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Saison 5 Volume 2Saison 6 Volume 1

Le Virginien

Saison 5 - Volume 3


1. SANS PITIÉ
(WITHOUT MERCY)




 

 

 

 

 

Scénario : Donn Mullally. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Cal Young refuse que sa fille Kathy fréquente Stacey, et pour cela n’hésite pas à attraper le jeune homme au lasso et à le traîner hors de ses terres. Peu après, Cal Young est retrouvé mort assassiné.

Critique :

James Gregory, bien connu des amateurs de séries, incarne ce père impitoyable, Cal Young, qui refuse de voir sa fille Kathy (Katherine Walsh, décédée tragiquement) fréquenter Stacey Grainger.

John Grainger tente de plaider la cause de son fils, mais y renonce quand il est confronté à l’inflexibilité de Young. Il demande donc à Stacey de respecter l’autorité paternelle du père de sa dulcinée et de ne plus tenter de la voir. Pour cela, il l’éloigne sous un prétexte de Shiloh.

En fait, Cal Young déteste les enfants de riches comme Stacey. Donovan Young (Lonny Chapman) est le débiteur de son frère et se voit obligé de le rembourser dans des conditions pires qu’un banquier.

Bref, Cal Young a tout pour être méprisable. En se promenant à cheval, Elizabeth Grainger trouve le cadavre de Cal. Ryker mène l’enquête, harcelé de questions par le frère, Donovan.

Le frère accuse Stacey Grainger. Or, Ryker pense que c’est un crime crapuleux, car on a volé Cal Young. James Gregory quitte l’écran au bout de trente minutes, mais nous avons le grand plaisir de retrouver Clu Gulager.

Ryker est obligé d’interroger Stacey comme suspect possible. Or, il a disparu. Trampas essaie de lui trouver des excuses.

Un jour, Gil Blinns (Warren Hammack), un éleveur pauvre, vient faire chanter John Grainger. Il dit avoir assisté à une dispute entre Stacey et Cal Young. Grainger le chasse.

Ryker vient interroger Kathy. Elle oriente les soupçons du shérif vers son oncle Donovan.

Le mystère rôde, l’intrigue policière est bien menée, et Clu Gulager est majestueux. Ryker soupçonne à la fois Kathy et Donovan, mais sans trop l’avouer.

John Grainger retrouve enfin Stacey qui lui dit avoir tenté une dernière fois de convaincre Cal Young de changer d’avis. On ressent dans cet épisode la haine des fermiers modestes envers les riches, comme les Grainger.

Stacey est arrêté, car l’on retrouve dans sa sacoche les 300 dollars rendus par Donovan. Malgré l’évidence, Ryker ne croit pas Stacy coupable.

On passe vraiment un excellent moment, en ayant plus l’impression de regarder une série policière qu’un western. Le maître-chanteur Gil Blinns est amoureux de Kathy et tente de lui faire la cour.

John Grainger découvre une preuve qui accable Gil Blinns. Ce dernier est parti seul avec Kathy qui comprend qu’il est le meurtrier. Ryker abat l’homme qui allait tuer la jeune femme.

Un opus majeur.

Anecdotes :

  • James Gregory (1911-2002) a joué dans Un crime dans la tête, Matt Helm, agent très spécial, Le secret de la planète des singes.

  • Lonny Chapman (1920-2007) est connu pour Les oiseaux, John Wayne et les cowboys, Piège fatal, Traqué.

  • Avant-dernier rôle de Katherine Walsh (1947-1970) qui a été assassinée à Londres le 7 octobre 1970. Elle a joué dans La poursuite impitoyable, Daniel Boone, The Monkees, The Trip. Son meurtre n’a jamais été élucidé.

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2. MÉLANIE
(MELANIE)

Scénario : Stephen Lord. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Un vieil ami de John Grainger, Jim Kohler, qu’il n’a pas vu depuis vingt ans, arrive à Medecine Bow avec sa fille Mélanie dont Trampas tombe amoureux. Ce dernier ignore que Mélanie est malade. Jim qui habite Chicago décide de s’installer à Medecine Bow.

Critique :

Il s’agit d’une histoire d’amour entre Trampas et une fille de bonne famille, Mélanie Kohler (Susan Clark), que tout sépare. Alors que son cheval s’emballe, elle fait une chute. A peine est-il venu à son secours, un lion des montagnes attaque Mélanie et Trampas la sauve. Mais la jeune femme s’est tordu la cheville. Elle embrasse Trampas. Une histoire d’amour débute. Doug McClure n’est pas très à l’aise dans cet emploi.

Le père Jim (Victor Jory) veut s’installer dans la région. John Grainger lui trouve une ferme. Grainger devine que quelque chose ne va pas chez son ami. Il s’agit de Mélanie qui à Chicago ne pensait qu’à s’amuser avec ses amies. Il veut qu’elle prenne la vie au sérieux.

Le père ne voit pas d’un bon œil l’idylle de sa fille avec Trampas. Mais peu après, il se confie à John. Elle est très malade. Elle n’a que quelques mois à vivre.

L’intrigue romantique se poursuit à Shiloh. Trampas demande à Mélanie de l’épouser. Elle refuse sans lui donner la raison, lui laissant croire qu’elle s’ennuierait quarante ans à Medecine Bow.

Peu à peu, l’intrigue bascule dans le mélodrame. Mais finalement, les fiançailles se préparent, alors que Trampas ignore que sa dulcinée est condamnée. En cadeau de mariage, Jim Kohler veut offrir à Trampas une ferme, mais le jeune cowboy refuse.

A Shiloh, on prépare en grandes pompes la fête. Lors d’une danse, Mélanie a un malaise. Tandis que John Grainger va annoncer le mariage, Mélanie prend la parole. Elle dit qu’ils rentrent à Chicago. Elle rencontre l’incompréhension de Trampas. Mélanie fait croire qu’elle a besoin d’une vie de luxe. Bien évidemment, elle plombe l’ambiance de la réception.

J’ai trouvé cet épisode assez longuet et transparent. Lors des adieux, Trampas, qui ignore tout, est glacial, mais Mélanie met son médaillon dans les affaires du jeune homme.

L’épisode se termine sans que l’on sache si Trampas a compris la vérité, il regarde le train partir en tenant très fort le médaillon qu’il a trouvé dans sa main.

Un épisode très moyen, et où il ne se passe pas grand-chose.

Anecdotes :

  • Victor Jory (1902-1982) jouait le père de Joe Mannix, Stefan, deux épisodes de la série dont l’un des deux est un des meilleurs de la série : Le retour.

  • Susan Clark (1943-) a joué dans Porky’s, La fugue, Un shérif à New York. Elle ne tourne plus depuis 1999.

  • Dans cet épisode, il est clairement établi que Trampas n’a pas de prénom.

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3. DOCTEUR PAT
(DOCTOR PAT)

Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le docteur Spaulding a engagé un assistant. Quelle n’est pas surprise lorsqu’il découvre que c’est une femme, Patricia O’Neill. Elle est très mal accueillie à Medecine Bow.

Critique :

Cet épisode introduit un fait sociétal dans la série, l’acceptation d’une femme comme médecin. La doctoresse Patricia O’Neill (Jill Donohue) est engagée par Spaulding (John Bryant). Sa femme, Nora (Jacqueline Mayo) semble jalouse.

Marie Coulter (Mari Blanchard) est l’épouse de Charles (Don Red Barry) qui vient investir à la banque de Medecine Bow. On se doute vite qu’il s’agit d’escrocs.

Au début de l’épisode, un jeune garçon tombe et se fait une luxation à l’épaule, Patricia le soigne, mais il continue d’avoir mal. L’enfant ment pour ne pas à aller à l’école ni aider à la ferme. Le père, Mr Bates (Walter Coy) qui a sali la réputation de Patricia fait amende honorable et déclare publiquement que la doctoresse est douée.

Katy Anderson (Kathleen O’Maley) est malade d’une tumeur et le docteur Spaulding conseille au mari de la faire transporter à Cheyenne. Le mari est réticent en raison des frais. Patricia pense que Katy a une appendicite.

On se rend compte des préjugés que la population a envers une femme médecin.

Au bout de trois quarts d’heure, l’épisode tourne au drame. Patricia est obligée d’opérer Katy d’une appendicite. Elle l’opère assistée du virginien, mais la patiente meurt.

Ryker apprend au virginien que le mari, Steve Anderson, a porté plainte, et que Patricia va être jugée.

Charles Coulter cambriole la banque et prend en otage le banquier  Carl Jensen (Ed Prentis, qui tient ce rôle dans cinq épisodes de la série de 1967 à 1968, parmi onze participations au total). Patricia doit venir soigner le complice de Coulter, Roy Parker (Michael St Angel), que Jensen a blessé. Cela empêche Patricia, prise en otage, d’être présente à l’audience. Le virginien la cherche partout. Jensen veut se débarrasser des témoins gênants.

Les rebondissements sont crédibles. Le scénariste n’en fait pas trop. Sur fond de préjugés contre une femme médecin, nous avons en parallèle une intrigue policière solide. On regrette que Clu Gulager en Ryker se contente de passer les plats, n’ayant qu’un rôle utilitaire.

Libérée par le virginien, Patricia peut se défendre au tribunal. En fait, c’est le virginien qui plaide pour elle. « Cette audience aurait-elle eu lieu si le docteur O’Neill n’avait pas été une femme ? ».

La scène finale au tribunal est poignante. Si le jury l’acquitte, Patricia décide malgré tout de partir.

Il manque à cet épisode ce petit quelque chose pour en faire un grand épisode. L’idylle naissante entre le virginien et la femme médecin ajoute une touche mélodramatique qui n’était pas indispensable.

Anecdotes :

  • Jill Donohue (1940-) a fait une courte carrière (15 rôles). On l’a vue dans L’homme de fer, Tarzan, L’homme à la Rolls, Opération vol, Pour l’amour du risque.

  • Mari Blanchard (1923-1970) tournait là son avant-dernier rôle. Elle a plutôt fait carrière au cinéma, citons Deux nigauds chez Vénus, Le nettoyeur, Le grand McLintock.

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4. CAUCHEMAR À FORT KILLMAN
(NIGHTMARE AT FORT KILLMAN)

Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Stacey par une suite d’un concours de circonstances se retrouve prisonnier de militaires peu scrupuleux à Fort Killman avec de faux papiers d’engagement. Il attendait le train pour San Francisco. C’est un véritable camp de l’enfer.

Critique :

Dans cet épisode, Stacey se retrouve prisonnier dans un camp militaire sous le joug d’un tyran, le sergent Joe Trapp (James Daly). Il est entouré de Tom Beale (Johnny Seven) et  Billy Martin (Don Mitchell).

Stacey a oublié sa valise à la gare, il a pris le train, et ne donne plus signe de vie, un voisin vient le signaler à John Grainger.

Le capitaine MacDowell (Les Crane) s’insurge face à ce fou de Sergent Trapp.

John Grainger part sur les traces de son petit-fils. Il mène l’enquête et refait son parcours.

A Fort Killman, Stacey reçoit de mauvais traitements, passages à tabac, torture.

Finalement, le sergent fou accepte d’envoyer un télégramme à Medecine Bow comme le demande Stacey, mais il se dispute avec Tom Beale et le tue en état de légitime défense. Il met le meurtre sur le dos de Stacey qui s’est évadé. Un détachement de Fort Killman se rend à Medecine Bow pour récupérer Stacey.

John Grainger accepte de laisser emmener son petit fils afin de faire éclater son innocence. Stacey se retrouve en plein cauchemar.

James Stacy joue les déments avec une immense conviction, on se souvient de sa folie en général Concannon dans l’épisode des Envahisseurs : La recherche de la paix.

Heureusement, le capitaine MacDowell fait arrêter le monstrueux personnage, ayant des preuves qu’il a tué Tom Beale.

Un épisode atypique et particulièrement stressant, qui montre la folie d’un sergent, d’un militaire, et les conséquences désastreuses de ses agissements. James Daly se révèle un comédien prodigieux dans le rôle de ce sergent de cauchemar.

Anecdotes :

  • James Daly (1918-1978) était l’associé de David Vincent-Roy Thinnes dans le pilote des Envahisseurs. Il a joué aussi dans un autre épisode, La recherche de la paix, le rôle d’un général. Il est le père de Tyne Daly (Cagney et Lacey) et Tim Daly (le remake 2000 du Fugitif).

  • Les Crane (1933-2008) a joué dans L’homme à la Rolls, L’homme de fer, Opération vol. Il a fait un talk show avec la première apparition des Rolling Stones aux USA. Comme acteur, il n’a tenu que 8 rôles de 1965 à 1973. Il était aussi producteur.

  • Johnny Seven (1926-2010) est connu pour son personnage de lieutenant Carl Reese dans L’homme de fer.

  • Martin est incarné par Don Mitchell, le Mark Sanger de L’homme de fer.

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5. LES FRUITS DE L’AMERTUME
(BITTER HARVEST)

Scénario : Andy Lewis. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le virginien dans une petite ville, Winton, intervient dans une bagarre où trois hommes s’en prennent à un seul. Il vient dans cet endroit acheter de l’avoine pour Shiloh. Quelqu’un pousse les petits fermiers du coin à vendre leur propriété.

Critique :

Marie Adams (Whitney Blake) et son mari Frank (John Lupton) vendent de l’avoine au virginien. Mais Frank Adams aimerait quitter l’endroit. On veut l’en chasser. Mais l’argent de la vente d’avoine lui permettra de tenir un an.

Dès le début, je n’ai pas accroché à cet épisode. Le virginien se rend chez Tom Hadley (Russ Conway), qui se trouve être celui qui veut chasser les fermiers. Avec ses amis, Hadley tient un véritable conseil de guerre. Ses associés veulent chasser les fermiers et sont furieux que le virginien ait fait affaire avec Frank Adams.

Peu après, le virginien est attaqué et assommé.

Lorsqu’il veut prendre un train, aucune place n’est disponible, car l’employé des chemins de fer est de mèche avec Hadley afin que le virginien n’emporte pas à Shiloh son achat d’avoine. Mais le bétail d’Hadley défonce les clôtures de Frank Adams.

Le scénariste ne s’est pas trop trituré les méninges. L’intrigue est mince et peu passionnante.

Hadley explique que le gouvernement, en donnant une ferme à Adams, lui a faire perdre un point d’eau et qu'il risque la ruine.

L’intrigue repose sur le fait que la terre n’est bonne qu’à l’élevage, de ce fait, selon le virginien, tant Hadley qu’Adams vont être ruinés. Episode bavard, longuet, où il ne se passe pas grand-chose. Les fermiers eux ne voient qu’une chose, ils sont indépendants et possèdent un lopin de terre.

Ensuite, la ferme d’Adams est incendiée et ce dernier accuse Hadley. L’avoine est brûlée et le virginien doit annuler la vente. L’enfant d’Adams se fait prendre avec une allumette pour « rendre la monnaie de sa pièce » à Hadley, qu’il accuse d’avoir brûlé la ferme de son père.

Le téléspectateur s’ennuie et se prend à regarder sa montre.

Une bataille rangée se prépare entre les fermiers et les éleveurs. Le virginien se retrouve pris entre deux feux.

La voix de la sagesse parviendra-t-elle à se faire entendre ? Les fermiers, enragés, semblent avoir le dessus. Le twist final avec l’astuce d’Adams que son fils prend pour un fou est censé redonner de la vigueur à ce script. Mais il est bien trop tard (1h06 sur 1h13).

Un épisode dispensable. J’avoue avoir du mal à trouver quoi que ce soit qui sauve l’entreprise du naufrage et des clichés. La fin est très moralisatrice. La scène du jeu du couteau pour désarçonner l’ambiance lourde est plutôt artificielle. Tout cela nage dans l’invraisemblance. Le plan machiavélique de Carl Rand (Larry Pennell), beau-frère  de Frank Adams, pour chasser les éleveurs, tombe à l’eau. Le happy-end final où tout le monde se réconcilie est peu crédible.

Anecdotes :

  • Larry Pennell (1928-2013) a joué dans Magnum et Code Quantum.

  • Whitney Blake (1926-2002) que l’on a vue dans Mannix a été aussi scénariste.
  • John Lupton (1928-1993) a tourné au cinéma dans Jules César, La perle noire, 747 en péril.

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6. UNE PETITE VILLE ACCUEILLANTE
(A WELCOMING TOWN)

Histoire de  William Talman et Norman Jolley. Adaptation : Sy Salwowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Trampas se rend dans une petite ville rendre visite à des amis Ida et  son  fils Joe Martin. Leur maison est vide, et il apprend qu’ils ont vendu la mine qu’ils possédaient.

Critique :

Le mystère rôde dès les premières images de ce périple solitaire de Trampas. Très vite, Trampas apprend que Joe est mort et qu’Ida a disparu. Joe aurait tenté de violer une jeune fille et les hommes du shérif l’ont tué. Trampas apparaît comme un bâton dans une fourmilière.

Le visiteur ne croit pas que Judy Atkins (Lynda Day-George, à l’époque Lynda Day) ait été attaquée par Joe Martin. Sa sœur Cathy (Carole Wells) est fiancée à Clint Richards (Robert Fuller).

Trampas retrouve Ida Martin (Jocelyn Brando), la mère de Joe qui accuse Judy de mensonge. La mine a été rachetée par Sam Atkins (Frank Overton), père de Judy et Cathy, qui exploite la mine qui recèle de l’or. Le shérif (Phillip Pine) est de peu d’aide envers Trampas, à qui il conseille de rester à l’écart.

Le shérif n’était pas présent quand Joe a été tué. Le malheureux a été lynché. La mine qui ne valait plus rien donne désormais de l’or en abondance.

Trampas tente de tirer les vers du nez de Judy. Il ne croit pas à la version officielle de la mort de Joe.

Plus tard, un malaise semble exister entre Clint, le futur beau-frère, et Judy.

Trampas harcèle le shérif et veut démontrer que la richesse de la mine était connue avant l’affaire. Mais il se heurte à un mur. Trampas est persuadé que Judy seule connaît la vérité. Il lui explique que sa famille va devenir soudain très riche à cause de ce qui s’est passé.

Au bout de trois quart d’heure, l’enquête tourne un peu en rond, Trampas allant d’un témoin à l’autre. On comprend que tout repose sur Judy qui sait très bien que Joe ne l’a jamais attaquée. Elle se révolte contre son père.

Après une bagarre, Trampas passe une nuit en cellule mais le shérif ne l’arrête pas. Continuant son enquête, notre héros interroge Judy, qui prétend que Joe était ivre. Trampas la met face à sa conscience. Elle lui révèle que c’est Clint qui a tenté de la violer, et elle ne voulait pas détruire les fiançailles de sa sœur.

La fin est moralisatrice, et le spectateur apprend ce qu’il sait déjà. Clint a agi par appât du gain. Le shérif cette-fois se met du côté de Trampas. Les explications sont un peu laborieuses et nuisent au suspense. Tout le monde se retourne contre le coupable qui devra rendre des comptes à la justice.

Le twist final avec Ida sombre dans la guimauve.

Anecdotes :

  • Robert Fuller (1933-) a joué dans Le cerveau de la planète Arous, Le retour des sept, Maverick.

  • Frank Overton (1918-1967) a tourné dans La rafale de la dernière chance, Du silence et des ombres, Point limite et la série Star Trek.

  • Carole Wells (1942-) a joué au cinéma dans Le chéri de ces dames.

  • Lynda Day (1944-) alias Lynda Day-George est célèbre pour son rôle de Casey dans Mission Impossible.

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7. LA FILLE AU CHEVAL GRIS
(THE GIRL ON THE PINTO)

Histoire de Theodore Apstein. Adaptation : Seeleg Lester et Theodore Apstein. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Trampas tombe amoureux d’Amanda Harley, une jeune cavalière qu’il a aperçue dans la prairie.

Critique :

Le couple Harley, Miriam et Frederick (Vivi Janiss et R.G. Armstrong) semble cacher un secret. Un homme arrive à Medecine Bow, Richard Pierce (Warren Stevens), et semble à la recherche d’Amanda Harley (Valora Noland) qu’il rencontre devant sa maison.

Le couple Harley est gêné et aimerait que leur fille accepte la proposition d’aller danser avec Trampas.

Ce dernier manœuvre auprès d’Elizabeth pour qu’elle rende une visite de courtoisie aux Harley, dans le but de faire connaissance d’Amanda.

On regrette l’absence de Ryker au profit du shérif Mark Abbott. Un certain Bert Robinson (Sandy Kenyon) vient de sortir de prison et arrive en ville. Le shérif le tient à l’œil.

Les Harley se comportent avec leur fille comme si elle était attardée. Arrive la visite d’Elizabeth et de Trampas. Mais vexée par une remarque de son père, Amanda est partie. Elle a tué un serpent à sonnette, il ne la croit pas, elle le tue, et après coup, le père constate son erreur.

Le lendemain, Trampas rencontre Amanda. Elle se montre rétive, asociale.

Le shérif est alerté par un transport de 500 000 dollars de lingots d’argent qui intéressent Robinson. Le marshal John Howard (Ken Mayer) qui est sur le point de prendre sa retraite vient donner des renseignements au shérif Abbott.

Ce dernier rencontre Robinson qui exerce la profession de photographe. L’épisode serait palpitant avec Ryker-Clu Gulager, mais avec Abbott est terne.

Pendant ce temps, Trampas continue de s’intéresser à Amanda. L’épisode est bavard, passant d’une situation à l’autre sans véritable transition. Mais elle continue de cacher un secret et en parle avec sa mère.

Elle n’est que la fille adoptive des Harley, mais le père révèle à Trampas qu’elle a tué un jeune homme avec un fusil, sans raison, ne se rappelant plus de rien. Harley pense que le père biologique d’Amanda lui a transmis son hérédité.

Finalement, Trampas emmène Amanda au bal de Pinto. Une rixe éclate entre Trampas et un homme qui importune Amanda, Urban Scott (Don Stewart). Urban menace Trampas, mais fascinée par l’arme, Amanda se jette sur elle, blessant Trampas. Elle a été comme hypnotisée par le révolver.

Abbott arrête Urban Scott. Peu après, le virginien rencontre le shérif avec le marshal Howard qui traquent Robinson, Pierce et les frères Scott, Urban et Arnold (ce dernier non crédité au générique).

Les bandits attaquent la banque. Pierce se réfugie chez les Harlow et prend en otage Amanda. Pierce est le père de la jeune femme. Il est blessé. Trampas veut faire comprendre à Amanda qu’elle n’est pas responsable des fautes de son père. C’est l’occasion pour la jeune femme de choisir entre son père naturel et ses parents adoptifs.

Sans être ennuyeux, l’opus se regarde sans passion. Des comédiens comme R.G. Armstrong d’habitude cantonnés dans les seconds rôles tiennent ici des personnages dont ils ont du mal à incarner l’envergure.

Anecdotes :

  • Fait inhabituel dans la série : juste après le générique, aucune guest-star n’est créditée.

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8. LA MAÎTRESSE DE MAISON
(LADY OF THE HOUSE)

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

John Grainger engage une gouvernante, Mrs Miles, pour apprendre les bonnes manières à Elizabeth. Son mari, ami de Grainger, a été tué durant la guerre civile. Elle se révèle despotique, empêchant les employés de pénétrer dans la maison, à l’exception du virginien. Ce dernier lui est vite hostile.

Critique :

Mrs Miles (Myrna Loy) veut imposer une vie étriquée chez John Grainger, écartant les cowboys.

Ce conflit entre le virginien et Mrs Miles tourne vite au vinaigre. On se demande quelle mouche a piqué Grainger d’engager cette vieille sorcière.

S’écartant du domaine du western, on pénètre ici dans les carcans de la bourgeoisie et de la bienséance. Myrna Loy se fait vite détester du téléspectateur en maîtresse de maison. Dès le début, je me suis demandé ce que le scénariste avait cherché à prouver avec cet épisode.

Elizabeth elle-même est mal à l’aise. Mrs Miles veut lui apprendre la grande cuisine. Stacey et John lui font bonne figure. Derrière ses airs austères, Mrs Miles cache une grande sensibilité. En témoigne la discussion entre la gouvernante et Elizabeth.

Stacey la surprend en train de pleurer. C’est le cauchemar que fait Mrs Miles lorsque des pillards ont incendié sa maison.

En donnant des ordres à tout le monde dont Stacey, la gouvernante crée un véritable malaise à Shiloh. Au bout de trente minutes, on n’attend plus rien de l’opus. C’est verbeux et creux. Mrs Miles estime que les petits enfants de Grainger n’ont aucune éducation. Elle ne jure que par les poèmes et la littérature. Elle compare les petits enfants de John à ceux qui sortent des grandes écoles.

Le scénariste Leslie Stevens s’est évertué à nous montrer ce personnage d’épouvantail, la gouvernante. « On ne peut pas vivre dans un musée » déclare Stacey.

Une crise s’instaure à Shiloh. Elizabeth a peur de Mrs Miles comme l’épouse de Maxime de Winter vis-à-vis de Mrs Danvers dans Rebecca.

Stacey refuse l’autorité de Mrs Miles, et dit au grand-père qu’il faudrait au petit-fils une autre autorité qu’elle. Le virginien lui reste droit dans ses bottes et n’a pas peur de la vieille femme. Stacey pense que Mrs Miles cherche à épouser Grainger. Le virginien est affolé de voir que Stacey veut s’en aller, et qu’Elizabeth veut entrer dans une institution pour jeunes filles de Boston.

Episode peu attractif. Le virginien finit par se confier à Grainger. Il pense que si Elizabeth et Stacey veulent partir, c’est à cause de Mrs Miles et de ses possibles intentions de devenir la femme du patron.

Il faut une heure à John Grainger pour reprendre ses esprits et tenir tête à cette vieille sorcière. Il comprend qu’il a eu tort de l’engager, et qu’il lui faut garder Elizabeth et Stacey près de lui. On a fait trop de changement dans sa maison en l’embourgeoisant. Grainger lui dit que Shiloh est une maison de fermiers.

Mrs Miles révèle alors sa haine contre les nordistes, elle n’a jamais accepté la fin de la guerre de sécession. Elle poursuit une vengeance absurde et un combat d’arrière garde. Elle met le feu aux rideaux comme Mrs Danvers dans Rebecca.

Grainger explique au virginien qu’elle voulait transformer Shiloh en son ancienne maison brûlée et détruire la famille par esprit de vengeance.

On se demande ce que vient faire ce remake de Rebecca au sein de la série Le Virginien. Pour ma part, je trouve que c’est une mauvaise idée.

Anecdotes :

  • Myrna Loy (1905-1983) a joué au cinéma dans L’introuvable,  Les plus belles années de notre vie, Meurtre en musique, Un million clefs en mains.

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9. L’ÉTRANGE ENQUÊTE DE CLAIRE BINGHAM
(THE STRANGE QUEST OF CLAIRE BINGHAM)

Histoire de Joseph Hoffman. Adaptation : Joseph Hoffman et True Boardman.  Réalisation : Don McDougall.

NB : Pour la première fois, une saison de cette série comporte 29 et non 30 épisodes.

Résumé :

Ryker et le virginien partent aux trousses d’un malfrat, voleur à main armé et qui a blessé un homme. Ils arrêtent l’individu,  Chuck Larson. Une infirmière, Claire Bingham, arrive alors de Kansas City à Medecine Bow. Elle rend visite à Ryker. Elle pense être la sœur de Larson.

Critique :

Chuck Larson (Andrew Prine) à peine sous les verrous, il reçoit la visite d’une jeune femme, Claire Bingham (Sandra Smith), qui pense être sa sœur.

Larson trouve cette histoire invraisemblable.

Le lecteur sait que les épisodes avec Clu Gulager ont mes préférences. Il tient ici le premier rôle, devant le virginien. Si Gulager est un comédien brillant, encore faut-il lui écrire de bonnes histoires. Celle-ci relève du pur western.

Or, il faut admettre que dans la première demi-heure, il ne se passe pas grand-chose et que l’acteur n’est pas mis en valeur. Même si la caméra du réalisateur Don McDougall s’attarde sur lui, le scénariste n’est guère convaincant.

Les complices de Larson interviennent, mettent KO Ryker et baillonnent Claire, puis le libèrent. Mais le « frère » reçoit une balle durant sa fuite.

Larson a été blessé. Une balle s’est logée dans son corps. Il a donc l’idée de faire appel à l’infirmière qui se dit sa sœur. L’idée vient à Ryker que Claire est dans le coup. Un des trois complices vient la chercher pour qu’elle intervienne.

Et c’est ce qu’elle fait, après avoir dîné une seconde fois au saloon avec Ryker.

Chuck Larson est maintenant persuadé que Claire Bingham est bien sa sœur. Andrew Prine joue avec beaucoup de talent ce bandit à l’air arrogant.

Emmett Ryker est inquiet car Claire a disparu et l’hôtelier ne l’a pas vu de la journée. Dès son retour, il l’interroge. Il est persuadé qu’elle a aidé Larson.

L’épisode est desservi par la présence de l’actrice Sandra Smith, trop transparente, insignifiante. C’est une comédienne qui a fait quelques apparitions dans des séries télévisées des années 60-70.

Lorsque Claire retire 5000 dollars dans une banque, Ryker se met sur sa piste. Et il fait bien car c’est un coup monté : elle est complice et tout était arrangé d’avance. Mais Larson a commis l’erreur de doubler ses complices. Il est abattu par un certain Frank (Hank dans la VO, joué par Don Wilbanks).

Ryker abat Frank, et recueille les confidences du mourant, qui avoue qu’il n’était pas le frère de Claire.

La fin est incohérente, puisque Claire n’est pas le moins du monde inquiétée pour sa complicité. Elle dit à Ryker qu’elle renonce à chercher son frère.

J’aurais aimé mettre quatre melons, Clu Gulager étant parfait, mais le scénariste ne s’est franchement pas démené, l’intrigue est à la fois peu vraisemblable et banale.

Anecdotes :

  • La piste sonore française est abîmée. Craquements, son souvent caverneux.

  • Andrew Prine (1936-) fait ici la quatrième de cinq apparitions dans la série, à chaque fois dans un rôle différent.

  • Emmett Ryker raconte qu’il a failli être un jour tué car il ressemblait à un pilleur de banques.

  • Sandra Smith (1940-) n’a tourné que 27 rôles et arrêté sa carrière en 1975. On l’a vue dans Mannix, L’homme de fer, Match contre la vie, 200 dollars plus les frais, Hawaii Police d’état, Columbo, Bonanza, Star Trek, Les mystères de l’ouest.

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Saison 5 Volume 1Saison 5 Volume 3

Le Virginien

Saison 5 - Volume 2


1. L’ÉTALON SAUVAGE
(BELOW OUTLAW)




 

 

 

 

 

 

Scénario : True Boardman. Réalisation : William Witney.

Résumé :

Elizabeth est passionnée par un étalon sauvage blanc qu’elle aperçoit un jour en compagnie de son frère et de Trampas. Elle veut absolument le capturer, mais son grand-père la met en garde car c’est un animal sauvage potentiellement dangereux.

Critique :

Cette-fois, c’est une intrigue typiquement western. Le directeur de la photographie exploite au maximum les décors naturels. L’étalon ayant été capturé au nez et à la barbe d’Elizabeth, il est vendu aux enchères.

A la fureur de Grainger, la jeune femme renchérit à 200 dollars. Ensuite, Elizabeth tente de dompter l’animal. Cela dure les vingt-cinq premières minutes, dans une atmosphère tendue, car l’on craint pour la jeune femme devant cet animal sauvage.

Une fois l’étalon dompté, Elizabeth veut l’inscrire dans une course. En raison de scènes répétitives, l’intrigue tourne en rond. Il faut entraîner l’animal à prendre le départ. Elle l’appelle Alladin. Un jour, le cheval blesse un homme de Shiloh qui faisait sa litière.

Peu après, l’animal se blesse à son tour, ce qui compromet la course.

Il ne se passe pas grand-chose dans cet épisode. John Grainger a peur car il pense qu’Alladin un jour où l’autre peut faire du mal à Elizabeth. Au bout de 50 minutes, la tension reste présente en raison du pressentiment du grand-père. Le téléspectateur n’est guère rassuré non plus. Et ce qui devait arriver arriva. Tandis qu’une troupe de chevaux sauvages passe, Alladin apeuré jette à terre sa cavalière. Le cheval se fait capturer par ceux qui l’avaient fait au début de l’épisode, et veulent le revendre loin de Medecine Bow.

Elizabeth est retrouvée sans connaissance et ramenée à Shiloh, le médecin craint une commotion cérébrale et devient aveugle. Contrairement à la jeune femme, le téléspectateur n’éprouve jamais de sympathie face à cet étalon blanc dangereux et sauvage.

Grainger donne l’ordre d’abattre l’animal si on le trouve. On craint pour la vue de la jeune femme, atteinte de cécité (temporaire ?).

Quant aux deux voleurs d’Alladin, ils ne savent pas à quel danger ils s’exposent. Par chance pour eux, le cheval s’enfuit.

Sara Lane restitue bien l’exaspération que nous éprouvons lorsqu’un soir d’orage, elle se préoccupe plus du sort du cheval que de ses yeux. Aveugle, elle descend les escaliers, sort de la maison pour affronter l’orage. Les scènes tirent un peu en longueur. Elle retrouve la vue pour trouver le cheval à terre dans l’enclos.

Le twist final est déroutant et inattendu. Sara Lane a fait preuve d’un réel talent de comédienne et on lui tire notre chapeau.

Anecdotes :

  • Après la saison 8, Sara Lane s’est mariée et a quitté le métier d’actrice. Le couple s’est occupé de viticulture. Elle a eu deux enfants, dont l’un adopté. Elle s’occupe maintenant d’enfants qui ont différents types de problèmes.

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2. LINDA
(LINDA)

Histoire de Cy Chermak. Adaptation : Frank Fenton. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Alors qu’il vient de faire une vente de bétail de 10 000 dollars, le virginien est dévalisé. Il prend une diligence mais compte bien retrouver les voleurs. Il fait lors du voyage la connaissance d’une certaine Linda Valence, une chanteuse.

Critique :

On retrouve dans cet épisode une « gueule » des années 60-70, Bill Fletcher. On l’a vu plusieurs fois dans L’homme de fer, Opération danger (Alias Smith and Jones), Opération vol, Les Envahisseurs, Cannon, 200 dollars plus les frais. Il incarne un personnage inquiétant, comme à l’accoutumée, Whitey Luder, mêlé au vol, et voyageant avec le virginien en diligence.

Comme souvent, il n’est pas crédité au générique et l’on sait peu d’éléments biographiques sur son compte si ce n’est qu’il est né en 1922 et ne tourne plus depuis 1983. Dans cet épisode, à la fin, nous allons le découvrir sous un nouveau visage, très surprenant.

Une injustice car l’on met au générique Frank McGrath, le conducteur de la diligence, Neddie Henshaw, qui n’a qu’un rôle anecdotique, alors que Bill Fletcher est omniprésent.

Une fois de plus, le virginien rencontre une femme et vit une romance, cette fois avec la belle Linda Valence (Diane Baker).

Dans ce genre d’épisodes, pendant la scène d’exposition trop longue (30 minutes), on ne sait jamais si l’on va s’ennuyer ou être comblé.

Diane Baker possède un solide métier, et dans les scènes de dialogues, elle est nettement au-dessus de James Drury.

On retrouve Clifton James, que l’on reconnaît au premier coup d’œil, dans un personnage louche, Big Ben Albright. Bien moins drôle ici que dans ses deux James Bond. Il est même convaincant en chef de bande. Un certain Burney (Rex Holman) menace tour à tour Linda puis le virginien, avant qu’il soit tué en état de légitime défense par notre héros.

Linda cache un secret périlleux. L’objet de l’histoire est l’argent du vol, qui a été confié à la chanteuse, mais qu’elle a perdu. C’est le secret qu’elle cache au virginien. La scène de l’étape à l’hôtel est bien trop longue, et l’on perd patience.

Linda avoue trop vite son rôle au virginien. Cela nuit au suspense de cette intrigue.

Les péripéties se succèdent à l’hôtel. Linda Valence disparaît. Ce qui est dommage, c’est que bien parti, l’épisode traîne en longueur. Le shérif Fergusson (John Milford) avoue au virginien que les agents fédéraux sont sur la piste de vols pour un total de 50 000 dollars, et que Linda à son insu sert de « courrier ». Fergusson l’a arrêtée au moment où elle voulait s’enfuir en train.

L’intrigue compliquée finit par lasser le spectateur. La romance reprend entre Linda et le virginien. Ce dernier soupçonne l’homme à qui il a vendu le bétail, Mark Fallon (James Brown) d’être le cerveau de l’affaire. Jouant de sa séduction, Linda est un personnage trouble dont on ne sait si elle est victime ou coupable dans le complot.

Il faut attendre 1h06 de métrage pour avoir la réponse. Dans cet épisode, les méchants et les gentils ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Après le twist final, le téléspectateur comprend qu’il a été manipulé et joué, car ce scénario joue en permanence sur les apparences. Mais à trop compliquer les choses, la note ne parvient pas au troisième melon.

Anecdotes :

  • Diane Baker (1938-) est connue au cinéma par Pas de printemps pour Marnie et à la télévision du pilote des Envahisseurs et l’épisode de Columbo : La montre témoin. Elle a pris sa retraite en 2013.

  • Frank McGrath (1903-1967) est l’un des héros de la série La grande caravane.

  • Clifton James (1920-2017) était le shérif J.W. Pepper dans les deux premiers James Bond avec Roger Moore, Vivre et laisser mourir et L’homme au pistolet d’or.

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3. JIM ET JIM
(THE LONG WAY HOME)

Histoire de Ken Finley. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le jeune Jim Boyer Jr. abandonné par son père a trouvé dans le virginien un substitut et s’est fait engager au ranch Shiloh. Un jour, son père, également appelé Jim, revient à Medecine Bow. Ce qui n’est pas du goût de Jessie, l’épouse délaissée pendant des années. Le père se fait aussi engager au ranch.

Critique :

Episode psychologique. L’homme qui a abandonné sa famille et revient une fois l’enfant grandi cherche à retrouver sa place, sans grand espoir. Son épouse Jessie (Jan Shepard) lui a clairement fait comprendre qu’elle le hait et qu’il n’existe plus.

Au début de l’épisode, on voit que le père est devenu un braqueur de banque, associé d’un certain Wally Simpson (Noah Beery Jr). Jessie craint la mauvaise influence du père sur le fils.

On se demande ce que ce type d’histoires vient faire dans la série. Le virginien tente de contrebalancer les conseils peu avisés du père.

L’épisode change de tournure à la 32e minute lorsque Simpson réapparaît et se présente au restaurant que tient Jessie. A Shiloh, Jim Boyer Senior fait le fanfaron. Le spectateur devine que le drame est sous-jacent, surtout avec le retour de Simpson. Mais il se prend à regarder sa montre.

La minceur du script est compensée par de belles images de chevauchées en décors naturels. Wally Simpson vient relancer son ancien comparse et le fait chanter pour qu’il fasse un « coup » avec lui.

On a du mal à se passionner pour cette intrigue de mari repenti qui veut reprendre sa famille après l’avoir abandonnée. Jessie finit par céder, ce qui est assez peu vraisemblable vu son attitude depuis le début.

Grainger, le propriétaire de Shiloh, reproche une faute à Boyer père. Il a perdu des bêtes. Il comprend mal pourquoi le virginien et Trampas prennent la défense du nouvel employé.

Pernell Roberts fait ce qu’il peut pour nous convaincre en interprétant un personnage mal écrit. Boyer père veut une place de contremaître. Le virginien assume déjà ce rôle.

Une fois de plus, on déplore le choix de Charles Bickford en John Grainger. Il est fade et sans saveur. On regrette vraiment Lee J. Cobb.

Boyer provoque le virginien. Mais ce dernier, pas plus que Trampas, ne veut se battre avec lui. On se demande bien pourquoi le virginien joue les bons samaritains à ce point. Cela ne sert rien puisque Boyer retrouve ses instincts de braqueur, avec Wally Simpson à ses côtés.

Le virginien, en état de légitime défense, abat Boyer. L’attention du téléspectateur se porte alors sur le fils. Il veut tuer notre héros.

Michael Burns s’en sort bien dans un rôle prévisible. La fin est moralisante et mièvre.  Le piètre jeu de Bickford manque de peu faire attribuer la note minimale à l’épisode.

Un opus où l’on s’ennuie et qui se termine dans la guimauve après le drame.

Anecdotes :

  • Pernell Roberts (1928-2010) est connu pour Bonanza. Il chante ici une chanson  Lonesome trail.

  • Michael Burns (1947-) a arrêté sa carrière après 71 rôles en 1977 pour élever des chevaux dans le Kentucky. On l’a vu dans Sergent Anderson, Hawaii Police d’état, Les Rues de San Francisco, Les Bannis, La Quatrième dimension, Alfred Hitchcock présente.

  • Noah Beery (1913-1994) est surtout associé à son rôle de père du héros dans 200 dollars plus les frais.

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4. LA FILLE SUR LA MONTAGNE DE VERRE
(GIRL ON THE GLASS MOUNTAIN)

Histoire de James L. Henderson. Adaptation : Eric Bercovici et James L. Henderson. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Owie Sheppard, un vacher, veut se marier avec Donna Maguire, une riche jeune femme. Le père n’est guère favorable à cette union bien que par le passé, il s’est lui-même marié, alors pauvre, avec une femme riche. Maguire accepte le mariage.

Critique :

Cet épisode est l’occasion d’avoir une terrible déception. Au générique de début, chevauchant, est ajouté Clu Gulager en shérif Ryker. Hélas, notre joie est de courte durée. Gulager n’est pas présent dans l’épisode. Internet Movie Data Base précise « Credit only ». Alors, un retour espéré et annulé en dernière minute 

Pourtant, à la fin de la saison 4, la rupture entre Clu Gulager et la série semblait consommée. Le comédien reviendra dans l’épisode 16 de cette saison. Il fera des retours épisodiques jusqu’à la saison 6, épisode 19, qui marquera sa toute dernière apparition.

Le mariage entre Owie et Donna a lieu, mais cette dernière déchante vite. Owie manque d’argent tandis qu’il dirige une sellerie et a envie de devenir contremaître chez un certain Connally (John Archer). Il y renonce car cela n’est pas du goût de sa femme, issue de la haute bourgeoisie.

Owie se confie à Stacey Grainger. Il est frustré dans son magasin. Pour aller voir le banquier, il est obligé de porter un costume. Mal à l’aise dans sa nouvelle vie, il se laisse entraîner dans un saloon par un vieil ami, Rail (Michael Greene) dans une partie de poker. Rail, un voleur de bétail, a une idée derrière la tête : entraîner comme complice Owie dans un mauvais coup qui devrait leur rapporter gros.

Or, il y perd une fortune au poker, allant chercher les gains de sellerie. Se trouvant dans une mauvaise passe financière, et acculé par le banquier Winner (Ed Prentiss), il apprend qu’il va être père. Il lui faut de l’argent tout de suite. De plus, Donna veut acheter une maison.

Paul (Brian Avery), un ami de Donna, se fait une joie d’apprendre à cette dernière qu’Owie a perdu au poker. Le père de Donna, Jasper Maguire (Hugh Beaumont) fait son autocritique et s’est mis à admirer Owie, brave homme, et à regretter d’avoir trop gâté sa fille.

Rail et Owie braquent une diligence… où se trouve Stacey Grainger. Pour sauver ce dernier, Owie est obligé d’abattre Rail.

Le shérif Mark Abbott sauve la mise à Owie. On nage dans l’invraisemblance. Le happy end final est tiré par les cheveux.

Anecdotes :

  • Tom Tryon (1926-1991) a joué au cinéma dans Le Jour le plus long, Le Cardinal, Première victoire, L’autre.

  • Pamela Austin (1941-) a joué dans Le Fugitif, Opération vol, La Quatrième dimension, Les Mystères de l’ouest, Columbo. Sa carrière n’a pas dépassé la décennie 70.

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5. LA PISTE DE LA VENGEANCE
(VENGEANCE TRAIL)

Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Thomas Carr.

Résumé :

Stacey est attaqué par un homme ruiné, Joe Willard, et en se défendant, il le tue. Il ramène le corps à sa sœur Ellie, qui n’est pas étonnée. Le frère cadet Toby, lui, veut se venger. Il vouait une admiration sans faille pour son frère.

Critique :

Les épisodes commencent à se ressembler : Joe Willard se voit refuser tout prêt de sa banque, sa ferme étant hypothéquée. Dans l’opus qui précède, il était déjà question d’un homme acculé à la ruine.

Le virginien accueille Stacey Grainger qui lui conte son drame.  Peu après, sous un faux nom, le frère de Joe, Toby (Ron Russell) se fait engager par le virginien. Il murit sa vengeance.

La sœur Ellie Willard (Mary Ann Mobley) a prévenu Stacey que son frère était un danger pour lui.

Cet épisode relève du suspense mais aussi du pur western. Dans le même convoi se retrouvent Stacey et Toby. Belden (L.Q Jones, omniprésent dans ce rôle depuis la saison 2 en Belden, un vacher de Shiloh) fait une farce à Toby qui révèle être un véritable dément.

Malgré la bagarre qui s’ensuit, et qui voit Belden vainqueur, Toby n’est pas renvoyé et reste dans le convoi.

Une étrange relation se noue entre Toby le chasseur et sa proie Stacey, alors que le premier ignore que le second a tué son frère.

Toby et Stacey surprennent des hommes qui mettent le feu. Il s’agit de membres d’un complot ourdi par un banquier corrompu. L’un d’eux, un shérif véreux, tente de tuer les deux hommes, et Toby veut faire preuve de témérité au point que son comparse est contraint de l’assommer.

Un jeu de chat et de la souris s’instaure entre Toby et Stacey qui par hasard découvre que ce dernier a tué son frère, qu’il est l’homme qu’il recherche.

L’intrigue est assez recherchée : un banquier véreux, qui incite les fermiers de mettre le feu aux pâturages pour le profit, et corrompt le shérif local.

Stacey se retrouve menacé par un puma. Toby le sauve de justesse.

Le virginien ne tarde pas à se trouver confronté au shérif corrompu qui a instauré une taxe de passage pour le troupeau de 4600 dollars. Les hommes qui ont établi la taxe ont incendié volontairement le reste du passage de façon à ce qu’il ne reste rien pour le bétail comme nourriture.

Si les scénaristes ont préparé une intrigue compliquée, le téléspectateur y adhère et ne se perd pas en route. Au fil rouge de la vengeance de Toby se greffe l’intrigue du droit de passage, une extorsion œuvre d’hommes corrompus.

Le virginien fait le coup de force pour passer sans payer la taxe abusive.

Stacey se retrouve arrêté pour meurtre. C’est le shérif corrompu, Ben Morris (Wesley Lau), qui fait du chantage. Stacey sera jugé par des jurés qui décideront de son sort en sa faveur si le virginien paie la taxe. Pendant ce temps, Toby, qui avait décidé de renoncer à sa vengeance, voit rouge et veut tuer Stacey.

Les scènes de convoi sont des images d’archives (en couleur) mais qui de nos jours ne font plus illusion, des stock-shots.

Le twist final entre Toby et Stacey constitue un spoiler que je ne révèlerai pas, mais qui permet à la série de nous offrir un grand moment, d’où trois melons amplement justifiés.

Anecdotes :

  • Clu Gulager est à nouveau au générique de début, mais joue les arlésiennes.

  • Ron Russell (1944-) n’a fait qu’une courte carrière, 13 rôles. On l’a vu dans L’homme de fer, Match contre la vie, Laredo.

  • Mary Ann Mobley (1937-2014) a joué dans Mission Impossible, L’île fantastique, L’homme à la Rolls, La croisière s’amuse, Falcon Crest, Arnold et Willy, Le sixième sens, L’homme de fer, Perry Mason, Des agents très spéciaux.

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6. SUZANNE
(SUE ANN)

Histoire de Gabrielle Upton. Adaptation : Gabrielle Upton et True Boardman. Réalisation : Gerald Mayer.

Résumé :

Suzanne McRae décide de s’enfuir de chez elle pour ne pas être forcée d’épouser un homme qu’elle n’aime pas et de continuer à mener une existence étriquée. Elle veut vivre sa vie et partir pour San Francisco.

Critique :

Si l’on apprécie le retour de Clu Gulager en Ryker (son absence n’est pas expliquée et lorsque Trampas le rencontre, il agit comme si de rien n’était), l’épisode me paraît se perdre en langueur. Patty Duke est un peu agaçante dans son personnage. Suzanne McRae, qu’elle incarne, cherche du travail à Medecine Bow et se fait éconduire partout.

Elle finit par trouver un emploi dans un saloon. Joe Stevens (Paul Carr), son fiancé, qui s’est fait engager à Shiloh, vient l’y relancer. Il menace Trampas de mort s’il tourne autour d’elle.

Les interventions du shérif Emmett Ryker sont fréquentes mais trop brèves. J’ai regardé ce qui pouvait justifier l’absence du comédien, en 1966 il a tourné un long-métrage pour le cinéma, And now Miguel puis en 1967 le téléfilm Sullivan’s Empire.

Joe s’obstine et vient chercher la bagarre au saloon. Ryker le boucle.

L’histoire de Suzanne et Joe est poussive et larmoyante. Paul Carr a un rôle ingrat d’homme a l’air emprunté en Joe Stevens.

Joe vole une somme importante à Grainger (que l’on ne voit pas dans l’épisode) pour la donner à Suzanne. Mais il est ensuite rançonné par un mauvais garçon du ranch, Milt Cartsairs (Tim Mc Intire) qu’il blesse en état de légitime défense.

Tout se passe comme si le shérif de Medecine Bow Mark Abbott avait disparu et que Ryker avait repris les rênes de la loi en ville.

Apprenant par Trampas ce que Joe a fait, Suzanne décide de rester alors qu’elle était sur le départ pour San Francisco.

Emmett Ryker se lance sur les traces de Joe, et il soupçonne Suzanne d’avoir su l’origine de l’argent.

Suzanne revient chez elle. C’est le prétexte de scènes larmoyantes qui énervent l’amateur de la série, notamment celles avec les enfants et le père. Sans Gulager, l’épisode mériterait la note minimale. Quant à Patty Duke, il est difficile de la supporter jusqu’au bout dans son personnage geignard.

Un épisode indigne du talent de Clu Gulager, que l’on espère revoir très vite. Il est avec Lee J.Cobb le meilleur comédien de la série.

Anecdotes :

  • Cet épisode marque le retour de Clu Gulager en shérif Ryker.

  • Patty Duke (1946-2016), décédée d’une septicémie, est célèbre pour Miracle en Alabama, Billie et La vallée des poupées.

  • Edward Binns (1916-1990) était Wally Powers, l’un des chefs du héros Al Mundy/Robert Wagner dans Opération Vol.

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7. LA MONTRE DE NOS PÈRES
(YESTERDAY’S TIMEPIECE)

Histoire de Sy Salkowitz, Al Ramrus et John Shaner. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Amos Tyke, marchand ambulant, vend à Stacey une montre que jadis John Grainger offrit à son fils massacré par les indiens. Depuis Stacey fait des cauchemars.

Critique :

Trois scénaristes nous ont concoctés cette histoire qui nous plonge dans le passé des Grainger qui relève à la fois du genre western et policier. Après que John ait reconnu la montre, Stacey interroge le marchand colporteur Amos Tyke (Andy Devine) qui prétend l’avoir achetée à un certain Archer (Karl Swenson). Stacey est déterminé à en savoir davantage.

L’enquête commence avec le couple Archer, dont la femme (Audrey Totter) est vindicative, car elle a offert la montre à son mari qui l’a perdue au poker.

Mrs Archer affirme avoir acheté la montre neuve à un certain Rafe Potter (Robert F. Simon), il y a cinq ans. Il avoue l’avoir vendu comme neuve alors qu’elle était d’occasion.

En sortant de chez Potter, Stacey est attaqué et roué de coups par deux hommes. Il reçoit la visite de la nièce de Potter, Eliane (Kelly Jean Peters). La montre lui appartenait.

Le bijou sert de fil conducteur aux souvenirs des uns et des autres. Tout le passé d’Eliane défile. A ce point de sa quête, Stacey pense ne pas pouvoir aller plus loin et ne pas trouver le prochain maillon de la chaîne.

Le téléspectateur découvre que Potter a payé les deux lascars qui ont voulu voler la montre et ne renonce pas à la récupérer. L’enquête mène à un certain docteur Bigelow (Pat O’Brien) qui en sait long.

Il s’agit d’un épisode dont il ne faut pas manquer une minute sous peine de perdre l’écheveau de l’intrigue. Le médecin a soigné jadis une certaine Mary Lou Baldwin qui s’est sauvée avec un certain Tyrell.

Eliane et Stacey partent pour le Texas. Potter s’inquiète de leur enquête. Mary Lou devenue épouse Tyrell est morte.

La piste mène à la réserve des comanches, créée il y a neuf ans. C’est le père d’Eliane qui a eu la montre d’un indien. On évoque la guerre avec les comanches il y a 16 ans, en 1800. Le gérant de la réserve, Williams (Stu Erwin) leur accorde un permis pour entrer sur la réserve et rencontrer l’indien Loup Infaillible (Henry Brandon).

Stacey pense retrouver les indiens qui ont tué ses parents.

Les décors de la réserve ont visiblement été filmés en studio, tout fait « carton pâte ». Loup infaillible refuse de parler du passé, mais Eliane veut retrouver son père, Tyrell. Stacey lui est confronté à Loup infaillible qui a tué ses parents. Il renonce à se venger car cela est arrivé durant la guerre.

Nous savons désormais tout du passé des petits enfants de John Grainger. Potter arrive et pose des questions à Williams. L’épisode est ponctué de flash-back où Stacey se rappelle le massacre de ses parents.

Stacey finit par apprendre de Loup infaillible que ses parents ont été tués par les blancs. Tout indique que l’assassin est Tyrell, le père d’Eliane. Cette dernière s’enfuit. Williams sait la vérité, et Stacey perd patience. Tyrell avait comme associé un certain Silas Graham (Bruce Bennett) à Houston. Potter se cache chez Graham. Ce dernier est l’assassin des parents de Stacey et lors d’un coup d’éclat, Potter est obligé de le tuer. Eliane comprend que son père était un assassin.

Potter avoue avoir été l’associé de Graham qui pillait, lui apportait la marchandise qu’il vendait.

Une histoire poignante et déchirante. Un grand épisode.

L’épilogue permet un moment de détente avec une nouvelle visite du marchand colporteur Amos Tyke à Shiloh.

Anecdotes :

  • Un indice nous permet de situer que l’action se passe en 1816.

  • Andy Devine (1905-1977) a joué au cinéma dans La Chevauchée fantastique, L’homme qui tua Liberty Valance et La Conquête de l’ouest.

  • Stu Erwin (1903-1967) également connu sous le nom de Stuart Erwin tournait là l’un de ses derniers rôles. Au cinéma, il est apparu dans Le docteur Cornelius (1933).

  • Audrey Totter (1917-2013) a joué dans La dame du lac, Le crime était presque parfait, Nous avons gagné ce soir.

  • Pat O’Brien (1899-1983) a tourné pour le grand écran Les anges aux figures sales, Certains l’aiment chaud.

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8. LE JUSTICIER
(REQUIEM FOR A COUNTRY DOCTOR)

Histoire de Judith et Robert Guy Barrows. Adaptation : Chester Krumholz. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le virginien arrive dans une ville où une potence est dressée. Il recherche Stacey Grainger. Ce dernier a joué au poker et perdu. Les choses ont mal tourné. Il est accusé du meurtre d’un médecin. Stacey dit au virginien qu’il est innocent.

Critique :

Nouvelle enquête policière au far west. Le virginien doit retrouver le meurtrier d’un médecin, pour sauver Stacey de la potence.

Il commence par rencontrer la fille de la victime, Lucy Marsh (Debbie Watson) et la veuve, l’institutrice (Coleen Gray). Il veut leur prouver que Stacey est innocent.

Il interroge aussi une entraîneuse de saloon, Clara Bence (Cloris Leachman). Elle lui précise que le docteur Marsh a rendu visite à la famille Miller.

Notre héros découvre que le docteur était un piètre médecin. La piste mène au conseiller Lumberfield (John Doucette) qui avait des différents avec le mort. Ce dernier avait des aventures galantes. Lumberfield peut différer l’exécution de Stacey. Le virginien lui demande d’intervenir auprès du shérif (Ford Rainey). Le docteur mettait son nez dans les affaires du shérif.

Une rumeur circule sur une intrigue sentimentale entre Clara et la victime.

Sur les lieux du crime, le virginien et l’adjoint du shérif trouvent le portefeuille du docteur. Lucy Marsh accable notre héros. Stacey dit qu’il a entendu quelqu’un se sauver dans l’obscurité.

Lumberfield veut que l’on empêche le virginien de continuer son enquête.

Notre héros va et vient de l’un à l’autre des témoins, et l’on se prend à trouver le temps long. En rendant visite en prison à Stacey, Lucy laisse entendre qu’elle connaît l’assassin.

Le virginien est alors passé à tabac, approchant trop de la vérité. Il est recueilli par l’entraîneuse Clara Bence, dont le virginien pense qu’elle a peut-être commis un meurtre. Elle avoue avoir été la maîtresse de Marsh, et ce dernier voulait rompre. Elle a refusé la rupture. En lui faisant une scène, elle a accidentellement tué son amant.

La conclusion arrive trop rapidement. L’épisode ne décolle jamais et nous laisse sur notre faim. Dans le même genre, on a vu bien mieux dans la série. Deux melons suffisent pour cet opus.

La fin traîne en longueur, avec les lamentations de Mrs Marsh, stérile. Debbie est la fille de Clara Bence, qui n’était pas la maîtresse de Marsh. Cette fin larmoyante pleine de guimauve est bien trop longue et casse le rythme de l’épisode.

La scène finale est bâclée par des bavardages inutiles entre Clara et le virginien. Un opus décevant.

Anecdotes :

  • Debbie Watson (1949-) a fait une carrière éclair de 9 rôles entre 1965 et 1970.

  • Cloris Leachman (1926-) a notamment joué au cinéma dans La dernière séance et Frankenstein Junior.

  • John Doucette (1921-1994) est connu des français avec son rôle de capitaine Andrews dans la série Coup Double avec Don Adams.

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9. UNE NUIT D’ANGOISSE
(THE MODOC KID)

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Des bandits s’attaquent à la banque de Medecine Bow. Ryker les met en déroute. Ils se réfugient à Shiloh et prennent des otages.

Critique :

Pour l’anecdote, une des premières apparitions d’Harrison Ford, ce qui ne fait pas de l’épisode un opus majeur. Il tient le rôle de Cullen, le comparse de Stetler. On ne pouvait deviner alors le grand acteur qu’il allait devenir. Son jeu n’a rien d’extraordinaire. Il est vrai qu’il est cantonné à un second rôle. Mais il a en permanence un air de grand dadais peu convaincu à des lieues de ses performances ultérieures au cinéma.

La prise d’otages à Shiloh de Dell Stetler (John Saxon) est sans surprise. Les péripéties sont téléphonées. John Saxon n’est pas toujours à la hauteur, mais cela n’a jamais été un grand comédien. L’absence de charisme de Charles Bickford n’arrange rien.

Les bandits ont besoin d’un médecin pour soigner l’un des leurs blessés, qui agonise dans une chambre du ranch.

Comme d’habitude, Clu Gulager relève le niveau par sa présence et son talent.

Durant la prise d’otage, John et Stacey Grainger préparent un piège à leurs agresseurs. Tout cela manque de rigueur et de suspense.

Saxon finit par devenir irritant, manquant totalement de conviction en chef de bande. Son personnage est un couard.

Ryker et Abbott se mettent à la recherche du docteur. Ils rendent visite à Shiloh, et se font berner, mais Ryker a des soupçons et y retourne. Toutefois, les armes qu’ont confectionné Grainger et son petit fils feront leur œuvre et les délivreront des deux bandits.

Anecdotes :

  • Ryker travaille à nouveau avec le shérif Mark Abbott.

  • John Saxon (1935-) fait sa première apparition dans la série, dans laquelle il reviendra deux fois.

  • Harisson Ford (1942-) tenait là un de ses premiers rôles, il reviendra dans un épisode de la saison 6.

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10. LE TOURNOI
(THE GAUNTLET)

Scénario : Lou Shaw. Réalisation : Thomas Carr.

Résumé :

Le virginien est blessé par un voleur en pénétrant dans un ranch. Il se trouve mêlé à une querelle conjugale assez grave entre Al Keets et sa femme Mary.

Critique :

On retrouve avec plaisir le comédien Mark Richman, devenu ensuite Peter Mark Richman, familier des amateurs de séries des années 60 à 80.

Il incarne ici un homme despotique, Alain Keets. Toute personne qui pénètre sur son ranch est menacée de se faire abattre comme un chien et il traite si mal son épouse qu’elle essaie de s’enfuir avec leur fils. En voulant porter secours au virginien blessé, elle se fait capturer par son mari, si l’on peut dire, qui la laisse libre de partir mais sans l’enfant.

Le virginien n’est guère content de passer sa convalescence chez Keets. Ce dernier lui fait une offre en le payant plus cher. Mais il répond qu’il aime le ranch Shiloh, ainsi que John Grainger, et est son propre maître.

Keets se montre affable avec lui. Tout en étant surpris de l’autonomie que laisse Grainger à son contremaître pour acheter du bétail.

Keets organise un tournoi, ce qui est normalement interdit. Peter Mark Richman est crédible dans ce personnage de tyran. Le comédien domine la distribution.

Le tournoi à cheval est le point d’orgue de l’intrigue. Keets initialement ne doit pas y participer, l’ayant promis à son épouse à la naissance de leur fils, car il considère ainsi qu’il donne le mauvais exemple. Les disputes conjugales se poursuivent, ainsi Mary qui aime jouer du piano se le voit reprocher par son mari Alain. Ce dernier pense que Mary l’a épousé pour son argent. Il méprise la musique, la poésie et la littérature.

On comprend que Mary veuille quitter un tel homme. Richman joue tellement bien les despostes en Alain Keets qu’on en vient à craindre pour la sécurité du virginien. Un homme qui refuse de s’excuser même quand il sait qu’il a tort.

L’épisode mêle savamment psychologie et suspense. Keets va jusqu’à proposer au virginien de devenir son associé, notre héros refuse car il explique qu’il y a deux hommes en Keets, un que l’on peut apprécier, mais l’autre détestable.

Jimmy, le fils, est kidnappé. Mary croit d’abord que le virginien est le ravisseur. C’est en fait deux commis de Keets, Lund (Harry Lauter) et son homme de main Shoop (Tony Young) qui sont les coupables. On frémit au sort qui va leur être réservé quand on se rappelle que les hommes de Keets ont ramené mort le voleur qui avait tiré sur le virginien. En fait, les deux ravisseurs sont tués, mais Keets accuse le virginien d’être l’instigateur du rapt. Il veut le pendre. Le virginien doit la vie sauve à l’intervention de Mary. On comprend aisément que notre héros ait refusé de devenir son contremaître.

Haïssable jusqu’au bout, Alain Keets chasse son épouse. Trop de rebondissements invraisemblables finissent par coûter le quatrième melon à cet épisode. Richman est éblouissant comme comédien. On ne s’ennuie pas une seconde mais le scénariste Lou Shaw en a trop rajouté.

Le virginien défie Keets au tournoi en disant que s’il gagne, Mary partira librement avec Jimmy. La confrontation finale est à scotcher le téléspectateur sur son fauteuil. Je ne révèlerai pas le spoiler final, c’est un épisode à voir absolument en dépit de quelques invraisemblances.

Anecdotes :

  • Peter Mark Richman (1927-) a joué dans Santa Barbara, Dynastie, Les envahisseurs, Mannix, La croisière s’amuse, Cannon, Hawaii Police d’état, Drôles de dames et la majeure partie des séries de l’époque. Au cinéma, il a participé à la saga Vendredi 13 dans L’ultime retour. Il ne tourne plus depuis 2011.

  • Marian Moses également connue sous le nom de Marian McCargo (1932-2004) était à l’origine une championne de tennis, avant de devenir comédienne. On l’a vue, créditée dans 29 rôles, tantôt sous le nom de Marian Moses, tantôt sous celui de Marian McCargo puis Marian McCargo Bell, dans Falcon Crest, Perry Mason, Des agents très spéciaux, Daktari, Hawaii Police d’état, Mannix, Voyage au fond des mers. Elle a été à l’école en classe de terminale avec Jackie Kennedy. On l’a souvent comparée à Grace Kelly, appréciation que je ne partage pas à la vue de cet épisode où son personnage s’appelle May en VO et Mary en VF.

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Saison 8Présentation

Le Virginien

Saison 9



1. THE WEST VS. COLONEL MACKENZIE



Scénario : Jean Holloway. Réalisation :  Murray Golden et Jerry Hooper.

Résumé :

Un nouveau propriétaire arrive à Shiloh, le colonel Alan MacKenzie. Il se rend vite compte qu’il lui faut faire des efforts pour se faire adopter et que tout n’est pas gagné. MacKenzie veut élucider la mort du frère d’une femme qu’il apprécie beaucoup, la belle Faith Andrews.

Critique :

La musique du générique a changé, de même que le visuel. Cette dernière saison est appelée The Men from Shiloh qui est un titre plus logique et cohérent que Le Virginien quand on connaît la série. Stewart Granger s’impose en maître de Shiloh à un niveau digne de Lee J.Cobb. Doug McClure a bien changé physiquement, arborant un look années 70, cheveux longs, moustaches.

Le colonel s’oppose au shérif (John Larch). MacKenzie est un homme entier qui a du mal à se faire accepter. Il propose son aide à une jeune femme, Faith Andrews (Elizabeth Ashley) dont on vient de retrouver le frère, John, tué. Il présente à Faith Amalia Clark (Martha Hyer). Les deux femmes ne s’entendent pas.

Stewart Granger dégage une grande humanité. Il a plus de carrure que John McIntire. Et plus de talent. C’est un comédien qui a connu la gloire au cinéma et arrive dans la dernière saison d’une série télévisée.

Malgré les changements, on apprécie beaucoup ce premier épisode. Le colonel organise une réception afin de faire connaissance avec ses voisins et de se faire adopter à Medecine Bow. Une vive discussion l’oppose au Major Evans (Don Defore). Amalia se comporte en maîtresse de maison, mais nous ne la verrons que dans ce premier épisode.

Le courant ne passe pas du tout entre le shérif et le colonel. Mais en voyant John Larch, on se prend à regretter Mark Abbott/Ross Elliott, même si le meilleur shérif de la série reste Emmett Ryker/Clu Gulager.

Le colonel est attaqué est roué de coups pas des cavaliers masqués, mais il se défend comme un beau diable. Le colonel a un majordome, Parker (John McLiam) dont on aurait aimé qu’il reste toute la saison. On ne le verra que trois fois.

La série repart sur de nouvelles bases, avec dans ce premier épisode moins de présence du virginien et de Trampas, et il est dommage qu’elle ait été annulée au bout de la saison. On peut supposer que la vogue des westerns était définitivement terminée pour le public américain.

Elizabeth Ashley brille dans cet épisode par une interprétation remarquable. Le colonel est très attentionné envers son personnage de Faith Andrews. Il se comporte en père avec son fils Billy (Bobby Eilbacher).

Dans une scène de l’épisode, il s’aperçoit que le garçonnet a peur d’un cheval et lui parle avec douceur, cherchant à comprendre ce qui se passe. Il fait parler l’enfant. C’est sans doute la plus belle scène de Stewart Granger dans l’épisode. Il parle du témoignage de l’enfant au virginien. MacKenzie interroge Amalia à propos de ce cheval. Elle dit ne rien savoir.

On se régale et on ne perd pas une minute de ce film. Le colonel recherche le meurtrier de John Andrews auprès du major Evans. Il n’est pas seulement le nouveau maître de Shiloh mais un brillant détective décidé à élucider le meurtre de John Andrews. Suivi par un sbire du major, il veut le faire parler. Risquant sa vie, le colonel trouve les meurtriers de John Andrews. Il est aidé par Trampas. Puis accuse carrément Evans.

On regrette sur le quai de la gare le départ de Faith et Billy. Faith promet au colonel de revenir l’été suivant. Faith et le colonel s’embrassent tendrement. Hélas, Faith ne reviendra pas. Il n’y a pas que le virginien et Trampas qui sont condamnés à rester célibataires.

Un des meilleurs épisodes du Virginien vus depuis longtemps. On aurait bien aimé que Faith devienne Madame MacKenzie. Episode dominé par Elizabeth Ashley et Stewart Granger.

Anecdotes :

  • Lorsqu’il présente Trampas au colonel, le virginien dit qu’il travaille depuis neuf ans à Shiloh.

  • Ennio Morricone remplace Percy Faith pour le thème du générique.

  • Stewart Granger (1913-1993) est connu pour L’archet magique, Les Mines du Roi Salomon, Scaramouche, Des pas dans le brouillard.

  • Lee Majors (1939-) qui n’apparaît pas dans ce premier épisode mais est au générique comme l’un des héros de la série est la vedette de La Grande vallée, L’homme qui valait trios milliars, L’homme qui tombe à pic.

  • Elizabeth Ashley (1939-) ex-femme de George Peppard a notamment joué dans Morts Suspectes.

  • Martha Hyer (1924-2014) a joué dans Sabrina, Comme un torrent, Les quatre fils de Katie Elder.

  • Don DeFore (1913-1993) est connu pour C’est arrivé dans la cinquième avenue, Ma bonne amie Irma, Romance à Rio, La tigresse.

  • John Larch incarne le sheriff, c’est sa quatrième apparition dans la série depuis 1962.

  • John McLiam (1918-1994) apparut en tout sept fois dans la série ne sera le majordome Parker du colonel que dans trois épisodes de la série.

  • Le personnage de Billy Andrews, joué par le jeune Bobby Eilbacher (1963-) est crédité au générique comme Petey Andrews.

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2. THE BEST MAN

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Trampas suit un ami au Mexique, Pick Lexington. Pick est amoureux de la belle Teresa, qui a un autre prétendant, Cristobal. Trampas voudrait éviter que tout cela se termine en duel.

Critique :

Cet épisode mexicain, dans lequel seul Trampas apparaît, est sans doute destiné à rassurer les amateurs de la série. Par le passé, beaucoup d’épisodes avaient Trampas pour seul protagoniste. James Farentino est plus crédible en bad boy qu’en gentil Pick Lexington, amoureux de Teresa Zaragosa (Susana Miranda). En fait, tous les hommes s’intéressent à cette Teresa : Trampas, Cristobal, El Fe (Desi Arnaz), qui joue un peu les maires de l’endroit.

Le Mexique, avec nos yeux d’aujourd’hui, est montré dans la série, et ce depuis toujours, comme un pays d’arriérés. Cela continue dans cet épisode. On y retrouve Kathy Jurado en Mama Fe. Au bout d’une demi-heure, on a compris que c’était un épisode moyen. Doug McClure a gardé son tonus, il ne semble pas fatigué de jouer Trampas. Ce dernier recueille les confidences de Teresa.

Pendant ce temps, pour une histoire de cheval, Pick et Cristobal Nieves (Mario Alcade) se disputent. Les passages chantés n’étaient pas indispensables. Des balades censées donner du romantisme à l’épisode.

L’épisode n’entre pas vraiment dans le genre comédie, on sent le drame en filigrane. Je trouve que Farentino en fait trop et n’est pas toujours convaincant. Notamment lors des scènes avec Mario Alcade. Le temps s’éternise un peu. Heureusement que nous avons droit à de beaux paysages.

Enfin, Pick revient faire du charme à Teresa (qui un instant avant s’inquiétait de l’absence de Trampas qui est parti). Pick aura droit à un chaste baiser. Trampas tente de convaincre Pick de laisser tomber et de rentrer en Amérique. Cristobal se déclare à Teresa.

Le duel que Trampas voulait tant éviter entre Pick et Cristobal se profile. Il s’interpose entre les deux hommes.Puis Susanna, Mama Fe et plusieurs villageois. Susanna se décide un peu tard à se marier avec Pick. Tout le monde se réjouit que le sang n’ait pas coulé. 70 minutes pour cela, j’avoue que je reste un peu perplexe.

Anecdotes :

  • Desi Arnaz (1917-1986) est célèbre pour avoir été le producteur de I love Lucy.

  • James Farentino (1938-2012) est habituellement voué aux rôles antipathiques. C’est sa deuxième apparition dans la série après l’épisode 26 de la saison 4 Les chacals derrière les loups.

  • Kathy Jurado (1924-2002) a joué dans Le train sifflera trois fois.

  • Susana Miranda (1947-) a fait une très courte carrière, citons Opération Vol, Bob, Carole, Ted et Alice, L’indien,  La citadelle sous la mer.

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3. JENNY

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Harry Harris.

Résumé :

Le virginien dans un hôtel vient en aide à une femme qui est attaquée, Jenny Davis. Il la reconnaît comme une vieille amie. Elle prétend ne pas connaître ses agresseurs ni la raison.

Critique :

Le virginien vient de sauver Jenny Davis (Janet Leigh) et plein de souvenirs lui reviennent en mémoire, ce que nous voyons à travers des flash-backs. Notre héros est étonné que Jenny ne veuille pas se plaindre au shérif et pense qu’elle a de bonnes raisons pour cela.

Une diligence arrive avec Randolf (Charles Drake) et une très jeune fille, Mary Ann Travers (Jo Ann Harris). On a bien du mal à reconnaître la comédienne alors très différente de la façon dont on la voit d’habitude, elle a 21 ans, et en fait moins.

Le virginien rencontre des étrangers à la réception de l’hôtel et après un bref échange avec eux, il est méfiant. Il pense que ce sont les hommes qui, dans le noir, ont attaqué Jenny.

En plein désert, la diligence est attaquée. Randolf et Mary Ann y sont montés. Jenny et le virginien se cachent derrière des rochers mais les bandits veillent. Ils sont menés par Kinroy (John Ireland). Le virginien comprend qu’il s’agit de la bande de son mari emprisonné, et qu’ils recherchent l’argent qu’il a volé avant d’être emprisonné.

Le siège des bandits commence. Nous sommes en plein soleil. La situation s’éternise un peu. La distribution est dominée par Janet Leigh, John Ireland et James Drury. Randolf est mal en point, et soigné par les autres. Voilà un pur western. Le virginien cherche un moyen d’aller chercher du secours. Par son imprudence en regagnant la diligence, Mary Ann manque faire tuer le virginien.

Ce dernier dit à Jenny qu’ils sont dans cette situation à cause d’elle et de son mari. Janet Leigh est l’aînée de sept ans de James Drury et cela se voit à l’écran, il n’est guère crédible en ancien petit ami. L’alchimie entre eux n’est pas évidente. En voulant s’enfuir, Jenny provoque la capture du groupe entier. On découvre alors que Randolf est le mari de Jenny. Elle n’a cessé de mentir.

Kinroy affirme que les prisonniers ne craignent rien, ils veulent juste la cachette du magot. Dans le rôle du mari de Jenny, Charles Drake manque d’épaisseur. On l’imagine mal en chef de bande, surtout lorsque l’on voit John Ireland. Le virginien propose un marché à Kinroy : aller chercher l’argent. Mais Randolf est réticent, il n’a pas confiance. Il finit par indiquer l’endroit au virginien.

Trop statique, manquant d’action, l’épisode de nous passionne pas. Le virginien part avec Kinroy et Jenny, laissant deux comparses. Deux hommes restent, l’un des deux abat l’autre pour aller tenter de s’approprier le magot. Il est découvert par le virginien et le bras droit de Kinroy.

Le virginien a raison d’eux tandis qu’ils comptent les billets. On n’arrête pas de se trahir chez les brigands. L’épilogue à l’hôtel avec Mary Ann et Randolf nous laisse sur notre faim.

Anecdotes :

  • Janet Leigh (1927-2004) est célèbre pour Psychose.

  • John Ireland (1914-1992) a joué dans Commando de la mort, La rivière rouge, Les fous du roi, Spartacus.

  • Charles Drake fait sa seconde apparition dans la série après l’épisode de la saison 8 A woman of stone.

  • Jo Ann Harris (1949-) est célèbre pour la série Section Contre-enquête.

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4. WITH LOVE, BULLETS AND VALENTINES

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Philip Leacock.

Résumé :

Trampas gagne un bateau à vapeur au poker, mais il n’est pas au bout de ses surprises.

Critique :

Des épisodes comme celui-ci décrédibilisent la série. Trampas joueur de poker gagne un bateau à vapeur. Il s’agit d’une escroquerie. La neuvième saison a vraiment très bien commencé avec le premier opus, et celui-là est insupportable. On prend le téléspectateur pour un gogo. Il s’agit d’un ratage en tous points. Doug McClure y est même énervant. Si j’ai été indulgent pour l’épisode au Mexique, cette-fois, je constate qu’il s’agit d’une mauvaise farce.

Ainsi, Trampas joue avec Billy Valentine (Jack Albertson). Il gagne aussi une somme d’argent volée au chemin de fer, que des détectives récupèrent. Parmi les joueurs, Skeet (Art Carney), le propriétaire du bateau, a une petite fille, Corey Ann (Deborah Walley) bien jolie, mais cela ne suffit pas pour faire un épisode. Billy a un frère, Hoy (Tom Ewell) tout aussi malhonnête. Les rebondissements sont attendus, il s’agit d’une comédie. Mais elle ne fait pas rire.

Deborah Walley semble prendre son rôle plus au sérieux que les autres. Elle joue assez bien. Doug McClure cette-fois est carrément mauvais. Si quelqu’un commençait la série par cet épisode, il n’en regarderait pas un autre. C’est téléphoné, les clichés les plus éculés nous sont servis. Au fil des saisons, la série nous a de temps en temps servi des histoires qui nécessitaient l’indulgence du critique, mais cet opus est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Doug McClure cabotine et on l’impression qu’il joue une caricature de Trampas. On est loin du vacher de Shiloh. Le comédien ne semble plus y croire. Les scènes se succèdent en enchaînant les absurdités. On nous présente les personnages les plus pittoresques qui n’arrangent rien à l’ensemble. Vers le milieu de l’épisode, quelques efforts sont faits pour redresser un peu l’entreprise du naufrage. Mais c’est à chaque fois pour une chute plus saugrenue que la précédente. La scène du repas à bord du bateau à vapeur rassemble tous les protagonistes. Elle est interminable.

Le petit ami de Corey Ann, Jason (Ben Cooper), est shérif. Trampas assiste pendant 70 minutes à une défilé de personnages plus absurdes les uns que les autres, au point que l’on se demande si l’on ne regarde pas une parodie. Côté mise en scène, quelques belles prises de vue de Philip Leacock non pas du bateau mais du chemin de fer. C’est maigre.

A la différence de l’épisode The Best man qui comptait quelques longueurs, ici les rebondissements n’arrêtent pas, on demanderait presque une pause ! On escroque, on braque, les personnages sont sans consistance et impossibles à prendre au sérieux.

Qui a pu, au sein de la production, donner le feu vert à cette histoire ? Cela restera un mystère. Art Carney, que je suis pas prêt d’oublier, est l’acteur le plus insupportable de l’intrigue.

Voilà un épisode à zapper sans regrets et qui laisse quelque inquiétude en le regardant sur l’avenir de la saison. C’est vraiment un film qu’il est difficile à supporter jusqu’au bout. D’autres pourront trouver cela drôle, tous les goûts sont dans la nature. Doug McClure a réussi à rendre le personnage de Trampas ridicule. Il a parfois tourné des épisodes faibles, mais jamais une telle niaiserie.

Il reste vingt épisodes, formulons-le vœu que nous n’ayons pas à subir un autre opus de ce genre. La dernière image nous montre McClure lever les yeux au ciel dépité. Il y a de quoi !

Anecdotes :

  • Art Carney (1918-2003) est connu pour Charlie, Harry et Tonto.

  • Tom Ewell (1909-1994) a joué dans La Blonde et moi, Sept ans de réflexion.

  • Deborah Walley (1941-2001) a peu tourné, moins de trente rôles, étant surtout productrice et auteur.

  • Jack Albertson (1907-1981) a joué dans Charlie et la chocolaterie, L’aventure du Poseïdon.

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5. THE MYSTERIOUS MR. TATE

Scénario : Jean Holloway. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

A bord d’un train, le colonel MacKenzie voyage avec Lark Walters, fille d’un de ses amis. Il prend la défense de Roy Tate, qui risque être lynché alors qu’il a tué un homme en état de légitime défense. Lark tombe amoureuse de Roy, auquel le colonel offre un poste à Shiloh.

Critique :

Avec cet épisode, la qualité est de retour en même temps que Stewart Granger. Le colonel voyage dans un train avec Lark Walters (Annette O’Toole, qui fut au cinéma Lana Lang puis à la télévision Martha Kent, la mère de Superman).

Lee Majors fait son apparition dans la série dans le rôle de Roy Tate, l’un des nouveaux héros de la série. Sauvé d’un lynchage par le colonel et recueilli à bord du train, il ne laisse pas indifférente Lark. Ce dernier s’explique avec le colonel qui lui offre un poste à Shiloh. Lee Majors moustachu fait une belle prestation en nouvel homme de Shiloh.

On retrouve avec plaisir le maître d’hôtel du colonel, Parker.pour la deuxième de ses trois apparitions dans la saison. A bord du train, Jackson Reed (Robert Webber) qui était en prison avec Tate essaie de le convaincre de rejoindre sa bande. Ce dernier refuse. Le colonel se montre très paternel et protecteur avec Lark. Mais il met en garde la jeune fille afin qu’elle ne s’attache pas à Roy Tate.

Lee Majors affiche une certaine nonchalance en Tate, assez sûr de lui. Stewart Granger est majestueux. Le colonel demande à son maître d’hôtel de faire parler le nouveau venu, mais ce dernier ne se montre pas loquace. Profitant d’un Parker assoupi, Lark retrouve Roy Tate et engage la conversation avec lui. Tous deux sympathisent. Mais le colonel vient veiller à la vertu de la jeune femme.

C’est un épisode plaisant. On ne s’ennuie pas. L’apparition de Lee Majors, à l’époque connu pour La Grande vallée, permet au comédien de concentrer l’attention sur lui. Il ne démérite pas face à James Drury et Doug McClure, tous deux absents de l’épisode.

Pendant ce temps, Jackson Reed rejoint son complice Barton Ellis (Dane Clark) et lui fait part de ses projets pour Tate, que le colonel surveille étroitement.

L’épisode qui se déroule majoritairement dans le train n’est jamais ennuyeux. Le huis clos n’est pas un problème, car l’intrigue est passionnante. Tate tient tête au colonel qui est trop directif avec lui. Les complices n’ont pas renoncé à recruter le jeune homme. Barton Ellis le relance.

Un épisode agréable qui nous permet d’oublier l’opus précédent. Il s’attarde cependant trop quelquefois sur la romance entre Lark et Roy Tate. La fin de l’épisode montre le nouvel héros rejoindre ses anciens complices qui préparent un coup. Ceux-ci sont bien naïfs de croire le récupérer. Tate a choisi de changer de vie. La scène finale de l’incendie du train par les bandits permet à Roy Tate de gagner ses galons de héros.

Anecdotes :

  • Dane Clark (1912-1998) est apparu dans Destination Tokyo, Convoi vers la Russie, Destination Tokyo, Le fils du pendu.

  • Robert Webber (1924-1989) a notamment joué dans Douze hommes en colère, Les douze salopards, La bataille de Midway, La malédiction de la panthère rose.

  • Annette O’Toole (1952-) est connue pour Superman 3, Smallville.

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6. GUN QUEST

Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : Harry Harris.

Résumé :

Accusé de meurtre d’un certain Garvey et victime d’un jugement expéditif, le virginien s’évade avant d’être pendu et cherche le vrai coupable.

Critique :

Avec huit invités vedettes au générique, le reproche que l’on peut faire à cet épisode est qu’il y a trop de personnages. On retrouve Joseph Cotten en juge corrompu Hobbs. Le véritable auteur des meurtres serait un certain Boss Cooper (Monte Markham). Qui dit trop d’invités dit une participation limitée de chacun en 70 minutes.

L’intrigue qui promettait d’être passionnante nous noie sous les personnages et l’on ne sait plus qui est qui. Parmi les hommes qui veulent pendre le virginien au début de l’épisode, les frères Garvey, Rem (Brandon De Wilde) et Dee (John Smith). C’est sur le témoignage de Rem, fils de la victime, que le virginien fut accusé.

Menant son enquête personnelle, le virginien rencontre dans un saloon Myra Greencastle (Anne Francis). Elle ne lui accorde pas à un regard. Il va voir le shérif Wintle (Neville Brand). Il cherche Boss Cooper. Ce dernier ne veut pas coopérer, mais notre héros retrouve Myra dans sa baignoire, un agréable spectacle. C’est la maîtresse de Cooper, le tueur.

Le virginien espère de l’aide auprès de Myra. Mais un homme, Dunn (Rod Cameron) tente de le tuer. Le virginien le blesse. Dans le rôle de la veuve Garvey, on reconnaît Agnès Moorehead de Ma Sorcière bien aimée. Les frères Garvey viennent demander des comptes au shérif Wintle. Ils cherchent à tuer le virginien, pour eux le meurtrier de leur père. On assiste à leur longue poursuite.

Parallèlement, le virginien continue son enquête. Il rencontre Nellie Cooper (Sallie Shockley), l’épouse de l’assassin présumé. Elle semble n’être au courant de rien. Elle lui offre un café. Boss est de retour et observe la scène de l’extérieur de la ferme. Puis avec son arme menace notre héros. Son épouse étend son linge sans se soucier de rien. Boss affirme être innocent et donne son arme au virginien en guise de bonne foi.

C’est un épisode dramatique, avec une intrigue policière solide, comme on en a vu souvent dans la série. Il y a de multiples rebondissements. Le virginien et Boss Cooper (que son épouse appelle Dan) se mettent en quête du véritable meurtrier, tandis que les frères Garvey arrivent à la ferme où se trouve Nellie. Mais Cooper tend un piège à notre héros.

On se perd dans les méandres de l’intrigue. Rattrapés par les frères de la victime, Cooper nie s’appeler ainsi et s’invente une identité. Le virginien pense confondre l’homme devant les frères grâce à Nellie Cooper. Rem Garvey s’avère être un menteur et avoir fait un faux témoignage. Le sang coule à l’épilogue.

On s’interroge sur la présence de comédiens qui n’ont fait qu’une courte apparition, comme Anne Francis et Joseph Cotten. La fin est bâclée. Nous n’avons même pas droit à une épilogue digne de ce nom.

Anecdotes :

  • Joseph Cotten revient dans un autre rôle après l’épisode de la saison 8 A Time of terror.

  • Brandon De Wilde fait sa troisième et dernière apparition dans la série. Ce comédien mourut à 30 ans dans un accident de voiture en 1972.

  • Anne Francis est de retour après l’épisode de la saison 3 All nice and legal.

  • John Smith (1931-1995) est apparu dans La cuisine des anges, Les rescapés du Bounty.

  • Agnes Moorehead (1900-1974) est connue pour son rôle d’Endora dans Ma Sorcière bien aimée.

  • Neville Brand (1920-1991) a joué dans Mort à l’arrivée, Stalag 17, Le quatrième homme,  Tora ! Tora ! Tora !

  • Rod Cameron (1910-1983) a notamment été vu dans Dakota Lil.

  • Monte Markham (1935-) succéda à Raymond Burr en 1973 dans une version inédite de Perry Mason.

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7. CROOKED CORNER

Scénario : Harry Kronman. Réalisation : Herbert Hirschman.

Résumé :  

Un groupe d’immigrés allemands est victime de menaces de cavaliers nocturnes pour les obliger à partir.

Critique :

On retrouve Stewart Granger et Lee Majors dans les rôles du Colonel et de Roy Tate pour leur première aventure à Shiloh.

August Hansch (Kurt Kasznar) est un commerçant aidé par Mace Ivers, un noir (Brock Peters). Ils sont persécutés : on leur sale leur eau, leur détruit leur moulin et les clôtures.

Clara Hansch (Susan Strasberg), la fille d’August, explique au colonel et à Roy que son père a engagé un certain Embry (Llyod Battista) pour les aider. Le colonel pense que c’est une mauvaise idée et chasse Embry, que Roy blesse à la main.

Le colonel et Roy décident de protéger les Hansch. Mais Ivers décide de partir. Clara va en parler à Roy. Ils sympathisent. La nuit des cavaliers masqués armés de torches incendient la ferme Hansch. Au bord de la rivière, Clara et Roy s’embrassent. Roy montre aux Hansch comment marquer leur bétail.

Le colonel est cependant déçu de voir que les allemands sont réticents à accepter son aide. Ils ne semblent pas voir d’un bon œil l’idylle de Clara avec Roy. Les allemands préféraient la solution expéditive de payer un tueur à gages pour les protéger.

Cet épisode au début semble passionnant, mais l’intrigue tourne court et l’intérêt se perd en cours de route. Lee Majors trop nonchalant ne s’implique pas assez dans son personnage.

Ivers se révèle un traître et suite à une dispute, blesse grièvement un membre de la communauté allemande, Paul Erlich (Walter Koenig) qui restera aveugle. Le shérif Mark Abbott n’est pas dupe, même si Ivers prétend qu’il s’agit d’un accident et qu’il a des témoins pour le prouver.

Au saloon, Roy repère un membre de la bande des incendiaires. Puis il s’occupe de Paul, l’emmène avec lui. Clara le réconforte aussi. Le colonel tente de raisonner la communauté allemande. Ils veulent renoncer et s’en aller.

Embry vient menacer le groupe qui reconstruit le moulin avec Roy Tate. Malgré sa cécité, Paul arrive derrière l’homme et le fait tomber, Tate le désarme. En dépit de la présence de la superbe Susan Strasberg, l’épisode peine à passionner. La fin est d’ailleurs assez décevante.

Anecdotes :

  • Susan Strasberg fait sa deuxième apparition dans la série après l’épisode La captive dans la saison 5 en 1966.

  • Kurst Kasznar (1913-1979) a notamment joué dans la parodie de James Bond Casino Royale en 1967.

  • Brock Peters (1927-2005) est apparu dans Soleil Vert.

  • Dernière apparition de Parker, le majordome du colonel.

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8. LADY AT THE BAR

Scénario : Leslie Stevens  Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Trampas est arrêté par un shérif, Howard Acton, pour meurtre. Son procès commence : il est défendu par une femme, Frances Finch.

Critique :

Episode de procès. Le shérif Howard Acton (Kenneth Tobey) arrête Trampas pour le meurtre du propriétaire d’une mine. Trampas admet qu’il connaissait le propriétaire de la mine, mais pas de l’avoir tué.

Tout le monde est pressé d’aller à la pêche et d’expédier le procès. Trampas a comme avocate Frances B. Finch (Greer Carson). Le juge Elmo J. Carver (E. G. Marshall) s’entretient avec Acton. Il ne reste que quatre jours pour régler l’affaire avant le départ en vacances du juge, ainsi que du Marshall Krug (James Whitmore).

Une reconstitution est faite sur les lieux du meurtre, dans la mine.

Greer Carson met du tonus par son interprétation à cette histoire assez banale. Les témoins défilent à la barre. L’avocate interroge la belle Ellie Bishop (Pamela McMyler) qui semble être le témoin le plus redoutable.

L’enquête et le procès se passent dans le décor insolite de la partie de pêche au bord du lac. On ne prend pas l’intrigue au sérieux. Le ton est badin, l’atmosphère légère.

L’interprétation est dominée par Greer Carson, un peu fofolle, avec son ombrelle. C’est presque un personnage comique. Elle se transforme en détective. Elle va voir Ellie Bishop pour espérer en savoir davantage. Elle interroge aussi un certain Clyde Willis (Michael Bow).

Difficile de prendre l’histoire au sérieux, il est question de meurtre, mais James Whitmore en Marshall Krug semble se moquer complètement des enjeux. Krug et Trampas se retrouvent dans la mine à chercher des preuves.

Sur une musique sautillante, qui montre bien que l’heure n’est pas à la tension, l’histoire se poursuit. Ce n’est pas un chef d’œuvre. Les scènes se suivent un peu laborieusement. C’est dans la mine qui se trouve la clé du mystère. On retrouve ensuite le procès pour la séquence finale et primordiale.

Le témoin interrogé est le shérif Acton. La pièce a conviction est une veste, attribuée à Trampas, alors qu’elle n’est pas à lui. Le marshall Krug est le dernier témoin appelé à la barre. Les vrais coupables sont démasqués à deux minutes de la fin, ce qui nous prive de toute épilogue.

Anecdotes :

  • Greer Garson (1904-1996)  est connu pour Au Revoir Mr Chips !  Orgueils et préjugés,  Prisonniers du passé.

  • E.G. Marshall (1914-1998) a joué notamment dans Douze hommes en colère, Superman 2.

  • James Whitmore fait sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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9. THE PRICE OF THE HANGING

Scénario : Frank Chase. Réalisation: Marc Daniels

Résumé :

Le Colonel MacKenzie est sérieusement blessé et nécessite une opération. Le seul médecin qui pourrait intervenir est en prison. Le juge accorde une libération exceptionnelle.

Critique :

MacKenzie est blessé, et le seul docteur et chirurgien qui peut le sauver, Kincaid (Edward Binns) est condamné à la pendaison pour un meurtre, même si Roy découvre que c’est plus une vengeance du juge John Markham (Lew Ayres) que la justice. Le juge en veut au médecin de ne pas avoir sauvé sa fille. Dans cette série, je trouve que Lee Majors n’est pas aussi impliqué qu’habituellement et il nous déconcerte par sa retenue que l’on peut prendre parfois pour de la nonchalance.

Roy Tate essaie de parlementer avec la femme du juge, Lori (Jane Wyatt). Cette dernière dément devant son mari ce que ce dernier affirme. Le shérif Sam Tolliver (Tom Tryon) est dès le début hostile à Roy, mais sur l’ordre du juge accepte de libérer le chirurgien pour qu’il opère le colonel. Kincaid refuse d’aider, dans la mesure où il est lui-même condamné à mort. Il se fait tirer l’oreille.

En raison du scénario, Stewart Granger n’a pas grand-chose à jouer. On le voit surtout souffrir dans son lit. C’est alors que Kincaid demande une somme astronomique pour opérer. Il exige 10 000 dollars afin que sa femme Tracy (Patricia Harty) puisse prouver que le témoin à charge a menti lors du procès.

Je ne sais si l’impression va continuer, mais en cette ultime saison, les épisodes sont vraiment très moyens. La série avec un tel renouvellement n’est pourtant pas usée, ayant pris un nouveau départ.

Après la scène de l’opération, l’intérêt faiblit un peu. Roy Tate semble un peu perdu au saloon.

Nous revoyons dans un flash back la bagarre lors d’une partie de cartes entre le docteur Kincaid et la victime qui lui vaut la corde. Roy Tate recueille le récit d’une entraîneuse et comprend que Kincaid a été jugé à charge. Nous revenons à la scène d’opération qui s’éternise et où le docteur va être tenté de s’enfuir.

J’ai trouvé Lew Ayres peu convaincant en juge. Il manque d’autorité et paraît parfois être un homme assez faible. Roy découvre que la condamnation du docteur est discutable, Tolliver se confie à lui en disant qu’il pense que c’est un accident et que le juge s’est acharné. Or, le comble est que Tom Tryon en shérif est nettement plus menaçant et dangereux que le juge, avec une attitude glaçante.

Passé quarante minutes, on ne sait pas trop où le scénariste veut nous entraîner, d’autant que la réalisation de Marc Daniels est d’une mollesse déconcertante. Notons aussi des scènes inutiles comme avec la femme malade du juge, qui n’aident pas le téléspectateur à se captiver pour cette intrigue.

Edward Binns est sans doute celui qui joue le mieux son personnage de médecin condamné à mort. Le colonel est sauvé, et le twist final au moment de l’exécution du condamné en surprendra plus d’un.

Un épisode avec des longueurs regrettables. Au bout d’une heure, moment de l’exécution, le réalisateur nous livre des images choc, mais c’est bien trop tard pour redresser la barre de cet épisode qui ne restera pas dans les mémoires comme un bon opus.

Anecdotes :

  • Lew Ayres (1908-1996) a joué notamment dans A l’ouest, rien de nouveau, Johnny Belinda.

  • Jane Wyatt (1910-2006) est connue pour Horizons Perdus.

  • Edward Binns (1916-1990) était Wally Powers dans Opération Vol.

  • Patricia Harty (1941-) a joué notamment dans Code Quantum.

  • Tom Tryon (1926-1991) est apparu dans Le Cardinal, Première victoire.

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10. EXPERIMENT AT NEW LIFE

Scénario : Loïs Hire. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

Le virginien recherche du bétail perdu de Shiloh à New Life, un endroit hostile. Sans le savoir, il trouble le jeu de deux tourtereaux, Belinda et Toby.

Critique :

Belinda Ballard (Sue Lyon, la célèbre Lolita) et son petit ami Toby Wheeler (Michael McGreevy) se seraient bien passés que le virginien vienne à New Life. Ils étaient en train de flirter dans les champs. Belinda est la fille d’une veuve, Amelia (Vera Miles).

Le virginien pense que le bétail qui se trouve dans la ville a été volé à Shiloh. Amelia l’assure du contraire. August Gruber (Ralph Meeker) qui tourne autour d’Amelia est lui menaçant envers le virginien. Il dément en bloc que le bétail soit volé.

Si l’intrigue est un peu simpliste, James Drury donne du tonus à cet épisode. La série en a bien besoin. Déjà, ce générique raté d’Ennio Morricone donne un style western spaghetti à une série qui dure depuis 1962 aux USA, et pour une fois, le compositeur italien a complètement raté le coche, lui qui nous gratifie souvent d’airs inoubliables.

Vera Miles dans les séries américaines n’est pas une chose nouvelle, et elle n’étonne plus personne. Elle semble avoir passé la fin de sa carrière au petit écran. Sa prestation ressemble à celles qu’elle fit dans d’autres séries comme L’homme de fer. Sue Lyon est envoûtante et charmante. A coup sûr, elle fait de l’ombre à son aînée. Belinda voudrait partir de New Life, mais pour Amelia, c’est hors de question, car c’est la ville que son défunt époux a construite.

Si le début de l’épisode est calme, on comprend vite qu’il ne va pas le rester. Gruber est inflexible et cherche l’affrontement avec l’homme de Shiloh. Les deux comédiens qui tirent leur épingle du jeu sont Sue Lyon et James Drury, car Vera Miles nous offre une composition sans saveur, assez banale et presque caricaturale.

On commence à se tirer dessus. Le virginien est seul contre tous. Il se retrouve assommé et désappointé. Il ne s’avoue cependant pas vaincu. Gruber trouve un adversaire inattendu en Toby, le jeune amoureux de Belinda. C’est cependant Amelia, arme à la main, qui prend partie contre Gruber et pour le virginien. Ce faisant, Vera Miles n’est pas toujours très crédible dans ce registre.

Le combat rassemble désormais, autour de notre héros, la mère, la fille et son petit ami, contre August Gruber et sa bande. Le virginien parvient à convaincre les habitants que Gruber est un voleur et un homme corrompu. Voilà qui retourne la situation. August Gruber se retrouve face à l’accusation d’avoir tué le mari d’Amelia. Un très bon épisode sans atteindre toutefois la note maximale.

Anecdotes :

  • Vera Miles revient pour la troisième fois dans la série depuis 1963.

  • Sue Lyon (1946-) est célèbre pour son rôle dans Lolita.

  • Ralph Meeker (1920-1988) a joué dans En quatrième vitesse, Les sentiers de la gloire, Les douze salopards.

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11. FOLLOW THE LEADER

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Richard Benedict.

Résumé :

Trampas se retrouve soupçonné d’un meurtre connu par un certain Ritter Miley qui était le seul à avoir la même arme que lui.

Critique :

Ritter Miley (Tony Franciosa) et ses frères préparent un coup et pensent que leur cousin Thad Miley (Harry Carrey Jr.) va en être. Mais ce dernier suit le droit chemin et ne mange pas de ce pain-là. Pour qu’il ne parle pas, Ritter le tue. Or, il se trouve qu’il avait et était le seul dans ce cas, la même arme que Trampas qui devient suspect.

C’est un épisode trépidant et sans temps mort. On retrouve dans le rôle de Vanessa MacKenzie Katherine Woodville, ici sous le nom de Kate Woodville, l’une des épouses de Patrick Macnee. Elle incarne une journaliste anglaise qui a un penchant pour Trampas.

Noah Berry Jr. interprète le rôle important de l’armurier Morgan, qui affirme au colonel MacKenzie que seuls deux clients ont acheté l’arme qui a tué Thad, Trampas et Ritter. Voilà qui met le colonel dans une situation embarrassante. Morgan sème le doute dans l’esprit du colonel.

Frank Gorshin est Dutch Miley, l’un des frères du maléfique Ritter. La romance ce Trampas avec la belle anglaise est troublée par cette affaire où le shérif Abbott met sous les verrous notre héros, relâché sous caution et qui doit prouver son innocence.

Dans cet épisode, on retrouve tout ce qui fait le charme de la série. Il était temps. Il y a du suspense, du mystère, de l’action, des rebondissements, et Stewart Granger rappelle parfois l’assurance qu’avait, en maître des lieux, Lee J. Cobb.

Abbott n’est guère sympathique en inflexible shérif envers Trampas qu’il connaît depuis si longtemps. Il faut dire que ce dernier n’a pas d’alibi pour l’heure du crime. Katherine Woodville est charmante, et tout à fait à l’aise dans son rôle d’étrangère au pays.

Tony Franciosa n’est pas à son avantage en chef de gang qui fait souvent le pitre. Il en fait trop et son jeu tombe souvent dans l’outrance. Particulièrement lors de la partie de cartes qui l’oppose à Trampas. Puis dans la scène de la grange où il a besoin d’un de ses frères qui menace dans son dos Trampas.

L’épisode alterne les scènes mouvementées, soit les affrontements entre Trampas et les frères Miley, et les badinages romantiques entre le cowboy de Shiloh et l’anglaise.

Le shérif Mark Abbott va enfin prendre conscience de son erreur, mais un peu tard. L’armurier Morgan est attaqué et Trampas et Vanessa viennent à son secours. Abbott et son nouvel adjoint mène l’enquête et comprennent que la piste Miley est la bonne. Mais le colonel est fait prisonnier par la bande et se retrouve en danger. Trampas le libérera à temps.

Anecdotes :

  • Dans cet épisode, Mark Abbott a un nouvel adjoint mais l’acteur qui l’incarne n’est pas crédité au générique.

  • Tony Franciosa et Noah Berry reviennent déjà dans la série. Le premier a joué dans l’épisode 17 de la saison 8, le second dans le 15e. On aurait pu chercher à renouveler les invités vedettes. D’autant que Shelly Novack est lui aussi de retour dans le rôle d’un des frères Miley, alors qu’on vient juste de le voir.

  • Katherine Woodville (1938-2013) fut l’épouse de Patrick Macnee de 1965 à 1969.

  • Frank Gorshin (1933-2005) est surtout connu pour la série Batman des années 60.

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12. LAST OF THE COMANCHEROS

Scénario : Don Tait. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Une journaliste veut faire un reportage sur les Comancheros, ignorant les dangers qu’ils représentent. Le colonel est venu dans au Nouveau Mexique acheter du bétail. La journaliste et le colonel sont enlevés par les indiens.

Critique :

Nous nous trouvons dans une ville du Nouveau Mexique qui hait les Comancheros. Le shérif Parks (James Gregoy), jeune, a perdu un œil à cause d’eux. La journaliste Sally Nye (Beth Brickell) révèle les méthodes de chasse des indiens, ce qui provoque leur colère car leur bétail est abattu. En effet, ils n’ont pas respecté les règles de chasse.

En représailles, le chef indien Francisco Sosentes (Ricardo Montalban) enlève Sally et le colonel et exige une rançon.

Cet épisode reflète un affrontement de civilisations, blancs et indiens. Bien que maquillé, Montalban est peu crédible en chef comanchero. Chez les indiens, on remarque une jolie jeune femme, Laurita (Lenore Stevens).

Le gros problème dans cet épisode est l’interprétation ratée de Montalban, qui joue les gentlemen et fait son numéro habituel. Grosse erreur de casting, car lorsqu’il s’agit de montrer un chef comanchero menaçant, on n’y croit pas.

MacKenzie réussit à se libérer mais pas Sally. James Gregoy en shérif borgne est caricatural. La métamorphose entre le Sosentes de la première et de la seconde partie, passant du gentleman séducteur au cruel chef indien, ne fait pas illusion. Reste Stewart Granger qui fait de son mieux pour sauver l’entreprise du désastre.

Chez les indiens, Sally n’est pas maltraitée. On savoure une réplique d’un des sbires de Sosentes au colonel : « Vous avez une belle langue, vous pourriez bien la perdre », agitant sous son nez un couteau.

Lenore Stevens ne fait pas illusion une seconde en indienne, c’est une américaine blanche et le maquilleur n’a fait aucun effort pour la rendre conforme à son personnage. Raul (Carlos Romero), le second du chef indien, veut violer l’otage et Sosentes s’interpose.

L’épisode relate les efforts du colonel pour réunir la rançon et faire libérer la journaliste. Il se heurte à l’incompréhension de Matthew Keller (Anthony Caruso) qui ne lui facilite pas les choses.

Comme il fallait s’y attendre, l’histoire se termine entre un affrontement entre les blancs et les comancheros. Le colonel s’est mis du côté de ces derniers. Le shérif abat Sosentes qui se rend, et prend en pleine figure le poing du colonel. Sally est la grande responsable de ce drame, mais à l’épilogue ne semble pas en être consciente. L’épisode se laisse regarder, mais n’est pas inoubliable.

Anecdotes :

  • Ricardo Montalban fait sa 3e apparition dans la série et James Gregory la 4eme.

  • Beth Brickell (1941-) est surtout connue pour la série Mon ami Ben.

  • Lenore Stevens (1943-) est apparu dans Chaparral, Cher Oncle Bill, Bonanza, Dan August, Cannon, Les rues de San Francisco, Sergent Anderson, Police Story, avant d’arrêter sa carrière en 1982.

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13. HANNAH

Scénario : True Boardman. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Trampas voyage en train et sympathise avec une jeune fille, Hannah, et son père joueur d’échec, qui est victime d’un malaise cardiaque.

Critique :

Trampas a le don de se fourrer dans des situations compliquées. En voulant aider la jeune Hannah Carlson (Lisa Gerritsen), il ignore qu’il se met dans de mauvais draps. Le père, Paul (Warren Stevens) est confié à un médecin. Il est convalescent. Trampas cherche la famille d’Hannah. Grâce à un bijou de famille, une montre, il remonte la piste.

La mère de petite fille, Carole Carlson (Susan Oliver) a changé de nom, elle est partie avec un truand, Roy Harkness (J.D. Cannon), qui est aussi un joueur invétéré. Elle se fait appeler Alice Barnes. Le frère de Roy, Lafe (Peter Breck) a des rapports orageux avec lui. Ils préparent l’attaque d’une banque à Loma.

On est complètement sorti dans cette 9e saison du cadre du ranch de Shiloh que l’on retrouve dans des aventures individuelles de quatre personnages qui se relaient au fil des épisodes. Lors des rares scènes au ranch, on ne voit plus les vachers. Le téléspectateur avait l’habitude d’épisodes isolés, loin de Medecine Bow, mais pas à ce point.

En s’occupant d’Hannah, Trampas en voit de toutes les couleurs. C’est une enfant espiègle. Pour retrouver sa mère, Hannah n’hésite pas à faire évader de prison Lafe. Après de multiples mésaventures, Lafe et Hannah retrouvent Carole et Roy, tandis que Trampas veille au grain. Il faut attendre la 57e minute pour assister aux retrouvailles mère fille, soit presqu’à la fin. Cela permet à la talentueuse et regrettée Susan Oliver de faire un joli numéro de comédienne. Carole refuse de s’occuper de sa fille, mais Trampas la retrouve et lui parle. On tombe un peu dans la mièvrerie.

L’épisode nous laisse sur un point d’interrogation : le médecin est sceptique sur les chances de guérison du père, Trampas ramène Hannah et Carole à ce dernier sans que l’on voie la rencontre, il est soulagé de déposer son fardeau. On laisse l’imagination du téléspectateur travailler devant cette fin ouverte.

Assez invraisemblable, le scénario est porté par la jeune Lisa Gerritsen. Malheureusement, ce talent prometteur comme beaucoup d’enfants acteurs n’a pas passé le cap de l’âge adulte. On lui doit cependant d’éviter à l’épisode de nous plonger dans l’ennui.

Anecdotes :

  • Jack Arnold (1916-1992) est devenu un metteur en scène célèbre avec L’étrange créature du lac noir. Il est aussi l’auteur de L’homme qui retrécit. Il est ensuite passé à la télévision, réalisant beaucoup d’épisodes de Peter Gunn, Opération vol, La croisière s’amuse.

  • J.D. Cannon (1922-2005) fait son unique apparition dans la série. Il est connu pour Les Envahisseurs, Un shérif à New York, Luke la main froide, Scorpio.

  • 4e apparition de Susan Oliver depuis 1965.

  • Peter Breck (1929-2012) est surtout connu pour La Grande vallée.

  • Warren Stevens (1919-2012) a joué dans La comtesse aux pieds nus, Planète Interdite.

  • Lisa Gerritsen (1957-) a arrêté de tourner en 1977. On l’a vue au cinéma dans Airport. A la TV, citons des apparitions dans Bonanza, L’homme de fer, Cher oncle Bill, Doris Comédie, Le monde merveilleux de Disney. C’est la petite fille du scénariste True Boardman.

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14. NAN ALLEN

Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Jeffrey Hayden.

Résumé :

Le colonel MacKenzie tombe amoureux d’une jeune femme, Nan Allen, dont tous les prétendants trouvent une mort bizarre.

Critique :

Le colonel est perturbé par la mort d’un ami, Thomas Willer, qu’il devait retrouver. L’homme aurait agressé Nan Allen (Diane Baker) et son frère Bobby l’a défenestré en lui tirant une balle de révolver.

Notre héros est sceptique. A la fois choqué, mais pas insensible au charme de Nan. Il trouve toutefois le frère très possessif.

Le juge prononce un non-lieu. Le colonel a posé à Bobby toutes les questions qu’il voulait sur la mort de Thomas Willer, mais est mal à l’aise. Par exemple, cela met en évidence que Bobby est venu avec une arme dans la chambre de sa sœur, et il est bien incapable d’expliquer pourquoi. Il faut dire que Nan couvre son frère en indiquant que Willer s’était fait des idées sur elle. C’est ainsi qu’elle convainc le juge de ne pas poursuivre son frère pour meurtre. Nan et Bobby s’occupent d’une entreprise maritime, et MacKenzie s’y associe. Ils partent en excursion dans les montagnes de Laramie et Bobby est blessé dans une avalanche.

Après une période d’incertitude, Bobby en réchappe. Le médecin n’osait se prononcer. L’homme comprend que sa sœur et le colonel filent le parfait amour, et cela semble le déranger au plus haut point. Le téléspectateur a compris que Bobby est fou. Et qu’il va tenter quelque chose contre le colonel.

Nous retrouvons un nouveau comédien dans le rôle du maître d’hôtel Parker, c’est Eric Christmas qui remplace John McLiam. Nous ne gagnons pas au change, je préférais et de loin le premier comédien. A Shiloh, Bobby tue le cheval du colonel, qui est bouleversé.

Au fil d’évènements dramatiques à Shiloh, Nan comprend que son frère a l’esprit derangé. Mais trop tard, l’épisode se termine par une tragédie. En voulant tuer le colonel, Bobby tue sa sœur. Il est arrêté par le shérif.

En 1970, la télévision américaine n’osait pas aborder franchement les relations incestueuses (ou intentions) d’un frère envers sa sœur. Diane Baker est bouleversante en femme amoureuse qui refuse de voir la réalité d’un frère mentalement malade, qui voit en elle une sœur qui doit toujours rester pure. Son interprétation est un sans-faute. Tom Skerritt est également à saluer en frère psychopathe.

On pressentait le drame dès le départ, avec la mort mystérieuse de Thomas Willer. Puis l’attitude perpétuellement bizarre de Bobby Allen. On peut reprocher au scénariste l’aveuglement du personnage de Nan, qui est dans le déni de la réalité depuis le début. Le téléspectateur le plus distrait a tout de suite compris que Bobby était dérangé.

Anecdotes :

  • Le vrai nom du personnage féminin que joue Diane Baker et Nancy Ann Allen, elle le dit lors du procès au début en prêtant serment.

  • Diane Baker fait sa 3e apparition dans la série depuis 1966.

  • Tom Skerritt (1933-) est connu pour Alien au cinéma, Un drôle de shérif à la TV.

  • E.G. Marshall retrouve le rôle du juge Carver de l’épisode 8 de cette saison.

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15. THE POLITICIAN

Histoire de Michael Fisher. Adaptation : Robert Van Scoyk. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Le virginien se rend auprès de la famille Bonham. L’un des frères, Foster, est nommé au sénat et veut vendre son ranch à Shiloh.

Critique :

Deux frères se disputent le ranch Bonham, Foster (William Windom), politicien nommé au sénat, et Jack (John Ericson). Le virginien rencontre Foster et son épouse Rachel (Diana Muldaur). Jack, alcoolique, a un comportement irrationnel et dangereux. Eileen Terry (Jean Hale) qui avait rencontré le virginien à son arrivée, le retrouve avec plaisir car elle a vécu à Medecine Bow.

Jack provoque des incidents et le frère s’en excuse auprès du virginien. Eileen demande des nouvelles de Trampas au virginien. Le mari Joe (Denny Miller), jaloux, les surprend et il s’en faut de peu pour que l’affaire tourne au vinaigre. Joe est du genre à taper d’abord et à réfléchir ensuite et l’on peut dire que le virginien l’a échappé belle. Denny Miller, l’acteur, est un véritable géant. Elle dira plus tard, une fois son mari parti,  qu’elle regrette beaucoup Medecine Bow où elle se plaisait.

Rachel se dispute avec son beau-frère Jack au sujet de la vente. On voit ensuite Eileen avec Jack qui la brutalise. Elle va voir Rachel et lui en parle, disant qu’elle veut rencontrer son mari à ce sujet. Le même Jack dans un saloon, ivre, brutalise une entraîneuse, Annie (Claire Brennen) et le patron, Matty Ryan (Carl Ballantine) qui veut s’interposer.

De nuit, quelqu’un veut s’introduire chez Eileen qui pense avoir affaire à Joe, son mari. Mais c’est un inconnu. Elle prend une arme. Nous n’en saurons davantage qu’à l’épilogue. En effet, l’image suivante se passe le lendemain matin et nous montre le futur sénateur Foster s’excuser de la conduite de son frère. Peu après, Foster découvre le fameux frère ivre mort.

Le virginien durant son séjour est hébergé chez les Terry. Après avoir desseller son cheval, il voit que la porte de la maison est ouverte et trouve Eileen morte. Le virginien se rend auprès du suppléant du shérif, Stokes (Sandy Kenyon). Il s’agit d’un meurtre. Il tombe sur un couard qui n’a pas envie d’avoir de problèmes. Il doit le tirer de sa chaise pour qu’il le suive.

Très vite, tout le monde soupçonne Jack d’être le meurtrier. Et devant le virginien et Foster, Rachel soutient cette thèse disant qu’il a brutalisé Eileen la veille. Foster réveille son frère et lui dit de filer. Il lui dit qu’il a tué Eileen, et l’ivrogne le croit. Or, Foster présente une version mensongère de la réalité, que le réalisateur nous cache.

Apprenant la mort de sa femme, Joe Terry ivre de douleur et de vengeance veut tuer le virginien qu’il pense être le coupable, puisqu’il avait déjà cru en les surprenant que sa femme avait une liaison avec lui. Il se rend chez les Bonham mais Rachel ne peut le calmer. Le virginien l’assomme et le confie au shérif. Il explique à Foster que Joe Terry a essayé de le tuer. Rachel intervient et dit à son mari qu’il n’est pas responsable des bêtises de son frère.

Puis, le virginien poursuit son enquête auprès de Roper (Jim Davis). Il a vu quelqu’un la nuit précédente rôder. Il est sûr que ce n’était pas Jack.

Jack Bonham est introuvable. Le virginien enquête au saloon auprès de Matty Ryan et d’Annie l’entraîneuse. Cette dernière avoue que Jack se cache dans l’hôtel. Les deux hommes de battent et le contremaître de Shiloh est contraint de tirer en état de légitime défense, le blessant sérieusement au bras.

C’est alors que Rachel avoue que son mari a tué Eileen, qu’elle a menti afin de protéger la carrière politique de Foster. Ce dernier voulait éloigner Eileen de la ville, mais elle a refusé. Elle voulait faire du scandale à propos des violences commises par son frère Jack, et cela aurait causé du tort au sénateur. Comme elle ne voulait pas en démordre, Foster a tué Eileen « par accident » selon Rachel.

Emprisonné, Joe Terry réussit à voler l’arme du shérif pour s’évader. Le virginien pendant ce temps se bat avec Foster et admet qu’il a tué Eileen mais que c’était un accident.

Le virginien fait chuter du train Foster qui partait pour le sénat alors que la foule essaie de calmer le mari. Le reproche que l’on peut faire à cet épisode est d’être parfois un peu compliqué au niveau de l’intrigue. Le scénariste n’a pas fait simple. Il a multiplié les fausses pistes, et rendu nébuleuse l’intrigue.

Anecdotes :

  • William Windom revient pour la 4e fois dans la série.

  • John Ericson (1926-) était la vedette de l’épisode des Envahisseurs : L’Astronaute.

  • Denny Miller (1934-2014) est apparu dans Le Fugitif, L’homme qui valait trois milliards, Magnum.

  • Jim Davis fait sa deuxième prestation dans la série après le 7e épisode de la saison 7 The Heritage.

  • Diana Muldaur revient après le 6e épisode de la saison 6 Shérif pour rire.

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16. THE ANIMAL

Scénario : James C. Menzies. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Roy Tate devient l’avocat d’un jeune sourd-muet, Shawnee, accusé du meurtre du frère d’un éleveur important, Gustaveson.

Critique :

Pourquoi citer autant de noms au générique du début ? Pas moins de huit. On comprend vite que ceux-ci vont défiler à toute allure sans avoir leur temps de présence nécessaire à l’écran.

La première partie, très courte, concerne la traque de Shawnee (Rudy Ramos), la seconde son procès.

Lee Majors encore une fois ne semble pas assez impliqué pour nous entraîner dans cette histoire. Il affiche une forme de nonchalance qui est bien regrettable. On imagine le même épisode avec James Drury ou Stewart Granger.

Le frère de l’éleveur Gustaveson (Chuck Connors) a été tué. On comprend que ce n’est pas le petit indien qui est le meurtrier. La fille de Gustaveson, Karen (Katherine Crawford) constitue un contraste par sa douceur avec la rudesse de son père.

Roy parle au juge Fitzroy (Leon Ames), mais la fille Gustaveson prend la défense de l’accusé. Le juge conseille à Roy de voir Alex Newell (Edd Byrnes) pour savoir s’il veut accepter la défense de l’indien. Mais ce dernier refuse. Il est aussi, on le verra par la suite, avocat général, soit procureur. Le tribunal s’improvise dans une sorte de magasin. Roy fait remarquer au juge que l’accusé ne comprend rien. Il est sourd-muet.

Chuck Norris fait preuve de la dureté qu’on lui connaît dans ses autres rôles, et en tant que frère de la victime, il nous propose ses traits durs et impitoyables. Roy qui n’est pas avocat accepte de jouer ce rôle. Il s’entretient avec le shérif, Owen (Jack Ging). Puis il rencontre un éleveur, Dolby (Scott Brady), qui lui explique que des indiens se sont échappés de la réserve, et qu’on les appelle « les animaux ».

Pour Tate, la tâche n’est pas aisée, l’accusé est condamné d’avance, et le fait qu’il soit sourd muet le rend plus vulnérable. De plus, il est malade, agité de soubresauts, et Tate fait appel au docteur Houseman (Andy Devine). Le médecin avec un appareil essaie de mesurer la surdité de l’indien, c’est une sorte de vibreur sonore pour établir la communication.

Karen s’avère pour Tate une alliée précieuse et compréhensive, humaine. Elle essaie de lui apprendre à communiquer, mais dans de telles conditions que les résultats obtenus relèvent du miracle. L’indien réclame de garder la clé sonore pour s’exercer.

Avec Dolby, Gustaveson mijote que le procès soit expéditif et l’accusé vite executé. Tandis que Karen et Roy Tate s’évertuent à trouver des preuves pour innocenter Shawnee. Plusieurs scènes se déroulent dans la prison avec Karen, Roy et Shawnee pour, en quelque sorte, « le faire parler ».

Tate ne tarde pas à être agressé par ceux qui au début menaient la traque contre l’indien. Ils s’y prennent à plusieurs, comme des lâches. Gustaveson essaie alors de faire s’évader Shawnee pour qu’on le tue et qu’il n’y ait pas de jugement.

Le shérif trouve la cellule ouverte et accuse Roy. Les autres veulent le lyncher, mais l’homme de loi fait face. Tate en profite pour s’enfuir, mais Dolby et les autres le guettent pour le tuer.

Tate convainc les cavaliers qu’il a été piégé. Shawnee a rejoint Karen et avec la clé de sol tente d’expliquer à la jeune femme et à Karen ce qui s’est passé. Avec des gestes, il reconstitue le crime.

Certains trouvent peut-être cela extraordinaire, mais on frôle le grand n’importe quoi. On est à des lieux du cahier des charges de la série. Tate se retrouve face à Tinker (Shug Fisher), encore un personnage de plus, comme s’il n’y en avait pas assez !

Tinker vient témoigner de ce qu’il a vu. C’était un accident. Le frère de Gustaveson était en train de poser une mine, Shawnee l’a vu et a peur, ne comprenant pas ce qui se passait, et les deux hommes se sont battus. Le juge Fitzroy demande à au procureur Alex Newell ce qu’il en pense : il lève les charges contre l’accusé, il n’y a pas eu meurtre.

Gustaveson présente ses excuses à Roy Tate. Il croyait vraiment l’indien coupable. Il lui demande de pardonner ce qu’il a fait en pensant être dans son bon droit.

Je n’ai pas aimé cet épisode, et tout d’abord la nonchalance de Lee Majors, le plus souvent amorphe et ne semblant pas concerné par ce qui l’entoure. La faute majeure de l’opus est l’inondation de personnages, bon courage pour savoir qui est qui. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Chuck Norris manque de crédibilité à la fin, autant sa sauvagerie de la première partie correspond à une bonne composition, autant « demander pardon » à Tate ne passe pas et relève du ridicule. On n’y croit pas. L’acteur poussé à jouer l’impossible ne fait pas de miracles et est exécrable. Faute à un scénariste qui a mijoté un épisode que je conseille de zapper sans regrets.

Anecdotes :

  • Chuck Connors (1921-1992) est la vedette des séries L’homme à la carabine et Le Proscrit.

  • Katherine Crawford (1944-) était la partenaire de Ben Gazzara dans le pilote de Match contre la vie : Vivez dangereusement, diffusé aux USA dans le cadre de l’anthologie Haute Tension/The Kraft Suspense Theatre.

  • Scott Brady (1924-1995) a joué dans Le syndrome chinois, Gremlins.

  • Jack Ging (1931-) est connu pour L’homme des hautes plaines, Un frisson dans la nuit.

  • Rudy Ramos (1950-) a joué dans L’Inspecteur ne renonce jamais.

  • Edd Byrnes (1933-) est connu pour Grease.

  • Andy Devine (1905-1977) a tourné dans Une étoile est née, La chevauchée fantastique, L’homme qui tua Liberty Valance.

  • Leon Ames (1902-1993) a été vu notamment dans Le chant du Missouri, Peggy Sue s’est mariée.

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17. THE LEGACY OF SPENCER FLATS

Scénario : B.W. Sandefur. Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Alors qu’il fait halte dans une ville fantôme, Trampas s’arrête dans une maison abandonnée. Il est pris en otage par deux femmes. Un certain Deke Slaughter s’est échappé de la prison de Yuma et correspond à la description de Trampas.

Critique :

Encore un ratage. Celui-là est dû à un interminable huis clos. Tout se passe en studio, dans la ville fantôme où Trampas est fait prisonnier par deux femmes, deux sœurs Della Spencer (Ann Sothern) et Annie (Carolyn Jones) pris pour un dangereux bandit évadé, Deke Slaughter. Or Trampas n’a aucun moyen de prouver son identité.

Elles sont rejointes par le vieux Teddy Birdwell (Edgar Buchanan) qui habite l’endroit, puis par un homme qui se fait passer pour le shérif O’Dell (Bradford Dillman). Mais ne serait-ce pas Deke Slaughter ? Trampas va avoir quelques moments de liberté et trouver une mine.d’or, qu’il montre discrètement à Birdwell.

Qui dit huis clos dit absence d’action et de rebondissements et abondance de bavardages. Le seul intérêt de l’intrigue est le personnage joué par Bradford Dillman qui arrive à la 30e minute. Il se présente comme un shérif, mais est en fait le prisonnier évadé.

On se doute que Slaughter est ravi de l’aubaine : on lui a trouvé un substitut en la personne de Trampas. Il confirme donc aux deux sœurs et au vieux que Trampas est Deke Slaughter. Pour lui, la situation est savoureuse, elle l’est moins pour notre héros. Trampas est attaché à son lit par par une chaîne. Slaughter est reçu en sauveur alors que c’est de lui que vient le danger.

On commence à se demander si cette 9ème  saison n’est pas celle de trop, car les épisodes faibles s’accumulent. Le scénariste ici a plus semblé écrire une pièce de théâtre qu’un western. Ann Sothern et Carolyn Jones jouent cependant avec conviction leurs rôles. Edgar Buchanan et Bradford Dillman sont excellents, comme d’habitude. Cela n’empêche pas l’intrigue de traîner en longueur. Ce qui est surtout étouffant est le décor qui ne change pas, la maison des deux sœurs. On s’ennuie très vite

Spencer Flats est vraiment une ville fantôme, avec seulement un saloon où l’on entend de la musique, investi par les sœurs et Birdwell. Un endroit ennuyeux à mourir. A l’épilogue, filant avec Slaughter, Trampas ne pourra s’empêcher de changer de direction le panneau qui annonce la ville !

L’impression que donne aussi cet opus entièrement tourné en studio est de jouer la carte de l’économie. Un épisode qui ne comporte que des scènes d’intérieurs coûte évidemment moins cher à Universal, mais c’est au détriment du téléspectateur.

On pourra trouver quelques pointes d’humour dans les répliques, les deux sœurs ayant du caractère. Mais cela ne nous permet pas de sortir de notre torpeur.

Le fait que Slaughter soit pris pour un shérif lui permet de partir avec Trampas, et de le libérer. Notre vacher s’en sort bien, car les autres l’ont obligé à creuser sa tombe et ont même gravé sa pierre tombale « Ci git Deke Slaughter » en voulant le pendre.

Avec un télégraphe, Teddy Birdwell tente de contacter la ville voisine, car il a des doutes, et ne veut pas que l’on exécute un innocent. Il s’oppose en cela à Della Spencer qui n’est pas d’accord.

Pour sauver sa vie, Trampas accepte que le faux shérif l’emmène, sachant que le prisonnier évadé qu’il est va s’en tirer à bon compte, mais il n’a pas le choix. Il faut dire que Slaughter est sur le point d’être démasqué, et qu’il a intérêt à partir. Il frappe Birdwell en le jetant contre un mur et l’homme est inconscient, ce qui change les données de la situation. Trampas a attaché Slaughter à sa place mais Annie le délivre ! Slaughter tire sur le vieux et le blesse au bras. Enfin, les rôles sont renversés et le faux shérif démasqué. On tombe alors dans la comédie. Il est impossible de prendre l’histoire au sérieux. C’était déjà difficile avec les deux sœurs hystériques.

Un épisode vraiment inintéressant.

Anecdotes :

  • Edgar Buchanan (1903-1979) était l’adjoint de Glenn Ford dans Sam Cade.

  • Ann Sothern (1909-2001) est surtout connues pour un film de 1949 Chaînes conjugales.

  • Bradford Dillman a déjà participé au 26e épisode de la saison 1 en 1963, Lui ou moi.

  • Carolyn Jones (1930-1983) est célèbre pour la série La famille Addams.

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18. THE ANGUS KILLER

Histoire d’Edward DeBlasio. Adaptation : Edward DeBlasio et Robert Van Scyok. Réalisation : Jeffrey Hayden.

Résumé :

Le virginien se rend dans une ville voisine acheter du bétail à la veuve Duff, qui vient de trouver un de ses taureaux mort, quelqu’un ayant détruit la clôture où il se trouvait.

Critique :

Laura Duff (Dina Merrill) voulait vendre du bétail mais a trouvé sa clôture détruite et un taureau mort. Elle pense que c’est une vengeance contre son défunt mari. Elle présente au virginien son voisin Alonzo Worth (Van Johnson) et son fermier Pat Reedy (Chill Wills). Le fils, Jimmy (Andrew Parks) vit dans la haine et en veut au monde entier depuis la mort de son père. Le virginien cherche à savoir qui a tué le taureau.

Après l’histoire du taureau, un incendie criminel est déclenché. On en veut vraiment à la veuve Duff. Le virginien est là pour s’occuper d’elle. Le voisin dit à notre héros que le fils l’a accusé d’avoir tué le taureau. Le virginien mène son enquête dans l’entourage, et rencontre le shérif (Slim Pickens). Jimmy s’amuse à tirer sur tout ce qui bouge et reçoit un avertissement du shérif. Notre héros tente de raisonner ce jeune enragé.

Tandis qu’il veille la nuit, le virginien se fait tirer dessus. Il est blessé et confie à Laura qu’il pense que Jimmy est l’auteur de l’attaque. Des voisins viennent chez Laura et l’un d’eux a vu Jimmy. Laura défend son fils. Mais ce dernier visiblement n’a pas la conscience tranquille. Il dit à sa mère qu’il voudrait diriger l’endroit à la place de son père. Le virginien, convalescent, arrive à se lever. Le docteur (Jon Lormer) l’avait averti qu’il allait vite se rétablir. Il reprend son enquête, en examinant la clôture, mais en se méfiant du fils.

Le virginien et le fils se rendent chez le voisin. Ce dernier se sent suspecté suite aux questions que pose notre héros. Les choses tournent au vinaigre et des coups de feu sont échangés, le virginien désarmant l’homme. De retour à la ferme, Laura semble accuser Gus Muller (Stephen  McNally), un voisin. Le virginien n’y croit pas et interroge Pat Reedy qui semble en savoir beaucoup, notamment sur le meurtrier du mari de Laura. Il finit par admettre qu’il a vu Jimmy.

Jimmy pointe son fusil sur Alonzo Worth, le voisin, qui admet avoir tué son père, mais il s’agissait d’un accident. Cela se passe tandis que Laura discutait avec une amie, Marjorie (Ruth Roman), l’épouse d’Alonzo Worth, homme que le virginien cherche. Il pousse cette dernière à parler.

Marjorie fait alors une révélation bouleversante. Jimmy entraîne Alonzo dans une rivière pour le tuer, dans des sables mouvants. Le virginien intervient. Jimmy sauve le virginien et Worth qui s’enfonçaient dans les sables mouvants. La fin est éprouvante. C’est un bon épisode mais extrêmement violent par rapport au reste de la série.

Anecdotes :

  • Van Johnson (1916-2008) est connu pour Ouragan sur le Caine.

  • Dina Merrill (1923-2017) a joué dans Opération jupons.

  • Stephen McNally (1911-1994) est apparu dans Johnny Belinda, Winchester 73.

  • Chill Wills (1902-1978) est connu pour Le chant du Missouri, Géant, Le grand McLintock.

  • Slim Pickens fait sa 3e apparition de la série depuis 1963.

  • Andrew Parks (1951-) a notamment tourné dans Donnie Brasco.

  • Ruth Roman (1922-1999) est connue pour L’inconnu du Nord-Express.

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19. FLIGHT FROM MEMORY

Scénario : Jean Holloway. Réalisation : Hollingsworth Morse.

Résumé :

Le colonel MacKenzie rencontre une jeune cavalière qui fait chute de cheval et devient amnésique.

Critique :

MacKenzie après avoir sauvé la jeune Melissa (Tisha Sterling) trouve refuge chez une espèce de sauvage, Muley (Burgess Meredith), à moitié fou et peu hospitalier. Burgess Meredith rend le personnage vraiment antipathique et ayant peu de compassion. Pendant ce temps, trois cowboys qui n’ont pas la conscience tranquille complotent. Ils sont en fuite.

Lorsque Melissa se réveille, le colonel croit qu’elle est sourde et aveugle. C’est ce qu’il retire de la première impression en voulant lui parler. Carl Ellis (Robert Fuller), un cavalier, arrive et semble rechercher quelqu’un. Lorsqu’elle peut parler, Melissa dit avoir perdu la mémoire. Elle est sûre cependant de ne pas s’appeler Melissa comme le lui dit MacKenzie.

Dans la nuit, le colonel la voit sortir et tenter de poignarder son cheval, celui dont elle a refusé d’admettre qu’il soit le sien. Mais elle se reprend. MacKenzie est intrigué. Elle parle de terribles cauchemars qu’elle fait. Le colonel ne lui dit pas que l’on a trouvé sur sa robe du sang qui n’est pas le sien. On peut trouver surprenant que le nouveau propriétaire de Shiloh soit attiré par une femme qui pourrait être sa petite-fille.

Ellis rencontre Muley après le départ de Melissa et du colonel. Plus tard, le colonel revenu, Muley veut tuer Ellis. Carl Ellis se présente à MacKenzie sous le nom de Smith. Il pose des questions au sujet du cheval de Melissa. Le colonel dit l’avoir trouvé dans les montagnes, sans cavalier. Ellis est sceptique. Après bien des péripéties, Melissa retrouve la mémoire. La dernière partie de l’épisode se situe dans une petite église de campagne. Elle dit avoir tué quelqu’un.

L’intrigue n’est guère crédible, et on s’ennuie ferme. Avec de tels épisodes, il n’est guère étonnant que la série fut annulée en fin de saison. Le film est soporifique, nous livrant avec parcimonies des révélations. Melissa pense avoir tué Ellis/Smith que nous avons vu bien vivant. Il l’est tellement qu’il tente de tuer le colonel qui l’abat. Dans la fusillade, Muley est blessé. Melissa décide de rentrer dans un couvent.

Un épisode ennuyeux.

Anecdotes :

  • Burgess Meredith fait sa 2e apparition dans la série après l’épisode The Orchard.

  • Tisha Sterling (1944-) a joué avec Clint Eastwood dans le film Un shérif à New York.

  • Robert Fuller (1933-) est connu pour Le retour des sept.

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20. TATE, RAMROD

Scénario : Arthur Browne Jr. Réalisation : Marc Daniels.

Résumé :

Alors qu’une fête est organisée à Medecine Bow, une querelle de propriété se dessine entre la famille de Joe Benson et son voisin Sam Donner.

Critique :

C’est du grand n’importe quoi ! Sept personnages principaux au générique de début, alors qu’il y en avait, avant la saison 9, deux voire trois. Roy Tate aide un fermier lorsqu’il va acheter de nouveaux bovins reproducteurs, Joe Benson (Craig Stevens), ainsi que son fils Will (Michael Burns) et sa fille Amanda (Jo Ann Harris, qui a pris un abonnement à la série). Face à lui, Sam Donner (Alan Hale) et son fils Mal (George Paulsin).

Le virginien essaie de résoudre le conflit car il est inquiet pour Donner, et il demande à Roy Tate que Benson s’acquitte de ses obligations. Le virginien réussit dans un premier temps à séparer les belligérants. Mais ce n’est que provisoire. Will Benson est blessé sérieusement par Mal et ne peut plus gérer le ranch. L’autre l’a massacré. On retrouve Will chez le shérif Abbott avec son père.

Tate est engagé par Benson pour travailler dans son ranch. C’est le virginien qui lui suggère d’aider les Benson, le libérant de ses obligations à Shiloh, à la grande joie d’Amanda. Il faut d’abord supporter un chant de cowboy lors de la fête. C’est assez insupportable. Surtout qu’il remet cela plusieurs fois. Il s’agit du chanteur Rex Allen dans son propre rôle.

Raconter en détails l’histoire serait fastidieux, et ce en raison du trop grand nombre d’intervenants. Visiblement, Amanda est amoureuse de Roy. Elle est ravie de travailler avec lui. Handicapé, le bras en écharpe, son frère Will se sent inutile et devient amer. Il est loin de partager l’enthousiasme de sa sœur. Martha Clayton (Sally Ann Howes) arrive et précise à Amanda et Roy être une amie du père qui est veuf. Amanda accepte mal une femme à la maison aux côtés de son père, qui a de la chance d’être absent à ce moment-là.

Tate commence à travailler. Amanda, Martha et lui font un pique-nique lorsque Donner et son fils surviennent. Une bagarre éclate, Roy affronte le père et le fils. Ils sont chassés avec l’aide d’Amanda et de Martha. Will ne peut plus porter une carabine. Roy essaie de le raisonner. En l’absence du père, il exerce l’autorité.

Il faut avouer que Lee Majors est mal à l’aise car ce n’est pas son emploi. Il devient un fermier de substitution avec le père absent et le fils blessé. La nuit, il est obligé d’aller calmer les bêtes apeurées. Martha engage la conversation avec lui. Roy se sent très maladroit. De sa fenêtre, Amanda les voit et fait preuve de jalousie.

Nous commençons à nous familiariser à la vie chez les Benson. Amanda met de l’ambiance, c’est peu dire ! Cependant, on ne reconnaît plus la série Le Virginien. Blessée par les propos d’Amanda, Martha s’en va.

Wade (Peter Mark Richman) surveille en ville ce qui se passe. Il demande à ses hommes de se renseigner lorsque Martha s’installe à l’hôtel aidée par Roy.

Wade trouve un avis de recherches pour Roy Evans avec le visage de Tate. Il voit entrer Donner et son fils et demande à leur parler.

Roy rééduque Will Benson en l’aidant à reprendre le tir. Amanda s’occupe des écuries. Comme Roy se mêle de calmer les bêtes, Amanda vient lui faire du charme. Il faut dire que la jeune fille est aguichante et très belle. Mais Roy la rappelle à la réalité avec une tape sur les fesses pour la refroidir, elle lui lance qu’il n’est pas un gentleman et lui pas une lady. Il lui dit de porter des jeans au lieu de ses robes affriolantes. Le lendemain, alors qu’il doit poser des barbelés, Roy voit Wade arriver. Wade le provoque en duel avant de se raviser. Amanda rend visite à Martha à l’hôtel. On se demande pourquoi, après l’avoir poussée à partir. La jeune impudente lui demande de revenir, Martha accepte. Wade a tout vu. Il parle à ses hommes.

Tout cela est d’un ennui mortel, et encore une fois n’a plus rien à voir avec notre série habituelle. Roy confie à Will qu’il est recherché pour un meurtre qu’il n’a pas commis au Nebraska. D’où l’avis de recherches que nous avons vu. Ce qui est incompréhensible, de la part du scénariste, est de laisser absent et loin le père, Joe Benson. A cause d’une trop grande distribution, Craig Stevens n’aura fait qu’une apparition.

Wade et ses hommes attaquent le ranch Benson. On comprend qu’ils travaillent pour Donner. Ses hommes mettent le feu, que Roy parvient à éteindre. Martha se saisit d’une carabine. Wade sera abattu par Roy et Will. Amanda que l’on a crue morte est en fait grièvement blessée.

Will se rend chez les Donner et manque tuer Mal. Roy l’arrête : Amanda est vivante. Joe Benson revient à une minute de la fin. Encore un épisode complexe, ennuyeux à mourir, qui n’augure rien de bon pour les derniers opus.

Anecdotes :

  • Michael Burns (1947-) est surtout connu pour la série La Grande caravane.

  • Craig Stevens (1918-2000) jouait avec David McCallum dans L’homme invisible.

  • Alan Hale (1921-1990) est connu pour Pendez-les haut et court.

  • Jo Ann Harris revient après l’épisode 3 de cette saison Jenny.

  • Sally Ann Howes (1930-) est surtout connue pour Chitty Chitty Bang Bang.

  • Peter Mark Richman fait sa 4e apparition dans la série.

  • Rex Allen (1920-1998) dont c’est l’unique apparition dans la série est un chanteur. Il a surtout œuvré comme narrateur à la radio américaine.

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21. THE REGIMENTAL LINE

Scénario : Gene L. Coon. Réalisation : Hollingsworth Morse.

Résumé :

Les indiens du Native American Ghost Dance sont sur le sentier de la guerre. Ils sont dirigés par Grey Bull. Ils tuent un fermier qui allait leur offrir du whisky et incendient sa ferme.

Critique :

Dans cet épisode, des indiens qui suivent un rite religieux se croient invulnérables car ils portent une amulette censée les protéger des balles. MacKenzie et Parker croient reconnaître lorsque l’armée arrive un homme. Il s’agit du sergent Terence Mulcahy (John Saxon), disparu depuis dix ans et considéré comme mort par l’armée britannique lors d’une bataille aux Indes. Se voyant reconnu, Mulcahy déserte. Il s’appelait autrefois le lancier Patrick Baxter. MacKenzie interroge le colonel Harmon (Bert Freed) car il est certain que Baxter et Mulcahy sont un seul et même homme.

Le colonel interroge Harmon sur le passé de Mulcahy. Eric Christmas en Parker n’a aucune classe et n’évoque pas un maître d’hôtel.

Harmon se montre coopératif et donne des renseignements à MacKenzie. Ce dernier déclare que Patrick Baxter il y a dix ans est mort lors d’une embuscade aux Indes et était sous ses ordres. C’était un anglo-irlandais, et il est persuadé que Mulcahy est Baxter.

Harmon explique que désormais Mulcahy/Baxter est protégé par les lois de l’armée américaine et que MacKenzie ne peut rien contre lui.

Les deux colonels finissent par se disputer car Harmon protège son sergent. Il dit qu’il n’a aucune autorité pour poursuivre Mulcahy.

MacKenzie est résolu à ne pas en rester là concernant Patrick Baxter. Il part à sa recherche et interroge les témoins qui l’ont vu.

Les indiens tuent le tenancier d’un relais de diligence et incendient l’endroit. On se demande si MacKenzie est bien raisonnable de courir après Baxter quand le danger des indiens est imminent.

Alors que les indiens sont dans les parages et menaçants, MacKenzie retrouve Baxter. Mais ils sont attaqués par les indiens. Baxter est blessé.

Je trouve assez invraisemblable que deux hommes dans une cabane réussissent à tenir tête à toute une armée d’indiens. Cela nuit à la crédibilité de l’intrigue. A noter que dans cet épisode, on en est revenus aux indiens de John Wayne, ils représentent le mal absolu.

Les indiens d’après MacKenzie sont au moins vingt. Comment s’en sortir ? Baxter raconte au colonel qu’il fut victime d’une injustice jadis à cause d’un certain Masters. Il donne les raisons de sa désertion, étant supposé mort. Mais à cause de sa fuite eut lieu un massacre.

L’épisode se termine par un huis clos. Le colonel veut demander l’extradition de Baxter pour le faire passer devant une cour martiale britannique. Baxter menace le colonel, puis lui donne son arme.

MacKenzie, kamikaze, tente une sortie alors que la lune s’est cachée. Il tue un par un tous les indiens, et comme il fallait s’y attendre trouve Baxter mourant dans la cabane.

L’épilogue était attendue, MacKenzie fait taire Parker qui proteste quand il affirme que le sergent Mulcahy est mort en héros. Il lui fait le salut militaire. Il a aussi prouvé à un indien que les amulettes ne les rendaient pas invulnérables.

Bon épisode malgré des invraisemblances, on peut trouver l’attitude de MacKenzie tout au long de l’épisode trop rigide et inflexible.

Anecdotes :

  • 3e apparition de John Saxon et de Bert Freed dans la série, depuis 1966 pour le premier et 1963 pour le second.

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22. THE TOWN KILLER

Scénario : Elroy Schwartz. Réalisation : Harry Harris.

Résumé :

En allant acheter du bétail dans le Montana, le virginien et Belden tombent sur un hors la loi, Hunter, qui fait régner la terreur sur plusieurs villes.

Critique :

On retrouve dans cet épisode une vieille connaissance, L Q Jones en Belden, présent depuis le début de la série. Il défend une entraîneuse importunée par un homme de Hunter (Peter Lawford) qui règne en maître dans la région.

L.Q. Jones aura été le grand perdant de la série, car il est là depuis 1963 dans le rôle de Belden, qui est un personnage secondaire, et le feuilleton ne l’aura en rien aidé dans sa carrière. Il a heureusement fait autre chose comme A couteaux tirés, Casino, Le masque de Zorro. Il quitte l’histoire à la sixième minute, rentrant à Shiloh.

J’avoue retrouver avec plaisir le comédien Howard Duff, injustement méconnu en France. Il est un des héros de la télévision américaine jouant le sergent détective Sam Stone dans Brigade Criminelle, série de 1966 que nous avons dû attendre 1973 pour voir (partiellement) dans l’émission La Une est à vous. Il incarne ici Stuart Masters, j’y reviendrai. Davantage connu pour ses amitiés avec JFK et Marilyn Monroe que pour sa carrière, Peter Lawford est un excellent comédien et il est tout à fait crédible en tyran Ben Hunter qui a toute une région à sa botte. Ainsi, au début, un de ses hommes tente de noyer le virginien, il feint n’y être pour rien, mais tel un serpent garde son venin en réserve.

Dans l’un des tous derniers épisodes, on retrouve l’atmosphère des premières saisons de la série. Cela en grande partie grâce à la prestation de James Drury. Ben Hunter se présente sous son meilleur jour, mais le virginien, qui a vu de quoi il était capable, n’est pas dupe. L’homme vit dans le luxe, peut se permettre d’offrir les meilleurs cigares à notre héros, vu ses moyens d’existence : l’extorsion. On retrouve avec Ben Hunter un des méchants légendaires qui ont jalonné les huit premières saisons. En offrant sa protection, il anticipe ce que sera plus tard la Mafia.

Le virginien rencontre dans un bar où elle travaille Susan Masters (Brenda Benet), mais elle n’ose pas trop parler de ce qui se passe avec Ben Hunter. Son père Stuart (Howard Duff) joue au poker avec Abel Wilks (Llyod Bochner). Le virginien veut lui parler.

L’épisode date de mars 1971, ce qui signifie qu’à l’époque, aux USA, tout le monde connaissait Howard Duff, le héros policier. Avec James Drury le virginien, cet épisode constitue donc la rencontre de deux héros de séries populaires.

Dans le saloon, le virginien remarque la remise d’argent que font les habitants, dont Stuart Masters à Ben Hunter. Il est provoqué par Barrows (Willard Sage) et en se défendant doit tuer l’homme. Mais toute la bande de Hunter se ligue alors contre le virginien.

Susan invoque la légitime défense. Barrows a essayé de tuer le virginien. Mais les autres sont lâches.

Suite à la mort de Barrows, Ben Hunter décide de demander plus d’argent aux habitants. On a du mal à reconnaître Howard Duff, si courageux en policier Sam Stone, dans le pleutre Stuart qui se prosterne devant Hunter. Stuart Masters et le virginien s’entretiennent et le virginien est conforté dans ses certitudes concernant Hunter.

Bien entendu, le reste de l’épisode nous relate la résistance contre Ben Hunter, le virginien et Masters en tête, pour rétablir l’ordre. Le virginien devra la vie sauve à Masters, qui a retrouvé bien tardivement son courage grâce aux suppliques de sa fille.

Une chose m’a mis mal à l’aise en regardant l’épisode, tout le monde sait que Peter Lawford avait les mêmes fréquentations que Frank Sinatra. On se demande parfois s’il se force pour jouer la comédie dans ce rôle bien sombre.

Anecdotes :

  • Peter Lawford (1923-1984), comédien anglais était un ami du président Kennedy. Il est connu pour Le portrait de Dorian Gray. C’est son unique apparition dans la série. Il est le dernier à avoir vu Marilyn Monroe vivante et de façon négative dans les mémoires pour ses amitiés avec Frank Sinatra et des gens peu recommandables

  • Howard Duff (1913-1990) est la vedette de la série Brigade Criminelle avec Dennis Cole. Trois saisons et 73 épisodes de 1966 à 1969 mais les français ont dû attendre La Une est à vous pour la voir en 1973.

  • Brenda Benet (1945-1982) qui fut la femme de Bill Bixby s’est donnée la mort en 1982 n’ayant pas supporté celle de son jeune fils.

  • Llyod Bochner (1924-2005) est surtout connu pour Le point de non retour.

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23. WOLF TRACK

Scénario : Arthur Browne Jr. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le juge MacKenzie décide d’avoir la peau d’un loup dangereux qui a attaqué Shiloh.

Critique :

Voilà épisode que le politiquement correct et les écologistes interdiraient aujourd’hui, la chasse à un loup dangereux. MacKenzie qui a combattu les tigres en Asie se croit fort mais devra déchanter en étant cruellement blessé par l’animal.

Le colonel tente de piéger le loup avec un jambon qu’il laisse traîner. La traque du début s’étire en longueur et devient ennuyeuse. Le colonel assoupi est dérangé par un étranger (Pernell Roberts) dont on ne connaîtra pas le nom du personnage. Au début, il trouve l’homme sympathique, mais il l’assomme et le détrousse.

La rencontre suivante est avec un enfant qui pêche, Will (Clint Howard). Et sa mère  Jenny (Julie Harris). Il pense régler l’affaire du loup en le mettant en joue avec la carabine de Jenny, mais elle n’avait plus de cartouches. Les scènes suivantes se passent avec la mère et le fils. Mais le colonel est blessé au bras par une attaque du loup.

Il faut attendre la 47e minute pour que le personnage suivant arrive, le père, Emmitt joué par Arthur O’Connell. Vis-à-vis de lui, le colonel se montre dès le début méfiant. L’homme a pris une somme d’argent, que l’étranger ne tarde pas à venir réclamer. Pour un avant-dernier épisode, nous sommes frustrés. On s’ennuie, l’histoire traîne en longueur, malgré la présence de bons acteurs.

Emmit fait des difficultés à rendre l’argent. L’étranger l’emmène avec lui en otage pour le tuer, mais le juge (à pied !) les suit. Le voleur est pris dans un piège assez improbable (une poule morte suspendue à un fils, un fusil qui se déclenche tout seul). Le colonel le retrouve mourant, et dans son dos le loup attaque. L’épilogue se déroule avec le shérif Abbott et Roy Tate, ainsi que la famille d’Emmitt. On s’ennuie beaucoup.

Anecdotes :

  • Le scénariste sur Internet Movie Data Base serait Philip MacDonald. Un autre nom nous est donné au générique.

  • Lee Majors se contente d’une apparition en début et fin d’épisode.

  • Julie Harris (1925-2013) est mondialement connue pour La maison du diable.

  • Arthur O’Connell (1908-1981) a joué dans Autopsie d’un meurtre, La grande course autour du monde, L’aventure du Poseidon.

  • Clint Howard (1959-) est célèbre pour Mon ami Ben.

  • Pernell Roberts (1928-2010) fut la vedette des premières saisons de Bonanza.

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24. JUMP-UP

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Scénario : Ron Bishop. Réalisation : Herbert Hirschman.

Résumé :

Le colonel MacKenzie accorde à Roy Tate un congé pour qu’il se rende dans la petite ville de Jump Up.

Critique :

A peine arrivé à Jump Up, Roy Tate se laisse entraîner dans une partie de cartes. Il affronte Tom Fuller (Rick Jason). Ce dernier triche et menace Roy, mais en quittant l’endroit, il est tué d’un coup de bâton sur la tête par Slick (John Astin), le fils de John Timothy Driscoll (John McGiver).

Pendant ce temps, Roy fait la connaissance d’une entraîneuse, Frankie Grace (Madlyn Rhue, que l’on reconnaît immédiatement pour ses nombreuses apparitions dans des séries). Le vieux Driscoll vient ensuite discuter avec Frankie et Roy d’histoires de joueurs professionnels. Avait-on conscience que l’on tournait le dernier épisode d’une série légendaire en faisant cet épisode mineur ? Roy est drogué et se réveille dans sa chambre ensanglanté avec des billets également plein de sang. Driscoll l’accuse d’avoir tué Fuller.

On s’ennuie à mourir, en regrettant que pour le final, on ne nous ai pas réservé un meilleur opus. Roy se retrouve aux travaux forcés, dans un camp. Il n’a eu aucun jugement. On est déçu que Lee Majors dont le personnage est plongé dans une situation dramatique ne se sente pas plus impliqué. Un prisonnier lui explique comment il a été piégé.

J’avoue que quand je pense aux bons moments passés avec Lee J. Cobb et Clu Gulager, soit le juge Garth et Emmett Ryker, je trouve bien dommage que l’aventure de la série se termine avec un épisode aussi faible. Les scènes au camp de travaux forcés sont interminables. Episode sans tonus, sans action.

Jusqu’au moment où Roy se rebelle, saisit un fusil et libère tous les prisonniers. Il regagne l’hôtel qui est en feu. Frankie le retrouve et l’accuse d’avoir provoqué l’incendie. Roy veut que la jeune femme lui dise où se trouve Slick Driscoll. En méchants, les Driscoll père et fils n’ont aucune envergure.

Roy retrouve Slick et le fait prisonnier. Le père et ses acolytes les suivent. Roy trouve une femme enceinte et la conduit chez les Stanton, Mary Beth (Jan Sterling) et Howard (George Mitchell). A dix minutes de la fin, on se désespère. C’est long, ennuyeux, sans intérêt, et nous sommes au chant du cygne de la saga.

Driscoll père et ses sbires donnent l’assaut à la maison des Stanton. Le vieux perd la vie lors de cette attaque. L’enfant nait à ce moment-là, on y voit comme un symbole. Roy rentre à Shiloh et retrouve le colonel et le virginien. Il les salue, puis la dernière image montre le colonel plaisanter avec Parker, et il met la fin sur le dos du virginien et rentre dans la maison.

Ainsi se termine l’une des séries majeures du genre western, qui aura duré une décennie, enfin presque. Mais la saison 9, et surtout l’épisode final, ne sont pas la hauteur des bons moments qu’elle a pu nous apporter. Dommage.

Anecdotes :

  • 249e et dernier épisode de la série commencée en 1962.

  • John Astin (1930-) est célèbre pour La famille Addams.

  • Rick Jason (1923-2000) a notamment tourné dans Le tour du monde en 80 jours.

  • Madlyn Rhue (1935-2003) est un visage familier de la télévision. Citons Le Fugitif, Les mystères de l’ouest, Opération Vol, Banacek, Hawaii Police d’état, L’homme de fer, Mannix, Baretta, Cannon.

  • John McGiver (1913-1975) a tourné dans Diamants sur canapé.

  • Jan Sterling (1921-2004) est connue pour Le gouffre aux chimères.

  • L’actrice qui joue la femme enceinte n’est pas créditée au générique.

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Saison 4 Volume 3Saison 5 Volume 2

Le Virginien

Saison 5 - Volume 1


1. UN ABÎME DE HAINE
(LEGACY OF HATE)




 

 

 

 

 

 

Scénario : Frank Chase. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Un nouveau propriétaire arrive à Shiloh, ce qui rend les hommes sceptiques. Le virginien est prêt à chercher une autre place ! Le petit fils de Grainger, Stacey, est en prison pour avoir provoqué une bagarre dans un bar.

Critique :

Une nouvelle équipe se met en place pour cette saison 5. Le nouveau propriétaire du ranch Shiloh est John Grainger (Charles Bickford, qui décèdera en 1967, soit un an plus tard), ses petits enfants Stacey (Don Quine), à priori aucun charisme, et Elizabeth (Sara Lane), on retrouve sinon James Drury en virginien et Doug McClure en Trampas. Il faut avouer que le départ du shérif Emmett Ryker (Clu Gulager) et du juge Garth (Lee J. Cobb) même si ce dernier n’apparaissait plus qu’en pointillé dans la saison 4, constituent une perte immense.

Je dois dire que dès le début, on n’accroche pas à Charles Bickford, trop froid. Je ne suis guère plus enthousiasmé par Sara Lane, transparente et ersatz de Roberta Shore/Betsy (elle n’a d’ailleurs pas fait carrière). Enfin, Don Quine est inexistant. Il est censé être le vilain petit canard.

Au premier abord, on se dit qu’il aurait mieux valu annuler la série, tant l’on est désappointé. James Drury a gardé sa conviction, et heureusement, car s’il avait l’air de s’ennuyer, il nous ferait décrocher.

L’intrigue tourne autour de la rancune qu’éprouve Lee Calder (Jo Van Fleet) envers Grainger. Avec Lee J. Cobb, on aurait peut-être eu un grand épisode, mais Charles Bickford est limité, manque de charisme et d’étoffe. Un certain Dawson (Jeremy Slate) accuse Grainger de lui avoir volé du bétail.

Lee Calder veut faire fuir Grainger en le faisant accuser de vol, or Stacey a trouvé une preuve (mais s’est fait capturer) dans la grange de la dame. Voulant ruiner la réputation de Grainger, la femme tente de faire échouer un prêt dont le nouveau propriétaire de Shiloh a besoin.

John Grainger révèle que Lee Calder le hait. Elle lui reproche la mort de Frank, le mari de Lee. Ils étaient partis chercher de l’or et seul Grainger en a réchappé. Lee Calder vit dans la haine de la mort de son mari qu’elle impute à Grainger.

C’est un épisode sur la peine et la solitude d’une femme aigrie.

Très peu d’action, beaucoup trop de bavardages, des comédiens inexistants, ce pilote de la saison 5 est un désastre. Le téléspectateur s’ennuie ferme. Jo Van Fleet a un talent certain mais face à un partenaire qui ne lui renvoie pas la balle, elle ne peut faire de miracles.

Trampas arrive tard dans l’opus, au point qu’il manque se faire tirer dessus par Elizabeth lorsqu’il arrive à Shiloh dans un moment de tension.

Le revirement final de Lee Calder est hautement improbable, et surtout arrive trop tard dans l’histoire (à 1h10 sur 1h13 !). Justice sera faite, les méchants punis, mais le tout laisse un goût d’ennui et d’inachevé.

Anecdotes :

  • Charles Bickford (1891-1967) est connu pour les films Anna Christie, Le chant de Bernadette, Ma femme est un grand homme, Les démons de la liberté.

  • Le fils de Grainger a été tué par des indiens il y a dix ans.

  • Betsy a laissé une photo avec un mot d’accueil gentil dans la chambre d’Elizabeth. Ce qui constitue une erreur de continuité puisque dans le septième épisode de la saison 4, Elizabeth a été remplacée par Jennifer, nièce du juge Garth, jouée par l’actrice Diane Roter. Elizabeth est donc partie depuis longtemps et l’on ne tient pas compte de son éphémère remplaçante.

  • Don Quine (1938-) ne tourne plus depuis 1993. Il a très peu tourné après son départ du Virginien, six rôles espacés sur trois décennies. Il a joué dans l’épisode maudit de Hawaii Police d’état : Bored, she hung herself

  • Sara Lane (1949-) n’a quasiment pas fait carrière, arrêtant celle-ci en 1977 et ne tournant, Le Virginien compris, que cinq rôles.

  • Jo Van Fleet (1915-1996) a joué dans A l’est d’Eden, Luke la main froide.

  • Jeremy Slate (1926-2006) est un spécialiste des westerns : Les quatre fils de Katie Elder, 100 dollars pour un shérif, Le crédo de la violence.

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2. LE PIÈGE DE DELPHI
(RIDE TO DELPHI)

Histoire de Don Tait. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Le virginien part à la recherche de cinq vaches qu’il a réceptionné dans un lot de cinquante et qui ont mystérieusement disparu ensuite.

Critique :

Cet épisode est centré sur James Drury. Le virginien retrouve vite les vaches qui ont été vendues à un fermier noir Ransome Kiley (Bernie Hamilton). A Delphi, il se heurte à un shérif obtus, incarné par John Kellog, qui ne veut pas l’aider.

Notre héros retrouve en ville une vieille amie, Annie Carlson (Angie Dickinson). Mais cette dernière feint de ne pas le reconnaître et proteste. Les voleurs sont à Delphi, et guettent le virginien. Lemoine Carlson (Ron Russell), un beau gosse, et Wally Buxton (Warren Oates). Lemoine se révèle vite un jeune lâche qui espère duper le virginien en l’invitant à dîner chez lui.

Il y a quelques scènes intéressantes entre Angie Dickinson, incarnant une femme confrontée à son passé trouble, et le fils à papa Ron Russell. Elle est l’épouse du père de Lemoine, Einar Carlson (Harold J. Stone). Ce dernier affirme n’avoir pas vendu les vaches à Kiley. Veuf depuis cinq ans, il s’est remarié avec Annie.

Le scénario est bien construit, solide. Annie et le virginien jouent au chat et à la souris, car il l’a très bien reconnue. Elle finit par en convenir, et dit avoir tiré un trait sur son passé, il y a huit ans, d’entraîneuse de saloon.

Continuant son enquête sur le vol, le virginien retrouve dans un bar Buxton. Il le confond et l’accuse d’avoir vendu les vaches à Ransome Kiley.

A cause du shérif qui lui met des bâtons dans les roues, le virginien voit son enquête tourner en rond.  On regrette de ne pas voir assez Angie Dickinson, au détriment de scènes destinées à faire durer le métrage pour les 1h13 habituelles.

L’étau se resserre autour de Lemoine, complice de Buxton. Lemoine se révèle un pleutre, et Buxton un assassin de sang-froid, prêt à liquider le fermier Kiley pour qu’il ne parle pas.

Pour cet épisode, j’ai hésité entre deux et trois melons. On ne s’ennuie pas comme dans l’opus précédent, mais certaines scènes sont répétitives. Ron Russell joue à la perfection et l’on regrette qu’il n’ait pas fait carrière.

Lemoine se désolidarise de son complice qu’il abat en état de légitime défense. Il empêche ainsi le meurtre de Kiley. Puis vient chercher du réconfort et de l’aide auprès de l’épouse de son père. Il sait qu’elle intercèdera auprès du virginien qu’elle sauva jadis d’une mauvaise passe.

Le virginien se retrouve accusé du meurtre de Buxton par le shérif. On tombe un peu ensuite dans le mélodrame, car Lemoine fait chanter Annie pour qu’elle se taise. Il menace de révéler son passé sulfureux à son père.

La scène du procès se révèle cruciale. Le témoignage d’Annie sauvera notre héros. Mais l’épisode se termine dans la guimauve, ce qui est regrettable. Le happy end est un peu forcé et tiré par les cheveux.

La nouvelle équipe (Charles Bickford and co) n’apparait que dans la scène finale et dans le prologue, avant la quête du virginien.

Anecdotes :

  • Angie Dickinson (1931-) fait là son unique apparition dans la série.

  • Harold J. Stone (1913-2005) en est à sa troisième participation sur cinq dans la série.

  • Warren Oates (1928-1982) a notamment joué dans La horde sauvage.

  • Ron Russell (1944-) est cité comme faisant sa première apparition à l’écran. En réalité, il avait joué dans trois séries auparavant. Il a fait une courte carrière (13 rôles) dont Match contre la vie, L’homme de Fer, Ma sorcière bien aimée.

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3. LA CAPTIVE
(THE CAPTIVE)

Scénario : Peter Packer. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Trampas et Stacey surprennent sur leurs terres des voleurs de chevaux, deux indiens et une jeune femme blanche qui se croit métisse.

Critique :

Je suis fan de Susan Strasberg depuis Les envahisseurs, et ne l’ai pas reconnue en Liliota, une blanche capturée par les indiens. Celle-ci se dit membre de la tribu des Arapaos. On apprendra plus tard que son vrai nom est Katherine Emory. Je vais sans doute faire hurler les puristes, mais en métisse, Susan ressemble à la chanteuse Shym.

Méconnaissable, elle fait une prestation exceptionnelle. Susan était une grande actrice, partie bien trop tôt.

Au bout de trois épisodes, on trouve le trio Charles Bickford-Don Quine-Sara Lane vraiment faible par rapport aux précédentes distributions.

Sara Lane joue particulièrement mal, ce n’est pas que Roberta Shore fut une comédienne exceptionnelle, mais Sara est visiblement inexpérimentée et semble souvent se demander ce qu’elle fait là. Charles Bickford manque d’autorité en nouveau propriétaire du ranch, et Don Quine est stéréotypé et transparent.

Les scènes de bavardages entre Elizabeth Grainger et son grand-père sont particulièrement ennuyeuses, une succession de clichés et de banalités.

L’opus rappelle parfois L’enfant sauvage de François Truffaut. Par exemple dans la scène où Liliota essaie de boire du parfum ! Elevée à la mode indienne, elle ignore tout de la civilisation. Elle a été recueillie par les Arapaos il y a 13 ans. Or, lors de ce tournage de 1966, Susan avait 28 ans. Sa famille indique qu’elle avait quatre ans lors de l’enlèvement. On peut constater qu’elle est trop âgée pour le personnage, mais étant fort belle et mince, elle donne le change. Autre anomalie : les personnages n’arrêtent pas de dire que Liliota est blanche, or Susan a été maquillée, sa peau étant basanée.

Comme toujours chez Susan, son jeu dégage une intense sensualité. Celle-ci, Michael Douglas en parlé un jour, fut exploitée dans le téléfilm inédit en France CBS Playhouse : The Experiment en 1969 où lors d’une scène d’amour réaliste, le comédien raconte s’être excusé par ses termes « J’espère Susan que si j’ai une érection, vous ne le prendrez pas personnellement ».

Le scénario de Peter Packer est faible, et la seule présence de Susan ne parvient pas à sauver l’entreprise de l’ennui.

Plus qu’un western, on est ici dans un drame familial qui aurait pu appartenir à un autre genre. Le réalisateur meuble comme il le peut les scènes de repas, de discussions, de recherches de l’origine de Liliota. On constate aussi que le virginien et Trampas sont peu présents à l’écran, ce qui nuit à l’épisode.

Les indiens veulent récupérer leur « fille », en l’occurrence son fiancé. Mais Trampas veille au grain. Cette tentative de fuite ne parvient pas à nous sortir de notre torpeur. On admire la beauté de Susan Strasberg et c’est tout. On constate par exemple qu’en taille, Susan est toute petite à côté de Sara Lane. Un moment cocasse est celui où Liliota prend son premier bain. Elle ne sait pas se servir d’un savon.

La dernière partie de l’épisode nous montre les retrouvailles entre les parents de Liliota/Katherine avec Les Emory. Elles n’échappent pas à la mièvrerie. En raison d’un scénario raté, ce n’est pas le meilleur rôle de Susan Strasberg, et je le recommanderai seulement aux admirateurs purs et durs.

La fin où les Emory tentent de reconstituer l’enlèvement il y a 13 ans et longue et fastidieuse. On a l’impression d’être dans La petite maison dans la prairie.

Susan Strasberg d’ailleurs est mal à l’aise et joue mal lors du happy end larmoyant après une dernière fugue et un coup de théâtre un peu éventé.

Anecdotes :

  • La belle Susan Strasberg (1938-1999) est surtout connue pour Kapo au cinéma et à la télévision l’épisode des Envahisseurs : Equation danger. Elle reviendra dans le septième épisode de la saison 9 dans un autre rôle.

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4. L'ORAGE
(AN ECHO OF THUNDER)

Scénario : Don Ingalls. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Trampas décide de rendre visite à un vieil ami, Bill Dooly, et arrive pour ses funérailles. Trouvant sa mort suspecte, il mène son enquête.

 

Critique :

Episode du genre policier. Il y en aura un très bon avec aussi Trampas dans la saison 6, La liste.

Trampas rencontre la sœur du défunt, Margaret (Indus Arthur), marié au shérif Harry Lundy (Jason Evers), lequel est en conflit avec le shérif en second Sam Morrell (John Anderson).

Dès le début, on sait que ce sera un bon épisode. Le thème de la mort mystérieuse à élucider est bien plus passionnant que l’intrigue de l’opus précédent.

Morrell voit d’un mauvais œil la présence de Trampas et en réfère à Ben Fancher (Linden Chiles). L’enquête de notre héros commence par le jeune Chico (Mark Miranda), qui travaillait pour Bill. Puis, il interroge Harry Lundy, le beau-frère, qu’il irrite.

Ben Fancher et le shérif Lundy n’ont pas la conscience tranquille. Fancher l’incite à quitter la ville. Ce type d’intrigue (mort mystérieuse, petite ville isolée) se retrouve souvent dans les séries de détectives privés genre Cannon.

L’enquête de Trampas progresse grâce à une entraîneuse de saloon, Dolorès (Barbara Wherle).  Il découvre que Margaret était la fiancée de Fancher avant que ce dernier disparaisse plusieurs années et revienne riche tout en étant devenu un tueur.

Morrell et son poulain Griff (Brendon Boone) menacent Trampas pour qu’il quitte la ville, puis le rossent. Il est aidé par le jeune Chico et Dolorès.

Le croquemort a donné à Trampas la balle qui a tué Bill. Trop de tergiversasions dans le script lui coûtent sa quatrième étoile. Lundy arrête Griff pour avoir tenté de tuer l’enfant, Chico.

Lundy se révèle un policier peu scrupuleux, tandis que Morrell est un tueur. Passionnant au départ, l’épisode s’essoufle. Bill Dooly ayant découvert que le shérif Lundy travaillait avec les voleurs de bétail, il s’en est pris à Lundy qui a tué l’ami de Trampas en se défendant.

Je trouve le jeu de l’actrice Indus Arthur exécrable. Fancher que l’on a présenté comme le diable depuis le début a seulement fermé les yeux sur le bétail à bas prix vendu par Lundy.

La fin de l’épisode est faible et a failli lui coûter son troisième melon. L’épisode se termine moins bien qu’il avait commencé. John Anderson incarne cependant à merveille le salaud intégral, tandis que la mort de Lundy/Jason Evers, pris de remords tardifs, laisse une chance à la romance inachevée entre Fancher et Margaret.

Parti pour être un très bon épisode, L’orage se révèle un chef d’œuvre manqué. Dommage !

Anecdotes :

  • Linden Chiles (1933-2013) est le rival de Banacek dans le rôle d’Henry DeWitt. C’est un comédien spécialisé dans les rôles d’invités dans les séries des années 60- 90. Il a joué deux fois dans Les Envahisseurs.

  • John Anderson (1922-1992) est connu pour Psychose, mais fut aussi l’un des héros de Le riche et le pauvre : les héritiers.

  • On ne présente plus Jason Evers (1922-2005), que les amateurs de séries des années 60-80 connaissent. Il fut le héros d’un film culte Le cerveau qui ne voulait pas mourir (1962).

  • Indus Arthur (1941-1984) a fait une courte carrière (17 rôles). On l’a vue au cinéma dans Mash. Pour elle, le métier de comédienne était secondaire, elle était avant tout musicienne et harpiste. Elle est morte jeune d’un cancer de la peau.

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5. LE SILENCIEUX
(JACOB WAS A PLAIN MAN) 

Scénario : Eric Bercovici. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Jacob Jake Walker, un sourd muet, est provoqué dans un bar et tue accidentellement un homme. Peu après, il sauve de la noyade un veau que Stacey Grainger s’efforçait de sortir d’une rivière avec une corde.

Critique :

Aldo Ray est connu de tous les amateurs de série B pour ses nombreux seconds rôles. On retrouve aussi une figure connue des téléspectateurs, Alfred Ryder, le chef des Envahisseurs, qui incarne un certain Ketch, chasseur de prime, qui intervient vers le milieu de l’opus. Il rencontre le shérif Abbott dans le saloon.

Aldo Ray joue merveilleusement bien les sourds-muets. Je dirai même qu’il supplante sans efforts le trio Bickford-Quine-Lane ! Il incarne un homme bon, mais un peu simplet, qui en plus ne sait pas lire.

Il va évincer deux hommes de Shiloh qui ont volé du bétail, Packer (Edward Faulkner) et Curley (Robert Pine). Lisant sur les lèvres, il comprend ce qu’ils mijotent. Ils veulent le tuer et simuler un accident.

Jake ne maîtrise pas sa force, et l’homicide involontaire du début s’explique ainsi.

Le sourd-muet veut apprendre à lire et à écrire. Dans cet épisode, Trampas est absent et le virginien ne fait que des apparitions même si elles sont régulières. Il se terre à Shiloh, ne voulant pas se montrer à Medecine Bow où il craint d’être reconnu.

Stacey veut aider Jake, surnommé « Le silencieux ». Le virginien lui dit que la tâche sera rude. Une amitié se noue entre Stacey et Jake.

Ketch, le chasseur de primes, retrouve Jake. Ce dernier se mesure avec un catcheur de foire, « L’ange » (Harry Varteresian), sur l’incitation de Packer et Curley. Stacey l’empêche de tuer le catcheur. Jake se retrouve en prison pour le meurtre du début.

Curley veut se débarrasser du silencieux en lui fournissant une arme en prison. On se perd parfois entre les deux intrigues (les deux voleurs de bétail et l’histoire de Jake).

L’autre vedette de l’épisode est Stacey, qui a enfin un rôle consistant. Le shérif Abbott nous fait cruellement rappeler le manque laissé par Ryker, si brillant dans les saisons précédentes dans la peau de Clu Gulager.

Si la première moitié de l’opus est psychologique, la seconde laisse la place à l’action. On regrette de ne pas voir le procès de Jake, et l’on attend jusqu’au bout de savoir si l’on aura un happy end ou une tragédie. Bien entendu, il vous faudra voir l’épisode pour le savoir.

Anecdotes :

  • Aldo Ray (1926-1991) a joué 111 rôles. Parmi ses meilleurs rôles, Bruce dans La guerre des cerveaux (1967) de Byron Haskin, et une prestation exceptionnelle en vedette de l’épisode Match contre la vie : La seconde chance, avec Ben Gazzara.

  • Le scénariste Eric Bercovici est avec Jerry Ludwig le co-créateur de la série L’homme de Vienne avec Robert Conrad.

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6. AMNÉSIE
(THE CHALLENGE)

Histoire de Joy Dexter. Adaptation : Joy Dexter et Harry Kronman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Trampas a disparu et est amnésique. Il est recueilli par la famille Crayton.

 

Critique :

Cet épisode est le tout premier rôle de Barbara Anderson, Sarah Crayton, essentiellement connue pour avoir été Eve dans L’homme de fer. Elle n’a pas fait par la suite une grande carrière, qui n’a pas dépassé les années 70 si l’on excepte le téléfilm réunion de L’homme de fer.  Elle n’a jamais fait de cinéma et est plus une jolie fille qu’une grande actrice, car sortie d’Eve Whitfield, ses prestations ne sont pas mémorables.

Don Galloway lui a commencé à l’âge de 17 ans dans la série inédite en France The secret storm. Mais en dehors de L’homme de fer, il n’a tenu aucun rôle marquant.

L’originalité de cet épisode est qu’ils sont fiancés, ce qui n’a été jamais le cas dans la série avec Raymond Burr.

Peut-être cet épisode diffusé aux USA le 19 octobre 1966 donna-t-il l’idée à la production de la série policière de les recruter tous les deux ?

Ben Crayton (Dan Dureya) recueille un Trampas blessé et amnésique. Il ne veut pas comme gendre de Jim Tayson, adjoint du shérif (Don Galloway), lequel est ami avec le frère, Bobby (Michael Burns).

Jim Tayson/Don Galloway est ici complice d’une bande de tueurs, son frère en faisant partie. On se doute donc qu’il n’y aura pas de happy end Barbara Anderson-Don Galloway !

Trampas est suspecté d’avoir fait partie de l’attaque de la diligence. Il est interrogé par le shérif Milt Hayle (Ed Peck). Sa présence sur les lieux, blessé et amnésique, ne joue pas en sa faveur.

Avec des cheveux longs auxquelles elle ne nous a pas habitué, Barbara Anderson, qui fait la causette à notre héros Trampas, se montre très limitée dans son jeu. On ne peut s’empêcher de penser que sans son rôle dans la série avec l’inspecteur Dacier, elle serait aujourd’hui complètement oubliée.

Je trouve le comédien Dan Dureya excellent, je dirais même sublime, dans le personnage du chef de famille Crayton.

Trampas a été mêlé à l’attaque de la diligence, et c’est le frère de Jim qui l’a blessé et laissé pour mort. Jim doit faire la sale besogne de lancer les soupçons sur Trampas.

Si l’on fait fi la présence de Barbara Anderson et Don Galloway, cet épisode n’a rien d’exceptionnel. Doug McClure nous joue les amnésiques sans grande conviction. Comme James Drury, il est plus doué pour l’action que pour la comédie.

Au fur et à mesure que l’histoire avance, le personnage de Don Galloway, Jim, se révèle fourbe et cruel.

John Grainger vient à la rescousse sauver Trampas et éclairer les Crayton sur son employé.

La fin de l’épisode s’étire en longueur jusqu’à la révélation finale.

Anecdotes :

  • Dan Dureya (1907-1968) a joué au cinéma dans La rue rouge, L’ange noir, La tigresse, Le vol du Phénix.

  • Don Galloway (1937-2009) reste l’acteur d’un seul rôle, le sergent Ed Brown de L’homme de fer. Dans cet épisode, il est le fiancé de sa partenaire dans cette série, Barbara Anderson.

  • Michael Burns (1947-) a joué dans les séries La grande caravane et Then came Bronson, série inédite en France.

  • Barbara Anderson (1945-) est célèbre pour son rôle d’Eve Whitfield dans L’homme de fer. Elle fut aussi Mimi, une héroïne de Mission Impossible le temps de 7 épisodes.

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7. LE PROSCRIT
(THE OUTCAST) 

Scénario : Lou Shaw. Réalisation : Alan Crosland Jr.

Résumé :

Charley Ryan, accusé de meurtre et en fuite, sauve la vie de Stacey pris à parti par deux hommes. Il est engagé à Shiloh en récompense. Elizabeth tombe amoureuse de Charley. Stacey n’apprécie pas de voir le jeune homme faire la cour à sa sœur. Il ignore que Charley est un braqueur de banques et un tueur.

 

Critique :

La première chose qui m’a surprise en regardant cet épisode est le fait que le bandit Charley Ryan (Fabian), après avoir fait un hold-up à Portersville, ne prenne pas ses jambes à son coup pour fuir le plus loin possible, et accepte la proposition de travailler au ranch Shiloh.

Il a pour complice l’employé de banque Harold Bitz (Milton Selzer) qui est l’amant d’une jeune aventurière, Charlotte Rivers (Carol Kane).

Charles Bickford est toujours aussi peu convaincant en propriétaire du ranch. On rêve de ce qu’aurait pu être l’épisode avec Lee J. Cobb.

Le shérif Mark Abbott reçoit un avis de recherche et vient arrêter Charley qui prend la fuite, et bénéficie ensuite de la complicité d’Elizabeth, bien naïve, et ne se rendant pas compte qu’elle devient complice d’un tueur.

L’épisode est sans surprise, et l’on a le sentiment d’avoir déjà vu ce genre d’intrigues cent fois ailleurs, voire même au sein de la série.

Nous sommes mis dans la confidence sur la culpabilité de Charley, alors que les autres doutent. Stacey est cependant moins objectif, rongé par la jalousie. Le virginien lui a peur que l’on pende un innocent.

Au bout d’une heure, l’ennui nous gagne. Le scénario est tellement prévisible, avec l’arrivée d’Harold pour aider Charley à s’évader et à partager les 10 000 dollars de butin.

Diabolique, Charley tend un piège à son comparse et tue Blitz, sauvant la vie du shérif Abbott. Stacey a des doutes. Il va faire son enquête à Portersville.

L’enquête lui permet de rencontrer le shérif de Portersville, et il identifie l’entraîneuse Charlotte Rivers. Charley est acquitté pendant ce temps.

C’est Stacey qui va faire justice, et même le téléspectateur le plus distrait se doute de la fin de l’histoire.

Le chanteur Fabian dégage trop de sympathie pour nous faire croire à son personnage de bad boy. La fin sombre dans la mièvrerie. Un épisode très moyen qui mérite tout juste deux melons.

Anecdotes :

  • Troisième et dernière apparition du chanteur Fabian dans la série après les épisodes 1.18 Le grizzly et 3.17 Two men named Laredo (inédit).

  • On retrouve avec plaisir Milton Selzer (1918-2006), acteur mythique des années 60-70 pour sa seule et unique apparition dans la série.

  • C’est la première fois qu’Elizabeth est amoureuse.

  • Carole Kane ( ?-) n’a fait qu’une carrière éclair de six rôles, de 1966 à 1970, jouant dans Le Fugitif, Le Virginien, Les mystères de l’ouest.

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8. SUR LA PISTE DE LA MONTAGNE
(TRAIL TO ASHLEY MOUNTAIN) 

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le shérif Abbott soupçonne Ed Wells d’être le membre d’une bande qui a commis un cambriolage et un assassinat. Nous apprenons que c’est le beau-frère, Willy Parker qui est en fait membre de la bande qui a commis les crimes.

Critique :

Trampas, absent de l’opus précédent, est de retour dans cet épisode où il veut innocenter Ed Wells (Hugh Marlowe). Il soupçonne vite le beau-frère, Willy Parker (Steve Carlson), car il sait que l’homme est un personnage louche.

Au bout de cinq saisons, la faiblesse de cette série est le manque de renouvellement des intrigues. La famille Grainger est ici absente, et l’épisode est partagé entre Trampas et le virginien, ce dernier cantonné à quelques apparitions. Toutefois, le scénariste s’est cette-fois creusé la tête pour nous offrir une bonne histoire.

Ed Wells avait un alibi pour l’heure du meurtre, mais l’homme qui pouvait l’innocenter est mort d’une crise cardiaque.

Bien qu’il soit présent depuis longtemps, on a du mal à s’attacher au shérif Mark Abbott (Ross Elliott), qui manque de relief par rapport à Ryker (Clu Gulager).

Willy rejoint son complice tueur, le télégraphiste Case (Martin Milner).

Le réalisateur capte notre attention sur le péril de mort que court Ed Wells. Une fois de plus, on a le sentiment d’être dans une série policière plutôt que dans un western. C’est Trampas qui se colle à l’affaire.

J’ai trouvé que Martin Milner jouait particulièrement bien les judas. Il se joint à l’équipée du shérif et de Trampas, provoque un accident qui met le shérif hors course. Un chasseur de prime, Allerton (Raymond Saint Jacques), vient compliquer l’affaire.

Dans la montagne où il s’est réfugié, Willy fait la connaissance de deux chasseurs associés, Huck Harkness (George Kennedy) et Bodey (Jackie Coogan). Il y a donc beaucoup de personnages dans cet épisode. Mais Martin Milner domine la distribution en fourbe télégraphiste. C’est un des meilleurs méchants que nous ayons vu dans la série depuis le pilote de la saison 1.

Harkness et Bodey ayant donné du papier en guise de dollars à Willy, il s’en prend au couple Blanchard qu’il dévalise. Le mari est joué par Gene Evans, et l’épouse Rose (Ruth en VO), qui semble bien malheureuse avec ce vieux montagnard, a les traits de Judi Meredith.

Les 73 minutes permettent d’étudier à fond chacun des personnages : Rose mariée de force à Blanchard par son père veut s’enfuir et commencer une nouvelle vie, Allerton est un chasseur de prime noir assoiffé de sang peut-être un peu caricatural, mais qui préfigure Jemal dans la série Les Bannis. Harkness, Bodey et Blanchard sont des personnages tous un peu dans le même registre.

A pile une heure de métrage, Trampas démasque le télégraphiste Case comme le tueur impitoyable complice de Willy qu’il s’apprêtait à abattre.

La crise conjugale entre Rose et son mari Blanchard joue un rôle crucial dans l’intrigue. Même s’il ne réussit pas à garder sa femme, Blanchard fait preuve d’héroïsme en volant au secours de Trampas tombé dans un guet-apens. L’appât de l’or volé par Case et Willy a rendu fous Allerton et les deux montagnards qui veulent dérober le magot et ne laisser aucun survivant. Allerton et Harkness n’auront que ce qu’ils méritent en étant tués dans la fusillade. Quant à Blanchard, on peut vraiment dire qu’il a sauvé Trampas en mauvaise posture.

Belle performance de Monica Lewis en Connie Wells, sœur de Willy, épouse d’Ed, partagée entre son mari et son frère. Raymond Saint-Jacques passe du rôle de chasseur de prime à celui de tueur avec aisance. Un bon épisode, mais reposant sur une intrigue policière qui annonce le déclin du genre western aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, Les Bannis seront annulés au bout d’une saison.

Anecdotes :

  • Martin Milner (1931-2015) est connu pour le film La vallée des poupées.

  • George Kennedy (1925-2016) a joué au cinéma dans Charade, Luke la main froide, Airport, Y-a-t-il un flic pour sauver le président ?

  • Gene Evans (1924-1998) reste connu pour la série Pilotes avec Christopher Stone, série de 1976 programmée en France sur la 2 le dimanche dans les après-midis de Jacques Martin l’année suivante.

  • Steve Carlson (1943-) est un acteur spécialisé dans les soap operas : Santa Barbara, Amour, gloire et beauté, Des jours et des vies, Hôpital central.

  • Hugh Marlowe (1911-1982) a notamment joué au cinéma dans deux grands classiques : Eve et Le jour où la terre s’arrêta.

  • Judi Meredith (1936-2014) a arrêté sa carrière en 1973. On l’a vue dans Mannix, Hawaii Police d’état, L’homme de fer, La grande caravane, et au cinéma dans Jack le tueur de géants et Les téméraires.

  • Monica Lewis (1922-2015) a joué au cinéma dans Tremblement de terre, Les naufragés du 747, Airport 80 Concorde.

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9. UN HÉROS DE ROMAN
(DEADEYE DICK) 

Scénario : Joseph Hoffman. Réalisation : Ida Lupino.

Résumé :

Marjorie Hammond arrive avec sa mère rendre visite à sa tante. Elle arrive de New York et a l’esprit fantasque, abreuvée de romans d’aventures à l’eau de rose. Elle tombe amoureuse du virginien !

Critique :

Cet épisode est un peu caricatural. Au générique de début, aucune vedette invitée n’est mentionnée.

On se croirait dans La petite maison dans la prairie ou Docteur Quinn, femme médecin. L’ambiance et le cadre sont mièvres et l’on comprend très vite que ce ne sera pas un grand opus. Cela ressemble à un conte pour enfants.

Alice Rawlings joue tellement mal que l’on comprend que sa carrière n’ait pas dépassé 1968.

James Drury n’est visiblement pas à l’aise dans ce script inhabituel pour la série. Il pourrait être le père de sa jeune partenaire.

On s’ennuie vite. L’opus est rempli de bavardages et d’espiègleries, il ne se passe rien. Ida Lupino semble avoir voulu faire une comédie, un épisode parenthèse, loin de la violence habituelle de la série.

Le jeune Bob Foley (David Macklin), qui va devenir un avocat, pour plaire à Marjorie veut devenir un cowboy. Tout cela est saugrenu au possible ! Par exemple Foley qui manque marquer au fer rouge Trampas au lieu d’un veau !

A courir après l’esprit, on attrape la niaiserie. Cet épisode inutile semble avoir été fait pour fournir à la chaîne NBC les trente numéros de la saison.

Marjorie assiste à un cambriolage et identifie l’un des bandits dont le foulard a glissé du visage. 48 minutes ont passé sur 73 et il est bien trop tard pour sauver l’entreprise du désastre.

Lors de la confrontation d’un suspect par le shérif Abbott, le cabotinage de l’actrice Alice Rawlings devient insupportable.

Lorsque Marjorie est capturée par les deux complices du tueur qu’elle a identifié, la réalisatrice tente de donner une tonalité quelque peu dramatique, mais l’on n’y croit pas. En sauveteur, Bob Foley est un gamin héros de pacotille. Quand il réussit à neutraliser l’un des bandits, on nage dans l’invraisemblance.

On est bien contents de voir Marjorie et sa mère repartir pour New York. La guimauve ne réussit pas à la série.

Anecdotes :

  • Il nous est précisé en arrivant en gare que Medecine Bow a 6563 habitants.

  • L’épisode commence le lundi 4 novembre, mais l’on ne distingue pas l’année sur le journal intime de Marjorie.

  • Alice Rawlings qui incarne l’adolescente fantasque Marjorie Hammond a arrêté de tourner en 1968 après seulement quatre rôles dont celui-ci et un dans Star Trek.

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10. LA RÈGLE DU JEU
(HIGH STAKES)

Histoire de Mark Rodgers. Adaptation : True Boardman et Mark Rodgers. Réalisation : Thomas Carr.

Résumé :

Roy Dallman fait évader son frère Paul. Ils veulent retrouver Alma, l’ex- femme de Paul. Celle-ci est courtisée par un ami du virginien, Wesley Hedges.

Critique :

Comme Patrick Macnee avec John Steed, Jack Lord est l’acteur d’un rôle, Steve McGarrett. Il faut dire qu’il a incarné ce personnage de 1968 à 1980 et rien fait ensuite. Lorsqu’on le voit comme ici en Roy Dallman, bandit, on a un peu de mal à faire abstraction de son rôle fétiche.

Pourtant, à diverses occasions, Jack Lord a joué les méchants, bien entendu avant Hawaii Police d’état. C’est bien entendu un bon comédien et crédible dans son rôle.

Dirk Rambo en Wesley, acteur au destin tragique, fait bien jeune en courtisan amoureux transis de Terry Moore qui incarne Alma Wilson.

A la 23e minute, avec le meurtre de Wesley, on sombre dans la tragédie. James Drury a fait des progrès depuis 1962 et il est ici à l’aise même hors du contexte des scènes d’action.

Le virginien va dès lors n’avoir qu’une idée en tête : faire justice. La tension est palpable. Il ne peut compter sur l’aide du shérif local et veut mener à bien seul sa quête.

Alma n’est pour rien dans le meurtre de Wesley. C’est Roy qui est venu la chercher et la menacer car lui a fait croire qu’il a enlevé son fils. Jaloux de son frère Paul (Michael Ansara), Roy est amoureux d’Alma.

La confrontation de deux acteurs mythiques de l’âge d’or des séries TV, Jack Lord et James Drury, ne manque pas de panache. Le virginien fait semblant de vouloir intégrer la bande des Dallman. On se demande pourquoi il utilise cette ruse, plutôt que de pratiquer la vengeance immédiate.

Ansara est nettement plus crédible et menaçant que Jack Lord en méchant, mais l’on finit par croire en ce Roy Dallman si cruel.

A la 50e minute, les masques tombent. Le virginien veut ramener Roy Dallman pour le faire juger dans la ville où il a tué Wesley. Il emmène avec lui Alma. Très vite, Paul et ses hommes se lancent sur leurs trousses.

Cette-fois, on oscille entre film sur la mafia et western. James Drury étonne par sa sobriété, n’en faisant jamais trop.

Je ne révélerai pas le twist final qui fait de cet épisode un des meilleurs de la série. Je dirai seulement que Michael Ansara et Jack Lord font un numéro de comédien éblouissant, et que contrairement à l’impression du début, on oublie totalement en cours de route Steve Mc Garrett tellement Jack Lord est imprégné de son rôle de salaud intégral. Terry Moore tire aussi son épingle du jeu par son talent et sa beauté. Ce n’est pas la fin traditionnelle que l’on attend, mais celle-là ne manque pas de panache et vous plaira à coup sûr.

Ce coffret se termine avec dix épisodes doublés en français d’affilée, ce qui n’était plus le cas depuis longtemps.

Anecdotes :

  • Jack Lord (1920-1998) est l’inoubliable et seul Steve Mc Garrett des 284 épisodes et 12 saisons de Hawaii Police d’état, qui fut le rôle de sa vie. La télévision a eu une bien mauvaise idée de vouloir en faire un remake raté.  Il a été aussi Felix Leiter dans James Bond contre le docteur No.

  • Michael Ansara (1922-2013), spécialiste des rôles de gangsters, fait là sa seconde et dernière apparition dans la série après l’épisode 29 de la saison 3 The showdown.

  • Terry Moore (1929-) est en train de tourner Merrily de Robert McAtee. Sa carrière comporte 101 rôles, le plus connu étant celui de Jill dans Monsieur Joe (1949). Elle a d’ailleurs fait une apparition dans le remake 1998 de ce film Mon ami Joe.

  • Dirk Rambo (1941-1967) tournait là son avant-dernier rôle. Il a été tué par un chauffard ivre dans un accident de voiture.

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Saison 4Saison 6

Le Virginien

Saison 8



1. THE LONG RIDE HOME



Scénario : Richard Fielder. Réalisation : Charles S. Dubin.

Résumé :

Alors qu’Holly Grainger circule dans Medecine Bow à bord de sa calèche, deux tireurs affolent le cheval. Ben Stratton réussit à reprendre les commandes et calmer l’animal. Holly l’engage à Shiloh avec le jeune Jim Horn.

Critique :

Nouvelle saison. David Hartman a disparu et est remplacé par Tim Matheson dans le rôle de Jim Horn. Il s’appelle en fait James Joseph Horn. A peine arrivé à Shiloh, Ben Stratton (Leslie Nielsen) sème la confusion dans les dortoirs. Il fait un concours de papillon enfermé dans des bocaux avec Jim Horn. Stratton est turbulent et truculent. Il veut ensuite dompter un cheval sauvage et fait du rodéo. Bien qu’il y parvienne, tout cela commence à agacer le virginien qui lui fait la leçon.

Jim paraît encore un enfant, comparé à Stacey Grainger ou Dave Sutton, ses plus récents prédécesseurs. Lors de la scène de la cuisine, on a du mal à réaliser que Sara Lane/Elizabeth (née en 1949) est sa cadette de deux ans tant elle fait plus mûre. Faisant un tour, Grainger et le virginien surprennent deux cavaliers en train d’espionner, mais ne parviennent pas à les rattraper. Je trouve que, trop juvénile, le petit nouveau, Jim, a du mal à trouver ses marques à Shiloh. Le virginien essaie de l’aider de ses conseils. Jim évoque son enfance.

Nous avons affaire au Leslie Nielsen première manière, d’avant ses films comiques, la plupart des amateurs préfèrent cette période de sa carrière. Stratton exerce une mauvaise influence sur le crédule Jim. Il n’a pas eu de père et en cherche un en Stratton, alors que le virginien lui paraît être un rabat joie. On retrouve avec plaisir Trampas, jouant aux cartes dans le dortoir. Ecorché vif, Jim est prêt à se battre avec un vacher, mais Stratton intervient. Doug McClure n’a que deux scènes dans l’épisode. Des chasseurs de buffles rôdent autour de Shiloh prêts à faire un mauvais coup.

Le réalisateur Charles S. Dubin nous régale de scènes de la vie du ranch, du travail des vachers avec le bétail. Charlie (Patrick Tovatt) fait une chute dans un ravin menant à une rivière et il faut l’aide de Trampas avec des cordes, et de plusieurs hommes, pour le tirer de là. Jim et Trampas sympathisent à cette occasion.

Il s’agit d’un épisode d’exposition destiné à présenter le nouveau venu à Shiloh. Vient le moment des confidences de Stratton au virginien. L’opus perd un peu de son rythme et devient bavard.

Au saloon, Stratton entraîne Jim. L’homme y retrouve la belle Millie (Joyce Jameson) ainsi que les deux chasseurs de buffle qui rôdaient à Shiloh dont Weasel Wille Burr (Lonnie Chapman). Jim est perplexe, et surtout effarouché dès qu’une entraîneuse l’approche ! Susceptible, Jim est déjà prêt à faire ses bagages, mais du mauvais temps est annoncé dans la région. Cela va vite le faire renoncer à son projet de départ. Le virginien est sceptique devant ce jeune freluquet, tandis que Stratton est resté dans une chambre du saloon avec Millie.

La neige arrive. Elle va inciter Jim à se fixer à Shiloh tandis que Ben a envie de partir. Il vient de se disputer avec Wille Burr et sa bande. Ce qui frappe dans cet épisode est la trop grande importance accordée à Stratton qui vole la vedette au virginien. Les scènes d’intempéries ne sont pas convaincantes, visiblement tout est fait en studio.

La dernière partie de l’épisode est consacrée à l’action. Les scènes sont spectaculaires comme la destruction du camp de Wille Burr et des chasseurs de buffles par un troupeau. Le virginien vient en aide à Stratton qui a été blessé par Burr, et notre homme se retrouve choyé par Elizabeth et Holly dans une chambre du ranch. La scène du départ de Stratton nous vaut un trop long bavardage avec le virginien.

Néanmoins, on repart pour une nouvelle saison avec plaisir et une jeune recrue pour Shiloh. L’opus aurait la note maximale sans quelques scènes trop longues de discussions.

Anecdotes :

  • Tim Matheson (1947-) remplace David Hartman.qui incarnait Dave Sutton. Son personnage s’appelle Jim Horn. Ce comédien comme Hartman ne passera pas la saison. Avant Le Virginien , il avait commencé à l’âge de 13 ans en faisant des voix pour des dessins animés. Après la série, on l’a revu dans Bonanza, tenant un rôle récurrent pendant la saison 1972-73.  En 1976, il sera avec Kurt Russel la covedette de la série Sur la piste des cheyennes, que nous avons vu sur Antenne 2. En 1978, il a connu le succès au cinéma avec American College.

  • Leslie Nielsen (1926-2010) a connu une seconde carrière à partir de 1980 avec la série cinématographique Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

  • Lonnie Chapman (1920-2007) fait sa 4e et dernière apparition dans la série, à chaque fois dans un rôle différent.

  • Joyce Jameson (1932-1987) souffrait de dépression et s’est suicidée. On l’a vue notamment dans Josey Wales, hors la loi.

  • Patrick Tovatt (1940-) a peu tourné après cet épisode et le 18e de cette saison 8, soit quasiment plus rien pendant les années 70. On l’a revu dans New York Police Judiciaire et New York Unité Spéciale.

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2. A FLASH OF DARKNESS

Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Le virginien congédie trois vachers, Carl Kabe et ses fils George et Tom, qui refusent d’obéir. Peu après, il est victime d’une chute de cheval et devient aveugle. Il est recueilli par Ginny, la fille Kabe.

Critique :

Les épisodes où le héros devient provisoirement aveugle sont souvent passionnants, on se souvient du Tigre aveugle (Hawaii Police d’état), ou Les Bruits de la nuit (Mannix), ou encore La Seconde vue (Le Fugitif) entre autres. L’accident du virginien survient alors qu’il vient de congédier le vacher Carl Kabe (James Whitmore) et ses fils George (Bekerley Harris) et Tom (Richard Evans). Après un périple dans la montagne où il échappe à un crotale, notre héros se retrouve chez Ginny (Pamela McMyler), la fille de George.

Au début, Ginny a peur et se montre inamicale, menaçant l’homme avant de se rendre compte qu’il est vraiment aveugle. Trampas et Jim le recherchent. Mais le virginien s’est éloigné des sentiers battus. La cabane de Kabe est perdue dans la montagne. Ginny n’a que 17 ans mais déjà de l’assurance. Elle soigne le virginien. L’épisode est passionnant et l’on ne s’ennuie pas une seconde. Jim Horn commence à trouver ses marques il est vrai aidé par Trampas.

Drury joue avec conviction un blessé tourmenté par ses cauchemars. Le tête à tête avec Pamela McMyler est une belle réussite. On se doute que tout va se gâter lorsque le père et les frères vont rentrer. Véritable infirmière, Ginny Kabe, fait manger le blessé. A la 43e minute, la famille Kabe rentre. Carl se moque de sa fille qui s’est bien habillée. Les frères eux sont outrés et railleurs qu’elle se soit fait belle pour un aveugle. Ginny s’était habillée en regardant un portrait de sa défunte mère. La jeune femme se rend compte que ni son père ni ses frères ne veulent appeler un docteur. Bien au contraire, l’un des fils emmène le virginien.

Bien que toujours aveugle, le contremaître de Shiloh comprend que le fils Kabe veut le tuer et le met KO, arrivant à l’attacher avec un ceinturon. Mais il n’est pas allé loin et le père et l’autre fils veulent le tuer. James Whitmore sait ici dépeindre comme il l’a souvent fait un homme cruel et sans pitié. L’aveugle est contraint de courir pour échapper à la mort. Alors que la partie semble perdue, avec une carabine, Ginny le défend et le sauve. Elle est toutefois désarmée mais Trampas et Jim arrivent au bon moment. Il était temps, le virginien allait être piétiné par les chevaux de Kabe.

Ginny viendra rendre visite à John Grainger pour voir son protégé, après avoir fait la paix avec son père. Consternation, le virginien est toujours aveugle, dans une chambre, un bandeau sur les yeux. Ce n’est en fait qu’une duperie. Le convalescent se remet et peut voir enfin la belle Ginny. Elle en est amoureuse mais bien trop jeune pour lui.

Je n’ai pas compris pourquoi dans cet opus, le scénariste n’a pas prévu l’arrestation du père et des fils Kabe, qui ont fait une tentative de meurtre.

Néanmoins, c’est un sans-faute.

Anecdotes :

  • James Whitmore (1921-2009) fait sa troisième apparition dans la série. Il reviendra dans un autre personnage dans l’épisode 8 de cette saison en shérif.

  • Pamela McMyler (1943-) a joué au cinéma dans L’étrangleur de Boston, Chisum, Halloween 2. Elle a arrêté de tourner en 1989.

  • Bekerley Harris (1933-1984) est connu au cinéma pour La patrouille de la violence, Les prairies de l’honneur.

  • Richard Evans (1935-) a tourné de 1958 à 1994, souvent en guest star de séries comme Chaparral, Star Trek, Mannix, La Nouvelle Equipe.

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3. HALFWAY BACK FROM HELL

Histoire de James Duff McAdams et Alvin Sapinsley. Adaptation : Alvin Sapinsley. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

En Arizona, Trampas est injustement fait prisonnier par le propriétaire d’un ranch, Joss Cardine, complice du despotique marshall Teague, qui fait travailler des prisonniers en période de probation. Il est obligé de devenir, contre son gré, contremaître.

Critique :

Je revois sans plaisir le comédien John Dehner qui incarnait Morgan Starr sans conviction après le départ du juge Garth/Lee J. Cobb. Il a changé de rôle et incarne ici le shérif Teague. On pourra lui préférer sa fille, Rebecca, la belle Susan Howard de Dallas. William Windom, un familier de la télévision américaine et de la série, incarne Joss Cardine Une autre belle actrice vient égayer cette histoire sombre, Anna Navarro dans le rôle d’une jeune veuve, Maria Ortiz.

La population voit d’un mauvais œil ces prisonniers sur parole, en probation, travaillant à l’air libre. J’ai trouvé que Window est une erreur de casting. Ce bon comédien manque de conviction dans le rôle. Il n’y a que Trampas pour se fourrer dans des galères pareilles. Il est arrêté arbitrairement par le Marshall Teague et livré à Cardine pour être contremaître et surveiller les hommes en probation.

Il faut avouer que l’on peine à se passionner pour cette histoire, assez rapidement pesante. Les scènes sont répétitives. Incohérence du scénario, Trampas aurait mille occasions de s’échapper et il ne le fait pas, face au très mou Joss Cardine. Il y a bien trop de scènes d’intérieurs, dans le ranch de Maria Ortiz, le directeur de la photo nous a habitué à mieux.

Au bout de 40 minutes, Susan Howard n’a fait qu’une brève apparition au début. Les comédiens qui donnent la réplique à McClure, William Windom et Anna Navarro jouent assez faux. C’est une histoire qui tourne en rond, mal inspirée.

En ville, Cardine et ses hommes sont mal accueillis, la population ne veut pas les voir, même le propriétaire du bar local. Heureusement, la belle Susan Howard en fille de Marshall, apporte un peu de fraicheur dans cet enfer. L’ennui s’installe durablement. Manque d’action, de rebondissements, trop de bavardages. On a cependant hâte de voir comment Trampas va se tirer de se mauvais pas.

Le jeune Murray MacLeod en Will Steinbach a visiblement été engagé dans cet épisode pour le public féminin. Il fait plus gravure de mode que comédien. C’est l’un des prisonniers en probation qui se dit innocent, accusé d’un meurtre qui selon lui est un accident.

La scène du repas est particulièrement fastidieuse et longue. On y retrouve Teague, Trampas, Rebecca et Steinbach en profite pour piquer une crise de nerfs jouée sans conviction.

Rebecca a honte de son despote de père. John Dehner fait tout pour rendre son personnage détestable et il y réussit. Steinbach s’enfuit, poursuivi par Teague. Trampas s’en mêle et s’interpose pour que le fuyard, tombé à terre, caché derrière un misérable rocher, ne soit pas abattu comme un chien. Il parvient à raisonner le marshall. Nous avons enfin droit à de beaux extérieurs à cette occasion.

Le juge Jeremiah Pitt (Parley Baer), aussi détestable que Teague, et complice de ce dernier, n’est pas là pour égayer l’atmosphère, tant lors du repas que lors de la capture de Steinbach. La fin est languissante, on s’ennuie, on regarde sa montre. Rebecca réconforte son père et se réconcilie avec lui. Je n’ai jamais vu William Windom jouer aussi mal. Quant à l’épisode, on peut le zapper sans regret.

Anecdotes :

  • Tim Matheson, qui vient d’arriver, est absent de l’épisode.

  • John Dehner était Morgan Starr dans la saison 4, l’alter-ego de Grainger. Il revient ici dans un autre rôle.

  • Susan Howard (1944-) s’est retirée en 1993. Elle est surtout connue pour son rôle dans Dallas.

  • William Windom revient pour la 3e fois dans la série, mais il sera à nouveau présent dans la saison 9, dans l’épisode 15 The Politician.

  • Murray MacLeod (1940-) est acteur et compositeur. Il est surtout connu pour le film Chicanos, chasseur de têtes.

  • Anna Navarro (1933-2006) a joué dans L’étau, Last Action Hero au cinéma, Alfred Hitchcock présente, Rick Hunter à la TV.

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4. THE POWER SEEKERS

Scénario : Robert Van Scyok. Réalisation : Seymour Robbie.

Résumé :

Lors de la cérémonie du 4 juillet, jour de l’indépendance, John Springfield annonce sa démission comme député. Un éleveur, Bennett Poole, pousse John Grainger à se présenter à sa place.

Critique :

J’ai traduit par député, mais il s’agit ici d’un représentant local à la législature territoriale. John Springfield (Barry Sullivan) démissionnant, l’éleveur Bennett Poole (Dana Eclar) pousse Grainger à se présenter contre Tobe Larkin (Andrew Prine), le poulain de l’avocat Lou White (Jonathan Goldsmith). L’épouse de Larkin est Jenny (Davey Davison).

Autant le dire tout de suite, on espère que le téléspectateur, saturé de politique, va pouvoir se distraire au lieu de se prendre la tête à l’occasion de cet épisode. Il faut avouer que les craintes que l’on peut avoir devant l’énoncé qui précède sont justifiées, au lieu d’un western, nous avons des parlottes. Tobe Larkin parade avec sa jolie épouse et Grainger représente les éleveurs. Cet épisode trop américain échappe au téléspectateur français qui attend de la série un spectacle. Pour une fois, on peut comprendre qu’un opus de la série soit resté inédit.

Andrew Prine comme à l’accoutumée a un air assez hautain qui est plutôt déplaisant. C’est un défaut de ce comédien qu’il garde de rôles en rôles. La campagne de Larkin plutôt bien partie prend l’eau lorsque son épouse Jenny le désapprouve. Elle comprend que c’est un menteur. Il est agréable de retrouver Dana Eclar, Barry Sullivan, que les amateurs de séries américaines connaissent bien. Mais bien difficile de se passionner pour l’histoire, que ce soit la campagne électorale ou les déboires conjugaux de Larkin. Il faut un incendie et l’enquête du shérif Abbott pour que l’on sorte de notre torpeur. Lors de la scène opposant les candidats sur une estrade devant la population de Medecine Bow, Jenny Larkin vient dire une vérité qui va laminer la candidature de son mari.

Depuis le début de la série, voilà un épisode navrant ni fait ni à faire. Nous sommes dans Le Virginien et pas dans A la maison blanche. Au fond, ce type d’intrigues passionne peut être outre Atlantique, mais en France, nous sommes totalement hermétiques au genre. Que diable viennent faire Trampas et le virginien dans cette galère ? Dans le cas de l’épisode précédent, on voulait nous divertir, et le réalisateur manquait sa cible, causant un ratage. Celui-ci était une entreprise perdue dès le départ. Quand le générique de fin résonne, on a un peu de mal à croire que l’on était en train de regarder Le Virginien.

Anecdotes :

  • Barry Sullivan (1912-1994) incarnait le milliardaire Jordan Braddock dans la série L’immortel.

  • Dana Eclar (1927-2005) est célèbre pour son rôle de Pete Thornton dans MacGyver.

  • Andrew Prine (1936-) est connu pour Grizzly, le monstre de la forêt.

  • Davey Davison (1943-) a joué dans Mannix, Cannon, Les rues de San Francisco, Dynastie.

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5. FAMILY MAN

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Le virginien vend un cheval à Obbie York, dont l’épouse Annie est enceinte. Jim Horn remarque qu’Obbie et sa femme ont l’air plus jeune que lui. Un voyageur qui arrive à Medecine Bow, Nathan Rigby, accuse Obbie d’avoir volé 8000 dollars à son frère. Obbie s’enfuit.

Critique :

Dans cet épisode, une femme très jeune, enceinte, se retrouve seule à Medecine Bow. Il s’agit d’Annie York, dont le mari serait un voleur sous le nom d’Obbie Moore. Le virginien, Trampas (dont on a remarqué depuis le début de la série qu’il laissait pousser ses cheveux) et Jim Horn vont bien entendu aider Annie. L’ambiance western familial rappelle La petite maison dans la prairie. L’épisode met enfin en valeur le nouvel acteur, Tim Matheson, qui a un rôle intéressant à défendre.

Après l’accouchement, suite à la plainte de Rigby, le shérif Abbott mène son enquête. La mari parti, Jim s’occupe de la jeune mère et de l’enfant et travaille à leur ferme, au détriment de Shiloh, jusqu’au jour où il fait une insolation. Le réalisateur laisse beaucoup de place à Matheson pour s’exprimer. Lorsqu’il rencontre Rigby, et que ce dernier insulte Annie, il faut le shérif Abbott pour les séparer. Mais un jour, par hasard, Jim découvre de l’argent dans une enveloppe au nom d’Annie Moore.

En dehors de Jim, on voit surtout le virginien. L’épisode permet d’approfondir les relations entre le contremaître et Jim, de faire vraiment connaissance. Il était temps au bout de huit épisodes ! Darleen Carr est charmante et s’en sort très bien dans un rôle il est vrai facile à jouer, la jeune mère délaissée. Les relations entre Annie et Jim sont sans ambiguité.

Après l’opus politique, on s’adresse ici à un public familial. Certes, il y a des situations vues mille fois ailleurs, mais l’on ne tombe jamais dans la mièvrerie. Le seul défaut de l’épisode est le manque d’action. Le retour d’Obbie arrive tard dans l’épisode (1h08).

A la différence de sa partenaire Darleen Carr, Frank Webb ne force pas son talent. Par exemple, sa crise de jalousie à son retour, le coup de poing à Jim, sont téléphonés. Ce n’est pas un épisode au scénario ambitieux, mais il tient ses promesses. Il ne dépare pas dans la série. Il permet, ce qui n’est pas rien, à Tim Matheson de s’imposer, et ce n’était pas gagné d’avance.

Anecdotes :

  • Darleen Carr (1950-) a arrêté de tourner en 1999. On a pu la voir dans Les rues de San Francisco, Magnum, Simon et Simon.

  • Frank Webb (1948-1974) a fait une courte carrière : Bonanza, Mission Impossible, Chaparral, Hawaii Police d’état. Après avoir quitté le métier en 1971, il est devenu pasteur et chauffeur de bus. Il a trouvé la mort dans un accident de la route à 26 ans.

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6. THE RUNAWAY

Scénario : Gerard Sanford. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

A Shiloh, on trouve un garçonnet fugueur. Il s’agit du jeune Hoot Callahan, dont on découvre qu’il a été battu. Un directeur d’ophelinat du Colorado le cherche pour le ramener. Le virginien veut retrouver le père de l’enfant dont il pense qu’il est toujours en vie dans le Wyoming, un père alcoolique.

Critique :

On cherche beaucoup ce petit garcon, Hoot (Johnny Whitaker), d’abord le directeur de l’orphelinat, McPherson (Peter Whitney), ensuite le virginien qui mène son enquête, l’enfant a dit s’appeler Sills, mais lorsque le contremaître se présente chez le couple, Jonah (Kay E. Hunter) et sa femme Kate (Dee Carroll), il fait chou blanc. L’enfant a menti. Le père, un alcoolique, Luke Calahan (Guy Stockwell) a quitté depuis longtemps la maison occupée par le couple Sills.

Nous découvrons que l’enfant est adopté par tout le monde à Shiloh, mais le directeur de l’orphelinat, un Peter Whitney qui nous rappelle Charles Laughton, vient semer le trouble. Trampas puis John Grainger protègent l’enfant et chassent l’homme qui promet de revenir.

Hoot réapprend à vivre, à pêcher avec Trampas, Elizabeth le chouchoute, le virginien recherche son père. Tandis que McPherson va faire ses plaintes au shérif Abbott, nous découvrons le père ivrogne, Luke Callahan qui se cache sous l’identité de Bayo et vit avec Claire (Jan Shepard).

L’épisode réussit à ne jamais tomber dans le mélodrame. Le shérif Mark Abbott, bien embêté, vient demander des comptes à John Grainger. Ce dernier obtient un sursis. Claire rencontre le virginien et le supplie d’intervenir. Luke Calahan est veuf et se laisse dépérir dans l’alcool. Elle espère qu’il pourra reprendre son fils Hoot. Mais le virginien a fort à faire avec le père ivrogne qui ne veut rien entendre. Ivre, il rate une marche de l’escalier de sa maison et se tue devant Claire et le virginien.

Les comédiens, à commencer par le tout jeune Johnny Qhitaker, sont tous au diapason. Le talent est au rendez-vous, Whitney est ignoble à souhait en père fouettard directeur d’orphelinat, Jan Sheppard bouleversante en Claire, Guy Stockwell convaincant en épave. Alors que la partie semble perdue, et que Whitney ramène au Colorado l’orphelin, le shérif Abbott avec un mandat du juge vient le mettre en état d’arrestation pour maltraitance et enlèvement. C’est la joie dans le clan Grainger, d’autant que Claire adopte l’enfant.

Le réalisateur réussit à nous faire croire à cette histoire digne de Rémi sans famille. Le principal intérêt de l’épisode est de ne jamais tomber dans le piège de la guimauve, on le doit à une distribution exceptionnelle, à une bonne direction d’acteurs, à un scénario sans failles. Johnny Whitaker joue l’enfant martyre sans jamais en faire trop, et Jan Sheppard tire également son épingle du jeu dans un rôle pas évident.

On avait l’habitude de voir le virginien rechercher des voyous ou des voleurs, il s’en tire fort bien dans la recherche du père de Hoot. Trampas sait se montrer paternel quand il lui apprend la pêche, ce qui nous vaut de beaux décors. Toute l’équipe est présente ici, mais Tim Matheson est moins visible dans la seconde partie de l’intrigue. J’oubliais Sara Lane, excellente comme de coutume. On peut saluer cette réussite qui n’était pas évidente au départ.

Anecdotes :

  • Guy Stockwell (1933-2002) est le jeune frère de Dean Stockwell. Il est connu pour le film Le seigneur de la guerre.

  • Peter Whitney (1916-1972) a joué dans Convoi vers la Russie, Règlement de comptes, Dans la chaleur de la nuit.

  • Jan Shepard fait sa cinquième et dernière participation à la série.

  • Johnny Whitaker (1965-) tourne toujours. Il a réussi à dépasser le cap de l’enfant star pour devenir acteur. Il fut Tom Sawyer en 1973 et l’une des vedettes de Cher Oncle Bill.

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7. A LOVE TO REMEMBER

Scénario : Benjamin Masselink. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Julie Oakes, une dessinatrice qui a perdu son mari et son fils tragiquement, arrive au ranch Shiloh. Bien qu’elle apprécie beaucoup la compagnie du virginien, elle a des visions liées à son passé et croit voir son mari défunt. Elle est troublée par l’antiquaire Ord Glover tout en tombant amoureuse du virginien.

Critique :

Diane Baker incarne ici l’artiste-dessinatrice Julie Oakes, une femme tourmentée par son passé. Julie a deux visages : en apparence, une jolie fille heureuse, mais dans la solitude, elle regarde la montre où se trouvent les portraits de son mari et de son fils. En visitant Medecine Bow, alors même qu’elle est invitée à Shiloh, elle rencontre l’antiquaire Ord Glover (Fred Beir) qui semble lui rappeler son mari.

Malgré le talent et la beauté de Diane Baker, la première impression que fait cet épisode n’est pas bonne. Une histoire d’amour bateau, vu souvent ailleurs. De la psychologie de bazar. Tantôt au bras du virginien, tantôt à celui de Glover, Julie est instable et les Grainger ne tardent pas à se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Son passé tragique a eu lieu à Boston, d’où vient Glover. En allant voire une diseuse de bonne aventure dans une foire, Julie est bouleversée par ce que révèlent les cartes.

A Medecine Bow, c’est la fête. Il y a des courses de sacs, des attractions, Julie s’en donne à cœur joie pour faire des dessins. Le virginien la surprend au bras de Glover et est déçu. Le rythme de l’épisode est trop lent. Certaines scènes se répètent, comme le pique nique avec Glover. C’est un médaillon que porte ce dernier au revers de sa veste qui trouble la dessinatrice. Glover se rend compte du trouble de la jeune femme en voyant des dessins bien obscurs.

Mais l’homme se montre trop pressant avec elle, et se saisissant d’une arme, elle l’abat. Il n’y a pas de témoins, seulement la parole de Julie, qui a vu le corps étendu de son mari au moment où Glover s’effondrait. Elle a visiblement l’esprit quelque peu dérangé.

Après un court séjour en cellule, elle est relâchée. Holly Grainger tente de la comprendre et de percer son secret. Julie disparaît. Barton (George Murdock) qui avait provoqué et failli se battre avec Jim Horn au saloon trouve la jeune femme en train de dessiner dans un pré et tente de la violer, mais le virginien lui donne une bonne rossée. Julie révèle alors son terrible secret au virginien, elle se sent responsable de la mort des siens, tués à Boston par un voleur.

La fin est relativement bâclée, Julie reviendra quand elle aura les idées plus nettes, car elle et le virginien s’aiment. Mais pour avoir vécu plusieurs fois cette situation, nous savons que notre héros restera célibataire.

Le gros problème de cet opus est qu’il nous laisse sur notre faim. Au final, ce n’est ni une histoire d’amour inoubliable, ni une intrigue suffisamment fouillée pour qu’on apprécie vraiment. Le fil rouge (le secret de Julie) rappelle parfois un peu le style utilisé par Hitchcock pour Pas de printemps pour Marnie. Diane Baker joue bien, mais contrairement à son titre, l’épisode n’est pas mémorable.

Anecdotes :

  • Diane Baker (1938-) est connue pour Pas de printemps pour Marnie, le pilote des Envahisseurs, l’épisode de Columbo : La montre témoin.

  • Fred Beir (1927-1980) a joué dans L’homme de l’Atlantide, 200 dollars plus les frais, Dallas.

  • Unique apparition de George Murdock (1930-2012) dans la série, ce que l’on peut trouver étonnant. On l’a vu dans le rôle de Cavanaugh, l’assureur dans la série Banacek. Ainsi que dans L’homme de fer, Les rues de San Francisco, X Files.

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8. THE SUBSTITUTE

Scénario : Gerald Sanford. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Trampas, parti en vacances avec une entraîneuse, pense passer du bon temps, mais se retrouve accusé du meurtre d’un médecin.

Critique :

Il s’agit et loin d’un des épisodes au suspense le plus angoissant de la série entière. Jamais l’un de nos héros, en la matière Trampas, ne s’est trouvé en pareille situation. Au début, Trampas part passer du bon temps. Il est avec Abby (Beverlee McKinsey) qui va le trahir. En effet, arrêté pour le meurtre d’un médecin, il est bouclé par le shérif Stoddard. Le vrai coupable, Josh Gates (Dennis Cooney) fait pression sur le shérif et la population pour que l’on pende au plus vite Trampas, qui a demandé que l’on prévienne Shiloh.

Le suspense va crescendo. Lorsque l’adjoint du shérif, Lucius fait évader le prisonnier et le dénonce, Stoddard comprend que Trampas est innocent. Il va faire front face à la foule déchaînée pour sauver notre héros. Prise de remords, n’ayant jamais pensé que les choses aillent si loin, elle avoue avoir menti. Mais Gates prétend que c’est à présent qu’elle ment, pour sauver Trampas.

Chacun des comédiens est à sa place et permet à cet engrenage de la terreur de se lancer. Beverlee McKinsey nous montre que sous ses apparences frivoles, elle est une femme pleine de fêlures.

Dennis Cooney incarne jusqu’au bout le salaud intégral. Ken Lynch rend le shérif plus malin qu’on aurait cru. Bien entendu, l’épisode va se terminer de façon dramatique, il était impossible de conclure autrement, mais le réalisateur aura su nous tenir en haleine pendant 74 minutes. Cette petite ville étouffante est le cadre d’un huis clos qui nous prive des grandes scènes d’extérieurs qui font le charme de la série, mais pris dans le feu de l’action, le téléspectateur, cloué à son fauteuil, ne voit pas ni le temps passer ni l’absence de décors exceptionnels.

On regrette vraiment que cet épisode soit resté inédit.

Anecdotes :

  • Dennis Cooney (1938-2002) a joué dans Le cheval de fer, Jeannie de mes rêves, Hawaii Police d’état, L’homme de fer, Haine et Passion.

  • Beverlee McKinsey (1935-2008) est apparue dans Mannix, Hawaii Police d’état, La Nouvelle équipe, Cannon, Les enquêtes de Remington Steele, Haine et Passion, Hôpital central.

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9. THE BUGLER

Histoire de Jed Rosebrook. Adaptation : Jed Rosebrook et Gerry Day . Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Le virginien trouve un soldat attaché et tué, qui est identifié comme le lieutenant Ben Carver. Aux funérailles du soldat, le jeune Toby Hamilton se révolte. Il reçoit dix-huit coups de fouet et se réfugie à Shiloh où il sympathise avec Elizabeth. Très vite, il est porté déserteur.

Critique :

Michael Burns est une énorme erreur de casting en Toby Hamilton. Il fait plus « jeune minet » que soldat héroïque.

L’intrigue en fait le fils du Colonel Hamilton (Morgan Woodward). On n’arrête pas de changer d’ambiance dans l’épisode, l’armée étant présentée comme menaçante (Holly en l’absence de son mari refusera que les militaires entrent à Shiloh). Après le début éprouvant (les coups de fouet, le soldat retrouvé mort par le virginien), cet épisode inhabituellement violent nous offre une trêve avec la convalescence de Toby à Shiloh, son amitié sans arrière-pensée avec Elizabeth à qui il apprend de jouer de la trompette. On a droit à une fin très mélodramatique avec réconciliation du père et du fils à la caserne, alors même que Toby suscite la haine des militaires, le colonel devant presque chasser un sergent pour rester avec son fils et John Grainger.

Ces changements constants d’atmosphère, armée amie, armée ennemie, déstabilisent le téléspectateur. Bien que l’on soit dans le cadre d’une série conventionnelle, j’avoue m’être interrogé, vu l’époque de diffusion (Novembre 1969) et le contexte de la guerre du Vietnam, si la production n’avait pas cherché à être « dans l’air du temps ». Par exemple, le virginien ne porte guère les patrouilles de soldats dans son estime et les évite en protégeant Toby, tandis que John Grainger montre une attitude plus en phase avec son âge.

L’image donnée par l’armée est loin des films de John Wayne, ainsi le personnage peu reluisant du sergent O’Rourke (Alan Hale Jr.), ou la brutalité ambiante à la caserne, sont bien éloignées des canons habituels.

Pour en revenir à l’épisode, j’avoue que l’on s’ennuie souvent. La partie la plus intéressante se situe lorsque Toby se réfugie à Shiloh. On retrouve des situations vues souvent dans la série lorsque l’on soigne des blessés, à ce titre certaines séquences rappellent les deux épisodes avec Pete Duel (The Good-hearted badman, The price of love).

La violence reste assez présente durant tout le métrage, ce n’est pas la réconciliation finale de façade père-fils qui nous ôtera ce sentiment. Michael Burns qui joue mal aggrave les choses. C’est assez flagrant créant un contraste avec John McIntire qui n’est pourtant pas un acteur exceptionnel. Morgan Woodward en raison de son personnage joue dans un registre plus grave.

Vu juste après le périple plein de suspense de Trampas dans The Substitute, cet opus est nettement moins bon. Pourtant l’autre épisode était angoissant, ici les scènes de cruauté (on est vite mis au parfum avec les premières images et la découverte du cadavre de Carver par le virginien) se succèdent sans que jamais l’on entre dans l’histoire.

Anecdotes :

  • Michael Burns (1947-) a joué dans La marine en folie et fait six apparitions dans la série, celle-ci étant la dernière. Sa carrière n’a pas dépassé la décennie 70.

  • Morgan Woodward (1925-2019) a servi comme pilote tant lors de la seconde guerre mondiale que la guerre de Corée. On l’a vu essentiellement à la TV dans des séries comme Hondo, Cimarron, Star Trek, Bonanza, La conquête de l’Ouest, Capitaine Furillo, Dallas.

  • Alan Hale Jr. (1921-1990) est connu pour Pendez-les haut et court.

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10. HOME TO METHUSELAH

Histoire de Paul Freeman. Adaptation : Jack Miller. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Seth James est un chasseur de prime. Il vient d’abattre dans la chambre d’un saloon un des hommes qu’il recherchait. Ami du virginien, il l’invite à la chasse sans lui dire qu’il poursuit six hors la loi. Il recherche des hommes qui ont volé et tué dans sa ville.

Critique :

Seth James (John Anderson) ne correspond pas aux habituels amis du virginien. On a peu de mal à croire à cette relation entre notre héros et le vieil homme. Après un début plein d’action, nous avons droit à des bavardages à Shiloh. John Anderson est égal à lui-même : droit, altier, rigide. Seul Clay est absent.

Le virginien paraît bien naïf pour croire à une partie de chasse. Les paysages traversés sont superbes. C’est un des grands atouts de la série. Dans une cabane, dans la montagne, deux des hommes recherchés par Seth décident de l’attitude à suivre.

Le virginien se rend compte que son ami est vieux et fatigué, qu’il n’a plus l’âge pour parcourir les plaines et montagnes. Lorsque Seth abat un premier truand, le virginien comprend qu’il a été dupé. Seth s’excuse. Mais le virginien fait une mauvaise chute. Il a mal à au bras gauche et doit voir un docteur, tandis que Seth capture un troisième bandit.

L’épisode, après un début intéressant, a tendance à s’étirer en longueur. Paradoxalement, Seth est finalement en meilleure forme que le virginien.

Le visage monolithique, John Anderson crée un personnage assez menaçant. On est surpris de le voir danser dans une petite fête avec comme cavalière une indienne (qui dansera également avec le virginien).

Un peu de détente était bien nécessaire au bout de 50 minutes de tension. Par contre, lorsqu’ils s’attablent pour boire un whisky, les deux hommes partent dans des bavardages sans fin. Le prisonnier tente de négocier avec le virginien, disant que Seth va le tuer. Il met le doute dans la tête de notre contremaître. Il demande aussitôt des comptes à Seth et comprend qu’il ne connaît pas son ami.

L’épisode aurait pu être excellent sans ses coupures bavardes qui ont commencé dès la visite à Shiloh. On finit par trouver le temps long. Les tentatives de Seth de se justifier ne convainquent pas le virginien.

Le prisonnier paie l’homme qui a soigné notre héros pour le libérer, ayant surpris la conversation de Seth. Le virginien veut empêcher Seth de tuer le fuyard, mais l’homme le met KO et l’enferme. Le virginien parviendra à se faire ouvrir la porte.

On comprend que l’épisode va se terminer de façon dramatique. Ce ne sera pourtant pas le cas, Seth recevant une leçon de non-violence qui le déstabilise. Finalement, un épisode assez moyen, victime de trop de longueurs.

Anecdotes :

  • John Anderson (1922-1992) est populaire en France pour son rôle de Scotty dans Les héritiers (Rich man, poor man book 2). Il est aussi le vendeur de voiture dans Psychose.

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11. A TOUCH OF HANDS

Scénario : John Dunkel. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Peg Halstead a fini ses etudes. Son père sait qu’il n’a que peu de temps à vivre. Il voit d’un mauvais œil la romance entre Trampas et sa fille.

Critique :

Cet épisode nous permet de découvrir la ravissante Belinda J. Montgomery quelques années avant L’homme de l’Atlantide. Dès les premières images, nous comprenons que l’intrigue sera une histoire d’amour contrariée. Peg Halstead revient de cinq années d’études en pensionnat, et ses sentiments pour Trampas n’ont pas changé, il est de même pour le cowboy.

Malheureusement, le père, John (Michael Constantine), qui se sait condamné suite à une première crise cardiaque, ne veut rien savoir d’une telle union. Sa fille et Trampas envisagent de se marier et de s’installer dans un ranch de Dove Canyon. Si les deux tourtereaux sont sympathiques, l’ennui s’installe vite. En fait, à part discussions et ballades, il ne se passe pas grand-chose.

On aime la complicité entre Elizabeth et Peg. Doug McClure n’est malheureusement pas toujours très convaincant, loin des cavalcades et des bagarres. Le père estime que la région a tué son épouse et veut qu’elle retourne dans l’Est. La situation semble s’éterniser. Mais un jour, John Halstead prend une grande colère contre Trampas et son cœur lâche.

Elizabeth J. Montgomery croit à son personnage et la dernière scène, seule dans sa maison, est bouleversante. Son jeu domine nettement celui de son partenaire. On sait que les histoires d’amour de Trampas et du Virginien font long feu, ils sont condamnés à rester célibataires.

Sans action, l’épisode pourra paraître long aux habitués de la série. On saluera par contre la performance de Michael Constantine, absolument impeccable. Lorsque la fin arrive, nous avons l’impression d’être passé, à cause de trop de dialogues et de discussions, à côté de l’épisode.

La photo est magnifique, et nous avons de très beaux plans en extérieurs de Belinda avec McClure. Toute l’équipe est présente, et Tim Matheson bénéficie d’une scène intéressante.

Anecdotes :

  • Michael Constantine (1927-) a joué dans L’Arnaqueur.

  • Belinda J. Montgomery (1950-) est célèbre pour son rôle dans L’homme de l’Atlantide.

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12. JOURNEY TO SCATHELOCK

Scénario : Alvin Sapinsley. Réalisation : Seymour Robbie.

Résumé :

Pour finaliser un achat et en raison d’un empêchement du virginien, Jim Horn doit transporter 4000 dollars, prix de l’achat de chevaux à Wellington. En raison de son jeune âge, Jim n’est pas prix au sérieux. Mais surtout, il se fait voler son argent.

Critique :

Anne Helm, pour une génération de téléspectateurs, était la jeune femme sage et rangée que devait épouser Ben Gazzara, ou du moins son personnage, dans Match contre la vie avant que le personnage joué par Gazzara, l’avocat Paul Bryan, n’apprenne qu’il est atteint d’une maladie incurable. Mais cette actrice canadienne a joué aussi dans d’autres registres, comme une entraîneuse de saloon particulièrement sexy dans cet épisode, Karen Mallory.

Son partenaire Burr DeBenning incarne Orrey Hills. Tous deux sont habitués des séries des années 60. DeBenning a d’ailleurs joué dans un épisode de Match contre la vie dans lequel Anne Helm n’était pas. Jim doit attendre au dépôt ferroviaire le vendeur, le capitaine Cornish (Peter Bromilow). Il est absolument furieux de ne pas être pris au sérieux en raison de son jeune âge.

Bien entendu, Jim est émerveillé quand il croit intéresser la belle Karen Mallory. Elle se fait offrir du Champagne. Il s’agit en fait d’un coup monté avec Orrey Hills pour lui voler ses 4000 dollars. Très vite, Hills cherche querelle à Jim, que Karen protège.

Un autre comédien a un rôle intéressant dans l’épisode, Lawrence Dane, qui incarne un français.

La qualité de l’interprétation d’Anne Helm nous fait regretter que sa carrière se soit limitée à la télévision ou à des rôles mineurs au cinéma. Nous n’avons d’yeux que pour elle ! Il faut dire qu’elle crève l’écran. Evidemment, né en 1947, Tim Matheson semble être son petit frère à côté d’elle.

Gouailleur, voyou, rusé,  Orrey Hills provoque un scandale au saloon et se retrouve en prison.

On a de la peine pour ce naïf Jim qui perd toute lucidité en fixant les beaux yeux de Karen. L’épisode sans tomber dans la comédie, reste léger. Une scène en particulier est cocasse : Jim vient dans la chambre de Karen en chemise de nuit, et tandis qu’elle lui parle s’endort sur le canapé !

L’acheteur de Jim n’est pas du genre patient, déjà, il est agacé d’avoir affaire à quelqu’un d’aussi jeune, mais lorsqu’en plus, l’employé d’hôtel ne trouve pas les 4000 dollars dans le coffre pour les lui donner, il perd toute crédibilité.

Le shérif Quatermine (Frank Campanella) reçoit les doléances du volé. Frank est le frère aîné de Joseph Campanella. Malgré le vol, l’épisode n’adopte pas dans un premier temps une tonalité dramatique. Maîtresse de Orrey Hills, Karen fait des cauchemars.

A la recherche de son argent, Jim est capturé par un français (Nous ne saurons pas le nom du personnage). Il se retrouve face à Karen et lui demande de lui rendre son argent. Elle joue les vierges outragées avec délice. Bien entendu, Orrey est là. Le français est enfermé. Karen demande à lui parler. On se doute qu’il ne l’écoute plus et est moins « sous le charme » de la belle.

Mais Karen se rachète et permet à Jim de retrouver la liberté, lui rendant l’argent après avoir fait du charme au français que Jim réussit à enfermer. Jim ramène Karen à Wellington, très vite poursuivi par Orrey.

Karen menacée par son amant doit désarmer Jim et lui reprendre l’argent. Orrey veut tuer Jim, témoin gênant. Karen sauve Jim en tirant sur son amant. Elle l’oblige à rendre l’argent.

Jim va voir Karen en prison. Il l’embrasse tendrement. Le virginien arrive en ville tandis que Jim paie l’acheteur.

Cet épisode nous laisse sans réponse sur le sort réservé à Karen en prison, avec un Orrey en liberté. Il a donc un goût d’inachevé. Le téléspectateur est donc invité à imaginer la fin. C’est le seul bémol qui n’empêche pas de donner la note maximale à l’épisode.

Anecdotes :

  • Anne Helm (1938-) était Molly Pierce,  la fiancée de Ben Gazzara/Paul Bryan dans cinq épisodes de la série Match contre la vie. C’est sa deuxième et dernière apparition dans la série après Ryker dans la saison 3.

  • Burr DeBenning  fait sa deuxième et dernière apparition après l’épisode de la saison 7 The Storm Gate.

  • Lawrence Dane (1937-) est apparu dans Scanners, La fiancée de Chucky.

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13. A WOMAN OF STONE

Scénario : Gerry Day. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Une blanche, épouse d’un indien Shoshone, doit à la mort de son mari quitter la réserve avec son fils, qui ne connaît que le mode de vie indien. Malade, elle est trouvée par Trampas et Jim et soignée à Shiloh, tandis que l’enfant rejette la civilisation des blancs.

Critique :

Dès le début, je n’ai pas trop aimé épisode. Mélodramatique, évoquant les problèmes entre indiens et américains, avec la bigame Mrs Cloud (Bethel Leslie) dont le mari blanc toujours vivant est un commerçant prospère veuf à Medecine Bow, qui a une fille, Laurie (Jane Actman). Dans sa première vie, elle s’appelait Catherine Cantrell.

Le mari est Milo Cantrell (Charles Drake) et croit sa femme morte. Le fils indien Wolf Cloud (Jean-Michel Michenaud) est le prétexte à tous les clichés sur l’enfant indien qui n’arrive pas à s’habituer aux coutumes de Shiloh, comme prendre un bain, sauf que cela ne fait pas rire. Les habitants de Medecine Bow sont hostiles aux indiens Showshone, et donc à Wolf Cloud.

Bethel Leslie a du talent, mais doit faire croire à un personnage assez peu vraisemblable, elle a abandonné son mari pour un indien. Quand elle rencontre son premier mari, Milo, il a un malaise cardiaque. Elle lui demande de ne rien dire à leur fille Laurie, fiancée à Ben Foster (Charles Brewer). Dans cette intrigue, le virginien et les habitants de Shiloh se retrouvent mêlés par hasard.

Les scènes entre Charles Drake et Bethel Leslie sont pathétiques, on sombre dans le mélo, et même pour l’époque, 1969, cela semble daté, dépassé. Le titre par contre reflète bien le visage de pierre que nous offre durant tout l’épisode Bethel Leslie.

Lorsqu’elle sort du domaine de la distraction pour chercher à défendre des causes, la série devient ennuyeuse. Les habitants de Medecine Bow, Abe Landeen (Tim Holt) en tête, sont caricaturaux en racistes anti-indiens. On cherche à adapter en 1969 un contexte du 19e siècle. Rappelons que dans la saison 1, plusieurs indices nous indiquaient que l’on était en 1898. J’ai cherché, mais aucune précision n’est donnée durant la saison 9 sur l’année où l’action se déroule.

Attaqué par un fauve, Milo Cantrell est sauvé par le petit indien (et le virginien). Il en réchappe miraculeusement. Il reçoit à son chevet son ex-femme et devant Laurie avoue qu’elle est sa mère. On nage en pleine guimauve, et surtout dans la plus parfaite invraisemblance.

Le plus dommageable est que le virginien, Elizabeth et Jim sont relégués au second plan (les autres acteurs sont absents). Malgré les suppliques de sa fille Laurie, Catherine Cantrell décide de rester Mrs Cloud et part avec son fils pour toujours. Un épisode fastidieux qui évite de justesse la note minimale pour quelques jolies scènes et de bons acteurs.

Anecdotes :

  • Bethel Leslie (1929-1999) a commencé sa carrière à Broadway en 1944 avec la pièce Snafu. Au cinéma, on l’a vue dans La clé des champs, Le combat du capitaine Newman, A corps perdu, Traître sur commande.

  • Charles Drake (1917-1994) a tourné dans La mort n’était pas au rendez-vous, Harvey, Winchester 73, Le Plongeon.

  • Tim Holt (1919-1973) est connu pour La chevauchée fantastique, La splendeur des Amberson, Le Trésor de la Sierra Madre.

  • Après une carrière de presque trente rôles, Jean-Michel Michenaud (1955-) qui incarne le petit enfant indien, est devenu producteur. Acteur, on l’a vu dans Au cœur du temps, Mission Impossible, Les Bannis. Il est appelé ici Gerald Michenaud.

  • Jane Actman (1948-2018) tournait là son premier rôle. Sa carrière dura dix ans, de 1969 à 1979, comprenant Hawaii Police d’état, Mannix, La planète des singes, L’homme Invisible, Joe Forrester, Wonder Woman.

  • Charles Brewer (1946-1991) tournait là un de ses derniers rôles. Après ce film, il a joué Airport. On perd sa trace ensuite jusqu’à son décès à 46 ans en 1991.

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14. BLACK JADE

Scénario : Herb Meadow. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Le virginien et Trampas sympathisent avec un cowboy, Cobey Jade, qui a l’habitude de chanter. Ce dernier habite une ville minière. Mais le virginien est troublé quand il s’aperçoit que Jade détient une montre qui appartient à l’un de ses amis.

Critique :

Nous sommes dans un pur western. Le virginien est décidé à savoir comment Cobey Jade (James A.Watson Jr.) est entré en possession de la montre d’un de ses amis et mène l’enquête. Trampas se rend dans la petite ville minière que Jade dit posséder. Il y trouve ce dernier jouant du piano. Il n’a pas seulement une jolie voix, c’est un vrai musicien.

Trampas lui demande pour la montre. C’est alors qu’un indien apparaît. Jade explique à Trampas qu’il enseigne la musique aux indiens Arapaho. Les premières trente minutes manquent de rythme. On voit le cowboy noir enseigner le chant à des enfants indiens assis par terre. Ce qui fait sourire Trampas. La ville minière est désertée.

Dans la montagne, Henry Swann (William Shatney) observe avec ses hommes la ville. Jill Towsend en petite amie de Swann, Roseanna, est plus délurée que la prude Dulcey de Cimarron. Elle semble en avoir assez de Swann et jette des pierres à ses hommes.

Trampas n’est guère convaincu par les explications de Cobey Jade au sujet de la montre.

Alors qu’ils dînent tranquillement, Jade et Trampas sont pris en otage par la bande de Swann. En fait, Swann pensait trouver de l’or en ville et est fort déçu. William Shatner est crédible en personnage antipathique, barbu, moustachu et l’air patibulaire.

L’épisode tourne au huis clos dans la maison de Jade. Swann interroge Trampas, il est intrigué et veut savoir qui il est. Swann est blessé et c’est Roseanna qui le soigne. Les hommes de Swann commencent à s’énerver et à tout casser chez Jade.

Prometteur au début, l’épisode déçoit. On note la présence de trop de scènes nocturnes, chose qui ne réussit jamais à la série.

Côté interprétation, James A Watson Jr. semble trop sûr de lui et affiche une arrogance qui colle mal avec la situation d’otage. Passé la surprise pour ceux qui ne l’ont vue que dans Cimarron, Jill Towsend joue assez bien Roseanna. Elle flirte avec Charlie Becker (Charles Maxwell), un des hommes de Swann,  Elle et Swann prennent chacun un bain.

Mais les choses se gâtent, Trampas est blessé, Jade fouetté. Swann veut l’or. Trampas a beau répéter au chef de la bande qu’il n’y en a pas, celui-ci ne veut pas le croire. Pendant ce temps, Charlie Becker disparaît. Swann le fait chercher partout.

Les indiens attaquent, et Cobey Jade prend le dessus sur Swann qu’il désarme avec un arc. Rosaenna a été enlevée par les indiens.

Beaucoup d’action dans la suite de l’épisode, mais trop de huis clos. L’épisode se termine par le chant des enfants indiens. La bande de Swann (Rosaenna a été libérée) est conduite en prison par Jade et Trampas. Un épisode moyen, sans plus, avec un scénario trop linéaire.

Anecdotes :

  • William Shatner (1931-) est célèbre pour le rôle du capitaine Kirk dans Star Trek.

  • James A. Watson Jr (1945-) a joué dans Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

  • Jill Towsend (1945-) était Dulcey dans Cimarron.

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15. YOU CAN LEAD A HORSE TO WATER

Scénario : Lois Hire. Réalisation : James Neilson.

Résumé :

Trampas se trouve nommé shérif adjoint par Mark Abbott. Il doit convoyer un prisonnier à la ville de Clearwater.

Critique :

Episode avec le seul Trampas. Dans le précédent, le virginien ne faisait une apparition qu’au début. On retrouve quand même le shérif Mark Abbott. Il lui demande d’emmener un de ses amis, Luther Watson (Strother Martin). Une jeune femme arrive à la gare de Medecine Bow, Mary Marshall (Elizabeth Hubbard). Elle se montre très vite autoritaire, capricieuse, pénible. Elle prend la même diligence que Trampas et son prisonnier.

En route, la diligence est attaquée par des hors la loi. Mary se montre toujours aussi pénible. Le chef de la bande est Will Baxter (Noah Beery Jr.) et il s’enfuit. Se saisissant d’une arme, Mary veut convoyer les prisonniers mais n’est guère à la hauteur de la tâche. Elle tombe, a peur des serpents, etc. Et finit par renoncer. Le ton de l’épisode est à la comédie. Mais le métrage n’est guère convaincant. Les scènes s’enchaînent sans passion. Au bout de 30 minutes, on a compris que ce ne serait pas un épisode exceptionnel.

Mal écrite, la comédie tourne au désastre. Elizabeth Hubbard est vite insupportable autant que son personnage. Le voyage des trois compères est interminable, avec des scènes vues déjà dans la série à plusieurs reprises. Strother Martin garde cependant un jeu assez sobre, alors que son personnage aurait pu lui permettre tous les excès.

Le tragi-comique ne réussit pas à la série : Mary veut nager et manque se noyer. Et toutes les scènes sont de ce genre. Mary trouve Trampas à son goût. Le trio se retrouve prisonnier et ligoté par Baxter. Comme dans l’opus précédent, il y a bien trop de scènes nocturnes, faites en studio. Mais le gros défaut de l’épisode est un scénario minimal, qui ne permet pas d’empêcher le désastre. L’intrigue est trop mince, et le spectateur regarde sa montre.

De nouveaux personnages arrivent à la 51e minute, c’est trop tard pour redresser la barre. La veuve Krebs (Dorothy Shay) et Tom Kendrik (Anthony Eisley) entrent en scène.

Il n’y a malheureusement rien à sauver dans cet épisode. Le personnage de Trampas sombre dans le ridicule. Beaucoup de téléspectateurs américains de l’époque ont certainement zappé en cours de route, il faut une sacrée patience pour aller jusqu’au bout. Tout l’épisode est basé sur des scènes répétitives. Il faut attendre la 59e minute pour arriver à Clearwater. C’est Baxter que Trampas remet au shérif.

Les dix dernières minutes persistent dans le registre de la comédie. Le jeu se fait désormais à cinq, avec les deux nouveaux comédiens et le trio. J’ai trouvé l’intrigue selon laquelle le shérif de Clearwater est complice de Baxter tirée par les cheveux. Quant au couple qui se forme entre la veuve Krebs et Luther, mieux vaut ne pas en parler. Que diable Doug McClure est-il allé faire dans cette galère ?

Anecdotes :

  • Strother Martin (1919-1980) a joué dans Luke la main froide, La horde sauvage, Butch Cassidy et le kid.

  • Elizabeth Hubbard (1933) est connue pour le film Des gens comme les autres.

  • Noah Beery Jr.(1913-1994) était le père du héros de 200 dollars plus les frais.

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16. NIGHTMARE

Scénario de Gerry Day et Bethel Leslie. Réalisation : Robert Gist.

Résumé :

Le virginien vient en aide à Stephanie White afin de prouver son innocence dans l’accident de son mari, une tentative de meurtre. Elle se trouve en être l’héritière. Or, John, handicapé, meurt dans un incendie.

Critique :

Grosse surprise : Joan Crawford, actrice de cinéma qui a commencé sa carrière en 1925, présente dans une série TV. Elle est apparue quelquefois sur ce média, par exemple dans Des Agents très spéciaux, Le sixième sens mais reste une comédienne du grand écran. On imaginait mal en 1970 une star du cinéma français apparaître dans une série.

Stephanie White (Joan Crawford) a des dons de voyance dont elle ne veut plus se servir. Elle a eu aussi dans le passé des troubles mentaux. Elle est mariée à John (Michael Conrad). A l’aise sur un cheval aux côtés du virginien, elle se promène, tandis que son mari John se fait tirer dessus. Or, la roue de sa diligence a été sabotée et il a un accident. Il est grièvement blessé. Il se retrouve handicapé, en fauteuil roulant. Une nuit, un incendie se déclare et John trouve la mort.

Cette-fois, Stephanie est détruite et le virginien s’occupe d’elle. Elle est révoltée car lors de l’incendie, quelqu’un a dit que cela valait mieux pour son mari que de rester handicapé. James Drury réussit sans démériter à donner la réplique à la grande Joan Crawford. Les rebondissements ne tardent pas à arriver : l’adjoint de son mari, Frank Benteen, demande à voir Stephanie et est tué. Or, il s’avère qu’il ne lui avait pas donné rendez-vous et la veuve est arrêtée pour meurtre par le shérif Abbott. On trouve étrange l’attitude de la bonne indienne, Natawista (Rachel Rosenthal) qui s’occupait de John White depuis son enfance.

Billy (Steve Sandor), jeune frère de John, avait reçu une visite menaçante de Frank Benteen. Le téléspectateur est ainsi mis sur une piste. Le virginien et Jim Horn trouvent Stephanie devant le corps de Benteen. Le mobile du crime est évidemment la possession de la société de John White. Malgré des aspects typiquement western, il s’agit d’une intrigue policière. Parmi les suspects, le frère et Natawista dont le réalisateur montre souvent qu’elle est toujours au bon endroit au bon moment, telle Madame Danvers dans Rebecca.

Le juge prononce la sentence : Non coupable pour démence. Mais le virginien poursuit son enquête. Il vient voir Stephanie en prison. Elle a peur qu’il risque sa vie. Joan Crawford joue alors avec talent une étonnante crise de folie dont le shérif Abbott se souviendra longtemps. J’ai trouvé que la scène du procès était expédiée comme une lettre à la poste.

Le virginien rend visite à Billy White, poursuivant son travail de détective. Peu après, Billy vient chercher avec un avis médical sa belle-sœur en cellule. Il est accompagné d’un comparse, le docteur Sam Kincaid (Peter Marko). Elle dit à Abbott qu’ils vont la tuer. Effectivement, ils la ramènent chez elle et la ligotent.

Une suspense insoutenable s’installe. Le dernier quart d’heure est à la hauteur de ce qui a précédé.

Mais le virginien et Jim comprennent qu’il se mijote quelque chose. A noter que Trampas et John Grainger sont absents de l’épisode. Le virginien vient au secours de Stephanie. C’est pourtant elle qui sauvera notre héros.

Passionnant d’un bout à l’autre, l’épisode est remarquable. Il est bien dommage qu’il n’ait pas été doublé. Ne serait-ce que pour Joan Crawford.

Anecdotes :

  • Joan Crawford (1904-1977) est une grande actrice dont les titres les plus connus sont Le roman de Mildred Pierce, La possédée, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? La meurtrière diabolique, L’abominable homme des cavernes, Le masque arraché, Johnny Guitare.

  • Deuxième et dernière apparition de Michael Conrad dans la série.

  • Steve Sandor (1937-2017)  fut le héros d’une série inédite en France The Yellow Rose.

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17. HOLOCAUST

Histoire de James Duff Mc Adams. Adaptation : Robert Van Scoyk. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

Les éleveurs de Medecine Bow sont menacés par la volonté d’un certain Kordik qui veut prendre le contrôle de tout le Wyoming. Un feu, mis à la maison de Shiloh, survient et pourrait bien être l’œuvre de Muirhead, lié à Kordik.

Critique :

Tony Franciosa habitué aux rôles de héros incarne ici l’antipathique Kordik qui veut mettre les éleveurs de bovins à la rue. Nous revenons aux histoires classiques de Shiloh. John Grainger doit faire en sorte que la vente de son bétail reste rentable. Kordik a des moyens bien supérieurs.

Cette histoire d’éleveurs de bovins, de prix par tête de chaque bête, si elle s’inscrit bien dans le cahier des charges de la série, nous paraît très américaine et un peu hermétique pour le téléspectateur français.

Nous avons vu trois hommes portant des torches mettre le feu à la maison de Grainger, le virginien est persuadé que Muirhead (Alex Sharp) est mêlé à l’affaire. Elizabeth et Holly échappent de peu à la mort. Le shérif Abbott commence son enquête. Mais s’il n’est pas dupe, face à Clay et Trampas, il avoue manquer de preuves.

Bien évidemment, le spectacle de la maison de Shiloh brûlée est désolant. Nous y sommes habitués. Clay Grainger au milieu des cendres essaie de retrouver quelques souvenirs, comme une boîte à musique. Holly aussi est bouleversée, de même qu’Elizabeth, devant ce spectacle. Elizabeth s’effondre dans les bras de sa tante. Clay les rejoint, c’est la première fois que nous voyons la famille aussi désarmée.

Le réalisateur insiste et joue sur la corde sensible du spectateur. Jim Horn, blessé, est trop faible pour partir avec Trampas. Nous retrouvons encore une fois Harold J. Stone qui a pris un abonnement à la série, cette-fois il incarne Adam Southcort, un éleveur ami de Grainger.

La visite de Kordik n’est pas la bienvenue à une réunion de fermiers, dans un restaurant. J’avoue préférer ce cher Tony Franciosa en Matt Helm ou en journaliste Jeff Dillon dans Les règles du jeu (série à trois mains où un épisode était consacré à Robert Stack, un à Gene Barry, un à Franciosa) qu’en méchant.

La suite de l’histoire se traîne un peu. Les discussions de fermiers s’éternisent, la volonté de se battre du virginien reste inébranlable. Mais cela peine à nous passionner. Vers le milieu de l’épisode, John Grainger semble résigné. Dans ses scènes, Tim Matheson n’a plus rien à prouver, il a énormément gagné en maturité en Jim.

Enfin, la reconstruction de la maison commence. L’espoir revient. Le virginien et Trampas sont sur les traces de Muirhead, même s’ils prennent un peu trop leur temps. A leur tour, ils vont jouer avec le feu.

Muirhead est blessé durant la fusillade, ses deux complices se rendent. J’avoue préférer la seconde partie de l’épisode. Pour la famille Grainger, la dernière touche à la toiture de la nouvelle maison est l’occasion d’une explosion de joie, même si le banquier refuse tout prêt à John.

L’affrontement final avec Kordik, trop sûr de lui, arrive. Grainger prend la parole face aux éleveurs. Il leur rappelle qu’ils ont tous par le passé connu de mauvais moments, mais ne se sont pas effondrés. Kordik représente le progrès. C’est un véritable duel oral entre les deux hommes.

Muirhead est amené devant Korkik qui perd la face, malgré les billets qu’il agite.

On fait la fête en chansons à Shiloh.

J'avoue avoir beaucoup hésité pour la note, qui serait de 2.5 en raison de passages un peu mous. Néanmoins, la deuxième partie de l'épisode est grandiose.

Anecdotes :

  • Anthony Franciosa (1928-2006) fut le héros de Les règles du jeu, Matt Helm.

  • Né à Paris, Jeannot Szwarc (1939-) a réalisé Les dents de la mer 2e partie, Quelque part dans le temps.

  • Harold J. Stone fait sa 5e et dernière apparition dans la série.

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18. TRAIN OF DARKNESS

Scénario : Robert Van Scyok. Réalisation : James Sheldon.

Résumé :

Clay, Elizabeth et Jim prennent le train de nuit de Cheyenne à Medecine Bow. Il y a peu de passagers mais le trio n’est pas au bout de ses surprises.

Critique :

Il est un peu agaçant que des comédiens reviennent sans cesse dans la série dans des rôles différents, cela nuit à la crédibilité de la continuité. Après Harold J. Stone, un retour de trop de John Larch, et ce n’est pas fini, il reviendra encore !

Je dois dire que dès le début, j’ai compris que ce voyage en train de nuit (soit dans les studios Universal) allait être long et ennuyeux.

Certes, on a le plaisir de retrouver Dennis Weaver en Jed Haines, dont Clay devine qu’il n’est pas un éleveur mais sera en fait un homme traqué par des cavaliers qui veulent le pendre.

Les autres comédiens sont moins intéressants : Barbara Wherle en Evelyn Neely, acrice dont la carrière est en déroute et épouse du personnage joué par John Larch, Kas Garas en Butter Flyod, jeune célibataire ivrogne qui n’a pas payé son billet, enfin Charlotte Stewart en jeune épouse de Jed, Lottie. Elle s’inquiète auprès d’Elizabeth d’être une bonne épouse pour Jed.

Le suspense vient de Luke Dormer, le cavalier qui poursuit le train pour tuer Jed Haines.

Les scènes d’exposition pour montrer chacun des passagers sont détaillées, avec des anecdotes. Mais en fait, ce sont des scènes que l’on retrouve dans chaque épisode relatant un voyage aussi long.

Le prix de la prestation plus insupportable revient à Barbara Wherle, l’épouse de Charles Neely incarné par un John Larch trop vu.

Le problème est que ces longues séquences se font au détriment des héros de la série, sachant que les deux principaux, Trampas et le virginien, ne sont pas de la partie.

Dennis Weaver est la vraie vedette de l’épisode. Son personnage est la clé des problèmes qui vont surgir.

Naturellement, l’image est trop sombre pour que l’on puisse apprécier. On aurait pu éviter ce huis clos. L’épisode ne semble avoir été fait que pour fournir une saison de 24 épisodes (elles étaient au début de 30).

Il faut attendre la 46e minute pour que Luke Dormer monte à bord et veuille tuer Jed, qu’il accuse d’être le juge Harker, responsable de la mort de ses deux frères.

L’épisode, par sa construction, et même s’il n’est pas signé du même scénariste, rappelle furieusement le 11e épisode de la saison 3 de L’homme de fer : Haute Altitude (Five miles high). Une autre production Universal datant de novembre 1969. Celui du Virginien est de février 1970. L’un de passait dans un avion, l’autre dans un train.

Ensuite, c’est une sorte de procès de Jed Haines/juge Harker qui est fait. Même son épouse Lottie le rejette. Il est responsable de la mort de sept hommes. Butter Floyd est ouvertement pour Dormer. Haines revoit son passé défiler, les morts dont on l’accuse. Dennis Weaver a heureusement beaucoup de talent et sauve l’entreprise de l’ennui.

C’est Clay qui va au devant des cavaliers. Bravoure ou folie ? Suite à cela, Haines descend du train. L’histoire du juge condamné par ceux qu’il a envoyé à la mort rappelle aussi l’un des meilleurs épisodes de Haute Tension/The Kraft suspense theatre : Nuit de terreur (A crual and unsual night) de juin 1964. (diffusé en France en juin 1973). Encore une production Universal !

On le voit, les emprunts dans cet épisode sont variés et nombreux. La fin rappelle un peu Nuit de terreur. Elle se termine sans violence, sans que le sang coule. On apprécie la performance de Charlotte Stewart en jeune épouse du juge qui permet le happy end.

Anecdotes :

  • Dennis Weaver (1924-2006) est connu pour le film Duel et la série Un shérif à New York.

  • John Larch fait là la troisième de ses quatre apparitions dans la série.

  • Kas Garas (1940-)  a participé aux séries Les règles du jeu, La Nouvelle équipe, Chaparral, L’homme de fer, Wonder Woman, Sergent Anderson, Cannon, Les rues de San Francisco, Chips, Starsky et Hutch, Hawaii Police d’état, Pour l’amour du risque, Santa Barbara, L’agence tous risques, Docteur Quinn femme médecin, Urgences.

  • Barbara Wherle (1928-2013) est surtout connue pour le film La bataille des Ardennes.

  • Gerard S. O Loughlin (1921-2015) a tourné notamment Un tueur se promène, De sang froid.

  • Charlotte Stewart (1941-) a joué dans La petite maison dans la prairie et Twin Peaks.

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19. A TIME OF TERROR

Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Les Grainger vont dîner chez le juge McMasters lorsque la maison est touchée par des coups de feu. Le juge leur dit que ce n’est pas la première fois que cela arrive. Peu après, Les Grainger sont pris en otage.

Critique :

Cet épisode raconte une prise d’otages, celle d’Holly et de Clay par les frères Thurman, Joe (Phillip Alford) et Frank (Shelly Novack, déjà de retour !) et leur sœur Emily (Pamela Murphy). Ils sont amis avec le juge McMasters (Joseph Cotten) auquel les Thurman reprochent l’expropriation de leur ranch au profit du chemin de fer et la mort de leur père. L’épouse du juge, Mary, est jouée par Virginia Gregg.

La tension est extrêmement forte. Telle cette scène où Joe Thurman surprend Holly avec un couteau qu’elle n’a pas l’intention d’utiliser. Sous ses airs d’ange, Emily est-elle sincère et la plus raisonnable du Trio ? Joe lui semble carrément fou. C’est le genre d’épisodes vu cent fois dans des tas de séries, avec l’attente insupportable du dénouement. Le scénariste n’a pas cherché l’originalité.

Arrive le moment où McMasters est capturé par les Thurman. Joseph Cotten semble trop garder son calme en juge otage. Le comédien ensuite joue sur le registre de l’émotion. Clay demande à Frank Thurman des preuves de ce qu’il avance. Frank donne au juge une lettre de son père. McMasters proteste : il n’est pour rien dans le meurtre. Au fur et à mesure que l’histoire avance, on ne sait si c’est Frank ou Joe qui est le plus dangereux des frères.

Le renversement de situation final est assez invraisemblable, Emily tirant sur son frère Frank. Le dénouement n’est pas à la hauteur de la tension qui a régné lors de la prise d’otages. Un épisode assez moyen.

Anecdotes :

  • Joseph Cotten (1905-1994) est célèbre pour L’ombre d’un doute, Citizen Kane, Le troisième homme.

  • Phillip Alford (1948-) est connu pour Du silence et des ombres, Les Prairies de l’honneur.

  • Shelly Novack fait la 3e de ses 4 participations à la série.

  • Pamela Murphy ( ?/) est apparu dans Hawaii Police d’état, La petite maison dans la prairie, Dallas.

  • Virginia Cregg (1916-1986) est surtout connue pour le film Opération jupons.

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20. NO WAR FOR THE WARRIOR

Histoire de Robert Earll. Adaptation : Alvin Sapinsley et Robert Earll. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le virginien fait la connaissance de John Hoods, qui a du sang indien. Ce dernier devient ami avec Jim Horn, or il est recherché pour avoir tué quatre soldats.

Critique :

Le début de l’épisode est assez léger. Le virginien discute beaucoup avec Ned Cochran (Henry Jones). Nous avons droit à de belles scènes d’extérieurs, à des chevauchées. Jim sympathise avec John Hoods (Charles Robinson) que le virginien a engagé. Il ignore que cet homme, au sang indien, est recherché pour le meurtre de quatre soldats.

On peut constater que Charles Robinson ne ressemble en rien à un indien en dehors de ses cheveux bruns mais il n’est pas typé. Jim est fasciné par ce personnage un peu hors du commun, qu’il surprend en train de célébrer un rite indien.

Le virginien et ses hommes vont s’amuser en ville mais sont froidement accueillis par le shérif Charles Gray (Larry Ward). Au bar, on reconnaît, dans le rôle de William Webb, l’acteur Charles Aidman qui avait remplacé Ross Martin dans Les mystères de l’ouest quand ce dernier avait eu des problèmes cardiaques.

L’ambiance est toujours détendue, Webb radotant des histoires d’ivrogne. Mais Hoods se rend compte que le propriétaire du bar a pour servante une squaw, Kgoy-Ma (Patricia Hyland, je n’ai trouvé aucun lien de parenté avec Diana Hyland) qu’il traite en esclave et si ses compagnons n’avaient pas été là, il aurait massacré l’homme.

Ned Cochran arrive au bar et cherche querelle au virginien. En l’absence de Hoods, il lui révèle qu’il s’agit d’un tueur recherché. Le virginien devient perplexe et interroge Jim. C’est le moment où l’épisode passe de la légèreté à la gravité. Cochran qui ne peut s’empêcher de fouiner surprend Hoods chantant un rite indien. Il le capture et veut le livrer au shérif.

La jeune indienne aide Hoods à s’enfuir. Mais le shérif arrête Jim Horn et l’accuse d’avoir fait évader l’homme. Pendant ce temps, l’indienne, Kgoy-Ma, a retrouvé Hoods et lui raconte comment sa famille a été massacrée. L’homme lui révèle qu’il est à moitié indien. En 1970, l’opinion publique américaine changeait sur le sort des indiens, et cela se reflète dans cet épisode.

Dès le début de l’épisode, le shérif s’est montré hostile au virginien, à Trampas et à sa bande. Au bar, le virginien recueille des informations de l’ivrogne Webb. Le virginien va voir Jim en prison (on le voit simplement entrer chez le shérif), mais il raconte ensuite à Trampas que le jeune homme est en danger. Cochran a été retrouvé mort après la fuite de Hoods qui est introuvable. Ce dernier est dans une grotte avec la jeune indienne. Le virginien a peur que Jim Horn soit lynché.

Hoods demande de l’aide à l’indienne. Elle lui dit que Webb le fera sans doute. En arrivant en ville, le virginien ne rencontre que des regards hostiles. Le contremaître de Shiloh retourne voir Webb au bar, qui l’écoute et lui répond tant que notre héros lui paie de l’alcool. Trampas trouve l’indienne Kgoy-Ma et l’informe de ce qui se passe, des ennuis de Jim Horn. Elle le conduit à Hoods. Les deux hommes parlementent. Après sa visite, Kgoy-Ma dit qu’elle désapprouve John Hoods.

Les passages où Hoods chante en indien en dansant sont répétitifs et caricaturaux, et à force deviennent agaçants. La jeune indienne vient en ville voir le virginien et Trampas et leur dit où se cache Hoods. Il est parti. Les habitants veulent lyncher Jim Horn. Le virginien et Trampas arrivent alors que les habitants vont pendre Jim. C’est John Hoods, en costume indien, qui le sauve, mais se fait tuer.

Dans cet épisode, la fin est bâclée, puisque l’apparition de John Hoods se situe dans les dernières minutes. Deux comédiens sortent du lot : Charles Aidman en ivrogne qui incarne un personnage empreint de sagesse, et Patricia Hyland, parfaite en indienne. Les funérailles de Hoods auraient mérité un plus long développement, mais nous en sommes à 74 minutes.

J’ai également trouvé le virginien en petite forme, d’habitude il a plus de ressources et fait preuve de plus d’initiatives. Ce qui fait rater à l’épisode la note maximale. Néanmoins, c’est un bon spectacle, ce que l’on attend de la série.

Anecdotes :

  • Henry Jones (1912-1999) a tourné dans La mauvaise graine, 3h10 pour Yuma, Sueurs froides, Butch Cassidy et le kid.

  • Charles Aidman (1925-1993) était Jeremy Pike dans Les Mystères de l’ouest.

  • Charles Robinson (1932-2006) a joué dans La Cannonière du Yang-Tsé.

  • David Sheiner (1928-) est connu pour Drôle de couple, Le cercle noir, Tonnerre de feu.

  • Patricia Hyland (1944-) a joué dans Haute Tension, Dr Kildare, Ben Casey, Bonanza, Baretta.

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21. A KING'S RANSOM

Scénario : John D.F. Black. Réalisation : Joseph Pevney.

Résumé :

Clay Grainger est kidnappé par un certain Connor qui réclame une rançon de 20 000 dollars.

Critique :

Patrick Macnee dans Le Virginien. Habitué à la télévision américaine, l’interprète de John Steed en février 1970 avait terminé depuis un an Chapeau melon et bottes de cuir. Il interprète ici le personnage du kidnappeur Connor, marié à la belle Mag (Jackie DelShannon). En 1970, après avoir incarné John Steed de 1961 à 1969, son premier rôle fut pour cette série.

Tellement identifié à son personnage de Steed, il a un peu le même problème que Roger Moore dès que ce dernier sortait de ses personnages connus Simon Templar, Lord Brett Sinclair et James Bond, voire Ivanhoé. A l’écran, on voit que c’est Patrick Macnee jouant Connor, quand la plupart des comédiens s’effacent derrière leurs personnages, comme Joseph Cotten dans un récent épisode.

Le téléspectateur doit donc faire un effort pour faire abstraction du personnage habituel du comédien et juger de sa prestation en Connor. Il faut avouer que c’est difficile au début de l’épisode. On voit John Steed dans Le Virginien. A la trentième minute, au moment de la remise de la demande de rançon, qui se fait au virginien en présence de Connor et de sa femme, le réalisateur nous entraîne dans le drame. A part Trampas, tous les habitués sont présents.

Alors, va-t-on y croire ou non ? Ce qui impressionne au départ, c’est le talent de Jeanette Nolan, aidée de la jeune Jackie DelShannon en Maggie. Holly a deviné quelque chose et veut faire parler Maggie. Elle demande l’asile à Holly à Shiloh. Notons que la comédienne est très douée, et il est dommage qu’elle est si peu tourné, au profit d’une autre carrière, chanteuse-compositrice. Il faut dire qu’elle est une pionnière dans ce domaine et a eu beaucoup de succès.

Les comédiens qui entourent Patrick Macnee, Michael Pate et Don Knight, n’ont pas à forcer leur talent, ils jouent dans leur registre habituel. Notre cher « Steed » va devoir nous faire oublier son rôle de gentleman agent secret et mettre tout son talent dans la balance. Macnee choisit une forme d’ironie qui sert à faire donner corps à Conan. Dans la scène où il est confronté à John McIntire, il réussit son pari. C’est un homme menaçant, dangereux, capable de tuer. On respire. La scène de la 43e minute nous fait complètement oublier son rôle habituel.

Conan sait perdre son sourire pour devenir un fauve. Lorsqu’il jette d’un coup de pied Clay dans un puits, on n’a plus de doute. A la 49e minute, Conan menace d’une arme le virginien. L’interprétation de Macnee est pimentée d’une ironie cruelle sur son visage, une expression qui ne laisse place à aucun doute, Conan est un tueur.

L’épisode est d’ailleurs passionnant indépendamment de la présence de Patrick Macnee, car doté d’un scénario impeccable, et le réalisateur fait également un sans faute. Conan veut récupérer sa femme. Il n’y a aucun humour, aucun second degré dans l’épisode. Il est bien dommage que cet opus soit resté inédit en France. Le virginien part avec la rançon et Maggie.

J’ai trouvé que Macnee était parfaitement à l’aise entouré de Pate et Knight. Aucune surprise pour ces deux derniers, le téléspectateur les a vus à longueur d’année jouer les bad boys. Le londonien en revanche a surmonté les difficultés de son image auprès du public pour rendre crédible Conan. Knight et Pate jouent au premier degré, Macnee avec son ironie ajoute un petit quelque chose qui rend son personnage plus terrifiant.

La fin est magistrale. Conan réalise qu’il perd sa femme dans l’aventure. L’arrestation par le virginien se fait en douceur, sans violence, sans que le sang coule. Mais reste à trouver Grainger.

Le virginien joue un coup de poker d’une rare habileté pour savoir la vérité. James Drury s’accapare la dernière scène que l’on n’est pas près d’oublier. Du grand art.

Anecdotes :

  • Patrick Macnee (1922-2015) avant d’être John Steed dans Chapeau melon et bottes de cuir avait tourné pour la télévision américaine dans des anthologies : Suspicion, Alfred Hitchock présente, La quatrième dimension. Après 1969, on l’a vu dans Opération Danger, Night Gallery, Les grands mystères d’Orson Welles, Columbo, Matt Helm, Sherlock Holmes à New York, Galactica, Magnum, Pour l’amour du risque, La croisière s’amuse, Enquêtes à Palm Springs, Arabesque, Kung Fu la légende continue, et au cinéma dans Le commando de Sa Majesté, Hurlements, Dangereusement vôtre.

  • Jackie DeShannon (1941-) a très peu tourné comme actrice : Les règles du jeu, Les mystères de l’ouest. C’est une chanteuse et compositrice de chansons dans plus de cent films, travaillant notamment pour Fantômes en fête, Forrest Gump Le mariage de mon meilleur ami.

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22. THE SINS OF THE FATHERS

Scénario : David P. Harmon. Réalisation : Walter Doniger

Résumé :  

Le virginien est poursuivi par trois hommes qui veulent le pendre par les pieds, le voler et le tuer. Il est sauvé par un certain Adam Randall. En récompense, il obtient un emploi à Shiloh.

Critique :

Le jeune Adam Randall (Robert Lipton) sauve le virginien d’une mort certaine. Il est engagé à Shiloh. Très vite, les choses se passent mal cependant. L’homme n’est pas sociable. Les gens du ranch se posent rapidement des questions sur lui.

Le virginien transportait sur lui 40 000 dollars pour acheter du bétail, et il cherche à savoir qui a pu en parler. Il interroge Sam Burns (William Lucking), tandis que Clay se rend chez le shérif. Tant le virginien que son patron pensent à un coup monté.

Clay commence à regretter d’avoir donné asile à Randall. L’homme lui paraît étrange et cachant des secrets. A la ville, les interprètes de Holly et Clay, Jeanette Nolan et John Mc Intire étaient mariés, et leur fils, le comédien Tim McIntire, mort jeune d’une crise cardiaque, interprète ici le rôle de John Wesley Hardin. Randall retrouve Hardin dans un saloon et ils sont visiblement copains comme larrons en foire. Les soupçons envers Randall se confirment.

Hardin et Randall sont surpris au saloon par Clay et le virginien. Peu après, une dispute éclate entre Hardin et Randall et ce dernier blesse son comparse. Clay ne peut pas dormir, il se demande si le loup n’est pas entré dans la bergerie, car il y a 25 ans, il a tué le père d’Adam Randall. Il se confie à sa femme.

On s’ennuie assez vite dans cet épisode bavard. Après un début fracassant, la déception est au rendez-vous. C’est un défaut qui revient souvent dans la série, dont on attend de l’action avant tout, et des intrigues palpitantes.

Au bout de trois quart d’heures, le téléspectateur a compris qu’il n’avait rien à attendre de cet épisode. Holly demande à parler à Randall. C’est un peu le problème de cet épisode, trop de parlottes. Elle lui demande de comprendre qu’elle a confiance en son mari, et qu’il n’a jamais rien fait de mal. Clay prend le relais. Randall lui dit qu’il va le tuer pour la mort de son père.

L’épisode propose beaucoup de jolies scènes en extérieurs. Dès le départ, bien qu’il sauve le virginien, je n’ai pas trouvé Adam Randall sympathique. Robert Lipton a plus l’air d’un tueur que d’un sauveteur. Clay a envoyé Trampas au champ et veut affronter en duel Randall. Holly voudrait le défendre malgré lui en allant chercher un fusil. Clay l’en dissuade.

Le virginien surveille le marquage des bêtes avec Jim quand Trampas surgit. Le virginien comprend que Clay a voulu rester seul pour régler ses comptes avec Adam Randall.

Le moment du duel arrive. Il s’agit d’une scène classique. Randall tire sur un récipient contenant de l’eau et dit qu’il tirera dès que le récipient sera vide. Randall est plus rapide, mais il ne tue pas Clay, lui effleurant d’une balle sa chemise. Le virginien et Trampas sont perplexes, nous aussi.

Clay rejoint Randall dans la grange. L’homme a compris que sa vengeance n’était pas justifiée. A part des retrouvailles en famille pour les comédiens, cet épisode est vraiment d’un faible intérêt.

Anecdotes :

  • Robert Lipton (1949-) a joué dans Bullitt, 58 minutes pour vivre.

  • Tim McIntire (1944-1986) était le fils de Jeanette Nolan et John Mc Intire. On l’a vu dans Poolkie, American Hot Wax, Brubaker, Apocalypse 2024.

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23. RICH MAN, POOR MAN

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Tony Leader

Résumé :

Harve Yost, fermier que la chance n’a jamais gâté, trouve une somme importante sur un mort. C’est de l’argent volé. Il reçoit une récompense et décide de construire une ferme qui rivalisera avec Shiloh.

Critique :

La chance a frappé à la porte de Harve Yost (Jack Elam). Il se trouvait en compagnie de Jim Horn quand il a trouvé cet argent sur un mort. Il parle de ses projets à sa fille Ellie (Patricia Morrow) et à son fils Whit (Michael Larrain). Le virginien vient lui annoncer que c’était de l’argent volé et qu’il a doit à une récompense. Sur 58000 dollars, on lui donne 10280. L’argent appartenait à la Laramie Express Company qui décide de cette rétribution.

Un représentant de la compagnie d’assurance remet un chèque à Yost. Il organise une fête où les invités dansent. Yost voudrait engager Trampas. Le virginien accepte une aide provisoire de ce dernier dont il se passera à Shiloh. Petit à petit, Yost se fait à sa nouvelle vie. Il se montre assez doué. Ellie aussi s’habitue. Par contre, les banquiers ne veulent pas lui prêter d’argent. Ce qui met Yost fort en colère.

Peu après, un litige l’oppose à Trampas qu’il renvoie. Il voudrait les services du virginien qui refuse, fidèle à Grainger. On va vers un affrontement. Yost a engagé des hommes armés. En effet, le nouveau riche refuse que les bêtes de Shiloh viennent sur les près qui appartiennent à Grainger.

Mais les hommes de Yost le lâchent. Ce dernier est par la force des choses obligé de revenir à de meilleurs sentiments. La paix se fait autour d’une louche d’eau potable venant du puits de Yost, qu’il offre au virginien pour se rafraîchir.

En révisant ses ambitions à la baisse, l’ex-pauvre trouve la sérénité. Il faut dire qu’on l’imaginait mal rivaliser avec Shiloh.

L’histoire n’est jamais passionnante. C’est un épisode dans la moyenne, dont il ne faut pas trop attendre, jouant surtout sur la pyschologie des personnages. Doté d’un physique ingrat, le comédien Jack Elam est cependant fort crédible dans son rôle.

Anecdotes :

  • Jack Elam (1920-2003) a joué notamment dans En quatrième vitesse, Ne tirez pas sur le sherif.

  • Patricia Morrow (1944-) est connue pour Peyton Place, Return to Peyton Place.

  • Michael Larrain (1947-) est apparu dans Les règles du jeu, Gunsmoke, L’homme de fer.

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24. THE GIFT

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Scénario : Robert Van Scyok. Réalisation : Seymour Robbie

Résumé :

Une ancienne fiancée de Trampas, la chanteuse Sally Anne, est accusée de complicité avec deux braqueurs qui ont dévalisé la gare dont l’un a été tué Jim Horn tombe amoureux de Sally, mais Trampas tente de les séparer car elle n’est pas fiable.

Critique :

Avec cet épisode se termine la saison 8 et la version du Virginien telle qu’on la connaît, puisque la saison 9, The men from Shiloh, va apporter de nombreux changements. Fin de la musique du générique de Percy Faith, départ de nombreux personnages. Mais n’anticipons pas.

Sally Anne (Julie Gregg) n’est pas complice du braquage de la gare, on a vu l’un des deux voleurs s’introduire dans sa chambre, et d’ailleurs, elle avertit aussitôt Trampas.

Mais le fait que l’homme se soit réfugié dans sa chambre va attirer les soupçons sur elle.

Rawlins (Frank Marth) est un agent spécial de la sécurité des chemins de fer. Il demande pourquoi le voleur est venu mourir chez Sally. Rawlins va jusqu’à fouiller et soupçonner Trampas. Il veut retrouver l’argent.

Rawlins se rend chez le shérif Mark Abbott avec des idées très arrêtées. Il est froidement accueilli par ce dernier.

Trampas revient voir Sally. Il soupçonne quelque chose. Il n’a pas oublié la façon dont elle l’a quitté il y a trois ans. Elle lui explique que ses chansons sont toute sa vie.

Tandis qu’elle se produit au saloon, Jim Horn n’a d’yeux que pour elle, tandis que Rawlins la surveille.

Sally et Jim sympathisent, tandis que le détective des chemins de fer interroge un peu tout le monde.

Un homme arrive en ville. Il s’appelle Cart Banner (Tab Hunter). Il pose des questions sur le brigand mort.

A l’enterrement du voleur, Rawlins dit au shérif Abbott qu’il est déterminé à retrouver l’argent volé. Après leur départ, Sally vient déposer des fleurs sur sa tombe. Carl Banner la surveille.

Jim Horn doit être envoyé en mission pour deux semaines, et est furieux contre Trampas car il comprend qu’on veut l’éloigner de Sally.

Sally répète dans la nature, sur un pont  devant une rivière. Sa voix est vraiment claire et très belle à écouter. Jim Horn la rejoint. Que de chemin parcouru depuis l’arrivée de Jim dans la série. Il a mûri. C’est devenu un homme. Sally lui parle de ses rêves. L’ambiance est romantique.

Mais lorsqu’elle revient dans sa chambre, celle-ci a été fouillée. Elle accuse Rawlins de l’avoir fait, il nie. Il lui apprend qu’un homme est venu. Pendant ce temps, Banner joue aux cartes en les écoutant.

Peu après, Jim vient voir Sally et lui fait part des soupçons persistants de Rawlins. Sally semble amoureuse de Jim.

Après son tour de chant, elle trouve Banner dans sa chambre, avec Jim ligoté. Banner est persuadé qu’elle sait où se trouve l’argent. Il menace de tuer Jim si elle ne parle pas, tandis que Rawlins a entendu du bruit venant de la chambre et monte l’escalier.

Il règne une atmosphère de drame soudainement. Rawlins est blessé par par Banner qui s’enfuit, Trampas l’intercepte.

Sally est arrêtée car elle a retrouvé l’argent sur le voleur mort dans sa chambre. Abbott lui reproche d’avoir gardé le butin, mais pour elle, c’est le cadeau d’un homme mourant (d’où le titre de l’épisode). Rawlins s’en va avec l’argent récupéré pour la compagnie de chemins de fer, c’est tout ce qui l’intéresse.

L’épisode se termine nous montrant Sally chantant avec allégresse. Abbott a décidé de l’épargner. Mais Jim Horn, comprenant qu’elle ne vit que pour son public, quitte le saloon. Il retrouve Trampas, au fond, ils ont vécu à trois de distance la même expérience.

Anecdotes :

  • Tab Hunter (1931-2018) a joué dans Collines brûlants, Grease 2.

  • Julie Gregg (1937-2016) est connue pour Le Parrain, L’homme de la Manche.

  • Frank Marth (1922-2014) était réputé pour ses rôles de personnages inquiétants, il a notamment participé aux Envahisseurs.

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