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Saison 5 Volume 1Saison 5 Volume 3

Le Virginien

Saison 5 - Volume 2


1. L’ÉTALON SAUVAGE
(BELOW OUTLAW)




 

 

 

 

 

 

Scénario : True Boardman. Réalisation : William Witney.

Résumé :

Elizabeth est passionnée par un étalon sauvage blanc qu’elle aperçoit un jour en compagnie de son frère et de Trampas. Elle veut absolument le capturer, mais son grand-père la met en garde car c’est un animal sauvage potentiellement dangereux.

Critique :

Cette-fois, c’est une intrigue typiquement western. Le directeur de la photographie exploite au maximum les décors naturels. L’étalon ayant été capturé au nez et à la barbe d’Elizabeth, il est vendu aux enchères.

A la fureur de Grainger, la jeune femme renchérit à 200 dollars. Ensuite, Elizabeth tente de dompter l’animal. Cela dure les vingt-cinq premières minutes, dans une atmosphère tendue, car l’on craint pour la jeune femme devant cet animal sauvage.

Une fois l’étalon dompté, Elizabeth veut l’inscrire dans une course. En raison de scènes répétitives, l’intrigue tourne en rond. Il faut entraîner l’animal à prendre le départ. Elle l’appelle Alladin. Un jour, le cheval blesse un homme de Shiloh qui faisait sa litière.

Peu après, l’animal se blesse à son tour, ce qui compromet la course.

Il ne se passe pas grand-chose dans cet épisode. John Grainger a peur car il pense qu’Alladin un jour où l’autre peut faire du mal à Elizabeth. Au bout de 50 minutes, la tension reste présente en raison du pressentiment du grand-père. Le téléspectateur n’est guère rassuré non plus. Et ce qui devait arriver arriva. Tandis qu’une troupe de chevaux sauvages passe, Alladin apeuré jette à terre sa cavalière. Le cheval se fait capturer par ceux qui l’avaient fait au début de l’épisode, et veulent le revendre loin de Medecine Bow.

Elizabeth est retrouvée sans connaissance et ramenée à Shiloh, le médecin craint une commotion cérébrale et devient aveugle. Contrairement à la jeune femme, le téléspectateur n’éprouve jamais de sympathie face à cet étalon blanc dangereux et sauvage.

Grainger donne l’ordre d’abattre l’animal si on le trouve. On craint pour la vue de la jeune femme, atteinte de cécité (temporaire ?).

Quant aux deux voleurs d’Alladin, ils ne savent pas à quel danger ils s’exposent. Par chance pour eux, le cheval s’enfuit.

Sara Lane restitue bien l’exaspération que nous éprouvons lorsqu’un soir d’orage, elle se préoccupe plus du sort du cheval que de ses yeux. Aveugle, elle descend les escaliers, sort de la maison pour affronter l’orage. Les scènes tirent un peu en longueur. Elle retrouve la vue pour trouver le cheval à terre dans l’enclos.

Le twist final est déroutant et inattendu. Sara Lane a fait preuve d’un réel talent de comédienne et on lui tire notre chapeau.

Anecdotes :

  • Après la saison 8, Sara Lane s’est mariée et a quitté le métier d’actrice. Le couple s’est occupé de viticulture. Elle a eu deux enfants, dont l’un adopté. Elle s’occupe maintenant d’enfants qui ont différents types de problèmes.

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2. LINDA
(LINDA)

Histoire de Cy Chermak. Adaptation : Frank Fenton. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Alors qu’il vient de faire une vente de bétail de 10 000 dollars, le virginien est dévalisé. Il prend une diligence mais compte bien retrouver les voleurs. Il fait lors du voyage la connaissance d’une certaine Linda Valence, une chanteuse.

Critique :

On retrouve dans cet épisode une « gueule » des années 60-70, Bill Fletcher. On l’a vu plusieurs fois dans L’homme de fer, Opération danger (Alias Smith and Jones), Opération vol, Les Envahisseurs, Cannon, 200 dollars plus les frais. Il incarne un personnage inquiétant, comme à l’accoutumée, Whitey Luder, mêlé au vol, et voyageant avec le virginien en diligence.

Comme souvent, il n’est pas crédité au générique et l’on sait peu d’éléments biographiques sur son compte si ce n’est qu’il est né en 1922 et ne tourne plus depuis 1983. Dans cet épisode, à la fin, nous allons le découvrir sous un nouveau visage, très surprenant.

Une injustice car l’on met au générique Frank McGrath, le conducteur de la diligence, Neddie Henshaw, qui n’a qu’un rôle anecdotique, alors que Bill Fletcher est omniprésent.

Une fois de plus, le virginien rencontre une femme et vit une romance, cette fois avec la belle Linda Valence (Diane Baker).

Dans ce genre d’épisodes, pendant la scène d’exposition trop longue (30 minutes), on ne sait jamais si l’on va s’ennuyer ou être comblé.

Diane Baker possède un solide métier, et dans les scènes de dialogues, elle est nettement au-dessus de James Drury.

On retrouve Clifton James, que l’on reconnaît au premier coup d’œil, dans un personnage louche, Big Ben Albright. Bien moins drôle ici que dans ses deux James Bond. Il est même convaincant en chef de bande. Un certain Burney (Rex Holman) menace tour à tour Linda puis le virginien, avant qu’il soit tué en état de légitime défense par notre héros.

Linda cache un secret périlleux. L’objet de l’histoire est l’argent du vol, qui a été confié à la chanteuse, mais qu’elle a perdu. C’est le secret qu’elle cache au virginien. La scène de l’étape à l’hôtel est bien trop longue, et l’on perd patience.

Linda avoue trop vite son rôle au virginien. Cela nuit au suspense de cette intrigue.

Les péripéties se succèdent à l’hôtel. Linda Valence disparaît. Ce qui est dommage, c’est que bien parti, l’épisode traîne en longueur. Le shérif Fergusson (John Milford) avoue au virginien que les agents fédéraux sont sur la piste de vols pour un total de 50 000 dollars, et que Linda à son insu sert de « courrier ». Fergusson l’a arrêtée au moment où elle voulait s’enfuir en train.

L’intrigue compliquée finit par lasser le spectateur. La romance reprend entre Linda et le virginien. Ce dernier soupçonne l’homme à qui il a vendu le bétail, Mark Fallon (James Brown) d’être le cerveau de l’affaire. Jouant de sa séduction, Linda est un personnage trouble dont on ne sait si elle est victime ou coupable dans le complot.

Il faut attendre 1h06 de métrage pour avoir la réponse. Dans cet épisode, les méchants et les gentils ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Après le twist final, le téléspectateur comprend qu’il a été manipulé et joué, car ce scénario joue en permanence sur les apparences. Mais à trop compliquer les choses, la note ne parvient pas au troisième melon.

Anecdotes :

  • Diane Baker (1938-) est connue au cinéma par Pas de printemps pour Marnie et à la télévision du pilote des Envahisseurs et l’épisode de Columbo : La montre témoin. Elle a pris sa retraite en 2013.

  • Frank McGrath (1903-1967) est l’un des héros de la série La grande caravane.

  • Clifton James (1920-2017) était le shérif J.W. Pepper dans les deux premiers James Bond avec Roger Moore, Vivre et laisser mourir et L’homme au pistolet d’or.

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3. JIM ET JIM
(THE LONG WAY HOME)

Histoire de Ken Finley. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le jeune Jim Boyer Jr. abandonné par son père a trouvé dans le virginien un substitut et s’est fait engager au ranch Shiloh. Un jour, son père, également appelé Jim, revient à Medecine Bow. Ce qui n’est pas du goût de Jessie, l’épouse délaissée pendant des années. Le père se fait aussi engager au ranch.

Critique :

Episode psychologique. L’homme qui a abandonné sa famille et revient une fois l’enfant grandi cherche à retrouver sa place, sans grand espoir. Son épouse Jessie (Jan Shepard) lui a clairement fait comprendre qu’elle le hait et qu’il n’existe plus.

Au début de l’épisode, on voit que le père est devenu un braqueur de banque, associé d’un certain Wally Simpson (Noah Beery Jr). Jessie craint la mauvaise influence du père sur le fils.

On se demande ce que ce type d’histoires vient faire dans la série. Le virginien tente de contrebalancer les conseils peu avisés du père.

L’épisode change de tournure à la 32e minute lorsque Simpson réapparaît et se présente au restaurant que tient Jessie. A Shiloh, Jim Boyer Senior fait le fanfaron. Le spectateur devine que le drame est sous-jacent, surtout avec le retour de Simpson. Mais il se prend à regarder sa montre.

La minceur du script est compensée par de belles images de chevauchées en décors naturels. Wally Simpson vient relancer son ancien comparse et le fait chanter pour qu’il fasse un « coup » avec lui.

On a du mal à se passionner pour cette intrigue de mari repenti qui veut reprendre sa famille après l’avoir abandonnée. Jessie finit par céder, ce qui est assez peu vraisemblable vu son attitude depuis le début.

Grainger, le propriétaire de Shiloh, reproche une faute à Boyer père. Il a perdu des bêtes. Il comprend mal pourquoi le virginien et Trampas prennent la défense du nouvel employé.

Pernell Roberts fait ce qu’il peut pour nous convaincre en interprétant un personnage mal écrit. Boyer père veut une place de contremaître. Le virginien assume déjà ce rôle.

Une fois de plus, on déplore le choix de Charles Bickford en John Grainger. Il est fade et sans saveur. On regrette vraiment Lee J. Cobb.

Boyer provoque le virginien. Mais ce dernier, pas plus que Trampas, ne veut se battre avec lui. On se demande bien pourquoi le virginien joue les bons samaritains à ce point. Cela ne sert rien puisque Boyer retrouve ses instincts de braqueur, avec Wally Simpson à ses côtés.

Le virginien, en état de légitime défense, abat Boyer. L’attention du téléspectateur se porte alors sur le fils. Il veut tuer notre héros.

Michael Burns s’en sort bien dans un rôle prévisible. La fin est moralisante et mièvre.  Le piètre jeu de Bickford manque de peu faire attribuer la note minimale à l’épisode.

Un opus où l’on s’ennuie et qui se termine dans la guimauve après le drame.

Anecdotes :

  • Pernell Roberts (1928-2010) est connu pour Bonanza. Il chante ici une chanson  Lonesome trail.

  • Michael Burns (1947-) a arrêté sa carrière après 71 rôles en 1977 pour élever des chevaux dans le Kentucky. On l’a vu dans Sergent Anderson, Hawaii Police d’état, Les Rues de San Francisco, Les Bannis, La Quatrième dimension, Alfred Hitchcock présente.

  • Noah Beery (1913-1994) est surtout associé à son rôle de père du héros dans 200 dollars plus les frais.

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4. LA FILLE SUR LA MONTAGNE DE VERRE
(GIRL ON THE GLASS MOUNTAIN)

Histoire de James L. Henderson. Adaptation : Eric Bercovici et James L. Henderson. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Owie Sheppard, un vacher, veut se marier avec Donna Maguire, une riche jeune femme. Le père n’est guère favorable à cette union bien que par le passé, il s’est lui-même marié, alors pauvre, avec une femme riche. Maguire accepte le mariage.

Critique :

Cet épisode est l’occasion d’avoir une terrible déception. Au générique de début, chevauchant, est ajouté Clu Gulager en shérif Ryker. Hélas, notre joie est de courte durée. Gulager n’est pas présent dans l’épisode. Internet Movie Data Base précise « Credit only ». Alors, un retour espéré et annulé en dernière minute 

Pourtant, à la fin de la saison 4, la rupture entre Clu Gulager et la série semblait consommée. Le comédien reviendra dans l’épisode 16 de cette saison. Il fera des retours épisodiques jusqu’à la saison 6, épisode 19, qui marquera sa toute dernière apparition.

Le mariage entre Owie et Donna a lieu, mais cette dernière déchante vite. Owie manque d’argent tandis qu’il dirige une sellerie et a envie de devenir contremaître chez un certain Connally (John Archer). Il y renonce car cela n’est pas du goût de sa femme, issue de la haute bourgeoisie.

Owie se confie à Stacey Grainger. Il est frustré dans son magasin. Pour aller voir le banquier, il est obligé de porter un costume. Mal à l’aise dans sa nouvelle vie, il se laisse entraîner dans un saloon par un vieil ami, Rail (Michael Greene) dans une partie de poker. Rail, un voleur de bétail, a une idée derrière la tête : entraîner comme complice Owie dans un mauvais coup qui devrait leur rapporter gros.

Or, il y perd une fortune au poker, allant chercher les gains de sellerie. Se trouvant dans une mauvaise passe financière, et acculé par le banquier Winner (Ed Prentiss), il apprend qu’il va être père. Il lui faut de l’argent tout de suite. De plus, Donna veut acheter une maison.

Paul (Brian Avery), un ami de Donna, se fait une joie d’apprendre à cette dernière qu’Owie a perdu au poker. Le père de Donna, Jasper Maguire (Hugh Beaumont) fait son autocritique et s’est mis à admirer Owie, brave homme, et à regretter d’avoir trop gâté sa fille.

Rail et Owie braquent une diligence… où se trouve Stacey Grainger. Pour sauver ce dernier, Owie est obligé d’abattre Rail.

Le shérif Mark Abbott sauve la mise à Owie. On nage dans l’invraisemblance. Le happy end final est tiré par les cheveux.

Anecdotes :

  • Tom Tryon (1926-1991) a joué au cinéma dans Le Jour le plus long, Le Cardinal, Première victoire, L’autre.

  • Pamela Austin (1941-) a joué dans Le Fugitif, Opération vol, La Quatrième dimension, Les Mystères de l’ouest, Columbo. Sa carrière n’a pas dépassé la décennie 70.

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5. LA PISTE DE LA VENGEANCE
(VENGEANCE TRAIL)

Scénario : John et Ward Hawkins. Réalisation : Thomas Carr.

Résumé :

Stacey est attaqué par un homme ruiné, Joe Willard, et en se défendant, il le tue. Il ramène le corps à sa sœur Ellie, qui n’est pas étonnée. Le frère cadet Toby, lui, veut se venger. Il vouait une admiration sans faille pour son frère.

Critique :

Les épisodes commencent à se ressembler : Joe Willard se voit refuser tout prêt de sa banque, sa ferme étant hypothéquée. Dans l’opus qui précède, il était déjà question d’un homme acculé à la ruine.

Le virginien accueille Stacey Grainger qui lui conte son drame.  Peu après, sous un faux nom, le frère de Joe, Toby (Ron Russell) se fait engager par le virginien. Il murit sa vengeance.

La sœur Ellie Willard (Mary Ann Mobley) a prévenu Stacey que son frère était un danger pour lui.

Cet épisode relève du suspense mais aussi du pur western. Dans le même convoi se retrouvent Stacey et Toby. Belden (L.Q Jones, omniprésent dans ce rôle depuis la saison 2 en Belden, un vacher de Shiloh) fait une farce à Toby qui révèle être un véritable dément.

Malgré la bagarre qui s’ensuit, et qui voit Belden vainqueur, Toby n’est pas renvoyé et reste dans le convoi.

Une étrange relation se noue entre Toby le chasseur et sa proie Stacey, alors que le premier ignore que le second a tué son frère.

Toby et Stacey surprennent des hommes qui mettent le feu. Il s’agit de membres d’un complot ourdi par un banquier corrompu. L’un d’eux, un shérif véreux, tente de tuer les deux hommes, et Toby veut faire preuve de témérité au point que son comparse est contraint de l’assommer.

Un jeu de chat et de la souris s’instaure entre Toby et Stacey qui par hasard découvre que ce dernier a tué son frère, qu’il est l’homme qu’il recherche.

L’intrigue est assez recherchée : un banquier véreux, qui incite les fermiers de mettre le feu aux pâturages pour le profit, et corrompt le shérif local.

Stacey se retrouve menacé par un puma. Toby le sauve de justesse.

Le virginien ne tarde pas à se trouver confronté au shérif corrompu qui a instauré une taxe de passage pour le troupeau de 4600 dollars. Les hommes qui ont établi la taxe ont incendié volontairement le reste du passage de façon à ce qu’il ne reste rien pour le bétail comme nourriture.

Si les scénaristes ont préparé une intrigue compliquée, le téléspectateur y adhère et ne se perd pas en route. Au fil rouge de la vengeance de Toby se greffe l’intrigue du droit de passage, une extorsion œuvre d’hommes corrompus.

Le virginien fait le coup de force pour passer sans payer la taxe abusive.

Stacey se retrouve arrêté pour meurtre. C’est le shérif corrompu, Ben Morris (Wesley Lau), qui fait du chantage. Stacey sera jugé par des jurés qui décideront de son sort en sa faveur si le virginien paie la taxe. Pendant ce temps, Toby, qui avait décidé de renoncer à sa vengeance, voit rouge et veut tuer Stacey.

Les scènes de convoi sont des images d’archives (en couleur) mais qui de nos jours ne font plus illusion, des stock-shots.

Le twist final entre Toby et Stacey constitue un spoiler que je ne révèlerai pas, mais qui permet à la série de nous offrir un grand moment, d’où trois melons amplement justifiés.

Anecdotes :

  • Clu Gulager est à nouveau au générique de début, mais joue les arlésiennes.

  • Ron Russell (1944-) n’a fait qu’une courte carrière, 13 rôles. On l’a vu dans L’homme de fer, Match contre la vie, Laredo.

  • Mary Ann Mobley (1937-2014) a joué dans Mission Impossible, L’île fantastique, L’homme à la Rolls, La croisière s’amuse, Falcon Crest, Arnold et Willy, Le sixième sens, L’homme de fer, Perry Mason, Des agents très spéciaux.

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6. SUZANNE
(SUE ANN)

Histoire de Gabrielle Upton. Adaptation : Gabrielle Upton et True Boardman. Réalisation : Gerald Mayer.

Résumé :

Suzanne McRae décide de s’enfuir de chez elle pour ne pas être forcée d’épouser un homme qu’elle n’aime pas et de continuer à mener une existence étriquée. Elle veut vivre sa vie et partir pour San Francisco.

Critique :

Si l’on apprécie le retour de Clu Gulager en Ryker (son absence n’est pas expliquée et lorsque Trampas le rencontre, il agit comme si de rien n’était), l’épisode me paraît se perdre en langueur. Patty Duke est un peu agaçante dans son personnage. Suzanne McRae, qu’elle incarne, cherche du travail à Medecine Bow et se fait éconduire partout.

Elle finit par trouver un emploi dans un saloon. Joe Stevens (Paul Carr), son fiancé, qui s’est fait engager à Shiloh, vient l’y relancer. Il menace Trampas de mort s’il tourne autour d’elle.

Les interventions du shérif Emmett Ryker sont fréquentes mais trop brèves. J’ai regardé ce qui pouvait justifier l’absence du comédien, en 1966 il a tourné un long-métrage pour le cinéma, And now Miguel puis en 1967 le téléfilm Sullivan’s Empire.

Joe s’obstine et vient chercher la bagarre au saloon. Ryker le boucle.

L’histoire de Suzanne et Joe est poussive et larmoyante. Paul Carr a un rôle ingrat d’homme a l’air emprunté en Joe Stevens.

Joe vole une somme importante à Grainger (que l’on ne voit pas dans l’épisode) pour la donner à Suzanne. Mais il est ensuite rançonné par un mauvais garçon du ranch, Milt Cartsairs (Tim Mc Intire) qu’il blesse en état de légitime défense.

Tout se passe comme si le shérif de Medecine Bow Mark Abbott avait disparu et que Ryker avait repris les rênes de la loi en ville.

Apprenant par Trampas ce que Joe a fait, Suzanne décide de rester alors qu’elle était sur le départ pour San Francisco.

Emmett Ryker se lance sur les traces de Joe, et il soupçonne Suzanne d’avoir su l’origine de l’argent.

Suzanne revient chez elle. C’est le prétexte de scènes larmoyantes qui énervent l’amateur de la série, notamment celles avec les enfants et le père. Sans Gulager, l’épisode mériterait la note minimale. Quant à Patty Duke, il est difficile de la supporter jusqu’au bout dans son personnage geignard.

Un épisode indigne du talent de Clu Gulager, que l’on espère revoir très vite. Il est avec Lee J.Cobb le meilleur comédien de la série.

Anecdotes :

  • Cet épisode marque le retour de Clu Gulager en shérif Ryker.

  • Patty Duke (1946-2016), décédée d’une septicémie, est célèbre pour Miracle en Alabama, Billie et La vallée des poupées.

  • Edward Binns (1916-1990) était Wally Powers, l’un des chefs du héros Al Mundy/Robert Wagner dans Opération Vol.

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7. LA MONTRE DE NOS PÈRES
(YESTERDAY’S TIMEPIECE)

Histoire de Sy Salkowitz, Al Ramrus et John Shaner. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Amos Tyke, marchand ambulant, vend à Stacey une montre que jadis John Grainger offrit à son fils massacré par les indiens. Depuis Stacey fait des cauchemars.

Critique :

Trois scénaristes nous ont concoctés cette histoire qui nous plonge dans le passé des Grainger qui relève à la fois du genre western et policier. Après que John ait reconnu la montre, Stacey interroge le marchand colporteur Amos Tyke (Andy Devine) qui prétend l’avoir achetée à un certain Archer (Karl Swenson). Stacey est déterminé à en savoir davantage.

L’enquête commence avec le couple Archer, dont la femme (Audrey Totter) est vindicative, car elle a offert la montre à son mari qui l’a perdue au poker.

Mrs Archer affirme avoir acheté la montre neuve à un certain Rafe Potter (Robert F. Simon), il y a cinq ans. Il avoue l’avoir vendu comme neuve alors qu’elle était d’occasion.

En sortant de chez Potter, Stacey est attaqué et roué de coups par deux hommes. Il reçoit la visite de la nièce de Potter, Eliane (Kelly Jean Peters). La montre lui appartenait.

Le bijou sert de fil conducteur aux souvenirs des uns et des autres. Tout le passé d’Eliane défile. A ce point de sa quête, Stacey pense ne pas pouvoir aller plus loin et ne pas trouver le prochain maillon de la chaîne.

Le téléspectateur découvre que Potter a payé les deux lascars qui ont voulu voler la montre et ne renonce pas à la récupérer. L’enquête mène à un certain docteur Bigelow (Pat O’Brien) qui en sait long.

Il s’agit d’un épisode dont il ne faut pas manquer une minute sous peine de perdre l’écheveau de l’intrigue. Le médecin a soigné jadis une certaine Mary Lou Baldwin qui s’est sauvée avec un certain Tyrell.

Eliane et Stacey partent pour le Texas. Potter s’inquiète de leur enquête. Mary Lou devenue épouse Tyrell est morte.

La piste mène à la réserve des comanches, créée il y a neuf ans. C’est le père d’Eliane qui a eu la montre d’un indien. On évoque la guerre avec les comanches il y a 16 ans, en 1800. Le gérant de la réserve, Williams (Stu Erwin) leur accorde un permis pour entrer sur la réserve et rencontrer l’indien Loup Infaillible (Henry Brandon).

Stacey pense retrouver les indiens qui ont tué ses parents.

Les décors de la réserve ont visiblement été filmés en studio, tout fait « carton pâte ». Loup infaillible refuse de parler du passé, mais Eliane veut retrouver son père, Tyrell. Stacey lui est confronté à Loup infaillible qui a tué ses parents. Il renonce à se venger car cela est arrivé durant la guerre.

Nous savons désormais tout du passé des petits enfants de John Grainger. Potter arrive et pose des questions à Williams. L’épisode est ponctué de flash-back où Stacey se rappelle le massacre de ses parents.

Stacey finit par apprendre de Loup infaillible que ses parents ont été tués par les blancs. Tout indique que l’assassin est Tyrell, le père d’Eliane. Cette dernière s’enfuit. Williams sait la vérité, et Stacey perd patience. Tyrell avait comme associé un certain Silas Graham (Bruce Bennett) à Houston. Potter se cache chez Graham. Ce dernier est l’assassin des parents de Stacey et lors d’un coup d’éclat, Potter est obligé de le tuer. Eliane comprend que son père était un assassin.

Potter avoue avoir été l’associé de Graham qui pillait, lui apportait la marchandise qu’il vendait.

Une histoire poignante et déchirante. Un grand épisode.

L’épilogue permet un moment de détente avec une nouvelle visite du marchand colporteur Amos Tyke à Shiloh.

Anecdotes :

  • Un indice nous permet de situer que l’action se passe en 1816.

  • Andy Devine (1905-1977) a joué au cinéma dans La Chevauchée fantastique, L’homme qui tua Liberty Valance et La Conquête de l’ouest.

  • Stu Erwin (1903-1967) également connu sous le nom de Stuart Erwin tournait là l’un de ses derniers rôles. Au cinéma, il est apparu dans Le docteur Cornelius (1933).

  • Audrey Totter (1917-2013) a joué dans La dame du lac, Le crime était presque parfait, Nous avons gagné ce soir.

  • Pat O’Brien (1899-1983) a tourné pour le grand écran Les anges aux figures sales, Certains l’aiment chaud.

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8. LE JUSTICIER
(REQUIEM FOR A COUNTRY DOCTOR)

Histoire de Judith et Robert Guy Barrows. Adaptation : Chester Krumholz. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Le virginien arrive dans une ville où une potence est dressée. Il recherche Stacey Grainger. Ce dernier a joué au poker et perdu. Les choses ont mal tourné. Il est accusé du meurtre d’un médecin. Stacey dit au virginien qu’il est innocent.

Critique :

Nouvelle enquête policière au far west. Le virginien doit retrouver le meurtrier d’un médecin, pour sauver Stacey de la potence.

Il commence par rencontrer la fille de la victime, Lucy Marsh (Debbie Watson) et la veuve, l’institutrice (Coleen Gray). Il veut leur prouver que Stacey est innocent.

Il interroge aussi une entraîneuse de saloon, Clara Bence (Cloris Leachman). Elle lui précise que le docteur Marsh a rendu visite à la famille Miller.

Notre héros découvre que le docteur était un piètre médecin. La piste mène au conseiller Lumberfield (John Doucette) qui avait des différents avec le mort. Ce dernier avait des aventures galantes. Lumberfield peut différer l’exécution de Stacey. Le virginien lui demande d’intervenir auprès du shérif (Ford Rainey). Le docteur mettait son nez dans les affaires du shérif.

Une rumeur circule sur une intrigue sentimentale entre Clara et la victime.

Sur les lieux du crime, le virginien et l’adjoint du shérif trouvent le portefeuille du docteur. Lucy Marsh accable notre héros. Stacey dit qu’il a entendu quelqu’un se sauver dans l’obscurité.

Lumberfield veut que l’on empêche le virginien de continuer son enquête.

Notre héros va et vient de l’un à l’autre des témoins, et l’on se prend à trouver le temps long. En rendant visite en prison à Stacey, Lucy laisse entendre qu’elle connaît l’assassin.

Le virginien est alors passé à tabac, approchant trop de la vérité. Il est recueilli par l’entraîneuse Clara Bence, dont le virginien pense qu’elle a peut-être commis un meurtre. Elle avoue avoir été la maîtresse de Marsh, et ce dernier voulait rompre. Elle a refusé la rupture. En lui faisant une scène, elle a accidentellement tué son amant.

La conclusion arrive trop rapidement. L’épisode ne décolle jamais et nous laisse sur notre faim. Dans le même genre, on a vu bien mieux dans la série. Deux melons suffisent pour cet opus.

La fin traîne en longueur, avec les lamentations de Mrs Marsh, stérile. Debbie est la fille de Clara Bence, qui n’était pas la maîtresse de Marsh. Cette fin larmoyante pleine de guimauve est bien trop longue et casse le rythme de l’épisode.

La scène finale est bâclée par des bavardages inutiles entre Clara et le virginien. Un opus décevant.

Anecdotes :

  • Debbie Watson (1949-) a fait une carrière éclair de 9 rôles entre 1965 et 1970.

  • Cloris Leachman (1926-) a notamment joué au cinéma dans La dernière séance et Frankenstein Junior.

  • John Doucette (1921-1994) est connu des français avec son rôle de capitaine Andrews dans la série Coup Double avec Don Adams.

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9. UNE NUIT D’ANGOISSE
(THE MODOC KID)

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Des bandits s’attaquent à la banque de Medecine Bow. Ryker les met en déroute. Ils se réfugient à Shiloh et prennent des otages.

Critique :

Pour l’anecdote, une des premières apparitions d’Harrison Ford, ce qui ne fait pas de l’épisode un opus majeur. Il tient le rôle de Cullen, le comparse de Stetler. On ne pouvait deviner alors le grand acteur qu’il allait devenir. Son jeu n’a rien d’extraordinaire. Il est vrai qu’il est cantonné à un second rôle. Mais il a en permanence un air de grand dadais peu convaincu à des lieues de ses performances ultérieures au cinéma.

La prise d’otages à Shiloh de Dell Stetler (John Saxon) est sans surprise. Les péripéties sont téléphonées. John Saxon n’est pas toujours à la hauteur, mais cela n’a jamais été un grand comédien. L’absence de charisme de Charles Bickford n’arrange rien.

Les bandits ont besoin d’un médecin pour soigner l’un des leurs blessés, qui agonise dans une chambre du ranch.

Comme d’habitude, Clu Gulager relève le niveau par sa présence et son talent.

Durant la prise d’otage, John et Stacey Grainger préparent un piège à leurs agresseurs. Tout cela manque de rigueur et de suspense.

Saxon finit par devenir irritant, manquant totalement de conviction en chef de bande. Son personnage est un couard.

Ryker et Abbott se mettent à la recherche du docteur. Ils rendent visite à Shiloh, et se font berner, mais Ryker a des soupçons et y retourne. Toutefois, les armes qu’ont confectionné Grainger et son petit fils feront leur œuvre et les délivreront des deux bandits.

Anecdotes :

  • Ryker travaille à nouveau avec le shérif Mark Abbott.

  • John Saxon (1935-) fait sa première apparition dans la série, dans laquelle il reviendra deux fois.

  • Harisson Ford (1942-) tenait là un de ses premiers rôles, il reviendra dans un épisode de la saison 6.

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10. LE TOURNOI
(THE GAUNTLET)

Scénario : Lou Shaw. Réalisation : Thomas Carr.

Résumé :

Le virginien est blessé par un voleur en pénétrant dans un ranch. Il se trouve mêlé à une querelle conjugale assez grave entre Al Keets et sa femme Mary.

Critique :

On retrouve avec plaisir le comédien Mark Richman, devenu ensuite Peter Mark Richman, familier des amateurs de séries des années 60 à 80.

Il incarne ici un homme despotique, Alain Keets. Toute personne qui pénètre sur son ranch est menacée de se faire abattre comme un chien et il traite si mal son épouse qu’elle essaie de s’enfuir avec leur fils. En voulant porter secours au virginien blessé, elle se fait capturer par son mari, si l’on peut dire, qui la laisse libre de partir mais sans l’enfant.

Le virginien n’est guère content de passer sa convalescence chez Keets. Ce dernier lui fait une offre en le payant plus cher. Mais il répond qu’il aime le ranch Shiloh, ainsi que John Grainger, et est son propre maître.

Keets se montre affable avec lui. Tout en étant surpris de l’autonomie que laisse Grainger à son contremaître pour acheter du bétail.

Keets organise un tournoi, ce qui est normalement interdit. Peter Mark Richman est crédible dans ce personnage de tyran. Le comédien domine la distribution.

Le tournoi à cheval est le point d’orgue de l’intrigue. Keets initialement ne doit pas y participer, l’ayant promis à son épouse à la naissance de leur fils, car il considère ainsi qu’il donne le mauvais exemple. Les disputes conjugales se poursuivent, ainsi Mary qui aime jouer du piano se le voit reprocher par son mari Alain. Ce dernier pense que Mary l’a épousé pour son argent. Il méprise la musique, la poésie et la littérature.

On comprend que Mary veuille quitter un tel homme. Richman joue tellement bien les despostes en Alain Keets qu’on en vient à craindre pour la sécurité du virginien. Un homme qui refuse de s’excuser même quand il sait qu’il a tort.

L’épisode mêle savamment psychologie et suspense. Keets va jusqu’à proposer au virginien de devenir son associé, notre héros refuse car il explique qu’il y a deux hommes en Keets, un que l’on peut apprécier, mais l’autre détestable.

Jimmy, le fils, est kidnappé. Mary croit d’abord que le virginien est le ravisseur. C’est en fait deux commis de Keets, Lund (Harry Lauter) et son homme de main Shoop (Tony Young) qui sont les coupables. On frémit au sort qui va leur être réservé quand on se rappelle que les hommes de Keets ont ramené mort le voleur qui avait tiré sur le virginien. En fait, les deux ravisseurs sont tués, mais Keets accuse le virginien d’être l’instigateur du rapt. Il veut le pendre. Le virginien doit la vie sauve à l’intervention de Mary. On comprend aisément que notre héros ait refusé de devenir son contremaître.

Haïssable jusqu’au bout, Alain Keets chasse son épouse. Trop de rebondissements invraisemblables finissent par coûter le quatrième melon à cet épisode. Richman est éblouissant comme comédien. On ne s’ennuie pas une seconde mais le scénariste Lou Shaw en a trop rajouté.

Le virginien défie Keets au tournoi en disant que s’il gagne, Mary partira librement avec Jimmy. La confrontation finale est à scotcher le téléspectateur sur son fauteuil. Je ne révèlerai pas le spoiler final, c’est un épisode à voir absolument en dépit de quelques invraisemblances.

Anecdotes :

  • Peter Mark Richman (1927-) a joué dans Santa Barbara, Dynastie, Les envahisseurs, Mannix, La croisière s’amuse, Cannon, Hawaii Police d’état, Drôles de dames et la majeure partie des séries de l’époque. Au cinéma, il a participé à la saga Vendredi 13 dans L’ultime retour. Il ne tourne plus depuis 2011.

  • Marian Moses également connue sous le nom de Marian McCargo (1932-2004) était à l’origine une championne de tennis, avant de devenir comédienne. On l’a vue, créditée dans 29 rôles, tantôt sous le nom de Marian Moses, tantôt sous celui de Marian McCargo puis Marian McCargo Bell, dans Falcon Crest, Perry Mason, Des agents très spéciaux, Daktari, Hawaii Police d’état, Mannix, Voyage au fond des mers. Elle a été à l’école en classe de terminale avec Jackie Kennedy. On l’a souvent comparée à Grace Kelly, appréciation que je ne partage pas à la vue de cet épisode où son personnage s’appelle May en VO et Mary en VF.

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