LE QUADRILLE DES HOMARDS
( LOBSTER QUADRILLE)
Tournage : mars 1964 Diffusion : ITV, 21 mars 1964 – 13ème Rue, 2 avril 1998 Scénario : Richard Lucas (pseudonyme de Brian Clemens) Réalisation : Kim Mills Résumé L’agent de liaison de Steed à Paris est retrouvé mort des suites de l’incendie d’une cabane de pêcheur, en Angleterre. L’autopsie révèle qu’il a auparavant été abattu d’un coup de révolver. Cathy Gale enquête à propos d’un cavalier de jeu d’Échecs retrouvé dans les affaires du disparu, tandis que Steed se rend sur les lieux du crime. Il découvre que la cabane incendiée appartient au Capitaine Slim, qui dirige une importante entreprise de pêche de homards. Slim héberge la veuve de son fils Quentin, décédé en mer il y a un an. Or Steed découvre que ce fils s’est en fait enfui en France (ou il avait été repéré par l’agent de liaison) et qu’il dirige un trafic d’héroïne, utilisant l’entreprise de son père comme couverture, a l’insu de celui-ci. Le gang utilise un code basé sur les Échecs pour ses communications. Quentin prend en otage Mrs Gale pour attirer Steed dans un piège. Elle essaye de s’échapper quand Quentin tente de la faire elle aussi périr par incendie. Celui-ci finit par mourir dans les flammes. Après toutes ces émotions, Cathy décide de partir pour des vacances de durée indéfinie aux Bahamas ! Steed s’empresse de téléphoner à une remplaçante… CRITIQUES Estuaire44 13 septembre 2008 Dans sa globalité la saison 3 marque un réel accroissement de la qualité et de l’intérêt de la série et l’on pouvait espérer voir cet élan déboucher sur un vrai feu d’artifice. Il n’en est rien, Le quadrille des homards s’avérant un épisode assez quelconque. On comprend sans mal que Brian Clemens ait voulu recourir à un pseudonyme, tant cette intrigue apparaît plus faible qu’à l’accoutumée. Cette histoire de trafic d’héroïne dissimulée dans des homards ne convainc guère et l’on reste des plus sceptiques sur l’intérêt qu’elle peut présenter pour l’élite de l’espionnage britannique. Au total on assiste à beaucoup de discussions, scandées par des va-et-vient passablement artificiels entre les domiciles de Steed et du capitaine Slim. Les actions des adversaires du jour semblent passablement incohérentes (capturer Cathy pour attirer Steed, puis tenter d’assassiner celle-ci) et les digressions se multiplient comme pour tenter de dissimuler l’insigne faiblesse de l’argument principal. Tout comme dans La baleine tueuse (saison 2), autre épisode de fin de saison décevant, la mise en scène de Kim Mills demeure d’un honnête niveau, et supporte efficacement l’histoire. On lui doit notamment quelques jolis plans mettant en valeur de superbes décors (en particulier à la morgue et à l’Alice Club), mais l'ensemble manque tout de même de souffle et d’imagination. La musique de Johnny Dankworth demeure égale à elle-même, sans originalité notable pour saluer la fin d’une si longue participation à la série. La qualité du son et de l’image demeure bien médiocre ; décidément on ne regrettera pas l’époque de la vidéo ! Heureusement, l’évocation des Échecs demeure astucieuse et l’on suit avec plaisir ce fil rouge tout au long de l’épisode, même si la résolution de l’énigme du Cavalier par Cathy ne sert finalement à rien ! L’insignifiance des différents membres du gang n’apportera pas d’intérêt supplémentaire à l’épisode. Tout juste remarque-t-on la fascination de Quentin pour les flammes, mais cet aspect reste insuffisamment développé. On apprécie tout de même d’admirer l’excellent Burt Kwouk dans un rôle relativement étoffé, même si non exempt de clichés. Le Dr Stannage demeure un personnage amusant, préfigurant les médecins légistes plus ou moins "allumés" qui peuplent les séries contemporaines. On aurait souhaité le voir davantage participer à l’enquête, ou apparaître comme un authentique Excentrique, mais l’épisode stagne encore ici dans l’inabouti. Le capitaine Slim paraît plus intéressant, Leslie Sands, sans effets de manches inutiles, traduisant éloquemment le désespoir rongeant cet homme d’apparence si solide. La scène de conclusion à la morgue et la réconciliation avec Katie ont quelque chose de touchant, mais ce mélodrame, certes bien écrit, n’a pas grand-chose à voir avec les Avengers. Les scènes les plus réussies demeurent celles, très amusantes, entre Katie et un Steed séducteur en diable. Jennie Linden apparaît absolument charmante et la jeune dame connaît l’insigne honneur de porter le chapeau melon de Steed. Elle présente un léger accent français, décidemment jusqu’au bout la période Cathy Gale aura été prolixe en la matière ! Ces passages présentent également l’intérêt de montrer un Steed nettement plus Casanova qu’il ne le deviendra avec l’arrivée de Mrs Peel… Hormis ses conversations galantes avec Katie, Steed ne brille guère dans cet épisode où il doit souvent porter des dialogues convenus. Et, bien entendu, pour son ultime apparition c’est bien sur Cathy Gale que se focalise l’attention. Si, exceptées deux scènes nerveuses de combat où s’illustrent une dernière fois ses talents de combattante, elle ne bénéficie guère de scènes marquantes, Honor Blackman donne de nouveau vie et panache à son personnage. Le meilleur du Quadrille des homards demeure finalement la scène de conclusion, en marge de l’ensemble, où Cathy faits ses adieux. C’est avec une belle acuité et un ton parfaitement juste que, bien loin de la déchirante séparation avec Mrs Peel, Brian Clemens en fait une scène particulièrement amusante et caustique. C’est bien fidèlement à leur relation, totalement à part, que Steed et Cathy se quittent sur une ultime prise de bec, piquante et sarcastique. Une jolie réussite ! Ainsi nous quitte Mrs Catherine Gale, après 43 épisodes où elle nous aura tant séduits par sa force de caractère, son charme si énergique, sa vraie générosité et sa droiture face à un partenaire souvent bien cynique ! Elle aura su parfaitement accompagner et soutenir l’évolution de la série vers davantage de fantaisie, tout en établissant qu’une femme puisse devenir une héroïne à part entière. Les trois coups sont frappés, Mrs Peel peut désormais entrer en scène ! EN BREF : Un épisode quelque peu décevant pour conclure l’ère Cathy Gale, mais cette dernière prend fort joliment congé ! VIDÉO Mrs Gale part pour des vacances bien méritées ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o La pendule du capitaine Slim est bloquée, et indique toujours 11h40 (14’20’’, 35’49’’, 39’41’’, 41’52’’…) : o À la boîte de nuit, quand Steed veut tendre son manteau à Katie, celui-ci reste un instant accroché à la chaise (27’34’’) : o Jusqu’à cet ultime épisode, le sous-titre se sera entêté à appeler Cathy « Mademoiselle Gale », au lieu de Madame. Détails o Dans la scène finale, Steed interroge sa mystérieuse correspondante à propos des sloughis de cette dernière. Le sloughi représente l’autre nom du lévrier arabe. Ce chien de haute taille (jusqu’à 72 cm) est originaire d’Afrique du Nord et sert principalement à la chasse et à la garde. Ses origines remontent à la Haute Antiquité et il serait le fruit de croisements réalisés durant les invasions barbares. À l’issue de Un petit déjeuner trop lourd (saison 5), on s’apercevra que Mrs Peel est très attachée aux grands chiens… o L’acronyme R.S.V.P. provient du français Répondez S’il Vous Plaît. Cette expression est effectivement passée dans l’Anglais courant, en particulier pour les cartons d’invitations. o Steed déclare posséder une résidence secondaire à Kew, autre site de Richmond. Ce quartier des plus chics (grandes maisons luxueuses…) est réputé pour ses boutiques de luxe et la présence des Jardins Botaniques Royaux ainsi que des Archives Nationales. o Les Échecs demeurent très présents tout au long de l’épisode. Au-delà de la boutique, ils apparaissent dans de très nombreux décors : carrelage et murs de la morgue, décors de la boîte de nuit, plancher du bureau de Slim. Même si les échecs constituent un élément récurrent de la série, il n’y a guère qu'Avec vue imprenable (saison 4) qui puisse s’approcher d’une telle profusion ! o Homard Thermidor : En découvrant un homard calciné dans l’incendie de la cabane, Steed s’exclame « Homard Thermidor !». En effet cette recette, très goûtée des gastronomes, prévoit que le homard soit cuit et cuisiné dans sa coque. (Ce nom original ne fait pas référence au calendrier révolutionnaire (Thermidor : mois de la chaleur, du 19 juillet au 17 août)). Elle rend hommage à la pièce à succès Thermidor (de Henry Irving), où s’illustra Victorien Sardou. La recette fut ainsi crée durant les représentations, en janvier 1894, au restaurant Maire, à Paris. Plus généralement le homard reste très prisé en haute cuisine, où il est considéré comme le plus fin des crustacés, devançant la langouste. Ceux de la Manche, devenus rares, comptent effectivement parmi les plus cotés, particulièrement le homard bleu sauvage de Audresselles, dans le Pas de Calais. Acteurs – Actrices À noter que… Fiche du Quadrille des homards des sites étrangers : En anglais
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