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Les Aigles4-11-01 saison 11

LA MANGEUSE D'HOMMES DU SURREY
(MAN-EATER OF SURREY GREEN)

Steed kills a climber – Emma becomes a vegetable

Tournage : 31 mai au 11 juin 1965

Diffusion : ITV, 11 décembre 1965 – FR3, 12 juillet 1991 en VOST

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Sidney Hayers

Derek Farr (Sir Lyle Peterson), Athene Seyler (Dr. Sheldon), Gillian Lewis (Laura Burford), William Job (Alan Carter), David Hutcheson (Wing Commander Davies), Joe Ritchie (Publican), Donald Olliver (Bob Pearson), Joby Blanshard (Joe Mercer) .

Résumé

La disparition de quatre botanistes, dont une amie d'Emma, alerte les Avengers. Les indices mènent à Surrey Green, lieu de résidence de Sir Lyle Peterson, un horticulteur éminent. Steed y retrouve les chercheurs disparus : ils travaillent pour Sir Lyle, apparemment de leur plein gré, mais ont un comportement étrange. Mrs Peel apprend que Sir Lyle achète d'énormes quantités de produits fertilisants et qu'il a annulé l'acquisition d'une ferme. Les Avengers découvrent sur place un vaisseau spatial habité par un squelette. Dr Sheldon, botaniste de renom, révèle que la plante accrochée au vaisseau est d'origine inconnue et dotée d'intelligence ! Elle se nourrit de chair humaine et émet des ondes qui contraignent les êtres humains à lui obéir. Armés d'appareils auditifs et d'un puissant herbicide, ils pénètrent dans la maison de Sir Lyle et, après avoir maîtrisé Mrs Peel temporairement tombée sous le charme, Steed détruit la gigantesque plante en utilisant un mannequin portant la veste d'Emma.

Épilogue

Steed et Mrs Peel quittent les lieux dans une charrette à foin "BOING".


CRITIQUES

4-11-02


Denis Chauvet 7 avril 2004

Je ne suis pas très fan des épisodes où les Avengers combattent des ennemis autres que des êtres humains, que cela soit une plante ou un gros rat (Le monstre des égouts/The New Avengers). La seule exception étant la maison de l'excellent L'héritage diabolique. Néanmoins, ces épisodes démontrent que la série est inclassable et qu'elle peut appartenir à des genres totalement différents : espionnage, policier, science-fiction. Philip Levene étant le scénariste de Man-Eater of Surrey Green, la science-fiction est au rendez-vous et la série innove complètement.

La réalisation de cet épisode a dû être assez complexe vu le scénario et le budget limité. La plante n'est jamais visible dans son intégralité mais les artifices utilisés fonctionnent parfaitement et ont des points communs avec ceux employés dans des films de série B de l'époque. Ainsi, le jeu d'obscurité et de lumière sur le toit de la maison de Sir Lyle, symbolisant la présence puis l'extermination de la plante, est très bien rendu. Sidney Hayers personnifie cette plante en filmant Mrs Peel en contre bas et essaie de créer une situation angoissante avec les moyens du bord. Le gros problème de cette scène finale n'est pas trop le côté studio parfois évident mais la présence des doublures pendant la bagarre entre Steed et Mrs Peel (" Mrs Peel, don't you recognize me ? Apparently not ! "). Cela gâche tout : elles sont beaucoup trop visibles et les plans ne durent pas qu'une fraction de seconde comme à l'accoutumée. Il était impossible de ne pas s'en apercevoir au montage ! C'est dommage car l'idée était très bonne !

Il ne faut pas oublier que cet épisode fut tourné en 1965, soit quatre années avant que l'homme marche sur la lune, ce qui peut expliquer certains dialogues surprenants ; Emma évoque ainsi la provenance de la plante : "Mars or even the Moon, recent photographs show whole areas of vegetation.".

Nous avons quelques scènes notables entre les Avengers ; la meilleure de l'épisode est au début lorsque Steed offre une rose à Emma "For you, Mrs Peel" et que celle-ci n'est pas dupe : "I sense a bribe. A certain look in the eye, roses." ; Mrs Peel réplique à Steed, qui lui conseille de ne pas perdre l'écouteur "The plant's only man eating !". Steed en représentant de la "Tree Preservation Society" assiste avec un air dégoûté au déjeuner des plantes "Venus Flytrap" composé de mouches importées. Ces quelques scènes sont malheureusement trop peu nombreuses dans cet épisode.

Athene Seyler (Dr Sheldon) est le seul second rôle d'envergure ; elle met les Avengers sur la piste et est au cœur de l'action dans la dernière partie de l'épisode. Elle a également des réactions assez comiques au pub et dans la maison. À noter qu'un des tabous de la série est transgressé car Laura Burford (interprétée par Gillian Lewis), ainsi que ses trois collègues, meurt dans l'épisode. Emma retrouve une de ses chaussures. Il était en effet convenu qu'aucune femme ne devait mourir dans la série, mais cette règle fut quelquefois oubliée (également dans Un petit déjeuner trop lourd).

Il y a quelques scènes en extérieur intéressantes ; en particulier la visite de la ferme, Steed a changé de chapeau pour l'occasion, et les alentours du pub. La musique est horrible et ne fut pas, à ma connaissance, réutilisée ! Je préfère l'air romantique du début ou les thèmes connus utilisés avant et après la visite de Steed chez Sir Lyle. Je baisse toujours le volume à la fin de l'épisode, ayant du mal à supporter ce "bruit" auquel Laurie Johnson ne nous a pas habitués !

Le sac en plastique servant à protéger la plante en germination est assez ridicule et on peut déplorer les deux morts très violentes et expéditives (fusil de chasse et électrocution) et peu habituelles à la série. Le hall d'entrée de la maison de Sir Lyle Peterson est curieusement décoré de mannequins dénudés (" Come autumn. I hope to see more of you "). Enfin, Il n'est pas utile d'avoir un devil mind comme dirait Brian Clemens pour reconnaître que le cactus mortel auquel Mrs Peel donne la chasse sort tout droit d'un magasin spécialisé !

Steed, en la personne d'un défenseur des espaces verts, permet à la série une incursion écologiste avant-gardiste. Cette initiative sera mieux exploitée dans La poussière qui tue, épisode beaucoup plus convaincant.

La série a exploré un territoire inconnu avec cet épisode et il est heureux que les tentatives soient rares.

EN BREF : Je ne vais pas jusqu'à bâiller en regardant La mangeuse d'hommes du Surrey, comme le fait Mrs Peel dans une scène paraît-il imprévue au scénario, car n'importe quel Chapeau melon et bottes de cuir a un intérêt, mais je trouve celui-ci moyen et en tout cas moins bon que les dix précédents de la saison 1965 !



Steed3003 5 mai 2004

D'ordinaire, les incursions des Avengers dans le fantastique sont soit très réussies (Warlock, Les cybernautes, Le mort vivant...) soit copieusement ratées (Haute tension...). Malheureusement, La mangeuse d'hommes du Surrey fait partie de la seconde catégorie. Le manque de moyens, qui permet d'habitude plus de créativité, se ressent ici cruellement à l'écran. Les artifices (bruits bizarres, sons étranges, quelques bouts par ci par là...) utilisés pour faire croire au gigantisme de la plante apparaissent totalement désuets aujourd'hui, ce qui efface toute la tension qu'aurait pu nous procurer cette aventure. De plus, le déroulement de l'intrigue, conventionnel au possible, ne sauve franchement pas l'épisode. Le combat, tant attendu, entre nos deux agents à la fin est beaucoup moins saisissant que ce que l'on aurait pu attendre. La faute, là aussi, à une réalisation mal maîtrisée. Le personnage de la botaniste, superbement loufoque, les décors et quelques répliques nous empêchent néanmoins de sombrer dans un ennui total.

EN BREF : Un ratage complet.


Estuaire44 27 avril 2013

Le bouillonnement créatif caractérisant les années 60 s’étend à tous les domaines de la pop culture, y compris la Science-fiction et le Fantastique. De nouveaux thèmes et  styles narratifs émergent, tandis que d’autres connaissent une obsolescente progressive, remettant en cause des schémas remontant parfois aux années 20 et 30. C’est aussi vrai en littérature qu’à l’écran, petit ou grand, avec La Quatrième Dimension comme étendard du mouvement à la télévision américaine. Les Avengers présentent également le vif intérêt d’ouvrir de nouvelles voies dans ce domaine, avec une tonalité anglaise et fantaisiste particulièrement réjouissante.  Encore faut-il que la série ne s’adonne pas à une redite déjà datée comme le représentent les Cybernautes, aussi formellement réussie soit-elle. Mais Philip Levene, amateur éclairé, va redresser magistralement le cap avec Man-Eater of Sureey green, l’un des épisodes de pure Science-fiction les plus ambitieux et aboutis de Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

Pour apprécier cet opus à sa pleine valeur, il nous fat abandonner notre point de vue de spectateur du XXIe siècle pour nous engouffrer dans le Tunnel du Temps et nous retrouver en cette année 1965 où s’impose pleinement l’irrésistible vague des Sixties. Durant toute la décennie précédente, et encore dans les premières années de la présente, le cinéma populaire de Science-fiction fut outrageusement dominé par ces séries B américaines copieusement paranoïaques, peuplées d’invasion venues d’Outre espace ou monstrueuses, aussi hautes en couleurs que rigoureusement codifiées.  Ce genre est désormais en déclin, se ringardisant toujours davantage. Les productions d Roger Corman participent à ce mouvement via de franches et corrosives satires (The Little Shop of Horrors, Attack of the Crab Monsters), mais Levene va s’essayer ici  à l’art sans doute plus malaisé du pastiche. Tout en reprenant nombre des thèmes et postures du genre, il va subtilement les déformer en introduisant une dimension purement anglaise et humoristique, respectant parfaitement les codes de la série et son affirmation de la modernité.  L’épisode se montre aussi ironique envers ce type de cinéma que la plus grande part du reste de la quatrième saison envers la société britannique traditionnelle. La difficulté demeure qu’en 2013 cet aspect de second degré passe moins bien, car l’on a beaucoup moins en tête ce genre de films, évident pour le spectateur des Sixties.

Levine dispose d’un parfait référentiel, avec The Day of the Triffids, portage à l’écran d’un grand classique de la littérature britannique ayant marqué les esprits en 1962 et narrant peu ou prou les mêmes évènements que ceux de l’épisode. Dès lors, il n’ plus qu’à dérouler, toujours avec humour et talent. Il abuse ainsi à satiété de la combine présente dans tous ces films le plus souvent fauchés de suggérer plutôt que de montrer, avec la plante toujours  évoquée  ou le vieux truc de la domination mentale, si économique pour la production. La sempiternelle solution scientifique miraculeuse devient un simple bidon d’engrais inépuisable jusqu’au ridicule. Le savant providentiel prend l’apparence d’une délicieuse Excentrique, avec l’adorable Athene Seyler, que l’on est ravi de retrouver après  Le piège à rats idéal des années Cathy Gale. Les considérations aussi ronflantes qu’absurdes essaimant dans les dialogues de ces séries B trouvent un irrésistible pendant avec une Mrs Peel énonçant gravement que l’on trouve de la végétation sur la Lune. Nul besoin de s’être encore rendu sur l’astre sélène pour lever le doute sur la question, l’absence d’atmosphère et l’aspect du sol lunaire sont déjà largement connus.  Tout le versant scientifique relève en fait de cette fameuse Fantasy Science si anglaise, faisant les belles heures de Doctor Who. On ne peut d’ailleurs que regretter que Levene n’ait jamais écrit pour le cultissime Seigneur du Temps, tant Man Eater of Surrey Green évoque plusieurs aventures du Docteur, notamment Terror of the Vervoids, avec une certaine Honor Blackman ou, davantage encore, The Seeds of Doom.

Mais l’intérêt de l’épisode ne ce se limite pas à cette succulent pastiche des séries B de Science-fiction Fifties à leur crépuscule. Derrière l’aspect échevelé et humoristique des péripéties, le scénario de Levene s’articule avec une grande efficacité,  agençant avec pertinence les divers tenants et aboutissants, jusqu’à une tonitruante conclusion. De fait l’intrigue renouvelle agréablement la simple succession  de meurtres caractérisant les aventures des Avengers. Les dialogues crépitent en permanence, notamment entre un Steed et une Mrs Peel particulièrement en verve et toniques. Levene insère de jolis moments de relationnel, notamment avec le parfait passage de la rose ou lors d’un final particulièrement complice. Les costumes apportent une plus value non négligeable à l’épisode, avec une tenue de combat très suggestive pour Mrs Peel, justifiant un plan peut être légèrement appuyée lors de sa révélation, ou l’hilarante tenue hors d’âge de gentleman farmer de Steed, tout à fait dans le ton du récit. La musique apparaît également soignée, avec également nombre de bruitages caractéristiques du type de production visé. La mise en scène de Sidney Hayers accomplit plusieurs prouesses, comme les panoramas sur ce derrick à peu près inutile (comme nombre des structures du genre) ou cet étrange hall rempli de mannequins féminins aux allures de Poison Ivy. La fluidité de la caméra accompagne parfaitement la fantaisie du récit. Le final s’avère spectaculaire à souhait, notamment avec une prégnante menace de la plante malgré un faible budget. On regrettera la présence évidente doubleurs intégralement masculins, mais cela concerne l’ensemble de la période et non ce seul épisode.

EN BREF: Un pastiche fin et enthousiasmant, parfaitement maîtrisé. L’épisode nécessite cependant plus qu’à l’accoutumée de se resituer dans le contexte culturel originel de la série.


VIDÉO


Un duel au sommet !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4-11-03


Tournage

o La maison de Sir Peterson est The British Railway Centre, The Grove à Watford. Ce superbe manoir fut bâti au XVIIIe siècle par la famille du seigneur de Jersey. Le centre opérationnel d’une importante compagnie de chemins de fer y fut installé durant la guerre pour éviter les bombardements sur Londres. En 2003, The Grove devient un hôtel de très haut standing. Il apparaît également dans quatre autres épisodes : Les chevaliers de la mort, L’homme transparent, La dynamo vivante et Mais qui est Steed ? (source : The Avengers on Location).

o Surrey Green est en fait Letchmore Heath, un superbe village du Hertfordshire fondé au XIIIe siècle. Ses pittoresques édifices lui valent de figurer dans de nombreuses productions britanniques des années 60 et 70. Dans Chapeau melon, il apparaît ainsi dans Requiem et devient le village de Mithering dans La chasse au trésor. Mais son plus grand titre de gloire demeure d’être Midwich, le fameux Village des damnés, un grand classique du cinéma fantastique britannique (1960).

o « Moat Farm, Denby ». La grange a été réutilisée pour Silent Dust, l’épisode suivant en ordre de production. C’est de nos jours Deeves Hall Cottage, près de Ridge.


Continuité

o Lorsque le Docteur Sheldon explique sa découverte aux Avengers, elle heurte de la main Mrs Peel qui paraît surprise. La botaniste s'excuse et continue son exposé : Athene Seyler a en fait heurté accidentellement Diana Rigg, mais la scène a été conservée au montage.

o Steed parle au mannequin et s'éloigne, mais on aperçoit l'ombre de la caméra qui suit l'acteur se positionner sur le mannequin.

o Lorsque Steed et Emma entrent dans le pub déserté, il y a un jeu de Skittles (jeu de quilles anglais) et Mrs Peel ne peut s'empêcher de faire tomber la dernière quille. Quand la caméra revient dans le champ, on peut voir à l'arrière-plan que la quille est de nouveau debout !

o À plusieurs reprises durant la bagarre entre Steed et Emma, on peut se rendre compte qu’un homme (peut-être Billy Westley Jr) a pris la place de Diana Rigg.

o Lorsque Carter se glisse sous les barbelés, l’inscription sur le panneau est ‘Petersen Estate’, alors que le personnage est Sir Lyle Peterson au générique.


Détails

o Laura Burford, une amie de Mrs Peel, fut l'une des victime de la plante : une des rares femmes assassinées dans toute la série, contredisant ainsi la phrase de Mrs Peel : "The plant's only man eating !".

Acteurs – Actrices

o Athene Seyler est décédée en 1990 à l'âge de 101 ans. Elle a fait ses débuts au théâtre en 1909. Elle a tourné dans un épisode de la saison trois : Le piège à rats idéal, mais son rôle du Dr Sheldon fut sa dernière apparition à l'écran.

À noter que…

o Aka : Man-Eater of Ferry Green.

o Diffusé pour la première fois en France sur FR3 dans l'émission Continentales en VOST sous le titre L'étrange fleur de la banlieue.

o Le titre du DVD kiosque La mangeuse d'homme... au lieu de La mangeuse d'hommes...

o Dans les bonus photographiques, quelques photos d’une pause-déjeuner devant le pub Surrey Green Arms avec Patrick Macnee, Diana Rigg et Athene Seyler une chope de bière à la main. Egalement quelques clichés de Diana Rigg dans son manteau élégant devant les studios Elstree.

oComparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet):

Pas de coupe entre les deux éditions. Comme toujours, si on passe l’édition française après la britannique, on a l’impression que l’image est floue sur Studio Canal.

Ainsi, lors de la sortie à la ferme, j’ai remarqué pour la première fois que Mrs Peel porte des sortes de chaussettes couleur chair, qui lui arrivent aux genoux, alors que je pensais jusqu’à présent que c’était des collants ! Un mythe se brise !

Il y a un problème de son en VO lors de la première scène, entre Laura et Carter, et il a disparu sur la collection Optimum.

Une petite curiosité aussi : la musique qui accompagne le déchargement du camion est légèrement différente. Sur Optimum, il y a un air bref et connu qui est absent de la version Canal.


Fiche des La mangeuse d'hommes du Surrey des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel1-11.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmabw/411.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS1-11-ManEater.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel12.htm
En italien
http://www.avengers.it/11bn.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_man-eater.htm

 

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