Pendez-les haut et court, Destination Zebra, station polaire, Le merdier.

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4.  LES VOISINS D'EN FACE
(THE PEOPLE NEXT DOOR)

Scénario : Vince R. Gutierrez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark font visiter une maison en vente dans une résidence où les gens sont racistes et ne veulent ni portoricains ni noirs. L’un des résidents, un médecin, cache d’ailleurs à sa mère portoricaine dont il a honte qu’il est marié et a un enfant. Il a changé de nom pour renier ses origines.

Critique :

Quand on regarde Les routes du Paradis, cela semble évident de faire de la bonne télévision, passionnante, sans ennui, réussie. Pourtant, en visionnant récemment des épisodes d’Opération vol ou de L’homme de fer, je me suis rendu compte que la nostalgie ne fait pas tout, et que certaines séries ont mal vieilli. Adoptant le principe de la simplicité, Les routes du Paradis proposent un spectacle agréable et qui nous semble même trop court (46 minutes).

On est plein manichéisme mais cette simplicité, qui nous semble évidente, cache en fait un immense talent. Landon fait passer une humanité absolue dans sa série.

L’ange Jonathan est finalement plus présent que Dieu dans la série. On peut même d’ailleurs voir ces intrigues sous un aspect uniquement humaniste, sans aucune référence aux croyances divines. C’est particulièrement le cas dans Les voisins d’en face.

Cette histoire de médecin qui mène une double vie pour cacher à sa femme, son fils et à sa mère portoricaine à ses voisins racistes  est tout de même assez difficile à croire. C’est l’interprétation qui sauve l’ensemble et en fait un opus quatre étoiles. On peut penser que les mentalités ont évolué depuis 1987 et que cet épisode ne serait plus d’actualité aujourd’hui, enfin, on l’espère.

On oublie très vite la famille noire pour se concentrer sur le médecin Bobby Martin (David Spielberg) qui affirme son identité de Guillermo Martinez. On ne comprend pas trop cependant comment Bobby/Guillermo a pu tricher avec l’état civil pour que son épouse ignore son vrai nom. Les voies du seigneur sont impénétrables ! David Spielberg, en tout cas, nous fait croire à son personnage avec une étonnante conviction.

Anecdotes :

 

  • On a vu David Spielberg (1939-) dans Christine et dans le soap On ne vit qu’une fois.

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5.  J'ÉTAIS UN DRÔLE DE LOUP-GAROU
(I WAS A MIDDLE AGED WEREWOLF)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark achète un sandwich énorme la nuit d’Halloween dans un restaurant bizarre. C’est le diable qui le lui a vendu et cela provoque des cauchemars.

Critique :

Cet épisode nous permet de retrouver le diable, joué par Michael Berryman, puisqu’il s’agit d’une suite de l’épisode 5 de la saison 2 Le diable et Jonathan. S’il est question de Toussaint dans la VF, il s’agit évidemment de la fête d’Halloween. Toutefois, nous enchaînons vite sur une autre histoire, d’où la brève apparition de Berryman.

Tout tourne vite très vite à la farce. La disparition du jeune Alan (Elden Henson), enfant apeuré, qui est en fait sous la protection de Jonathan, ébauche une intrigue dramatique dans cette ambiance de folie. Alan est terrorisé par sa grande sœur et son père. Jonathan se prête à la plaisanterie pour permettre à Alan de jouer les héros en se transformant en loup garou devant Cindy et sa copine.

Mais le sandwich indigeste provoque à nouveau des cauchemars à Mark. Cela devient un peu répétitif. La mayonnaise ne prend jamais et s’il on est censé rire, c’est raté. On se perd entre les différentes situations et les personnages trop nombreux. On finit donc pas par s’ennuyer quelque peu.

La leçon de morale sur le père trop autoritaire d’Alan est un peu pesante. Quant aux cauchemars de Mark qui deviennent réalité, c’est encore une farce, ou plus exactement un quatrième mur qui permet à Michael Landon de s’adresser aux téléspectateurs. Mais l’ensemble sans être un désastre est vraiment moyen.

Anecdotes :

  • Le diable et Jonathan (saison 2) a été diffusé le 30 octobre 1985, mais Mark évoque cette affaire en disant qu’elle remonte à un an, or l’épisode présent a été diffusé le 28 octobre 1987.

  • Jonathan a la possibilité de se transformer d’ange en loup garou instantanément.

  • Le titre français à l’image est J’étais un drôle de Loup-Garou, mais en voix off, on entend annoncer La nuit du Loup-Garou.

  • Cet épisode est un clin d'oeil à un film dont la vedette principale est Michael Landon,  I was a teenage werewolf  de Gene Fowler Jr (1957).

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6.  LES PETITS PROFITS
(PLAYING FOR KEEPS)

Scénario : James Kearns. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jackie Clark, un fantaisiste, ne trouve plus d’engagements. Jonathan décide de le réconcilier avec son fils Rhett, devenu un grand nom du cinéma, en les faisant jouer dans une pièce de théâtre.

Critique :

Après le faux pas de l’opus précédent, on retrouve Les routes du Paradis en grande forme. Jackie est un comique looser, qui accepte avec réticence un rôle dramatique avec son célèbre fils Rhett.

L’épisode évoque les stars déchues, les comiques qui ne font plus rire. De plus, le fait que le fils soit un acteur célèbre gêne Jackie. Il fait des caprices et obtient un rejet de son fils.

Fils de Kirk et frère de Michael, Eric Douglas a une présence incontestable face à la caméra. On se prend à regretter qu’il ait disparu si jeune. Son jeu face à son père incarné par Donald O’Connor est magistral. La pièce confond la fiction et la réalité. Elle retrace l’histoire du père et du fils que la vie a séparé.

Michael Landon est très à l’aise étant metteur en scène dans la vie et aussi dans cet épisode. Les rancœurs du passé entre père et fils se juxtaposent au texte de la pièce.

Lara Parker est Margo, la propriétaire du théâtre. Très jolie, elle évoque Lauren Hutton.

Donald O’Connor est à la fois attendrissant et drôle en comique qui change le texte de la pièce le soir de la première. Ce sont donc des réconciliations en direct, en guise de texte improvisé, que les spectateurs voient. Un fabuleux numéro d’acteurs. Et un très bon épisode. La pièce ennuyeuse fait un triomphe. Un régal.

Un épisode qui démontre que la réalité est parfois supérieure à la fiction.

Anecdotes :

  • Eric Douglas (1958-2004) est mort d’une overdose. Il était le plus jeune fils de Kirk Douglas.

  • Donald O’Connor (1925-2003) a joué dans Chantons sous la pluie, Il était une fois Hollywood, Toys.

  • Lara Parker (1938-) est célèbre pour la série Dark Shadows aux Etats-Unis.

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7.  L'AMI MAGIQUE
(AMAZING MAN)

routes 1 7

Scénario : Elaine Newman et Ed Burnham. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark veut voir un de ses amis, un policier, Gary Douglas, mais celui-ci vient d’être tué en service à l’âge de 33 ans.

Critique :

Abracadabra est un ami imaginaire d’un enfant, Stevie (Garette Ratliff Henson) dont le père vient d’être tué. Cela évoque la nouvelle de Rosemary Timperley Harry, un classique du fantastique. Là s’arrête la comparaison. En effet, la série sur ce thème va nous entraîner dans une toute autre direction.

La veuve, Lorraine (Jane Daly) et le beau-père, Joe (Tony Mockus Jr.) s’affrontent durement. Lorraine reproche à l’homme d’avoir incité son mari à entrer dans la police.

L’enfant semble n’éprouver aucun chagrin de la mort de son père. Il se réfugie de l’amitié avec son Abracadabra imaginaire.

L’épisode déçoit en devenant un pastiche de Superman. L’identité de l’ami imaginaire est le spoiler de l’intrigue. L’image se coupe à chaque fois qu’Abracadabra apparaît, et la révélation finale est pour le moins surprenante. On reste déçu par la facilité du scénario. L’interprétation est excellente, mais vraiment desservie par le script.

En optant pour une SF pure et dure au lieu d’une mise en valeur de l’humanisme, comme c’est la coutume chez Landon, on s’écarte complètement du sujet de la série. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre français écrit à l’écran est « L’ami magique », mais une voix indique « Abracadabra ».

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8.  TOUTES LES COULEURS DU CŒUR
(ALL THE COLORS OF THE HEART)

Histoire de Park Perine et Tom Sulivan. Adaptation : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Tandis qu’un homme, Caz, a toutes les chances de retrouver la vue grâce à une opération, un autre, Scott, va perdre la vue.

Critique :

Les épisodes sur les maladies incurables ne sont pas les meilleurs. Jonathan joue les bons samaritains avec Scott. L’épisode se déroule dans un camp de vacances.

Il y a dans la série une négation de l’infirmité qui est parfois gênante. C’est un peu une façon pour la production de se donner bonne conscience comme si aucun problème n’existait. L’optimisme y est forcé, pas du tout naturel, et le téléspectateur ressent un malaise.

L’aveugle Caz fait de l’escalade, du ski, etc. Autant de choses que le non voyant ne peut faire. De fait, l’épisode est laborieux et doté d’un rythme assez lent. On confronte Caz et Scott. Le visage d’Andy Romano (Caz) nous met franchement mal à l’aise. Tout comme le discours de son personnage : « Ne rien voir est très pénible mais ce n’est vraiment pas la fin du monde ».

L’épisode change de tonalité à la 32e minute lorsque Caz apprend qu’il ne sera pas opéré et ne retrouvera jamais la vue. Caz déclare alors : « ce n’est pas la fin du monde mais c’est la fin d’un rêve, et parfois cela revient au même ».

La fin est vraiment pénible à supporter jusqu’au bout. Un épisode déprimant. Les passages entre le jeune garçon aveugle Jerry et Mark ne viennent pas remonter le moral.

Anecdotes :

  • Andy Romano (1941-) a joué dans Pump up the volume, Le fugitif et L’effaceur.

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9.  POURQUOI PUNIR LES ENFANTS ?
(WHY PUNISH THE CHILDREN?)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Nos héros deviennent professeurs de français dans un pénitencier pour femmes.

Critique :

Episode particulièrement dur et réaliste sur les prisons pour femmes et la séparation avec les enfants. Jonathan découvre un trafic qui permet à des parents d’adopter des enfants au détriment des détenues.

Le directeur de la prison, Thomas Inman (Bruce French, qui ressemble à Geoffrey Lewis, le partenaire de Fred Dryer dans Mike Land détective) – j’ai bien cru qu’il s’agissait de lui – finit par deviner que Jonathan a des pouvoirs surnaturels. Il fait un cauchemar où il est séparé de sa fille, et décide ensuite d’installer une nurserie dans la prison.

On trouve l’épisode un peu long. Pourtant, il ne dure que 45 minutes. C’est plus un opus sociétal qu’humaniste ou spirituel.

La fin est très lacrymale avec le cas d’une détenue que sa fille (une adolescente) ne veut plus voir. L’ange Jonathan va intervenir. Bien entendu, c’est le happy end obligé.

L’humour est assez absent de cet épisode (Mark en fait général les frais) et il s’agit plutôt d’un opus sponsorisé par Kleenex.

Anecdotes :

  • Bruce French (1945-) a joué dans Mission Impossible 3, Jurassic Parc 3, Beginners au cinéma. A la TV, on l’a vu notamment dans Mad men et Dr House.

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10.  TANT QU'IL Y AURA DES CHEVAUX
(A DREAM OF WILD HORSES)

Histoire de Laura Braunstein et Mary Cappelli Cruise. Adaptation : Laura Braunstein, Mary Cappelli Cruise et Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark et Jonathan se font engager dans un ranch dont la propriétaire, veuve, ne parvient pas à faire face aux tâches quotidiennes, et passe son temps à hurler sur son père et son fils.

Critique :

Autant d’auteurs pour écrire un épisode laisse un peu rêveur quand le script est poussif. L’intrigue part un peu dans tous les sens et le spectateur peine à se passionner pour les malheurs de Billie Harwood (Gail Strickland). Lorsqu’elle se confie à Jonathan, on a du mal à y croire tant elle est autoritaire. Les chevaux posent problème et seul le fils, Richie (Jason Horst) les défend. Les fermiers veulent tuer les chevaux sauvages qui dégradent les environs. Le pittoresque grand-père, qui se sent inutile, atteint par l’âge, Jet Sanders (Richard Farnsworth) est un personnage intéressant. En fait, il y a trop de personnages dans cet épisode, et seulement 44 minutes pour en faire le tour.

Jonathan refuse de participer au massacre des Mustangs et se fait renvoyer. Il tente de faire la morale au grand-père qui se trouve trop âgé pour intervenir et empêcher la tuerie des chevaux.

Cet épisode permet à Michael Landon de monter à cheval comme dans Bonanza et La petite maison dans la prairie. C’est sans doute ce qui a motivé Landon a tourné cet opus ennuyeux et assez hors sujet.

On note une aberration dans le scénario : Mark conduit comme un fou à bord d’une jeep dont le passager est un enfant, Richie.

Le long discours final en faveur des chevaux est assez indigeste. Le western se marie mal avec Les routes du Paradis.

Anecdotes :

  • Gail Strickland (1947-) a joué au cinéma dans Norma Rae, En route pour la gloire, Un été en Louisiane et Le Président et Miss Wade.

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11.  EN PLEIN DRAME
(IN WITH THE 'IN' CROWD)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Une élève meurt d’une overdose de cocaïne dans une université. Mark et Jonathan, aidés par Denise Kelly, une jeune femme policier qui se fait passer pour une étudiante, enquêtent. Ces jeunes dealers se liguent contre Denise et disent qu’elle a fait un détournement de mineur.

Critique :

Palpitant épisode policier, mais si l’on prend l’histoire en route, on ne sait pas que l’on est dans Les routes du Paradis. Le faux témoin, l’athlète Mark Parker (Tom Hodges), accuse Denise. Le problème de drogue touche des rejetons de familles aisées.

Mark décide de compromettre le chef des dealers, Ray Russo (Jason Oliver), en lui faisant croire qu’il est ripoux et qu’il peut lui vendre de la drogue saisie par la police. Mal lui en prend, ceux-ci envoient le malheureux Mark aux portes de la mort en l’assommant et en lui faisant une injection massive de drogue.

Une fois n’est pas coutume, Jonathan se fâche. Il oublie sa mission pacifiste pour affronter les étudiants et leur dire leurs quatre vérités en face. Il prend même l’apparence de Mark grâce à ses pouvoirs miraculeux.

C’est le premier épisode vraiment violent de la série, dans lequel l’ange provoque la mort d’un homme (Ray, le dealer). On ne se plaint pas de ce renouvellement du cahier des charges de la série. L’opus alterne suspense et émotion avec un juste équilibre. Michael Landon n’a jamais été aussi féroce, les faits obligent son personnage à jouer les anges vengeurs. Une réussite.

Quelques questions restent en suspens en raison d’une fin trop précipitée, par exemple quid de l’athlète qui a menti, ou de la directrice de l’université qui a pris fait et cause contre la police ? Le téléspectateur est invité à faire preuve d’imagination.

Anecdotes :

  • Lar-Park Lincoln  (1961-) a joué dans Côte Ouest et au cinéma dans les films d’horreur Vendredi 13 chapitre 7 un nouveau défi et House 2, la deuxième histoire.

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12.  RENDEZ-NOUS LE PÈRE NOËL
(WITH LOVE, THE CLAUS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Nos héros doivent mettre la paix chez un couple d’avocats divorcés qui négligent la garde de leur fils Matty. L’enfant rencontre dans un magasin le père Noël. Le vrai !

Critique :

Les fans de Code Quantum reconnaissent immédiatement en avocat Paul Burke le patron qui harcèle Scott Bakula (qu’il voit en jolie secrétaire) dans le fabuleux numéro final de l’épisode Le cheval d’Eon. L’ex-femme n’est pas non plus une inconnue, Wendie Malick  en Donna Burke, est une héroïne de série (Dream On). On comprend vite que c’est le vrai père Noël (qui existe dans le monde merveilleux des Routes du Paradis) que joue le comédien Bill Erwin.

C’est fort drôle, preuve de l’éclectisme de la série après un épisode très violent. Jonathan ignore qu’il s’agit du vrai père Noël. Mark s’en doute avant lui.

En plein tribunal, les deux avocats ont une scène de ménage en lieu et place d’une plaidoirie. Ce qui provoque l’hilarité générale, et le téléspectateur est ravi. Le père Noël se retrouve mêlé à l’intrigue car il a réagi dans un magasin en voyant une promotion pour des mitrailleuses en plastique, jouet qu’il réprouve.

Les situations les plus cocasses s’enchaînent : manifestation des enfants devant la prison pour la libération du père Noël, l’employeur de ce dernier dans le magasin se rend compte que le soit disant faux père Noël qu’il emploie sait tout de son enfance.

Michael Landon en avocat s’en donne à cœur joie et se confond avec son personnage de Jonathan en défendant le père Noël. Ses joutes verbales avec un psychiatre en plein tribunal sont un grand moment de télévision.

C’est un des épisodes les plus drôles de la série, loin de ceux qui nous présentent des malades incurables. Bill Erwin (1914-2010) fait une composition fabuleuse en père Noël. On passe du rire aux larmes avec le final qui met devant leurs responsabilités les parents de Matty. Le scénario rejoint l’humanisme de la série. Habile synthèse d’une croyance religieuse (Dieu) et paienne (Le père Noël).

Un épisode absolument sensationnel.

Anecdotes :

  • Wendie Malick (1950-) est célèbre pour son rôle de Judith dans Dream on.

  • John Calvin (1947-) incarnait le patron pratiquant le harcèlement sexuel dans le fort comique épisode de Code Quantum : Le chevalier d’Eon.

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13.  L'AMOUR MATERNEL
(A MOTHER'S LOVE)

Scénario : Vince R. Gutierrez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

A la mort de leur mère, se trouvant sans famille, quatre orphelins risquent être séparés. Ils décident de s’enfuir.

Critique :

Gutierrez a signé le quatrième épisode de cette saison, l’excellent Les voisins d’en face. Ce dernier est un peu surchargé en mélodrame et en invraisemblances. Comme dans le film La fracture du myocarde de Jacques Fansten en 1990, des jeunes décident de cacher la mort de leur mère de peur d’être séparés.

Le plus grand des quatre se met au travail dans une teinturerie, les trois autres vont à l’école, où une merveilleuse vieille dame institutrice proche de la retraite, Stella Brisby (Doreen Lang), les prend sous sa protection. Mark pour l’occasion joue un clochard et il est amené ici à se faire passer auprès de Stella pour le père.

Trop de guimauve, trop d’invraisemblances et de mièvrerie nuisent au récit. A force de charger la mule, le téléspectateur est quelque peu dérouté. On se croit presque dans Sans famille d’Hector Malot. Les péripéties s’enchaînent sans grande cohérence.

Ainsi un soir, le patron de l’aîné Josh exige qu’il fasse des heures supplémentaires et de ce fait, le jeune homme ne peut aller chercher ses frères. La supercherie est éventée et les enfants renvoyés. Josh va passer en justice pour avoir fui, tandis que ses frères vont être placés.

C’est un peu trop tiré par les cheveux. Le téléspectateur comprend que Stella, l’institutrice, va intervenir pour les enfants.

Quand Les routes du Paradis veut trop en faire dans le larmoyant, on obtient des résultats comme celui-ci. Le spectateur qui commencerait par cet opus n’en regarderait pas un deuxième.

C’est au cours de cette quatrième saison que les audiences fléchissant, NBC décida que la suivante serait la dernière. Avec de tels épisodes, on peut malheureusement le comprendre.

Anecdotes :

  • Doreen Lang (1915-1999) a joué dans Le faux coupable et Les oiseaux.

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14.  LE BON DOCTEUR
(COUNTRY DOCTOR)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark trouvent sur le bord de la route le vieux docteur Will Husbeth dont la voiture est dans le fossé. Il les engage pour faire ses tournées. Mais Husbeth n’est pas en bonne santé.

Critique :

Avec le sympathique Roscoe Lee Browne en docteur, cet épisode est de bonne augure. On remarque que la série pêche au niveau des vedettes invitées. Ce n’est pas le cas ici.

Vieux médecin bourru et râleur, mais plus très en forme, le docteur Husbeth provoque l’hilarité et nous émeut. Le cabinet de médecine est une épicerie. On ne s’étonne de rien, tout s’enchaîne avec entrain.

Dans cet épisode, Jonathan est confronté à un garçonnet dont le père s’est noyé, mais comme on n’a pas retrouvé le corps, il vit dans le déni et l’attente du retour.

Husbeth devrait prendre une retraite qu’un état cardiaque critique rend urgente, mais ce dernier refuse car il doit payer les traites de sa maison. Bien qu’il ait mis au monde au moins un millier de bébés, Husbeth n’a pas de famille.

Cet opus est tout à fait d’actualité avec les déserts médicaux. S’il disparaît, il n’y a plus aucun docteur dans une aire de soixante kilomètres. Avec l’aide d’une postière, Mark déclenche une campagne de solidarité financière pour Will Husbeth.

C’est une histoire agréable, tranquille et touchante, qui repose sur les épaules de Roscoe Lee Browne. Plaidoyer en faveur des médecins de campagne et de proximité, la fiction ici ressemble à la réalité.

Mais dans Les routes du Paradis et son monde enchanteur, on trouve des solutions à tout. La fin est d’un optimisme réjouissant pour la succession de Husbeth. Mais une touche d’émotion vient nous cueillir avec une lettre du père noyé du garçonnet et le cadeau que l’enfant espérait.

Un épisode vraiment émouvant.

Anecdotes :

  • Roscoe Lee Browne (1925-2007) a joué dans Les envahisseurs (L’étau), Les Bannis, Les rues de San Francisco, Mc Coy avec Tony Curtis.

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15.  AVEC DES SI
(TIME IN A BOTTLE)

Scénario : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark viennent en aide à deux vagabonds, Matthew Kane et Humphrey Bogart. Ce dernier, un indien Navajo, a volé une bouteille de Whisky. Or, Matthew est un avocat qui est devenu clochard par alcoolisme. Il défend son ami.

Critique :

Nous sommes dans les bas fonds. Le conseiller Peterson (Alan Fudge), spéculateur immobilier, a chargé Kathleen Reynolds (Robin Strasser) de débarrasser la ville des mendiants en lui promettant de devenir procureur général. Mais l’indien, emprisonné se pend. Or Kathleen est elle-même alcoolique.

C’est un épisode sombre, dramatique et désespéré. Moralisateur également, semblant sponsorisé par la ligue anti alcoolique. Le rythme est assez long. Il se passe peu de choses, et l’épisode est parsemé de bonnes intentions.

On a l’impression que l’opus est un réquisitoire contre le système. Si c’est prometteur au début, on tombe rapidement dans l’ennui. Le gros point faible du scénario est le sort de Kathleen dont Jonathan se désintéresse. La fin nous laisse sur un point d’interrogation, avec un goût amer d’inachevé sur ce qu’elle va devenir, ayant démissionné de son poste après le suicide de Bogart.

Le réquisitoire des mendiants au conseil municipal relève du cliché et donne un ton trop facile à l’intrigue. On a le sentiment que l’histoire a été écrite trop rapidement, sans approfondir les tenants et les aboutissants. C’est bien dommage, il y avait matière à faire un bon pamphlet sociétal et surtout un bon épisode, alors que tout ici reste seulement esquissé.

C’est le premier épisode où l’on voit (brièvement) l’ange Jonathan pleurer. Il se montre aussi sans pitié concernant le sort de Kathleen. Comme dans l’épisode 11 En plein drame, la violence de l’ange est en contradiction complète avec l’esprit de la série, même si elle est sous jacente dans cet opus.

Un ratage.

Anecdotes :

  • Le personnage de l’indien clochard s’appelle Humphrey Bogart alors que ses parents n’ont jamais su qu’il y avait un acteur de ce nom.

  • Alan Fudge (1944-2011) était Crawford tout au long de l’unique saison de L’homme de l’Atlantide.

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16. LE RETOUR
(BACK TO OAKLAND)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé : 

Mark Gordon, resté policier de réserve, revient dans le commissariat où il exerçait. Il retrouve son partenaire Frank, particulièrement raciste. Jonathan se fait engager comme vigile par une famille noire.

Critique :

Cette quatrième saison accuse une nette baisse de qualité. Les histoires semblent avoir du mal à se renouveler. Le policier raciste Frank est caricatural, et le comédien qui l’incarne, Kenneth Kimmins, en fait des tonnes. Jonathan tombe en plein affrontement racial. L’épisode a vieilli et le thème a été mille fois vu ailleurs. Il sera repris avec plus de bonheur dans la série Code Quantum notamment dans L’amour n’a pas de couleur.

Racisme anti-blanc, racisme anti-noir. Des thèmes rabâchés ne suffisent pas à faire un bon épisode. On semble avoir fait une compilation de tous les clichés en la matière. C’est manichéen, mal joué, et même Michael Landon ne semble plus y croire. Le capitaine de police, Friend (Norman Burton) est inquiet, à juste titre, que son subordonné Frank fasse une bavure lors de sa mission de milice.

En février 1988, le portrait  qui est fait de l’Amérique ressemble à celle des années cinquante au niveau ségrégation. Notons une scène chez un disquaire, où l’on voit des 33t et des cassettes, qui permet de dater la série. Madonna est bien mise en évidence avec son album d’alors dans les rayons.

La scène de la dame qui croit voir un serpent dans les toilettes est censée nous faire rire, mais rend tout simplement Victor French ridicule.

La mort du fils de la famille noire est devinée d’avance par le téléspectateur. Tout est téléphoné. Une grosse panne d’inspiration de la part des auteurs. Ce plaidoyer contre le racisme de tous bords a un goût de réchauffé. La fin larmoyante entre le fils du policier raciste tueur et Julius, le jeune frère de la victime, est le seul bon moment de l’épisode. C’est court.

Un épisode caricatural.

Anecdotes :

  • Norman Burton (1923-2003) était Felix Leiter dans Les diamants sont éternels.

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17.  POUR L'ÉTERNITÉ - 1RE PARTIE
(WE HAVE FOREVER - PART ONE)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jane Thompson, la femme de Jonathan, va mourir. Jonathan pense que Dieu va le rappeler au Paradis en tant qu’ Arthur son mari. Dieu voulant qu’il poursuive sa mission sur Terre, Jonathan se révolte.

Critique :

Après l’épisode de la saison 2 Souriez, nous retrouvons Dorothy McGuire dans le rôle de Jane, épouse de Jonathan qui durant sa vie terrestre s’appelait Arthur Thompson.

Pour l’éternité, épisode en deux parties, aborde enfin le Paradis. Pour le duo vedette, on pense que c’est l’heure des adieux. On ne peut s’empêcher en voyant ses images de les trouver prémonitoire : l’épisode a été diffusé le 10 février 1988, Victor French nous a quittés un an plus tard le 15 juin 1989 et Michael Landon le 1er juillet 1991, frappés tous deux par un cancer.

La révolte de l’ange contre Dieu repose sur les épaules de Michael Landon. Elle se base sur le fait que le patron empêche les retrouvailles du couple Jane et Arthur. Victor French exprime fort bien le désarroi de Mark devant la situation.

En croyant retrouver Jane sur une plage à trois heures du matin, Jonathan sauve la vie d’une jeune femme, Jennifer (Leann Hunley). Sur les premiers plans, on croit reconnaître la comédienne Greta Scacchi.

Jennifer a tenté de se suicider car l’homme qu’elle aime, Alan, a disparu depuis six mois. L’épisode, qui avait commencé sur une tonalité grave et spirituelle, change d’orientation en se concentrant sur l’échange entre Jennifer et son sauveur.

C’est le premier épisode qui montre une séparation entre les deux héros. Pendant ce temps, Jennifer tombe amoureux de Jonathan (Non, ce n’est pas un remake de Pour l’amour du risque).

Quelques effets ne sont pas réussis : lorsque Jennifer veut sauver un chien qui a été renversé par une voiture, et manque par deux fois elle-même se faire écraser en traversant sans regarder la route. Jennifer sans le savoir devient ange gardien tout en restant humaine.

L’épisode se termine sur un cliffhanger.

Anecdotes :

  • Jonathan détruit l’enseigne d’un cinéma qui annonce une projection du film Le ciel peut attendre (1943) d’Ernst Lubitsch.

  • Leann Hunley (1955-) a notamment joué dans Dynastie et Des jours et des vies.

  • Jonathan est un ange depuis quarante ans.

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18.  POUR L'ÉTERNITÉ - 2E PARTIE
(WE HAVE FOREVER - PART TWO)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan est tombé amoureux de Jennifer Simms qu’il a sauvé de la noyade, et il s’est fâché avec Dieu.

Critique :

On regrette un trop long résumé de la première partie (sept minutes). Il n’en reste que quarante pour développer la seconde. Jonathan est (provisoirement) redevenu un mortel. Dans n’importe qu’elle autre série, le couple aurait fait l’amour, Jennifer ne demande que cela. Mais le puritanisme de la série l’empêche. Une partie de l’histoire est la suite directe de Souriez (dont nous voyons des flash-back), et le téléspectateur qui prend la série en route est un peu perdu. Cette suite arrive un peu trop tard en quatrième saison.

Il est suggéré mais pas montré qu’ensuite Jennifer et Jonathan sont devenus amants. Jonathan cherche du travail et n’en trouve pas. L’intrigue surfe sur les ambiguités, Jennifer est au courant d’un différend entre Jonathan et son « patron » sans savoir qu’il s’agit de Dieu.

A mi-chemin, on ne sait trop où l’intrigue va nous mener. L’actrice Leann Hunley, belle et talenteuse, porte littéralement l’épisode.

On ne retrouve Victor French qu’à la 27e minute. Il a trouvé un travail qui ne l’intéresse pas. Mark fait le pitre, mais on sent que c’est plus pour « meubler » le scénario qu’autre chose. Il se fait vite renvoyer.

Deux mois ont passé depuis que Jonathan a rencontré Jennifer. Comble de l’ironie, c’est Jennifer qui parle de Dieu à Jonathan.

Le twist final (on ne révèlera pas le spoiler) sur la véritable identité de Jennifer Simms, qui n’est pas celle que l’on croit, permet de renouer avec le puritanisme de la série. Toutefois, le scénario de Michael Landon défie toute logique, puisque Jennifer a manqué de se suicider, et que le téléspectateur n’est pas amnésique : elle ne peut être en toute cohérence la personne dont l’identité nous est révélée en fin d’épisode. Landon s’est un pris les pieds dans le tapis en écrivant et le continuum temporel n’étant pas respecté, notre enthousiasme pour cet épisode baisse et la perte de qualité de la série se poursuit.

Anecdotes :

  • Deuxième épisode où Jonathan pleure à chaudes larmes après Avec des si.

  • Avec le personnage de Caz, cet épisode reprend une partie de la trame de Toutes les couleurs de l’eau de la présente saison. Nous sommes en plein série/feuilleton.

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19.  LA CORRESPONDANCE
(THE CORRESPONDENT)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Croupissant dans une prison d’Amérique Latine en attendant son exécution, un reporter américain est transporté par Jonathan dans un rêve où toute sa vie défile.

Critique :

Episode atypique, au début extrêmement violent, dans lequel Michael Landon apparaît seulement à la 10e minute. Au début, nous voyons des images de guerre, des bandes d’actualité avec de véritables images d’horreur, de morts d’adultes et d’enfants.

Des journalistes de guerre attendent leur exécution dans une cellule étriquée et misérable. Jonathan intervient dans le rêve de l’épouse d’un de ces journalistes, Hale Stoddard (Darren McGavin), une certaine Martha (Patricia Smith).

Le contraste entre les dix premières minutes, parsemées d’images d’archives non déterminées (plus tard dans l’épisode on évoque l’Amérique latine), et le dialogue entre l’ange et Hale, est saisissant, au niveau scénaristique, de véritables montagnes russes. L’épisode est assez traumatisant, et évoque peu la série que nous connaissons.

Hale voyage dans le temps et l’espace, retrouve son petit garçon très jeune, alors que ce dernier par la suite a perdu son bras dans un accident.

Michael Landon reste assez statique et distille peu d’émotions. Il veut faire le grand écart entre la série qu’il propose habituellement et ce film. Le téléspectateur en perd son latin. Quant à Victor French, il est absent.

Jonathan joue les moralisateurs en disant que tout au long de sa vie Hale a négligé sa famille pour son métier de reporter. Par certains côtés, l’épisode rappelle Code Quantum où cette histoire n’aurait pas choqué, jurant avec le reste des histoires.

L’ange fait découvrir au condamné à mort toute une vie familiale et domestique qu’il n’a pas connu. A la 28e minute, c’est l’accident du fils, Louis. A la différence de Sam Beckett, Jonathan ne peut pas modifier le passé.

La correspondance nous met profondément mal à l’aise. Landon y distille quelque chose de morbide et de dérangeant. Il culpabilise le malheureux journaliste, le confrontant à sa maîtresse Eleanor (Eileen Barnett).

C’est un opus que l’on adore ou l’on déteste. Je l’ai trouvé oppressant, complètement décalé par rapport à la série et n’y ayant pas sa place. Le twist final, qui est censé nous redonner le sourire, et rendre à la série son ton optimiste, est hautement improbable et ne dissipe pas le malaise que nous laisse cet épisode.

Anecdotes :

  • Darren McGavin (1922-2006) fut la vedette de Kolchak, the night stalker.

  • Eileen Barnett  a joué dans Côte Ouest, Santa Barbara et Des jours et des vies.

  • Victor French n’apparaît que quelques secondes dans l’épisode.

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20.  ALOHA
(ALOHA)

Scénario : Park Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan s’occupe d’une célèbre danseuse hawaïenne devenue handicapée. Cette femme, Aulani, a été attirée par les sirènes d’Hollywood mais sa carrière n’a pas duré. Un accident l’a clouée dans un fauteuil roulant.

Critique :

Un épisode mineur, avec un scénario à la trame très mince. Aulani (Mokihana), femme handicapée, recevait ce qu’elle pensait être une pension, mais cet argent provenait d’un inconnu.

On s’ennuie ferme. Les comédiens font ce qu’ils peuvent, mais devant l’inexistence du scénario, l’entreprise est perdue d’avance. L’argent provenait de Danny, hawaiien amoureux d’elle, qui décide de repartir dans son île.

Aulani est tellement agaçante et méchante que ce personnage ne suscite aucune sympathie. On comprend mal la patience de Jonathan. Dans Avec des si, il a fait preuve de bien moins de compréhension pour Kathleen, un personnage qui méritait davantage sa compassion.

Il se passe peu de choses et l’épisode est très bavard. A la 30e minute, le thème du cancer vient secouer ce scénario anémique. Danny est condamné et veut mourir chez lui à Hawaii. Entre le handicap de l’une et le cancer de l’autre, l’ambiance est à la morosité.

On a un peu l’impression que cette saison des Routes du Paradis est celle de trop, que Michael Landon n’y croit plus et a perdu toute son inspiration. Dans cet épisode, Jonathan passe son temps à faire la morale à une handicapée qui s’apitoie sur son sort. L’ambiance est pesante.

Les passages chantés (puisque Aulani et Danny sont artistes) qui arrivent à la fin semblent avoir été insérés pour que l’épisode atteigne les 47 minutes.

Bref, une grosse déception. Depuis la tricherie du double épisode Pour l’éternité où Landon se perdait en route en oubliant ce qu’il avait écrit au début, la série cherche un second souffle.

La fin est mièvre et peu exaltante.

Anecdotes :

  • Le rêve de Mark est d’aller à Hawaii.

  • Dernier rôle de Mokihana (1931-1994) surtout connue pour les séries Hawaiian Eye et Aloha Paradise.

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21.  LA CHANSON DU DAUPHIN - 1RE PARTIE
(A DOLPHIN SONG FOR LEE - PART ONE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

C’est Mark qui est investi d’une mission. Il doit s’occuper d’une adolescente, Lee, atteinte d’un cancer à laquelle on doit faire une greffe de moelle osseuse. Elle est passionnée de biologie marine et de dauphins.

Critique :

Encore un épisode sur le cancer, en deux parties en plus. Dépressogène, la série rebute le spectateur sensible. L’issue fatale de Lee (Bess Meyer), la jeune héroïne, nous donne un coup de blues et envie de changer de chaîne.

Nous avons droit à une leçon de morale de Jonathan à la sœur cadette de Lee, Jennifer, qui par peur s’est éloignée. La maladie est ici vue sans concession, et sans l’optimisme béat de Une chanson pour Jason qui inaugurait la saison 2 en deux parties également.

L’argent est un problème pour les parents, car la greffe de moelle osseuse et coûteuse, et sans doute inutile puisqu’une première n’a pas marché.

Landon soulève ici le problème sociétal de l’assurance maladie aux Etats-Unis. C’est courageux mais pas forcément télégénique. Une bonne cause ne fait pas forcément un bon spectacle.

Mark assurant la mission à la place de Jonathan, Victor French a un temps de présence seul à l’écran supérieur que d’habitude. C’est un opus verbeux où il ne se passe pas grand-chose.

La campagne que mène Mark par la télévision en cherchant des dons pour l’opération fait basculer l’épisode dans la sensiblerie. Cette première partie fait donc dans le misérabilisme.

Si l’épisode nous dérange tant, c’est que Landon nous remue aux tripes avec le système de santé américain. Pour le téléspectateur français, l’importance de la religion en Amérique ne laisse d’étonner.

Anecdotes :

  • Après cet épisode, Bess Meyer a joué dans La vie à cinq, Sauvés par le gong, Un drôle de shérif, Friends, Las Vegas, FBI Portés disparus.

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22.  LA CHANSON DU DAUPHIN - 2E PARTIE
(A DOLPHIN SONG FOR LEE - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Après l’opération, Lee est rémission. Et elle va partir pour une opération en mer destinée à sauver les dauphins.

Critique :

L’épisode commence par un résumé de la  première partie. Puis reprend quatre mois après. Le rêve de Lee se réalise, elle devient biologiste marine, du moins le temps d’une équipée avec des professionnels.

Cela ne s’est pas amélioré après la première partie, car on tombe dans la niaiserie et la mièvrerie. Des adolescents parviennent à empêcher des pêcheurs de chasser les dauphins, on se croirait parfois dans l’odyssée du Commandant Cousteau. Et l’on s’ennuie ferme.

Dès la treizième minute, Lee n’est plus en rémission et le cancer va l’emporter. Il va de soi que le spectateur s’attendait à tout cela dès que Landon et French se rendent (par hasard) à l’hôpital. La fugue du jeune frère de Lee, Bobby (Josh C. Williams) empire les choses.

Landon semble avoir définitivement perdu ce qui faisait l’essence de la série, on tombe dans les répétitions, dans les grands discours sur Dieu responsable ou pas du cancer. C’est laborieux, ennuyeux et gênant. « Dieu ne vit pas à notre place, il ne nous envoie pas les maladies » plaide Jonathan auprès du jeune Bobby. On est loin d’être convaincus.

L’ange Jonathan ayant été un homme qui est mort, il raconte cela à Mark. Cette deuxième partie est un désenchantement après la rémission de la fin de la première. Le dernier combat de Lee est d’aller plaider la cause des dauphins devant le Sénat au Capitole.

C’est pénible à supporter jusqu’au bout. On pleure beaucoup dans cet épisode, même Mark. Bess Meyer joue bien, ce qui un exploit avec un script aussi mélodramatique. La fin est un réquisitoire contre le gouvernement et les hommes politiques. « Les écologistes sont en train de mettre le capitalisme au rang d’espèce en voie de disparition » déclare une sénatrice.

Landon dénonce la démagogie des politiciens prêts à racoler des électeurs, puisque Bobby obtient une audience au Capitole en interpellant en public un sénateur devant des journalistes. Le plaidoyer écologiste final de Lee est pitoyable, c’est rempli de clichés et de poncifs.

On se demande si le seul vrai miracle n’est pas le fait que la série n’ait pas été annulée au terme de la saison 4. C’est aussi pénible que Une chanson pour Jason. L’épilogue s’éternise. On a envie de se jeter sur un bon film comique pour se remettre de cela.

Anecdotes :

  • Cette-fois, Jonathan et Mark se partagent « les pouvoirs ».

  • Michael Landon est en retrait durant tout l’épisode.

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23.  EN VOILA UNE SURPRISE !
(HEAVEN NOSE, MISTER SMITH)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan est rappelé au Paradis. Dieu a un problème d’ordinateurs et a envoyé un ange, Max,  à la place d’un autre. Celui qui est en mission est le père d’un mari dont il souhaite le divorce du fils.

Critique :

La vision du Paradis dans la série relève de l’image d’Epinal. On se croit à la fin de la parodie Casino Royale de 1967. Après la purge du double épisode précédent, on a droit à un opus qui à courir après l’esprit attrape la niaiserie.

Dieu qui a des problèmes d’ordinateur, un Paradis de carte postale humoristique, un affrontement entre deux anges. Michael Landon aurait mieux fait d’arrêter le massacre après une saison de 22 épisodes, au lieu de nous en infliger deux autres alors que visiblement la série ne l’intéresse plus.

C’est vraiment très mauvais. Un ange qui ne supporte pas que son fils (bourgeois) ait épousé une bonne et veut rectifier les choses à postériori en lui faisant séduire une riche divorcée, en faite une coureuse de dot, Nel.

L’épisode se présente comme une farce qui ne se prend pas au sérieux une minute. C’est la première fois qu’un ange avoue son identité à un mortel. Et même deux : Max à son fils Stanley, et Jonathan aussi au même Stanley.

Le postulat de départ étant tellement absurde, on ne peut que deviner la suite. Cette tentative de réconciliation matrimoniale est un argument bien faible.

Jonathan affronte l’ange Max (Bill Macy). Lorsqu’il s’adresse à Dieu, Jonathan parle au téléspectateur selon le principe du quatrième mur. Michael Landon ne semble pas croire une seconde à ce qu’il joue.

Nous sommes dans une histoire loufoque d’un bout à l’autre. Le couple Constance (Murphy Cross)- Stanley (John Pleshette) est vraiment mal assorti. Invité à une réception par la coureuse de dot Nel (Anna Stuart), on se croit parfois dans Au théâtre ce soir. Un troisième ange, Sarah (Patti Karr) est envoyé à la rescousse. Elle est la mère de Stanley !

Au Paradis, on ne cesse de consulter les ordinateurs pour contrôler la situation. Michael Landon est arrivé à rendre sa série ridicule.

Sans aucun doute le pire épisode de la série.

Anecdotes :

  • Bob Hope (1903-2003) qui incarne Sycopomp était un chanteur, humoriste  et acteur d’origine britannique spécialiste des comédies. Aux USA, il est célèbre pour le Bob Hope Show.

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24.  JUSQU'AU BOUT
(THE WHOLE NINE YARDS)

Scénario : David Chomsky. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark doit remplacer l’entraîneur d’une équipe de jeunes footballeurs qui vient de démissionner. Charlie, une jeune fille, veut intégrer l’équipe. L’entraîneur l’en empêche mais Charlie est recrutée par l’équipe adverse.

Critique :

Un entraîneur macho qui refuse d’intégrer dans une équipe une fille est le thème de cet ultime épisode de la saison 4. C’est mieux écrit et mieux joué que les précédents épisodes. Plus léger que La chanson du dauphin, pas saugrenu comme En voilà une surprise !

On se laisse prendre par cette comédie dramatique sur le monde du football. L’épisode repose beaucoup sur les enfants acteurs, assez talentueux. En particulier, Dinah Lacey qui incarne Charlie.

Le père, Vince Diller (Beau Starr) s’est remarié et le fils Ricky (Chad Allen) n’accepte pas la belle-mère Helen (Coleen Casey). C’est un macho caricatural qui souhaite que son fils prenne le même chemin. Il est tyrannique avec sa famille recomposée.

On reste surpris que la saison se termine sur cet opus. L’humanisme de Landon est loin. Reste une histoire sympathique sans plus. Le téléspectateur devine que tout cela finira par un happy end.

On sourit lorsque Ricky rejoint l’équipe adverse. Le ton est à la détente et à la comédie.

Le match final est bien entendu le moment crucial attendu de l’opus. Victor French s’amuse visiblement beaucoup en Mark entraîneur. Tout se termine dans la bonne humeur, et Charlie prouve qu’elle n’est pas qu’un garçon manqué.

Jusqu’au bout évoque une fête de fin d’année de patronage où l’on remet les prix. C’est pétillant comme une bulle de Champagne, et on aime la bonne ambiance de cette conclusion.

Anecdotes :

  • NBC accorda à Michael Landon une saison supplémentaire de courte durée, soit 13 épisodes. Toutefois, Victor French n’aurait pu faire une saison complète, foudroyé en juin 1989 par un cancer du poumon diagnostiqué deux mois avant.

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Images capturées par Patrick Sansano.