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 saison 1 saison 3

X-Files (1993-2002)

Saison 1 


NOUS NE SOMMES PAS SEULS
(PILOT)

xfiles 1 0

Épisode Mythologique

Scénario : Chris Carter
Réalisation : Robert Mandel

Critique :

Épisode exceptionnel, marqué bien entendu par la rencontre de nos héros et l’apparition en embuscade du Fumeur (il glace déjà Scully !) ; mais aussi par un excellent suspense, une séquence d’ouverture impressionnante, et une brillante mise en scène distillant de grands moments : la poignée de main, l’avion, les montres… La thématique de la série et le caractère des personnages demeurent particulièrement bien introduits. Mulder est déjà le Martien… Un épisode fondateur, incontournable.

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1. GORGE PROFONDE
(DEEP THROAT)


Épisode Mythologique

Scénario : Chris Carter
Réalisation :
Daniel Sackheim

Critique :

La série continue à poser ses jalons, même si l’histoire paraît plus schématique et un tantinet moins inspirée que lors du pilote. L’intérêt réside surtout dans le portrait des deux héros et la mise en place définitive de leur amitié (toi et moi contre l’Univers) ; et surtout, alors que la Conspiration n’est encore qu’évoquée, dans l’apparition du fabuleux Gorge Profonde. Sa relation unique avec Mulder se dessine, elle demeurera un des atouts maîtres de cette saison 1. Jerry Hardin est impressionnant de justesse, d’humanité et de profondeur de jeu, et... ses disparitions soudaines m’ont toujours amusé ! Les amateurs de Buffy pourront reconnaître Seth Green, le futur Oz. Premier changement de coiffure pour Gillian, cette série-ci débute aussi…

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2. COMPRESSIONS
(SQUEEZE)


Scénario : Glen Morgan & James Wong
Réalisation : Harry Longstreet

Critique :

Un épisode très spécial pour moi car c’est là que j’ai pris le train en marche, en cette lointaine année 1994. C’était dans l’horreur d’une profonde nuit… Quel choc, quelle révélation ! Je n’avais rien vu d’aussi fort depuis Twin Peaks. J’ai tout de suite su que j’avais découvert LA série !

L’épisode en lui-même est particulièrement excellent, car mettant en scène l'un des adversaires de Mulder les plus inoubliables : Eugène Tooms. Loin d’être un de ces personnages dépassés par leurs pouvoirs qui peupleront la série, c’est un authentique prédateur, prototype annonçant l’Incendiaire, le Fétichiste, le Pousseur… Un classique de la série et un de ses épisodes les plus terrifiants. Doug Hutchison est inoubliable.

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3. L'ENLÈVEMENT
(CONDUIT)


Épisode Mythologique

Scénario : Alex Gansa & Howard Gordon
Réalisation : Daniel Sackheim

Critique :

La Quête débute… l’épisode introduit, avec beaucoup d’émotion, une pièce maîtresse de la mythologie, le fil rouge de la série : l’énigme de la disparition de Samantha Mulder. Comme par la suite, Mulder se montre particulièrement exalté sur la question.

L’histoire n’oublie pas pour autant de distiller un efficace suspense aux nombreux rebondissements, et des personnages très humains. Don Gibb est toujours aussi amusant. Et puis quel plaisir de retrouver les imprimantes à aiguille et les sorties listing, toute une époque ! Mulder montre une inclinaison religieuse à la fin de l’épisode, par la suite cela sera plutôt Scully qui prendra le relais dans ce domaine.

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4. LE DIABLE DU NEW JERSEY
(THE JERSEY DEVIL)


Scénario : Chris Carter
Réalisation : Joe Napolitano

Critique :

Aïe ! Je n’ai jamais trop accroché à celui-ci. Peut-être parce que l’adversaire fait finalement plus pitié qu’autre chose, ou que la fin est trop mélo, ou bien en fait que cet épisode est plus policier que SF. On y trouve de très bonnes choses toutefois (même un épisode moyen des X-Files demeure cent coudées au-dessus du lot).

On apprécie en particulier de découvrir la « vie » de Scully en dehors du Bureau.Les autres hommes commenceraient-ils à lui paraître fades ? Il n’est pas évident de la reconnaître, mais Claire Stansfield, le fameux diable, est bien connue des fans de Xéna (bah oui, on ne se refait pas…) pour son interprétation de la chamane Alti, une ennemie récurrente de la Princesse Guerrière.

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5. L'OMBRE DE LA MORT
(SHADOWS)


Scénario : Glen Morgan & James Wong
Réalisation : Michael Katleman

Critique :

Un excellent épisode, bien dans la tonalité de la saison 1, encore sise entre policier et SF. Les interprètes paraissent très relevés et les effets spéciaux absolument remarquables une fois de plus. Tout cela est mis au service d’une intrigue astucieuse, où l’angoisse reste prégnante de bout en bout. Le fin duo apparaît désormais bien en place, avec des rôles clairement définis pour chacun. La série est en ordre de marche !

À noter un clin d’œil amusant : lors du changement d’attribution de la place de parking de Graves, le nom du nouveau titulaire est Tom Braidwood, qui n’est autre que le futur interprète de l'inénarrable Melvin Frohike. Il est à l’époque assistant réalisateur, comme il le sera également sur MillenniuM.


6. UN FANTÔME DANS L'ORDINATEUR
(GHOST IN THE MACHINE)


Scénario : Alex Gansa & Howard Gordon
Réalisation : Jerrold Freedman

Critique :

Celui-ci a pris vraiment un coup de vieux. Son approche des IA reste très datée (COS fait d’ailleurs furieusement penser à l'X41 des New Avengers), et empreinte des tics des Cyberpunks dont la vague n’est pas encore retombée en 1993 (Ghost in the machine est une de leurs phrases cultes). L’effondrement de la Bulle est passée par là, laminant toute cette pseudo mystique autour de la Silicon Valley et de ses gourous.

Le personnage de Wilczek paraît totalement imbuvable aujourd’hui. De plus l’épisode manque absolument d’humour, alors que Maitreya sera au moins divertissant, et Clic mortel bien plus prenant et rythmé. Ghost demeure bien le maillon faible de la trilogie Cyber des X-Files.

La réalisation demeure parfaitement efficace et les acteurs excellents, mais on ne s’intéresse tout simplement pas à ce que raconte l’histoire. On apprécie de voir Mulder nous rappeler que ceteris paribus il reste un détective hors normes, ainsi que d'assister à l’apparition de Gorge Profonde (le meilleur moment de l’épisode). La galanterie m’empêchant de souligner à quel point Scully est encore mal habillée, je me contenterai de préciser que son style demeure évolutif.

Notons que la nouvelle attraction de Disneyland montre un fantôme hanter un ascenseur précipitant dans le vide ses passagers. Cependant, la Tour de la Terreur ne se réclame pas des X-Files mais… de la Quatrième Dimension ! La vie est parfois bien injuste.

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7. PROJECT ARCTIQUE
(ICE)


Scénario : Glen Morgan & James Wong
Réalisation : David Nutter

Critique :

La grande ombre de The Thing plane sur cet épisode qui, contrairement au précédent, n’a pas vieilli d’un pouce. On y retrouve la paranoïa gagnant les prisonniers d’un enfer glacé, aux prises avec un ennemi tapi dans l’un d’entre eux - le Midnight de Doctor Who n'est pas loin. La mise en scène, remarquable, paraît incroyablement anxiogène ; le huis clos se montre réellement étouffant, tandis que la progression dramatique ne connaît aucun temps mort, culminant avec nos héros se menaçant mutuellement de leurs armes. Le suspense saisit réellement à la gorge.

L’interprétation est au diapason, grâce notamment au toujours excellent Xander Berkeley, le futur George Mason de 24h chrono. Duchovny sort aussi le grand jeu mais on reste surtout béat d’admiration devant l’incroyable performance de Gillian Anderson. Elle confère une force incroyable à Scully qui, courageuse, émouvante, magnifique, revêt ici toute sa dimension. Un caractère en acier trempé dont la retenue naturelle ne doit surtout pas faire illusion !

Projet Arctique reste aussi le prototype d’une série d’épisodes montrant nos héros isolés dans un environnement hostile, dans l’atmosphère brûlante d’un volcan ou se desséchant dans un navire à la dérive, le meilleur demeurant les effrayantes spores de Quand vient la nuit, un des plus relevés de la série.

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8. ESPACE
(SPACE)


Scénario : Chris Carter
Réalisation : William A. Graham (crédité comme "William Graham")

Critique :

Un épisode empreint d’une funèbre poésie, évoquant avec une force rare les splendides mystères de l’Univers et les sombres menaces y demeurant tapies. Ce grand thème de la Science-Fiction n’est pas ici mis en scène à travers les fanfares parfois tapageuses du Space Opera, mais avec plus d’impact encore au travers des souffrances morales et physiques d’un homme aux prises avec l’inconnu. Ce splendide et émouvant portrait se trouve renforcé par la grande finesse d’écriture de l’intrigue, qui met habilement en retrait nos héros pour laisser toute sa place à la superbe prestation d'Ed Lauter. Sa fin pathétique demeure une des scènes les plus poignantes de la série.

Le personnage de la très belle Susanna Thompson (la future reine des Borgs de Star Trek Voyager...) semble d’un intérêt plus limité et l’aspect « Apollo 13 » un tantinet trop démonstratif. Le plan final sur les étoiles du drapeau apparaît par contre esthétiquement magnifique. L’incomparable attraction que les étoiles exercent sur nous demeurera un thème constant de la série, qu’elles soient contemplées par Mulder ou psalmodiées par Duane Barry. Dans un tout autre registre, avec sa coupe de cheveux la plus rébarbative de la série et ses sémillants petits tailleurs, Scully continue à faire godiche avec une constance qui force l’admiration.

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9. L'ANGE DÉCHU
(FALLEN ANGEL)


Épisode Mythologique

Scénario : Howard Gordon & Alex Gansa
Réalisation : Larry Shaw

Critique :

Un des tout premiers épisodes mettant en scène la Conspiration. L’ange déchu conserve la simplicité de cette époque de la série, loin des méandres développés plus tardivement. Le fil rouge des X-Files se développe avec une belle démonstration de la flamme de Croisé s’embrasant dans l’esprit de Mulder quand on en vient à ce sujet. Il n’hésite pas un instant à mettre en péril les Affaires Non Classées pour poursuivre sa quête, soutenu par la fidélité sans faille de Scully. Celle-ci ne se refuse cependant pas à lui asséner ses quatre vérités, ce n’est surtout pas une groupie !

Gorge Profonde s’impose de plus en plus en mentor subtil. Le personnage gagne également en complexité avec une pointe d’ambiguïté morale bienvenue. L’histoire est menée tambour battant, la dynamique réalisation bénéficiant, comme souvent dans la série, d’effets spéciaux visuellement superbes (comme l’enlèvement de Fenig) ou redoutablement efficaces dans leur astucieuse simplicité, lorsque que le spectateur voit par les « yeux » de l’extraterrestre découvrant notre monde. Le toujours efficace Marshall Bell compose un militaire parfaitement crédible.

Le sympathique et émouvant personnage de Max Fenig est introduit, montrant que loin de demeurer seul dans son combat pour la vérité, Mulder est suivi par toute une communauté. Aujourd'hui, ce rappel du souffle libertaire et idéaliste marquant les premiers temps de la dissémination de l’Internet fait plaisir à voir… Max reviendra dans le double épisode Tempus Fugit / Max (saison 4).

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10. ÈVE
(EVE)


Scénario : Chris Brancato & Kenneth Biller
Réalisation : Fred Gerber

Critique :

Cet épisode met en scène avec une parfaite efficacité le thème toujours très porteur des Doubles, comme si souvent chez les Avengers. L’étonnant jeu des sœurs Krievins y est pour beaucoup, ainsi qu’une mise en scène sachant alterner suspense et action. On lui doit quelques moments intenses, comme la course-poursuite finale, très efficacement menée. La série évoque une fois de plus l'une des grandes terreurs contemporaines : la manipulation génétique ; les clones reviendront d’ailleurs régulièrement dans la série. Sous l’argument scientifique, c’est une horreur glacée qui s’installe au fur et à mesure que se déroule l’épisode, d’autant que le mal réside ici chez des enfants.

L’épisode sait faire ressentir avec beaucoup de finesse que quelque chose est profondément déréglé chez elles. Harriet Sansom Harris apporte tout son talent à ce cauchemar moderne, toujours parfaitement à l’aise dans les rôles très sombres, comme on l’a vu récemment dans The Lost Room. On apprécie de constater que même Mulder peut commettre des erreurs, ce qui humanise le personnage. Les extraterrestres demeureront son principal moteur mais aussi sa grande faiblesse. Même si elle le prend avec le sourire, Scully paraît légèrement contrariée d’être congédiée par Mulder et soupçonne tout de suite un rendez-vous galant…

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11. L'INCENDIAIRE
(FIRE)


Scénario : Chris Carter
Réalisation : Larry Shaw

Critique :

Celui-ci fait vraiment partie de mes préférés. La touche britannique se révèle très agréable : les accents, accentués comme on l’aime, s’avèrent très amusant en V.O.. La superbe résidence anglaise du début aurait pu constituer un joli décor pour les Avengers, tandis que Mulder arbore un parapluie ! (Trois membres du Parlement décédant de combustion spontanée, bonne idée de scénario ça…) La famille de la haute société anglaise se montre aussi très plaisamment caricaturale. La très tonique Phoebe Green (Amanda Pays, vue notamment dans Max Headroom et Flash) montre également un solide sens de l’humour, notamment avec l’entrée en matière de la cassette (une cassette audio, nous sommes vraiment en 1993…).

Scully se montre instantanément jalouse de la relation entre Phoebe et Mulder, ce qui nous vaut des scènes très divertissantes durant tout l’épisode. Il semblerait que la relation Mulder/Scully progresse plus vite de son côté ! L’humour caractérise également l'adversaire du jour, interprété tout en cruauté et délire … flamboyants par l’excellent Mark Sheppard. On le retrouve tout aussi éblouissant dans le rôle très similaire du Dr. Charles Walker, l’ennemi récurrent d’Allison Dubois (Medium). La mise en scène multiplie les morceaux de bravoure comme la scène du bar, un final spectaculaire, ou le mot de la fin de L’Ively.

L’épisode a d’autant plus d’impact qu’il sait spectaculairement jouer avec la peur primale du feu tapie en chacun de nous, bien plus intensément ressentie que celle envers les Petits Gris. Mulder (qui a fait Oxford !) s’y montre d’ailleurs particulièrement sensible. Cependant, sauf erreur de ma part, cette phobie ne se manifestera plus par la suite. Un excellent épisode, très représentatif de la saison 1, avec un recours au fantastique encore relativement modeste et un méchant superbement écrit. La série saura retrouver de savoureux accents britanniques avec l'Homme bien manucuré, somptueusement interprété par John Neville, OBE, figure du West End.


12. LE MESSAGE
(BEYOND THE SEA)


Scénario : Glen Morgan & James Wong
Réalisation : David Nutter

Critique :

Cet épisode particulièrement funèbre, où l’on peut percevoir une influence du Silence des Agneaux (1991), permet à Gillian Anderson de montrer toute l’étendue de son talent pour l’expression de l’émotion. L’actrice conforte ici sa place dans la série. L’atmosphère se révèle terriblement oppressante, grâce à une mise en scène crépusculaire à souhait et à l’étonnante composition de Brad Dourif (Dune, Le Seigneur des Anneaux…), tout à son affaire ici. Le regretté Don S. Davis, l’autre guest star de l’épisode, semble décidément abonné aux rôles d’officier, après Twin Peaks et avant Stargate SG1 !

Dans un mouvement intéressant, appelé à se reproduire quand il sera question de religion, Mulder et Scully échangent leur rôle de sceptique et de croyant. L’épisode marque aussi l’apparition d’un nouveau personnage récurrent, Margaret. La mère de Scully n’en a pas fini avec les drames… Dans un registre plus léger, Scully ironise sur le goût bien connu de Mulder pour les films… X !

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13. MASCULIN-FÉMININ
(GENDERBENDER)


Scénario : Paul Barber & Larry Barber
Réalisation : Rob Bowman

Critique :

Un titre à la Voisin voisine pour un épisode en demi-teinte. Une fois le constat initial posé, l’intrigue suit un chemin trop prévisible pour réellement captiver, et botte en touche sur la fin. L’épisode nous rappelle toutefois un des attraits de la série : Mulder et Scully n’hésitant jamais (enfin, surtout lui…) à se rendre aux quatre coins du pays, la série nous fait découvrir une Amérique différente, souvent peu reluisante et peuplée de sombres mystères. Un autre point commun avec David Vincent !

Nous découvrons Nicholas Lea, qui n’est pas encore le facétieux Alex Krycek, et qui ne force guère ici son talent. "Sœur" Scully s’étonne que des gens puissent faire l’amour sans se connaître… Horton réapparaîtra dans Insomnies. Étrangement cet épisode présente un côté très Night Shyamalan, entre Le Village et Signes (scène finale). Déjà que l’on voyait des dead people dans l’histoire précédente… Au total, un épisode pas inintéressant mais dans l’ensemble assez pesant.


14. LAZARE
(LAZARUS)


Scénario : Alex Gansa & Howard Gordon
Réalisation : David Nutter

Critique :

Nous avons ici une belle illustration du toujours troublant thème du transfert de la personnalité (d’ailleurs nous avons une Lula, presque une Lola…). La saison 1 a l’art de susciter l’étrange avec une grande économie d’effets. Le suspense demeure constant jusqu’au bout d’une intrigue très astucieuse, tandis que Scully subit son premier enlèvement de la série. Cette immixtion plus poussée que de coutume dans le domaine du polar nous rappelle que X-Files est aussi une excellente série policière, un aspect encore particulièrement marqué en ce début de parcours.

Le personnage de Scully continue à s'enrichir, Gillian Anderson nous offrant de nouveau une de ses compositions toute en sensibilité et émotion dont elle a le secret. Le solide Christopher Allport (récemment disparu dans une avalanche) réalise aussi une belle performance. Callum Keith Rennie (Tommy), devenu depuis une figure très régulière des séries SF (Tru Calling, Galactica, Bionic Woman etc. !) interprétera également le tueur de X-Files : Régénération (2008) avant de retrouver Duchovny tout au long de la deuxième saison de la particulièrement pétillante Californication !


15. VENGEANCE D'OUTRE-TOMBE
(YOUNG AT HEART)


Scénario : Scott Kaufer et Chris Carter
Réalisation : Michael Lange

Critique :

Un épisode bien construit à défaut d’être inoubliable. Le jeu du chat et de la souris entre Mulder et son adversaire reste plaisant à suivre. On apprécie l’évocation du Mulder d’avant les Affaires Non Classées (la suite de sa biographie entamée dans L’incendiaire), le personnage gagne encore en consistance.

L’ensemble de l’intrigue manque tout de même de souffle, on a droit à un thème passablement éculé du polar, certes revisité par le Fantastique, mais avec de plus une fin très prévisible. Un épisode solide donc, mais guère enthousiasmant, d’autant que Scully reste périphérique. On note l’apparition de Christine Estabrook, la future Martha Huber des Desperate Housewives !

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16. ENTITÉ BIOLOGIQUE EXTRATERRESTRE
(E.B.E)

Épisode Mythologique

Scénario : Glen Morgan & James Wong
Réalisation : William A. Graham

Critique :

Quel excellent épisode de la Mythologie ! Ce chef-d’œuvre se construit autour de la personnalité attachante mais énigmatique de Gorge Profonde. Le personnage gagne en mystère au fur et à mesure qu’il se dévoile, et nous fait percevoir l’ampleur du complot que Mulder doit combattre. Les scènes entre les deux personnages restent fabuleuses, interprétation, mise en scène et dialogues sont simplement parfaits.

La trame de l’épisode maintient un suspense échevelé jusqu’à la révélation finale. La réalisation distille une paranoïa communicative au possible, digne des grands moments des Envahisseurs. La découverte du fameux stylo espion achève de nous faire basculer dans le cauchemar !

Le personnage de Scully, tout en courage et fidélité, émeut lui aussi, d’autant que la scène de dispute est très forte. Scully éprouve assez d’affection envers Mulder pour se heurter à lui quand les passions de celui-ci étouffent sa brillante intelligence. EBE, c’est bien entendu également l’apparition des Francs-Tireurs, euh, des Bandits Solitaires, déjà follement paranos, déjà géniaux, déjà hilarants. La relation avec Mulder mais aussi Scully fonctionne idéalement dès le premier instant. Frohike, Byers, Langly, des noms à retenir !


17. L'ÉGLISE DES MIRACLES
(MIRACLE MAN)


Scénario : Chris Carter & Howard Gordon
Réalisation : Michael Lange

Critique :

Ce voyage dans l’Amérique profonde se révèle une fascinante description du phénomène des Prêcheurs et autres églises étranges. C’est devenu une espèce de rituel, toute série fantastique se doit d’avoir un épisode là-dessus, comme on l’a vu récemment dans Supernatural ou Dead Zone, mais on se souvient que c’était déjà le cas pour les Envahisseurs !

Certaines scènes sont réellement impressionnantes, comme l’invasion biblique de criquets ou la mort du jeune messie. La conclusion apparaît inattendue et cruellement ironique. Comme toujours, Mulder perd le contrôle dès qu’il est question de sa sœur, ce qui nous vaut des moments très forts. La qualité de l’interprétation demeure frappante pour l’ensemble des personnages secondaires, comme si souvent dans la série. On reconnaît Chilton Crane, des 4400.

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18. MÉTAMORPHOSES
(SHAPES)


Scénario : Marilyn Osborn
Réalisation : David Nutter

Critique :

Un épisode très riche, mêlant adroitement le thème occidental du loup-garou (lycanthrope dirait Scully) au shamanisme amérindien. Il est aussi l’occasion, sans démonstration pesante, de nous faire toucher du doigt l’amère situation des Indiens, dont les luttes pour la reconnaissance sont également évoquées. Le souvenir de Hoover ne sort pas non plus grandi de cette histoire ! La série conservera toujours une sensibilité proche de la gauche américaine.

À défaut d’une formidable originalité, cette saveur amérindienne renouvelle agréablement le mythe, d’autant que les personnages sont bien dessinés et que la mise en scène reste très efficace (le classique moment de la métamorphose est très correctement exécuté). L’épisode se suit avec plaisir, d’autant que les scènes de nuit apparaissent toujours aussi effrayantes dans les X-Files ! Regrettons toutefois que le duo dynamique s’en tienne à un minimum syndical même si Sœur Scully se troublant parce qu’on lui suggère qu’elle a déjà eu la chair de poule nous vaut une scène amusante (excellente Gillian Anderson), et que Mulder se montre déjà en sympathie avec la culture indienne.

Les thèmes amérindiens reviendront avec bonheur dans la série (Anasazi, La Vérité…). Michel Horse est, comme toujours, excellent, d’autant que son personnage rappelle ici furieusement Twin Peaks ! Un "cross-over" Twin Peaks / X-Files demeure un pur fantasme personnel... La saisissante vue finale sur la forêt profonde de Vancouver et ses périls semble introduire à merveille le magnifique épisode suivant !

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19. QUAND VIENT LA NUIT
(DARKNESS FALLS)


Scénario : Chris Carter
Réalisation : Joe Napolitano

Critique :

Alors, celui-ci représente vraiment un sommet de la saison, voire de la série toute entière. Il dépasse le similaire et déjà excellent Projet Arctique, diffusé cette même saison.

Après une scène d’ouverture particulièrement effrayante et mystérieuse, nous assistons à un modèle d’un des standards des X-Files : l’exposé du Mystère par un Mulder déjà parti et tout guilleret (« Nous cherchons quelque chose d’inexplicable... ton petit ami ? » ah, ah, ah), et une Scully peu convaincue et prompte au sarcasme (« À quoi penses-tu ? À Bigfoot ? »). Après cet intermède pétillant, nous pénétrons très rapidement dans un pur cauchemar dont nous ne sortirons plus.

Les abominations vertes (thématique écolo très originale) sont réellement terrifiantes, et inspirent une authentique phobie. La structure du récit distille un suspense constant et incandescent, d’autant qu’il s’installe autour d’une simple ampoule. Cette incertitude quant au devenir des personnages ne laisse pas un instant de répit au spectateur, d’autant qu’il doit déjà faire face au rare impact claustrophobique du décor naturel et de la maison. La conjonction de ces divers éléments résulte parfaitement maîtrisée par une mise en scène oppressante au possible, soutenue par la musique inspirée de Snow.

Quelques scènes demeurent de purs moments d’épouvante, comme la découverte du sinistre cocon (on ne dira jamais assez à quel point les artistes de la série ont accompli un incroyable travail), la mort atroce du patron des bûcherons, ou la révélation de la multitude d’insectes qui fera paniquer jusqu’à la très solide Scully. L’interprétation est excellente, Duchovny et Gillian Anderson réalisant une performance assez incroyable. Scully (tiens, une coupe de cheveux sympathique !) entame la succession d’autopsies hors normes qui émaillera la série.

Le seul bémol demeure la conclusion un peu légère voyant nos héros survivre miraculeusement à l’attaque des spores, la cavalerie arrivant juste à temps, bon… Ce léger défaut est plus que compensé par une scène finale astucieusement ouverte, et montrant surtout un Mulder diminué et effrayé, chose rare, par les menaces de l’avenir. Cette vision de notre champion un genou à terre demeure l’ultime vision angoissante d’un épisode inoubliable !

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20. LE RETOUR DE TOOMS
(TOOMS)


Épisode Semi-Mythologique

Scénario : Glen Morgan & James Wong
Réalisation : David Nutter

Critique :

Cet adversaire formidablement terrifiant qu’est Tooms revient, toujours incarné avec une étonnante présence par Doug Hutchinson. Mêmes causes, mêmes effets : un scénario bien agencé et une mise en scène astucieusement organisée autour du personnage conduisent à un épisode de haute cuvée, à l’intensité dramatique des plus performantes. On retrouve avec plaisir les fameuses vis se dévissant de l’intérieur tandis que la scène finale est à couper le souffle, aux lisières du gore. Un grand moment de frayeur !

Les passages autour du squelette présentent une allure à la Bones très amusante ! Toutefois, cette impression de recommencement est trompeuse. Tel le transformiste Tooms, la série s’apprête à connaître de profonds changements, comme le pressent Mulder dans une scène finale aussi prophétique que brillante. La saison 1, l’enfance innocente des X-Files, s’achemine vers son dénouement, et la Mythologie, jusqu’ici brossée à grands traits, va prendre son envol. Ce virage est non seulement symbolisé par le retour au premier plan du Fumeur, mais surtout par l’apparition de Walter S Skinner, futur allié du Duo, mais pour l’heure encore sceptique et inféodé à son sinistre patron. Cette idée d’évolution (comme dirait Duchovny) est évoquée, non seulement par la chrysalide, mais également astucieusement par l’extrait de La Mouche noire.

Le retour de Tooms réussit donc la prouesse de paraître à la fois un excellent loner et un moment important de la Mythologie. Une belle réussite, d’autant que cette séparation sera beaucoup plus marquée à l’avenir. Pour le pire ou le meilleur, la série n’empruntera que rarement cette voie alternative.

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21. RENAISSANCE
(BORN AGAIN)

Scénario : Howard Gordon & Alex Gansa
Réalisation : Jerrold Freedman

Critique :

Un épisode nous rappelant, alors que la saison 1 approche lentement mais sûrement de son terme, à quel point la série demeurait proche, à cette époque, du policier. L’enquête est aussi classiquement que rigoureusement menée, et l’élément fantastique n’apparaît pas comme central. Les clichés du policier abondent, avec flics ripoux et scènes de commissariat (la traditionnelle prostituée…) : ce n’est pas cela que l’on recherche quand on regarde les X-Files.

Tout ceci manque cruellement d’audace et d’imagination, d’autant que nos héros s’en tiennent à une partition vraiment minimaliste. Demeurent des scènes de meurtre bien troussées, un final spectaculaire (mais ce ne sont vraiment pas les meilleurs SFX vus dans la série !), et surtout l’étonnante composition de la jeune Andrea Libman. L’hypnose est de nouveau utilisée, et pas pour la dernière fois. Même Mulder finira par y passer ! On note la présence de quelques guest stars : Maggie Wheeler (Friends, Tout le monde aime Raymond...), Lynn Johnson (Supernatural, Dead Zone...)…

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22. ROLAND
(ROLAND)

xfiles 1 21


Scénario : Chris Ruppenthal
Réalisation : David Nutter

Critique :

En total contraste avec l’épisode précédent, au sujet très similaire, on baigne ici clairement dans une atmosphère essentiellement fantastique, avec un scénario autrement mieux bâti. Et cela dès une séquence d’ouverture particulièrement réussie et saisissante, où l'on se croirait dans Les contes de la crypte ! L’épisode demeure avant tout dominé par l’époustouflante prestation en autiste du toujours impressionnant Ivanek, grâce à qui Roland demeurera un des personnages les plus émouvants de la série. On peine à l’imaginer dans l’impitoyable Drazen Junior de la première saison de 24h chrono !

La mise en scène, imaginative et spectaculaire lors des meurtres (On retrouvera l'idée de l’azote liquide pompée dans Jason X…), sait à merveille devenir douce et humaniste lors de l’approche de Roland et de son amie autiste. David Nutter sait toujours admirablement jouer d’une palette très sensible (Duane Barry). L’interprétation est globalement excellente.

L’enquête demeure un tantinet routinière, mais cela n’entache que bien partiellement cet épisode riche et inspiré. Par contre cela fait tout de même au total quatre épisodes au thème très proche, avec L’ombre de la mort, Lazare, et Renaissance

Petite parenthèse : à l’évidence, l’épisode s’inspire très librement d’un chef-d’œuvre de la SF, Des fleurs pour Algernon, que je ne peux que conseiller.

Ah, j’oubliais, Scully se surpasse point de vue look et établit de nouveaux records en la matière. Il faut véritablement le voir pour le croire.

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23. LES HYBRIDES
(THE ERLENMEYER FLASK)

Épisode Mythologique

Scénario : Chris Carter
Réalisation : Robert W. Goodwin (crédité comme "R.W.Goodwin")

Critique :

L'épisode commence par une poursuite à la Starsky et Hutch, où rien ne nous est épargné, (sirènes, camions obstacles, matraques, etc…) quand soudain l’action dérape : le fugitif se révèle d’une force inhumaine, et s’enfuit dans l’océan en laissant une traînée de sang vert ! On ne saurait signifier avec d’avantage d’éloquence qu’avec cet épisode charnière, la série largue les amarres avec des débuts encore empreints de policier pour désormais voguer sur les hauts-fonds de la Science-Fiction.

Tout l’épisode est ainsi bâti tel un immense lever de rideau sur la Conspiration, couronnant les éléments disséminés tout au long de la saison. Mulder participe activement à ce printemps de la série en se montrant émoustillé comme jamais. Duchovny s’y entend à merveille pour nous communiquer l’enthousiasme de son personnage lors de cette ouverture de la boite de Pandore. Scully ressent également le basculement en cours, mais, fort logiquement, s’arc-boute sur la réalité consensuelle. Gillian Anderson est également magnifique de conviction.

L’enlèvement de Mulder achève de nous faire pénétrer dans un inconnu angoissant, de même que l’expédition solitaire de Scully (quel suspense !), débouchant sur la découverte de l’indicible. Sa collaboration inédite avec Gorge Profonde contribue également à abattre les points de repère jusqu’ici codifiés. Le processus de déstructuration culmine avec la disparition déchirante de ce personnage unique. Trust no one… Certains jugent les phrases cultes de X-Files passablement idiotes, mais force est de constater que celle-ci résonne à cet instant avec un rare impact.

La fermeture des Affaires Non Classées confirme la fin d’une période, tandis que l'homme à la Cigarette conclut admirablement la trajectoire de la saison 1, en y apparaissant dans la première comme dans la dernière scène, dans le décor impressionnant du Pentagone. Au terme de cet épisode magistral, Chris Carter aura eu le courage visionnaire de brûler ses vaisseaux en abattant l’univers édifié jusqu’ici pour permettre à une nouvelle ère de débuter. Un superbe travail, annonciateur des futurs étonnants cliffhangers de fin de saison. La collision des deux scènes de Mulder et du Fumeur annonce avec éloquence le grand duel à venir.

Notons également que, dès cet épisode, l’essentiel de la Conspiration est présenté : constitution d’un hybride mêlant les ADN humains et alien comme Saint Graal du Syndicat, et sa reproduction par colonies (inoubliable scène de la découverte des clones par Mulder). Enfin Purity Control évoque l’Huile Noire, désignée également par le terme Purity (entre autres !).

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TOP 5 SAISON 1

1) Compressions/Le retour de Tooms
2) L’incendiaire
3) Quand vient la nuit
4) Entité Biologique Extraterrestre
5) Les Hybrides

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Crédits photo : FPE.

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