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 saison 1 saison 3

Hawaï Police d'État (1968-1980)

SAISON 6

 


1. LE CROCHET
(HOOKMAN)



Ce premier épisode de la saison 6 débute par l'apparition d'un homme aux lunettes noires sans mains, muni à la place de crochets, dans un cimetière. Il manie les crochets avec tellement de dextérité qu'il se sert d'un fusil à lunettes et tire sur un motard qui escorte un corbillard. Le motard est tué et la voiture fait une embardée. À bord du corbillard se trouve une veuve voilée de noir, et le cercueil tombe.

Keoki, le motard assassiné, a son nom gravé sur le fusil du tueur qu'il laisse sur place. Keoki avait accepté d'escorter des enterrements.

Notre grande surprise, en écoutant la VF, est le changement de tonalité de la voix de McGarrett. C'est normalement la voix de Roland Ménard, mais on la reconnaît à peine. Sans doute est-ce dû au doublage effectué par TF1 en 1989. Né en 1923, Ménard a commencé a doubler Jack Lord en 1973, il est évident que sa voix en 1989 avait changé.

Le tueur au crochet découpe des articles de journaux et les colle sur un mur.

Très vite, Che Fong se rend compte que le nom "Keoki" a été mal gravé. Nous suivons la vie secrète de l'homme aux crochets qui n'est pas sans nous rappeler un certain docteur Julius No.

L'équipe de Five-O donne le siège à un certain McKinney qui est abattu par la police. Duke Lukela (Herman Wedemeyer) prend plus d'importance qu'il n'en avait dans l'équipe. Il est de toutes les scènes de l'épisode dans son uniforme aux côtés de Danny, Chin Ho, et Ben en costume cravate.

Un policier est tué mais pas par McKinney, c'est encore notre Hookman. Il a laissé un fusil à lunettes où est gravé le nom du policier, Okala. Steve pense que le sniper écoute les fréquences de la police.
Le gouverneur, qui doit faire une conférence de presse, demande un rendez vous à McGarrett. Pendant ce temps, Hookman grave une troisième plaque, au nom de... McGarrett.

Les plaques sont en or, et un bijoutier les a fournis, il alerte l'équipe de Steve. Les plaques ont été vendus il y a six ans.
Hookman tue un témoin avec ses crochets comme le tueur de "Souviens-toi l'été dernier". Le bijoutier disant qu'il n'a pas alerté la police, McGarrett comprend qu'il est tombé dans un piège. Peu après les balles pleuvent. Hookman réussit à s'enfuir.

C'est au cours de cette saison, le 20 janvier 1974, que Leonard Freeman va mourir. Ce premier épisode de la saison 6 fut diffusé le 11 septembre 1973. Après sa mort, la série va perdre en qualité. William Finnegan et Robert Sweeney prendront en charge la tâche de Freeman pour terminer la saison 6.

Le légiste (Al Eben) examine le témoin mort, mais pense qu'il a été tué à coup de crosse.

On retrouve une pince de crochet dans la voiture de Hookman jetée dans le port. Steve comprend qu'il s'agit de Stoner (Jay J. Armes), qui perdit ses mains dix ans plus tôt lors d'un hold-up avec ses propres grenades. Ce sont McGarrett, Keoli, Okala qui ont capturé Stoner lors du hold-up.

Steve décide de visiter les bas-fonds. La chance est de son côté, il remarque sur une porte d'entrée une plaque mal gravée comme celles de Stoner.

Stoner est réfugié sur un immeuble et cerné par la police d'État. McGarrett feint de fuir et Danny abat Stoner.

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2. LA BANDE DESSINÉE
(DRAW ME A KILLER)

Après le crochet, nous restons dans la catégorie des cinglés avec Arthur (Elliott Street). Ce comédien était le jeune mongolien dans le double épisode "Meurtre au stade" qui concluait la saison 3. Ici, il a changé de côté et de victime est devenu un meurtrier qui prend au sérieux une bande dessinée publiée dans le journal, "Judy Moon". Il se rend chez un marchand chinois Ho Toy (Clement Law) ressemblant à un personnage de la BD, lui reproche de persécuter Judy Moon, et l'abat.

Dans un snack, il croit reconnaître son héroïne de papier Judy Moon dans une jeune femme. Il se met à la suivre jusqu'à son travail, une compagnie d'assurances. Cette fille est Mary Ellen Farmer (Susan Foster). Ho Toy est la troisième victime d'Arthur. Continuant de lire ses BD débiles, Arthur manigance un quatrième meurtre.

De cette sixième saison de 1973-74, Antenne 2 avait acheté pour les diffuser de janvier à juin 1976 cinq épisodes :"Croisière pour un tueur", "Le reflet du sang", "Touche finale", "La pièce rare", 'La fille du diable". Au Palais de justice, Arthur rencontre un avocat barbu ressemblant à celui qui persécute Judy Moon dans la BD.

Sur le cadavre de l'avocat qu'Arthur vient de tuer se trouve un journal avec la BD. Chez le coiffeur, en regardant le journal, Steve fait le rapprochement et demande les 25 dernières semaines du journal. Il fait aussi venir une psy pour dresser le profil de l'assassin. Cette psy est le docteur Bishop (Jean Tarrant), personnage qui reviendra dans l'épisode 06-05 "Pyromanie".

À la demande de McGarrett, Palmer, le dessinateur, créé un personnage de flic véreux, Danny, copié sur le physique de Danny Williams, qui va servir de "chèvre". Danny portera un gilet pare-balles. Nous entendons des battements de coeur à chaque fois que le jeune tueur voit un personnage de BD dans la réalité de son cerveau malade. Il dit à Mary Ellen (qui le prend pour un dragueur) qu'il a imaginé un plan pour qu'on ne lui fasse aucun mal. En s'attaquant à nouveau à Mary Farmer, Danny le prend en chasse et manque le capturer.

Mary permet de dresser un portrait robot d'Arthur.

Le mystère trop vite éventé, le suspense faiblit. Steve tire dans la jambe d'Arthur quand il essaie de tuer Danny.

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3. EN ROUTE POUR LA MORT
(CHARTER FOR DEATH)

McGarrett accoste une goélette à la dérive dont tous les marins sont morts, tués l'un par une arme à feu, l'autre par une masse. Le bateau fourmille de rats. Un autre est mort de la peste bubonique, ce qui rappelle à Steve la guerre de Corée. Nehemiah Persoff, qui venait de jouer dans un épisode de la saison 5 "Qui êtes-vous Monsieur Winkler?" est déjà de retour. Cette-fois, il joue le rôle d'un certain Léo Paoli.

McGarrett va être mis en quarantaine car tous les rats étaient atteints de la peste. Mais il ouvre une enquête pour meurtre. Décontaminé, le bateau est inspecté par Danny et Che Fong, les morts étaient français et venaient de Papeete.

Trois passagers ont réussi à survivre et gagné la côte d'Hoao, dont une femme Teresa Brown (Jeannine Brown) et son mari Tony. Mais la police recherche le corse Paoli qui a pu gagner Papeete sans passeport et vient récupérer un pactole à Hawaï. Ils ont débarqué sur l'île dans un canot, le "Marie Céline". Le gouverneur et Steve ont peur que les trois personnes qui ont fui sur Hoao aient gagné les États-Unis, ce qui serait une catastrophe.

Aussitôt, des centres ambulants de vaccinations sont mis en place. La panique commence à gagner la population. Tony Brown (Bert Convy) négocie son passage avec un certain Tamaki (Nephi Hannemann). Teresa meurt. Nous apprenons que Paoli est le père de Teresa. Peu après, Tony abat Léo qui l'a attaqué avec un couteau. Brown a réussi à prendre la clef du coffre où se trouve le magot de Paoli. Steve mène son enquête depuis sa quarantaine.

Danny et l'équipe de Five-O font la chasse à Brown et Tanaki. Ce dernier est arrêté par Danny et Ben Kokua. Apprenant qu'il a été contaminé, Tanaki vend Brown qui va prendre un hélicoptère pour gagner le continent. Il essaie de se maintenir à l'hélico mais fait une chute spectaculaire et mortelle dans l'océan. Depuis sa quarantaine, Steve annonce au gouverneur que l'alerte est levée.

Un bon épisode rarement diffusé en France.

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4. QUELLE FAMILLE !
(ONE BIG HAPPY FAMILY)

Cet épisode rappelle un peu "Escroquerie en famille" (05-13), mais en moins bien. Le jeu des comédiens est exécrable, Slim Plickens n'est pas Andy Griffith. Une famille arrive dans un hôtel à Hawaï, se faisant remarquer par son manque d'éducation, son racisme, son avarice en pourboires. Une famille de minables où le père, Sam, veut s'envoyer la belle-fille, qui le prend pour un gros dégoûtant qui ne s'est même pas lavé les dents. Beurk.

Pour survivre, au lieu de menus larcins comme la famille de "Escroquerie en famille", ceux-là tuent pour des sommes minables. Sam, le père, se fait engager comme plongeur dans un restaurant. Steve est appelé dans un restaurant où deux hommes ont été tués par le plongeur pour... 250 dollars. Puis, dans une usine, le fils aîné, Jeb (Bo Hopkins), tue d'un coup de clef à molette un ouvrier dans une station service.

Les meurtriers n'ont pas pris la peine de dissimuler leurs empreintes, et ont tué pour des sommes ridicules. Après le père et le beau-fils, c'est la belle-fille, Rosalie (Robyn Millan), qui se fait engager comme coiffeuse. René, le coiffeur, ex-proxénète, propose à Rosalie de se prostituer. Le père et le beau-fils tuent le coiffeur, toujours pour une petite somme d'argent.

Cet épisode peine à nous intéresser tant il navigue dans une intrigue improbable. Rosalie séduit un homme âgé, Harry, et lui demande 10 000 dollars pour coucher avec. Jeb vient à la rescousse, il tue Harry et sa femme handicapée et leur dérobe 1000 dollars.

Lors d'un contrôle dans un aéroport, les portraits-robots permettent l'arrestation de la famille. Rosalie Ferguson accepte de témoigner contre la famille, qui a tué 163 personnes en tout sur trois ans pour un butin global de 40 000 dollars. Steve leur demande s'ils se rendent compte de ce qu'ils ont fait.

- Ils étaient pas de la famille, dit l'épouse de Sam, c'est pas grave, ce sont des étrangers.
- Mais vous les avez volés, dit McGarrett interloqué.
- Ce n'était pas du vol, dit la mère, on n'a plus besoin d'argent quand on est mort.

Steve est tellement abasourdi qu'il en oublie son "Bouclez-les Danny !".

Sam (Slim Plickens) est doublé par le regretté Serge Sauvion, la voix française de Columbo.

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5. PYROMANIE
(THE SUNDAY TORCH)

Tous les dimanches, un pyromane frappe à Hawaï. Des rondes de sécurité sont installées. Danny travaille avec Marty Portobas (l'avocat acteur Kwan Hi Lim). Lim joue pour la première fois dans le "camp du bien", il était jusque là spécialisé dans les rôles de truands (il fut l'avocat de la famille Vashon).

C'est la seconde et dernière apparition du docteur Bishop (Jean Tarrant). La comédienne reviendra dans les dernières saisons mais dans des rôles à chaque fois différents.

L'épisode multiplie l'utilisation de stockshots, c'est-à-dire de scènes d'incendies filmées. Dans "Daktari", série tournée dans un parc animalier américain, les scènes africaines faisaient l'objet d'un schéma similaire. Mais ici, les incendies sont assez mal intégrés au reste de l'image.

Michael Anderson Jr, héros de la série western "Les Monroe" avec Barbara Hershey, est Ray Stokely, le principal suspect. Il a été vu sur les lieux des incendies et même filmé par un inconnu. Or c'est cet inconnu que nous voyons arroser d'essence un entrepôt. Surpris en pleine préparation, il jette une échelle sur le garde et l'assomme.

Le gardien, Fred Johnson, sort en flammes et est grièvement brûlé. Abusant des stockshots, l'épisode devient rapidement pénible. Ray Stokely a été licencié pour vol de son entreprise, or c'est l'usine de son patron, Kleeper (Lyle Bettger), qui a été brûlée.

Ray est arrêté. Pourtant, nous découvrons qu'il a été victime d'un coup monté : il n'avait rien volé dans l'usine, et son patron, Otis Kleeper, a engagé le pyromane, Anthony Porter (Tom Simcox, qui ressemble à l'acteur Monte Markham).

Très vite, McGarrett soupçonne qu'il s'agit d'un coup monté et que Otis Kleeper est mêlé à cette mystification. Kleeper utilisait des médicaments de basse qualité pour ses contrats avec l'armée, provoquant des hépatites. Il allait être contrôlé par l'armée quand l'incendie est arrivé à point. Mlle Rogers, l'assistante sociale qui trouvait du travail à Ray, n'était autre que l'épouse de Kleeper.

L'intrigue de cet épisode part du postulat que pour commettre un seul incendie, Kleeper en a fait des dizaines d'autres, comme le meurtrier de "Meurtre, amour et poésie". Ce qui est préparé pour un meurtre devient invraisemblable avec un incendie.

En fait, on commence à percevoir le manque d'exigence des scénaristes. Hawaï police d'État en 1973 est une série phare qui a atteint la sixième saison, et elle est la seule à proposer un programme exotique tourné en décors naturels : "Daktari" censé se dérouler au Kenya est filmé dans le parc "Africa and Africa" à Hollywood, "Hawaiien eye" avec Robert Conrad, la série qui a précédé Hawaii police d'État fut tournée à Hollywood. Alors, se reposant sur leurs lauriers, scénaristes et réalisateurs vont petit à petit tuer la poule aux oeufs d'or. Cette sixième saison ne proposera aucun épisode culte, ce qui est pour le moins mauvais signe.

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6. ELLE COURT, ELLE COURT LA VALISE
(MURDER IS A TAXING AFFAIR)

Le fisc demande à l'équipe de Five-O de cueillir à l'aéroport d'Honolulu Garrison (Wydell W. Hugues) : il a détourné une somme énorme. Il est retrouvé assassiné dans les toilettes. Jonathan Cavel, du fisc, est chargé de mener l'enquête avec l'équipe de Steve McGarrett.

Le tueur, inscrit sous le nom de Marsh, avait de larges lunettes noires et une barbe. Il s'aperçoit que la valise recelant 600 000 dollars a été échangé avec une autre. Notre barbu à lunettes n'est autre que Jonathan Cavel (Don Porter) qui a décidé de tuer le voleur et de faire main basse sur son butin. Il est évident qu'il est furieux et se sent spolié, si l'on ose dire.

C'est un couple, les Rowan, qui a trouvé la valise, et en voyant l'argent, le mari souhaite le garder à la grande peur de sa femme.
Finalement, Betty convainc son mari Will (après une visite de Danny Williams) de rendre l'argent. À l'aéroport, l'hôtesse Alma Saunders (Jenny Sullivan) leur propose de dire qu'elle a trouvé la malette de l'avion en échange de leur silence. Mais elle compte bien s'approprier le butin. Elle est retrouvée par Cavel auquel elle propose de faire fifty-fifty ; elle lui propose ses charmes en prime. Cavel l'étrangle et prend la malette.

Mais Cavel a envie de faire porter la culpabilité sur les Rowan qu'il prend en otage. L'équipe de Steve McGarrett comprend le manège et le recherche en hélicoptère. Cavel d'après Danny n'a pas voyagé sous son vrai nom ; il est donc l'inconnu et tueur de Garrison, Marsh.

Chin Ho et Ben Kokua trouvent le corps d'Alma Sanders.

Se voyant découvert, Marsh/Cavel laisse le couple Rowan et se jette du haut d'une falaise.

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7. LA GUERRE DES SOUTENEURS
(TRICKS ARE NOT TREATS)

Nous sommes dans les bas fonds d'Honolulu où les proxénètes règnent. Mais un truand et usurier, Lolo (Gregory Sierra), les fait chanter et leur demande 35% de leurs recettes. Un des proxénètes, Jean Paul, refuse de payer. Lolo le fait abattre. Mais l'assassin de Jean Paul se retrouve à son tour à la morgue.

Aussitôt, les autres macs s'associent pour payer un tueur de Détroit afin de se débarrasser de Lolo. McGarrett se rend chez Lolo et l'oblige soit à quitter Hawaï, soit à rejoindre une de ses cellules.

Cet épisode bénéficie d'une intrigue assez linéaire : le tueur payé par les proxénètes est tué par l'associé de Lolo qui demande aux souteneurs 25% au lieu de 35%. Ensuite, il tue Lolo au moment où ce dernier se fait menaçant envers les macs, mais il est abattu par les hommes de McGarrett.

Bien entendu, cette intrigue est développée sur cinquante minutes en nous faisant partager la misère de Hawaï, les prostituées, les macs, les racketteurs. Nous découvrons un toute autre Hawaï que celui des touristes et des colliers de fleurs.

Le soucis de Steve sont d'éviter que des innocents soient tués par la guerre des gangs. Nous évoluons ici dans une intrigue très réaliste façon "Les incorruptibles" et loin des complots d'espionnage de Wo Fat qui eux touchent à la fiction.

Harley (Glynn Turman) représente assez un héros de Blaxploitation en vogue à l'époque (1973), c'est lui qui a déclaré la guerre à Lolo en engageant le tueur.

On comprend mal à la fin de l'épisode pourquoi Mc Garrett tente (vainement) de sauver la vie de Lolo. L'épisode se termine par un dialogue entre Harley et Steve :

- McGarrett, tu crois vraiment que l'on peut appeler la disparition de cette ordure de Lolo un crime ou un bienfait ?
- Dans la police, on appelle ça un crime. Bouclez-les Danny ! Tous autant qu'ils sont.

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8. POURQUOI ATTENDRE LA MORT DE L'ONCLE ?
(WHY WAIT UNTIL UNCLE KEVIN DIES?)

Nous sommes en octobre 1973, dans quelques mois le producteur créateur de la série, Leonard Freeman, va mourir. Et la série baisser en qualité par sa prise en mains malheureuse par d'autres producteurs (Comme lorsque Brian Clemens et Albert Fennell furent licenciés par ABC au moment de "L'Invasion des terriens" dans les Avengers). En attendant, ce sont des épisodes de qualité qui sont produits.

Celui-ci repose sur un scénario ingénieux. Talbot (Murray Matheson, le chef de la Midlands Academy dans "Les Envahisseurs : le rideau de lierre") et Mualana (Tommy Fujiwara, qui rivalise avec Kwan Hi Lim sur le nombre d'apparitions dans la série) ont monté une bonne combine. Trouver des oncles fortunés et en mauvais termes avec leurs neveux, et proposer aux héritiers de tuer l'aieul récalcitrant et de partager l'héritage.

Avec l'accord de John Manicote, le procureur, McGarrett tend un piège à Talbot en fabriquant un faux oncle fortuné et en faisant répandre la nouvelle que son neveu est dans la dèche.

Cet épisode nous permet de voir le policier Frank Kamana (Douglas Moosman) qui pendant les douze saisons fit des apparitions comme l'un des membres de Five-O, rarement appelé par son nom.

McGarrett découvre la combine par hasard, lors l'une des morts suspectes, à cause du témoignage d'enfants.
Talbot explique à Steve qu'il rachète les "héritages à venir", moyennant une bonne commission. Il ose prétendre que tout cela est légal.

Talbot décide de transférer sa société en Suisse, McGarrett doit le prendre de vitesse avec son stratagème avant qu'il ne quitte Hawaï.

On devine comment Talbot va tomber dans les filets de McGarrett : il ne voudra pas renoncer à un héritage de plus, avec une proie trop tentante, avant le transfert en Suisse.

Calvin Cutler (Lawrence Pressman), ami de John Manicote, et procureur en vacances, accepte de jouer la chèvre en incarnant un neveu fauché attendant la mort de son oncle.

Malgré une tenue assez marginale, le procureur Cutler mènera sa mission à bout et dupera Talbot. Lorsque le porteur d'une bombe vient tuer l'oncle (dont McGarrett fait la voix), ce dernier est arrêté et passe aux aveux. Il faut dire que Chin Ho menace de laisser sauter l'homme avec sa bombe en l'enfermant dans un couloir de l'immeuble.

Un épisode plein de suspense et qui garde la marque des premières saisons.

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9. LE REFLET DU SANG
(FLASH OF COLOR, FLASH OF DEATH)

Cet épisode a été diffusé par Antenne 2 en 1976, deux ans et demi après sa projection sur CBS. Il nous permet de retrouver Don Knight déjà cité dans d'autres épisodes avec son visage inquiétant et son talent certain. Il est ici un tueur et un voleur d'opales.

L'épisode est un peu embrouillé par le fait que Jeffrey Hobbs (Don Knight) se fait voler ses opales et joue les victimes (Mais Steve ne sera pas dupe longtemps). C'est un tueur. Cette quatrième attaque de bijouterie ne ressemble pas aux autres, pourtant ce sont les mêmes balles qui sont retrouvées dans les corps des victimes de ce hold-up et d'autres.

Hobbs feint de collaborer avec la police, mais son comportement est très vite suspect à McGarrett qui n'hésite pas à le traiter de menteur.

Le titre français de l'épisode s'explique par le fait que Hobbs aime tellement les opales qu'il déclare avoir leur reflet dans les yeux, le reflet du sang.

Suivant la piste de ceux qui l'ont détroussé, Hobbs mène sa justice expéditive.

Avant de se faire coffret par McGarrett, Hobbs joue souvent sur deux registres : celui du type amusant (avec un mécanicien, un chauffeur de voiture de marque), et celui de la menace (avec la plupart des autres).

Le face à face entre Don Knight et Jack Lord est un bon numéro d'acteurs. Ces deux visages familiers des années 70 résument à eux seuls tout une époque. Pour les téléspectateurs français, Knight restera longtemps, à partir de la diffusion de 1972, Fletcher, l'homme qui poursuit un autre homme au sang miraculeux, "L'immortel" Christopher George.

Hobbs flingue à tout va, comme dans un film genre "Les tontons flingueurs". Il est véritablement amoureux de ses opales, et en trouvant d'autres, il hurlera "ce ne sont pas les miennes". McGarrett s'étonnera vite que le seul homme que Hobbs ait reconnu dans les fichiers de la police ait trouvé une mort violente juste après. Hobbs fait partie de ces criminels qui sont trop sûrs d'eux et de leur impunité, ce qui causera sa perte.

L'actrice E. Lynne Kimoto, qui interprète la secrétaire de la première victime, l'homme que Hobbs voulait rencontrer lors du hold-up, est sans doute une comédienne amateur recrutée sur place car elle n'a joué que dans des épisodes de "Hawaï police d'État" (comme Jean Tarrant)  à l'exception d'un épisode de "The Brian Keith show"  et l'on ignore ce qu'elle est devenue.

Après leur rencontre choc, McGarrett fait suivre Hobbs et devine rapidement qu'il est un tueur. Après avoir retrouvé ses opales au prix de quelques cadavres qu'il aura provoqué avec son pistolet silencieux, Hobbs protestera :

- Ce sont mes opales, elles sont à moi, j'ai passé la moitié de ma vie à les réunir.
- Vous allez passer le reste de votre vie à payer pour vos crimes. Bouclez-le Danny !

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10. LA FILLE DU DIABLE
(A BULLET FOR EL DIABLO)

Cet épisode ressemble beaucoup à "L'escale forcée" dont il est une sorte de remake (le sujet est la venue d'un dictateur à Hawaï). Ils furent d'ailleurs diffusés tous deux par Antenne 2 en 1976 à quelques semaines d'intervalle.

Nous retrouvons dans la distribution A Martinez (Cruz dans "Santa Barbara", Coop dans "Profiler"...). Il est ici question de sosies. Pour faire venir à Honolulu un dictateur, des opposants kidnappent la fille de Ramos (Richard Angarola) et la remplacent par un parfait sosie. Ramos s'y laisse prendre et se fait abattre. Bien évidemment, Maria Ramos et le sosie, la révolutionnaire Rita, sont jouées par la même actrice, la très jolie et regrettée Edith Diaz (1949-2009).

Son père dans l'épisode, le dictateur Ramos surnommé "El Diablo", est l'objet d'une erreur de casting : Le fade Richard Angarola ressemble plus à un bon père de famille qu'à un dictateur. C'était un rôle pour un Ricardo Montalbán ou un Nehemiah Persoff.

Mais en chef des ravisseurs, A Martinez compose un révolutionnaire guévariste plus que convaincant. Rita, le sosie, réussira à tuer son "père", mais McGarrett, en comparant l'enregistrement des voix de Maria au téléphone en captivité et celle de son audition après sa libération, comprend qu'il y a deux Maria. Nous quittons ici une intrigue crédible comme "La guerre des souteneurs" pour rejoindre la fiction pure, car il fallait être un grand devin pour savoir qu'il y avait deux sosies dans l'histoire.

Une fois que l'on fait fi de la vraisemblance, ce qui est un peu le cas des séries d'aventures policières des années 70, on se régale avec un bon suspense. On s'extasie à voir la malice de McGarrett à qui on ne la fait pas.

Après tout, le compromis de l'invraisemblance admise par le téléspectateur est franchi lorsque l'on accepte l'idée que Kojak, Mannix, McGarrett... enchaînant des années dangereuses comme héros de série policière ne sont jamais tués. On sait que Steve ne sera jamais tué, alors qu'il devine l'invraisemblable ne nous étonne plus. McGarrett a un petit côté Sherlock Holmes, sinon il n'aurait pas échappé à la famille Vashon, à Wo Fat, ou au lieutenant Ralston.

On reconnaît au passage, pour les fans de Daktari, la voix française de Paula Tracy, si familière aux fans de la série animalière, doublant Maria et Rita.

Devinez qui ensuite des hommes de Five-O s'arrange, fusse en prenant un hélicoptère pour être à côté de son chef, brûler la politesse à Chin Ho et Ben Kokua au moment de l'arrestation et entendre tomber la sentence qui conclut chaque épisode ?

"Bouclez-les Danny !"

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11. TOUCHE FINALE
(THE FINISHING TOUCH)

Cet épisode a été diffusé par Antenne 2 en 1976. Il reste trois autres épisodes de cette saison 6 à avoir été programmés en 1976 : "Croisière pour un tueur", "L'homme au cent visages", et "La pièce rare". Le délai entre la diffusion américaine et française devenait de deux ans (1974 sur CBS, 1976 sur Antenne 2).

Ensuite, cela ne se produira plus, puisque la France acheta pour ses programmes FR3 en 1979 des épisodes de diverses saisons dont la première, preuve quelque part que la série s'était dégradée en qualité. Ainsi, en 1979, on voyait "Le piège" avec Sal Mineo (01-04) au lieu d'acheter des épisodes des saisons 6 à 10, ce qui était possible à l'époque.

George Voskovec est la vedette de cet épisode dans le rôle de Norman Cargill, un ami de McGarrett, mais un faux ami, un traître. Il a fait fabriquer de faux bons du trésor à un imprimeur, Raymond Sakai (Seth Sakai), qu'il va ensuite examiner devant la police d'État comme étant authentiques. Le nom de Sakai est à la fois celui de l'acteur et du personnage.

Cargill est vieux et atteint d'une cécité débutante mais inéluctable. Il veut voler les bons du trésor et s'enfuir avec sa maîtresse. Il feint de fêter avec Sakai la touche finale de leur entreprise : il lui offre un whisky de 20 ans d'âge, empoisonné au cyanure, et simule la mort en suicide.

Cargill est chargé d'examiner les bons du trésor fabriqués par Sakai. Une banque du centre d'Honolulu appelle la police. Une cliente, Maxine Taylor (Lynn Carlin), a découvert que son bon au porteur de 5000 dollars est un faux. Elle l'avait abîmé avec de la cire de bougie et recollé avec du ruban adhésif. Elle ment, c'est la maîtresse de Cargill.

Si le bon présent dans la banque est intact, c'est qu'il est faux. Cargill doit donc trier le vrai du faux, et il va se régaler à authentifier des faux. Ce qui provoquerait une catastrophe économique, comme le souligne le gouverneur (Richard Denning), car s'il faut rembourser les faux et les vrais, l'état sera en banqueroute.

Cargill accepte d'examiner tous les bons, vrais ou faux, à la demande du gouverneur.

A noter que Cargill appelle McGarrett "Steven" au nom de leur vieille amitié. Comme dans "Columbo", nous savons qui est le criminel, mais l'épisode va nous montrer toutes les phases de l'opération de contrefaçon. Loin d'être fastidieux à regarder, la façon dont Cargill analyse les bons du trésor est un moment passionnant, mais il doit faire des pauses en raison de sa cécité commençante qu'il cache à tout le monde.

Cargill, profite qu'il est surveillé de dos par un agent de police pour imiter des signatures. Mais Danny donne l'alarme à Cargill car il rend visite à sa maîtresse Maxine Taylor.

Cargill kidnappe la vraie Olivia Hillis (Linda Ryan), experte en bons du trésor de la banque d'Honolulu et la tue. Il substitue sa maîtresse à la malheureuse pour faire croire qu'elle est à l'origine de la fraude. Déguisée en Olivia Hillis, la maîtresse de Cargill prend l'avion pour le continent.

Cargill affirme que les bons du trésor de la banque d'Honolulu sont faux. Mais Che Fong découvre que les empreintes de Cargill se trouvent sur les faux. Les contrefaçons ont été faites après que la banque d'Honolulu les lui ai confiés. Manicote est mis au courant. Steve tend un piège à son ex-ami.

Il le met sur écoute et découvre qu'il connaît Maxine Taylor. Maxine et Cargill sont arrêtés.

- J'attache une grande importance au travail que l'on a fait ensemble. Je voudrais que l'on se sépare en amis.
- Norman, la contrefaçon, je peux comprendre. Mais le meurtre, le meurtre... Bouclez-les Danny !

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12. COUP DE TONNERRE ATOMIQUE
(ANYBODY CAN BUILD A BOMB)

Cet épisode complètement raté illustre hélas ce que va devenir bientôt l'épisode standard de la série. Le scénariste a imaginé une histoire à la James Bond absolument irréalisable au niveau budgétaire pour la série. Charles Dubin filme donc des décors hideux censés représenter un Hawaï moderne.

Nous retrouvons ici Lew Ayres qui jouait le rôle du gouverneur dans le pilote, "Le cocon", mais refusa de s'installer sur l'île et fut remplacé par Richard Denning, omniprésent ici.

L'intrigue tient en deux lignes : Une organisation terroriste internationale, Mercury, dirigée par un homme à lunettes noires (interprété par le réalisateur Allen Reisner, son seul rôle en tant qu'acteur), avec l'aide d'un savant idéaliste qui veut désarmer le monde, le docteur Elias Haig (Lew Ayres), fabrique une bombe nucléaire et menace de la faire sauter contre une rançon. Mais Haig est irradié et va mourir. Très vite, on comprend qu'il est le traître. McGarrett réussira à le raisonner et à tout désarmer pendant l'agonie du savant irresponsable. À noter que Mercury, ne reviendra jamais dans la série.

Quand on se souvient des premiers épisodes de la série, on a l'impression de voir une série aventures/espionnage des années 80 bâclée. Le côté équipe entre Steve et ses hommes est en grande partie gommé. Le scénariste William Bast a écrit sans tenir compte des contraintes budgétaires de la série. Résultat, beaucoup de bruit pour rien. On attend toujours des scénes extraordinaires qui n'arrivent pas.

Tout au plus assiste-t-on à la longue agonie du savant sénile, qui parle de son épouse morte, et a cru bon de laisser un témoignage sur bande magnétique posthume. C'est larmoyant et pénible. On est très loin des premières saisons et de l'ambiance intimiste de McGarrett avec ses hommes, les échanges, l'aspect police procedural, le mystère, les fausses pistes... bref, tout ce qui faisait le succès de la série.

C'est vraiment un épisode à zapper et à déconseiller, car il donne une image faussée de la série. L'histoire d'Elias Haig rappelle beaucoup celle du général Beaumont (Andrew Duggan) dans l'épisode des "Envahisseurs" : "À l'aube du dernier jour".

Bref, la mayonnaise ne prend pas. C'est de plus très mal filmé.

Les derniers instants d'Elias Haig : "Mercury n'est pas un homme, c'est un concept, ils reviendront." Le savant se trompe : il ne sera plus jamais question de cette méga organisation style Spectre dans Hawaï police d'État.

Et pour une fois, nous n'entendons pas "Bouclez-les Danny !".

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13. MOUREZ À LA BONNE HEURE
(TRY TO DIE ON TIME)

On retrouve dans cet épisode la jolie Louise Sorel, vue dans "Banacek" : "la croix de Madère" et qui a tourné ensuite beaucoup de soaps comme "On ne vit qu'une fois", "Santa Barbara", "Des jours et des vies"... C'est sa seule et unique apparition dans Hawaï alors que les vedettes invitées tournent en moyenne trois ou quatre épisodes. Elle est ici Diane, la fille d'un certain Harry Foxton.

Des paris sont organisés par un homme, Harry Foxton (Jack Carter)  qui va mourir d'un cancer sur l'heure exacte de sa mort. 24 billets ont été vendus à 10 000 dollars chacun, quelqu'un va donc empêcher 240 000 dollars. Or, le premier des 24 billets a été acheté par Diane. Après sa mort, le légiste (Al Eben) est toutefois incapable de déterminer l'heure de sa mort.

Duke prend de plus en plus d'importance dans la série. Lorsque Kam Fong décidera de quitter la série en faisant assassiner le personnage de Chin Ho, et avec le départ prévisible de Al Harrington Ben Kokua imposé par Leonard Freeman contre l'avis de Jack Lord Duke sera le second adjoint en importance de McGarrett après Danny Williams.

La qualité des scénarios n'est plus celle de 1968. Celui-ci, signé E. Arthur Kean et Jacqueline Lynch, est tiré par les cheveux. Lorsque l'on se souvient de l'enthousiasme qui animait l'équipe, on peut dire qu'ici, la série se repose sur ses lauriers. La réalisation de Charles S. Dubin ne peut faire des miracles à partir d'une histoire aussi peu passionnante.

C'est en fait le défunt qui a gagné... puisqu'il avait acheté un billet ! On s'ennuie ferme. Peu à peu, tous les acheteurs de billets sont tués. C'est en définitive l'ex-petit ami de Diane Foxton, McBain (Fred Beir) qui a agi par vengeance pour faire accuser Diane.

Nous avons droit à "Bouclez-le Danny !", mais le coeur n'y est pas.

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14. LA PIÈCE RARE
(THE $100 000 NICKEL)

Épisode diffusé par Antenne 2 en 1976. On y retrouve le regretté Victor Buono (Le comte Manzeppi dans "Les mystères de l'ouest", Schubert dans "L'homme de l'Atlantide"...). Ici il est, pour son unique apparition dans l'univers de McGarrett, un faussaire qui demande à un repris de justice dont il a payé la caution pour le libérer, Arnie Price (Eugene Troobnick), de fabriquer une copie d'une pièce rare.

Le réalisateur Allen Reisner a décidé de nous montrer en surimpression toutes les pièces rares d'une exposition tandis qu'en voix off le prix est annoncé. Reisner est plus à l'aise qu'en chef de l'organisation "Mercury" dans "Coup de tonnerre atomique".

Sous les yeux de Chin Ho, Arnie échange la pièce avec la copie. Mais le système d'alarme se met en marche et il est contraint de mettre la pièce dans un distributeur de sandwich !

Il s'agit d'un épisode dans la bonne moyenne, dont le scénario est prévisible. Ce n'est ni une intrigue réaliste, ni un opus mémorable comme la trilogie Vashon. En voulant récupérer la pièce auprès de l'homme qui relève les jetons de l'appareil, l'histoire tourne au drame et Arnie blesse grièvement l'homme armé.

Avec l'aide d'Interpol, Steve est vite sur la piste de Damien et de son âme damnée le tueur Paul (James Grahlmann). La rencontre entre Buono et Lord nous vaut un beau numéro d'acteurs. "Je suis une mangouste devant un cobra" dit McGarrett. L'ironie est présente entre les deux hommes. "Je vous rappelle que la mangouste l'emporte toujours" conclut Steve.

La pièce est retrouvée par un petit garçon. Cela donne à l'épisode le ton un peu comique des épisodes avec Lewis Avery Filer/Hume Cronyn. Excepté qu'Eugene Troobnick est loin d'avoir le talent et les airs rusés de Cronyn. Malgré cela, l'enquête de McGarrett se suit sans déplaisir. C'est l'un des épisodes où le chef de Five-O joue au chat et à la souris avec ses proies, puisque dès le début il sait qui sont les coupables.

Même dans les épisodes un peu légers et portés sur la comédie, il y a des moments de suspense : ici la femme d'Arnie prise en otage par Damien. Avec l'aide forcée d'Arnie, McGarrett va prendre au piège le gros poisson.

C'est en faisant un numéro de prestidigitateur et avec un sourire félin que Steve, arrêtant Damien, lance le désormais légendaire "Bouclez-le Danny !".

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15. À LA VIE, À LA MORT
(THE FLIP SIDE IS DEATH)

Voilà le genre d'épisode que l'on oublie après chaque diffusion. Dès le début de l'histoire, avec de faux militaires masqués préparant un "coup", on a un sentiment de manque d'originalité, d'intrigue vue déjà dans mille autres séries.

Deux comédiens connus au générique : Don Stroud (le traître qui vend Leiter dans "Permis de tuer") et Peter Haskell (Charles Estep, l'ennemi juré de Peter Strauss dans "Le Riche et le pauvre").

Les faux militaires sous prétexte d'une alerte au gaz toxique dérobent une banque.

Che Fong (Harry Endo), sorte d'équivalent hawaïen de Q chez Bond, nous fait son numéro, reconstituant la technique des voleurs. Au fil des saisons, son rôle est de plus en plus étoffé.

Des épisodes standard comme celui-là, on en trouve dès la première saison. Une légère pincée de "Mission Impossible" pour les artifices, une mise en scène un peu tape-à-l'oeil pour combler un scénario sans grande imagination. Si la série n'avait compté que des épisodes comme celui-là, elle serait oubliée depuis longtemps. On reste perplexe de constater qu'il a fallu deux scénaristes pour pondre ce "À la vie, à la mort", Glen Olson et Rod Baker. La mise en scène de Paul Stanley, qui avait signé un bon opus de "L'homme de Vienne" ("Attaqué par la dame"), ainsi que des épisodes de Kojak, Mission Impossible, Les rues de San Francisco... ne dépasse pas ce que l'on peut attendre d'un téléaste US des années 70 confronté à un script passe-partout. Il est parfois difficile de comprendre que la même série a engendré des chefs d'oeuvre ("Kailimoku", "Le lieutenant Ralston", la trilogie "V for Vashon", "Meurtre, amour, et poésie", "Les clefs de l'énigme"...) et des histoires sans originalité qui mettent le niveau à celui de "Cannon", des mauvaises saisons de "Mission Impossible" et "Mannix", voire du surestimé en France "Starsky et Hutch". L'explication tient sans doute dans le nombre d'épisodes demandés par saison (24).

Don Stroud, habitué des rôles de sadiques, liquide ici un à un tous ses complices pour garder le magot pour lui seul. Ce comédien joue dans la catégorie des Bruce Dern, mais avec une carrière moins réussie. C'est l'un des tous derniers épisodes qu'aura produit Leonard Freeman. Dès sa mort, William Finnegan et Robert Sweeney vont continuer l'aventure en gardant le principe (Tournage en extérieurs exotiques, équipe rodée autour de Jack Lord...), mais négliger les scénarios.

Ironiquement, c'est au moment où Green (Don Stroud) va se faire descendre par son complice Walker (Peter Haskell) que l'équipe Five-O intervient. Évitant le ratage esthétique de "Coup de tonnerre atomique", l'épisode gagne un second melon.

Cette-fois, McGarrett n'est pas dans le secteur pour lancer sa phrase symbolique "Book'em Danno!". Chin Ho et Ben Kokua arrêtent Walker tenu en joue par Danny.

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16. LES NAUFRAGÉS DE LA DERNIÈRE VAGUE
(THE BANZAI PIPELINE)

Cet épisode a été diffusé exactement 19 jours avant la mort de Leonard Freeman.

Tel David Vincent apercevant pour la première fois la soucoupe volante dans "Les Envahisseurs", un touriste se cache sur une plage en voyant des truands se rencontrer. Il réussit néanmoins à voler de l'argent dans la voiture de l'un d'eux, mais assiste à un meurtre.

Dès le début avec la présence du procureur John Manicote et du gouverneur, on comprend qu'il est question de piéger un gros bonnet : Greggs (Bob Basso) qui est derrière une grosse opération immobilière frauduleuse. Ce genre d'épisodes donne parfois des chefs d'oeuvre (Massacre sur commande, 05-01) mais parfois des épisodes plutôt longuets comme "Tous les chevaux du roi" (02-10).

C'est un surfeur qui a volé l'argent. Il travaille avec son frère sur des films de surfeurs. L'équipe localise bien trop facilement le tueur de la plage, un grand dadais du nom de Koa (Rudy Diaz).

L'épisode alterne les scènes de films de surf (que même les truands regardent !) et l'enquête de Manicote sur le promoteur.

Cet épisode-là tourne vite en rond. Preuves et pistes sont trouvées trop rapidement par l'équipe de Steve. Nous sommes en 1974 et le voleur se sert déjà de carte bancaire. Non sécurisée, sans code, à l'époque. Bien entendu, le surfeur est en danger.

Bob Basso est déjà apparu dans plusieurs épisodes de "Hawaï police d'État", notamment "Escroquerie en famille" (05-13) et "Le reflet du sang" (06-09, soit dans cette même sixième saison). Il tournera en tout 8 fois avec McGarrett, souvent des gangsters.

L'épisode ne parvient pas à nous passionner. Ce n'est pas un désastre, mais il n'y a aucun véritable suspense. Sur le thème des surfeurs, cette fois assassins, nous verrons "Les grosses vagues" (10-17) bien plus réussi, même si la qualité de la série en dixième saison aura bien baissé par rapport aux premières. La série perd peu à peu son originalité pour devenir une série policière banale façon "Cannon" ou "Brigade criminelle". Les surfeurs se font tirer comme des lapins par les truands, mais tout cela ne suscite guère d'émotion.

Les scènes d'hôpitaux rappellent "La mort d'un ami" (05-04). Les surfeurs ne peuvent être sauvés, mais le voleur mort a filmé l'assassin par hasard. Tout cela rend le travail trop facile pour McGarrett. Basso meurt dans l'accident de voiture provoqué par la police, le tueur de la plage en réchappe. "Bouclez-le Danny ! Pour meurtre".

Deux melons.

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17. PIGEON NE VOLE PAS
(ONE BORN EVERY MINUTE)

Cet épisode nous propose des habitués de la série : Ed Flanders ("Le grand voyage", "l'affaire du Guarnerius", "Alerte à Hawaii") et Tommy Fujiwara (23 apparitions au total). Hawaii 5-O est une affaire de famille.

Joe Connors (Ed Flanders) tire sur quelqu'un qui veut lui voler son automobile. Cela lui vaut d'être lui-même poursuivi par la police. Un témoin, George Heller, prévient McGarrett : il achetait des diamants au moment où l'incident a eu lieu. Et en fait, la mise en scène des deux hommes qui se tirent dessus est une escroquerie qui leur a permis de s'enfuir.

Sunada (Fujiwara) et Connors jouent les complices, Steve espére les attraper sur le fait. Mais les escrocs recommencent avec un certain Maguire (Michael Strong) et deviennent des assassins car leur victime se jette du 15e étage. L'homme, plutôt intéressé par une pin-up, leur complice, a mis longtemps à mordre à l'hameçon mais y a laissé toutes ses économies. En effet, pour attirer les touristes, ils se servent de cette fille, Cindy (Lynette Mettey), jolie, sexy, aguichante et délurée. Cela met des hommes riches (et mariés) dans des situations embarrassantes comme Heller et Maguire.

L'épisode devient intéressant à partir du drame du suicide de Maguire. Car jusque-là, nous sommes dans une mauvaise comédie. Notons une grosse erreur des producteurs : l'un des complices de Connors est joué par un acteur qui de temps en temps fait partie de l'équipe de McGarrett (entre 1968 et 1980), Douglas Moosman. À la différence d'Al Harrington qui a joué des petits truands avant de devenir Ben Kokua, Moosman est un flic de l'équipe, Frank Kamana (parfois appelé George dans la VF). Imaginez ce que cela peut donner en France où les épisodes de la série sont souvent diffusés dans le désordre... Moosman joue les utilités quand il n'y a pas Che Fong, Kono, Ben Kokua, Duke, Danny... c'est vraiment lamentable.

McGarrett piège Connors en donnant de l'argent à un touriste qui n'en avait pas assez. Aussitôt, il prend sur le fait Connors et sa bande.

- Vous m'avez escroqué ! J'ai été escroqué par un imbécile de flic.
- Eh oui Monsieur Connors, qu'est ce que ça fait d'être escroqué par un imbécile de flic à 400 dollars la semaine ? Bouclez-les Danny !

Pour une fois Jack Lord a le sourire, malgré le suicide du malheureux Maguire.

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18. L'ARME SECRÈTE
(SECRET WITNESS)

Cet épisode fut diffusé sur CBS le 15 janvier 1974, soit cinq jours avant la mort de Leonard Freeman, le producteur créateur. Lequel n'a certainement pas vu l'épisode puisqu'il est mort des suites d'une complication d'une intervention chirurgicale. Il avait 53 ans.

Pas d'invité fameux dans cet épisode. On retrouve Mark Jenkins, le jeune qui voulait venger son frère dans "La vieille dame et l'incendiaire" (03-22) qui est ici Teddy Reynolds, témoin d'un meurtre. Jeune père de famille, sa femme ne veut pas qu'il aille à la police. Mais Teddy a perdu sa carte de bibliothèque et l'autre a son identité.

McGarrett cependant n'a pas besoin de Teddy Reynolds : à peine le meurtre commis, il se rend chez le commanditaire du meurtre, Bok (Mark Lenard). Il jure d'avoir sa peau. Le mort était un gangster, Joey Wang. Cindy Williams joue l'épouse affolée de Teddy, Sue.

Steve comprend qu'on a tué Wang pour l'exemple car il volait son patron gangster. L'épisode confronte un couple de jeunes gens paisible et fragile avec la mafia d'Honolulu. Un journal a pris la décision d'offrir une récompense de 10 000 dollars mais le directeur respecte l'anonymat et refuse de donner l'identité de Teddy.

Il s'agit d'un excellent épisode, plein de tension. Même si dès le départ, les choses sont un peu trop faciles pour McGarrett : il connait l'identité du meurtrier et n'a besoin que d'une preuve pour le coffrer. Teddy recherche sa carte de bibliothèque sur les lieux du crime où il manque croiser Steve. Che Fong, aussi fort que "Q"', peut nous dire la marque et l'année de la machine à écrire dont s'est servi Teddy. McGarrett prend son air colérique pour menacer Bok ; Jack Lord n'a pas besoin de se forcer pour jouer la scène : il n'avait pas bon caractère du tout.

Le metteur en scène est un des meilleurs de la série, Michael O'Herlihy. Il a signé 36 épisodes dont "Les clefs de l'énigme", "Kailimoku" (souvent considéré comme le meilleur épisode toutes saisons confondues), ou encore "Le refoulé" (06-21) avec la jolie Katherine Justice.

Ted est abattu devant sa femme au moment où l'équipe de Five-O arrive, ayant trouvé l'identité du témoin. La scène se passe devant leur bébé. "Hawaï police d'État" est une série violente, qui pourtant en 1968 n'a pas été frappée par les mesures anti-violences qui ruinèrent "Les mystères de l'Ouest". Ces mesures étaient apparues après les assassinats de Martin Luther King et de Bob Kennedy. La prise d'otage concerne ici un bébé et une jeune mère.

Le tueur obtient de monter dans sa voiture que Ben Kokua a saboté sur l'ordre de Steve, provoquant un grave accident qui aurait pu tuer le bébé et la maman. Avant de mourir, le tueur accepte de donner le nom de son patron à McGarrett. Le scénariste fait ici fi de toute vraisemblance. Quant à Teddy, nous ne le revoyons pas mais il n'est "que" grièvement blessé.

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19. UN ALLER POUR DEUX
(DEATH WITH FATHER)

Premier des six épisodes réalisés par Jack Lord. On retrouve ici Peter Strauss jeune, bien longtemps avant qu'il soit le sénateur Rudy Jordache dans "Le riche et le pauvre", il joue ici Tom Morgan, fils d'un policier, Cliff (Andrew Duggan). C'est aussi une nouvelle apparition en chef trafiquant de drogue de Kwan Hi Lim, l'avocat acteur.

Tom se rebelle contre son père trop dur et qui lui a toujours mené la vie dure. Chimiste, il a commencé à faire du trafic avec Lee Song (Kwan Hi Lim) et Luu Nse Gu (Seth Sakai). Au début, McGarrett convainc Cliff que son fils Tom est embrigadé dans les trafiquants, après d'abord bien des dénégations du père. Mais devant des photos, il est forcé de constater la réalité.

Ce n'est pas parce que Jack Lord a réalisé l'épisode qu'il faut l'encenser. L'histoire d'Anthony Lawrence est mélodramatique et peu crédible. L'aveuglement entre père et fils les mènera à la mort. De la réalisation, il n'y a rien à dire. Mais le conflit des générations qui sert de fil rouge à l'épisode est amené sans inventivité ni imagination. La fin brutale, alors que Cliff a voulu sauver son fils et enfreint la loi, mais n'est pas cru par Tom qui ouvre une vanne de gaz et les fait exploser tous deux avec un briquet, est sans nuances.

Que ce soit l'assassinat du témoin complice de Tom à l'hôpital ou du suicide de la fiancée du jeune homme, la mayonnaise ne prend pas.

Jack Lord filme l'attaque du laboratoire clandestin comme l'aurait fait un Michael O'Herlihy, au début de l'épisode. On lui ferait un mauvais procès en disant qu'il multiplie les plans sur sa propre personne. Il se met en scène correctement.

Si l'histoire manque d'originalité, elle raconte la descente aux enfers d'un fils brimé. Lord dirige bien Peter Strauss, Andrew Duggan, Kwan Hi Lim et Luella Costella (Janice, la petite amie). On note quelques erreurs ça et là ; par exemple, le meurtre du témoin à l'hôpital nous laisse d'abord croire qu'il s'agit de Tom : c'est la VF de la voix ainsi que le fait que Ben Kokua voit Janice et Tom à ce moment-là ailleurs qui nous permet de savoir qu'il n'en est rien.

Le suicide de Janice est également mal filmé. Mais ce n'est pas le procès de Jack Lord réalisateur ; dans d'autres épisodes, des metteurs en scène n'ont pas particulièrement soigné la série. C'est davantage le script, avec les nombreux mais artificiels retournements de situation et les changements d'attitude de Cliff Morgan, qui plombe l'épisode.

Il reste néanmoins un opus moyen. Trop de drames aussi : la mort de Janice dans l'ambulance, le double aller en enfer du père et du fils à la fin, la trop grande facilité avec laquelle Kwan Hi Lim/Lee Song croit à la fidélité de Tom (n'importe quel truand sensé l'aurait liquidé). Un épisode que nous dédierons au créateur Leonard Freeman mort juste avant d'avoir vu Jack Lord réaliser un épisode de sa création.

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20. L'OR DES MERS DE CHINE
(MURDER WITH A GOLDEN TOUCH)

Moth, un détective privé chinois, est tué alors qu'il espionnait des trafiquants d'or. Che Fong ayant trouvé des traces d'or sur le cadavre, McGarrett commence une enquête. Les stocks d'or sont répertoriés à Hawaii dans des lieux précis.

Greg Lawrence (Peter Donat), marié à la ravissante Tanisha (Haunani Minn), est l'un des trafiquants. Chin Ho commence des investigations dans la communauté chinoise. Il apprend qu'un américain a acheté de quoi fabriquer des lingots d'or.

Steve découvre que Moth travaillait pour le père de Tanisha, Kayata (John Fujioka), lequel soupçonne son gendre de tromper sa fille, étant absent souvent le soir. En réalité, Lawrence fait du trafic d'or. L'associé de Lawrence, Joe Quillian (John Orchard), engage deux jeunes paumés, Fleming et Boyle, qui ont tenté de l'escroquer, pour l'aider à immerger des stocks d'or qui seront censés ensuite avoir été découverts dans un galion lors d'une plongée. Très vite, McGarrett fait le lien entre les deux jeunes, employés par Quillian et Greg Lawrence.

Malheureusement, Che Fong ne peut estimer l'ancienneté de l'or puisqu'il ne s'oxyde pas. Les deux jeunes veulent faire chanter Quillian, Lawrence ordonne alors de les tuer, mais involontairement, il alerte sa femme Tanisha.

Kayata fait l'inventaire de son or, et découvre qu'il manque l'équivalent de ce qui a été trouvé dans l'épave. Il alerte Steve.

Fleming et Boyle sont retrouvés les pieds dans le ciment, au fond de l'océan. Kayata montre à sa fille ce que le privé avait trouvé : son mari a une maîtresse.

McGarrett découvre que Quillian et Lawrence - qui ont disparu - ont ouvert un compte au nom d'une société bidon où se trouve le chèque du trésor américain relatif à la vente de l'or.

Tanisha, en fouillant son jardin, découvre le pistolet qui a tué Moth, et l'apporte à McGarrett.

Lorsque Lawrence et Quillian se présentent à la banque, ils ont affaire à un homme assis sur un fauteuil qui leur tourne le dos. C'est Steve.

"Compte à découvert. Bouclez-les Danny ! Pour triple meurtre."

La qualité des premières saisons est toujours là. Jack Lord arbore des lunettes de soleil. Ben Kokua une semaine après la mort de son protégé Leonard Freeman n'est plus là. Ne soyons pas mauvaise langue, mais Jack Lord avait décidé d'avoir la peau de l'acteur Al Harrington, il l'aura. Ce dernier se venge aujourd'hui en tournant plusieurs épisodes du remake.

L'épisode est passionnant, mais prévisible. On comprend mal cependant comment la jeune et ravissante Tanisha a pu s'amouracher d'un homme d'âge mûr et peu séduisant comme Lawrence.

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21. LE REFOULÉ
(NIGHTMARE IN BLUE)

Cet épisode est un des plus violents de la série, c'est un semi-remake de "Viol" (04-18). Cinq jeunes femmes sont violées et étranglées. C'est bientôt le tour d'Andrea Burdick (et non Barone comme l'indique Imdb !), interprétée par la jolie Katherine Justice, vue dans "Les Envahisseurs" et "Mannix" entre autres.

Andrea, sixième victime, est la seule qui en réchappe, malgré de grosses blessures au cou. Le viol n'est pas montré, mais le visage tuméfié d'Andrea est bouleversant.

Le tueur est un policier en uniforme, Walter Stark (John Beck). Le mari, Joe Burdick (Alan Fudge), veut empêcher Steve de voir sa femme, et refuse que sa femme parle et a honte. Il lui fait la leçon : "les flics se soutiennent entre eux. Ils se couvriront et diront que tu l'as provoqué". Ce genre d'attitude de 1974 ne passerait plus aujourd'hui.

Katherine Justice se livre à une grande performance de femme tourmentée. Son mari est loin de la soutenir. McGarrett avant l'attaque d'Andrea a mis en place des pièges avec des femmes flics isolées se tenant près de leurs voitures en panne. Stark s'est approché de Laura (Elissa Dulce Hoopai), une membre de Five-O chinoise qui lui a dit de décamper. Mais son attitude suspecte permet d'identifier les traces de pneus qui sont les mêmes que celles trouvées près des autres victimes.

Ben Kokua vit ses dernières enquêtes. Bientôt, le contrat d'Al Harrington conclu jusqu'à la saison 9 sera rompu à la demande de Jack Lord.

Pour cet épisode, une musique obsédante a été composée, qui ne sera plus utilisée par la suite. Pas une belle partition comme celle de "Recherche archéologique" (04-01), plutôt un thème dans le genre de celui des "Cybernautes" pour les Avengers.

Le mari se montre un imbécile de première, ayant honte de sa femme et l'empêchant de témoigner. Stark est entré chez sa nouvelle victime. Chin Ho découvre l'identité de Stark comme acheteur des pneus, et a donc son adresse. Il ne fait plus partie de la police : il a été évincé. Andrea décide de témoigner contre l'avis de son mari. Mais le coup de fil arrivera trop tard pour empêcher une nouvelle attaque du violeur. Ayant l'adresse de Stark, Danny et Steve entendent des cris chez une voisine de Stark. Ils défonçent la porte et sous les feux croisés des deux policiers, Stark, qui leur tire dessus, est abattu et tombe du haut de l'immeuble.

Cet épisode nous entraîne dans une ultra-violence à laquelle "Hawaï police d'État" ne nous avait pas habitué. Néanmoins, on ne sait rien de la vie de Stark, à la différence de celle du lieutenant Ralston (04-24), et nous passons, malgré sa qualité, à côté d'un opus qui aurait pu être bien meilleur.

La fin bâclée nous empêche de savoir si la dernière victime, une voisine de Stark dont on a entendu les cris, a été sauvée. On mettra quand même quatre melons pour le suspense haletant de l'épisode et la performance de Katherine Justice.

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22. LA VENGEANCE DE LA POLICE
(MOTHER'S DEADLY HELPER)

Doucement mais sûrement, la sixième saison va se terminant, bouclant 24 opus. Le 22e comprend dans la distribution Anthony Zerbe (Vu dans un mémorable épisode de "Mannix" où il trainait le privé dans le désert, mais aussi dans le Bond "Permis de tuer").

Furika, un mafioso, est libéré par la faute du procureur Manicote (Glenn Cannon) qui n'a pas trouvé un témoin. Il est aussitôt abattu par un tueur à gages qui écrit à McGarrett son admiration. Il lui dit qu'il tuera les truands qui échappent à la justice. C'est en plus brutal le schéma de départ d'"Amicalement vôtre" par le juge Fulton. Mais Fulton utilisait les Persuaders pour suppléer aux injustices et non la violence.

Le tueur, Cord McKenzie (Anthony Zerbe) tient une baraque foraine avec des mitraillettes factices. L'homme se fait appeler dans ses lettres "Le petit chaperon rouge".

L'épisode ne décolle jamais. Le suspense est éventé par les avertissements de McKenzie. On ne comprend pas trop où veut aller McGarrett en se rendant dans un studio de télévision avec un animateur provocateur, Freddie Dryden (Casey Kasem), agiter le chiffon rouge devant les juges. Dans le même temps, Steve fait surveiller tous les juges.

Zerbe, par rapport à ses autres prestations, joue mal. Il est plus un simplet qu'un sadique. Inévitablement va avoir lieu la rencontre entre McGarrett et son "fan".

Le seul intérêt de l'histoire est de piéger l'homme. Ben Kokua se déguise en chauffeur de taxi. Les dès sont pipés d'emblée puisque Steve dispose d'un arsenal pour piéger le tueur (Danny écoute et enregistre, toute l'équipe est sur le pont...). Mais McKenzie se méfie et paye un homme pour le remplacer en feignant un canular. Par sa voiture coincée dans un cimetière, McGarrett l'identifie. Le vrai nom de McKenzie est Lester Smith, et il est fiché comme un militant d'extrême droite. Comme dans "La bande dessinée" (06-02), Smith a pris le nom d'un héros de BD. Smith/McKenzie enlève un juge et demande une rançon. Tout cela est mal ficelé.

Che Fong (Harry Endo), le spécialiste des techniques modernes, fait écouter les coups de fils du fou en dissociant les sons avec un oscillographe. Steve pense à un bowling. Il identifie la salle de jeu forain. Une enquête vraiment trop facile pour McGarrett et un adversaire pas à sa hauteur.

Pas de "Bouclez-le Danny !" mais Steve se voit menacé quand Smith sortira de prison. Mais le personnage ne reviendra pas.

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23. CROISIÈRE POUR UN TUEUR
(KILLER AT SEA)

Épisode diffusé sur Antenne 2 le samedi après-midi en 1976.

Vincent Gordon (Keene Curtis), un comptable très connu, fait des retraits sur le compte de tous ses clients dans la même journée. Keene Curtis est un chauve, à la physionomie de John Hollis ("Le Saint", "The Avengers"...). Cela alerte un banquier qui prévient la police. Il apparaît que Gordon agissait sous la menace ; McGarrett le décide alors de partir en croisière pour, qu'en une unité de lieu et dans un endroit confiné, il puisse attirer le tueur et le confondre.

Scénario vraiment tiré par les cheveux, évoquant "La croisière s'amuse", ou l'épisode de "Columbo" : "Eaux troubles". Le scénariste Jerome Coopersmith auteur de l'épisode avec Douglas Green, qui en est aussi le réalisateur est d'habitude mieux inspiré. On trouve à bord du paquebot un assemblage hétéroclite de personnages : une journaliste Helena Lewis (Gail Strickland), un célèbre comique de la télévision, Duffy Malone (John Byner) qui dit à McGarrett être menacé en raison de dettes de jeux, un homme politique... À la différence de "Drogue en mer" (04-23), le fait que l'épisode se déroule sur un bateau devient vite ennuyeux.

William Devane (héros de "Complot de famille") joue Fallon, un repris de justice, sur lequel les soupçons de Steve se portent.

Tous les clichés des croisières sont évoqués, comme l'exercice d'incendie en tenue qu'ont connu le premier jour tous ceux qui ont fait ce type de voyage.

Les numéros du comique ne sont pas drôles. Gordon a visualisé de prés tous les passagers et ne reconnaît pas l'homme qui lui a tiré dessus. McGarrett cherche à nous intéresser à son enquête, mais nous sommes en fin de saison et l'équipe doit être fatiguée. Jack Lord ne parvient jamais à nous accrocher à cette enquête en huis clos. De gros plans sur la journaliste, le comique, tendent à en faire des suspects. À l'arrivée à San Francisco, nous avons droit au Golden Gate. Notons qu'à cette époque se tournait "Les rues de San Francisco" ! Mais nous n'aurons pas droit à un cross over avec Mike Stone et Steve Keller.

Le comique Duffy est assommé avec une lourde torche électrique, histoire de faire diversion. Le réalisateur ne fait guère d'efforts non plus pour nous passionner.

Nous avons droit à un précoce "Bouclez-le Danny !" lorsque Steve arrête Fallon, le repris de justice. Juste ensuite, il arrête Gordon qui avait refusé de reconnaître Fallon : c'était une combine pour dérober ses clients et se prétendre menacé. Un épisode vraiment pas passionnant, deux melons tout juste et c'est bien payé.

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24. L'HOMME AUX CENT VISAGES
(30.000 ROOMS AND I HAVE THE KEY)

Visiblement, cet épisode qui termine la saison 6 était prévu pour le personnage de Lewis Avery Filer joué par Hume Cronyn. En témoigne le thème musical utilisé dans les deux épisodes avec Filer. Mais soit Cronyn n'était pas disponible, soit la production se heurta à un refus. Il faut avouer qu'Horus, l'homme aux cent visages, est totalement décalqué sur Filer. Mais le comédien qui l'incarne n'a pas le talent et la malice de Cronyn.

Un voleur nargue la police, il se déguise en arrivant dans un hôtel et détrousse les touristes. Il se déguise à nouveau en repartant. Ainsi dans une scène, McGarrett s'efface humblement devant un prêtre et peu après se rend compte qu'il a été leurré.

Horus va maintenant passer à la vitesse supérieure et lancer un grand défi à Steve : il va prendre des risques en volant un bijoutier qui arrive d'Afrique du Sud avec des diamants. On comprend à la différence de Filer mais il fallait quand même changer le personnage qu'Horus est très riche et s'amuse à voler pour le frisson du risque. Le personnage perd en crédibilité. Pourquoi se donner tout ce mal et risquer d'aller en prison si l'on vole alors que l'on est déjà riche ?

Cette incohérence scénaristique semble s'expliquer par l'absence de Hume Cronyn. On a repoussé en fin de saison (dans l'attente d'un accord ?) la troisième aventure de Filer. Cronyn n'en est pas et il faut immédiatement changer des éléments pour l'adapter au nouvel acteur. Les déguisements sont là, mais les invraisemblances aussi.

Horus laisse une fortune en matériel sur les lieux de ses forfaits ; par exemple, tout un équipement sophistiqué de montagnard. Comme Hume Cronyn, le nouveau comédien, David Wayne, n'arrête pas de se déguiser, mais le téléspectateur est moins naïf que McGarrett et le reconnaît (même principe que les Lupin avec Descrières). D'abord, parce que la musique des épisodes "Le voleur au monopoly" (03-11) et "Mascarade" (04-14) est joué chaque fois que l'on est en présence de l'homme aux cent visages.

Ce malfaiteur fait rire Steve en donnant son véritable nom, Bordeaux, lors de son arrestation. McGarrett arrête l'homme en étant lui-même habillé de façon décontractée, en chemise hawaïenne. Il n'a pas une once de sévérité dans le regard, et n'attendez pas un "Bouclez-le Danny !". Les deux comédiens sourient, mais c'est au détriment de l'intrigue. La mayonnaise prenait avec le personnage plus subtil joué par Cronyn. On termine donc cette saison 6 par un épisode à l'intrigue inconsistante. Cela vaut tout juste deux melons.

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Crédits photo : Paramount.

Images capturées par Patrick Sansano.