Saison 5 - Volume 3
Scénario : Donn Mullally. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Cal Young refuse que sa fille Kathy fréquente Stacey, et pour cela n’hésite pas à attraper le jeune homme au lasso et à le traîner hors de ses terres. Peu après, Cal Young est retrouvé mort assassiné. Critique : James Gregory, bien connu des amateurs de séries, incarne ce père impitoyable, Cal Young, qui refuse de voir sa fille Kathy (Katherine Walsh, décédée tragiquement) fréquenter Stacey Grainger. John Grainger tente de plaider la cause de son fils, mais y renonce quand il est confronté à l’inflexibilité de Young. Il demande donc à Stacey de respecter l’autorité paternelle du père de sa dulcinée et de ne plus tenter de la voir. Pour cela, il l’éloigne sous un prétexte de Shiloh. En fait, Cal Young déteste les enfants de riches comme Stacey. Donovan Young (Lonny Chapman) est le débiteur de son frère et se voit obligé de le rembourser dans des conditions pires qu’un banquier. Bref, Cal Young a tout pour être méprisable. En se promenant à cheval, Elizabeth Grainger trouve le cadavre de Cal. Ryker mène l’enquête, harcelé de questions par le frère, Donovan. Le frère accuse Stacey Grainger. Or, Ryker pense que c’est un crime crapuleux, car on a volé Cal Young. James Gregory quitte l’écran au bout de trente minutes, mais nous avons le grand plaisir de retrouver Clu Gulager. Ryker est obligé d’interroger Stacey comme suspect possible. Or, il a disparu. Trampas essaie de lui trouver des excuses. Un jour, Gil Blinns (Warren Hammack), un éleveur pauvre, vient faire chanter John Grainger. Il dit avoir assisté à une dispute entre Stacey et Cal Young. Grainger le chasse. Ryker vient interroger Kathy. Elle oriente les soupçons du shérif vers son oncle Donovan. Le mystère rôde, l’intrigue policière est bien menée, et Clu Gulager est majestueux. Ryker soupçonne à la fois Kathy et Donovan, mais sans trop l’avouer. John Grainger retrouve enfin Stacey qui lui dit avoir tenté une dernière fois de convaincre Cal Young de changer d’avis. On ressent dans cet épisode la haine des fermiers modestes envers les riches, comme les Grainger. Stacey est arrêté, car l’on retrouve dans sa sacoche les 300 dollars rendus par Donovan. Malgré l’évidence, Ryker ne croit pas Stacy coupable. On passe vraiment un excellent moment, en ayant plus l’impression de regarder une série policière qu’un western. Le maître-chanteur Gil Blinns est amoureux de Kathy et tente de lui faire la cour. John Grainger découvre une preuve qui accable Gil Blinns. Ce dernier est parti seul avec Kathy qui comprend qu’il est le meurtrier. Ryker abat l’homme qui allait tuer la jeune femme. Un opus majeur. Anecdotes :
Scénario : Stephen Lord. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Un vieil ami de John Grainger, Jim Kohler, qu’il n’a pas vu depuis vingt ans, arrive à Medecine Bow avec sa fille Mélanie dont Trampas tombe amoureux. Ce dernier ignore que Mélanie est malade. Jim qui habite Chicago décide de s’installer à Medecine Bow. Critique : Il s’agit d’une histoire d’amour entre Trampas et une fille de bonne famille, Mélanie Kohler (Susan Clark), que tout sépare. Alors que son cheval s’emballe, elle fait une chute. A peine est-il venu à son secours, un lion des montagnes attaque Mélanie et Trampas la sauve. Mais la jeune femme s’est tordu la cheville. Elle embrasse Trampas. Une histoire d’amour débute. Doug McClure n’est pas très à l’aise dans cet emploi. Le père Jim (Victor Jory) veut s’installer dans la région. John Grainger lui trouve une ferme. Grainger devine que quelque chose ne va pas chez son ami. Il s’agit de Mélanie qui à Chicago ne pensait qu’à s’amuser avec ses amies. Il veut qu’elle prenne la vie au sérieux. Le père ne voit pas d’un bon œil l’idylle de sa fille avec Trampas. Mais peu après, il se confie à John. Elle est très malade. Elle n’a que quelques mois à vivre. L’intrigue romantique se poursuit à Shiloh. Trampas demande à Mélanie de l’épouser. Elle refuse sans lui donner la raison, lui laissant croire qu’elle s’ennuierait quarante ans à Medecine Bow. Peu à peu, l’intrigue bascule dans le mélodrame. Mais finalement, les fiançailles se préparent, alors que Trampas ignore que sa dulcinée est condamnée. En cadeau de mariage, Jim Kohler veut offrir à Trampas une ferme, mais le jeune cowboy refuse. A Shiloh, on prépare en grandes pompes la fête. Lors d’une danse, Mélanie a un malaise. Tandis que John Grainger va annoncer le mariage, Mélanie prend la parole. Elle dit qu’ils rentrent à Chicago. Elle rencontre l’incompréhension de Trampas. Mélanie fait croire qu’elle a besoin d’une vie de luxe. Bien évidemment, elle plombe l’ambiance de la réception. J’ai trouvé cet épisode assez longuet et transparent. Lors des adieux, Trampas, qui ignore tout, est glacial, mais Mélanie met son médaillon dans les affaires du jeune homme. L’épisode se termine sans que l’on sache si Trampas a compris la vérité, il regarde le train partir en tenant très fort le médaillon qu’il a trouvé dans sa main. Un épisode très moyen, et où il ne se passe pas grand-chose. Anecdotes :
Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Le docteur Spaulding a engagé un assistant. Quelle n’est pas surprise lorsqu’il découvre que c’est une femme, Patricia O’Neill. Elle est très mal accueillie à Medecine Bow. Critique : Cet épisode introduit un fait sociétal dans la série, l’acceptation d’une femme comme médecin. La doctoresse Patricia O’Neill (Jill Donohue) est engagée par Spaulding (John Bryant). Sa femme, Nora (Jacqueline Mayo) semble jalouse. Marie Coulter (Mari Blanchard) est l’épouse de Charles (Don Red Barry) qui vient investir à la banque de Medecine Bow. On se doute vite qu’il s’agit d’escrocs. Au début de l’épisode, un jeune garçon tombe et se fait une luxation à l’épaule, Patricia le soigne, mais il continue d’avoir mal. L’enfant ment pour ne pas à aller à l’école ni aider à la ferme. Le père, Mr Bates (Walter Coy) qui a sali la réputation de Patricia fait amende honorable et déclare publiquement que la doctoresse est douée. Katy Anderson (Kathleen O’Maley) est malade d’une tumeur et le docteur Spaulding conseille au mari de la faire transporter à Cheyenne. Le mari est réticent en raison des frais. Patricia pense que Katy a une appendicite. On se rend compte des préjugés que la population a envers une femme médecin. Au bout de trois quarts d’heure, l’épisode tourne au drame. Patricia est obligée d’opérer Katy d’une appendicite. Elle l’opère assistée du virginien, mais la patiente meurt. Ryker apprend au virginien que le mari, Steve Anderson, a porté plainte, et que Patricia va être jugée. Charles Coulter cambriole la banque et prend en otage le banquier Carl Jensen (Ed Prentis, qui tient ce rôle dans cinq épisodes de la série de 1967 à 1968, parmi onze participations au total). Patricia doit venir soigner le complice de Coulter, Roy Parker (Michael St Angel), que Jensen a blessé. Cela empêche Patricia, prise en otage, d’être présente à l’audience. Le virginien la cherche partout. Jensen veut se débarrasser des témoins gênants. Les rebondissements sont crédibles. Le scénariste n’en fait pas trop. Sur fond de préjugés contre une femme médecin, nous avons en parallèle une intrigue policière solide. On regrette que Clu Gulager en Ryker se contente de passer les plats, n’ayant qu’un rôle utilitaire. Libérée par le virginien, Patricia peut se défendre au tribunal. En fait, c’est le virginien qui plaide pour elle. « Cette audience aurait-elle eu lieu si le docteur O’Neill n’avait pas été une femme ? ». La scène finale au tribunal est poignante. Si le jury l’acquitte, Patricia décide malgré tout de partir. Il manque à cet épisode ce petit quelque chose pour en faire un grand épisode. L’idylle naissante entre le virginien et la femme médecin ajoute une touche mélodramatique qui n’était pas indispensable. Anecdotes :
4. CAUCHEMAR À FORT KILLMAN Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Stacey par une suite d’un concours de circonstances se retrouve prisonnier de militaires peu scrupuleux à Fort Killman avec de faux papiers d’engagement. Il attendait le train pour San Francisco. C’est un véritable camp de l’enfer. Critique : Dans cet épisode, Stacey se retrouve prisonnier dans un camp militaire sous le joug d’un tyran, le sergent Joe Trapp (James Daly). Il est entouré de Tom Beale (Johnny Seven) et Billy Martin (Don Mitchell). Stacey a oublié sa valise à la gare, il a pris le train, et ne donne plus signe de vie, un voisin vient le signaler à John Grainger. Le capitaine MacDowell (Les Crane) s’insurge face à ce fou de Sergent Trapp. John Grainger part sur les traces de son petit-fils. Il mène l’enquête et refait son parcours. A Fort Killman, Stacey reçoit de mauvais traitements, passages à tabac, torture. Finalement, le sergent fou accepte d’envoyer un télégramme à Medecine Bow comme le demande Stacey, mais il se dispute avec Tom Beale et le tue en état de légitime défense. Il met le meurtre sur le dos de Stacey qui s’est évadé. Un détachement de Fort Killman se rend à Medecine Bow pour récupérer Stacey. John Grainger accepte de laisser emmener son petit fils afin de faire éclater son innocence. Stacey se retrouve en plein cauchemar. James Stacy joue les déments avec une immense conviction, on se souvient de sa folie en général Concannon dans l’épisode des Envahisseurs : La recherche de la paix. Heureusement, le capitaine MacDowell fait arrêter le monstrueux personnage, ayant des preuves qu’il a tué Tom Beale. Un épisode atypique et particulièrement stressant, qui montre la folie d’un sergent, d’un militaire, et les conséquences désastreuses de ses agissements. James Daly se révèle un comédien prodigieux dans le rôle de ce sergent de cauchemar. Anecdotes :
5. LES FRUITS DE L’AMERTUME Scénario : Andy Lewis. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Le virginien dans une petite ville, Winton, intervient dans une bagarre où trois hommes s’en prennent à un seul. Il vient dans cet endroit acheter de l’avoine pour Shiloh. Quelqu’un pousse les petits fermiers du coin à vendre leur propriété. Critique : Marie Adams (Whitney Blake) et son mari Frank (John Lupton) vendent de l’avoine au virginien. Mais Frank Adams aimerait quitter l’endroit. On veut l’en chasser. Mais l’argent de la vente d’avoine lui permettra de tenir un an. Dès le début, je n’ai pas accroché à cet épisode. Le virginien se rend chez Tom Hadley (Russ Conway), qui se trouve être celui qui veut chasser les fermiers. Avec ses amis, Hadley tient un véritable conseil de guerre. Ses associés veulent chasser les fermiers et sont furieux que le virginien ait fait affaire avec Frank Adams. Peu après, le virginien est attaqué et assommé. Lorsqu’il veut prendre un train, aucune place n’est disponible, car l’employé des chemins de fer est de mèche avec Hadley afin que le virginien n’emporte pas à Shiloh son achat d’avoine. Mais le bétail d’Hadley défonce les clôtures de Frank Adams. Le scénariste ne s’est pas trop trituré les méninges. L’intrigue est mince et peu passionnante. Hadley explique que le gouvernement, en donnant une ferme à Adams, lui a faire perdre un point d’eau et qu'il risque la ruine. L’intrigue repose sur le fait que la terre n’est bonne qu’à l’élevage, de ce fait, selon le virginien, tant Hadley qu’Adams vont être ruinés. Episode bavard, longuet, où il ne se passe pas grand-chose. Les fermiers eux ne voient qu’une chose, ils sont indépendants et possèdent un lopin de terre. Ensuite, la ferme d’Adams est incendiée et ce dernier accuse Hadley. L’avoine est brûlée et le virginien doit annuler la vente. L’enfant d’Adams se fait prendre avec une allumette pour « rendre la monnaie de sa pièce » à Hadley, qu’il accuse d’avoir brûlé la ferme de son père. Le téléspectateur s’ennuie et se prend à regarder sa montre. Une bataille rangée se prépare entre les fermiers et les éleveurs. Le virginien se retrouve pris entre deux feux. La voix de la sagesse parviendra-t-elle à se faire entendre ? Les fermiers, enragés, semblent avoir le dessus. Le twist final avec l’astuce d’Adams que son fils prend pour un fou est censé redonner de la vigueur à ce script. Mais il est bien trop tard (1h06 sur 1h13). Un épisode dispensable. J’avoue avoir du mal à trouver quoi que ce soit qui sauve l’entreprise du naufrage et des clichés. La fin est très moralisatrice. La scène du jeu du couteau pour désarçonner l’ambiance lourde est plutôt artificielle. Tout cela nage dans l’invraisemblance. Le plan machiavélique de Carl Rand (Larry Pennell), beau-frère de Frank Adams, pour chasser les éleveurs, tombe à l’eau. Le happy-end final où tout le monde se réconcilie est peu crédible. Anecdotes :
6. UNE PETITE VILLE ACCUEILLANTE Histoire de William Talman et Norman Jolley. Adaptation : Sy Salwowitz. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Trampas se rend dans une petite ville rendre visite à des amis Ida et son fils Joe Martin. Leur maison est vide, et il apprend qu’ils ont vendu la mine qu’ils possédaient. Critique : Le mystère rôde dès les premières images de ce périple solitaire de Trampas. Très vite, Trampas apprend que Joe est mort et qu’Ida a disparu. Joe aurait tenté de violer une jeune fille et les hommes du shérif l’ont tué. Trampas apparaît comme un bâton dans une fourmilière. Le visiteur ne croit pas que Judy Atkins (Lynda Day-George, à l’époque Lynda Day) ait été attaquée par Joe Martin. Sa sœur Cathy (Carole Wells) est fiancée à Clint Richards (Robert Fuller). Trampas retrouve Ida Martin (Jocelyn Brando), la mère de Joe qui accuse Judy de mensonge. La mine a été rachetée par Sam Atkins (Frank Overton), père de Judy et Cathy, qui exploite la mine qui recèle de l’or. Le shérif (Phillip Pine) est de peu d’aide envers Trampas, à qui il conseille de rester à l’écart. Le shérif n’était pas présent quand Joe a été tué. Le malheureux a été lynché. La mine qui ne valait plus rien donne désormais de l’or en abondance. Trampas tente de tirer les vers du nez de Judy. Il ne croit pas à la version officielle de la mort de Joe. Plus tard, un malaise semble exister entre Clint, le futur beau-frère, et Judy. Trampas harcèle le shérif et veut démontrer que la richesse de la mine était connue avant l’affaire. Mais il se heurte à un mur. Trampas est persuadé que Judy seule connaît la vérité. Il lui explique que sa famille va devenir soudain très riche à cause de ce qui s’est passé. Au bout de trois quart d’heure, l’enquête tourne un peu en rond, Trampas allant d’un témoin à l’autre. On comprend que tout repose sur Judy qui sait très bien que Joe ne l’a jamais attaquée. Elle se révolte contre son père. Après une bagarre, Trampas passe une nuit en cellule mais le shérif ne l’arrête pas. Continuant son enquête, notre héros interroge Judy, qui prétend que Joe était ivre. Trampas la met face à sa conscience. Elle lui révèle que c’est Clint qui a tenté de la violer, et elle ne voulait pas détruire les fiançailles de sa sœur. La fin est moralisatrice, et le spectateur apprend ce qu’il sait déjà. Clint a agi par appât du gain. Le shérif cette-fois se met du côté de Trampas. Les explications sont un peu laborieuses et nuisent au suspense. Tout le monde se retourne contre le coupable qui devra rendre des comptes à la justice. Le twist final avec Ida sombre dans la guimauve. Anecdotes :
7. LA FILLE AU CHEVAL GRIS Histoire de Theodore Apstein. Adaptation : Seeleg Lester et Theodore Apstein. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Trampas tombe amoureux d’Amanda Harley, une jeune cavalière qu’il a aperçue dans la prairie. Critique : Le couple Harley, Miriam et Frederick (Vivi Janiss et R.G. Armstrong) semble cacher un secret. Un homme arrive à Medecine Bow, Richard Pierce (Warren Stevens), et semble à la recherche d’Amanda Harley (Valora Noland) qu’il rencontre devant sa maison. Le couple Harley est gêné et aimerait que leur fille accepte la proposition d’aller danser avec Trampas. Ce dernier manœuvre auprès d’Elizabeth pour qu’elle rende une visite de courtoisie aux Harley, dans le but de faire connaissance d’Amanda. On regrette l’absence de Ryker au profit du shérif Mark Abbott. Un certain Bert Robinson (Sandy Kenyon) vient de sortir de prison et arrive en ville. Le shérif le tient à l’œil. Les Harley se comportent avec leur fille comme si elle était attardée. Arrive la visite d’Elizabeth et de Trampas. Mais vexée par une remarque de son père, Amanda est partie. Elle a tué un serpent à sonnette, il ne la croit pas, elle le tue, et après coup, le père constate son erreur. Le lendemain, Trampas rencontre Amanda. Elle se montre rétive, asociale. Le shérif est alerté par un transport de 500 000 dollars de lingots d’argent qui intéressent Robinson. Le marshal John Howard (Ken Mayer) qui est sur le point de prendre sa retraite vient donner des renseignements au shérif Abbott. Ce dernier rencontre Robinson qui exerce la profession de photographe. L’épisode serait palpitant avec Ryker-Clu Gulager, mais avec Abbott est terne. Pendant ce temps, Trampas continue de s’intéresser à Amanda. L’épisode est bavard, passant d’une situation à l’autre sans véritable transition. Mais elle continue de cacher un secret et en parle avec sa mère. Elle n’est que la fille adoptive des Harley, mais le père révèle à Trampas qu’elle a tué un jeune homme avec un fusil, sans raison, ne se rappelant plus de rien. Harley pense que le père biologique d’Amanda lui a transmis son hérédité. Finalement, Trampas emmène Amanda au bal de Pinto. Une rixe éclate entre Trampas et un homme qui importune Amanda, Urban Scott (Don Stewart). Urban menace Trampas, mais fascinée par l’arme, Amanda se jette sur elle, blessant Trampas. Elle a été comme hypnotisée par le révolver. Abbott arrête Urban Scott. Peu après, le virginien rencontre le shérif avec le marshal Howard qui traquent Robinson, Pierce et les frères Scott, Urban et Arnold (ce dernier non crédité au générique). Les bandits attaquent la banque. Pierce se réfugie chez les Harlow et prend en otage Amanda. Pierce est le père de la jeune femme. Il est blessé. Trampas veut faire comprendre à Amanda qu’elle n’est pas responsable des fautes de son père. C’est l’occasion pour la jeune femme de choisir entre son père naturel et ses parents adoptifs. Sans être ennuyeux, l’opus se regarde sans passion. Des comédiens comme R.G. Armstrong d’habitude cantonnés dans les seconds rôles tiennent ici des personnages dont ils ont du mal à incarner l’envergure. Anecdotes :
8. LA MAÎTRESSE DE MAISON Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : John Grainger engage une gouvernante, Mrs Miles, pour apprendre les bonnes manières à Elizabeth. Son mari, ami de Grainger, a été tué durant la guerre civile. Elle se révèle despotique, empêchant les employés de pénétrer dans la maison, à l’exception du virginien. Ce dernier lui est vite hostile. Critique : Mrs Miles (Myrna Loy) veut imposer une vie étriquée chez John Grainger, écartant les cowboys. Ce conflit entre le virginien et Mrs Miles tourne vite au vinaigre. On se demande quelle mouche a piqué Grainger d’engager cette vieille sorcière. S’écartant du domaine du western, on pénètre ici dans les carcans de la bourgeoisie et de la bienséance. Myrna Loy se fait vite détester du téléspectateur en maîtresse de maison. Dès le début, je me suis demandé ce que le scénariste avait cherché à prouver avec cet épisode. Elizabeth elle-même est mal à l’aise. Mrs Miles veut lui apprendre la grande cuisine. Stacey et John lui font bonne figure. Derrière ses airs austères, Mrs Miles cache une grande sensibilité. En témoigne la discussion entre la gouvernante et Elizabeth. Stacey la surprend en train de pleurer. C’est le cauchemar que fait Mrs Miles lorsque des pillards ont incendié sa maison. En donnant des ordres à tout le monde dont Stacey, la gouvernante crée un véritable malaise à Shiloh. Au bout de trente minutes, on n’attend plus rien de l’opus. C’est verbeux et creux. Mrs Miles estime que les petits enfants de Grainger n’ont aucune éducation. Elle ne jure que par les poèmes et la littérature. Elle compare les petits enfants de John à ceux qui sortent des grandes écoles. Le scénariste Leslie Stevens s’est évertué à nous montrer ce personnage d’épouvantail, la gouvernante. « On ne peut pas vivre dans un musée » déclare Stacey. Une crise s’instaure à Shiloh. Elizabeth a peur de Mrs Miles comme l’épouse de Maxime de Winter vis-à-vis de Mrs Danvers dans Rebecca. Stacey refuse l’autorité de Mrs Miles, et dit au grand-père qu’il faudrait au petit-fils une autre autorité qu’elle. Le virginien lui reste droit dans ses bottes et n’a pas peur de la vieille femme. Stacey pense que Mrs Miles cherche à épouser Grainger. Le virginien est affolé de voir que Stacey veut s’en aller, et qu’Elizabeth veut entrer dans une institution pour jeunes filles de Boston. Episode peu attractif. Le virginien finit par se confier à Grainger. Il pense que si Elizabeth et Stacey veulent partir, c’est à cause de Mrs Miles et de ses possibles intentions de devenir la femme du patron. Il faut une heure à John Grainger pour reprendre ses esprits et tenir tête à cette vieille sorcière. Il comprend qu’il a eu tort de l’engager, et qu’il lui faut garder Elizabeth et Stacey près de lui. On a fait trop de changement dans sa maison en l’embourgeoisant. Grainger lui dit que Shiloh est une maison de fermiers. Mrs Miles révèle alors sa haine contre les nordistes, elle n’a jamais accepté la fin de la guerre de sécession. Elle poursuit une vengeance absurde et un combat d’arrière garde. Elle met le feu aux rideaux comme Mrs Danvers dans Rebecca. Grainger explique au virginien qu’elle voulait transformer Shiloh en son ancienne maison brûlée et détruire la famille par esprit de vengeance. On se demande ce que vient faire ce remake de Rebecca au sein de la série Le Virginien. Pour ma part, je trouve que c’est une mauvaise idée. Anecdotes :
9. L’ÉTRANGE ENQUÊTE DE CLAIRE BINGHAM Histoire de Joseph Hoffman. Adaptation : Joseph Hoffman et True Boardman. Réalisation : Don McDougall. NB : Pour la première fois, une saison de cette série comporte 29 et non 30 épisodes. Résumé : Ryker et le virginien partent aux trousses d’un malfrat, voleur à main armé et qui a blessé un homme. Ils arrêtent l’individu, Chuck Larson. Une infirmière, Claire Bingham, arrive alors de Kansas City à Medecine Bow. Elle rend visite à Ryker. Elle pense être la sœur de Larson. Critique : Chuck Larson (Andrew Prine) à peine sous les verrous, il reçoit la visite d’une jeune femme, Claire Bingham (Sandra Smith), qui pense être sa sœur. Larson trouve cette histoire invraisemblable. Le lecteur sait que les épisodes avec Clu Gulager ont mes préférences. Il tient ici le premier rôle, devant le virginien. Si Gulager est un comédien brillant, encore faut-il lui écrire de bonnes histoires. Celle-ci relève du pur western. Or, il faut admettre que dans la première demi-heure, il ne se passe pas grand-chose et que l’acteur n’est pas mis en valeur. Même si la caméra du réalisateur Don McDougall s’attarde sur lui, le scénariste n’est guère convaincant. Les complices de Larson interviennent, mettent KO Ryker et baillonnent Claire, puis le libèrent. Mais le « frère » reçoit une balle durant sa fuite. Larson a été blessé. Une balle s’est logée dans son corps. Il a donc l’idée de faire appel à l’infirmière qui se dit sa sœur. L’idée vient à Ryker que Claire est dans le coup. Un des trois complices vient la chercher pour qu’elle intervienne. Et c’est ce qu’elle fait, après avoir dîné une seconde fois au saloon avec Ryker. Chuck Larson est maintenant persuadé que Claire Bingham est bien sa sœur. Andrew Prine joue avec beaucoup de talent ce bandit à l’air arrogant. Emmett Ryker est inquiet car Claire a disparu et l’hôtelier ne l’a pas vu de la journée. Dès son retour, il l’interroge. Il est persuadé qu’elle a aidé Larson. L’épisode est desservi par la présence de l’actrice Sandra Smith, trop transparente, insignifiante. C’est une comédienne qui a fait quelques apparitions dans des séries télévisées des années 60-70. Lorsque Claire retire 5000 dollars dans une banque, Ryker se met sur sa piste. Et il fait bien car c’est un coup monté : elle est complice et tout était arrangé d’avance. Mais Larson a commis l’erreur de doubler ses complices. Il est abattu par un certain Frank (Hank dans la VO, joué par Don Wilbanks). Ryker abat Frank, et recueille les confidences du mourant, qui avoue qu’il n’était pas le frère de Claire. La fin est incohérente, puisque Claire n’est pas le moins du monde inquiétée pour sa complicité. Elle dit à Ryker qu’elle renonce à chercher son frère. J’aurais aimé mettre quatre melons, Clu Gulager étant parfait, mais le scénariste ne s’est franchement pas démené, l’intrigue est à la fois peu vraisemblable et banale. Anecdotes :
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Saison 5 - Volume 2
Scénario : True Boardman. Réalisation : William Witney. Résumé : Elizabeth est passionnée par un étalon sauvage blanc qu’elle aperçoit un jour en compagnie de son frère et de Trampas. Elle veut absolument le capturer, mais son grand-père la met en garde car c’est un animal sauvage potentiellement dangereux. Critique : Cette-fois, c’est une intrigue typiquement western. Le directeur de la photographie exploite au maximum les décors naturels. L’étalon ayant été capturé au nez et à la barbe d’Elizabeth, il est vendu aux enchères. A la fureur de Grainger, la jeune femme renchérit à 200 dollars. Ensuite, Elizabeth tente de dompter l’animal. Cela dure les vingt-cinq premières minutes, dans une atmosphère tendue, car l’on craint pour la jeune femme devant cet animal sauvage. Une fois l’étalon dompté, Elizabeth veut l’inscrire dans une course. En raison de scènes répétitives, l’intrigue tourne en rond. Il faut entraîner l’animal à prendre le départ. Elle l’appelle Alladin. Un jour, le cheval blesse un homme de Shiloh qui faisait sa litière. Peu après, l’animal se blesse à son tour, ce qui compromet la course. Il ne se passe pas grand-chose dans cet épisode. John Grainger a peur car il pense qu’Alladin un jour où l’autre peut faire du mal à Elizabeth. Au bout de 50 minutes, la tension reste présente en raison du pressentiment du grand-père. Le téléspectateur n’est guère rassuré non plus. Et ce qui devait arriver arriva. Tandis qu’une troupe de chevaux sauvages passe, Alladin apeuré jette à terre sa cavalière. Le cheval se fait capturer par ceux qui l’avaient fait au début de l’épisode, et veulent le revendre loin de Medecine Bow. Elizabeth est retrouvée sans connaissance et ramenée à Shiloh, le médecin craint une commotion cérébrale et devient aveugle. Contrairement à la jeune femme, le téléspectateur n’éprouve jamais de sympathie face à cet étalon blanc dangereux et sauvage. Grainger donne l’ordre d’abattre l’animal si on le trouve. On craint pour la vue de la jeune femme, atteinte de cécité (temporaire ?). Quant aux deux voleurs d’Alladin, ils ne savent pas à quel danger ils s’exposent. Par chance pour eux, le cheval s’enfuit. Sara Lane restitue bien l’exaspération que nous éprouvons lorsqu’un soir d’orage, elle se préoccupe plus du sort du cheval que de ses yeux. Aveugle, elle descend les escaliers, sort de la maison pour affronter l’orage. Les scènes tirent un peu en longueur. Elle retrouve la vue pour trouver le cheval à terre dans l’enclos. Le twist final est déroutant et inattendu. Sara Lane a fait preuve d’un réel talent de comédienne et on lui tire notre chapeau. Anecdotes :
Histoire de Cy Chermak. Adaptation : Frank Fenton. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Alors qu’il vient de faire une vente de bétail de 10 000 dollars, le virginien est dévalisé. Il prend une diligence mais compte bien retrouver les voleurs. Il fait lors du voyage la connaissance d’une certaine Linda Valence, une chanteuse. Critique : On retrouve dans cet épisode une « gueule » des années 60-70, Bill Fletcher. On l’a vu plusieurs fois dans L’homme de fer, Opération danger (Alias Smith and Jones), Opération vol, Les Envahisseurs, Cannon, 200 dollars plus les frais. Il incarne un personnage inquiétant, comme à l’accoutumée, Whitey Luder, mêlé au vol, et voyageant avec le virginien en diligence. Comme souvent, il n’est pas crédité au générique et l’on sait peu d’éléments biographiques sur son compte si ce n’est qu’il est né en 1922 et ne tourne plus depuis 1983. Dans cet épisode, à la fin, nous allons le découvrir sous un nouveau visage, très surprenant. Une injustice car l’on met au générique Frank McGrath, le conducteur de la diligence, Neddie Henshaw, qui n’a qu’un rôle anecdotique, alors que Bill Fletcher est omniprésent. Une fois de plus, le virginien rencontre une femme et vit une romance, cette fois avec la belle Linda Valence (Diane Baker). Dans ce genre d’épisodes, pendant la scène d’exposition trop longue (30 minutes), on ne sait jamais si l’on va s’ennuyer ou être comblé. Diane Baker possède un solide métier, et dans les scènes de dialogues, elle est nettement au-dessus de James Drury. On retrouve Clifton James, que l’on reconnaît au premier coup d’œil, dans un personnage louche, Big Ben Albright. Bien moins drôle ici que dans ses deux James Bond. Il est même convaincant en chef de bande. Un certain Burney (Rex Holman) menace tour à tour Linda puis le virginien, avant qu’il soit tué en état de légitime défense par notre héros. Linda cache un secret périlleux. L’objet de l’histoire est l’argent du vol, qui a été confié à la chanteuse, mais qu’elle a perdu. C’est le secret qu’elle cache au virginien. La scène de l’étape à l’hôtel est bien trop longue, et l’on perd patience. Linda avoue trop vite son rôle au virginien. Cela nuit au suspense de cette intrigue. Les péripéties se succèdent à l’hôtel. Linda Valence disparaît. Ce qui est dommage, c’est que bien parti, l’épisode traîne en longueur. Le shérif Fergusson (John Milford) avoue au virginien que les agents fédéraux sont sur la piste de vols pour un total de 50 000 dollars, et que Linda à son insu sert de « courrier ». Fergusson l’a arrêtée au moment où elle voulait s’enfuir en train. L’intrigue compliquée finit par lasser le spectateur. La romance reprend entre Linda et le virginien. Ce dernier soupçonne l’homme à qui il a vendu le bétail, Mark Fallon (James Brown) d’être le cerveau de l’affaire. Jouant de sa séduction, Linda est un personnage trouble dont on ne sait si elle est victime ou coupable dans le complot. Il faut attendre 1h06 de métrage pour avoir la réponse. Dans cet épisode, les méchants et les gentils ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Après le twist final, le téléspectateur comprend qu’il a été manipulé et joué, car ce scénario joue en permanence sur les apparences. Mais à trop compliquer les choses, la note ne parvient pas au troisième melon. Anecdotes :
3. JIM ET JIM Histoire de Ken Finley. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Le jeune Jim Boyer Jr. abandonné par son père a trouvé dans le virginien un substitut et s’est fait engager au ranch Shiloh. Un jour, son père, également appelé Jim, revient à Medecine Bow. Ce qui n’est pas du goût de Jessie, l’épouse délaissée pendant des années. Le père se fait aussi engager au ranch. Critique : Episode psychologique. L’homme qui a abandonné sa famille et revient une fois l’enfant grandi cherche à retrouver sa place, sans grand espoir. Son épouse Jessie (Jan Shepard) lui a clairement fait comprendre qu’elle le hait et qu’il n’existe plus. Au début de l’épisode, on voit que le père est devenu un braqueur de banque, associé d’un certain Wally Simpson (Noah Beery Jr). Jessie craint la mauvaise influence du père sur le fils. On se demande ce que ce type d’histoires vient faire dans la série. Le virginien tente de contrebalancer les conseils peu avisés du père. L’épisode change de tournure à la 32e minute lorsque Simpson réapparaît et se présente au restaurant que tient Jessie. A Shiloh, Jim Boyer Senior fait le fanfaron. Le spectateur devine que le drame est sous-jacent, surtout avec le retour de Simpson. Mais il se prend à regarder sa montre. La minceur du script est compensée par de belles images de chevauchées en décors naturels. Wally Simpson vient relancer son ancien comparse et le fait chanter pour qu’il fasse un « coup » avec lui. On a du mal à se passionner pour cette intrigue de mari repenti qui veut reprendre sa famille après l’avoir abandonnée. Jessie finit par céder, ce qui est assez peu vraisemblable vu son attitude depuis le début. Grainger, le propriétaire de Shiloh, reproche une faute à Boyer père. Il a perdu des bêtes. Il comprend mal pourquoi le virginien et Trampas prennent la défense du nouvel employé. Pernell Roberts fait ce qu’il peut pour nous convaincre en interprétant un personnage mal écrit. Boyer père veut une place de contremaître. Le virginien assume déjà ce rôle. Une fois de plus, on déplore le choix de Charles Bickford en John Grainger. Il est fade et sans saveur. On regrette vraiment Lee J. Cobb. Boyer provoque le virginien. Mais ce dernier, pas plus que Trampas, ne veut se battre avec lui. On se demande bien pourquoi le virginien joue les bons samaritains à ce point. Cela ne sert rien puisque Boyer retrouve ses instincts de braqueur, avec Wally Simpson à ses côtés. Le virginien, en état de légitime défense, abat Boyer. L’attention du téléspectateur se porte alors sur le fils. Il veut tuer notre héros. Michael Burns s’en sort bien dans un rôle prévisible. La fin est moralisante et mièvre. Le piètre jeu de Bickford manque de peu faire attribuer la note minimale à l’épisode. Un opus où l’on s’ennuie et qui se termine dans la guimauve après le drame. Anecdotes :
4. LA FILLE SUR LA MONTAGNE DE VERRE Histoire de James L. Henderson. Adaptation : Eric Bercovici et James L. Henderson. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Owie Sheppard, un vacher, veut se marier avec Donna Maguire, une riche jeune femme. Le père n’est guère favorable à cette union bien que par le passé, il s’est lui-même marié, alors pauvre, avec une femme riche. Maguire accepte le mariage. Critique : Cet épisode est l’occasion d’avoir une terrible déception. Au générique de début, chevauchant, est ajouté Clu Gulager en shérif Ryker. Hélas, notre joie est de courte durée. Gulager n’est pas présent dans l’épisode. Internet Movie Data Base précise « Credit only ». Alors, un retour espéré et annulé en dernière minute Pourtant, à la fin de la saison 4, la rupture entre Clu Gulager et la série semblait consommée. Le comédien reviendra dans l’épisode 16 de cette saison. Il fera des retours épisodiques jusqu’à la saison 6, épisode 19, qui marquera sa toute dernière apparition. Le mariage entre Owie et Donna a lieu, mais cette dernière déchante vite. Owie manque d’argent tandis qu’il dirige une sellerie et a envie de devenir contremaître chez un certain Connally (John Archer). Il y renonce car cela n’est pas du goût de sa femme, issue de la haute bourgeoisie. Owie se confie à Stacey Grainger. Il est frustré dans son magasin. Pour aller voir le banquier, il est obligé de porter un costume. Mal à l’aise dans sa nouvelle vie, il se laisse entraîner dans un saloon par un vieil ami, Rail (Michael Greene) dans une partie de poker. Rail, un voleur de bétail, a une idée derrière la tête : entraîner comme complice Owie dans un mauvais coup qui devrait leur rapporter gros. Or, il y perd une fortune au poker, allant chercher les gains de sellerie. Se trouvant dans une mauvaise passe financière, et acculé par le banquier Winner (Ed Prentiss), il apprend qu’il va être père. Il lui faut de l’argent tout de suite. De plus, Donna veut acheter une maison. Paul (Brian Avery), un ami de Donna, se fait une joie d’apprendre à cette dernière qu’Owie a perdu au poker. Le père de Donna, Jasper Maguire (Hugh Beaumont) fait son autocritique et s’est mis à admirer Owie, brave homme, et à regretter d’avoir trop gâté sa fille. Rail et Owie braquent une diligence… où se trouve Stacey Grainger. Pour sauver ce dernier, Owie est obligé d’abattre Rail. Le shérif Mark Abbott sauve la mise à Owie. On nage dans l’invraisemblance. Le happy end final est tiré par les cheveux. Anecdotes :
5. LA PISTE DE LA VENGEANCE Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Thomas Carr. Résumé : Stacey est attaqué par un homme ruiné, Joe Willard, et en se défendant, il le tue. Il ramène le corps à sa sœur Ellie, qui n’est pas étonnée. Le frère cadet Toby, lui, veut se venger. Il vouait une admiration sans faille pour son frère. Critique : Les épisodes commencent à se ressembler : Joe Willard se voit refuser tout prêt de sa banque, sa ferme étant hypothéquée. Dans l’opus qui précède, il était déjà question d’un homme acculé à la ruine. Le virginien accueille Stacey Grainger qui lui conte son drame. Peu après, sous un faux nom, le frère de Joe, Toby (Ron Russell) se fait engager par le virginien. Il murit sa vengeance. La sœur Ellie Willard (Mary Ann Mobley) a prévenu Stacey que son frère était un danger pour lui. Cet épisode relève du suspense mais aussi du pur western. Dans le même convoi se retrouvent Stacey et Toby. Belden (L.Q Jones, omniprésent dans ce rôle depuis la saison 2 en Belden, un vacher de Shiloh) fait une farce à Toby qui révèle être un véritable dément. Malgré la bagarre qui s’ensuit, et qui voit Belden vainqueur, Toby n’est pas renvoyé et reste dans le convoi. Une étrange relation se noue entre Toby le chasseur et sa proie Stacey, alors que le premier ignore que le second a tué son frère. Toby et Stacey surprennent des hommes qui mettent le feu. Il s’agit de membres d’un complot ourdi par un banquier corrompu. L’un d’eux, un shérif véreux, tente de tuer les deux hommes, et Toby veut faire preuve de témérité au point que son comparse est contraint de l’assommer. Un jeu de chat et de la souris s’instaure entre Toby et Stacey qui par hasard découvre que ce dernier a tué son frère, qu’il est l’homme qu’il recherche. L’intrigue est assez recherchée : un banquier véreux, qui incite les fermiers de mettre le feu aux pâturages pour le profit, et corrompt le shérif local. Stacey se retrouve menacé par un puma. Toby le sauve de justesse. Le virginien ne tarde pas à se trouver confronté au shérif corrompu qui a instauré une taxe de passage pour le troupeau de 4600 dollars. Les hommes qui ont établi la taxe ont incendié volontairement le reste du passage de façon à ce qu’il ne reste rien pour le bétail comme nourriture. Si les scénaristes ont préparé une intrigue compliquée, le téléspectateur y adhère et ne se perd pas en route. Au fil rouge de la vengeance de Toby se greffe l’intrigue du droit de passage, une extorsion œuvre d’hommes corrompus. Le virginien fait le coup de force pour passer sans payer la taxe abusive. Stacey se retrouve arrêté pour meurtre. C’est le shérif corrompu, Ben Morris (Wesley Lau), qui fait du chantage. Stacey sera jugé par des jurés qui décideront de son sort en sa faveur si le virginien paie la taxe. Pendant ce temps, Toby, qui avait décidé de renoncer à sa vengeance, voit rouge et veut tuer Stacey. Les scènes de convoi sont des images d’archives (en couleur) mais qui de nos jours ne font plus illusion, des stock-shots. Le twist final entre Toby et Stacey constitue un spoiler que je ne révèlerai pas, mais qui permet à la série de nous offrir un grand moment, d’où trois melons amplement justifiés. Anecdotes :
Histoire de Gabrielle Upton. Adaptation : Gabrielle Upton et True Boardman. Réalisation : Gerald Mayer. Résumé : Suzanne McRae décide de s’enfuir de chez elle pour ne pas être forcée d’épouser un homme qu’elle n’aime pas et de continuer à mener une existence étriquée. Elle veut vivre sa vie et partir pour San Francisco. Critique : Si l’on apprécie le retour de Clu Gulager en Ryker (son absence n’est pas expliquée et lorsque Trampas le rencontre, il agit comme si de rien n’était), l’épisode me paraît se perdre en langueur. Patty Duke est un peu agaçante dans son personnage. Suzanne McRae, qu’elle incarne, cherche du travail à Medecine Bow et se fait éconduire partout. Elle finit par trouver un emploi dans un saloon. Joe Stevens (Paul Carr), son fiancé, qui s’est fait engager à Shiloh, vient l’y relancer. Il menace Trampas de mort s’il tourne autour d’elle. Les interventions du shérif Emmett Ryker sont fréquentes mais trop brèves. J’ai regardé ce qui pouvait justifier l’absence du comédien, en 1966 il a tourné un long-métrage pour le cinéma, And now Miguel puis en 1967 le téléfilm Sullivan’s Empire. Joe s’obstine et vient chercher la bagarre au saloon. Ryker le boucle. L’histoire de Suzanne et Joe est poussive et larmoyante. Paul Carr a un rôle ingrat d’homme a l’air emprunté en Joe Stevens. Joe vole une somme importante à Grainger (que l’on ne voit pas dans l’épisode) pour la donner à Suzanne. Mais il est ensuite rançonné par un mauvais garçon du ranch, Milt Cartsairs (Tim Mc Intire) qu’il blesse en état de légitime défense. Tout se passe comme si le shérif de Medecine Bow Mark Abbott avait disparu et que Ryker avait repris les rênes de la loi en ville. Apprenant par Trampas ce que Joe a fait, Suzanne décide de rester alors qu’elle était sur le départ pour San Francisco. Emmett Ryker se lance sur les traces de Joe, et il soupçonne Suzanne d’avoir su l’origine de l’argent. Suzanne revient chez elle. C’est le prétexte de scènes larmoyantes qui énervent l’amateur de la série, notamment celles avec les enfants et le père. Sans Gulager, l’épisode mériterait la note minimale. Quant à Patty Duke, il est difficile de la supporter jusqu’au bout dans son personnage geignard. Un épisode indigne du talent de Clu Gulager, que l’on espère revoir très vite. Il est avec Lee J.Cobb le meilleur comédien de la série. Anecdotes :
7. LA MONTRE DE NOS PÈRES Histoire de Sy Salkowitz, Al Ramrus et John Shaner. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Amos Tyke, marchand ambulant, vend à Stacey une montre que jadis John Grainger offrit à son fils massacré par les indiens. Depuis Stacey fait des cauchemars. Critique : Trois scénaristes nous ont concoctés cette histoire qui nous plonge dans le passé des Grainger qui relève à la fois du genre western et policier. Après que John ait reconnu la montre, Stacey interroge le marchand colporteur Amos Tyke (Andy Devine) qui prétend l’avoir achetée à un certain Archer (Karl Swenson). Stacey est déterminé à en savoir davantage. L’enquête commence avec le couple Archer, dont la femme (Audrey Totter) est vindicative, car elle a offert la montre à son mari qui l’a perdue au poker. Mrs Archer affirme avoir acheté la montre neuve à un certain Rafe Potter (Robert F. Simon), il y a cinq ans. Il avoue l’avoir vendu comme neuve alors qu’elle était d’occasion. En sortant de chez Potter, Stacey est attaqué et roué de coups par deux hommes. Il reçoit la visite de la nièce de Potter, Eliane (Kelly Jean Peters). La montre lui appartenait. Le bijou sert de fil conducteur aux souvenirs des uns et des autres. Tout le passé d’Eliane défile. A ce point de sa quête, Stacey pense ne pas pouvoir aller plus loin et ne pas trouver le prochain maillon de la chaîne. Le téléspectateur découvre que Potter a payé les deux lascars qui ont voulu voler la montre et ne renonce pas à la récupérer. L’enquête mène à un certain docteur Bigelow (Pat O’Brien) qui en sait long. Il s’agit d’un épisode dont il ne faut pas manquer une minute sous peine de perdre l’écheveau de l’intrigue. Le médecin a soigné jadis une certaine Mary Lou Baldwin qui s’est sauvée avec un certain Tyrell. Eliane et Stacey partent pour le Texas. Potter s’inquiète de leur enquête. Mary Lou devenue épouse Tyrell est morte. La piste mène à la réserve des comanches, créée il y a neuf ans. C’est le père d’Eliane qui a eu la montre d’un indien. On évoque la guerre avec les comanches il y a 16 ans, en 1800. Le gérant de la réserve, Williams (Stu Erwin) leur accorde un permis pour entrer sur la réserve et rencontrer l’indien Loup Infaillible (Henry Brandon). Stacey pense retrouver les indiens qui ont tué ses parents. Les décors de la réserve ont visiblement été filmés en studio, tout fait « carton pâte ». Loup infaillible refuse de parler du passé, mais Eliane veut retrouver son père, Tyrell. Stacey lui est confronté à Loup infaillible qui a tué ses parents. Il renonce à se venger car cela est arrivé durant la guerre. Nous savons désormais tout du passé des petits enfants de John Grainger. Potter arrive et pose des questions à Williams. L’épisode est ponctué de flash-back où Stacey se rappelle le massacre de ses parents. Stacey finit par apprendre de Loup infaillible que ses parents ont été tués par les blancs. Tout indique que l’assassin est Tyrell, le père d’Eliane. Cette dernière s’enfuit. Williams sait la vérité, et Stacey perd patience. Tyrell avait comme associé un certain Silas Graham (Bruce Bennett) à Houston. Potter se cache chez Graham. Ce dernier est l’assassin des parents de Stacey et lors d’un coup d’éclat, Potter est obligé de le tuer. Eliane comprend que son père était un assassin. Potter avoue avoir été l’associé de Graham qui pillait, lui apportait la marchandise qu’il vendait. Une histoire poignante et déchirante. Un grand épisode. L’épilogue permet un moment de détente avec une nouvelle visite du marchand colporteur Amos Tyke à Shiloh. Anecdotes :
8. LE JUSTICIER Histoire de Judith et Robert Guy Barrows. Adaptation : Chester Krumholz. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Le virginien arrive dans une ville où une potence est dressée. Il recherche Stacey Grainger. Ce dernier a joué au poker et perdu. Les choses ont mal tourné. Il est accusé du meurtre d’un médecin. Stacey dit au virginien qu’il est innocent. Critique : Nouvelle enquête policière au far west. Le virginien doit retrouver le meurtrier d’un médecin, pour sauver Stacey de la potence. Il commence par rencontrer la fille de la victime, Lucy Marsh (Debbie Watson) et la veuve, l’institutrice (Coleen Gray). Il veut leur prouver que Stacey est innocent. Il interroge aussi une entraîneuse de saloon, Clara Bence (Cloris Leachman). Elle lui précise que le docteur Marsh a rendu visite à la famille Miller. Notre héros découvre que le docteur était un piètre médecin. La piste mène au conseiller Lumberfield (John Doucette) qui avait des différents avec le mort. Ce dernier avait des aventures galantes. Lumberfield peut différer l’exécution de Stacey. Le virginien lui demande d’intervenir auprès du shérif (Ford Rainey). Le docteur mettait son nez dans les affaires du shérif. Une rumeur circule sur une intrigue sentimentale entre Clara et la victime. Sur les lieux du crime, le virginien et l’adjoint du shérif trouvent le portefeuille du docteur. Lucy Marsh accable notre héros. Stacey dit qu’il a entendu quelqu’un se sauver dans l’obscurité. Lumberfield veut que l’on empêche le virginien de continuer son enquête. Notre héros va et vient de l’un à l’autre des témoins, et l’on se prend à trouver le temps long. En rendant visite en prison à Stacey, Lucy laisse entendre qu’elle connaît l’assassin. Le virginien est alors passé à tabac, approchant trop de la vérité. Il est recueilli par l’entraîneuse Clara Bence, dont le virginien pense qu’elle a peut-être commis un meurtre. Elle avoue avoir été la maîtresse de Marsh, et ce dernier voulait rompre. Elle a refusé la rupture. En lui faisant une scène, elle a accidentellement tué son amant. La conclusion arrive trop rapidement. L’épisode ne décolle jamais et nous laisse sur notre faim. Dans le même genre, on a vu bien mieux dans la série. Deux melons suffisent pour cet opus. La fin traîne en longueur, avec les lamentations de Mrs Marsh, stérile. Debbie est la fille de Clara Bence, qui n’était pas la maîtresse de Marsh. Cette fin larmoyante pleine de guimauve est bien trop longue et casse le rythme de l’épisode. La scène finale est bâclée par des bavardages inutiles entre Clara et le virginien. Un opus décevant. Anecdotes :
9. UNE NUIT D’ANGOISSE Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Des bandits s’attaquent à la banque de Medecine Bow. Ryker les met en déroute. Ils se réfugient à Shiloh et prennent des otages. Critique : Pour l’anecdote, une des premières apparitions d’Harrison Ford, ce qui ne fait pas de l’épisode un opus majeur. Il tient le rôle de Cullen, le comparse de Stetler. On ne pouvait deviner alors le grand acteur qu’il allait devenir. Son jeu n’a rien d’extraordinaire. Il est vrai qu’il est cantonné à un second rôle. Mais il a en permanence un air de grand dadais peu convaincu à des lieues de ses performances ultérieures au cinéma. La prise d’otages à Shiloh de Dell Stetler (John Saxon) est sans surprise. Les péripéties sont téléphonées. John Saxon n’est pas toujours à la hauteur, mais cela n’a jamais été un grand comédien. L’absence de charisme de Charles Bickford n’arrange rien. Les bandits ont besoin d’un médecin pour soigner l’un des leurs blessés, qui agonise dans une chambre du ranch. Comme d’habitude, Clu Gulager relève le niveau par sa présence et son talent. Durant la prise d’otage, John et Stacey Grainger préparent un piège à leurs agresseurs. Tout cela manque de rigueur et de suspense. Saxon finit par devenir irritant, manquant totalement de conviction en chef de bande. Son personnage est un couard. Ryker et Abbott se mettent à la recherche du docteur. Ils rendent visite à Shiloh, et se font berner, mais Ryker a des soupçons et y retourne. Toutefois, les armes qu’ont confectionné Grainger et son petit fils feront leur œuvre et les délivreront des deux bandits. Anecdotes :
Scénario : Lou Shaw. Réalisation : Thomas Carr. Résumé : Le virginien est blessé par un voleur en pénétrant dans un ranch. Il se trouve mêlé à une querelle conjugale assez grave entre Al Keets et sa femme Mary. Critique : On retrouve avec plaisir le comédien Mark Richman, devenu ensuite Peter Mark Richman, familier des amateurs de séries des années 60 à 80. Il incarne ici un homme despotique, Alain Keets. Toute personne qui pénètre sur son ranch est menacée de se faire abattre comme un chien et il traite si mal son épouse qu’elle essaie de s’enfuir avec leur fils. En voulant porter secours au virginien blessé, elle se fait capturer par son mari, si l’on peut dire, qui la laisse libre de partir mais sans l’enfant. Le virginien n’est guère content de passer sa convalescence chez Keets. Ce dernier lui fait une offre en le payant plus cher. Mais il répond qu’il aime le ranch Shiloh, ainsi que John Grainger, et est son propre maître. Keets se montre affable avec lui. Tout en étant surpris de l’autonomie que laisse Grainger à son contremaître pour acheter du bétail. Keets organise un tournoi, ce qui est normalement interdit. Peter Mark Richman est crédible dans ce personnage de tyran. Le comédien domine la distribution. Le tournoi à cheval est le point d’orgue de l’intrigue. Keets initialement ne doit pas y participer, l’ayant promis à son épouse à la naissance de leur fils, car il considère ainsi qu’il donne le mauvais exemple. Les disputes conjugales se poursuivent, ainsi Mary qui aime jouer du piano se le voit reprocher par son mari Alain. Ce dernier pense que Mary l’a épousé pour son argent. Il méprise la musique, la poésie et la littérature. On comprend que Mary veuille quitter un tel homme. Richman joue tellement bien les despostes en Alain Keets qu’on en vient à craindre pour la sécurité du virginien. Un homme qui refuse de s’excuser même quand il sait qu’il a tort. L’épisode mêle savamment psychologie et suspense. Keets va jusqu’à proposer au virginien de devenir son associé, notre héros refuse car il explique qu’il y a deux hommes en Keets, un que l’on peut apprécier, mais l’autre détestable. Jimmy, le fils, est kidnappé. Mary croit d’abord que le virginien est le ravisseur. C’est en fait deux commis de Keets, Lund (Harry Lauter) et son homme de main Shoop (Tony Young) qui sont les coupables. On frémit au sort qui va leur être réservé quand on se rappelle que les hommes de Keets ont ramené mort le voleur qui avait tiré sur le virginien. En fait, les deux ravisseurs sont tués, mais Keets accuse le virginien d’être l’instigateur du rapt. Il veut le pendre. Le virginien doit la vie sauve à l’intervention de Mary. On comprend aisément que notre héros ait refusé de devenir son contremaître. Haïssable jusqu’au bout, Alain Keets chasse son épouse. Trop de rebondissements invraisemblables finissent par coûter le quatrième melon à cet épisode. Richman est éblouissant comme comédien. On ne s’ennuie pas une seconde mais le scénariste Lou Shaw en a trop rajouté. Le virginien défie Keets au tournoi en disant que s’il gagne, Mary partira librement avec Jimmy. La confrontation finale est à scotcher le téléspectateur sur son fauteuil. Je ne révèlerai pas le spoiler final, c’est un épisode à voir absolument en dépit de quelques invraisemblances. Anecdotes :
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Saison 5 - Volume 1
Scénario : Frank Chase. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Un nouveau propriétaire arrive à Shiloh, ce qui rend les hommes sceptiques. Le virginien est prêt à chercher une autre place ! Le petit fils de Grainger, Stacey, est en prison pour avoir provoqué une bagarre dans un bar. Critique : Une nouvelle équipe se met en place pour cette saison 5. Le nouveau propriétaire du ranch Shiloh est John Grainger (Charles Bickford, qui décèdera en 1967, soit un an plus tard), ses petits enfants Stacey (Don Quine), à priori aucun charisme, et Elizabeth (Sara Lane), on retrouve sinon James Drury en virginien et Doug McClure en Trampas. Il faut avouer que le départ du shérif Emmett Ryker (Clu Gulager) et du juge Garth (Lee J. Cobb) même si ce dernier n’apparaissait plus qu’en pointillé dans la saison 4, constituent une perte immense. Je dois dire que dès le début, on n’accroche pas à Charles Bickford, trop froid. Je ne suis guère plus enthousiasmé par Sara Lane, transparente et ersatz de Roberta Shore/Betsy (elle n’a d’ailleurs pas fait carrière). Enfin, Don Quine est inexistant. Il est censé être le vilain petit canard. Au premier abord, on se dit qu’il aurait mieux valu annuler la série, tant l’on est désappointé. James Drury a gardé sa conviction, et heureusement, car s’il avait l’air de s’ennuyer, il nous ferait décrocher. L’intrigue tourne autour de la rancune qu’éprouve Lee Calder (Jo Van Fleet) envers Grainger. Avec Lee J. Cobb, on aurait peut-être eu un grand épisode, mais Charles Bickford est limité, manque de charisme et d’étoffe. Un certain Dawson (Jeremy Slate) accuse Grainger de lui avoir volé du bétail. Lee Calder veut faire fuir Grainger en le faisant accuser de vol, or Stacey a trouvé une preuve (mais s’est fait capturer) dans la grange de la dame. Voulant ruiner la réputation de Grainger, la femme tente de faire échouer un prêt dont le nouveau propriétaire de Shiloh a besoin. John Grainger révèle que Lee Calder le hait. Elle lui reproche la mort de Frank, le mari de Lee. Ils étaient partis chercher de l’or et seul Grainger en a réchappé. Lee Calder vit dans la haine de la mort de son mari qu’elle impute à Grainger. C’est un épisode sur la peine et la solitude d’une femme aigrie. Très peu d’action, beaucoup trop de bavardages, des comédiens inexistants, ce pilote de la saison 5 est un désastre. Le téléspectateur s’ennuie ferme. Jo Van Fleet a un talent certain mais face à un partenaire qui ne lui renvoie pas la balle, elle ne peut faire de miracles. Trampas arrive tard dans l’opus, au point qu’il manque se faire tirer dessus par Elizabeth lorsqu’il arrive à Shiloh dans un moment de tension. Le revirement final de Lee Calder est hautement improbable, et surtout arrive trop tard dans l’histoire (à 1h10 sur 1h13 !). Justice sera faite, les méchants punis, mais le tout laisse un goût d’ennui et d’inachevé. Anecdotes :
2. LE PIÈGE DE DELPHI Histoire de Don Tait. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Tony Leader. Résumé : Le virginien part à la recherche de cinq vaches qu’il a réceptionné dans un lot de cinquante et qui ont mystérieusement disparu ensuite. Critique : Cet épisode est centré sur James Drury. Le virginien retrouve vite les vaches qui ont été vendues à un fermier noir Ransome Kiley (Bernie Hamilton). A Delphi, il se heurte à un shérif obtus, incarné par John Kellog, qui ne veut pas l’aider. Notre héros retrouve en ville une vieille amie, Annie Carlson (Angie Dickinson). Mais cette dernière feint de ne pas le reconnaître et proteste. Les voleurs sont à Delphi, et guettent le virginien. Lemoine Carlson (Ron Russell), un beau gosse, et Wally Buxton (Warren Oates). Lemoine se révèle vite un jeune lâche qui espère duper le virginien en l’invitant à dîner chez lui. Il y a quelques scènes intéressantes entre Angie Dickinson, incarnant une femme confrontée à son passé trouble, et le fils à papa Ron Russell. Elle est l’épouse du père de Lemoine, Einar Carlson (Harold J. Stone). Ce dernier affirme n’avoir pas vendu les vaches à Kiley. Veuf depuis cinq ans, il s’est remarié avec Annie. Le scénario est bien construit, solide. Annie et le virginien jouent au chat et à la souris, car il l’a très bien reconnue. Elle finit par en convenir, et dit avoir tiré un trait sur son passé, il y a huit ans, d’entraîneuse de saloon. Continuant son enquête sur le vol, le virginien retrouve dans un bar Buxton. Il le confond et l’accuse d’avoir vendu les vaches à Ransome Kiley. A cause du shérif qui lui met des bâtons dans les roues, le virginien voit son enquête tourner en rond. On regrette de ne pas voir assez Angie Dickinson, au détriment de scènes destinées à faire durer le métrage pour les 1h13 habituelles. L’étau se resserre autour de Lemoine, complice de Buxton. Lemoine se révèle un pleutre, et Buxton un assassin de sang-froid, prêt à liquider le fermier Kiley pour qu’il ne parle pas. Pour cet épisode, j’ai hésité entre deux et trois melons. On ne s’ennuie pas comme dans l’opus précédent, mais certaines scènes sont répétitives. Ron Russell joue à la perfection et l’on regrette qu’il n’ait pas fait carrière. Lemoine se désolidarise de son complice qu’il abat en état de légitime défense. Il empêche ainsi le meurtre de Kiley. Puis vient chercher du réconfort et de l’aide auprès de l’épouse de son père. Il sait qu’elle intercèdera auprès du virginien qu’elle sauva jadis d’une mauvaise passe. Le virginien se retrouve accusé du meurtre de Buxton par le shérif. On tombe un peu ensuite dans le mélodrame, car Lemoine fait chanter Annie pour qu’elle se taise. Il menace de révéler son passé sulfureux à son père. La scène du procès se révèle cruciale. Le témoignage d’Annie sauvera notre héros. Mais l’épisode se termine dans la guimauve, ce qui est regrettable. Le happy end est un peu forcé et tiré par les cheveux. La nouvelle équipe (Charles Bickford and co) n’apparait que dans la scène finale et dans le prologue, avant la quête du virginien. Anecdotes :
Scénario : Peter Packer. Réalisation : Don Weis. Résumé : Trampas et Stacey surprennent sur leurs terres des voleurs de chevaux, deux indiens et une jeune femme blanche qui se croit métisse. Critique : Je suis fan de Susan Strasberg depuis Les envahisseurs, et ne l’ai pas reconnue en Liliota, une blanche capturée par les indiens. Celle-ci se dit membre de la tribu des Arapaos. On apprendra plus tard que son vrai nom est Katherine Emory. Je vais sans doute faire hurler les puristes, mais en métisse, Susan ressemble à la chanteuse Shym. Méconnaissable, elle fait une prestation exceptionnelle. Susan était une grande actrice, partie bien trop tôt. Au bout de trois épisodes, on trouve le trio Charles Bickford-Don Quine-Sara Lane vraiment faible par rapport aux précédentes distributions. Sara Lane joue particulièrement mal, ce n’est pas que Roberta Shore fut une comédienne exceptionnelle, mais Sara est visiblement inexpérimentée et semble souvent se demander ce qu’elle fait là. Charles Bickford manque d’autorité en nouveau propriétaire du ranch, et Don Quine est stéréotypé et transparent. Les scènes de bavardages entre Elizabeth Grainger et son grand-père sont particulièrement ennuyeuses, une succession de clichés et de banalités. L’opus rappelle parfois L’enfant sauvage de François Truffaut. Par exemple dans la scène où Liliota essaie de boire du parfum ! Elevée à la mode indienne, elle ignore tout de la civilisation. Elle a été recueillie par les Arapaos il y a 13 ans. Or, lors de ce tournage de 1966, Susan avait 28 ans. Sa famille indique qu’elle avait quatre ans lors de l’enlèvement. On peut constater qu’elle est trop âgée pour le personnage, mais étant fort belle et mince, elle donne le change. Autre anomalie : les personnages n’arrêtent pas de dire que Liliota est blanche, or Susan a été maquillée, sa peau étant basanée. Comme toujours chez Susan, son jeu dégage une intense sensualité. Celle-ci, Michael Douglas en parlé un jour, fut exploitée dans le téléfilm inédit en France CBS Playhouse : The Experiment en 1969 où lors d’une scène d’amour réaliste, le comédien raconte s’être excusé par ses termes « J’espère Susan que si j’ai une érection, vous ne le prendrez pas personnellement ». Le scénario de Peter Packer est faible, et la seule présence de Susan ne parvient pas à sauver l’entreprise de l’ennui. Plus qu’un western, on est ici dans un drame familial qui aurait pu appartenir à un autre genre. Le réalisateur meuble comme il le peut les scènes de repas, de discussions, de recherches de l’origine de Liliota. On constate aussi que le virginien et Trampas sont peu présents à l’écran, ce qui nuit à l’épisode. Les indiens veulent récupérer leur « fille », en l’occurrence son fiancé. Mais Trampas veille au grain. Cette tentative de fuite ne parvient pas à nous sortir de notre torpeur. On admire la beauté de Susan Strasberg et c’est tout. On constate par exemple qu’en taille, Susan est toute petite à côté de Sara Lane. Un moment cocasse est celui où Liliota prend son premier bain. Elle ne sait pas se servir d’un savon. La dernière partie de l’épisode nous montre les retrouvailles entre les parents de Liliota/Katherine avec Les Emory. Elles n’échappent pas à la mièvrerie. En raison d’un scénario raté, ce n’est pas le meilleur rôle de Susan Strasberg, et je le recommanderai seulement aux admirateurs purs et durs. La fin où les Emory tentent de reconstituer l’enlèvement il y a 13 ans et longue et fastidieuse. On a l’impression d’être dans La petite maison dans la prairie. Susan Strasberg d’ailleurs est mal à l’aise et joue mal lors du happy end larmoyant après une dernière fugue et un coup de théâtre un peu éventé. Anecdotes :
4. L'ORAGE Scénario : Don Ingalls. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Trampas décide de rendre visite à un vieil ami, Bill Dooly, et arrive pour ses funérailles. Trouvant sa mort suspecte, il mène son enquête.
Critique : Episode du genre policier. Il y en aura un très bon avec aussi Trampas dans la saison 6, La liste. Trampas rencontre la sœur du défunt, Margaret (Indus Arthur), marié au shérif Harry Lundy (Jason Evers), lequel est en conflit avec le shérif en second Sam Morrell (John Anderson). Dès le début, on sait que ce sera un bon épisode. Le thème de la mort mystérieuse à élucider est bien plus passionnant que l’intrigue de l’opus précédent. Morrell voit d’un mauvais œil la présence de Trampas et en réfère à Ben Fancher (Linden Chiles). L’enquête de notre héros commence par le jeune Chico (Mark Miranda), qui travaillait pour Bill. Puis, il interroge Harry Lundy, le beau-frère, qu’il irrite. Ben Fancher et le shérif Lundy n’ont pas la conscience tranquille. Fancher l’incite à quitter la ville. Ce type d’intrigue (mort mystérieuse, petite ville isolée) se retrouve souvent dans les séries de détectives privés genre Cannon. L’enquête de Trampas progresse grâce à une entraîneuse de saloon, Dolorès (Barbara Wherle). Il découvre que Margaret était la fiancée de Fancher avant que ce dernier disparaisse plusieurs années et revienne riche tout en étant devenu un tueur. Morrell et son poulain Griff (Brendon Boone) menacent Trampas pour qu’il quitte la ville, puis le rossent. Il est aidé par le jeune Chico et Dolorès. Le croquemort a donné à Trampas la balle qui a tué Bill. Trop de tergiversasions dans le script lui coûtent sa quatrième étoile. Lundy arrête Griff pour avoir tenté de tuer l’enfant, Chico. Lundy se révèle un policier peu scrupuleux, tandis que Morrell est un tueur. Passionnant au départ, l’épisode s’essoufle. Bill Dooly ayant découvert que le shérif Lundy travaillait avec les voleurs de bétail, il s’en est pris à Lundy qui a tué l’ami de Trampas en se défendant. Je trouve le jeu de l’actrice Indus Arthur exécrable. Fancher que l’on a présenté comme le diable depuis le début a seulement fermé les yeux sur le bétail à bas prix vendu par Lundy. La fin de l’épisode est faible et a failli lui coûter son troisième melon. L’épisode se termine moins bien qu’il avait commencé. John Anderson incarne cependant à merveille le salaud intégral, tandis que la mort de Lundy/Jason Evers, pris de remords tardifs, laisse une chance à la romance inachevée entre Fancher et Margaret. Parti pour être un très bon épisode, L’orage se révèle un chef d’œuvre manqué. Dommage ! Anecdotes :
5. LE SILENCIEUX Scénario : Eric Bercovici. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Jacob Jake Walker, un sourd muet, est provoqué dans un bar et tue accidentellement un homme. Peu après, il sauve de la noyade un veau que Stacey Grainger s’efforçait de sortir d’une rivière avec une corde. Critique : Aldo Ray est connu de tous les amateurs de série B pour ses nombreux seconds rôles. On retrouve aussi une figure connue des téléspectateurs, Alfred Ryder, le chef des Envahisseurs, qui incarne un certain Ketch, chasseur de prime, qui intervient vers le milieu de l’opus. Il rencontre le shérif Abbott dans le saloon. Aldo Ray joue merveilleusement bien les sourds-muets. Je dirai même qu’il supplante sans efforts le trio Bickford-Quine-Lane ! Il incarne un homme bon, mais un peu simplet, qui en plus ne sait pas lire. Il va évincer deux hommes de Shiloh qui ont volé du bétail, Packer (Edward Faulkner) et Curley (Robert Pine). Lisant sur les lèvres, il comprend ce qu’ils mijotent. Ils veulent le tuer et simuler un accident. Jake ne maîtrise pas sa force, et l’homicide involontaire du début s’explique ainsi. Le sourd-muet veut apprendre à lire et à écrire. Dans cet épisode, Trampas est absent et le virginien ne fait que des apparitions même si elles sont régulières. Il se terre à Shiloh, ne voulant pas se montrer à Medecine Bow où il craint d’être reconnu. Stacey veut aider Jake, surnommé « Le silencieux ». Le virginien lui dit que la tâche sera rude. Une amitié se noue entre Stacey et Jake. Ketch, le chasseur de primes, retrouve Jake. Ce dernier se mesure avec un catcheur de foire, « L’ange » (Harry Varteresian), sur l’incitation de Packer et Curley. Stacey l’empêche de tuer le catcheur. Jake se retrouve en prison pour le meurtre du début. Curley veut se débarrasser du silencieux en lui fournissant une arme en prison. On se perd parfois entre les deux intrigues (les deux voleurs de bétail et l’histoire de Jake). L’autre vedette de l’épisode est Stacey, qui a enfin un rôle consistant. Le shérif Abbott nous fait cruellement rappeler le manque laissé par Ryker, si brillant dans les saisons précédentes dans la peau de Clu Gulager. Si la première moitié de l’opus est psychologique, la seconde laisse la place à l’action. On regrette de ne pas voir le procès de Jake, et l’on attend jusqu’au bout de savoir si l’on aura un happy end ou une tragédie. Bien entendu, il vous faudra voir l’épisode pour le savoir. Anecdotes :
Histoire de Joy Dexter. Adaptation : Joy Dexter et Harry Kronman. Réalisation : Don McDougall. Résumé : Trampas a disparu et est amnésique. Il est recueilli par la famille Crayton.
Critique : Cet épisode est le tout premier rôle de Barbara Anderson, Sarah Crayton, essentiellement connue pour avoir été Eve dans L’homme de fer. Elle n’a pas fait par la suite une grande carrière, qui n’a pas dépassé les années 70 si l’on excepte le téléfilm réunion de L’homme de fer. Elle n’a jamais fait de cinéma et est plus une jolie fille qu’une grande actrice, car sortie d’Eve Whitfield, ses prestations ne sont pas mémorables. Don Galloway lui a commencé à l’âge de 17 ans dans la série inédite en France The secret storm. Mais en dehors de L’homme de fer, il n’a tenu aucun rôle marquant. L’originalité de cet épisode est qu’ils sont fiancés, ce qui n’a été jamais le cas dans la série avec Raymond Burr. Peut-être cet épisode diffusé aux USA le 19 octobre 1966 donna-t-il l’idée à la production de la série policière de les recruter tous les deux ? Ben Crayton (Dan Dureya) recueille un Trampas blessé et amnésique. Il ne veut pas comme gendre de Jim Tayson, adjoint du shérif (Don Galloway), lequel est ami avec le frère, Bobby (Michael Burns). Jim Tayson/Don Galloway est ici complice d’une bande de tueurs, son frère en faisant partie. On se doute donc qu’il n’y aura pas de happy end Barbara Anderson-Don Galloway ! Trampas est suspecté d’avoir fait partie de l’attaque de la diligence. Il est interrogé par le shérif Milt Hayle (Ed Peck). Sa présence sur les lieux, blessé et amnésique, ne joue pas en sa faveur. Avec des cheveux longs auxquelles elle ne nous a pas habitué, Barbara Anderson, qui fait la causette à notre héros Trampas, se montre très limitée dans son jeu. On ne peut s’empêcher de penser que sans son rôle dans la série avec l’inspecteur Dacier, elle serait aujourd’hui complètement oubliée. Je trouve le comédien Dan Dureya excellent, je dirais même sublime, dans le personnage du chef de famille Crayton. Trampas a été mêlé à l’attaque de la diligence, et c’est le frère de Jim qui l’a blessé et laissé pour mort. Jim doit faire la sale besogne de lancer les soupçons sur Trampas. Si l’on fait fi la présence de Barbara Anderson et Don Galloway, cet épisode n’a rien d’exceptionnel. Doug McClure nous joue les amnésiques sans grande conviction. Comme James Drury, il est plus doué pour l’action que pour la comédie. Au fur et à mesure que l’histoire avance, le personnage de Don Galloway, Jim, se révèle fourbe et cruel. John Grainger vient à la rescousse sauver Trampas et éclairer les Crayton sur son employé. La fin de l’épisode s’étire en longueur jusqu’à la révélation finale. Anecdotes :
Scénario : Lou Shaw. Réalisation : Alan Crosland Jr. Résumé : Charley Ryan, accusé de meurtre et en fuite, sauve la vie de Stacey pris à parti par deux hommes. Il est engagé à Shiloh en récompense. Elizabeth tombe amoureuse de Charley. Stacey n’apprécie pas de voir le jeune homme faire la cour à sa sœur. Il ignore que Charley est un braqueur de banques et un tueur.
Critique : La première chose qui m’a surprise en regardant cet épisode est le fait que le bandit Charley Ryan (Fabian), après avoir fait un hold-up à Portersville, ne prenne pas ses jambes à son coup pour fuir le plus loin possible, et accepte la proposition de travailler au ranch Shiloh. Il a pour complice l’employé de banque Harold Bitz (Milton Selzer) qui est l’amant d’une jeune aventurière, Charlotte Rivers (Carol Kane). Charles Bickford est toujours aussi peu convaincant en propriétaire du ranch. On rêve de ce qu’aurait pu être l’épisode avec Lee J. Cobb. Le shérif Mark Abbott reçoit un avis de recherche et vient arrêter Charley qui prend la fuite, et bénéficie ensuite de la complicité d’Elizabeth, bien naïve, et ne se rendant pas compte qu’elle devient complice d’un tueur. L’épisode est sans surprise, et l’on a le sentiment d’avoir déjà vu ce genre d’intrigues cent fois ailleurs, voire même au sein de la série. Nous sommes mis dans la confidence sur la culpabilité de Charley, alors que les autres doutent. Stacey est cependant moins objectif, rongé par la jalousie. Le virginien lui a peur que l’on pende un innocent. Au bout d’une heure, l’ennui nous gagne. Le scénario est tellement prévisible, avec l’arrivée d’Harold pour aider Charley à s’évader et à partager les 10 000 dollars de butin. Diabolique, Charley tend un piège à son comparse et tue Blitz, sauvant la vie du shérif Abbott. Stacey a des doutes. Il va faire son enquête à Portersville. L’enquête lui permet de rencontrer le shérif de Portersville, et il identifie l’entraîneuse Charlotte Rivers. Charley est acquitté pendant ce temps. C’est Stacey qui va faire justice, et même le téléspectateur le plus distrait se doute de la fin de l’histoire. Le chanteur Fabian dégage trop de sympathie pour nous faire croire à son personnage de bad boy. La fin sombre dans la mièvrerie. Un épisode très moyen qui mérite tout juste deux melons. Anecdotes :
8. SUR LA PISTE DE LA MONTAGNE Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman. Résumé : Le shérif Abbott soupçonne Ed Wells d’être le membre d’une bande qui a commis un cambriolage et un assassinat. Nous apprenons que c’est le beau-frère, Willy Parker qui est en fait membre de la bande qui a commis les crimes. Critique : Trampas, absent de l’opus précédent, est de retour dans cet épisode où il veut innocenter Ed Wells (Hugh Marlowe). Il soupçonne vite le beau-frère, Willy Parker (Steve Carlson), car il sait que l’homme est un personnage louche. Au bout de cinq saisons, la faiblesse de cette série est le manque de renouvellement des intrigues. La famille Grainger est ici absente, et l’épisode est partagé entre Trampas et le virginien, ce dernier cantonné à quelques apparitions. Toutefois, le scénariste s’est cette-fois creusé la tête pour nous offrir une bonne histoire. Ed Wells avait un alibi pour l’heure du meurtre, mais l’homme qui pouvait l’innocenter est mort d’une crise cardiaque. Bien qu’il soit présent depuis longtemps, on a du mal à s’attacher au shérif Mark Abbott (Ross Elliott), qui manque de relief par rapport à Ryker (Clu Gulager). Willy rejoint son complice tueur, le télégraphiste Case (Martin Milner). Le réalisateur capte notre attention sur le péril de mort que court Ed Wells. Une fois de plus, on a le sentiment d’être dans une série policière plutôt que dans un western. C’est Trampas qui se colle à l’affaire. J’ai trouvé que Martin Milner jouait particulièrement bien les judas. Il se joint à l’équipée du shérif et de Trampas, provoque un accident qui met le shérif hors course. Un chasseur de prime, Allerton (Raymond Saint Jacques), vient compliquer l’affaire. Dans la montagne où il s’est réfugié, Willy fait la connaissance de deux chasseurs associés, Huck Harkness (George Kennedy) et Bodey (Jackie Coogan). Il y a donc beaucoup de personnages dans cet épisode. Mais Martin Milner domine la distribution en fourbe télégraphiste. C’est un des meilleurs méchants que nous ayons vu dans la série depuis le pilote de la saison 1. Harkness et Bodey ayant donné du papier en guise de dollars à Willy, il s’en prend au couple Blanchard qu’il dévalise. Le mari est joué par Gene Evans, et l’épouse Rose (Ruth en VO), qui semble bien malheureuse avec ce vieux montagnard, a les traits de Judi Meredith. Les 73 minutes permettent d’étudier à fond chacun des personnages : Rose mariée de force à Blanchard par son père veut s’enfuir et commencer une nouvelle vie, Allerton est un chasseur de prime noir assoiffé de sang peut-être un peu caricatural, mais qui préfigure Jemal dans la série Les Bannis. Harkness, Bodey et Blanchard sont des personnages tous un peu dans le même registre. A pile une heure de métrage, Trampas démasque le télégraphiste Case comme le tueur impitoyable complice de Willy qu’il s’apprêtait à abattre. La crise conjugale entre Rose et son mari Blanchard joue un rôle crucial dans l’intrigue. Même s’il ne réussit pas à garder sa femme, Blanchard fait preuve d’héroïsme en volant au secours de Trampas tombé dans un guet-apens. L’appât de l’or volé par Case et Willy a rendu fous Allerton et les deux montagnards qui veulent dérober le magot et ne laisser aucun survivant. Allerton et Harkness n’auront que ce qu’ils méritent en étant tués dans la fusillade. Quant à Blanchard, on peut vraiment dire qu’il a sauvé Trampas en mauvaise posture. Belle performance de Monica Lewis en Connie Wells, sœur de Willy, épouse d’Ed, partagée entre son mari et son frère. Raymond Saint-Jacques passe du rôle de chasseur de prime à celui de tueur avec aisance. Un bon épisode, mais reposant sur une intrigue policière qui annonce le déclin du genre western aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, Les Bannis seront annulés au bout d’une saison. Anecdotes :
9. UN HÉROS DE ROMAN Scénario : Joseph Hoffman. Réalisation : Ida Lupino. Résumé : Marjorie Hammond arrive avec sa mère rendre visite à sa tante. Elle arrive de New York et a l’esprit fantasque, abreuvée de romans d’aventures à l’eau de rose. Elle tombe amoureuse du virginien ! Critique : Cet épisode est un peu caricatural. Au générique de début, aucune vedette invitée n’est mentionnée. On se croirait dans La petite maison dans la prairie ou Docteur Quinn, femme médecin. L’ambiance et le cadre sont mièvres et l’on comprend très vite que ce ne sera pas un grand opus. Cela ressemble à un conte pour enfants. Alice Rawlings joue tellement mal que l’on comprend que sa carrière n’ait pas dépassé 1968. James Drury n’est visiblement pas à l’aise dans ce script inhabituel pour la série. Il pourrait être le père de sa jeune partenaire. On s’ennuie vite. L’opus est rempli de bavardages et d’espiègleries, il ne se passe rien. Ida Lupino semble avoir voulu faire une comédie, un épisode parenthèse, loin de la violence habituelle de la série. Le jeune Bob Foley (David Macklin), qui va devenir un avocat, pour plaire à Marjorie veut devenir un cowboy. Tout cela est saugrenu au possible ! Par exemple Foley qui manque marquer au fer rouge Trampas au lieu d’un veau ! A courir après l’esprit, on attrape la niaiserie. Cet épisode inutile semble avoir été fait pour fournir à la chaîne NBC les trente numéros de la saison. Marjorie assiste à un cambriolage et identifie l’un des bandits dont le foulard a glissé du visage. 48 minutes ont passé sur 73 et il est bien trop tard pour sauver l’entreprise du désastre. Lors de la confrontation d’un suspect par le shérif Abbott, le cabotinage de l’actrice Alice Rawlings devient insupportable. Lorsque Marjorie est capturée par les deux complices du tueur qu’elle a identifié, la réalisatrice tente de donner une tonalité quelque peu dramatique, mais l’on n’y croit pas. En sauveteur, Bob Foley est un gamin héros de pacotille. Quand il réussit à neutraliser l’un des bandits, on nage dans l’invraisemblance. On est bien contents de voir Marjorie et sa mère repartir pour New York. La guimauve ne réussit pas à la série. Anecdotes :
10. LA RÈGLE DU JEU
Histoire de Mark Rodgers. Adaptation : True Boardman et Mark Rodgers. Réalisation : Thomas Carr. Résumé : Roy Dallman fait évader son frère Paul. Ils veulent retrouver Alma, l’ex- femme de Paul. Celle-ci est courtisée par un ami du virginien, Wesley Hedges. Critique : Comme Patrick Macnee avec John Steed, Jack Lord est l’acteur d’un rôle, Steve McGarrett. Il faut dire qu’il a incarné ce personnage de 1968 à 1980 et rien fait ensuite. Lorsqu’on le voit comme ici en Roy Dallman, bandit, on a un peu de mal à faire abstraction de son rôle fétiche. Pourtant, à diverses occasions, Jack Lord a joué les méchants, bien entendu avant Hawaii Police d’état. C’est bien entendu un bon comédien et crédible dans son rôle. Dirk Rambo en Wesley, acteur au destin tragique, fait bien jeune en courtisan amoureux transis de Terry Moore qui incarne Alma Wilson. A la 23e minute, avec le meurtre de Wesley, on sombre dans la tragédie. James Drury a fait des progrès depuis 1962 et il est ici à l’aise même hors du contexte des scènes d’action. Le virginien va dès lors n’avoir qu’une idée en tête : faire justice. La tension est palpable. Il ne peut compter sur l’aide du shérif local et veut mener à bien seul sa quête. Alma n’est pour rien dans le meurtre de Wesley. C’est Roy qui est venu la chercher et la menacer car lui a fait croire qu’il a enlevé son fils. Jaloux de son frère Paul (Michael Ansara), Roy est amoureux d’Alma. La confrontation de deux acteurs mythiques de l’âge d’or des séries TV, Jack Lord et James Drury, ne manque pas de panache. Le virginien fait semblant de vouloir intégrer la bande des Dallman. On se demande pourquoi il utilise cette ruse, plutôt que de pratiquer la vengeance immédiate. Ansara est nettement plus crédible et menaçant que Jack Lord en méchant, mais l’on finit par croire en ce Roy Dallman si cruel. A la 50e minute, les masques tombent. Le virginien veut ramener Roy Dallman pour le faire juger dans la ville où il a tué Wesley. Il emmène avec lui Alma. Très vite, Paul et ses hommes se lancent sur leurs trousses. Cette-fois, on oscille entre film sur la mafia et western. James Drury étonne par sa sobriété, n’en faisant jamais trop. Je ne révélerai pas le twist final qui fait de cet épisode un des meilleurs de la série. Je dirai seulement que Michael Ansara et Jack Lord font un numéro de comédien éblouissant, et que contrairement à l’impression du début, on oublie totalement en cours de route Steve Mc Garrett tellement Jack Lord est imprégné de son rôle de salaud intégral. Terry Moore tire aussi son épingle du jeu par son talent et sa beauté. Ce n’est pas la fin traditionnelle que l’on attend, mais celle-là ne manque pas de panache et vous plaira à coup sûr. Ce coffret se termine avec dix épisodes doublés en français d’affilée, ce qui n’était plus le cas depuis longtemps. Anecdotes :
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