NEIGE BRÛLANTE ( HOT SNOW ) Tournage : décembre 1960 Diffusion : ITV, 7 janvier 1961 Scénario : Ray Rigby Réalisation : Don Leaver |
Résumé Un colis contenant de l’héroïne est déposé par erreur au cabinet du Dr Keel. L’envoi est réceptionné par Peggy, secrétaire et récente fiancée du docteur. Les trafiquants désiraient en fait transmettre la drogue à un autre cabinet médical. Ils viennent récupérer l’héroïne et assassinent Peggy pour l’empêcher de témoigner. Ivre de douleur et constatant l’inefficacité de la police, Keel décide de mener sa propre enquête. Il va recevoir l’aide inattendue d’un dénommé John Steed, mystérieux agent secret s’intéressant également à ce gang. Faisant équipe, ils parviennent à démanteler le réseau dont le chef, Vance, arrive cependant à leur échapper. |
CRITIQUES Estuaire44 14 septembre 2008 C’est avec une réelle émotion que l’on découvre ces premiers pas d’une série appelée à s’inscrire parmi les meilleures et les plus excitantes jamais réalisées. Tout paraît ici différent des Avengers que nous connaissons : l’intrigue s’inscrit résolument dans le réel et demeure une histoire policière des plus classiques, sans aucun élément de fantaisie. De plus Steed reste absent, son entrée en scène demeure encore mystérieuse… Malgré tout, certaines des qualités premières des Avengers répondent déjà à l’appel : une grande qualité d’écriture, jointe à une mise en scène dynamique. En effet le récit apparaît nerveux à souhait, dépourvu des temps morts qui deviendront si nombreux au cours de la saison 2... Un véritable suspense s’installe lors de la visite de Spicer et ne se dément pas par la suite. La mise en place de la situation et des personnages se déroule tout naturellement, avec une grande fluidité. La convergence vers le terrible cliffhanger de fin d’acte s’effectue avec une inexorable efficacité, et on demeure fort dépité de ne pas découvrir la suite. La réalisation de Don Leaver s’impose avec brio, grâce à une caméra élégamment mobile, des plans judicieusement élaborés et d’étonnantes trouvailles de mise en scène, comme la découverte des semelles du gangster, la mise en scène faisant très James Bond avant l'heure du « Grand homme », ou encore la vue par la lunette du fusil. L’épisode s’offre également le luxe de débuter par une scène en extérieur, alors que celles-ci demeureront rares jusqu’à l’ère Emma Peel. Un joli récital, donnant beaucoup de vie et de tonus à l’épisode. La qualité de l’image et du son, sans atteindre des sommets, semble plus correcte que durant les saisons 2 et 3, sans doute du fait de travail de restauration. Voici qui ouvre des perspectives ! Si l’on ne découvre pas encore Patrick Macnee en ce matin des Avengers, c’est avec un vif plaisir que l’on rencontre un Ian Hendry confondant de finesse de jeu. En quelques touches il crée un personnage captant d’emblée l’attention, dynamique et à la forte présence. C’est bien volontiers que l'on aurait suivi ses aventures tout au long de cette saison. La comparaison avec le Docteur King, du début de la saison 2, fait peine à voir pour ce dernier… La grande qualité de l’interprétation de Hendry parachève celle du reste de la distribution. On constate d’ailleurs que la plupart des comédiens présents étaient des artistes reconnus, sinon au fait de leur popularité : la série met toutes les chances de son côté pour son lancement, dans la grande tradition des pilotes. Si les adversaires demeurent classiques, chacun des membres du gang a son cachet et apparaît joliment croqué. EN BREF : Un parfait lever de rideau pour cette première saison, avec un Ian Hendry déjà impressionnant. Les seuls regrets demeurent la brièveté de l’ensemble et… l’absence de Steed ! |
VIDÉO La premières minute d'une série de légende ! L'assassinat de la fiancée du Dr Keel ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o Un effet d’écho trouble le son durant un très bref instant (9’19’’). Détails o Le titre Neige brûlante reprend l’expression "neige" désignant en fait l’héroïne.
o Le générique montre des images de Steed et Keel en imperméables blancs. À ce propos Macnee déclare dans ses mémoires : « Notre garde-robe se composait alors, en tout et pour tout, d’un vieil imperméable miteux. Quand nous escaladions les murs, Ian et moi, pour nous cacher dans les ruelles de Soho, nous ressemblions certainement plus à deux vieillards crasseux qui tentaient d’échapper à la police après avoir piqué la caisse dans une boite de strip-tease, qu’à des justiciers en train de pourchasser des criminels » |
Acteurs – Actrices o Godfrey Quigley (1923-1994) est apparu dans deux autres épisodes : Brought to book (saison 1) et L’éléphant blanc (saison 3). Cet acteur irlandais connu une belle carrière au théâtre ainsi qu’au cinéma où il a notamment participé, à l’image de Philip Stone, à deux films de Kubrick : Orange mécanique (1971) et Barry Lindon (1974). Il fut également une figure familière des séries britanniques : Le Saint, Z Cars, Les Champions… Il décéda de la maladie d’Alzheimer. o Murray Melvin (1932) est une importante figure du théâtre anglais. Il remporta la Palme du meilleur acteur au Festival de Cannes de 1961 pour son rôle dans A taste of honey, soit l’année du lancement des Avengers. Il tint également le rôle récurrent de Caravaggio dans Starhunter (2000-2003). Encore actif, il participe en 2007 à Torchwood, la série dérivée de Doctor Who. À noter que… o Notes édition DVD Optimum:
o En son début, la série s’inscrit totalement dans le réel, bien loin de la fantaisie qui dominera sous la direction de Brian Clemens. C’est ainsi que, lors de l’assassinat de Peggy, on voit distinctement du sang sur les mains de Keel, ce qui deviendra totalement proscrit par la suite. o La musique du générique, de Johnny Dankworth, restera la même, très légèrement réorchestrée, durant les saisons 2 et 3. o Ces 20 minutes, correspondant au premier acte de l’épisode, furent retrouvées aux États-Unis, en 2002. Cette décomposition en trois actes et accentuant parfois l’impression de théâtre filmé donnée par les épisodes de l’époque, structurera la série jusqu’à la fin de la période Cathy Gale. o Don Leaver (1929) mettra en scène 20 épisodes des Avengers, majoritairement dans les saisons 1 (10 épisodes) et 2. Ses réalisations se révéleront souvent atones et assez plates, à la considérable exception du fameux L’héritage diabolique (saison 4). Il a l’habitude de travailler avec Ian Hendry, ayant également réalisé sept épisodes de Police Surgeon. |
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