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Saison 5Saison 7

Inspecteur Derrick

Saison 6

1. Facteur L (Der L-Faktor)

2. Attentat contre Bruno (Anschlag auf Bruno)

3. La rentrée de Schubach (Schubachs Rückkehr)

4. Un petit coin tranquille (Ein unheimliches Haus)

5. La poupée (Die Puppe)

6. Tandem (Tandem)

7. Lena (Lena)

8. Une visite de New-York (Besuch aus New York)

9. Le congrès de Berlin (Ein Kongreß in Berlin)

10. La 3e victime (Das dritte Opfer)

11. L'envie (Die Versuchung)

12. L'ange de la mort (Ein Todesengel)

13. L'As de carreau (Karo As)

 

 

1. FACTEUR L
(DER L-FAKTOR)



Date de diffusion originale : 05 janvier 1979.

Résumé :

Agnès Waldhoff est retrouvée assassinée chez elle. Derrick apprend vite qu’elle avait une liaison avec Michael Bruhn, un jeune homme tout droit sorti de prison.

Critique :

Après le final marquant de la saison cinq, et bien on démarre la saison six de nouveau fort bien écrit C’est à la fois une enquête dont la résolution fait penser à un épisode de « Columbo » et le récit d’une histoire très touchante.

Le professeur Waldhoff trouve son épouse morte chez lui. Il apprend à Derrick et Klein qu’elle avait une liaison avec un certain Michael, jeune ex-taulard. Ce dernier venait même chez eux très régulièrement. Alors Derrick va le voir dans son appartement qu’il partage avec son frère aîné, Heinz, qui compense son handicap (moteur) par un caractère très sec.

A travers les récits des deux frères : nous comprenons que Michael n’avait pas une liaison avec Agnès Waldhoff mais qu’elle lui servait de « mère de substitution ».

Sa véritable mère est une prostituée qui a laissé tomber ses enfants depuis longtemps, mais Michael n’aime pas qu’on lui rappelle, ce pourquoi il as été en prison, car un type dans un bar avait traité sa mère de « putain ». On notera, à ce sujet, que lorsque Michael et Derrick viennent là-dessus, Derrick se montre plein de tact, ayant de la compassion envers le jeune homme.

Heinz enviait la relation que Michael avait avec la victime : passant la plupart de leurs temps libres ensemble. Les scènes en flash-back montrant l’évolution dans leur relation, pleine de douceur et de bonheur, sont vraiment magnifiques. Aussi bien écrites, qu’interprétées.

Entre Agnès, femme délaissée par son mari, et Michael, jeune écorché vif : il y avait un lien très fort, dépendant, comblant la vie de l’autre.

Du côté de l’enquête : c’est Heinz, qui soupçonne fortement le mari de la victime et qui va le pousser à bout. La conclusion de l’épisode sera un flash-back de l’ouverture, avec une scène en plus. L’ensemble, comparé aux quelques épisodes précédents, est très calme : les interprètes levant peu la voix, et soutenue par une musique assez classique, parfois entêtante. Un très bel épisode.

Anecdotes :

  • Nous retrouvons avec beaucoup de plaisir Wolfgang Müller, ici Michael, qui en est à son troisième rôle dans la série, après « Risque » (saison 3, épisode 12) où il jouait le meurtrier et « Encaissement » (saison 4, épisode 9) où il jouait un jeune homme qui découvre la victime. En version française, c’est toujours William Coryn qui lui prête sa voix et cela va parfaitement.

  • Nous retrouvons également Matthieu Carrière, ici Heinz, déjà vu dans l’épisode « Bienvenue à bord » (saison 3, épisode 10) et reviendra encore dans deux épisodes.

  • Gisela Peltzer, ici Agnès Waldhoff, reviendra dans l’épisode « Le cadavre du parc » (saison 14, épisode 5).

  • C’est la troisième dernière apparition d’Herbert Mensching (1928-1981), ici le docteur Waldhoff, après

  • « La tentation » (saison 2, épisode 7) et « Le photographe » (saison 5, épisode 1).

  • Amadeus August (1942-1992), ici Klemm, reviendra dans l’épisode « Une affaire énorme » (s. 15, ép. 6).

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2. ATTENTAT CONTRE BRUNO
(ANSCHLAG AUF BRUNO)

Date de diffusion originale : 02 février 1979.

Résumé :

Une jeune femme est retrouvée morte à la sortie d’une boite de nuit. Tous les soupçons se portent sur Bruno, un jeune homme retardé mentalement, qui était un de ses voisins…

Critique :

Reprenant une idée déjà abordée dans « Le bus de minuit » (saison 2, épisode 1), mais en en faisant ici le cœur de l’épisode, Reinecker nous offre un nouvel opus, extrêmement psychologique, quasiment centré sur les réactions des membres d’une famille qui sait que l’un d’entre eux a commis l’irréparable…

Gerda, une très jolie jeune femme, est souvent suivie par Bruno, un jeune homme simple d’esprit, qui est l’un de ses voisins. Bien qu’elle lui ai dit d’arrêter : il continue, car il est amoureux d’elle.

Mais son frère Helmut, en pince également pour elle : il l’aborde à la sortie d’une boite de nuit, tente d’avoir des rapports sexuels avec elle, mais pour ne pas qu’elle crie, il la tue.

Cette scène de tentative de viol et ce meurtre est similaire, seul le lieu change, à celle de deux épisodes : « La tentation » (saison 2, épisode 7) et « L’anglaise » (saison 4, épisode 10).

Arrivé chez lui, il le dit à son père, qui le corrige d’abord et puis ils vont décider de faire porter le chapeau au pauvre Bruno. Car Helmut, lui peut avoir un avenir, ce qui n’est pas le cas de Bruno.

Toutefois, le papa est pour, la maman, elle est nettement plus réservée. Elle ne le montre pas, mais elle bouille intérieurement – ce n’est qu’à la fin de l’épisode qu’elle craquera.

Sacrifier un enfant qui a toute sa tête mais l’as perdu un instant pour un autre qui ne l’a « jamais eu » : il est, oh combien, facile de juger les parents, tant ce qu’ils font est affreux.

Personne ne soupçonne Helmut, et Derrick ne pense pas vraiment que Bruno, qui ne comprend absolument rien à ce qui se passe devant ses yeux, l’ai tuée. Alors autant cherché dans l’entourage de la victime. Mais le pauvre Bruno sera victime d’insultes et d’agressions, hué et repoussé : tout l’immeuble, tout le quartier pense que c’est lui le meurtrier. Il faut absolument le protéger.

Et pour cela : direction l’hôpital psychiatrique : à ce titre, la fin est vraiment déchirante, assez longue, pleine de suspense, avec une mise en scène essentiellement faite de gros plans sur les visages. La mère ne peut vraiment pas sacrifier son fils ainsi : il est Innocent.

La toute dernière scène est extrêmement brutale : son frère, pourri par la culpabilité, finira par avouer… Lui, ayant visiblement nettement plus de conscience que son père, ne peut vraiment pas faire enfermer son frère. Un épisode écrit et interprété avec beaucoup de justesse.

Concernant l’interprétation, incarner un simple d’esprit est vraiment casse-gueule, pourtant Dieter Schidor, s’en sort fort bien. Il est vraiment impressionnant, jamais caricatural, et très émouvant.
Nous n’avons qu’une envie : le prendre dans nos bras.

Anecdotes :

  • On retrouve des visages familiers comme Dieter Schidor (1948-1987), apparu dans « Encaissement » (saison 4, épisode 9) et reviendra dans trois épisodes par la suite.

  • Volker Eckstein (1946-1993), ici Helmut, en est déjà à sa troisième apparition (sur dix).

  • Peter Ehrlich (1933-2015), ici monsieur Kerk, signe la première de ses six apparitions.

  • Il en est de même pour Doris Schade (1924-2012), ici madame Kerk, reviendra quatre fois.

  • Heiner Lauterbach, ici Schraudolf, avait déjà été vu furtivement dans l’épisode « L’embuscade » (saison 5, épisode 4). Il est doublé en français par Thierry Ragueneau.

  • Michaela May, qui joue ici la victime, signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

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3. LA RENTRÉE DE SCHUBACH
(SCHUBACHS RÜCKKEHR)

Date de diffusion originale : 09 mars 1979.

Résumé :

Schubach sort de prison après avoir y avoir passé huit ans. Son avocat, qui s’est mis en couple depuis, avec son ex-femme, craint qu’il s’en prenne à lui. Et demande à Derrick de le surveiller…

Critique :

Un épisode très particulier car – attention spoilers – il n’y a pas de meurtre avant la fin !

Homann, son avocat, Helga, son ex et Derrick sont persuadés que Schubach va se venger : c’est à dire, tuer son avocat. Mais au contraire, il se comporte de manière très positive : emménageant chez son jeune frère qui lui trouve un boulot, il contacte son avocat pour le rassurer : il n’a aucune mauvaise intention envers lui, il lui a pardonné et propose même de dîner ensemble !

Helga Homann, ex Schubach, a également des craintes mais il rassure : le principal, pour lui, c’est qu’elle soit heureuse. Il est clairement trop gentil pour être sincère.

Schubach a évidemment un plan derrière la tête : reconquérir son ex. Ce n’est pas un crime après tout – ce qui fait tourner en bourrique ce pauvre Derrick qui cherche à le coincer mais n’a rien pour le faire ! Et Schubach réussit très bien : sa chère Helga est de nouveau dans ses bras : il ne pouvait pas rêver mieux.

Cet épisode est souvent drôle, aidé par des situations et des dialogues surprenants : le jeu d’Udo Vioff, Schubach, est très extraverti : il en fait des tonnes, et il a raison. Et en plus, dans la version française, il est idéalement doublé par Roger Rudel, comédien à la voix espiègle.

Évidemment, la fin sera plus tragique, assez prévisible. Mais l’ensemble en fait clairement l’un des épisodes les plus « positifs », presque euphoriques de la série.

Comme une pause, entre des récits sombres.

Anecdotes :

  • Udo Vioff reviendra six autres épisodes, il en est de même pour Claus Biederstaedt, ici Homann, qui reviendra trois fois.

  • Christian Reiner était déjà apparu dans l’épisode « Risque » (saison 3, épisode 13).

  • Christine Buchegger (1942-2014), ici Helga, en est déjà à sa troisième apparition dans la série (sur dix).

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4. UN PETIT COIN TRANQUILLE
(EIN UNHEIMLICHES HAUS)

Date de diffusion : 30 mars 1979.

Résumé :

La propriétaire d’une pension pour personnes âgées, est retrouvée empoisonnée. Derrick et Klein s’y rendent pour enquêter…

Critique :

Cet épisode fut visiblement écrit sous influence d’Agatha Christie : un meurtre par le poison (arme préférée de l’écrivaine), une mystérieuse demeure, où résident des êtres qui semblent avoir tous eu un intérêt à commettre le meurtre.

Il faut être extrêmement attentif pour suivre ce nouvel opus, car le scénario est vraiment précis, ciselé. Et ne se déroule pratiquement que dans la demeure.

Derrick et Klein y vont pour mener leur enquête, rencontrer la gouvernante, l’infirmière de la victime, qui a préparé son thé, ainsi que les différents pensionnaires.

Ils retracent leurs dernières allers-venues avant et pendant le meurtre.

Après cela, Derrick doit partir, mais laisse Klein sur les lieux, pour observer les différents protagonistes, persuadé que l’assassin s’y trouve encore.

La petite fille de la victime arrive, ne cachant pas, ne pas éprouver la moindre affection pour sa grand-mère, n’a pas la langue dans sa poche.

De même que le fils de la gouvernante, un jeune homme jovial, détaché, ne venant que rarement voir sa mère, et apprend à Klein que sa mère était peu considérée par la défunte.

De son côté, Derrick à son bureau, semble faire travailler ses petites cellules grises, et contacte Klein lorsqu’il comprend que Madame Kamenoff, l’une des pensionnaires, peut avoir vue le meurtre…

Le dénouement, soutenue par une touche d’action et un comportement surprenant de Derrick – qui provoque le meurtrier alors qu’il pointe son arme vers lui, s’attirant la colère de Klein, est vraiment palpitant. Pour finir, la musique de Frank Duval qui soutient cet épisode, est vraiment très belle.

Anecdotes :

  • L’actrice interprétant la victime n’est pas créditée au générique.

  • La plupart des comédiens et comédiennes présent(e)s dans cet épisode, ont déjà joués, ou joueront par la suite, dans d’autres épisodes. La plus active étant Lisa Kreuzer avec pas moins de dix apparitions – en étant déjà à sa troisième, après « Encaissement » (saison 4, épisode 9) et « Solo pour Margaret » (saison 5, épisode 8).

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5.  LA POUPÉE
(DIE PUPPE)

Date de diffusion originale : 11 mai 1979.

Résumé :

Une femme est retrouvée assassinée chez elle. Peu avant sa mort, elle avait reçu un bouquet de fleurs. Derrick et Klein en viennent à rencontrer un certain Adi Dong, manucure, au comportement très « féminin ».

Critique :

Un épisode très intéressant se centrant sur un garçon efféminé. Blondinet, visage d’enfant, yeux bleus, pur, aimant prendre soin des femmes, de par son métier et aimant également leur offrir des petits présents comme des bouquets de fleurs. Il semble comprendre exactement ce que dont les femmes, souvent nettement plus âgées que lui, ont besoin. Au salon où il travaille, il est évidemment très apprécié et prenant réellement du plaisir à s’occuper d’elles.

Il se rend parfois à leur domicile pour des soins. C’était le cas envers Madame Gerdes à qui il a rendu visite peu avant sa mort. Ce garçon, très féminin, intrigue, fascine. Et puis son nom : « Adi Dong », vraiment atypique. C’est un ange.

Derrick ne prend pas vraiment de pincettes avec lui, persuadé qu’il a des rapports sexuels avec ces dames, et donc qu’il en a eu avec la victime. Que c’est un gigolo en fait.

Mais Klein n’est pas vraiment de cet avis. Pourtant, malgré lui, il va continuer à creuser, car c’est la seule piste. Quant au mari de la victime qui cherche à comprendre pourquoi sa femme à été tuée, il veut absolument rencontrer Adi, ce que refuse son ami Johann.

Lorsque dans le final, Adi découvrira que Johann filmait ses rapports intimes avec ces dames et faisait chanter les maris (on le sentait venir, Johann étant interprété par Karl Walter Diess, interprète quasi-systématique de pourritures dans la série) : ça lui brisera le coeur.

La toute dernière scène, montrant Adi, peu après avoir tué Johann, accueillant une de ses clientes, la saluer et lui faire un baise-main comme si ne rien était, est assez glaçante et remet peut être en cause tout ce que l’on sait sur le personnage…

Quarante ans après, cet épisode peut paraître un peu désuet, tant la société à évoluée et accepte les garçons efféminés, mais, qui sont généralement vus comme des homosexuels. Ce qui n’est pas le cas dans cet épisode, montrant l’ouverture d’esprit du scénariste.

Werner Schulenberg, qui joue Adi, livre une prestation vraiment saisissante, glaçante, presque.

Anecdotes :

  • Derrick porte un plâtre et marche avec une canne : il le justifie en disant s’être fait une entorse à la cheville en balayant devant chez lui et a glissé sur le verglas. C’est donc Klein qui mène essentiellement l’enquête.

  • Werner Schulenberg, avait eu un plus petit rôle dans l’épisode « Mort d’un fan » (saison 5, épisode 2).  Il reviendra dans cinq autres épisodes.

  • Karl Walter Diess en est déjà à sa quatrième apparition (sur sept) dans la série.

  • Siegfried Wischnewski (1922-1989) avait déjà joué dans l’épisode « L’ami de Kamilla » (saison 2, épisode 10). Il reviendra dans trois autres épisodes.

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6. TANDEM
(TANDEM)

Date de diffusion originale : 08 juin 1979.

Résumé :

Jouant au billard dans son bar préféré, Ewald Bienert ne se rendant pas compte d’avoir vu le temps passé, décide d’appeler sa femme : au bout du fil il entend des bruits des luttes et des hurlements de ce qui semble être sa femme. Il rentre chez lui paniqué et la découvre morte…

Critique :

Une enquête dont la résolution est très astucieuse. Deux ex-taulards : Bienert et Nolde ont l’idée de rencontrer deux femmes très riches nettement plus âgées qu’eux, de les épouser et de les tuer. Mais afin qu’ils ne se fassent pas prendre : il faut que l’un tue la femme de l’autre et vice-versa.

Mais malheureusement, ça tournera assez mal, car Nolde à une conscience et est amoureux de sa nouvelle femme et refusera de tuer la femme de Bienert pour ne pas perdre le bonheur qu’il vit.

Pour en venir à cette conclusion : Derrick pensera d’abord que Bienert a tué son épouse et lui ai passé un coup de fil devant témoin, afin de croire qu’elle est encore en vie alors qu’elle était déjà morte. Un classique, déjà utilisé dans l’épisode « Responsabilité partagée » (saison 4, épisode 6).

Après réflexion, il se dit que s’il ne l’as pas tué, c’est qu’il a télécommandé le meurtre et creuse sur son entourage, fait la connaissance de Nolde et découvre le pot aux roses.

Derrick tentera de faire tout ce qu’il peut pour avertir la femme de Nolde qu’elle court un grave danger, mais elle refusera de le croire.

On notera la prestation subtile et émouvante de Raimund Harmstorf, qui joue Nolde, alors qu’il avoue tout à sa femme, complètement à bout sur fond d’une musique aux airs électros.

La dernière réplique de l’épisode, prononcée par la femme de Nolde est très métaphorique : « On est en train de faire un peu de rangement ».

Anecdotes :

  • Stefan Behrens, Bienert, en est déjà sa quatrième apparition (sur sept) dans la série.

  • Dans la version française, il est doublé par Jean Roche.

  • Raimund Harmstorf avait joué dans l’épisode « La cavale » (saison 2, épisode 5) et reviendra dans

  • « La dame d’Amsterdam » (saison 14, épisode 2).

  • Quant à Dirk Galuba, Euler, il en est à sa troisième apparition (sur vingt-deux).

  • Elizabeth Wiedemann, ici madame Nolde, reviendra dans deux épisodes.

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7. LENA
(LENA)

Date de diffusion originale : 29 juin 1979.

Résumé :

Wolfgang Horn est soupçonné du meurtre de son-ex femme avec qui il entretenait des rapports exécrables. Le seul témoin du crime, est Lena, la sœur de son ex-femme, qui est sourde et muette.

Critique :

Un épisode passionnant et au final, très émouvant soutenu par une performance survoltée de Rolf Becker, en ex-mari au comportement ambigu, qui jure ne pas avoir tué son ex-femme.

Ce qui ne l’arrange vraiment pas, c’est que la veille du meurtre, il s’était pointé à l’école de sa fille et en est venue à frapper son ex-femme. Affirmant, qu’il lui avait donné rendez-vous à 15 heures sur les conseils de son avocat, il est venu et l’a découvert morte. Mais comment croire à cela ?

Peu après, Lena écrit une lettre où elle affirme que son beau-frère n’est pas le meurtrier, mais pour Derrick, elle ment, car du fait de son handicap, elle a besoin de compagnie, et donc de lui.

Et fait un portrait-robot qui ne lui ressemble pas. Mais Derrick reste sur ses certitudes.

Une fois qu’Horn est relâché, il s’installe dans la maison de son ex-femme où réside Lena : et tous deux semblent vivre heureux, s’attachant et dépendant de l’autre. Un bonheur qui ne semble vraiment pas être sincère pour Derrick, décidément obstiné.

Et même lorsqu’il arrête le meurtrier (qui n’est pas Horn, à ce titre, c’est très intéressant de constater que Derrick n’est pas un flic infaillible, lui arrivant de se tromper) : il pense que Lena et lui se connaissaient, suggérant qu’elle a fait tuer sa sœur car elle est amoureuse d’Horn.

La dernière scène est magnifique montrant Horn et Lena se serrant l’un contre l’autre : début d’une belle histoire d’amour. Comme quoi, Reinecker pouvait être un romantique.

Anecdotes :

  • Ursula Lingen (1929-2014), ici Lena, reviendra dans cinq épisodes.

  • Rolf Becker (né en 1935), ici Horn, reviendra dans trois épisodes. Dans la version française de cet épisode, il est doublé par Jean Roche.

  • Thomas Braut, ici Mesmer, en est à sa cinquième et avant-dernière apparition.

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8. UNE VISITE DE NEW-YORK
(BESUCH AUS NEW YORK)

Date de diffusion originale : 27 juillet 1979.

Résumé :

Un soir, Anna et son petit ami sont renversés volontairement pour une voiture. Le jeune homme meurt et elle s’en sort. Quelques heures plus tôt, elle avait reçu la visite d’un homme lui affirmant qu’elle avait héritée d’une grande fortune…

Critique :

Un épisode très original, qui a peut-être inspiré la série « Un cas pour deux » (démarrée deux ans plus tard), car il y a un personnage de détective privé, interprété par un Thomas Astan en grande forme, qui ne cesse de croiser Derrick et Klein.

Cet épisode joue sur plusieurs tableaux : une course-poursuite de quelques minutes plutôt bien filmée et montée ; l’observation d’êtres humains s’imaginant avoir une petite fortune (la famille chez qui Anna est hébergée) ; une enquête palpitante où se croisent un avocat, un détective privé et un oncle new-yorkais. Le scénario se perd parfois avec les nombreuses pistes de l’enquête et l’ensemble, bien que futé, est quelque peu tiré par les cheveux.

Le final est très bien, plein de suspense où Klein et Derrick sont persuadés, à raison, que la famille qui héberge Anna s’est faite payer pour la laisser se faire tuer.

Et Klein et Anna feront croire qu’elle est absente afin de les observer. Partant finalement de chez eux, ils peuvent ainsi laisser venir l’assassin pour l’abattre.

On apprécie la scène de bagarre finale, très violente où Klein s’en prend littéralement plein la gueule avant que Derrick n’intervienne : filmée caméra à l’épaule, et très bien découpée (nous voyons le visage d’Anna, terrifiée, en alternance).

Outre Thomas Astan déjà cité, le casting est, comme souvent, très bien choisi.

Anecdotes :

  • Bruno W. Pantel (1921-1995), ici, Oskar Megassa, en est déjà à sa cinquième apparition (sur 16) dans la série. Cet épisode lui a offert son rôle le plus consistant, parmi ceux qu’il a eu dans la série.

  • Volker Eckstein (1946-1993), ici, Heinz Megassa, à peine six épisodes après avoir joué le meurtrier, trouve ici un rôle moindre. Il reviendra dans six épisodes.

  • Autre habitué : Thomas Astan, en est à son cinquième rôle dans la série. Il rempilera encore cinq fois.

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9.  LE CONGRÈS DE BERLIN
(EIN KONGREß IN BERLIN)


Date de diffusion originale : 24 août 1979.

Résumé :

Pendant un cambriolage dans un laboratoire de recherche, un gardien a été tué. Derrick fait le lien avec un crime ayant eu lieu à Berlin.

Critique :

Difficile de ne pas faire référence à la durée de cet épisode (voir dans la section « anecdotes »), qui pour tenir, met en scène un autre duo d’inspecteurs : Jaschke et Mierich – qui aurait pu, peut-être, servir à une série dérivée – enquêtant de leur côté, avant d’aider Derrick et Klein.

Les personnages sont nombreux autant que leurs motivations, les rebondissements sont bien menés même si l’ensemble est par moments compliqué à suivre.

Un cambriolage qui tourne au meurtre dans un laboratoire de recherche, Derrick fait le lien avec un certain Jurek, biochimiste qui cherchait à obtenir des travaux, que le docteur Meinrad, a rencontrée au congrès de Berlin. Peu après, Jurek est assassiné et son appartement est saccagé.

Sa fille apprend aux inspecteurs que son père avait reçu la visite d’un vieil ami, visiblement très curieux, qu’elle identifie sur des photos : un certain docteur Maier-Ollendorf.

En lui rendant visite, ils le voient embarquer en voiture avec le professeur Braun-Gorres, puis Klein suit Maier-Ollendorff, de leur côté, Derrick et Jaschke constatent que Braun-Gorres rend visite à la fille de Jurek qui lui informe qu’elle est en danger et l’emmène à Munich.

Pour Derrick : cela ne fait aucun doute que Braun-Gorres est responsable de toute cette histoire.

Outre l’enquête palpitante, qui s’achève par le portrait d’un homme arriviste, on apprécie la visite d’un Berlin, encore séparé par le mur, car c’est bien sûr de cela que l’épisode traite au fond : des relations est-ouest.

Anecdotes :

  • Cet épisode dure exceptionnellement 75 minutes. Il a été tourné et diffusé à l’occasion du Salon internationale de la radiodiffusion de Berlin 1979 qui s’ouvrait le 24 août de cette année-là, jour de diffusion de l’épisode.

  • Pour cette raison, cet épisode fut tourné en grande partie à Berlin.

  • Les personnes chargées du casting ne se sont pas vraiment foulées, que ce soit pour des rôles importants ou d’apparitions : ils ont pris pratiquement que des acteurs déjà apparus dans la série :

  • Thomas Braut, ici Jaschke, dont ce sera l’un des derniers rôles, décédant, prématurément à l’âge de 49 ans, quelques mois après le tournage ; Bernd Herzprung, Ullrich Haupt, Karl Walter Diess, Dirk Galuba, Rainer Hunold (qui deviendra quelques années après maître Franck dans la série « Un cas pour deux »), etc.

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10. LA 3E VICTIME
(DAS DRITTE OPFER)

Date de diffusion originale : 28 septembre 1979.

Résumé :

En vacances, Derrick rencontre un certain Albert Grosser, un homme mur et rondouillard fasciné par son métier, qui pense être en danger. Peu après, il est assassiné.

Critique :

Une introduction très originale, puisque fait rare nous voyons Derrick en vacances, se lier d’amitié avec un homme, qui lui présente sa petite amie, un peu plus jeune et bien plus jolie que lui : ils ont eu un coup de foudre. Lorsque celui-ci est assassiné, Derrick va annoncer la nouvelle à cette dernière, qui lui raconte leur histoire.

Il revient alors à Munich et part à la rencontre de sa famille et découvre sa veuve en compagnie de son beau-frère (sa sœur étant décédée depuis un an) et finit par découvrir que Grosser dépensait beaucoup d’argent, alors qu’il avait un métier qui ne lui permettait pas d’en gagner beaucoup.

Par ailleurs, sa petite laisse tomber ses études de médecin car son beau-frère lui offre un travail dans son entreprise. Lorsque Klein va la voir, il remarque qu’elle ne demande pas de nouvelles de l’enquête. Que cache son comportement, et celui, un peu trop généreux de son beau-frère ?

La résolution sera terrifiante, redoutable, machiavélique et assez glauque…

L’interprétation est, elle, très jolie : Lambert Hamel est naturel avec son personnage plein de bonhomie et Jutta Spiedel, qui joue sa petite amie, est vive, spontanée, belle.

Anecdotes :

  • Laurent Hamel, ici, Grosser, est apparu auparavant dans l’épisode « Le bus de minuit » (saison 2, épisode 1). Il reviendra dans cinq autres épisodes.

  • Jutta Speidel, ici Gabriele, est apparue auparavant dans l’épisode « Concerto » (saison 5, épisode 6).

  • Elle reviendra, une seule fois, dans l’épisode « Alerte » (saison 8, épisode 5).

  • Eva Christian, ici Hella, est apparue auparavant dans l’épisode « Calcutta » (saison 3, épisode 6).

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11.  L'ENVIE
(DIE VERSUCHUNG)

Date de diffusion originale : 26 octobre 1979.

Résumé :

Derrick et Klein sont confrontés au kidnapping d’un homme d’affaires. Les ravisseurs exigent une rançon d’un million de marks.

Critique :

Après quelques épisodes alambiqués, retour à une enquête beaucoup simple et maligne.

Ce n’est pas l’intrigue en elle-même, centrée sur un kidnapping, qui compte, mais la façon dont elle est mise en scène. Car le spectateur est mis dans la confidence des protagonistes : au bout de six minutes d’épisode alors que le kidnapping vient d’avoir eu lieu : nous comprenons tout.

Möbius et Sossner partenaires dans une affaire se retrouvent ruinés, suite à une mauvaise combine du premier, pour se refaire, il a une idée : faire cracher du pognon à son beau-père qui ne peut pas le sentir. Comment faire ? Et bien, il a une idée très précise, qu’il ne dit pas explicitement, car il manque le moment où il le dit à Sossner. Ce dernier, une fois que le kidnapping a eu lieu, va devoir jouer le jeu. Suivre toutes ses indications pour que leur plan fonctionne, qu’ils aient l’argent.

A contre-coeur, le beau-père accepte de filer l’argent, mais Möbius est finalement retrouvé mort.

Ce qui entraînera les soupçons de Derrick : la scène où ils font jeter une deuxième fois la mallette pour voir si Sossner a du mal à la porter et la jeter du pont, est extraordinaire, alors que celui-ci est à bout. L’enquête se centre sur des tous petits détails et le final, bien qu’assez prévisible nous dévoile une dernière pièce, complétant le puzzle formidablement construit et mis en scène.

Côté interprétation, nous avons le plaisir de retrouver Peter Fricke, après l’épisode « Concerto » (saison 5, épisode 6), dans une prestation plus sobre, mais toujours avec un visage qui semble décomposé. Il est doublé, de nouveau, en version française par Guy Chapellier, ce qui lui va bien.

Anecdotes :

  • Erik Ode, qui réalise l’épisode est connu pour avoir été Keller dans la série « Der Kommissar » qui précéda « Derrick ». Il réalisera également l’épisode « Une forte personnalité » (s. 7, ép. 10).

  • Andrea Dahmen et Karlheinz Lemken qui jouent des frères et sœurs, sont, dans la réalité, mariés.

  • Ils reviendront tous deux dans d’autres épisodes.

  • Klaus Wildbolz (1937-2017), ici Möbius, reviendra dans l’épisode « La faim » (s. 7, ép. 2).

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12. L'ANGE DE LA MORT
(EIN TODESENGEL)

Date de diffusion originale : 23 novembre 1979.

Résumé :

Arthur Tobbe est victime d’une tentative de meurtre dans la rue, alors qu’il est en compagnie d’une jolie jeune femme. Cette dernière ne se manifeste que huit jours après, une fois qu’il est sorti de l’hôpital, et refuse de dire son nom. Que cache-t-elle ?

Critique :

Un épisode savoureux et drôle, aux dialogues inspirés, pleins d’ironie.

Arthur Tobbe est un jeune homme, beau parleur, ne faisant rien de ses journées, si ce n’est errer dans son bar préféré. Il y croise une jeune femme qui l’observe. Elle accepte d’aller chez lui (il vit chez ses parents avec qui il ne s’entend vraiment pas) pour passer du bon temps, c’est alors qu’il se fait tirer dessus et qu’elle prend la fuite. Néanmoins, après sa sortie de l’hôpital, il la convainc de parler à la police. Et, à partir de là, ces deux-là, ne vont pas vraiment se quitter.

Mais, bien qu’aveuglé par la beauté de la jeune femme prénommée Anita, Arthur n’est pas dupe : elle veut forcément quelque chose pour revenir vers lui, alors qu’elle ne semble pas éprouver d’attirance pour lui : elle le repousse tout en le charmant. Et qui plus est, il se rappelle qu’au moment de l’agression, elle regardait dans une direction précise : il comprend désormais qu’elle cherche à le faire tuer.

Mais pourquoi ? Et ce n’est pas en s’emportant (utilisant la force physique) après elle qu’il n’obtiendra de réponses. 

Parallèlement, Derrick et Klein creusent sur elle, mannequin, où il croise Martin, l’un de ses amis.

Ils le suivent jusqu’à une clinique où la sœur d’Anita est soignée pour une overdose de drogue, comprenant alors qu’Arthur y est pour quelque chose…

Soutenue par une belle musique romantique de Frank Duval (« Todesengel ») cet épisode s’oriente alors vers une charge contre la drogue et trouve le moyen, de se terminer en histoire d’amour !

Vraiment « L’ange de la mort » est l’un des épisodes les plus originaux de la série.

Anecdotes :

  • Sabine Van Maydell, ici Anita, signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Christian Quadflieg, très bien doublé dans cet épisode, dans la version française, par Bernard Tiphaine, était déjà venu dans l’épisode « Pension de famille » (saison 5, épisode 7) et reviendra une dernière fois dans l’épisode « Le témoin » (saison 7, épisode 9).

  • Quant à Thomas Fritsch, ici dans un petit rôle, il en est également à sa troisième apparition après notamment « Le diplomate » (saison 2, épisode 3) où il était vraiment déchaîné.

  • Nous le retrouvons ultérieurement encore trois fois.

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13. L'AS DE CARREAU
(KARO AS)

Date de diffusion originale : 21 décembre 1979.

Résumé :

Une femme riche est victime d’une tentative de meurtre. Son agresseur qui culpabilise énormément se lie d’amitié avec elle…

Critique :

Un des plus beaux et tragiques épisodes de la série. Comme souvent, le scénario se centre sur deux intrigues simultanées, à savoir l’enquête policière qui m’a fait penser à « La mystérieuse affaire de Styles » d’Hercule Poirot (une dame très riche, marié par un époux plus jeune rejeté par sa famille) et le portrait d’un être humain.

Ici, c’est Jochen Karo, clodo, alcoolique notoire, qui vit dans un appartement vétuste.

Son allure : visage marqué, cheveux en bataille, vêtements crasseux effraie les gens (voir la scène où il tente de chourer un petit poste de radio et se fait tabasser). Depuis peu, il s’est fait un ami qui lui procure de l’argent et un flingue. Nous revoyons peu après, son ami, marié à Agnes, une dame très riche : nous comprenons alors ce qui va se passer. Karo s’exécute pourtant et lui tire dessus.

Mais il regrette aussitôt son geste : il n’est pas un monstre, il éprouve des sentiments humains, il va se mettre tellement à culpabiliser qu’il cesse de s’enivrer, se rase, s’habille correctement et va rendre visite à Agnès à l’hôpital. Qui est heureuse, d’avoir de la compagnie.

Le Karo que nous découvrons dès lors : cultivé, sensible et prévenant n’a plus rien à voir avec celui qui nous était présenté vingt-cinq minutes plus tôt. Un nouvel homme. (Même ses copains du bar s’étonnent qu’il n’avale plus la moindre goutte d’alcool !).

Sa relation, d’une tendresse infinie, avec Agnès, est vraiment belle. Leurs longues scènes à l’hôpital où ils discutent notamment de littérature, sont écrites et interprétées avec justesse.
Karo prévient même Agnès qu’elle pourrait de nouveau être victime d’une nouvelle tentative de meurtre (sans qu’il en soit responsable bien sûr). Ce qui est très beau également dans leur relation, c’est qu’elle ne sait pas qui il est, et même lorsqu’à la fin, elle le découvrira : elle ne semblera pas lui en vouloir. Après être sortie de l’hôpital, Agnès reprend ses habitudes chez elle, décide d’organiser une collation où elle va inviter Karo. Lorsque ce dernier apparaît devant le mari d’Agnès, celui-ci est très mal à l’aise, alors que les autres invités l’accueillent à bras ouvert.

De son côté, Derrick et Klein, que ne voyons assez peu de l’épisode, centrent leurs soupçons sur son mari, mais piétinent. Évidemment Derrick finira par découvrir la vérité et se montrera très sec envers Karo. Il finira en prison, ce qui est vraiment injuste, car certes, il a accepté de tuer quelqu’un pour cinq cents marks, mais il n’a pas réussi, car il n’a pas voulu réussir, car, comme je l’ai déjà écrit plus haut, il n’est pas comme ça. C’est un être écorché vif, perdu, dont ces quelques jours auprès d’Agnès auront été comme une bulle de bonheur, de Vie. Pour lui et pour elle.
Il est l’un des plus beaux personnages écrits de la série : une volonté réelle de rédemption, mais Reinecker laissait généralement peu de chance à ses personnages de s’en sortir…

Quasiment tout l’épisode se tient sur la performance hallucinante et bouleversante de Günther Maria Halmer. Joana Maria Gorvin, qui joue Agnès, est également formidable.

Anecdotes :

  • Karo conserve sur la porte de son appartement une carte de l’as de carreau : il est évident que son nom est un jeu de mot avec la carte à jouer.

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