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Le visage6-26-03Affectueusement vôtre

BROUILLARD
(FOG)

Steed becomes a Gaslight Ghoul – Tara sees right through him

Tournage : Terminé le 31 décembre 1968

Diffusion : ITV, 12 mars 1969 – 2e Chaîne ORTF, 17 octobre 1970 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Jeremy Burnham

Réalisation : John Hough

Nigel Green (Sir Geoffrey Armstrong), Guy Rolfe (Travers), Patrick Newell (Mother), Terence Brady (Carstairs), Paul Whitsun-Jones (Sanders), David Lodge (Maskell), Norman Chappell (Fowler), David Bird, Patsy Smart, John Garrie, Frederick Peisley, Arnold Diamond, John Barrard, Frank Sieman, Virginia Clay, Bernard Severn, Stan Jay, William Lyon Brown.

Résumé

Des membres du comité de désarmement sont assassinés dans le brouillard londonien. Les soupçons des Avengers se portent sur les sociétaires du club The Gaslight Goul [Le monstre des réverbères] dont le but est de découvrir la véritable identité de Jack l'éventreur.

Epilogue

L'appartement de Tara est dans le brouillard et Steed a beaucoup de difficultés à trouver les verres ! La voiture de Mère-Grand pénètre néanmoins dans la pièce !


CRITIQUES

6-26-01


Denis Chauvet

Avis : La vedette de l'épisode est le fog victorien et je ne comprends pas les critiques anglo-saxonnes qui le démolissent estimant le brouillard omniprésent. Je dirais : heureusement qu'il est là pour cacher la platitude de l'intrigue ! Tout le charme de l'épisode réside en effet dans cette atmosphère du Londres de l'époque victorienne avec l'évocation de Jack l'éventreur. Ceci dit, cela aurait dû être beaucoup mieux ! Trop de longueurs (Le russe et Tara chez Steed et les exaspérants 'Goodbye' 'hello' – le monologue de Mère-Grand...), un tag quelconque et des invraisemblances plombent l'épisode. L'atmosphère, les plans originaux (Steed lorsque Armstrong est assassiné) et un beau duel à l'épée (sans toutefois égaler celui du Club de l'enfer) permettent de sauver deux melons.

Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Points positifs : le brouillard – le fog londonien d’une certaine époque, la réplique de Steed à ce sujet : ‘We still lead the world in that department’, l’ambiance de Jack The Ripper, le manteau rouge de Tara qui ressort bien dans cette ‘purée de pois’, la référence à Sherlock Holmes, le Black Museum, le vilain admirateur d’Edgar Poe, le duel à l’épée. Points négatifs : l’intrigue simpliste, le russe encore plus béta et pénible que Brodny  (une spécialité de la série de ridiculiser les agents de l’Est) et son passage puéril avec Tara (‘niémo boom boom..), le monologue de Mother, la musique pénible, les meurtres gentillets (la série ne peut vraiment pas être accusée de violence sur ce coup !), les doublures grossières : ce n’est même pas Macnee qui file Armstrong ou qui drive la voiture d’époque et la doublure est filmée de face. De qui se moque-t-on ? Toujours deux melons.

Steed3003 21 mai 2009

Chapeau Melon contre Jack l’éventreur !

Jeremy Burnham nous avait agréablement surpris avec Amour, quand tu nous tiens. Sur le papier, Brouillard avait tout pour plaire. Il mettait en avant un élément folklorique : le fameux brouillard londonien, le fog qui lui donne même son titre. À ce sujet, Steed confie avec humour : « We still lead the world in that department ! » [en VF : « Notre pays a gardé dans ce domaine la suprématie mondiale! »]. Brouillard avait aussi l’originalité d’être complètement anachronique : tout un quartier de Londres semble s’être figé à la fin du 19e siècle. Les cochers sont même de retour ! Et pourtant, Brouillard est une énorme déception. L’intrigue est "formulaïque" au possible : les assassinats de diplomates cela a été vu et revu dans la série, et ailleurs. Jeremy Burnham lui-même nous avait déjà fait le coup avec À vos souhaits et Faux témoins, d’un même classicisme. Même chose pour le témoin qui appelle Tara avec une information essentielle pour se faire tuer la minute suivante. La série n’aura pas arrêté de nous surprendre cette saison, Brouillard fait tache.

La lenteur de l’épisode est désespérante. L’intrigue à la whodunnit est ratée dans les grandes largeurs. La pirouette finale est complètement téléphonée, même Steed n’est pas surpris. Quant aux motifs du méchant, ils sont aussi confus que ridicules. La présence de Mère-Grand apparaît complètement inutile. Quelques moments amusants ressortent de cette catastrophe : un échange savoureux entre Tara King et le russe à la recherche de Steedski (« Mon nom est Tara King… »/« Buckingham Palace ! ») et le club d’amateurs cinglés en rappelle un autre. Malheureusement, cela ne suffit pas à sauver un scénario qui s’impose facilement comme le pire de la saison. Ancien acteur pour la série, Jeremy Burnham nous démontre qu’on ne peut s’improviser scénariste, encore moins sur Chapeau Melon. On ne sera pas surpris de la présence au générique de Terry Nation, crédité en tant que Monteur de scénario, également un des pires scénaristes de la saison.

Le jeune John Hough nous avait plus que convaincus avec Le document disparu et Le matin d’après. Là, c’est le nirvana. Sa mise en scène s’impose comme la meilleure de la saison, et sûrement de la série. Pas aidé par un scénario catastrophique, John Hough fait un travail stupéfiant. S’appuyant sur des décors fastueux, il nous accroche dès la scène d’intro : quelle image ! quelle ambiance ! quel style ! Chaque plan est d’une beauté stupéfiante. On se pince pour y croire, tellement visuellement l’épisode est d’une richesse inégalée dans la série. Même le tag final, pourtant sans intérêt, est ultra stylisé ! Les superbes scènes de nuit de l’épisode précédent, Le visage, ont fait école : tout l’épisode se déroule de nuit. Les différentes scènes de meurtres sont remarquablement filmées, avec à chaque fois une approche nouvelle. John Hough apporte à l’épisode une atmosphère unique qui fait tout son intérêt. Avec une bonne intrigue, l’épisode aurait atteint des sommets. On ressort de l’épisode vraiment frustré.

Le temps de deux répliques, Steed et Tara King se comparent à Sherlock Holmes et au Docteur Watson. Quoi de plus normal dans un épisode à l’ambiance victorienne ! Steed reprend quelques instants moustache et barbe postiches trois ans après Les espions font le service.

On avait été surpris par la relative pauvreté des décors des deux précédents épisodes. Maintenant on sait pourquoi : l’équipe était occupée à travailler d’arrache-pied sur cet épisode. C’est la débauche de moyens : reconstitution de rues de Londres ultra détaillée (admirez tout le mobilier urbain), club au caractère baroque rappelant Caméra meurtre, des intérieurs tous plus soignés les uns que les autres… Quel faste ! Parfaitement valorisé par John Hough qui plus est.

Dans cet épisode luxueux, tout le monde est sur son 31 : long manteau noir pour Steed, fameux manteau rouge à capuche de Tara King et tweed pour Mère-Grand. À noter le reste des costumes historiques pour la totalité du casting , tous plus superbes les uns que les autres.

Laurie Johnson a composé une musique exaspérante de lenteur. Comme si la nullité de l’intrigue ne suffisait pas ! On aurait préféré plus de nerf, on s’assoupit par moments.

EN BREF : Frustrant : une débauche de moyens et une mise en scène luxueuse pour une histoire d’une effroyable pauvreté. On sent qu’on est passé à côté d’un grand épisode.

Estuaire44 16 février 2014

Entremêler l’Angleterre victorienne et aventures de nos héros apparaissait a priori comme une bonne idée. Savoir varier ses épisodes constitue un gage de succès pour une série au long cours, d’autant que cette époque n’avait pas été abordée lors d’Escape In Time. Surtout les Victoriens exercent encore aujourd’hui une véritable fascination, se traduisant par une importante présence au sein des séries télévisés (Sanctuary, Doctor Who, Penny Dreadful…), ainsi qu’en littérature, avec le succès maqué de la Gaslight Fantasy.

L’entreprise se montrait donc prometteuse, mais va rapidement s’avérer un échec. La faute en revient principalement à un scénario fait de bric et de broc. La fusion du Monde des Avengers  l’univers de Poe et les claires références à l’Eventreur manque totalement de finesse. Ce plaquage grossier se caractérise ainsi par une resucée des poncifs les plus éculés de la série (Russes caricaturaux, succession de meurtres comme colonne vertébrale narrative, Avengers arrivant inévitablement un instant trop tard, sources condamnées à un brutal trépas, etc.).

La liaison avec la dimension victorienne ne s’opère que par le biais d’un antagoniste aux menées réellement tirées par les cheveux, cette artificialité empêchant l’intrigue d’aspirer au succès. De fait le références à la saison 5 effectuées par Jeremy Burnham lors de A vos souhaits suscitaient une plaisante rétrospective mais l’auteur se révèle ici incapable de dépasser ce cadre révérenciel, alors que l’originalité même de cette réunion de deux univers impliquait de l’audace créative pour fonctionner. Le décalage entre but poursuivi et écriture mise en œuvre condamne l’épisode à se cantonner à un exercice de style figé et creux. On touche aux limites de l’apport de Burnham à la série en tant qu’auteur.

La mise en scène bénéficie de moyens plus considérables qu’à l’ordinaire. Dans un premier temps les décors soignés envahis spectaculairement par le brouillard créent un indéniable effet, mais la prévisibilité et l’inconsistance du scénario en érodent rapidement l’impact. On finit par s’ennuyer ferme durant ces vas et viens répétitifs et bavards  au sein de mêmes ruelles enfumés, d’autant que John Hough ne manifeste guère d’inventivité dans l’animation de ses plateaux. On se situe très loin du film homonyme de Carpenter.  Les décors intérieurs se montrent plus variés et le musée des horreurs évoque plaisamment la Hammer. Les seconds rôles cabotinent massivement, d’autant que les personnages s’y prêtent à cela, y compris un adversaire totalement anticipé.

Nos Avengers se montrent par contre impeccables, même, si les scènes de complicité ou d’humour n’abondent pas. Stred s’offre un nouveau beau combat à l’épée (et une nouvelle doublure tristement visible) tandis que tara mène elle aussi l’enquête, nantie d’un superbe manteau écarlate. La spectaculaire voiture de Mother apparaît comme une oasis ensoleillée au sein du fog, tant les passages entre lui et ses collaborateurs demeurent les seuls à susciter intérêt et sourire, y compris quand ils révèlent un enthousiasme de conteur, avant Homicides et vieilles dentelles. Le tag final ne compose pas en soi une catastrophe, loin de là, mais il subit de plein fouet la satiété extrême ressentie devant la répétitivité des scènes de fumée.

EN BREF: L’alliage entre clichés de l’espionnite et une évocation onéreuse mais guindée de l’Eventreur ne débouche sur rien, faute d’un scénario suffisamment inventif et subtil. Un rendez-vous manqué, malgré les scènes toniques entre Mother et les Avengers.


VIDÉO


Réunion nocturne !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Épisode tourné exclusivement en studio.


Continuité

o Les puristes auront remarqué que le russe du début de l’épisode ne parle pas russe du tout, comme Steed d’ailleurs, mais un baragouinage reprenant quelques sons russes. o Comment Mère-Grand réussit-il à monter un faux journal intime de 200 pages pour aider Steed à infiltrer le club en quelques heures seulement ?


Détails

Acteurs - Actrices

o Nigel Green (1924-1972), acteur britannique connu dans les années soixante. Il a joué dans Zoulou – Ipcress, danger immédiat – La lettre du Kremlin entre autres (ainsi que dans Le vengeur volant de la saison 5). Il est décédé d'une overdose de somnifères alors qu'il accédait au rang de star.

o Guy Rolfe (1911-2003) fut acteur de théâtre, de cinéma et de télévision. Il fit sa première apparition en 1936. Néanmoins, il se tourna vers la compétition automobile et la boxe avant de venir à la comédie. En 1952, il participa à Ivanhoé avec Robert Taylor. Vu également dans Le Saint, Les Champions, Département S, Cosmos 1999 et la série des Puppet master.

o Paul Whitsun-Jones (1923-1974) a tourné dans trois autres épisodes de la série : L'homme aux deux ombres et Lavage de cerveau (saison 3), Avec vue imprenable (saison 4). Ses apparitions dans The Avengers résument parfaitement sa carrière. Il a surtout tourné pour la télévision dans les séries Ivanhoé, Le Saint (quatre épisodes), Département S (deux épisodes) et il joue le rôle d'un inspecteur de police français dans un épisode d'Amicalement Vôtre (La danseuse). Il est décédé suite à une crise d'appendicite.

À noter que…

o Aka The Gaslight Ghoul.

o Un des cinq scénarii écrit par Jeremy Burnham pour la sixième saison. Ce scénariste est déjà apparu dans la série en tant qu'acteur : Voyage sans retour – saison 4, Les marchands de peur – saison 5 et Ne m'oubliez pas – saison 6.

o David Lodge, l'expert de l'épée, est au générique de fin mais il a été coupé au montage car il n'apparaît pas dans l'épisode.

o Certains fans pensent que la copie A&E a été coupée. Lorsque Armstrong est mourrant, il répond à Steed : '"You forget Steed, I am a doctor. You can get me an undertaker.". Cette réplique semble être manquante.

o Le décor a été réutilisé pour la scène d'introduction de Affectueusement Vôtre.

o La musique de Visage a été réutilisée.

o Dans certains épisodes de la saison 6, de nombreux acteurs apparaissent au générique sans le nom de leur personnage.

o |Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Télé Poche

Jours de France

Fiche de Brouillard des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-23.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/622.html
http://deadline.theavengers.tv/King-24-Fog.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king25.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#151

 

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