COMMANDO TRÈS SPÉCIAL Tournage : octobre 1976 Diffusion : ITV, 5 janvier 1977 – TF1, 5 mars 1977 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Sidney Hayers John Castle (Colonel Miller), Shaun Curry (Sergeant Bowdon), Stephen Moore (Major Prentice), Alun Armstrong (Harris), Ballard Berkeley (Colonel Foster), Michael Barrington (General Stevens), Michael Howarth (Tony Noble), John Forbes-Robertson (Doctor), Brian Croucher (Terry), John Labanowski (Keller), David Purcell (Orderly), Francis Mughan (Freddy).
Un colonel, las de l'inactivité en temps de paix, forme un commando et entend mener une guérilla, quitte à déclencher une troisième guerre mondiale. The New Avengers doivent stopper ces mercenaires qui ont l'intention d'impliquer l'armée de sa Majesté dans des débordements au Moyen-Orient. Purdey ouvre une bouteille de champagne et jette le bouchon à Gambit. Elle lui dit que c'est une très bonne année. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Une nouvelle incursion de la série dans le monde militaire, mais cet épisode est moins réussi que Les chevaliers de la mort par exemple. Beaucoup plus violent également, il offre peu de similitudes avec l'âge d'or des Avengers. Néanmoins, certains passages, essentiellement avec Purdey, sauvent l'épisode : l'intrusion en robe rouge dans le bar à soldats, le prêt du soutien-gorge et la réplique à Gambit qui a des difficultés à forcer la serrure : 'Pretend it's a chastity belt.' Sans oublier la scène finale qui termine l'aventure sur une bonne impression. Cet épisode moyen clôt une très bonne première saison New Avengers. Avec le recul (nouvel avis, août 2012): La première saison des New Avengers se termine très bien, par un épisode dont je rehausse la note (deux à trois melons). Certes, comme je l’écrivais il y a quelques années, sa violence (l’exécution, la punition) n’a pas grand-chose à voir avec l’âge d’or de la série, mais l’aventure, ancrée dans les années 70, se permet quelques clins d’œil à son illustre devancière avec des références à L’heure perdue, et, surtout, Les chevaliers de la mort. Il y a beaucoup de rythme, une bonne musique (dans le final), d’excellentes répliques Purdey/Gambit et l’intrigue tient la route. Le bémol est que Steed est très en retrait et il se contente surtout de faire admirer sa collection de petits soldats ! Le colonel Miller est un parfait vilain (très bon John Castle) et le final est un des mieux réussis de la saison avec la fuite de Gambit et Purdey, superbe en rouge dans le champ de mines. Les meilleurs passages sont la présence de Steed au camp d’entrainement (avec un air de déjà vu), Purdey aguicheuse dans le bar à soldats et le final déjà cité. Quant à la dernière scène, Purdey sablant le champagne, elle renvoie, paradoxalement, directement aux Old Avengers. Steed 3003 20 janvier 2005
Estuaire44 25 mai 2015 Après avoir tout au long de la saison contemplé des services secrets anglais percés comme du gruyère par une cohorte de taupes et de félons de tous poils, il ne nous restait plus que les militaires : c’est fait, on peut boucler. La première période des New Avengers, globalement de bonne facture, s’achève néanmoins sur un épisode mineur. La faute en revient principalement au scénario totalement déséquilibre de Clemens. Celui-ci se borne à présenter très longuement la situation initiale (un régiment devenu mercenaire), sans ensuite en tirer réellement parti. De fait, une fois achevée l’interminable installation d’une situation pourtant comprise d’emblée, les péripéties se limitent à une double infiltration capotant rapidement, puis à une fuite encoure lus rapidement conclue par l’arrivée providentielle de Steed. Rideau. Durant tout le récit, on nous décrit des espèces de dieux de la guerre sur le point de déclencher une troisième guerre mondiale, pour déboucher sur une déconfiture expédiée en une poignée de minutes. C’est cruellement décevant. Au moins la description du régiment développe-t-elle un vrai ton, grâce à la sécheresse, sinon à l’aridité du récit, et à la belle prestation de John Castle. Mais elle prend tellement de temps que son corollaire reste d’envoyer aux fraises les protagonistes. Hormis une scène de manœuvres militaires évoquant de bons souvenirs, Steed passe l’épisode à commenter des rapports administratifs, à côté d’un officier se beurrant consciencieusement. Gambit laisse fuir son client, puis visionne et re-visionne des films, avant de monter une infiltration ultra téléphonée, qui capote de suite. Purdey s’en sort un peu mieux, et nous vaut une jolie envolée pour conclure la saison, mais n’aboutit à rien de concret non plus. Non seulement Purdey et Gambit n'interviennent concrètement que quand l'épisode est aux trois-quarts écoulé, mais en plus ils auraient pu tout aussi bien rester chez eux, puisque Steed résout l'affaire par une enquête administrative. On a connu intrigue plus exaltante. De fait le domaine où les New Avengers brillent ici le plus reste la fuite, du moins temporairement ! Les héros sont fatigués et ont décidément besoin de repos, l’intersaison tombe à pic. Au rebours des Chevaliers de la Mort, narrant la dérive d’officiers se percevant comme une aristocratie, et surtout pas comme des mercenaires vénaux, Commando très spécial évoque plutôt Esprit de corps, dont il constitue même un lointain remake (scène d’exécution comprise), avec le récit d’un régiment dévoyé, infiltré par Cathy Gale. Comparer les deux opus souligne l’atout des New Avengers que constitue la mise en scène. Elle se montre ici derechef percutante lors des scènes d’action, riche en extérieurs et servant efficacement les personnages. La réalisation compose d’ailleurs un grand point fort de cette première saison, à-côté des portraits réussis de Gambit et Purdey, impeccablement interprétés par des comédiens en totale réussite et d’un Steed toujours égal à lui-même. Il ne reste plus qu’à espérer qu’en saison deux cet outil performant se voit mis au service de scénarios davantage inspirés. EN BREF : Je suis venu, j’ai vu, j’ai été vaincu jusqu’à l’arrivée du patron. Le scénario minimaliste ne rend guère hommage aux New Avengers, heureusement mieux servis par la mise en scène. Clemens ne développe quasiment rien au-delà de son idée initiale. EXTRAIT VIDÉO Tchin Purdey
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage
Détails o Steed sur un champ de bataille. Cela a des airs de déjà vu, Les chevaliers de la mort. o Jeu de mots en VO : lorsque Gambit utilise le soutien–gorge de Purdey comme fronde, celle-ci lui dit : « Bra-vo » en insistant sur « bra » qui signifie soutien–gorge en anglais. o Le Moyen-Orient est clairement cité et c’est même la Mecque pour se faire de l’argent facile d’après le colonel Miller. o Mais qu’en pense la Reine ? o Comme la jungle dans la première scène, les trophées d’animaux et le livre sur les maladies tropicales rappellent des situations déjà vues, dans Le tigre caché et Petit gibier pour gros chasseurs…. o L’hélicoptère dans lequel Steed arrive à point nommé est le même Bell 206B JetRanger II jaune que celui devant évacuer les bandits dans Sleeper. Tous deux arborent en effet la même immatriculation, G-BBEU, c/n 1121. o L’avion massif véhiculant le régiment est un Lockheed C-130 Hercules. Mis en service en 1954,ce transport de troupes a connu un grand succès grâce à son adaptabilité et demeure encore aujourd’hui en service, notamment en usage civil (bombardier d’eau). Il est aperçu dans de nombreux films et séries, dont Amicalement vôtre (Un risque calculé). o Dans le bureau du Colonel, derrière Gambit, on aperçoit le portrait officiel de la Reine. Il s’agit d’une photographie initialement en noir et blanc, peinte par l’artiste Beatrice Johnson. Le cliché fut pris en 1952, après le décès de George VI (même si le sacre n’aura lieu qu’en 1953, à la majorité de la Reine). Ce portrait officiel est bien toujours en vigueur lors du tournage de l’épisode, il est néanmoins sur le point de changer pour les vingt-cinq ans du règne, en 1978, par un exemplaire en fait existant déjà. La photographie fut en effet prise dès avril 1975, à Windsor, avant d’être elle aussi coloriée à la main.
Acteurs o John Castle (1940) a débuté sa carrière en 1965. Il participa à de nombreuses séries comme Flipper, Le prisonnier, Les professionnels (deux épisodes), L'inspecteur Morse, Wycliffe, Les nouveaux professionnels, Poirot, L'inspecteur Barnaby. Il est également Carruthers dans l'excellent épisode Le cycliste solitaire de la série Sherlock Holmes. o Alun Armstrong (1946) a reçu le Laurence Olivier Theatre Award en 1994 et il faisait partie de la distribution originelle de la pièce Les misérables en 1985. Il y jouait Thénardier. Il a débuté sa carrière au cinéma en 1971 dans Get Carter (avec Ian Hendry). Il tourna dans de nombreuses productions comme Un pont trop loin, Les duellistes, Jeux de guerre, Braveheart et il est l'inspecteur Teal dans Le Saint. À la télévision, il est la vedette de deux séries récentes : Bleak House et New Tricks. En 2006 il apparaît dans Eragon. À noter que... o L'épisode fit l'objet d'une novélisation en 1977, avec le roman Fighting Men, écrit par Justin Cartwright. o Jillie Murphy est recrutée comme superviseuse de la garde robe de Purdey, elle le demeurera durant la deuxième saison. o Pour la scène finale, la production était si pingre qu'elle demanda à Joanna Lumley, suspendue à un hélicoptère, et à Gareth Hunt de tourner la scène sans doublure. Cyd Child et Marc Boyle s'étaient pourtant déjà préparés pour cette séquence. Cyd Child fut scandalisée d'entendre, quelques années plus tard, une actrice dire à une maquilleuse que les acteurs avaient dû tourner la scène eux-mêmes étant donné que les cascadeurs s'étaient défilés. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Commando très spécial des sites étrangers : En anglais En flamand En italien
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