Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 1 1-2. Bienvenue à Sunnydale (Welcome to the Hellmouth / The Harvest) 4. Le chouchou du prof (Teacher's Pet) 5. Un premier rendez-vous manqué (Never Kill a Boy on the First Date) Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon La critique de Clément Diaz David E. Kelley, un des grands scénaristes américains de la télévision, avait déclaré que le meilleur moyen de créer une série est de faire croire au public (et aux producteurs) que ça va être que du « fun », puis une fois la machine enclenchée, d'ajouter l'âme de la série, ses thèmes profonds, ses réflexions, etc. Le premier pilote de Buffy en est une excellente démonstration. Whedon sait qu'il doit convaincre une chaîne qui vise un public adolescent, pas forcément amateur de Fantastique. De plus, il ne dispose que d'un budget riquiqui et seulement 25 minutes de présentation. Le créateur se débarrasse donc de toute nuance sombre et d'une bonne partie de la Mythologie fantasy et s'axe sur la tonalité estudiantine (toutes les scènes vampiriques, mis à part la désormais mythique introduction, sont bien plus ridicules que dans le pilote officiel). Il renonce également à approfondir ses personnages. A posteriori, c'est une très belle feinte de la part de l'auteur qui leurre les producteurs en attendant de montrer ses vraies intentions ; une belle stratégie à la Sun Tzu ! Whedon a plus d'une fois affirmé que sacrifier son intégrité professionnelle à l'opportunisme revenait à se prostituer, mais il sait aussi que c'est souvent qu'à ce prix qu'on peut convaincre « ceux qui ont le fric ». Cela explique son mépris pour cette tentative, uniquement fonctionnelle. D'une manière ironique, ce coup d'essai se rapproche de la vision réductrice et fausse des contempteurs de la série (qui la connaissent souvent très mal, voire pas du tout) qui n'y voient qu'une niaiserie sirupeuse et grotesque. « Se rapproche » seulement car ce coup d'essai se distingue déjà par l'originalité et la vitalité du récit, qui font de ce pilote un spectacle très divertissant et qui accroche le regard. En premier lieu par une mise en scène très dynamique, faisant contre mauvaise fortune bon cœur du budget fauché de l'ensemble, et à des dialogues déjà très soignés. Buffy n'a ici pas le caractère plus sensible de la série, étant un clone de Cordélia (que Charisma Carpenter anime déjà de sa flamme destroy), qui est tout à fait celui du personnage incarné par Kristy Swanson dans le nanar de 1992. Mais Sarah Michelle Gellar compense le peu d'intérêt de son personnage et ses quelques maladresses de jeu par une stupéfiante énergie gaie et lumineuse. Le jeu de Riff Regan a souvent été éreinté par les connaisseurs de la série, à cause de la comparaison forcément fatale avec la sublime Alyson Hannigan. Pourtant, Regan montre une complicité chaleureuse avec Nicholas Brendon. Elle joue très bien la fragilité de Willow, mais Hannigan y donnera une dimension émotionnelle plus prégnante. Riff Regan est excellente, tandis qu'Alyson est unique. Nicholas Brendon et Anthony Head sont déjà dans leur emploi, et Stephen Tobolowsky saisit bien le caractère bébête de Flutie, plus à mon sens que Ken Lerner. Le scénario tient du pilote officiel les moments suivants : l'introduction, Buffy faisant la connaissance d'Alex, Cordélia, Willow, et la scène de la bibliothèque, qui occupe un tiers de l'épisode à elle toute seule. Le seul élément inédit tient à l'enquête du jour, promptement expédiée (vampires en vadrouille au lycée avec Willow en demoiselle en détresse). La coda est similaire sur le fond à celle de The Harvest, mais tournée différemment. L'histoire est donc risible, les personnages peu creusés, mais le rythme et l'énergie du récit, ainsi que sa lumineuse star principale rendent très agréable ce premier pilote, qui sera totalement remanié et augmenté de sa Mythologie et de davantage de finesse et d'ambition. Pour former l'incipit officiel de cette éternelle série. La critique d'Estuaire44 L’épisode ne dure que la moitié du format naturel de la série et de fait, se centre uniquement sur la présentation du petit monde de Sunnydale High. Par rapport au pilote diffusé de la série, Whedon élague tous les éléments périphériques, aussi cruciaux soient-ils appelés à devenir dès la première saison (le Maître, Jesse, Angel, Joyce). De fait, ce mini épisode ne vise nullement à présenter l’intégralité de l’univers de la série, mais à convaincre les investisseurs et diffuseurs de financer le projet. Par conséquent Whedon leur propose une version édulcorée et très calibrée du vaste projet qu’il a déjà en tête. Buffy contre les Vampires apparaît ici comme une série ado tout à fait pop corn, uniquement divertissante et située dans la lignée du film de 1992, épurée de ses aspects les plus débiles et nanars 80’s. Sous cette acceptation, ce pilote non diffusé (auquel Whedon manifestera si peu d‘estime qu’il refusera qu’il figure en supplément sur les DVD de la série) atteint pleinement ses objectifs, se montrer rassurant et vendeur, avec son cocktail divertissant de Fantastique et de Teen Movie. Outre son indéniable intérêt documentaire, cette plaquette publicitaire peut toutefois divertir le public de la série par le jeu des comparaisons avec le véritable premier opus de la série. Evidemment le budget et les standards de production ne sont pas les mêmes mais bon nombre de scènes sont reconnaissables, quoique traitées en accéléré. On apprécie vivement de découvrir que Buffy pratique déjà l’art de la vanne d’avant combat, avec une brune Sarah Michelle Gellar parfois encore pas tout à fait assurée, mais déjà piquante et tonique. On observe également que la Bibliothèque de Giles est beaucoup plus vaste qu’elle ne le deviendra par la suite. Les scènes sont en effet tournées dans un véritable établissement, le décor n’ayant pas encore été réalisé. Il en va de même pour le lycée ou le Bronze, où le groupe d’Oz est toutefois déjà programmé. Les effets spéciaux sont également plus indigents, notamment lors de la désintégration des Vampires. Sunnydale High ne porte pas encore ce nom, mais présente déjà sa superbe architecture typiquement californienne. L’ensemble de la distribution répond déjà à l’appel, notamment une Julie Benz incarnant une Darla non nommée mais dépourvue de sa ridicule tenue d’écolière postérieure. On perçoit d’emblée qu’un Anthony Head déjà délicieusement anglais a davantage de métier que ses jeunes partenaires. Le Principal Flutie est ici incarné par l’excellent Stephen Tobolowsky, qui deviendra bien plus tard l’inénarrable Stu de Californication. Evidemment le grand changement réside dans une Willow jouée non pas par Alyson Hannigan mais par Riff Regan. Il est à inscrire à l’actif de Whedon d’avoir retenue une actrice ne correspondant pas aux canons hollywoodiens en matière de tour de taille, ce qui poussera d’ailleurs les investisseurs à réclamer l’éviction de la jeune femme. Mais, si Riff Regan réalise une fort honnête prestation, il faut bien reconnaître qu’Hannigan manifestera un talent supérieur. Il s’agit également de caractérisation du personnage, la Willow présente manifestant un caractère solide et bien trempé, tandis que les failles de l’ultérieure se révéleront plus riches.
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Charles Martin Smith (1re partie) et John T. Kretchmer (2e partie) (1) : Buffy Summers arrive au lycée de Sunnydale dans l'espoir de débuter une nouvelle vie. Elle se lie très vite d'amitié avec deux élèves de sa classe : Willow Rosenberg et Alex Harris (Xander en VO) et rencontre égalemment Cordelia Chase, qui s'avère être le cliché de la pom-pom girl. Mais elle va aussi rencontrer le très british Rupert Giles, le bibliothécaire, et un Angel, un vampire avec une âme, qui vont lui rappeler ses responsabilités. Car en effet, Buffy est égalemment une tueuse : elle est chargée de débarrasser le monde des vampires, des démons et des autres forces du Mal. Et à Sunnydale, il y a du travail à faire, car la ville se trouve très précisément sur la ''Bouche de l'Enfer. Le Maître, un puissant vampire, est réveillé, et va tenter de revenir sur Terre. (2) : La Moisson (la cérémonie durant laquelle le maître doit revenir sur Terre) arrive, et Buffy doit à tout prix l'empêcher. Elle va recevoir l'aide de ses nouveaux amis dans cette tâche difficile. La critique de Clément Diaz You’re the Slayer. Into every generation, a Slayer is born. One girl in the whole world, the Chosen One, one born with the strength and skill to hunt the vampires, to stop the spread of their evil. Dense, rythmé, crédible, varié, finement écrit et interprété, le pilote de Buffy contre les vampires est un des plus additifs jamais composés. Préparez-vous à une secousse sur votre siège dès l'introduction, qui introduit avec une hénaurme efficacité la motivation première du créateur de la série : pervertir le cliché de film d’horreur de la blonde sans défense aux cordes vocales opératiques que le vampire transforme en confettis. Pour l'anecdote, la malheureuse victime n’est autre que Carmine Giovinazzo, qui sans doute écœuré par cette expérience, a préféré s'en aller dans le monde plus rationnel de la police scientifique de Manhattan... La surdouée Julie Benz est déjà tout à fait à l’aise dans Darla, dont les capacités éclateront au grand jour dans la série dérivée Angel. Ce grand scénariste qu’est Joss Whedon sait mieux que quiconque que le plus important dans le septième art, ce n’est pas les histoires mais les personnages, a fortiori dans une série télévisée. Si le spectateur suit sa série chérie, c’est bien moins pour les histoires que pour le plaisir fou de retrouver chaque semaine ses personnages chéris. Encore faut-il lui donner l’envie dès le départ, et sur ce point, le futur réalisateur des Marvel Avengers ne nous déçoit pas : l'axe central de Buffy, ne sera pas les scénarios (casser du vampire et Cie), mais plutôt les intéractions entre personnages. Miracle, chacun des protagonistes dépasse dès le pilote le stade du cliché ou de l’ébauche, ce qui est une sacrée performance. Xander n'est pas seulement un geek loser, mais aussi quelqu'un de courageux (Dire coucou à une assemblée de vampires sans l'attirail du parfait petit slayer, faut vraiment en avoir dans le pantalon) et d'émouvant (espérer à la dernière seconde de sauver Jesse). Willow n'est pas seulement la tête-de-turc timide, mais aussi une hacker efficace et vengeresse - le coup de la touche "Del" est aussi simple que mortel - Nelle Porter, euh je veux dire Cordelia Chase n'est pas seulement la garce superficielle, mais aussi quelqu'un qui peut être spontanée et gentille - l'accueil chaleureux de la Tueuse en témoigne - Giles n'est pas seulement un observateur suivant les événements à distance, mais aussi un fin stratège qui met la main à la pâte s'il le faut. Exception : Angel, mais c'est normal, il joue le sphinx énigmatique dont on ne sait pas vraiment quel rôle il joue. Les acteurs sont sans exception tous fantastiques : une pointe de préférence pour Nicholas Brandon et Alyson Hannigan, particulièrement touchants. La Slayer elle-même, en plus de sa plastique de malade est dessinée avec célérité et efficacité : aisance sociale, vivacité d'esprit, volubilité, excellente bastonneuse, générosité, humour à froid avec le gag du faux lever de soleil (It's in about nine hours, moron !). Sarah Michelle Gellar a une prestance brillante. En Maître, Mark Metcalf cabotine à 1000 à l'heure, joyeusement délectable. Plaisir de retrouver Brian Thompson, même si le fan d’X-Files peut avoir du mal à s'habituer à l'entendre prononcer plus de dix mots. Kristine Sutherland, et Eric Balfour même, sont au diapason. Un sans faute. Le scénario excellent distribue toutes les cartes avec brio : on saisit vite tous les tenants et aboutissants, les scènes d'action sont très bonnes - sauf celles commençant la 2e partie - la réalisation est très pro. Dosage du tonnerre entre émotion, humour, et action (Whedon’s touch). A part à un rythme un peu plus lâche de la 2e partie, et un cliffhanger assez faible, ce pilote est un des plus réussis jamais réalisés. La critique d'Estuaire44 La série frappe d’entrée un grand coup avec ce pilote, un exploit d’autant plus remarquable que la saison 1 n’est sans doute pas la meilleure de la série. Darla est d’emblée un personnage crevant le regard et son interprète Julie Benz a confirmé depuis qu’elle était bien l’une des meilleures actrices des séries télé. Le personnage n’est encore qu’esquissé et continuera encore à se développer chez Angel. Le récit illustre un axe narratif majeur de la série. Les scénarios se développeront en effet souvent selon le même principe action/réaction, tout ense montrant suffisamment astucieux pour varier leurs effets ou la nature des ennemis de Buffy and Co. Plusieurs opus, en nombre non négligeable, sauront aussi se montrer profondément originaux. De plus, tout comme ici, le relationnel sera effectivement un grand atout de la série, hilarant, émouvant, évolutif, parfois transgressif. Le pilote expose clairement le noyau du gang de Buffy, qui demeurera invarié au fil de saisons (hormis lors du lancement d‘Angel), alors que de nouveaux venus y feront ultérieurement des aller et retours, plus ou moins prolongés. Le quatuor Buffy/Alex/Willow/Giles demeurera le cœur du récit jusqu’au final, cela se ressent dès cette orée. La révélation progressive du mystère Angel sera l’un des fils rouges captivants de la saison. Il en va pareillement du combat contre le Maître, qui sans figurer le meilleur Big Bad de la série se montre déjà passablement jouissif. Tous les seconds rôles résultent déjà formidables, on avouera un attachement particulier pour Giles/Anthony Head. Sarah Michelle Gellar est la lumière de la série, elle ne fera que gagner en présence et en beauté au fil des années, avec un personnage lui aussi évoluant en âge et maturité. Le cocktail original et parfaitement dosé de la série est déjà là, même si bien des éléments restent encore à découvrir.
Scénario : Dana Reston Réalisation : Stephen Cragg Buffy passe une sélection pour devenir pom-pom girl et rencontre une autre candidate : Amy Madison. D'étranges accidents arrivent aux autres candidates. Buffy et ses amis soupçonnent alors Amy d'utiliser la sorcellerie pour gagner la compétition. La critique de Clément Diaz I laugh in the face of danger. Then I hide until it goes away. Witch confirme les promesses du pilote. L'histoire est convaincante, le concours de pom-pom-girls est évidemment un plaisir visuel ; l'humour est loin d'être absent, surtout avec les crises d'ego de Cordelia (Charisma Carpenter est délicieusement peste, une perle). Buffy et Giles forment une association excellente. D’entrée, on nous fait comprendre que la bataille contre le mal est un travail d'équipe, le sortilège n'étant reversé que grâce à Giles et au culot de Willow et de Xander, qui sauvent notre Slayer mal en point. Bon, elle nous fait quand même disparaître la bad girl avec un p'tit coup de pied, histoire de donner le change. L’idée d’une héroïne entourée de partenaires à l’importance quasiment égale permet plus de richesse narrative et plus d’empathie envers le casting. Le twist central est magistral, il était difficile de le voir venir. Cette pratique du twist central ou final est surtout caractéristique de la première saison. Les scénaristes tâtonnent encore à ce moment et le recours à un tel gimmick permet d’assurer la surprise en attendant de prendre plus d’apparence. Sans disparaître, les twists n’interviendront plus dans les saisons suivantes qu’à de grandes grandes occasions, avec un effet maxima. Les effets spéciaux sont simples mais efficaces. Le plan final fait passer un joli frisson. Elisabeth Allen campe une Amy encore effacée, mais ne vous fiez pas à son sourire d’ange, c’est une vraie bitch qui n’attend que le bon moment pour semer la désolation (chouette !). La critique d'Estuaire44 For I am Xander, King of Cretins. May all lesser cretins bow before me ! L’épisode s’avère réussi, avec une histoire demeurant prenante tout en poursuivant la présentation de Sunnydale High. Les relations au sein du gang et la densité de ses membres se vient accentuées, avec de plus la création d’un nouveau personnage prometteur, Amy (même s'il demeurera irrégulier). La chute apparaît bien forte et très à la Twilight Zone. Tout comme chez Serling, le Fantastique (qui ne se limitera donc pas aux seuls Vampires) sert à souligner les travers du monde réel. Il en va ainsi pour les affrontements et le modelage social qu'induisent les "Pom pom girls" sous leur apparence festive, ou les ravages causées par les parents trop possessifs et exigeants, se projetant sur leur enfant et les utilisant comme une seconde chance par procuration. Cette veine métaphorique sera une tendance forte de la série. Une manière aussi de faire ressortir l'admirable personnage de Joyce. Un petit bémol : l'absence d'Angel, qui manque déjà. En même temps la vision de Buffy en Pom pom girl cela aurait trop pour son petit cœur vibrant d'amour. Brisons l'enthousiasme : Buffy ne portera plus jamais ce costume, qui ne réapparaitra plus qu'en saison 7, quand Down le sortira d'un placard (la dernière saison multiplie les clins d'œil au passé insérés en cours d'action).
Scénario : David Greenwalt Réalisation : Bruce Seth Green Le professeur de biologie de Buffy est retrouvé décapité. Sa remplaçante, Mlle French, semble avoir énormément de succès chez les garçons. Mais Buffy et Willow la soupçonnent d'être autre chose que ce qu'elle prétend. La critique de Clément Diaz I wonder what she sees in me ? It's probably the quiet good looks coupled with a certain smoky magnetism. Le premier navet de la série sans aucun doute. Le futur co-créateur d’Angel avait pourtant imaginé de bons atouts avec le monster of the week, variation de la succube sous forme d'insecte géant anthropomorphe, quelle imagination ! Le problème est qu'il n'y a aucun suspense dans l'affaire, et que les effets spéciaux sont très indigents. C'est particulièrement visible dans le combat final, totalement raté. L'épisode traite avec justesse de la honte de conserver un pucelage étouffant chez les ados malchanceux avec l'autre sexe. Les gars en folie gravement excités par la présence de Miss French, dont la scène de séduction vire aux préliminaires d'un dîner cannibale sont amusants. Brrr. Mais c'est tout ce qu'il y'a à retenir, le reste se noie dans une action paralysée, des bavardages assez lourds, et une réalisation atone. La critique d'Estuaire44 Teacher's pet n'est sans doute pas l'épisode le plus marquant de la saison. Effectivement les effets spéciaux sont très datés, c'est d'ailleurs le seul secteur où la série accuse parfois son âge. On en garde néanmoins un souvenir agréable, notamment grâce à un Alex au centre des débats. Ce type d'histoires restera toujours appréciable, car il s'agit du personnage auquel on s'identifie sans doute le plus. Notre ami apparaît encore esclave de ses pulsions adolescentes, mais il ne se situe encore qu’début de son voyage et de son évolution. Le vampire apparaît comme le parent pauvre de l’histoire, mais il n’est pas le réel antagoniste du jour. Que les jeunes filles viennent sauver les damoiseaux en détresse constitue une amusante inversion des rôles très à la Buffy. L’opus bénéficie également de judicieux casting de Musetta Vander, une actrice douée et vue dans de nombreuses séries de Science-fiction (elle est la Shan'auc de Stargate SG-1).
Buffy flirte avec Owen, un garçon de son lycée. Mais elle doit égalemment empêcher le Maître de s'allier avec ''Le Juste des justes'', un ancien guerrier. La critique de Clément Diaz
If the apocalypse comes, beep me. Vaudeville enlevé et trépidant, cet épisode enchaîne les scènes hilarantes avec un joyeux entrain. Le meilleur choix possible lorsqu’on doit flirter avec le soap estudiantin. Aussi, on prend tout à fait du plaisir à voir la Slayer, qui a le poids du monde sur ses épaules, essayer de passer du bon temps avec un beau garçon. Les scènes de jalousie de Xander sont tout un poème, surtout quand il s’improvise conseiller séduction impartial à son rival (Buffy n'aime pas être embrassée, touchée... ne la regarde même pas). Xander est peut-être le personnage le plus touchant du quatuor principal, il respire tant de fragilité et de frustration, que ses scènes comiques où il se montre terriblement maladroit, ont quand même un petit goût amer. Même chose du côté de Willow, dont les tendres sentiments pour Xander, non partagés, lui vaudront de rester prisonnière encore un certain temps d’une solitude étouffante qu’elle cache à grand-peine. On n'oublie pas cette peste hors classe de Cordelia qui crève de jalousie de voir Owen et Angel faire la danse de la séduction autour de Buffy, haha, bien fait pour toi, la bitch ! Charisma Carpenter a une énergie pas possible. Owen n'est pas qu'une gravure de mode et sait se montrer valeureux, notamment en assommant deux fois le gros vampire ; même les débutants ont droit à leur chance ! L'intrigue avec l'Anointed One a un suspense original, vu que la plus grande bataille de l'épisode c'est pas Buffy contre les vampires, mais les hormones de Buffy contre les vampires, ce qui permet des échanges enlevés avec Giles ! Eh oui, notre Slayer a bien le droit de s'amuser non ? Toutes les scènes dans le funérarium sont flippantes, mais le gag de Buffy tabassant le vampire (You killed my date !!!) marche à plein ! Un épisode parfait, bourré d'humour, et à l'intrigue solide. Le twist final est génial, mais se révélera à double tranchant par la suite hélas. La critique d'Estuaire44 Never kill a boy on a first date compose un épisode très relevé, bourré d'humour et d'action, volontiers effrayant à ses heures. Sa chute est bien rendue. Par contre, avec le recul, son succès apparaît minoré par ce qu'il adviendra de l'Anointed One, rebaptisé l'Annoying One par Spike comme par la masse des fans. Pour la première fois sont clairement explicités les problèmes causés à Buffy par son identité et cette destinée qu’elle n’a pas choisi. Une problématique qui poursuivra l’héroïne jusqu’à l’acceptation, une fois davantage. Sarah Michelle Gellar excelle aussi sur ce registre de tension intérieure. A à ces tourments de l’adolescence, l’Annointed One au moins oppose astucieux la fallacieuse promesse d’une éternelle enfance. Buffy doit tuer l’enfant en elle pour accéder à l’âge adulte et pleinement embrasser son Destin. L’épisode met joliment en scène cette dualité et le voyage intérieur qu’entame Buffy, une parabole trouvant une résonnance en chacun d’entre nous, mais aussi le rôle imparti à Giles dans ce schéma.
Lors d'une sortie au zoo, Alex et un groupe de lycéens se retrouvent sous le contrôle de hyènes démoniaques assoiffées de sang. La critique de Clément Diaz It's safe to say that in his animal state, his idea of wooing doesn't involve a Yanni CD and a bottle of Chianti. Comme souvent en cette première saison de Buffy, l'idée de départ est vraiment originale (une possession par des esprits... animaux !) mais le traitement l’est bien moins. S’enchaîne donc une suite de scènes mécaniques. La bande a beau aller crescendo dans l'horreur, tout est trop prévisible, et s'étire en longueur. Nombreux temps morts, et un temps fou s'écoule avant que Buffy, Willow, et Giles se secouent. Pire, l'épisode a un inconvénient de taille : Nicholas Brendon n’est pas du tout crédible en bad guy (Dark Willow, ce sera pas la même limonade). Il se force, il se crispe pour faire croire à un passage dans la darkside et pis que tout, reste trop intériorisé ; du coup, son jeu est plombé (ce sera là l’unique faux pas de l’acteur, remarquable tout le long de la série). Enfin, il y'a quand même de bons points, Alyson Hannigan, la meilleure actrice du show, est magnifique en amoureuse attristée. Les fans du « Xillow » (la relation Xander-Willow) ont sûrement dû regretter l’absence d’évolution romantique de leur lien. La Tueuse est toujours impec, c'est elle qui hérite de la meilleure réplique de l'épisode, superbe clin d'oeil aux X-Files : I can't believe you want to Scully me ! L'exécution sauvage du principal Flutie est inattendue, il s’agit là du premier indice, certes encore faible, que rien ni personne n’est à l’abri dans cette série, personnages principaux et récurrents inclus. Dommage que le duel final soit bâclé dans la précipitation, malgré un bon tag final (I ate a pig ??!!!). Emotionnellement, la scène la plus forte est la frustration terrible de Xander de se voir repoussé par Buffy, et de vouloir prendre sa revanche en l'agressant (une scène analogue se reproduira, en encore plus sordide, en saison 6) : elle dit bien tout le chagrin, ici transformé en colère, de ce cher Xander, pour le moment le personnage le plus grave de la série sous ses dehors comiques. L'intrigue n'est pas géniale, mais les auteurs assurent côté persos, ce qui est indispensable pour la longévité d'une série. La critique d'Estuaire44 Pour une fois l’épisode pâtit de la performance de Nicholas Brandon. On sent trop que l'acteur force sa nature quand il s’aventure du côté obscur de la Force. Il s’enferre souvent dans le cliché, tout comme les autres membres de la meute. On apprécie néanmoins la déteinte progressive de l'esprit pervers sur l'être humain et son altération du rapport à autrui, accentuée par le phénomène de groupe. Ce processus s’avère autrement plus troublant qu'un démon méchant d'emblée, par nature. Le ton vire vite au sinistre, même si l'humour est toujours là. Tout comme pour les X-Files ou Supernatural, il demeure agréable d’explorer des folklores non européens, cela varie une peu la donne. Et puis le départ du relativement sympathique proviseur va permettre l'arrivée de Snyder, qui va vite devenir le cauchemar de Buffy durant trois saisons !
Buffy est attirée par le mystérieux Angel, mais elle revient très vite à la réalité : elle se rend compte qu'Angel est un vampire. Pour compliquer les choses, Darla se mêle de l'affaire... La critique de Clément Diaz - I invited you into my home and then you attacked my family. Alias Angelus a une raison d'être évidente : en apprendre plus sur le mystérieux Angel. L'adroit David Greenwalt n'en finit pas de trouver d'excellentes idées pour rendre intéressant ce dont on se doutait pourtant depuis le début : qu'Angel était en fait un vampire. Car Greenwalt et Whedon ont la riche idée de lui inventer une âme qui l'empêche désormais de rejoindre les forces du mal, de lui inventer un passé lourd et sanguinaire, et de faire de lui non pas un observateur à distance des événements, ce qu'on croyait, mais au contraire un paria, une victime (de Darla entre autres). David Boreanaz joue diablement bien sa partition. La réalisation de Scott Brazil est une apologie de la beauté ténébreuse du comédien. Cela permet immédiatement d'installer une tension sexuelle avec une Sarah Michelle Gellar une nouvelle fois parfaite lors des scènes dans la chambre. La jeunesse des comédiens n'empêche guère leur talent. De plus la "révélation" attendue de sa nature se produit au moment où on y pensait le moins : lors du baiser. Choc garanti ! Xander oscille sans cesse entre humour et gravité : son obsession envers Buffy et donc sa jalousie envers Angel, contre lequel il n'a aucune chance lui inspire des pensées terriblement égoïstes comme le mépris total des sentiments de Buffy et sa soif de sang à l'idée qu'elle le tue. Brendon est royal. On regrette toutefois l’effacement de Willow et de Cordelia, qui n'apportent rien à l'action. Darla est la reine de l'épisode, campée par une Julia Benz qui s'éclate à jouer les Big Bad. Le gag énorme des deux révolvers c'est presque du Tex Avery. Sa sortie de scène est choquante, et est un des regrets de cette saison, on aurait tellement voulu la garder comme méchante ! (Heureusement, Whedon ne répétera pas la même erreur quand un certain duo pas doux super dur super dingue débarquera à Sunnydale). Elle surclasse le Maître (toujours bon) et l'Annointed one, dont je suis obligé de dire qu'il paraît déjà casse-pieds (pour rester poli). Le combat final est bien secoué en adrénaline, ça marche ! Le scénario est cependant inabouti, l'histoire étant sacrifiée au profit de la découverte d'Angel. Qu'importe, c'est un bon épisode qui creuse plus avant le Buffyverse. La critique d'Estuaire44 Un épisode mythologique incontournable. On découvre enfin qui est Angel, sa nature vampirique et sa relation trouble mais si forte avec Darla est également bien rendue. Angel et Buffy font un grand pas dans leur histoire personnelle, déjà sombre, tourmentée, mais tellement romantique, l’un des atouts majeurs de cette première saison. Quelle interprétation ! Egalement de l’humour et de l’action tonitruante avec le Trio et le numéro du Maître après leur échec. On admire également l’intelligente et vicieuse Darla qui, outre son plan machiavélique, comprend bien plus vite que Warren ou Spike que l’arme à feu est la meilleure manière d’en finir avec la Tueuse (l'école Winchester ?). Outre le cliché des révolvers aux balles inépuisables, le seul regret de l’épisode de l’épisode reste la disparition bien trop tôt dans la série de cet excellent personnage, qui avait encore d’excellentes scènes en potentiel (et remplacé ensuite auprès du Maître par le gamin idiot). Heureusement personne ne meurt jamais vraiment dans le Buffyverse, et elle aura droit à une magistrale session de rattrapage lors de son retour dans le Los Angeles d'Angel. Ses apparitions lors des évocations du fin quatuor vampirique dans plusieurs épisodes de Buffy seront également très réussies.
Scénario : Ashley Gable et Thomas A. Swyden Réalisation : Stephen L. Posey Moloch, un démon emprisonné dans un livre dans les années 1400, est accidentellement libéré par Willow. Il se réfugie alors sur le net, et s'en sert pour manipuler les gens, y compris Willow. La critique de Clément Diaz Things involving a computer fill me with a childlike terror. Now if it were a nice ogre or some such, I would be much more in my element. I robot, you Jane ne manque pas d'attraits, surtout par sa critique envers la floraison des rencontres par internet pouvant déboucher sur des surprises plus ou moins fâcheuses. On retrouve tout cela dans le remarquable 2Shy des X-Files, mais aussi avec l'Obstacle course d'Ally McBeal (sous un ton évidemment plus comique). On apprécie que Whedon centre ses épisodes sur chacun des personnages tour à tour, cette fois avec Willow. L'histoire de ce démon s'échappant d'un livre pour semer la pagaille sur le Net est une superbe métaphore de la face sombre d'Internet. Le numéro de Giles, amoureux de ses livres, et peu amateur des ordinateurs, est une remarquable défense de cet acte touchant et presque charnel qu'il y'a de toucher et lire un support matériel, loin de la standardisation froide de l'écran. Ceux qui ont lu Les mots de Sartre sauront de quoi je parle. Malheureusement, le scénario encore une fois, ne suit pas. L'épisode met un bon quart d'heure avant d'entrer dans le vif de sujet. Il réussit quelques excellents moments avec ses messages d'ordinateur rappelant le Blood des X-Files ou le Wide Open de MillenniuM ; ou bien le kidnapping de Willow sous-entendu seulement avec un bip d'ordi et une sonnette de porte. Par contre la fin vire dans le blockbuster typer vulgaire avec cet androïde clinquant. La fin facile du monstre est tout aussi consternante. Quoique Xander boxant un méchant ou Willow assénant des coups d'extincteur sont de bonnes surprises. Y’a pas que la Slayer qui castagne tout le monde. Même son de cloche du côté de Jenny Calendar, l'actrice s'en sort bien, pas le personnage. La révélation de sa vraie nature est très mal réalisée, et ne suscite aucun changement de sa part. Ses talents d'ordi font de plus doublon avec ceux de Willow. Elle n’a en définitive de valeur qu’en tant que love interest potentiel de Giles. La scène la plus réussie est le tag, avec l'énumération des coups de cœur spéciaux de notre trio, c'est comique, mais en-dessous dramatique. Seront-ils capables d'avoir une relation normale ? Il est permis d’en douter… La critique d'Estuaire44 Le scénario se montre très astucieux, jetant un pont habile entre sorcellerie et Cyber technologie, soit entre Fantastique et Science-fiction. Un mélange malaisé mais éventuellement fécond, d'ailleurs la Science-fiction sera quasiment toujours représentée par les seuls robots au sein d'un Buffyverse demeurent d'essence Fantastique. Dès sa première apparition Miss Calendar se montre piquante, séduisante en diable, malicieuse, tonique, rafraichissante… irrésistible. Le duo avec Giles fonctionne déjà du tonnerre. On aime bien le côté Anne Rice du démon et le côté désormais daté de tout le hardware informatique. C’est vrai, le robot démonique reste mal fait, la série n’a pas de gros moyens en son printemps, comme bien d'autres. Ceci dit, avec plus d’argent, Adam sera aussi très médiocre. Il n’est pas facile de présenter un Cyborg crédible à l'écran, les androïdes sont à la fois meilleurs marché et plus efficaces, d'où une bonne partie de leur succès. La dénonciation de l’internet comme favorisant le péril sectaire ou le travestissement d’identité reste toujours aussi valable aujourd’hui, Whedon se montre prophétique en la matière alors que le Web en est encore à ses balbutiements. Les dialogues en version roginale comportent pas mal de références aux classiques de la SF, Whedon est déjà le Roi du Geekland.
Une participante au concours de talent du lycée est assassinée, et retrouvée le cœur arraché. Buffy et le gang soupçonnent alors Sid, l'étrange marionnette ventriloque. Parallèlement, arrive Snyder, le nouveau principal du lycée... La critique de Clément Diaz There are things I will not tolerate. Students loitering on campus after school, horrible murders with hearts being removed, and also smoking. The Puppet show est un de ses épisodes qui recèlent toute l'essence d'une série, ces épisodes qui mélangent tous les registres choisis par Whedon. Action, effroi, humour, suspense ; le brillant scénario poursuit à un rythme trépidant cette enquête mouvementée, riche en émotions fortes. On pense à The Dummy, l'épisode de la Twilight Zone où une marionnette manipule son marionnettiste. Ces meurtres barbares d'étudiants filent le frisson autant que cette marionnette vivante. Les deux twists centraux sont parfaits ; encore une fois, on se fait avoir jusqu'au trognon ! Cette marionnette est bourrée d'humour, avec son côté légèrement obsédé sexuel mais aussi émouvante (belle scène dans les coulisses avec la Slayer). La comédie illumine cet épisode pourtant très sanglant, on retient le massacre épique de la chanson par Cordelia (Charisma est divine en fille surarmée d'ego), devant un Giles tétanisé ; le trio n'hésitant pas à le soutenir en tournant bien le couteau dans la plaie. Il y'a aussi le numéro de fou de Xander avec la marionnette (Redrum, redrum !), ou bien le ravageur tag final, avec une représentation cataclysmique d’Oedipe roi. Également un déchaînement de vannes qui claquent à chaque minute. Magistral ! L'action est surtout présente à la fin, avec une séquence de combat comme on l'adore. Malgré sa force, Buffy eut été vaincue si ses amis n'avaient pas été là. La bataille contre le mal est avant tout un travail d'équipe ! Il y'a aussi l'haletant piège du lustre. De la bonne adrénaline. Le suspense a tous les droits sur cet épisode rythmé, avec les sentences de mort dirigées contre Buffy, ou bien le nouveau principal qui déjà occupe dans l'épisode la place de l'ombre menaçante, apparaissant toujours au moment où on s'attend moins. Notre quatuor va devoir composer avec lui désormais. Coooool. Un épisode complet et divers, un must see ! La critique d'Estuaire44 La poupée ou la marionnette vivante constitue un grand classique du fantastique américain (Chucky, la Poupée Sanglante), notamment repris à deux reprises dans la Twilight Zone, à laquelle on songe effectivement tout au long de l’épisode. La fusion avec le Buffyverse est accomplie de façon magistrale, avec un retournement de perspective fort bien amené par la narration, lors du twist sur laesnvraies motivations de Sid. Grand moment d’humour noir également avec Giles et le Rasoir National. Snyder effectue une mémorable entrée dans la série. L’interprétation hilarante d’Oedipe Roi par nos héros est inoubliable (la hantise du théâtre ressentie par Willow se retrouvera à deux reprises dans ses rêves). On apprécie les réactions irréelles à Sunnydale High, où tout continue pratiquement comme si de rien n’était, malgré les massacres. La petit ville ensoleillée représente réellement un endroit très à part ! Un grand épisode, pour les dialogues et l’interprétation (les jeunes comédiens y sont à fond) mais aussi pour la performance technique. Ceci dit Angel fera cette fois encore plus fort, puisqu’il sera carrément transformé en marionnette dans sa série.
Scénario : David Greenwalt, d’après une histoire de Joss Whedon Réalisation : Bruce Seth Green Lorsque les plus grandes peurs des habitants de Sunnydale deviennent réalité, le gang se rend compte que la cause en est un petit garçon dans le coma : Billy. La critique de Clément Diaz What's the fun of burying someone if they're already dead ? A partir d'un thème fantastique : la concrétisation dans le monde réel de nos pires cauchemars, Whedon et Greenwalt imaginent une histoire d'une impardonnable légèreté, qui décrédibilise d'entrée leur idée. Ils parviennent certes de temps en temps à imaginer des scènes-chocs mais le reste du temps, l'ambiance de l'épisode manque cruellement de frayeur et de cohérence. Pour un sujet aussi grave, on se demande que viennent faire là des scènes tout à fait hors sujet : Alex à moitié nu, Willow paralysée sur scène, Cordelia et sa spectaculaire coupe de cheveux, Buffy séchant lors d'un devoir... tout cela est bien gentillet. Personnellement, l'apparition du clown m'a semblé plus superfétatoire qu'autre chose, j'ai surtout retenu le coup de poing de Xander, c'est toujours drôle de le voir faire ça. On est étonnés aussi de voir le quatuor mettre autant de temps à comprendre ce qui se passe, ce qui entraîne une série de bavardages inutiles. Dans les scènes plus effrayantes, on retient l'invasion des insectes (No, arachnids !) ou les deux confrontations de la Slayer face au Maître. Dans les deux cas, l'intensité est au rendez-vous. La scène où elle est enterrée vivante est la plus éprouvante de l'épisode. Pas loin derrière, l'horrible scène avec le père de Buffy qui fait très mal. Ça, c'est une peur plus personnelle, mais qui n'en est pas moins touchante. Sarah Michelle Gellar est comme toujours au top, y compris dans les scènes d'action (impressionnant combat contre l'ogre), et le jeune Billy, ombre impuissante, bourreau et victime à la fois, est une brillante trouvaille. La résolution finale est rapidement expédiée, même s'il est original que le responsable soit un être humain. D’excellentes idées, mais l’exploitation cafouille encore un peu cette saison. La critique d'Estuaire44 L’onirisme dans le Fantastique apporte souvent une valeur ajoutée, aux confins de l’horreur, et on en tient ici un bel exemple. Les différents cauchemars se montrent finement calibrés aux personnages et s’avèrent révélateurs de leurs hantises. La spectaculaire attaque du clown se comprend comme un joli clin d’œil à Ca, le roman de Stephen King. Belle audace que de transformer Buffy en vampire, avec aussi l’un des meilleurs numéros du Maître avec son discours sur la peur ! Giles qui n’arrive plus à déchiffrer le langage représente une excellente idée, sans doute plus fine que de le rendre aveugle,, comme ultérieurement. Le trac de Willow sera ré-exploité dans Cauchemar, le dernier épisode de la saison 4, tout à fait onirique lui aussi et encore plus ambitieux (et avec nettement plus de moyens, une nouvelle fois la saison est bridée par son budget.). On peut regretter une structure d'épisodes à sketchs mais l'ensemble apparaît agréablement varié, évoluant entre humour et bizarre parfois effrayant. On peut regretter une vraie fadeur du jeune Billy, rejoignant celle de The Anointed One.
11. PORTÉE DISPARUE Scénario : Ashley Gable et Thomas A. Swyden, d’après une histoire de Joss Whedon Réalisation : Reza Badiyi Alors que Cordelia fait campagne pour devenir la Reine de Mai, ses amis sont attaqués par une force invisible. Il pourrait s'agir d'une fille peu populaire qui, faute de se faire remarquer, serait devenue invisible. La critique de Clément Diaz There are no dead students here… this week. Out of mind, out of sight s'inscrit avec bonheur dans le sillage de La Quatrième Dimension, dont elle aurait pu constituer un opus. Joss Whedon et ses auteurs, encore une fois, invoquent des explications psychologiques et sociaux à un phénomène paranormal. Le surnaturel, ici, n'est pas une manifestation spectaculaire d'un Fantastique imaginé de toutes pièces, mais bien un moyen de parler d'un terrible fléau : le sort des laissés-pour-compte, les solitaires, qui faute d'obtenir l'attention des autres, sont ignorés, tandis que d'autres, plus connaisseurs des dynamiques sociales, savent comment se faire remarquer et en tirer des bénéfices affectifs. Et on perçoit la puissance de la frustration et du chagrin de Marcie Ross, qui pleine de rancune, sombre dans une folie meurtrière dès lors qu'elle utilise son nouveau pouvoir. De nouveau un superbe détournement de ce don vieux comme l'antique qu'est l'invisibilité, ici traité comme une malédiction, loin des bénéfices que cela peut apporter (surveiller les vestiaires des filles comme dirait Xander). Assez gentillette au départ, Marcie finit par se consumer de haine et de jalousie envers celle qui incarne celle qu'elle aurait tant voulu être : Cordelia. Toujours habile, Whedon fait de Cordelia une fille insatisfaite de l'admiration dont elle est l'objet : tout le monde veut être avec elle non pas à cause de sa nature, mais parce que c'est la plus cool point barre. Et cela la rend ironiquement... seule car personne ne la connaît vraiment - et souhaite la connaître. Charisma Carpenter adoucit son jeu et Cordelia cesse de n'être qu'une peste. Elle est de surcroît excellente élève, ce qui colorise son portrait. Son alliance inattendue avec le quatuor, bien que par des motifs purement égoïstes - même en danger, faut toujours qu'elle les traite de losers - ouvre la voie à une possible rédemption. Le final où elle replonge dans ses travers nous rappelle que la route est encore longue (et passera par Los Angeles). Le suspense monte progressivement, avec en climax la scène du gazage mortel, puis la torture de Cordelia. Les scènes sont d'une intensité inouïe, et le crescendo a été fort admirablement dosé. La coda se teinte pour la première fois d'une amertume tenace : Marcie n'est pas un cas isolé et la division secrète du FBI où elle est enfermée (une extension des Affaires Non Classés ?) laisse présumer que son sort ne sera pas résolu. Un épisode brillant où le Fantastique accomplit une fonction qui va au-delà du simple divertissement. Rod Serling aurait été fou de joie. La critique d'Estuaire44 Le scénario compose une jolie variation sur le thème inépuisable de l’invisibilité, pour un épisode très Twilight Zone, avec un phénomène allégorique et un lycée comme un condensé de nos vies où le paraître est si fondamental et où les relations sociales peuvent être si cruelles. L’épisode de la Cinquième Dimension To see the Invible Man décrit d’ailleurs une peine d’invisibilité sociale assez terrifiante, une belle adaptation de Siverberg. Le passage final avec le scalpel (ou le couteau ?) se montre assez terrifiant à l’époque. La narration se montre efficace et l’épisode compte aussi pour le mythologie de la série, avec une première collaboration entre Queen C et le gang, mais aussi la mise en avant de l’aussi crispante qu’amusante Harmony. Le récit souligne bien en quoi, malgré les apparences, Cordy en diffère déjà. Clea DuVall réalise une très belle prestation, avant d’accomplir un parcours intéressant (Argo, Carnivale, The Grudge…). La conclusion très à la paranoïa X-Files peut sembler hors sujet mais cela annonce en fait l’Initiative militaire de la saison 4 et situe Sunnydale dans son environnement. Après une première saison à inévitablement se chercher et à affirmer son identité vis-à-vis du film initial, on a l’impression que la série a trouvé le bon tempo, juste avant le season finale de rigueur.
Le Manuscrit (le livre prophétique) prédit un combat entre Buffy et Le Maître, à l'issue duquel ce-dernier parviendra à éliminer la Tueuse, et à remonter sur Terre. Mais Buffy est bien déterminée à survivre... La critique de Clément Diaz - You're dead ! Prophecy girl est un intéressant cas à étudier car il enchaîne les ratages scénaristiques, les incohérences massives, les raccourcis psychologiques avec une constance parfaite, faisant de ce finale un gigantesque pétard mouillé On sent que Joss Whedon était très enthousiaste à l'idée de conclure la saison avec éclat, sauf que rien ne marche. Précisons toutefois que Whedon devait vraiment avoir confiance en ses acteurs pour leur imposer des rôles aussi difficiles, et qu'il a eu raison. Nicholas Brendon est d'une justesse mémorable lors de la scène de déclaration d'Alex, il prévient ainsi toute niaiserie. De plus, alors qu'il aurait été facile de le voir si maladroit, il se débrouille plutôt bien. Ce n'est pas un geek apeuré par les filles mais bien un gars qui prend ses responsabilités et qui a juste un peu d'appréhension. Une ou deux saynètes impriment la rétine comme l'assassinat sauvage des étudiants ou la confrontation Xander-Angel. Mais excepté ces bons moments, Whedon se montre très peu inspiré pour la mise en scène. Il ne réussit pas du tout à rendre une atmosphère de fin du monde. Les événements les plus terrifiants sont dans le journal, la marche des vampires qu'on ne voit pas de près, mouais... et il se fait également piéger par un budget trop maigre pour supporter un final construit comme un feu d'artifice. Les scènes d'action sont mal filmées, les décors sont toc, les monstres sont presque invisibles. Moins un épisode de Buffy qu’un nanar apocalyptique fauché. Au niveau psychologie, Whedon perd les pédales. Voir Buffy avaler d'entrée la prophétie, sans déni, puis aller droit dans chez le Maître comme on irait chez le glacier d'à côté, c’est pas crédible. En 42 minutes, Whedon raccourcit trop les différentes phases par lesquelles passe Buffy pour être cohérent. La "résurrection" de Buffy est une belle arnaque. Il suffisait juste d'un petit bouche-à-bouche d'Alex pour démolir une prophétie ? Haha, ils l'ont dans l'os les Anciens !(Et nous aussi d'ailleurs). Bon, on ne revient pas sur le lourd lourd lourd Annointed One, tirons plutôt sur Cordelia qui rentre directement dans la bataille sans être surprise. Jenny Calendar qui ne fait rien. Le grand duel final est aussi décevant à cause de la réalisation médiocre et du budget riquiqui. A part la chute spectaculaire du Maître bien sûr. Une Brézina sur tous les points. Mais on se console, la saison 2 va se développer, s’enrichir, s’affranchir plus du cadre scolaire (et des budgets bas de gamme), et là, la série va véritablement prendre son envol. La critique d'Estuaire44 L’épisode ne constitue évidemment pas le meilleur final de la série, à la hauteur d’un Graduation Day ou d’un The Gift mais comporte avec plusieurs scènes réussies (l'émotion de Buffy, l'amusement de la voir assommer son Observateur ou la bonne idée de l'ultime combat se déroulant dans le sanctuaire de la Bibliothèque de Giles, etc.). Jenny est toujours la bienvenue, même quand elle n'est pas forcément déterminante dans l'action. Les moyens ont visiblement été consacrés au monstre sur le seuil, forcément moins important pour le spectateur qui a attendu une autre confrontation durant toute la saison. De fait toute la bataille finale contre le Maître déçoit par son traitement expéditif. Prophecy Griel aura eu le mérite de concentrer les différents thèmes de la saison autour de Buffy et des siens (le don de soi, les amours, la création d’une famille forgée dans l’épreuve, le difficile renoncement à l’enfance et les premiers pas vers l’âge adulte), tout en les amplifiant. C’est ainsi clairement l’enfance de Buffy qui périt lors de sa confrontation avec le Maître, même si l’héroïne demeure juvénile, comme le montre sa dernière réplique. On est encore loin de la chef de guerre de la saison 7. L, en va de même pour Alex après son rejet par Buffy, mais là aussi il ne s’agit pour lui que d’un premier pas. La mise en scène de Whedon se montre également plus dynamique que le commun de la période s’achevant.
Crédits photo : FPE Images capturées par Estuaire44. |