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 saison 1 saison 3

SANCTUARY

SAISON 4


1. VOYAGE DANS LE TEMPS
(TEMPUS)




1898 ! Sanctuary frappe d’entrée un grand coup, grâce à ce pilote de saison absolument enthousiasmant. Le spectateur est d’emblée saisi par l’impressionnante qualité et la véracité des images numériques reconstituant le Londres victorien. La texture des décors et l’insertion des personnages se montrent parfaites, progressant encore par rapport aux désormais lointains débuts de la série. Surtout, cette réussite s’avère également artistique, au-delà de la simple dimension technique.

Toute l’ambiance de l’époque se développe avec finesse, rejoignant le Londres de Sherlock Holmes : rues sombres et menaçantes sous le Fog et la pluie, hébergeant une faune hétéroclite (les Irréguliers et Lestrade ne sont d’ailleurs pas oubliés). Deux moments particulièrement relevés ponctuent cette reconstitution si convaincante : la découverte d’un club plus vrai que nature, dans lequel Helen accomplit une entrée aussi fracassante que jadis le Dr. Peel, et le vaste panorama final sur la City et la Tamise, l’une des plus belles images que Sanctuary nous ait offert jusqu’ici.

Accompagné par un tonique montage, la véloce caméra du vétéran de l’épopée Stargate qu’est Martin Wood excelle également à électrifier des dialogues déjà percutants et à dynamiser d’impressionnantes scènes d’action. Un juste équilibre est d’ailleurs trouvé entre ces deux éléments. Helen se révèle aussi efficace au combat que lors de Breach, voici qui augure également au mieux pour cette nouvelle saison ! On remarque de nouveau des effets spéciaux de qualité, notamment quand les deux Helen apparaissent simultanément à l’image, avec un réalisme bluffant. On admire également les divers maquillages, tout à fait crédibles et suggestifs.

Tempus capitalise décidément sur l’héritage Stargate (qui s’en plaindra ?) puisque l’intrigue est l’œuvre de Damian Kindler. Ce dernier nous offre une remarquable histoire, entremêlant sans temps mort péripéties et émotion, avec le tragique destin de petite Imogène. Le thème délicat du voyage temporel est abordé avec maîtrise, même si l’auteur abuse un tantinet des rencontres entre les deux versions des personnages. Helen veille soigneusement à éviter autant que possible toute interférence dans la marche normale des évènements, et l’on peut parier que l’univers de la série ne connaîtra pas de variations, à moins d’une révélation finale. Le Destin semble d’ailleurs non malléable puisque, avec une certaine cruauté, l’aventure n’apporte aucun changement : Imogène décède et Adam, fou de douleur, en rend responsable Helen. La solution, inattendue mais élégante, du retour d’Helen par la voie lente ouvre par contre la possibilité d’une évolution du personnage, à suivre.

Kindler excelle également dans l’écriture psychologique des protagonistes. Tant Adam qu’Helen se montrent différents de leurs personnages passés, ce qui permet aux parfaits Amanda Tapping et Ian Tracey de réaliser une magistrale double interprétation. On s’amuse d’ailleurs des « Bloody Hell » renouvelés des deux Helen, so British ! L’intrigue présente l’intelligence de confirmer l’ambivalence d’Adam, à la fois génie du mal et père éploré, tandis qu’Helen se montre dure, comme elle sait si bien l’être. De fait, autour de la destinée d’Imogène, on retrouve une situation assez similaire à celle de Tru Calling, et il faut bien avouer que, d’une manière certes dévoyée et enténébrée, le rôle de Tru est tenu par Adam, tandis que Jack se voit incarné par Helen. Un choix audacieux et pertinent.

On apprécie également le focus centré sur Watson, personnage particulièrement riche et attachant, dont on aime toujours  retrouver la belle amitié avec Helen à travers les époques. Toujours impeccablement interprété par Peter Wingfield, il s’insère de plus à merveille dans la tonalité holmésienne du récit. Le voir exercer avec succès ses capacités déductives pour résoudre l’énigme représentée par cette nouvelle Helen s’avère très divertissant ! A l’inverse, rencontré dans sa pire période (rasoirs, scalpels and co), John Druitt se révèle absolument terrifiant, à l’image de son amour perverti pour Helen. Ces différentes scènes brillent par leur éprouvante intensité et permettent de mesurer le chemin parcouru depuis ! Une nouvelle fois, Christopher Heyerdahl crève l’écran.

En définitive Tempus constitue une impressionnante réussite, confirmant tout l’intérêt qu’aurait Sanctuary à centrer ses épisodes sur une seule intrigue, permettant ainsi de la développer au lieu de se diviser en deux récits, sinon trois, comme souvent. Les quelques réserves demeurant relèvent du détail, comme le maintien, hélas, du nouveau générique. Le bref intermède concernant le Phénomène qui serait l’auteur de crimes attribués à l’Eventreur se révèle inutile, ne contribuant qu’à semer la confusion. Pour la cohorte de ses innombrables fans, la totale absence du sémillant Nikola au sein de cette aventure des Cinq se ressentira sans doute avec frustration. Mais faire avoisiner le voyage temporel et le Mastermind non  diabolique présenterait sans doute des risques incalculables ! Parfaitement mise en orbite, cette saison promet d’ores et déjà immensément, même s’il sera malaisé de susciter un nouveau méchant récurrent de la stature d’Adam.


2. L'INSURRECTION
(UPRISING)


Après la merveilleuse parenthèse Gaslight de Tempus,  L’épisode doit renouer le lien avec la conclusion de la saison précédente, achevée sur une situation passablement complexe. D’où un volume de  dialogues essentiellement utilitaires et récapitulatifs, handicapant son démarrage. Par la suite, sous la houlette du toujours efficace James Thorpe,  Uprising parvient à introduire suffisamment de péripéties tonitruantes et de tension dramatique pour rééquilibrer l’intérêt de son récit. Il revêt dès lors la forme d’un thriller politico-militaire nerveux et percutant, agencé, avec une efficacité dans la droite ligne d’Into the Black.

Thorpe se montre éloquent quant aux motivations altruistesde l’équipe du Sanctuaire, mais sans tomber dans le  piège du sermon moraliste. Son intrigue expose avec une précision de scalpel comment une situation de crise peut inexorablement converger vers la guerre, malgré la bonne volonté des médiateurs et, davantage inquiétant encore, une absence de dirigeants authentiquement mauvais dans l’une ou l’autre des parties en présence. Même le brutal général, incarné par le toujours excellent Tom McBeath, à droit à sa scène d’exposition (un rien pesante et prévisible), quant à ses humaines motivations.

 Seule la revenante Fallon, un efficace coup de théâtre, ressort réellement du côté obscur, avec au passage un rappel bienvenu de son « allié » Adam. Mais son influence demeure finalement secondaire. On trouve d’ailleurs là l’un des regrets laissés par l’épisode car cette antagoniste de qualité se voit éjectée de la partie pratiquement dès sa révélation ! Les autres personnages sont décrits avec pertinence, même si l’histoire se focalise avant tout sur Will après la scène choc réussie le bombardant à la tête du réseau mondial des Sanctuaires. On ressent un plaisir sans mélange à le voir ramer avec acharnement, tandis que tout le monde demande à voir Magnus ! Mais l’apprenti  a bien progressé et Uprising apparaît finalement comme comme un bel hommage à ce personnage pivot de la série. Robin Dunne démontre une énergie tout à fait spectaculaire !

Si Henry se montre toujours aussi attachant et amusant, Abby se révèle par contre une bonne surprise, des plus inattendues. Elle nous avait assez ennuyés la saison précédente et semblait avoir du mal à trouver sa place, alors qu’elle bénéficie ici de scènes particulièrement divertissantes. Pascale Hutton, pétillante, et Robin Dunne ont visiblement trouvé le bon tempo, ce qui promet pour la suite. De plus cet Agent du FBI, au bureau relégué au sous-sol, en quête de Vérité la poussant à débusquer un complot gouvernemental grâce à des cyber indicateurs n’est pas sans nous évoquer de bons souvenirs…

Compartimenter totalement Uprising et Tempus aura permis de développer pleinement leurs intrigues respectives, mais aussi à Amanda Tapping de repasser derrière la caméra. L’actrice emblématique de Sanctuary se sort fort bien de cet exercice toujours malaisé, privilégiant judicieusement l’efficacité et el rythme  à des effets artificiels ou trop travaillés, hors sujets ici. Amanda a d’autant plus de mérite que l’épisode ne dispose à l’évidence que de moyens limités, bien loin du faste de Kali. Son allant permet de passer outre, ou quasiment.

 Le grand retour de Magnus se déroule à la perfection, concluant l’épisode en point d’orgue, tout en laissant les lauriers à Will. Le duo retrouve tout de suite ses marques mais, si le scénario a raison de conserver l’élégante solution du long chemin de retour, son absence de visible conséquence sur Helen laisse un tantinet, sceptique. A suivre. Mais Helen ne corise même pas Kate, tandis que la seule véritable amertume suscité par Uprising consiste dans la mise à l’écart, annoncée, de cette dernière. Et ce alors qu’elle aura été particulièrement épatante tout au long du récit, de même que sa complicité avec Big Guy.  De plus ce quasi départ s’effectue chichement sans aucun membre du Sanctuaire (mais avec un bellâtre lénifiant assez terne). On espère que Kate  se manifestera de temps à autre depuis Praxis et Hollow Earth, Agam Darshi ayant tellement apporté à Sanctuary.

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3. LES INCORRUPTIBLES
(UNTOUCHABLE )


Durant la saison écoulée le Sanctuaire avait déjà fait l’objet d’une inspection de la part de ses commanditaires de l’ONU (Hangover). De fait, même si la crise actuelle change totalement la donne, Untouchable ne peut se prémunir d’une relative impression de redite. Un important changement se situe néanmoins dans la qualité du récit développé. En effet, au lieu d’une comédie passablement faible, le public découvre ici un duel intense entre Hélène et l’ignoble Addison, prototype réussi du personnage que vous adorez détester. Addison nous vaut par ailleurs une remarquable prestation du toujours habile Brian Markinson, un acteur que l’on retrouve toujours avec joie de série en série (Folie à Deux dans les X-Files). On retrouve ici la force du thriller politico-militaire du dernier opus, dont l’intrigue se prolonge à travers ces discussions à la fois violentes et byzantines, comportant de part et d’autres pièges et dissimulations. Un duel de haut dont on suit les péripéties avec grand plaisir. On comptera parmi ses réussites d’avoir rendu autant crédible que possible la trahison de Will et la scène où la vérité se révèle se découvre avec un indéniable soulagement. La complicité entre Amanda Tapping et Robin Dunne demeure bien l’un des socles de Sanctuary.

Untouchable représente aussi l’occasion pour Sanctuary de renouer avec son indécrottable manie de développer deux histoires au sein d’un même épisode. Une pratique souvent préjudiciable à l’intérêt de l’ensemble du récit, mais il en va différemment ici. On est ainsi ravi de retrouver la brune Erika, dont le départ la saison écoulée nous avait navrés. On retrouve ici la présence et l’humanité de la sublime Pauline Egan, ainsi que l’attrait et l’humour du couple formé avec Henry. Certes, prolonger une relation par une grossesse résulte éculé mais l’événement, version lycanthrope, s’intègre avec finesse à l’univers de Sanctuary, échappe définitivement aux poncifs ! Erika ne sera finalement pas la remplaçante temporaire de Kate, il serait pourtant fort dommageable pour Helen de demeurer l’unique personnage féminin récurrent. Espérons qu’Abby confirme son amélioration. Les auteurs ont également  l’habileté de lier les deux histoires du jour, au lieu de les laisser stérilement disjointes, comme fréquemment. Cela s’effectue à travers des scènes réussies, notamment grâce à la peste secondant Addison, aussi irrésistiblement imbuvable que son patron !

Le vif intérêt de l’épisode, qui présente de plus le mérite d’intégrer les conséquences psychologiques des si longues « vacances » d’Helen, convie à négliger certains flous dans le scénario. La question vitale des ressources à dégager pour le Sanctuaire n’est absolument pas traitée, de même que les réactions des autres dirigeants du réseau mondial, dont on perçoit qu’ils n’ont pas été mis dan la confidence. Mais ces sujets feront peut être l’objet de développements ultérieurs. Et puis, alors que presque le quart de la saison est déjà écoulé, on n’aperçoit toujours aucune trace des fins duettistes Nikola et John. Les derniers des Cinq commencent à bien nous manquer !

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4. LA SAISON DES MOUSSONS
(MANSOON)


Ce pastiche très léger de Die Hard version Sanctuary constitue le premier véritable trou d’air de cette saison. En effet l’action principale du jour revêt la forme d’une banale extorsion, lestée de nombreux clichés du genre. L’inversion de perspectives apportée par L’Hôte, où les membres du Sanctuaire se relaient en agresseurs, résultait bien davantage audacieux et original. A travers de nombreux dialogues volontiers basiques, l’action suit assez servilement le chemin de son évident modèle, subissant de plus le handicap d’une disproportion trop marquée des forces en présence. En effet il s’avère trop évident qu’Helen se situe au-dessus du groupe de ses antagonistes. Et puis Magnus vient de vaincre Adam, alors ces Pieds Nickelés ne pèsent pas bien lourd. Leurs différents pouvoirs ne servent en définitive qu’à conférer une désagréable saveur de Mutant X à Sanctuary. Les voir systématiquement tomber dans tous les panneaux de Magnus devient passablement mécanique, on se situe d’ailleurs loin de l’intensité dramatique et de l’haletant suspense de Le Survivant.

D’autre part on l’épisode capitalise trop sur son casting de visages connues de séries télé. Martin Cummins défend correctement son personnage d’agent secret mais celui-ci relève trop de l’imagerie d’Epinal, tout comme celui des différents méchants. La brune et classieuse Sandrine Holt demeure une excellente actrice mais outre le coup du virus mortel, menaçant de sombrer dans l’auto parodie par accumulation, le baiser final entre son personnage et Helen s’avère plus anticipé qu’autre chose. En effet l’on se souvient du rôle marquant de Catherine dans The L Word, où elle interprétait une joueuse de poker professionnelle, dominatrice et quelque peu désaxée. Et puis la tueuse mutante présentait déjà un solide subtext lesbien. Mais le plus dommageable reste l’intervention de Carlos Rota. L’interrogation autours de l’identité du mystérieux s’évente vite et l’on trouve l’acteur plus épuisant que divertissant, c’était d’ailleurs déjà le cas dans 24h Chrono. L’on ressort surtout de l’épisode avec la pénible impression que Carlo Rota sert surtout à évacuer trivialement le problème du financement du Sanctuaire, comme si une série de Science fiction n’avait pas à sérieusement traiter de ces questions, un positionnement réducteur.

L’intrigue secondaire entre Abby et Will se montre trop classique dans son prétexte (une banale chasse au monstre, rapidement expédiée) et vire rapidement à une querelle de ménage éculée, lestée d’une séparation à laquelle l’on ne croit jamais vraiment. L’aspect simili X-Files, perçu dans le pilote de saison, s’accentue avec l’ajout d’un partenaire. C’est amusant mais Quentin se montre trop burlesque et caricatural, gâchant partiellement l’effet. Malheureusement, Abby retombe dans ses travers après s’être montrée plus à son avantage dans. Elle ne remplacera décidément pas Kate, dont l’absence se fait douloureusement ressentir ici. Tout comme John Druitt et Nikola Tesla, dont le silence devient assourdissant, alors que le tiers de la saison est déjà atteint. Mais cela peut aussi annoncer une deuxième partie de parcours particulièrement haute en couleurs. Une perspective bienvenue après cet opus décevant.

On apprécie cependant les divers éléments Français disséminés au fil du récit, comme la qualité toujours irréprochable des effets spéciaux. Surtout, Mansoon autorise une nouvelle grande performance d’Amanda Tapping, particulièrement resplendissante et toujours aussi convaincante dans les scènes d’action. Décidément Magnus frappe fort cette saison ! Toutefois, même elle ne peut porter à elle seule tout un épisode, ni palier à un scénario aussi convenu, ou à une mise en scène efficace mais manquant d’imagination féconde.

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5. CHANGEMENT DE CAMP
(HERO II : BROKEN ARROW)


Resistance : un épisode qui ne saurait être plat.  Un peu d’humour ne fait jamais de mal, d’autant que l’euphorie est de mise puisque, Nikola accomplit enfin son retour dans la série. Les épisodes ont depuis toujours constitué un point fort de Sanctuary, mais l’on tient véritablement ici un grand cru. Les scénaristes ont en effet l’excellente idée de le placer à la tête de l’organisation rivale du Sanctuaire suscitée par le gouvernement américain. Une position idéale pour créer de savoureux conflits avec Hélène et permettre à notre inestimable Mastermind de développer ses propres projets. Ce brillant essai se voit transformé pas le pétillement des dialogues entre ces deux vieux amis toujours si prompts à se cribler de piques bien acérées, un feu d’artifice absolument royal, valant à l’épisode nombre de scènes tout à fait irrésistibles.  Après John en fin de saison dernière c’est au tour de Nikola d’essuyer l’un des fameuses colères de la brune immortelle, on en redemande. Au passage, l’on remarque qu’Helen n’apprécie pas plus que cela l’irruption d’une petit amie de « Nicky », on s’en serait douté.

Il faut dire que Tesla est plus Tesla que jamais, dandy mégalomane  et cynique, volontiers vénal et sybarite, ourdissant en sous-main l’un de ses plans géniaux tournant comme toujours à une catastrophe  qu’Helen doit s’efforcer d’endiguer. Le personnage s’avère toujours aussi inépuisable et enthousiasmant. L’action, particulièrement trépidante (avec une Magnus toujours aussi performante cette saison)  et au suspense sans failles, présente également l’habileté de ne pas se focaliser sur le seul duo magique mais aussi de développer tout un habile crescendo lors de la découverte progressive du micmac concocté par Tesla, tout en laissant suffisamment d’espace à Henry. D’agréables références sont également accomplies vis-à-vis de la saison précédente mais aussi à la vie du vrai Tesla, dont la rivalité avec Edison et ses projets concernant l’électricité sans fil. Une idée qui évoque ra l’Homme Dynamo aux amateurs des Avengers. L'épisode se réfère judicieusement à ses théories controversés sur une énergie illimitée transmise par ondes, de même que le pouvoir magnétique de Tesla fait écho à ses importantes recherches sur la nature de l'électromagnétisme. La mise en scène se montre à la hauteur, avec de nouveaux superbes décors, parfaitement évocateurs, et une abomination étonnant d’horreur, proche des  créatures de Lovecraft.

Des équipes de paramilitaires traquant les monstres, les capturant pour les conduire à un centre de recherches sous terrain, doté d’une technologie dernier cri, un chef  menant en secret son propre projet conduisant à l’apparition d’un monstre dévastateur et apparemment invincible, une opposions profonde avec l’héroïne de la série malgré une trompeuse convergence… Les fans de Buffy contre les Vampires apprécieront de retrouver ici un souvenir assez marqué de l’Initiative, d’ailleurs Nikola lui même parle de « nouvelle initiative » lors de sa présentation de l’endroit. Cela se savoure d’autant plus que cette organisation s’insère nettement plus aisément dans l’univers de Sanctuary que dans celui de la Tueuse, bien plus orienté vers le Fantastique  que vers la Science-fiction et comportant nettement moins d’implication des autorités (hormis les municipales !). Et puis Nikola Tesla se montre autrement plus entrainant que Maggie Walsh !

Resistance, dont on goûte fort qu’il se conclue sur une élégance de Nikola, représente jusqu’ici le meilleur épisode de la saison, avec Tempus. L’on regrettera simplement l’inanité de l’intrigue secondaire, globalement inutile, organisée autour de  Will et Big Guy. Et puis Kate commence à bien nous manquer.

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6. LES LIENS DU COEUR
(HOMECOMING)


Pour un comédien passé derrière la caméra, il s’avère souvent risqué de centrer l’action sur son personnage. Outre le risque de dispersion, il peut également être tenté de trop centrer le récit sur celui-ci. Robin Dunne n’évite pas tout à fait ce second écueil, lors de sa première réalisation pour Sanctuary. Il reste compréhensible qu’il veuille approfondir l’étude psychologique de Will, mais pour cela il en revient à un traumatisme d’enfance dont l’expression remonte, pour l’essentiel, aux tous débuts de la série. Honnêtement on avait oublié depuis belle lurette cette facette du second d’Helen Magnus. Assister à ce retour en arrière donne l’impression d’un certain surplace, alors que les thématiques de la saison demeurent en sommeil. De plus le récit revêt la forme de visons semi comateuses, ce qui évoque trop directement la situation déjà expérimentée lors de l’arc de Kali. Et pourtant, malgré un scepticisme initial, on se prend à apprécier cette découverte des relations difficiles entre notre héros et son père. Le ton sonne souvent juste, grâce  à des dialogues sans outrances et à d’excellents comédiens. Dunne sait exposer avec justesse le grand malentendu entre ces deux hommes, tandis que l’astuce  consistant à représenter son personnage à des âges différents lui permet de se concentrer sur la réalisation. Une histoire certes mélancolique, mais qui s’achève sur un joli moment de retrouvailles, tout à fait sensible.

On préfère néanmoins l’habituelle seconde intrigue du jour, aux nombreuses excellentes trouvailles. Le ton, optant résolument pour un comique malicieux et léger, permet à Dunne de faire briller son esprit et son humour naturel, si communicatifs. On s’amuse franchement tout au long de ce récit passablement picaresque, aux multiples rebondissements. Le couple des invités du jour s’avère une excellente surprise, entre escroqueries pitoyables pour l’un et roboratives colères pour l’autre. On espère les revoir de temps à autres dans les couloirs du Sanctuaire, d’autant que les deux comédiens s’avèrent d’un naturel assez irrésistible. Le courant passe très bien avec l’équipe du Sanctuaire, celle-ci se positionnant avec son aisance coutumière sur le registre comique, Amanda Tapping en tête. Grâce à l’entrain du metteur en scène et de la distribution, cette histoire à base de révélation d’une situation de plus en inextricable fonctionne parfaitement. Un soin certain se voit apporté aux détails,  avec notamment un méchant en chef n’apparaissant que quelques instants mais finement ciselé pour rajouter encore un éclat de rire. Avec cette bonne humeur, l’image des orphelins se montre étonnante d’émotion, Robin Dunne montre là aussi un vrai sens de l’image. Une émouvante conclusion là aussi.

L’épisode maintient un bon équilibre entre ses deux segments, ce qui n’est pas si fréquent que cela, il faut bien le dire. Ces différentes histoires aux tonalités si opposées pourraient donner une impression de patchwork, mais elles fusionnent autour du thème du pardon et de la seconde chance, apportant in fine sa cohérence à l’épisode. Celui-ci se montre en définitive fort plaisant. Dunne a réussi son pari mais l’on peut regretter une pause dans la progression d’ensemble de la saison. Celle-ci parvient  au terme de sa première moitié et n’a malheureusement toujours pas suscité  un antagoniste de la classe d’Adam.

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7. LE BRISE-GLACE
(ICEBREAKER )


L’épisode ne manque certes pas de qualités. L’équipe technique fait ainsi étalage de sa coutumière maestria dans la création du navire, même s’il ne s’agit pas du décor le plus inédit que la série nous ait offert. Le scénario tente vaillamment de tirer le meilleur parti des facultés des métamorphisa, mais ne peut empêcher une certain prévisibilité  des évènements. Il faut bien avouer que les adaptations du The Thing de Carpenter se sont multipliées au fil des années, on l’a da’aileurs vu récemment dans Doctor Who, avec l’intéressant

The Rebel Flesh. Icebreaker prend sa place dans la file, sans indignité mais sans l’apport original qui pourrait le distinguer de lamasse, tant du point de vue de la mise en scène que du scénario. Le grand ami lycanthrope d’henry, brusquement surgi du diable vauvert a ainsi d’emblée une bonne tête de victime. Il reste toujours agréable de retrouver le sympathique et So British Declan McRae, mais le personnage apparaît une nouvelle fois sous-exploité. Le rebondissement final réussit son effet, même s’il s’anticipe largement, d’autant que les acteurs principaux de Sanctuary sont toujours aussi épatants.

Mais le véritable défaut d’Icebreaker se situe ailleurs, et prend racine dans le panorama d’ensemble de cette quatrième saison. Alors que celle-ci ne parvient toujours pas à susciter un arc scénaristique stimulant équivalent à la Quête de praxis ou un quelconque méchant récurant de la stature d’Adam (même Druitt semble avoir disparu), pour l’essentiel on réexploite ici les hostiles Magoi déjà affrontés dans Kush, sur un mode sensiblement similaire.

Cela renforce l’impression laissée par l’exhumation précédente des traumatismes de Will : Sanctuary semble échouer à tracer de nouvelles voies et se cantonne à des stand alones d’intérêt variables, si ce n’est à des réutilisations de thèmes usagés, comme si l’inspiration s’était enfuie. La série court ici le danger de tourner en rond, il est encore temps pour la série de lancer un arc final entraînant, mais le sablier tend dangereusement à s’épuiser. Il serait extrêmement préjudiciable pour Sanctuary de devenir par trop dépendant des apparitions du toujours irrésistible Nikola.

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8. RHAPSODIE
(FUGUE)


Alors, oui, d’emblée l’épisode se tire d’emblée plusieurs balles dans le pied. On retrouve le fourre-tout nébuleux et confondant de facilité des mystérieuses menées des Abnormals souterrains, servant de pseudo fil rouge à la saison, sans jamais s’en donner les moyens. On s’étonne aussi de découvrir un épisode centré sur Abby, alors que ce dernier ne semble pas avoir entièrement réussi à s’imposer au sein de la série (tandis qu’incidemment le silence de la brune Kate Freelander devient assourdissant). On remarque également une nouvelle occurrence de cette tendance au recyclage précédemment soulignée, les malheurs d’Abby paraissant en définitive tout à fait semblables à ceux de Will dans Metamorphosis.

Mais qu’importe, la caractéristique majeure de Fugue demeures a nature d’épisode musical, le scénario ne servant que de support aux chansons. En dernier ressort ce sont bien elles qui vont décider de son succès et de son échec. Autant l’énoncer clairement, on a été réellement séduit par les diverses mélodies proposées.  Leur justification se révèle astucieuse, Abby, ne pouvant plus s’exprimer qu’en chanson. On retrouve ici l’idée du Once More, With Feeling de Buffy contre les Vampires, mais avec une justification relevant de la Science-fiction et non du Fantastique. Le jeu de Sanctuary, à la lisière de ces deux univers, se montre toujours aussi plaisant, et comparer les conséquences de ces deux options divertit tout au long du récit. Les différents titres ne manifestent pas la diversité et la qualité hors normes de l’illustre modèle (encore et toujours la référence absolue du genre) mais s’écoutent avec un incontestable plaisir. L’ensemble sonne très Chorus Line et l’on imagine facilement une revue à Broadway intitulée Sanctuary for All - The Musical !

Comme toujours dans ces exercices de style, chacun aura son air préféré. On éprouve un vrai coup de cœur pour la magnifique prestation de ce chanteur talentueux et blanchi sous le harnais qu’est Jim Byrnes, nous régalant ici d’une Folk Song absolument somptueuse (Henry fait aussi sensation). Quel talent et quelle bonne idée de ne pas l’avoir oublié! On aurait pu avantageusement prolonger sa prestation en s’épargnant le globalement inutile rap de Magnus face à son état major. Le moteur de l’ensemble demeure les duos Will/Abby. Sublimés par le talent et la complicité des deux comédiens ils parachèvent le succès de cet opus mélodieux. On ne peut qu’applaudir l’énergie et la conviction que déploie Pascale Hutton pour imposer son personnage, cela m’a touché. C’est finalement en grande partie grâce à elle que l’on se prend au jeu et que les retrouvailles avec Will dégagent une incontestable émotion. Avec le recul cette Fugue réussie restera sans doute l’épisode où Abby aura achevé de trouver sa place au sein du Sanctuaire.

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9. REALITE VIRTUELLE
(CHIMERA)


Un nouvel épisode Tesla, un commentaire qui pourrait se suffire à lui-même mais que l’on va tâcher de développer. Le prologue de l’épisode s’avère hilarant avec une exécution particulièrement percutante d’un grand classique : la révélation progressive par Nikola du pétrin dans lequel ses manipulations ont plongé l’honorable assemblée. La circonstance particulière que cette fois Magnus pourrait avoir quelque chose à se reprocher y ajoute un sel supplémentaire. Amanda Tapping et Jonathon Young se régalent comme jamais, dans un passage virant franchement à l’excellente comédie.

Le basculement de l’action dans un univers virtuel cybernétique rejoint une Science-fiction cybernétique bien balisée, à laquelle les dialogues excellemment référencés multiplient les clins d’œil (la Matrice ou l’insurpassable SkyNet). Mais, même au sein d’une situation aussi identifiée parvient à bâtir un récit prenant de bout en bout. La grande idée en !demeure la survenue de l’avatar informatique d’Adam, avec un Ian Tracey une nouvelle fois ébouriffant. La montée en puissance et de sa mémoire, mais aussi de sa personnalité psychotique insuffle une tension dramatique palpable et croissante, même si les piques hilarantes ne cessent fort heureusement jamais entre Helen et son vieil ami (séducteur comme à l’accoutumée).  Les différentes potentialités d’un univers Cyber se voient effacement exploitées par l’intrigue, qui pousse d’ailleurs l’audace jusqu’à brièvement susciter un avatar d’Ashley. Malheureusement pour les amateurs de la disparue, il ne s’agit que d’images d’archives. La mise en scène bénéfice d’un atout majeur : le fait que les décors usuels de la série soient eux-mêmes virtuels, d’où de superbes effets n’ayant rien à envier au cinéma.

La brillante réussite de Chimera, témoignage éloquent de la variété des thèmes de la série,  souligne néanmoins que, pour enfin susciter un antagoniste consistant et jouissif, la saison 4 se retourne une nouvelle fois vers le passé, au lieu de créer du neuf. En soi, le choix se justifie par l’excellence du personnage d’Adam, mais l’effet d’accumulation s’accroît encore. Une évolution pourrait survenir, puisque Kate devrait enfin refaire surface, dans tous les sens du terme, au prochain épisode ! Demeure une lancinante question : que s’est-il passé durant ce printemps viennois ?

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10. ACOLYTE
(ACOLYTE)


Acolyte se montre divertissant en proposant une intrigue riche en rebondissements et suffisamment nerveuse pour capter en permanence l’attention. Toutefois cette indéniable efficacité s’associe à un grand classicisme. En effet, sous l’habillage de Science-fiction, transparaisse clairement les rouages coutumiers des histoires de traque des terroristes, portes au pinacle par 24h chrono : trahisons, fanatisme, rôle de l’informaticien en seconde ligne, explosions chocs, dilemmes moraux, suspense permanent porté par les découvertes successives de l’architecture du complot, paroxysme final… Tout ceci demeure ultra balisé, même si impeccablement narré. Toutefois l’univers de Sanctuary apparaît désormais si riche que les différents rôles et les relations les unissant vont apporter tout un second souffle à Acolyte.

Le récit se voit en particulier marqué par le retour parfaitement orchestré de Kate, Agam Darshi retrouvant instannément la gamme d’émotion d’humour et d’action rendant le personnage si attachant. Kate bénéficie d’une plusieurs scènes avec les différents membres du Sanctuaire, ce qui permet de retrouver tous ces aspects et de marquer comme il se doit son retour, mais sans pour autant phagocyter l’action principale. Si les différentes figures de l’organisation se montrent efficaces, l’opus demeure cependant dominé par une nouvelle extraordinaire prestation d’Amanda Tapping/Magnus. Celle-ci, particulièrement en beauté et d’une élégance racée se montre réellement farouche lors des combat. Avec son opulente chevelure d’un noir d’ébène, elle n’est d’ailleurs pas sans parfois évoquer la Princesse Guerrière ! La « trahison » d’un Big Guy conditionné lui permet également d’exprimer une belle émotion, tout en posant un beau point d’interrogation sur l’arc final qui s’annonce.

On pourra certes regretter l’absence, pour l’heure illogique de Nikola Tesla et se son Sanctuaire personnel, mais cet aspect ressurgira sans doute précisément pour la conclusion de la saison. Addison s’avère également assez caricatural, son refus d’évacuer préventivement l’hôtel semble out de même assez fort de café ! Néanmoins Acolyte s’affirme comme un opus solide à défaut de novateur, ponctué de scènes réussies telles l’impressionnante explosion ou la redécouverte du si victorien Sanctuaire des origines. Incidemment l’épisode souligne éloquemment la perte qu’a signifiée l’absence de Kate !


11. LES PROFONDEURS
(THE DEPTHS )


Les esprits malins pourront se plaindre qu’avec un nouveau huis-clos,  confrontant Magnus et Will, qui plus en est en milieu partiellement aquatique, la saison 4 continue à exprimer un goût certain pour le recyclage d’idées provenant du passé. Or, outre que ce moteur central de Sanctuary que représente la relation Wil/Magnus s’avère décidément inépuisable, celui-ci va ici aborder de nouveaux rivages.  La révélation du pilotage, certes à distance, de la vie de Will par Helen apporte un tout nouvel éclairage, jusqu’à conférer une passionnante et étonnante dimension psychanalytique à leurs propos.

La théâtralisation de leur confrontation, au-delà des excellents dialogues, s’appuie une nouvelle fois sur d’excellents comédiens, à la complicité plus que jamais évidente et enthousiasmante. On se régale tout du long, d’autant que la mise en scène évite tout immobilisme, insufflant même un véritable suspense.

Ce fort bel exercice de styles évite le piège du happy end lénifiant et situe également idéalement au sein de la saison. Il relie divers éléments jusque là épars, explicitant à merveille la tension croissante que l’on avait observé jusque là entre les deux protagonistes de la série (notamment dans Fugue).

Cette habile respiration dans la succession des évènements annonce joliment le grand final à venir, qu’elle ouvre dans les règles de l’art lors de la scène finale. Henry dispose lui aussi d’excellentes scènes, dans cet opus portant à son summum la dimension relationnelle particulièrement développée et relevée de Sanctuary. On s’amusera également à comparer  Helen aiguillonnant de loin son élève et futur remplaçant au recrutement par Jacob de ses Candidats.  A la virtuosité bouillonnante et tous azimuts de la l’ultime parcours de LOST, Sanctuary privilégie plutôt l’enracinement et la structuration d’un unique relation mentor/disciple, captivante, intense et volontiers orageuse. Un choix que justifie l’excellence de The Depths.

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12. LA PATRIE - PARTIE 1
(SANCTUARY FOR NONE - PART 1)

 


Réussite incomplète que cette première partie du final de saison, laissant principalement le spectateur dans l’expectative. Après un lancement trop morcelé, le scénario évolue magistralement en  portant à incandescence les différents segments narratifs lancés au cours de la saison. Il les assemble en un tout combiné finissant par bouleverser l’univers même de l’univers de Sanctuary. Le Sanctuaire semble se lézarder, miné par les sécessions de figures aussi majeures que Will et Big Guy, au cours d’une intrigue parfaitement intelligente et maitrisée. Le récit présente de plus l’époustouflante habileté de développer lecture une double subtile, où tous les joueurs en présence peuvent tout aussi bien jouer dévoiler leurs batteries, ou avancer masqués, à commencer bien entendu par Helen Magnus. L’enjeu majeur demeure ainsi de savoir si en définitive Helen subit les évènements ou au contraire les orchestrer de main de maître (Wall Street ?) L’ambigüité demeure savamment totale, y compris lors du cliffhanger traditionnel.

Malheureusement, alors que l’on se trouve face à une diabolique mécanique scénaristique, mobilisant l’ensemble des protagonistes (hormis John, désespérément absent) dans un mouvement  similaire au mémorable arc Anasazi des X-Files, Sanctuary se voit trahi par une mise en scène beaucoup tep sage et appliquée. Celle-ci échoue la plupart du temps à exprimer l’’électricité ambiante se contant de filmer statique une succession de dialogues, au tempo bien lent. On tente de compenser par une tardive scène d’action motorisée, mais le contraste est si grand qu’elle semble en définitive artificiellement insérée. L’excellence de l’interprétation ne suffit pas à compenser, à l’image de l’invité du jour, Gil Bellows (Billy dans Ally McBeal). Celui-ci se montre ainsi assez convaincant dans son portrait d’un leader aspirant à la paix mais manque terriblement de charisme et de présence. On se situe très loin de la prestation de Callum Blue dans l’arc Kali.

Même si là aussi l’hypothèse du plan, on reste également décontenancé du peu de cas  fait par Helen du renvoi de Nikola et surtout de la prise de ses inventions, un évènement pourtant majeur pour l’équilibre des forces en présence. Tesla nous régale au passage de quelques excellentes scènes (en français dans le texte) et de réjouissantes plaisanteries sur Edison, mais on ne peut qu’être déçu de découvrir notre Vampire électromagnétique préféré demeurer ainsi sur la touche. Une audace de plus pour cet épisode original et ne craignant pas la prise de risque, dans l’écriture à défaut de la réalisation. Plus que jamais le rôle imparti à Nikola sera crucial dans la seconde partie à venir, qui décidera en dernier ressort du succès ou de l’échec de cette ambitieuse histoire.

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13. LA PATRIE - PARTIE 2
(SANCTUARY FOR NONE – PART 2 )


Cette seconde partie constitue un parfaite conclusion de saison, prolongeant le succès de la première tout en les amplifiant et en en gommant les défauts. L'intrigue accélère encore le tempo et captive réellement le spectateur par son suspense et ses effrénés rebondissements. La dimension de bilan de la période se voit également parachevé avec l'entrée en scène de l’épatant Bruno, toujours aussi divertissant. La dimension psychologique n'est pas non plus oubliée, apportant une précieuse valeur ajoutée à un récit bien loin de se limiter à de simples cavalcades et affrontements. On apprécie ainsi vivement le sursaut moral d’Addison, au bord de l'abîme.

Au moment de prendre congé, chacun des protagonistes du Sanctuaire bénéficie également de superbes scènes jouant sur ce registre, même si Magnus et Will se voient naturellement mis en avant, avec d'émouvantes, mais non lénifiantes retrouvailles;. Il demeure tout à fait plaisant de découvrir Nikola sur un registre plus grave qu'à l'accoutumée et découvrir que ses inventions ne se résument pas à de merveilleux jouets pour son ego. L'évolution tourmentée de Big Guy marque également les esprits, ce qu'arrive à exprimer, malgré le maquillage, ce grand acteur qu'est Christopher Heyerdhal sidère toujours.

Cette seconde partie achève d'enthousiasmer grâce à une mise en scène dynamisée et bien plus mobile que précédemment, s'alignant sur le rythme du récit. On pourra regretter un certain manque de charisme persistant chez Gil Bellows, et le trop faible rôle imparti à Kate, de même que le silence toujours assourdissant de John (alors même que Nikola et Helen semblent s'ouvrir de nouveaux horizons).

On aurait aimé découvrir comment Declan réagit à Londres, mais l'épisode est déjà bien rempli ! Au total la série connaît ici un magnifique point d'orgue, couronné par la terrible image de l'anéantissement du Sanctuaire et la promesse induite par la découverte du projet secret d'Helen Magnus. Sanctuary confirme ici sa position en avant des autres productions contemporaines de Science-fiction, y compris sur Syfy. Un prolongement de la série apparaît plus que jamais nécessaire !

Captures: Estuaire44.

Crédits photo : Syfy Universal.