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Airport 80 Concorde (1979)Pour la peau d'un flic (1981)

Saga Alain Delon

Trois hommes à abattre (1980)


TROIS HOMMES À ABATTRE

Résumé :

Plusieurs hommes d'affaires discutent de vente d'armes. À la fin de la présentation, l'un d'eux veut parler à celui qui dirige le tout : Emmerich. Mais il n'obtient qu'un rendez-vous pour le lendemain. Il repart. Michel Gerfaut roule tranquillement sur la route, lorsqu'une voiture le dépasse, un peu plus loin, il voit une voiture accidentée sur le bas-côté de celle-ci. Il porte secours au conducteur blessé. Un à un les hommes de la vente d'armes sont éliminés, et désormais c'est au tour de Michel Gerfaut d'être la prochaine victime. Plusieurs fois on tente de tuer Gerfaut, qui arrive tant bien que mal à éliminer ses agresseurs. Amené devant Emmerich celui qui dirige tout, il lui explique que ses conseillers qui ont été tués, ne voulaient plus le suivre sur la vente d'armes, car celles-ci étaient défectueuse et un scandale se préparait. Mais Emmerich meurt d'un infarctus devant Gerfaut, et son bras droit demande à Gerfaut de travailler avec lui, sinon il le tuera. Gerfaut refuse, et fini par se faire tuer.

Critique :

Excellent film de Jacques Deray (La Piscine, Le Solitaire, Netchaïev est de Retour) où pour une fois Alain Delon ne joue pas le rôle d'un flic. Victime innocente qui porte secours à un homme blessé dans ce qu'il croit être un accident de la route, il se retrouve embarqué dans une affaire d'état. Alors disons-le immédiatement, si la réalisation est soignée, le film fait immédiatement daté dans les années 80 : ne serait-ce déjà que par la marque des véhicules utilisés, mais aussi bien évidemment avec tous les téléphones à cadran rond, etc. Mais pas seulement, la façon de filmer, et l'ambiance qui s'en dégage fait vraiment film français des années 80. C'est difficile à expliquer, mais il y avait à cette époque, une certaine manière de filmer, un rendu au niveau de l'image, qui fait que pour ce film-là, on sait tout de suite qu'il a été tourné dans les années 80.

Alain Delon ne s'en sort pas trop mal dans son rôle de joueur de poker pris dans une histoire d'état, il y a peut-être une ou deux scènes un peu 'too much' (genre celle où l'ami de Gerfaut se fait tuer à travers l'œil de chat de la porte) mais le film est rythmé et bourré d'action et on ne voit pas le temps passer (il dure 1H35). La scène à la mer, où les deux tueurs tentent de le noyer, est très convaincante.

Aux côtés de Delon, on retrouve des acteurs, que personnellement j'adore : Michel Auclair (Le Toubib, Le Coup de Sirocco, La Belle Captive) dans le rôle de Leprince, le sous fifre qui exécute les ordres sans discuter en attendant de pouvoir prendre la place du roi. Excellent acteur, qui encore ici nous montre une prestation sans faille. J'avais personnellement découvert cet acteur dans un épisode de la série Commissaire Moulin de 1976. Jean-Pierre Darras (Signé Furax, L'Emmerdeur, La Carapate) dans un petit rôle de policier, Chocard, mais qui comme toujours sait se faire remarquer ! Nous retrouvons également François Perrot (L'Argent des Autres, Le Choc, Le Débutant) l'inoubliable Raphaël Di Massa du film Le Corps de Mon Ennemi avec Belmondo. Là aussi, il n'a vraiment qu'un tout petit rôle. C'est Pierre Dux (Z, Le jour et L'Heure, Le Gorille Vous Salue Bien) qui joue le rôle du grand manitou, et qui fait flinguer tout le monde, et qui meurt bêtement pour finir en se fâchant contre Gerfaut. Là aussi, on a droit à une excellente performance de l'acteur, on y croit.

Pour la partie féminine c'est Dalila Di Lazzaro (Stark System, Qui a tué le Chat ?, Phenomena) qui joue la petite amie de Delon, elle n'est pas vraiment jolie (avis très personnel), et on ne peut pas dire que sa composition soit extraordinaire, sans doute dû à sa jeunesse. En tous cas, elle ne laissera pas un souvenir mémorable, malgré le fait qu'on puisse la voir à moitié nue en début du film.

Dans les autres seconds rôles, on peut noter Bernard Le Coq qui a un personnage comme il a l'habitude de jouer, Christian Barbier ou encore André Falcon, etc. On se laisse prendre par l'intrigue, et on a qu'une envie c'est de voir Delon se dépêtrer de tout cela, on est heureux lorsqu'il arrive à éliminer à chaque fois un des tueurs qui veulent sa peau, et on attend ce moment où il remontera à la source.

Excellente histoire donc, avec des très bons passages dans les rues et lieux parisiens, c'est toujours un vrai bonheur de voir les villes dans les différentes époques. On peut juste être un peu déçu de la fin, car le héros se fait flinguer, néanmoins on avait été prévenu. La musique signée une fois de plus Claude Bolling ne laisse vraiment pas un souvenir inoubliable, c'est le même le contraire, on aura beaucoup de mal à se rappeler du thème après le film, néanmoins ça ne dépareille pas avec l'action qu'il y a à l'écran. Toutefois on est loin d'une composition comme il avait réalisé sur Borsalino. Le film marchera très bien avec presque 2.2 millions d'entrées en France, et un peu plus de 147 milles entrées en Espagne. Je le conseille dans la filmothèque de Delon, vous passerez un bon moment à le regarder.

Anecdotes :

  • Alain Delon avait enchaîné des films ayant fait des semi-échecs à cette période, à cause du rythme auquel il tournait. Après Mort d'un Pourri il décide de passer au rythme d'un film par an, comme le fait Belmondo. Stratégie payante, avec 3 Hommes à Abattre, c'est son 3e succès personnel à Delon avec Le Cercle Rouge et Borsalino.

  • Acteur et producteur du film comme d'autres précédents, c'est Alain Delon lui-même qui a tenu à s'entourer de Jean-Pierre Darras, Pierre Dux, Michel Auclair et de l'actrice Dalila Di Lazzaro.

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