Saison 5 1. LE PHOTOGRAPHE Date de diffusion originale : 06 janvier 1978. Résumé : Un photographe est tué après avoir été pourchassé par trois hommes dans les couloirs du métro. Ses assaillants ont pu récupérer une pellicule de son appareil photo. Derrick et Klein enquêtent… Critique : Cette cinquième saison démarre en fanfare. L’épisode débute par une course-poursuite dans les couloirs et escaliers d’une gare, puis peu après : un échange des coups de feu au studio photo de la victime, où Klein est touché. De ce fait, c’est Berger qui va seconder exceptionnellement Derrick dans cette enquête, ce qui un change un peu mais pas désagréablement les habitudes. Une fois qu’ils sont tranquilles, ils y découvrent des photos pornographiques et se rendent ensuite à l’appartement de la victime qu’il partageait avec son frère et sa belle-sœur. Cette dernière va les aider à identifier les modèles de ses photos. Sur l’une d’entre elles, il y apparaît deux hommes : Blondin et Santorini, un caïd de la pègre. Il espionnait le premier et comptait le faire chanter avec les photos : mal lui en as pris… Soutenu par une musique allègre de Frank Duval, avec ses airs insistants à l’harmonica, cet épisode distille une ambiance très particulière, pleine de mystères et passionnant à suivre, quoi que finalement très classique. La dernière scène est l’une des plus positives de la série : une fois que les méchants sont coincés : Derrick tape sur l’épaule de Berger en souriant, lui disant qu’ils vont voir Klein à l’hôpital. L’interprétation est de très bonne tenue, les dialogues énergiques et la mise en scène est discrète et efficace. Anecdotes :
2. MORT D'UN FAN Date de diffusion originale : 03 février 1978. Résumé : Après un concert, un chanteur découvre une adolescente morte dans sa chambre. Il jure ne pas l’avoir tuée. Mais tout semble l’accabler… Critique : Cet épisode est une plongée hyperréaliste dans la tête d’une fan, qui résonne toujours aussi justement plus de quarante ans après le tournage. On peut à peu près toutes et tous se mettre à la place de la victime : nous découvrons une célébrité : un acteur ou une actrice, un chanteur ou une chanteuse... : nous nous mettons tout d’abord à collectionner tout ce qui se rapporte à elle : singles, albums, goodies, posters…, nous faisons en sorte de la rencontrer, qu’elle nous accorde un autographe, un regard, un selfie, et peut être un moment avec elle seule, échanger la découvrir réellement, quitte à lui découvrir des imperfections que nous ne lui connaissions pas, aveuglés par notre image d’elle si parfaite : notre idéalisation. Nous ne pensons plus qu’à elle : car elle nous fait rêver, nous permet de nous extirper de notre vie si triste. Et nous espérons que notre prochain contact avec elle, sera plus intense, plus profond que le premier. Et qu’il créera un lien unique, physique, psychique entre elle et nous. Vénérer une célébrité est quelque chose de positif, mais il ne faut pas que cela devienne destructeur, or pour la jeune fan décrite dans cet épisode : c’est exactement ce que c’est devenu : la preuve, elle n’hésitait pas à se vautrer nue dans le lit de son idole ! C’est de la perte du contrôle sur soi, qui arrive forte heureusement très rarement. Et qui plus est, elle s’est faite piégée par des membres de l’équipe du chanteur… Et puis son petit ami, qui semble insensible à son fanatisme : on ne peut pas y croire. Petit ami qu’elle avait plus ou moins laissée tomber pour concentrer ses pensées sur celui qu’elle aimait réellement : son idole, ici Harry Dugan, chanteur de rock’n’roll. Ce n’est pas son fanatisme qui a tué cette jeune fille, mais l’incompréhension de son entourage, la jalousie : mobile éternelle de crime. L’interprétation survoltée de Tommi Piper, acteur-chanteur qui, par ailleurs, interprète les chansons de l’épisode et celle de Rebecca Völz, sont impressionnantes. Un épisode marquant au dénouement plein de suspens. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 24 février 1978. Résumé : Stanz se rend à la maison de retraite de sa tante pour lui annoncer qu’elle vient d’obtenir un héritage mais il est accueilli très froidement par les deux femmes qui gèrent l’endroit et signifient l’absence de la vieille dame. Peu après, Stanz est assassiné… Critique : Un épisode bien mystérieux. Mystérieux par le comportement des différents protagonistes telles que les deux propriétaires de la maison de retraite qui refusent de dire où la grand-tante de la victime réside, utilisant des pirouettes pour l’égarer et le renvoyer. Pourquoi ne pouvait-il pas la voir ? Cherchant à répondre à cette question, il se fait écraser par une voiture peu après. Derrick et Klein vont reconstituer son parcours, tandis que du côté de la maison de retraite, ça s’agite. Justement nos deux inspecteurs s’y rendent et rencontrent la grand-tante, qui comme prévue vient d’hériter d’un ancien ami musicien new-yorkais qu’elle a connu il y a quarante ans. Après leur entretien avec elle, ils la trouvent fascinante mais pensent qu’elle ment et vont au restaurant devant lequel Stanz a été écrasé où ils croisent le neveu des deux propriétaires de la maison de retraite. Puis ils les suivent jusqu’au théâtre et Klein croise une jeune musicienne qui lui apprends que la grand-tante de Stanz n’est pas la femme qu’il pensait mais une comédienne qui se fait passer pour elle ! Un détail qui l’illuminera lui et Derrick et les conduira à la résolution du crime. Le dénouement est un peu velu et très surprenant, où les protagonistes ne sont pas aussi méchants que l’on aurait pu le penser. L’ensemble est assez triste, grave et un peu lugubre. Pas un des meilleurs épisodes de la série, mais l’un des plus originaux. Anecdotes :
4. L'EMBUSCADE Date de diffusion originale : 31 mars 1978. Résumé : Un homme a été tué dans la voiture du docteur Marta Schwenn, alors que c’était elle qui était visée. Pour la sécuriser, Derrick lui suggère de contacter des personnes de son entourage : or, il ne lui reste plus que son frère et de son neveu, avec qui elle n’a plus de contact depuis longtemps… Critique : L’un des épisodes les plus émouvants de la série, car il se centre essentiellement (nous voyons assez peu Derrick et Klein de l’épisode) sur la relation entre le docteur Marta Schwenn et son neveu Bruno qui ne sont pas vus depuis vingt ans. D’ailleurs, au début, Bruno et son père refusent d’aller la voir avant d’accepter, mais seulement Bruno. Devant elle, apparaît un jeune homme d’une vingtaine d’années qui lui a gardée rancœur de l’avoir rayée, lui et son père, de son existence depuis longtemps. De son côté, elle éprouve peu de considération envers lui, car il semble suivre le même chemin de perdant que son père. Bruno devra la conduire, là où elle souhaitera, à ses multiples rendez-vous en échange d’un petit salaire : ils vont devoir s’adapter l’un à l’autre. Et leurs échanges seront le plus souvent à couteaux tirés et lorsque nous pensons après s’être envoyés des choses très franches et dures, qu’ils se réconcilieront pour de bon, les hostilités reprennent. Leurs discussions sont souvent ponctuées de sarcasme et ont lieu essentiellement durant les longs trajets en voiture. Chacun feint semblant d’encaisser ce que l’autre dit, avant de s’en servir. C’est une espèce de bataille d’égo, alors que Derrick et Klein avancent dans leur enquête, leur donnant ponctuellement des nouvelles, nouvelles qui leur permet vraiment de progresser dans leur relation. Le dénouement, bouleversant, les rapprochera pour de bon. Les interprétations de Ruth Leuwerick et de Hans Georg Panczak sont exigeantes, intenses, vives, passionnées et passionnantes. Anecdotes :
5. ACTES D'AMOUR Date de diffusion originale : 5 mai 1978. Résumé : Le petit ami de Cosima est tué froidement devant chez elle, où elle vit avec son père. Ce dernier, enseignant dans leur lycée se montre intraitable envers ses élèves qu’il soupçonne tous du meurtre. Critique : Cet épisode est sans doute celui qui traite le plus explicitement du fossé qu’il existe entre les générations : Oswald Stein, homme droit, très bien élevé, au caractère intransigeant et ses élèves tout particulièrement Heinz, adolescent sans véritable attache, ayant un penchant pour toutes les déviances (alcool, drogue, sexe). Oswald est un homme très protecteur envers sa fille, étant seul pour l’élever et étant mutuellement présents l’un pour l’autre, lorsque son petit ami se fait tuer : elle est dans un état de choc qui la conduit à l’hôpital où il refuse que qui que ce soit la voit, à commencer par Heinz qu’il estime responsable de la destruction de l’âme de sa fille, après lui avoir fait essayer plusieurs expériences. Derrick, de son côté, enquête sur la victime : le géant d’une boite de nuit âgé de 35 ans et sur sa relation avec Cosima. D’ailleurs, on appréciera une petite séquence humoristique où Derrick et Klein sont à la boite de nuit et assistent à la danse d’une afro-américaine. Ils y rencontrent son associé qui lui informe que la victime et Heinz étaient « ennemis mortels ». Derrick va passer un peu de temps avec Heinz, qui est toujours amoureux de Cosima et lui-même un enregistrement vidéo quelque peu explicite de leurs moments ensemble. Vers la fin de l’épisode, la relation entre Oswald et Heinz s’améliore, chacun se respectant l’un et l’autre. Mais surtout, par un dénouement très futé, nous découvrirons que l’assassin est quelqu’un de pour le moins surprenant. Un épisode très touchant et juste, qui retourne les notions du bien et du mal et des jugements que l’on porte sur les autres. Thomas Holtzmann, droit comme I, livre une prestation sèche, pure et intense face au dynamique Markus Boysen. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 16 juin 1978. Résumé : Pendant le concert de Robert Van Doom, la gouvernante de son épouse est assassinée. Son épouse l’accuse d’être instigateur du crime, ce qu’il nie farouchement… Critique : Après deux épisodes excellents centrés sur l’étude des caractères humains, retour à un épisode beaucoup plus classique mais au rythme alerte. Et de la performance d’acteur, à commencer par Peter Fricke, survolté (et impeccablement doublé dans la version française par Guy Chapellier) : ce qui n’est pas étonnant, son personnage tente comme il peut de se défendre d’une accusation de meurtre qu’il n’a pas commis, étant en plein concert, au même moment, ni fomenter. Mais personne ne veut le croire. Comment peut-il convaincre de son innocence, alors qu’il a déjà un parfait alibi ? Son mariage est une véritable catastrophe et tout le monde semble s’acharner sur lui. Sauf Helga, la fille de la victime qui lui fait preuve d’un grand soutien. Derrick et Klein découvrent qu’il a une maîtresse et veut divorcer depuis deux ans, mais son épouse refuse car elle prétend qu’il lui doit toute sa carrière. Peu après, une lettre arrivée par la poste disant simplement « Je m’excuse » comme si le meurtrier s’était trompé de cible, pour Derrick : c’est bien suspect et il a le sentiment que quelqu’un veut absolument faire tomber Monsieur Van Doom. Un dénouement plutôt inattendu et malin. Anecdotes :
7. PENSION DE FAMILLE Date de diffusion originale : 14 juillet 1978. Résumé : Une jeune femme habitant une pension de famille a été empoisonnée par des chocolats laissés par sa colocataire, très séduisante. Derrick décide d’y faire habiter Klein pour retrouver le meurtrier… Critique : Épisode très particulier, puisqu’il y a très peu de moment d’enquête à proprement parler, mais une observation des êtres humains, du désir masculin (et même féminin) dans un lieu clos. Chaque personnage est finement écrit et plutôt bien interprété. Beate est l’objet de tous les regards : son physique de poupée, ses grands yeux, sa bouche pulpeuse, sa jeunesse, sa pureté ne laisse personne indifférent. Les autres résidents de la pension de famille sont tous sous le charme, y compris la propriétaire de l’établissement (créant un sous-texte lesbien dans quelques scènes). Et même finalement Klein mais Derrick sera là pour le secouer. Au bout d’un moment de son infiltration, il comprend que presque tous les locataires ont eu une relation physique et sexuelle avec Beate et qu’elle les a jetés peu après pour se chercher d’autres mâles, jamais satisfaite. Mais cela ne le fait pas vraiment avancer et Klein est là depuis un bon moment. Alors Beate, actrice, a soudainement décroché un rôle, de quoi fêter cela. Au cours de cette fête, Beate dit avoir extrait le cognac des chocolats qui avaient été empoisonnées et avaient tués son amie, pour les mettre dans des tasses. Et alors que tout le monde s’apprête à boire : les deux assassins paniquent et leur ordonne de ne pas boire… Cet épisode contient quelques séquences ridicules parfois, mais assez riches sur les sentiments humains, amoureux, platoniques, semble désuet par moments, mais fonctionne plutôt bien, sans trop tirer en longueur. Anecdotes :
8. SOLO POUR MARGARETE Date de diffusion originale : 4 août 1978. Résumé : Une jeune femme inconnue est retrouvée morte. La propriétaire de son appartement reconnaît sa photo dans le journal et appelle la police. Mais peu après, deux hommes pénètrent dans l’appartement de la victime et y retirent le poster d’un guitariste… Critique : Cet épisode commence vraiment très fort : avec un concert, une course-poursuite entre la police et une autre voiture, et le saccage d’un appartement. Derrick et Klein, avec l’aide de la propriétaire découvrent que la victime était très liée avec un guitariste : Alexis, en allant le voir : ils constatent qu’il est drogué. Tombant sur son manager qui est aussi son frère, se montrant très protecteur envers lui. Puis ils rencontrent la sœur de la victime, qui lui ressemble fortement. Celle-ci va se rendre à la boite d’Alexis qui a le sentiment de voir sa sœur défunte. Cette scène n’est pas sans faire penser à l’épisode « Johanna » (saison 1, épisode 2) où un meurtrier se retrouve confronté à la sœur jumelle de sa victime. Après une overdose qui le conduit à l’hôpital, Alexis accepte d’aller voir Derrick, accompagné de son indispensable frère et ils tentent de reconstituer les derniers pas de la victime, mais Alexis finit par disjoncter, jurant n’y être pour rien dans le meurtre. Derrick apprend par la suite que la victime voulait faire arrêter la drogue à Alexis, mais celui-ci persuadé qu’il ne sera jamais meilleur musicien sans cela, refusait catégoriquement. Nous avons ici un regard très réaliste sur l’impact de la drogue dans l’univers musical. Alexis raconte à Derrick s’être disputé violemment avec Margarete, que celle-ci lui a détruite une seringue et qu’il l’a démoli, mais ce n’est pas cela qui l’a tué. Derrick creuse et découvre finalement toute la vérité… L’épisode se termine par un happy-end qui fait penser qu’Alexis vivra une histoire avec Ursula, la sœur de la victime, avec l’approbation de Derrick. Au final, un épisode efficace, quoi qu’un peu niant-niant, rythmé par la musique puissante de Klaus Doldinger. Avec cet épisode, Reinecker continuait sa charge contre la drogue, qu’il abordera, avec toujours plus de pugnacité dont le paroxysme sera atteint dans l’excellent « Du sang dans les veines » (saison 7, épisode 7). Anecdotes :
9. LE PÈRE DE LISA Date de diffusion originale : 25 août 1978. Résumé : Ludwig Heimer, chômeur et alcoolique harcèle son ex-femme Elsa et leur fille Lissa. Dans la soirée, Schröder, le comptable d’Hassler, le nouveau mari d’Elsa est assassiné. Heimer est immédiatement soupçonné du crime… Critique : D’apparence classique, cette nouvelle enquête est toutefois assez pointue. La distribution et l’interprétation sont très inspirés. Il y a, par ailleurs, des motifs similaires à l’épisode « Concerto » (épisode six de cette saison) à savoir un homme que tout accuse, par son comportement, d’un crime qu’il jure ne pas avoir commis. Pour Derrick, la tâche semble être simple : il arrête donc Heimer assez vite, tente de le faire parler, mais il nie, au grand dam d’Hassler. Tandis que Lissa, témoin du crime, s’est enfermée dans le mutisme. Par la suite, Derrick et Klein vont rencontrer le cousin et colocataire de Schröder, un certain Platzek qui tient absolument à avoir une image de son corps, et découvrent qu’il avait prélever beaucoup d’argent récemment. Plus tard, Heimer affirme qu’Hassler l’a contacté dans l’après-midi, pour lui donner rendez-vous à sa demeure à vingt-deux heures trente, ce qu’il a accepté et s’y est rendu, a attendu, mais personne n’est venu. Entendant les coups de feu, il s’est tiré. Derrick est suffisamment intrigué pour demander confirmation à Hassler, qu’il le nie. En allant le voir, Derrick croise Platzek qui semble traiter avec lui. Ce dernier finit par expliquer que Schröder faisait chanter Hassler… Pour Derrick, il ne fait désormais nul doute qu’Hassler est l’assassin. On notera par ailleurs le comportement incestueux d’Hassler envers sa belle-fille… Bien que le dénouement soit assez prévisible : tant Hassler charge Heimer et qu’il a commis le meurtre pour se débarrasser de deux problèmes : son maître-chanteur et l’ex-mari de sa femme. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 22 septembre 1978. Résumé : Hossbach, un policier surveille Lukas, un truand. Il le suit jusqu’au lieu de son nouveau méfait, qui échoue. Et Lukas tue Hossbach. Pour l’aider dans son enquête, un collègue de Derrick l’envoie vers Henze, un indic… Critique : Cet épisode est vraiment pas mal sur plusieurs points. A la fois, le plaisir de voir Götz George dans le rôle d’un truand hâbleur, étouffé par sa mère. Le portrait touchant, quoi qu’à la limite du pathos, d’un indic aimant plus que tout au monde sa nièce, faisant tout ce qu’il peut pour elle et désirant lui créer un avenir. Côtoyant aussi bien les flics que les malfrats, il tente de s’en sortir, en les trahissant sans cesse, s’attirant évidemment leurs foudres. Mais c’est le prix à payer pour sauver sa nièce, afin qu’elle ne devienne pas une prostituée comme sa mère. On se demande bien comment il va s’en sortir, le final lui offre un peu d’espoir (ce qui est assez rare dans la série finalement). Pour ce qui est de l’enquête, elle est plutôt bien rythmée, faisant partie de celles où Derrick démontre sa tchatche, se montre pugnace et à la fois l’air de rien y toucher en sympathisant avec des truands, les poussant à être plus sur leurs gardes, et donc à commettre des erreurs. La mise en scène bien que généralement classique, offre quelques plans originaux comme la scène du meurtre où la victime se bats avec Lukas est filmée caméra à l’épaule. L’interprétation est de qualité, outre évidemment Götz George, Klaus Behrendt qui joue Henze, livre une prestation intense. Anecdotes :
11. LES SECONDES PERDUES Date de diffusion originale : 20 octobre 1978. Résumé : Mme Leubel livre une robe chez Mme Kwien. Elle est alors étranglée par un inconnu. Peu après, Mme Kwien est retrouvée morte et Mme Leubel, étant amnésique ne peut pas décrire son agresseur… Critique : Un témoin amnésique, son mari alcoolique et sa tante bienveillante, un couple de voisins antinomiques, un ex-mari un peu trop curieux : voilà une jolie galerie de personnages qui bercent cet épisode plutôt pointu, soutenu par un Derrick en forme. Mme Kwien à la tête d’une entreprise, partagée avec son ex-mari, est assassinée. Mais Derrick et Klein vont devoir faire sans le seul témoin. Ils rencontrent une certaine Schenk, secrétaire de la victime et de son ex-mari chez qui elle devait se rendre pour lui livrer des documents administratifs. Elle y a été conduit par Brückner, son beau-frère. Se rendant, à la suite, à la maison de couture où travaille Mme Leubel, on leur apprend qu’un policier à chercher à la joindre et lui a demandée son adresse. Le lendemain, Derrick constate que cette affaire de meurtre est en première page dans un article où est indiqué l’amnésie de Leubel. Il se rend donc chez les voisins de la victime, eux aussi témoins et le mari leur avoue que c’est bien lui qui a balancé les infos au journaliste. On peut noter un dialogue savoureux qui donne le pouls de leur couple, le mari se défendant : « Quoi ? J’aurais du rien leur dire du tout ? C’est qu’ils m’ont demandé de leur raconter, j’ai bien été obligé de tout leur dire. Si jamais, j’ai fait une erreur, excusez-moi, mais c’est votre faute : vous auriez du me le dire plutôt, qu’il fallait que je me taise », ce à quoi sa femme rétorque : « Toi : si jamais tu tenais ta langue, ce sera la première fois ! ». Les deux inspecteurs se rendent chez Mme Leubel et découvrent un jeune homme avec un pistolet chargé que son mari identifie comme son agresseur. Ils le relient à Mme Schenk… Le dénouement est classique mais fonctionne très bien. Anecdotes :
12. UTE ET MANUELA Date de diffusion originale : 17 novembre 1978. Résumé : Un certain « Blacky » est abattu dans le parking sous-terrain de sa boite de nuit préférée. Peu avant, il avait tabassé sa petite amie Manuela… Critique : Cet épisode éprouvant est centré sur la relation entre Manuela, une jeune femme désespérée, victime d’un petit ami et d’un père violent et Ute, son assistante sociale, qui veut la protéger. C’est vraiment passionnant, car Ute qui, si elle est vraiment un rôle positif, doit jouer finement sa partition pour ne pas que la police ne pense que Manuela est la meurtrière, en plus de devoir se couvrir, elle-même, auteur du crime. Peut-être au fond, si elle veut tant protéger Manuela, ce n’est pas par passion pour son métier, pas par attachement envers elle, mais par amour. Quelques gestes et paroles suggèrent cette hypothèse. Nous voyons assez peu Derrick de l’épisode qui semble présent pour créer des transitions entre les personnages et arriver au bon moment dans certaines situations (comme celle où le meilleur ami de la « victime » allait abuser sexuellement d’Ute). L’ensemble est soutenu par la performance de Cornelia Froboess, impressionnante en ange gardien qui fera tout pour que plus rien n’arrive à sa protégée. Elle fait de longs monologues, expliquant pourquoi (mais pas totalement) son personnage agit ainsi. Nous regretterons l’utilisation de bandes-originales comme « Grease » de Frankie Valli qui ancre trop l’épisode dans son époque. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 15 décembre 1978. Résumé : Le père de Robert a engagé un professeur particulier pour l’aider dans ses examens, que, s’il les réussit, il pourra reprendre son cabinet. Mais ce n’est pas suffisant. Adelheid, la sœur de Robert propose au professeur de l’aider à tricher mais il refuse. Peu après, Hofer écrase accidentellement un jeune homme… Critique : Si je pouvais mettre une note plus élevée que 4, je le ferais ! « Le mystère » est vraiment l’un des meilleurs épisodes de la série, construit comme un engrenage terrifiant, où se télescopent deux intrigues simultanées ! Le scénario est du pur génie. Et pour cela, il est assez difficile à raconter. Le docteur Becker souhaite que son fils Robert reprenne son cabinet, il doit réussir son examen mais stressé, peine à se concentrer, et ce même avec un prof particulier, Hofer, engagé depuis quelques temps. Comment faire alors pour que Robert réussisse son examen ? Adelheid, la sœur de Robert (et fille du docteur) demande à Hofer de l’aide, en trichant, mais il refuse : elle l’emmène alors dans une boite de nuit où elle le drague mais il comprend où elle veut en venir et s’en va violemment. Troublé par la jeune femme, un peu saoul, il renverse accidentellement un jeune homme errant sur la route, ne sachant quoi faire, il prend la fuite. Le jeune homme est retrouvé mort peu après par le docteur Becker qui va aider Derrick dans leur enquête : pour lui, c’est certain, il a été tué par un véhicule au par-choc robuste. Revenant chez lui, il parle de cette affaire à ses enfants, décrivant la voiture, qui alerte Adelheid car elle correspond à la voiture d’Hofer. Elle décide de l’appeler pour voir sa réaction. Celui-ci est dans tous ses états, paniqué : la façon dont il lui répond, la satisfait. Elle est certaine que c’est lui. Et va lui proposer un marché : en échange de ne pas le balancer à la police, il va devoir récupérer les copies des réponses d’examens. Elle le tient, et il ne peut qu’obéir pour ne pas aller en prison. Elle et Robert vont même l’aider à réparer sa voiture… De leur côté, Derrick et Klein patinent : aucun proche de la victime ne se manifeste et au cours de leurs venues à la boite de nuit, ils croisent Adelheid qui se montre collante : elle veut se tenir au courant de l’enquête : elle a tout intérêt à ce que les inspecteurs concluent à un accident. Mais hélas, pour elle et son frère, les deux inspecteurs vont finir par avancer et découvrir que la victime, après avoir été renversé, a été tabassé à mort, par un type fou de jalousie. Leur père les tient au courant et pour eux c’est évidemment une catastrophe. Le lendemain, Robert se rend à son cours, Hofer est absent, un de ses camarades lui annonce qu’il s’est pendu. Robert demande à son prof : « Pourquoi ? », il lui répond : « Le mystère total. », l’épisode s’achève sur une image du visage de Robert qui sait tout. Le final est vraiment glaçant, car nous comprenons qu’Adelheid a poussé Hofer au suicide, s’étant donné la mort alors qu’il ignorait qu’il n’avait pas tué le jeune homme. Il s’est tué pour rien sans le savoir et cela seul Robert le sait. C’est absolument diabolique, inoubliable. Marquant. L’épisode se termine alors que Derrick et Klein n’ont pas fait le lien entre la voiture d’Hofer et la victime, même si le vendeur d’une boutique a reconnu le collier d’Adelheid et que semble-t-il, Klein va creuser sur cette piste. Si l’enquête de l’épisode est résolue, une autre, une fois l’épisode fini, va visiblement commencer. C’est déjà original, mais en plus d’avoir délaissé Derrick et Klein pendant une grande partie de l’épisode (le dénouement de leur enquête est vite expédié) pour une autre intrigue simultanée et liée indirectement au meurtre, c’était osé. Pour finir, l’interprétation est excellente. Anecdotes :
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