Open menu

Trop d'indieces6-04-03Les évadés du monastère

DOUBLE PERSONNALITÉ
(SPLIT !)

Steed thaws out an old adversary – Tara is his next brain trust

Tournage : Terminé le 1er février 1968

Diffusion : ITV, 23 octobre 1968 – Antenne 2, 18 avril 1988 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Brian Clemens

Réalisation : Roy Baker

Nigel Davenport (Lord Barnes), Julian Glover (Peter Rooke), Bernard Archard (Dr Constantine), John G. Heller (Hinnell), Jayne Sofiano (Petra), Steven Scott (Boris Kartovski), Maurice Good (Harry Mercer), Iain Anders (Frank Crompton), Christopher Benjamin (Swindin), John Kidd (The butler).

Résumé

Un meurtre à l'intérieur d'un bâtiment top secret amène les Avengers à s'intéresser à certains documents écrits retrouvés sur les lieux. L'analyse graphologique laisse supposer que l'écriture est celle d'un agent ennemi tué par Steed. En fait, l'agent survit artificiellement et son cerveau est transmuté provoquant un dédoublement de la personnalité. Le prochain cobaye est une femme : Tara King !

Épilogue

Tara désire un cocktail exotique et Steed lui propose bien évidemment du champagne. Elle est surprise de voir que Steed enfile sa veste d'une main crispée !


CRITIQUES

6-04-01


Denis Chauvet

Avis : Un bon épisode, typiquement Avengers, où un redoutable agent ennemi, présumé mort, reste dangereux depuis son bac à glace. Des seconds rôles familiers de la série donnent un cachet à cet épisode très sérieux. Le thème a été utilisé dans la série à plusieurs reprises mais ne souffre pas d'effet répétitif. À noter que le chloroforme et Tara, c'est le début d'une longue histoire… Admirez également avec quel tact Steed se débarrasse de la secrétaire !

Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Le meilleur des trois épisodes du premier DVD et on revoit quatre têtes connues (N. Davenport, J. Glover, B. Archard et C. Benjamin) vues dans des épisodes Peel plus intéressants que celui-ci. L’intrigue est attrayante mais le début est long et répétitif et l’accord musical omniprésent tape sur les nerfs (j’espère qu’il n’est pas sur le CD !). Tara est en retrait la plupart du temps, se contentant de comparer des écritures avant de se faire chloroformer (acte 1 de la saga), alors que la part de Mrs Peel était sensiblement la même que Steed dans leurs enquêtes. On perçoit aussi l’abandon de sérieux dans cette saison lors des simagrées des cartes dans la scène d’arrivée de Tara et Barnes dans les locaux. Bref, 2 melons et demi (au lieu des 3).

Steed3003 21 août 2004

Rien de 'remarquablement remarquable' dans cet épisode très médiocre. En effet, Brian Clemens nous sert un scénario paresseux sur un plateau d'argent comme lui seul sait nous les servir (voir à cet égard Ne m'oubliez pas).

On regrettera des méchants trop classiques, aux motivations peu claires, des scènes frisant le ridicule, notamment quand Harry Mercer commence à faire des assouplissements ! Et l'affreuse linéarité d'un scénario sans aucune surprise, hormis un rebondissement final assez peu prévisible.

La musique est, en outre, ultra répétitive.

Heureusement, la réalisation élégante de Roy Baker, tout en mouvements, sauve les meubles.

L'épisode est également très avare en humour, même si quelques scènes arrivent à nous faire sourire : le personnage du calligraphe, la seconde arrivée de Steed à l'hôpital et le tag final. L'interprétation est dans la moyenne, une moyenne de laquelle se détache le talent de Julian Glover (qui reviendra avec plus de succès dans Pandora), éminemment crédible dans son interprétation de schizophrène.

EN BREF : Très peu recommandable.

Estuaire44 16 février 2014

Split ! permet d’évaluer comment une idée demeurant fondamentalement la même peut conduire à des histoires divergeant grandement  d’intérêt, du fait de traitements opposés. On reconnaît en effet ici la thématique générale du Who’s Who de la saison précédente, mais, au lieu d’opter pour une joyeuse et délurée fantaisie, l’épisode décide de développer un véritable pensum. Avec à la clef les mêmes ressorts d’épouvante très datée et uniquement démonstrative, déjà observés dans Interférences. Le transfert d’esprit n’est pas considéré comme une simple justification vite expédiée permettant d’ouvrir le bal, mais comme le sujet même de l’histoire. Ce choix s’avère catastrophique. Comme c’est l’opération elle-même qui fascine Clemens,  on ne cesse de la réitérer, encore et encore, multipliant les scènes verbeuses d’exposition, au lieu de développer la machination.

Le procédé se révèle d’autant plus crispant qu’il s’accompagne d’une musique vite fastidieuse au possible. Clemens s’entête à marteler son idée au prix d’une scène absurde voyant le docteur révéler longuement la clé du mystère (largement anticipée) à son assistante fatalement déjà au courant. C’est risible. Le tout se prend particulièrement au sérieux, sans trace de cet humour facétieux caractéristique des Avengers. Les péroraisons versent rapidement dans l’emphatique, avec une prononciation de The Machine, où l’on entend clairement la majuscule (toujours). Le choix d’un mélodrame hors sujet conduit également à des procédés cousus de fil blanc, comme Lord Barnes décrivant par écrit  les tourments de la dépossession, tout comme chez Lovecraft, mais sans la magnification du verbe.

Split ! suscite un surcroît de frustration par son accumulation de talents gâché. De retour après avoir été absent durant la saison 5, l’excellent Roy Ward Baker se montre toujours aussi judicieux. Sa caméra mobile et son sens des perspectives nous valent quelques plans saisissants (notamment lors des successifs contrôles d’accès ou de la découverte de l’appartement de Lord Banes) La photographie s’avère également subtile lors de l’affrontement dans l’ombre. Tout ceci hélas au service d’une intrigue bien empesée. De manière caractéristique le grand metteur en scène prendra congé après ce tournage et ne reviendra plus dans la série, On se plait à imaginer qu’il a trouvé ailleurs où exercer ses dons à meilleur escient. Le décor du laboratoire s’avère assez réussi, mais son impact se voit minoré par les roulements d’yeux ridicules et répétitifs de Boris, que l’on suppose destinés à susciter la frayeur.

Tout à sa marotte grandiloquente du transfert mentale, exposée et commentée à satiété tout au long du récit, Clemens oublie de suffisamment caractériser ses personnages. De fait son récit n’est animé que par de silhouettes ou des caricatures (les adversaires n’ont aucune saveur). C’est d’autant plus dommageable que la distribution se compose d’acteurs de haut niveau et bien connus des amateurs des Avengers. Tous ou presque sont obligés de se plier au rituel ressassé et ridicule de la main tordue. On souffre pour ces comédiens admirables, parvenant de ci de là à sauver malgré tout quelques scènes. L’épisode se situe vraiment aux antipodes du grand classique du Fantastique que sont Les Mains d’Orlac (1961). Le plus douloureux reste sans doute de voir le grand Christopher Benjamin cantonné à un Excentrique anecdotique. .Après Interférences,  où il était également pratiquement le seul à dispenser de l’humour, il s’affiche décidément comme le pompier de service des épisodes ennuyeux. On apprécie néanmoins le clin d’œil de Nigel Davenport jouant la frayeur devant la conduite nerveuse de Tara, soit la posture inverse de sa scène des Chevaliers de la Mort.

On reconnaîtra à la décharge de l’épisode qu’il fut conçu lors d’une phase mouvementée de la production de la série, lors changement de showrunner. Cela influe sans doute sur son caractère bancal, particulièrement en ce qui concerne Tara. Celle-ci se montre active tant qu’elle suit un chemin encore écrit pour Emma Peel, puis devient soudaient exclue de l’action. Comme si les nouveaux dirigeants ne savaient tout simplement pas quoi faire de Tara King, dont ils n’avaient pas choisi l’interprète (celle-ci n’ayant ici guère objet à montrer son talent). Cela nous vaut quelques scènes réellement pénibles, comme Steed lançant sèchement See you later à Tara, au moment de rejoindre l’action, là où Cathy et Emma l’auraient naturellement accompagné. Tara ne mérite pas  ce traitement, Linda Thorson non plus. En guise de combat la jeune femme n’a d’ailleurs droit qu’à une péripétie minimaliste.

Tara n’est décidément pas à la fête, subissant son premier (mais non dernier) chloroforme ! Steed ne s’en sort pas beaucoup mieux, partiellement saisi par le sérieux ambiant et hors sujet et lesté d’une chemise parfaitement hideuse lors du tag final. Cela sabote la bonne idée du tiroir à Champagne. Son aller et retour chez Lord Barnes se montre assez fastidieux mais ils sont vraisemblablement voisins, tant le trajet prend peu de temps ! L’on s’étonne que, lors de la première visite à la clinque, il se contente des dénégations du docteur. Lorsqu’il assène une claque sonore à la partie charnue de l’infirmière notre héros subit visiblement lui aussi une imprégnation mentale: celle de Benny Hill. Pour le reste l’opus se montre aussi chiche en humour qu’en réparties savoureuses entre Avengers.

EN BREF: Particulièrement emphatique et sentencieux, l’épisode apparaît bien éloigné de l’esprit des Avengers. Récemment arrivé aux commandes, Clemens ne sait visiblement pas encore quoi faire de Tara.


VIDÉO


L'arrivée mouvementée de Steed à la clinique !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

6-04-02


Tournage

o Steed et Tara arrivent au ministère. Les portes sont celles de Brocket Hall à Welwyn Garden City.Ce manoir construit en 1760 fut notamment la résidence de Lord Palmerston, le grand Premier Ministre de la reine Victoria qui mena l’Empire au zénith de sa puissance. Propriété des Barons Brocket, il est désormais un grand centre de conférences, jouxté d’un golf de très haut standing.

o Steed roule dans sa Bentley pour se rendre à l'hôpital. Aldenham est visible à l'arrière plan.

o L'école Haberdashers' Aske, située à Elstree, revient dans la série ; c'est l'hôpital Nullington cette fois-ci.

o La résidence de Lord Banes est en fait Camfield Place. Cette demeure du XVIIe siècle fut notamment la résidence de la grande écrivaine pour enfants Beatrix Potter. Celle-ci y écrivit son plus célèbre ouvrage, The Tale of Peter Rabbit, en 1902. Barbara Cartland, auteur d’innombrables best-sellers, en fit l’acquisition en 1957 et y résida jusqu’à sa mort en 2000. L’entrée du bâtiment est revue dans Requiem et Bizarre.


Continuité


Détails

o Boris Kartovski est également un personnage de l'épisode Le club de l'enfer de la saison 4.

o En bon responsable des services secrets anglais, Lord Barnes conduit une Aston Martin, modèle DBS de 1968. Ce véhicule est encore un prototype, sur le point d’être commercialisé. Il est bien mis en avant dans l’épisode, la caméra s’attardant sur ses courbes comme sur son tableau de bord. Aston martin procédera à un similaire insert publicitaire précurseur Au service secret de Sa Majesté, en 1969.

o L’hélicoptère au bord duquel Lord Barnes rejoint Tara, immatriculé G-AVZC, est un Hughes 300. Créée par le célèbre milliardaire Howard Hugues en 1947, la firme Hughes Helicopters Hughes lança ce triplace utilitaire en 1964. Cette année-là, Afin de prouver que le Hugues 300 pouvait bien demeurer en l’air 101 heures d’affilée, deux pilotes le maintinrent en vol à faible hauteur,  jusqu’à épuisement du carburant. Deux douzaines d’œufs furent fixés sous les patins d’atterrissage de l’appareil, afin de prouver l’absence de contact avec le sol ! Le Hughes 300 demeure encore aujourd’hui en production dans de nombreux pays, sous des formes modernisées. Il rencontra un grand succès, civil et militaire, du fait de sa robustesse, de sa facilité de vol et de son faible prix.

Acteurs – Actrices

o Nigel Davenport (1928) a fait une autre apparition remarquée dans la série : Les chevaliers de la mort (saison 4). Il a tourné à la télévision dans Le Saint (deux épisodes), Les Règles du Jeu et au cinéma dans L'Attentat, L'Île du Dr Moreau, Les Chariots de feu entre autres.

o Julian Glover (1935) a souvent joué des rôles de vilains dans des séries des années 60 et 70. Il tournera dans trois autres épisodes de la série : Un Steed de trop – saison 4, Le mort vivant – saison 5 et Mademoiselle Pandora – saison 6. Il est très souvent apparu dans des séries britanniques : Le Saint, Les Champions, Paul Temple, Regan, Bergerac, Taggart et Cadfael entre autres. Au cinéma, on a pu le voir dans Star Wars, l'empire contre attaque, Indiana Jones et la dernière croisade et un James Bond, Rien que pour vos yeux. En 2002 il est la voix de la monstrueuse araignée Aragog dans Harry Potter et la Chambre desSecrets tandis que janvier 2009 le voit remonter sur les planches du West End (à 74 ans !) pour la reprise particulièrement attendue de Oliver !, une adaptation musicale d’Oliver Twist ayant connu un immense succès en 1960.

o Christopher Benjamin (1934) a participé à deux autres épisodes : Comment réussir un assassinat, saison 4 et Interférences, saison 5. Il a la particularité d'avoir joué le même personnage, Potter dans Destination Danger et Le Prisonnier ce qui démontrerait que la seconde série est la suite de la première, ce que Patrick MacGoohan, créateur du Prisonnier a toujours démenti. Il a également joué dans Le Saint, Paul Temple, Poigne de Fer et Séduction, Thriller, Le Retour de Sherlock Holmes, Mission Casse-Cou, Inspecteur Morse, Inspecteur Barnaby, Dick Turpin… Avant tout acteur de théâtre, en 2008 il joue encore Falstaff avec la RSC, dans de superbes représentations des Joyeuses Commères de Windsor, au Shakespeare's Globe. Il fit récemment une apparition remarquée dans un épisode du Dr Who (The Unicorn and The Wasp, 2008).

À noter que…

o Le script de cet épisode était prévu pour la saison Emma Peel couleur ; Dennis Spooner y avait même participé. Le scénario fut réécrit par Spooner et Clemens le week-end du retour de leur participation à la production pour y intégrer Tara King.

o Certains passages de cet épisode ont sûrement été tournés pendant la saison couleur Emma Peel. Certains épisodes étaient tournés simultanément à cette période. Steed conduit en effet la Bentley verte utilisée pendant la saison 5 et pour seulement trois autres épisodes de la saison 6 (Trop d'indices, Un dangereux marché et Ne m'oubliez pas). Il conduit sinon une des deux Rolls Royce jaunes dans les autres aventures de la saison 6.

o L'apparition du titre anglais a deux versions. Split est coupé en deux ou en entier suivant la copie. Split signifie rupture, scission, fissure ce qui explique l'effet de certaines versions britanniques.

Fiche de Double personnalité des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-4.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/604.html
http://deadline.theavengers.tv/King-05-Split.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king06.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#133

En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/tara_split.htm

 

Retour à la saison 6