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COMMENTAIRE AUDIO DU VENGEUR VOLANT DE

RICHARD HARRIS, SCÉNARISTE

AVEC LA PARTICIPATION DE JAZ WISEMAN

par Denis Chauvet

Richard Harris (1934) est venu commenter sa participation à la série. Son entretien avec Jaz Wiseman contient des moments intéressants, même si on se rend compte rapidement que Harris n’a pas grand-chose à dire. Harris rappelle qu’il avait déjà écrit deux épisodes de la première saison, Square Root of Evil et Hunt the Man Down et c’est John Bryce qui l’avait engagé. Il avait écrit une pièce qui était devenue ‘The play of the month’ et on est venu lui demander d’écrire un épisode, un engagement d’un mois qui lui a fait prendre conscience qu’il était dorénavant un scénariste professionnel. Il rappelle également qu’il avait participé à Police Surgeon, l’ancêtre des Avengers.

L’épisode The Winged Avenger est un hommage à la bande dessinée. Harris ne se souvient pas du tout pourquoi le metteur en scène de l’épisode a changé. Il est allé seulement deux ou trois fois sur le plateau mais il ne savait rien de ce qui se passait dans les coulisses. En fait, comme il le dit plusieurs fois dans le commentaire, il écrivait son script et rentrait à la maison (‘I wrote it and I went home’).

Le prodigieux travail de Frank Bellamy est ensuite évoqué puis, Harris ne s’explique pas l’intervalle important entre ses différentes collaborations sur la série. Peut-être parce qu’il écrivait des choses plus réalistes.

Ensuite, pendant de longues minutes, Richard Harris évoque L’homme à la valise, une série qu’il a créée avec son ami, Dennis Spooner, et c’était un plaisir de travailler avec lui, même parfois sur des choses sans intérêt. On sent immédiatement que le scénariste est beaucoup plus prolixe sur Man in a Suitcase (titre VO). Pour ceux qui s’intéressent aussi à cette série, on y apprend des choses intéressantes. Le héros, McGill, fut appelé ainsi en référence à un joueur de football du club londonien d’Arsenal et le format de la série a été écrit rapidement sur un bout de papier. Lew Grade d’ITC aimait le concept et, à l’époque, cela suffisait pour se lancer. La série fut diffusée dans le monde entier mais Spooner et Harris n’ont pas touché un ‘penny’ sur les droits jusqu’au moment où on lui a demandé l’accord pour les droits vidéos.

Wiseman fait revenir Harris sur The Avengers avec un peu de difficulté. Harris souligne la bonne entente qui régnait entre Patrick Macnee et Diana Rigg. Il n’a pas reçu de directive sur les deux personnages et il n’y avait pas de ‘bible’ à respecter. Il est intéressant de constater qu’Harris insiste sur le fait que l’influence de Brian Clemens sur la série était omniprésente (il ne dira pas ‘étouffante’ mais on le devine dans ses propos). ‘He pointed the way. Everything must be done his way’. D’ailleurs, il aborde le schéma connu des épisodes de la saison 5 avec une série de meurtres. Assez facile à écrire vu que le moule était là.  Néanmoins, le script de Harris était un peu relâché à ce sujet et Clemens l’a repris.

Harris avoue ensuite qu’il n’a pas revu l’épisode depuis les années 60. Il n’avait rien à dire à Wintle, seulement bonjour. Il n’était pas impliqué avec les gens.  Il écrivait son script et rentrait à la maison. Wiseman a donc un peu de difficulté à faire dire quelque chose d’intéressant à son invité. The Avengers était une série spéciale qui avait un style particulier et c’était plutôt difficile d’écrire pour elle. En fait, c’était la vision de la série, pas la sienne, qui était retenue. Ce n’est pas comme une pièce de théâtre et Harris considère qu’il n’était seulement qu’un scénariste loué. En évaluant le succès de la série, il regrette de ne pas avoir écrit davantage pour The Avengers mais il dit qu’il était très occupé à l’époque.

Il a rencontré Patrick Macnee trois ou quatre fois ; c’était un vrai gentleman. Il n’a jamais sociabilisé avec lui. Rien avec Diana Rigg, ‘Just hello !’. Harris révèle que le personnage Dumayn fut nommé ainsi car c’était le nom de son voisin.

A l’époque, il devait écrire avec en tête les trois coupes commerciales mais maintenant, cela va jusqu’à sept et c’est un vrai problème. La série s’est perdue (‘It lost its way’) avec The New Avengers d’après Harris, parce qu’il y a trop de scènes en extérieur car, pour lui, la série est avant tout une série d’intérieur. C’est pour cela qu’il considère la ‘fin de la série’ comme un pastiche.

Harris est ensuite surpris des doublures des acteurs particulièrement visibles (une scène de nuit lorsque Mrs Peel sort de sa voiture). Wiseman souligne qu’à l’époque, les épisodes n’étaient pas examinés comme maintenant et que la restauration de l’image permet aussi de repérer plus facilement les ‘défauts’.

Harris souligne que l’idée des dessins à la fin de l’épisode était la sienne et que Clemens n’a pas soulevé d’objection. Il n’y eut aucun commentaire des producteurs de Batman et les dessins valent maintenant une fortune. Harris a reçu un chapeau melon et un vieux pardessus de Steed qu’il a donnés à Uncle George ! Pour terminer, il n’a aucun souvenir d’avoir écrit le tag mais Wiseman rappelle que Brian Clemens avait l’habitude d’en écrire beaucoup.

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