TRANSCRIPT DU COMMENTAIRE AUDIO DU REPAIRE DE L’AIGLE (Par Joris) L'interview a été réalisée en 2006, soit trente ans après le tournage et la diffusion du premier épisode des New Avengers. Il y aurait eu une fausse rumeur car à un moment le journaliste évoque les mémoires de Patrick Macnee The Avengers & Me et parle des frayeurs de l'acteur concernant son grand retour dans la série. À ce qu'il paraît (dit le journaliste), Albert Fennell a demandé à s'entretenir avec Macnee durant le tournage de The Eagle's Nest. Il lui aurait dit "You don't seem to be the character !" . Patrick Macnee n'était plus trop dans son personnage. Cette discussion aurait énervé l'acteur. Brian Clemens déclare alors que c'est vraisemblablement faux, Albert Fennell était incapable de faire une chose pareille. Le producteur de la série ajoute qu'il est toujours en contact avec Patrick, et que c'est une personne qu'il apprécie beaucoup.
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TOP 3 Steed3003 1) Cible : Thriller d'action mené tambour battant et qui donne lieu à quelques jolis moments d'émotion. Un épisode majeur qui donne une idée de la grande série qu'aurait pu être les New Avengers ! 2) Le château de cartes : Des cascades à couper le souffle, le retour de l'épatant Peter Jeffrey en méchant et un John Steed qui n'en finit pas de nous surprendre achèvent de nous conquérir. 3) Visages : Mélangeant avec brio humour, action et émotion, Visages est l'épisode le plus surprenant de la saison. Il est aussi celui qui, tous Avengers confondus, a exploité le mieux le thème des doubles. Denis Chauvet 1) Le repaire de l'aigle : Cet épisode est une superbe intro à la série : excellente histoire, extérieurs somptueux et personnages convaincants. Du suspense, un peu d’humour mais surtout de l’action et de la violence. 2) Un chat parmi les pigeons : Un épisode digne de la grande époque. Les oiseaux remplacent les chats du Tigre caché. Il bénéficie d'une superbe réalisation et d'un excellent vilain, très inquiétant. 3) Le S95 : Le thème a déjà été utilisé dans Le matin d’après mais cette fois-ci, l’épisode a été tourné à Londres ! Des péripéties, de d’action et de l’humour : ne ratez pas Purdey en solde avantageuse, c’est une des meilleures scènes de la série. Estuaire44 1) Visages : Il s’agit sans doute la meilleure exploitation du thème des doubles, si présent au sein de la série. C’est un piège quasi hitchcockien qui va se refermer sur la malheureuse Purdey 2 ) Le château de cartes : Brillant récit d’espionnage, l’épisode sait conjuguer nouvelle période et savoureuses références à sa glorieuse devancière. Peter Jeffrey est de nouveau formidable. 3) Le baiser de Midas : Cet épisode, riche en péripéties mais aussi d’inquiétants portraits psychologiques, parachève la mise en place de New Avengers davantage orientés vers le réalisme. FLOP 3 Steed3003 1) Jeu à trois mains : Intrigue et réalisation catastrophique. On s'ennuie ferme, à l'image des acteurs, malgré quelques scènes rigolotes. Jeu à trois mains remporte sans grande difficulté le titre de pire épisode de la saison. 2) La grande interrogation : Malgré un dernier tiers au rythme enlevé, cet épisode souffre d'une intrigue des plus confuses et insupportablement bavarde. 3) Le baiser de Midas : Étonnamment surestimé par certains fans, Le baiser de Midas ne présente pourtant guère d'intérêt. Une intrigue inutilement complexe, une mise en scène ronronnante et un humour quasi absent en sont ses principaux défauts. Denis Chauvet 1)La grande interrogation : Malgré le tandem Clemens-Fuest, cet épisode est le plus faible de la première saison des New Avengers. Bien qu'il soit un hit auprès des sites anglo-saxon, cette histoire est ennuyeuse et indigne des Avengers. 2)Le monstre des égouts : Considéré par les fans comme l’épisode ‘avec le rat’ (à ne pas confondre avec Pour attraper un rat !), il a néanmoins ses limites mais dans ce registre, le rat, inférieur aux chats et aux oiseaux, reste supérieur à la plante carnivore. 3)Jeu à trois mains : Le transfert d’esprit est ridicule et Steed, en pilote de courses, est peu crédible. Si on ajoute à cela des seconds rôles inconsistants affublés de noms débiles (Juventor), Jeu à trois mains n’a que quelques scènes qui le sauvent de l’ennui. Estuaire44 1) Jeu à trois mains : Le thème du téléchargement de l’esprit est exploité d’une manière tristement déficiente et linéaire. L’opposition n’est pas en grande forme, les New Avengers non plus. 2) Le dernier des cybernautes : L’épisode n’apporte rien de nouveau aux Cybernautes, y compris version Cyborg. Il se contente de ressasser une vision passablement infantile de la figure du Robot. 3) La grande interrogation : D’abord prometteuse, la chasse au trésor vire à des allers et retours répétitifs et stériles, de plus filmés platement. Les personnages secondaires apparaissent bien fades. |
COMMANDO TRÈS SPÉCIAL Tournage : octobre 1976 Diffusion : ITV, 5 janvier 1977 – TF1, 5 mars 1977 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Sidney Hayers John Castle (Colonel Miller), Shaun Curry (Sergeant Bowdon), Stephen Moore (Major Prentice), Alun Armstrong (Harris), Ballard Berkeley (Colonel Foster), Michael Barrington (General Stevens), Michael Howarth (Tony Noble), John Forbes-Robertson (Doctor), Brian Croucher (Terry), John Labanowski (Keller), David Purcell (Orderly), Francis Mughan (Freddy).
Un colonel, las de l'inactivité en temps de paix, forme un commando et entend mener une guérilla, quitte à déclencher une troisième guerre mondiale. The New Avengers doivent stopper ces mercenaires qui ont l'intention d'impliquer l'armée de sa Majesté dans des débordements au Moyen-Orient. Purdey ouvre une bouteille de champagne et jette le bouchon à Gambit. Elle lui dit que c'est une très bonne année. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Une nouvelle incursion de la série dans le monde militaire, mais cet épisode est moins réussi que Les chevaliers de la mort par exemple. Beaucoup plus violent également, il offre peu de similitudes avec l'âge d'or des Avengers. Néanmoins, certains passages, essentiellement avec Purdey, sauvent l'épisode : l'intrusion en robe rouge dans le bar à soldats, le prêt du soutien-gorge et la réplique à Gambit qui a des difficultés à forcer la serrure : 'Pretend it's a chastity belt.' Sans oublier la scène finale qui termine l'aventure sur une bonne impression. Cet épisode moyen clôt une très bonne première saison New Avengers. Avec le recul (nouvel avis, août 2012): La première saison des New Avengers se termine très bien, par un épisode dont je rehausse la note (deux à trois melons). Certes, comme je l’écrivais il y a quelques années, sa violence (l’exécution, la punition) n’a pas grand-chose à voir avec l’âge d’or de la série, mais l’aventure, ancrée dans les années 70, se permet quelques clins d’œil à son illustre devancière avec des références à L’heure perdue, et, surtout, Les chevaliers de la mort. Il y a beaucoup de rythme, une bonne musique (dans le final), d’excellentes répliques Purdey/Gambit et l’intrigue tient la route. Le bémol est que Steed est très en retrait et il se contente surtout de faire admirer sa collection de petits soldats ! Le colonel Miller est un parfait vilain (très bon John Castle) et le final est un des mieux réussis de la saison avec la fuite de Gambit et Purdey, superbe en rouge dans le champ de mines. Les meilleurs passages sont la présence de Steed au camp d’entrainement (avec un air de déjà vu), Purdey aguicheuse dans le bar à soldats et le final déjà cité. Quant à la dernière scène, Purdey sablant le champagne, elle renvoie, paradoxalement, directement aux Old Avengers. Steed 3003 20 janvier 2005
Estuaire44 25 mai 2015 Après avoir tout au long de la saison contemplé des services secrets anglais percés comme du gruyère par une cohorte de taupes et de félons de tous poils, il ne nous restait plus que les militaires : c’est fait, on peut boucler. La première période des New Avengers, globalement de bonne facture, s’achève néanmoins sur un épisode mineur. La faute en revient principalement au scénario totalement déséquilibre de Clemens. Celui-ci se borne à présenter très longuement la situation initiale (un régiment devenu mercenaire), sans ensuite en tirer réellement parti. De fait, une fois achevée l’interminable installation d’une situation pourtant comprise d’emblée, les péripéties se limitent à une double infiltration capotant rapidement, puis à une fuite encoure lus rapidement conclue par l’arrivée providentielle de Steed. Rideau. Durant tout le récit, on nous décrit des espèces de dieux de la guerre sur le point de déclencher une troisième guerre mondiale, pour déboucher sur une déconfiture expédiée en une poignée de minutes. C’est cruellement décevant. Au moins la description du régiment développe-t-elle un vrai ton, grâce à la sécheresse, sinon à l’aridité du récit, et à la belle prestation de John Castle. Mais elle prend tellement de temps que son corollaire reste d’envoyer aux fraises les protagonistes. Hormis une scène de manœuvres militaires évoquant de bons souvenirs, Steed passe l’épisode à commenter des rapports administratifs, à côté d’un officier se beurrant consciencieusement. Gambit laisse fuir son client, puis visionne et re-visionne des films, avant de monter une infiltration ultra téléphonée, qui capote de suite. Purdey s’en sort un peu mieux, et nous vaut une jolie envolée pour conclure la saison, mais n’aboutit à rien de concret non plus. Non seulement Purdey et Gambit n'interviennent concrètement que quand l'épisode est aux trois-quarts écoulé, mais en plus ils auraient pu tout aussi bien rester chez eux, puisque Steed résout l'affaire par une enquête administrative. On a connu intrigue plus exaltante. De fait le domaine où les New Avengers brillent ici le plus reste la fuite, du moins temporairement ! Les héros sont fatigués et ont décidément besoin de repos, l’intersaison tombe à pic. Au rebours des Chevaliers de la Mort, narrant la dérive d’officiers se percevant comme une aristocratie, et surtout pas comme des mercenaires vénaux, Commando très spécial évoque plutôt Esprit de corps, dont il constitue même un lointain remake (scène d’exécution comprise), avec le récit d’un régiment dévoyé, infiltré par Cathy Gale. Comparer les deux opus souligne l’atout des New Avengers que constitue la mise en scène. Elle se montre ici derechef percutante lors des scènes d’action, riche en extérieurs et servant efficacement les personnages. La réalisation compose d’ailleurs un grand point fort de cette première saison, à-côté des portraits réussis de Gambit et Purdey, impeccablement interprétés par des comédiens en totale réussite et d’un Steed toujours égal à lui-même. Il ne reste plus qu’à espérer qu’en saison deux cet outil performant se voit mis au service de scénarios davantage inspirés. EN BREF : Je suis venu, j’ai vu, j’ai été vaincu jusqu’à l’arrivée du patron. Le scénario minimaliste ne rend guère hommage aux New Avengers, heureusement mieux servis par la mise en scène. Clemens ne développe quasiment rien au-delà de son idée initiale. EXTRAIT VIDÉO Tchin Purdey
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage
Détails o Steed sur un champ de bataille. Cela a des airs de déjà vu, Les chevaliers de la mort. o Jeu de mots en VO : lorsque Gambit utilise le soutien–gorge de Purdey comme fronde, celle-ci lui dit : « Bra-vo » en insistant sur « bra » qui signifie soutien–gorge en anglais. o Le Moyen-Orient est clairement cité et c’est même la Mecque pour se faire de l’argent facile d’après le colonel Miller. o Mais qu’en pense la Reine ? o Comme la jungle dans la première scène, les trophées d’animaux et le livre sur les maladies tropicales rappellent des situations déjà vues, dans Le tigre caché et Petit gibier pour gros chasseurs…. o L’hélicoptère dans lequel Steed arrive à point nommé est le même Bell 206B JetRanger II jaune que celui devant évacuer les bandits dans Sleeper. Tous deux arborent en effet la même immatriculation, G-BBEU, c/n 1121. o L’avion massif véhiculant le régiment est un Lockheed C-130 Hercules. Mis en service en 1954,ce transport de troupes a connu un grand succès grâce à son adaptabilité et demeure encore aujourd’hui en service, notamment en usage civil (bombardier d’eau). Il est aperçu dans de nombreux films et séries, dont Amicalement vôtre (Un risque calculé). o Dans le bureau du Colonel, derrière Gambit, on aperçoit le portrait officiel de la Reine. Il s’agit d’une photographie initialement en noir et blanc, peinte par l’artiste Beatrice Johnson. Le cliché fut pris en 1952, après le décès de George VI (même si le sacre n’aura lieu qu’en 1953, à la majorité de la Reine). Ce portrait officiel est bien toujours en vigueur lors du tournage de l’épisode, il est néanmoins sur le point de changer pour les vingt-cinq ans du règne, en 1978, par un exemplaire en fait existant déjà. La photographie fut en effet prise dès avril 1975, à Windsor, avant d’être elle aussi coloriée à la main.
Acteurs o John Castle (1940) a débuté sa carrière en 1965. Il participa à de nombreuses séries comme Flipper, Le prisonnier, Les professionnels (deux épisodes), L'inspecteur Morse, Wycliffe, Les nouveaux professionnels, Poirot, L'inspecteur Barnaby. Il est également Carruthers dans l'excellent épisode Le cycliste solitaire de la série Sherlock Holmes. o Alun Armstrong (1946) a reçu le Laurence Olivier Theatre Award en 1994 et il faisait partie de la distribution originelle de la pièce Les misérables en 1985. Il y jouait Thénardier. Il a débuté sa carrière au cinéma en 1971 dans Get Carter (avec Ian Hendry). Il tourna dans de nombreuses productions comme Un pont trop loin, Les duellistes, Jeux de guerre, Braveheart et il est l'inspecteur Teal dans Le Saint. À la télévision, il est la vedette de deux séries récentes : Bleak House et New Tricks. En 2006 il apparaît dans Eragon. À noter que... o L'épisode fit l'objet d'une novélisation en 1977, avec le roman Fighting Men, écrit par Justin Cartwright. o Jillie Murphy est recrutée comme superviseuse de la garde robe de Purdey, elle le demeurera durant la deuxième saison. o Pour la scène finale, la production était si pingre qu'elle demanda à Joanna Lumley, suspendue à un hélicoptère, et à Gareth Hunt de tourner la scène sans doublure. Cyd Child et Marc Boyle s'étaient pourtant déjà préparés pour cette séquence. Cyd Child fut scandalisée d'entendre, quelques années plus tard, une actrice dire à une maquilleuse que les acteurs avaient dû tourner la scène eux-mêmes étant donné que les cascadeurs s'étaient défilés. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Commando très spécial des sites étrangers : En anglais En flamand En italien
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TABLEAU RECAPITULATIF SAISON 7
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LE MONSTRE DES ÉGOUTS Tournage : octobre 1976 Diffusion : ITV, 21 décembre 1976 – TF1, 26 février 1977 Scénario : Dennis Spooner Réalisation : Ray Austin Julian Holloway (Thornton), Peter Cellier (Carter), Jeremy Young (Chislenko), Patrick Malahide (George), Keith Marsh (Tramp Joe), Ken Wynne (Tramp Arthur), Morgan Shepherd (Walters), John Watts (Harlow), Keith Alexander (Malloy), Ronnie Laughlin (Mechanic). Résumé Un chercheur renverse malencontreusement une substance radioactive dans l'évier d'un laboratoire. Quelques mois plus tard, des secousses étranges apparaissent dans les égouts de Londres. Les Avengers doivent bientôt reconnaître que la disparition d'agents dans ces égouts n'est pas le fait des soviétiques mais d'une grosse bébête immonde… Fin de l 'épisode Purdey déclare, en servant la tomate géante à Steed et Gambit, que ce qui ne sera pas fini aujourd'hui sera resservi le lendemain et le surlendemain : "and the next" ajoute Gambit, "and the next" conclut Steed. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : : Vilipendé sur tous les sites anglo-saxons, Gnaws n’est pas si mal que cela ! Attendez de voir certains épisodes de la seconde saison... L’intrigue est originale, l’aspect glauque des égouts est parfaitement rendu et la scène d’action avec Jeremy Young (habitué des saisons Emma Peel) est très crédible. Considéré par les fans comme l’épisode ‘avec le rat’ (à ne pas confondre avec Pour attraper un rat !), il a néanmoins ses limites mais dans ce registre, le rat, inférieur aux chats et aux oiseaux, reste supérieur à la plante carnivore. Purdey est ravissante mais je ne goûterais pas à sa tomate à la sauce Tchernobyl ! Avec le recul (nouvel avis, août 2012): Un épisode connu pour être le nanar de la série, mais je le revois toujours avec un certain plaisir. Certes, il est un des plus mauvais de cette riche première saison, mais je lui maintiens ses deux melons pour son originalité et en sachant ce qui m’attend dans la seconde saison des New Avengers. Je suis peut-être novice en films d’horreur (bien trente ans que j’en ai pas vu un) mais je trouve que certaines scènes sont effrayantes comme la mort abominable de Carter. C’est sûrement l’épisode de cette série avec le moins de scènes en extérieur, et encore, les clochards sont vraisemblablement en studio, mais les égouts sont très bien rendus. Par contre, certains aspects sont…indigestes comme l’araignée et les bottes lumineuses, le discours simultané de Gambit et Chislenko. Mes séquences préférées sont le combat Purdey/Chislenko, la préparation de la mixture de Steed mise en sachets plastiques et l’apparition du rat dans le final (il ressemble à mon hamster que j’avais, petit !). Sans oublier la réaction du clochard : ‘He took Joe !’ et Gambit qui se prend un coup de queue… En tout cas, je préfère le rat aux castagnettes ! Steed 3003 11 janvier 2005 Après le très mauvais La mangeuse d’hommes du Surrey, les New Avengers renouent avec les histoires de monstre. Avec ce scénario qui sort des sentiers battus, Dennis Spooner prouve que, comme sa glorieuse aînée, la série cherche à varier les genres. Néanmoins, le scénario (comme les old Avengers en leur temps) souffre d’une trop grande linéarité et d’un manque de rythme évident. Il n’y a pas de réelles surprises et, de plus, l’humour – un peu d’autodérision, comme le laissait supposer le titre original, n’aurait pas été de trop – est absent. Malgré tout, on se surprend à suivre l’épisode avec un certain plaisir, car, et ce sont là deux qualités récurrentes chez Spooner, les dialogues sont très bons et les personnages finement dessinés et tous charismatiques. De plus, même si tout l’aspect scientifique vise le E=M6 durant l’épisode, la problématique entre éthique et avancée des recherches est intelligemment traitée. On assiste même à un retour des russes (dans un contexte qui rappelle celui de Meurtres distingués) qui n’est pas pour nous déplaire. En bref, un scénario en demi-teinte, mais qui réussit tout de même à maintenir l’intérêt chez le spectateur surtout grâce à... ... Une réalisation exemplaire ! En effet, après son travail "foutraque" sur Jeu à trois mains, Ray Austin nous surprend avec une mise en scène qui rappelle, plan par plan, celle des... old Avengers ! En effet, entre les nombreux gros plans sur les personnages, des travellings limités, des zooms limités au minimum, des cadres serrés et, quasiment, toujours symétriques, Ray Austin reprend le style habituel des old Avengers, qu’il avait d’ailleurs joyeusement dynamité dans Un dangereux marché. Même les scènes d’attaque du monstre rappellent exactement celles du Vengeur volant ou d’Un tigre caché : elles sont en effet tournées en caméra subjective. Si ce copiage prouve que la série a du mal à se trouver une identité visuelle propre (ce qui est regrettable, surtout au bout de 13 épisodes !), il donne un cachet unique et nostalgique à l’épisode tout à fait efficace. En effet, ce choix de mise en scène permet à la série de renouer avec une qualité qui lui faisait souvent défaut : une vraie homogénéité visuelle. D’autant plus que Ray Austin a très bien su rendre l’atmosphère claustrophobe et poisseuse des égouts, avec notamment une maîtrise des jeux de lumière qui force le respect. Les scènes d’action, c’est de toute manière rarement le contraire avec Ray Austin, sont aussi très convaincantes ; comme l’interprétation d’ailleurs, avec notamment un Peter Cellier aux cris inoubliables et remarquable dans la peau du savant Carter. Pourtant quelques défauts entachent ce tableau d’honneur : tout d’abord des effets spéciaux, prépondérants dans ce type d’épisode, peu présents et ratés. Le fameux rat gigantesque fait plutôt sourire. Néanmoins, l’environnement sonore très soigné, digne de X Files, avec notamment des cris du monstre à vous donner la chair de poule (qui évoquent d’ailleurs ceux d’Alien, sorti un an plus tard), rattrape cet aspect et l’épisode remplit globalement son contrat en manière de scènes d’angoisse. D’autre part, l’épisode, à cause aussi d’un scénario à la peine, manque parfois de rythme ; un peu plus de nervosité dans la mise en scène n’aurait pas été désagréable. En bref, Ray Austin copie talentueusement les recettes de mise en scène des old Avengers et, par conséquent, sa mise en scène a très bien vieilli. Dans cet épisode, la ritournelle « Je t’aime moi non plus » entre Purdey et Gambit, après quelques épisodes d’accalmie, reprend de plus belle : comme d’habitude, c’est plutôt drôle, mais surtout très redondant. Steed apparaît très peu dans cet épisode qui laisse surtout la part belle au duo Purdey-Gambit. Par ailleurs, Steed s’impose définitivement comme le patron de la bande : « The man said » [« C’est vous le patron ! »], comme le reconnaît d’ailleurs Gambit. Le décor des égouts présents dans cet épisode est l’un des plus remarquables de la série. Le laboratoire est aussi très soigné. Malheureusement, le cimetière, que l’on aperçoit furtivement au début de l’épisode, fait peine à voir ; surtout en comparaison de celui du Mort vivant. Malgré un joli pull à col roulé beige au début de l'épisode, Purdey est toujours aussi mal habillé : son affreux bandana et son polo de rugbyman nous font réellement regretter Mrs Peel ! Gambit, dont on revoit la veste marron de S95 dans la trop longue séquence d'intro, et Steed sont, eux, très bien habillés. Une excellente musique à suspense accompagne l'épisode. EN BREF : Un épisode dont le scénario et, surtout, la réalisation rappellent énormément la série originelle ; et ce n’est pas pour nous déplaire ! Estuaire44 25 mai 2015 L’épisode joue agréablement la carte du nostalgique, en renouant avec la grande tradition du cinéma B d’épouvante des années 50 et du début des années 60, avec son bestiaire et ses plantes devenus gigantesques. Dans cette optique le recours à la sempiternelle radioactivité se justifie pleinement, même si les travaux des deux chercheurs dévoyés préfigurent plutôt les plants transgéniques (et chacun sait qu’un Diabolical Mastermind a toujours un super plant). Cette savoureuse idée initiale va se voir traiter avec sérieux et qualité tout au long de l’opus, ou presque, alors qu’elle aurait pu aisément se traduire par un joyeux Nanar à la The Girl from U.N.C.L.E.. La mise en scène tire ainsi un excellent parti du décor de l’égout, étonnant par le ton claustrophobique et sinistre qu’il parvient à insuffler au récit. Les scènes de mises à mort relèvent de l’épouvante pure et rivalisent sans problème avec leurs modèles du cinéma. On se situe très loin de leur équivalent du Tigre caché ! Spooner sait rehausser l’horreur physique par la psychologique, la dérive psychotique de Thornton assaisonnant à merveille les évènements. La survenue de Chislenko tombe également à pic pour relancer l’action, parant à toute impression de tourner en rond. Episode suscitant des réactions contrastées (l’égout et les couleurs), Le Monstre des égouts devrait toutefois ravir les nostalgiques, en renouant davantage qu’à l’accoutumée avec la série classique. Le retrait de Steed, ici guère plus présent que Mother en saison 6, permet de renouer avec une aventure vécue en duo. Gambit et Purdey, toujours impeccablement servis par l’interprétation, saisissent pleinement cette opportunité. Entre vacheries et complicité, ils nous régalent d’un de leurs meilleurs récitals. Le savant en rupture de ban d’un projet gouvernemental compose une figure bien connue. Le sujet, relevant davantage de la Science-fiction qu’à l’accoutumée et le tournage essentiellement en décors soutiennent également ce retour vers les Sixties. Il en va de même pour le cimetière, où l’on apprécie le détail de la pierre tombale à l’évidence factice et dépourvue de dates, indiquant à coup sûr que l’on a regagné les contrées de la fantaisie. Spooner et Austin savent également gommer toute référence visible aux Seventies, y compris concernant les voitures, pourtant régulièrement mises en avant chez les New Avengers. Le revival va toutefois un pont trop loin, puisque l’on renoue aussi avec les tags idiots de la saison 6. On se retrouve en plein dedans, avec cette tomate radioactive qu’évidemment personne ne va manger, à moins de vouloir se retrouver dans l’impérissable-summum d’horreur potagère que constituera bientôt L'Attaque des tomates tueuses (1978), en vente dans toutes les bonnes drogueries. Surtout, à l’instar du similaire Le Rocher du Dragon, aventure myrmicéenne du célèbre Simon Templar, l’épisode échoue au port en représentant le monstre. Le décalage ruinant l’effet ne provient pas tant d’un effet spécial raté que d’une bestiole finalement bien plus kawaii qu’inquiétante. Cela s’avère contre-productif au possible. Comme l’avait déjà démontré La mangeuse d’hommes du Surrey, prédécesseur végétal du Monstre de l’égout, le suggéré demeure de souvent plus inquiétant que le révélé. EN BREF : Tout comme en son temps l’excellent Man-Eater of Surrey Green, l’épisode greffe à merveille les films d’épouvante de série B au Monde des Avengers, ici retrouvé tel qu’en lui-même. On regrette qu’un monstre trop peu inquiétant s’en vienne gâcher le final. EXTRAIT VIDÉO Chasse au rat
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Bien que Cyd Child déclare ne pas avoir participé à cet épisode (voir ‘à noter que…’), Joanna Lumley semble être doublée à deux brèves reprises lors du combat avec Chislenko. Détails o Le discours menaçant que tient Gambit à l’encontre de Chislenko dans les égouts est directement inspiré de la réplique devenue culte de Clint Eastwood dans L’inspecteur Harry. o Une des tenues les plus affreuses de Purdey ; elle ressemble à une femme de ménage. o L’action se passe dans les égouts situés entre Hyde Park et Buckingham Palace d’après les plans de Purdey. o …mais l’animal n’a pourtant pas l’air si dangereux ! Acteurs o Jeremy Young (1934) a tourné dans trois autres épisodes de la série : Le club de l’enfer (saison 4), Interférences (saison 5) et Ne m’oubliez pas (saison 6). Également vu dans Le Saint (deux épisodes), Département S, Regan, Cosmos 1999, Les professionnels, Poirot, Taggart, Cadfael. o Julian Holloway (1944) a tourné récemment (2004-2005) dans la série Father of the Pride. Il est le père du modèle Sophie Dahl. o Peter Cellier (1928) a également joué dans Thriller, Poigne de fer et séduction, Les professionnels, Doctor Who, Bergerac, Inspecteur Barnaby. Il a un rôle récurrent dans la série connue outre-Manche, Yes, Prime Minister (1986). o Patrick Malahide (1945) a pratiquement débuté sa carrière avec le rôle dans cet épisode. Il a tourné ensuite dans Regan, Les professionnels, L’inspecteur Morse, Poirot. Il a toujours une carrière active. Il est le banquier suisse apparaissant dans Le monde ne suffit pas (1999). À noter que o Si vous regardez en VOST, notez la traduction du « What ? » [soit littéralement : "Quoi ?"] de Steed à 31'02" : « Plaît–il ? » ce qui correspond finalement beaucoup mieux à son personnage ! o Anulka Dubinska était créditée comme ‘Pretty Girl‘ dans la distribution du journal Radio Times. Malheureusement, l’ancienne playmate du journal Playboy (1973) n’apparaît pas dans l’épisode ! C’est une erreur car elle jouait dans l’épisode précédent, Le S95 (voir la rubrique ‘acteurs’ de cet épisode). o Cyd Child avait déjà travaillé deux jours sur la scène de combat dans les égouts mais tout n’était pas terminé lorsque l’assistant réalisateur lui signifia qu’il n’avait plus besoin des doublures pour le lendemain. Finalement, seul Val Musetti (la doublure de Gareth Hunt et Patrick Macnee) fut autorisé à rester, économie oblige. Les Français tenaient les cordons de la bourse. Ainsi, bien que Cyd Child apparaisse toujours au générique, elle n’avait pas de véritable contrat. On l’appelait lorsqu’on avait besoin d’elle. Elle n’a pas participé aux épisodes tournés à l’étranger. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Le monstre des égouts des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/newave-10.htm En flamand En italien |