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Calculs meurtriersMiss FBI : Divinement armée

Saga Sandra Bullock

L'Amour sans préavis (2002)


L'AMOUR SANS PRÉAVIS
(TWO WEEKS NOTICE)

classe 4

Résumé :

L’avocate militante Lucy Carlson est engagée par l’homme d’affaire George Wade, plutôt playboy et léger, qui la consulte sur tout et surtout sur n’importe quoi ! Quand elle décide de démissionner, elle doit préparer la suite et rien n’est simple et certainement pas entre elle et lui.

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Critique :

Un film très léger mais qui dégage une belle sympathie. C’est un festival de scènes comiques qui, certes, ne forme pas un scénario très consistant mais s’avère plaisant à suivre.

De manière simple mais efficace, Marc Lawrence pose deux atmosphères au commencement. Lucy milite avec un couple d’amis contre la démolition d’un bâtiment historique. George Wade est admonesté par son frère Howard, sans que ça le trouble beaucoup d’ailleurs, pour qu’il trouve une avocate-conseil vraiment compétente. Le principal critère de recrutement étant davantage le physique de l’impétrante ! Exemple juste avant la première rencontre entre les héros. Une jolie blonde – de l’école de droit de Saint-Tropez ! – essaye de se placer auprès de George. La caméra ne la met pas en valeur mais il s’agit de Katheryn Winnick qui, depuis, a fait une belle carrière à la télévision (voir anecdotes).

La première rencontre est savoureuse. Elle veut lui présenter son projet de sauvegarde d’un centre socio-culturel et lui, après l’avoir écouté d’une oreille distraite, lui propose carrément de l’engager ! Elle est sidérée et on la comprend ! Mais elle accepte. Le film ne va pas raconter le détail de sa vie de bureau. Il prend des moments qui sont autant d’échantillonnages. C’est très drôle et surtout par l’engagement des acteurs. Sandra Bullock est une actrice qui s’éclate dans la comédie. En revanche, il faut arrêter de lui faire tourner des scènes d’ivresse. C’est certes plus drôle que dans le lamentable Ainsi va la vie mais c’est tout aussi peu crédible et pathétique. On ajoute juste une dimension graveleuse rigolote mais sans plus. Hugh Grant est très à l’aise dans ce rôle qui ne la change pas beaucoup ; cet homme léger, papillonnant mais foncièrement bon et au sourire que n’aurait pas renié une marque de dentifrice.

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Que Lucy finisse par démissionner, on le comprend aisément ! On entre dans le vif car elle ne le peut pas en fait ! Son contrat, qu’elle a elle-même rédigé, est verrouillé !! Elle tente d’abord de se faire virer mais ce n’est pas très convaincant. On sourit aussi - et George a justement un sourire en coin -  lorsque Lucy arrive très en retard en mâchant du chewing-gum. Ce sourire de connivence avec le spectateur désamorce la critique qu’on pourrait avoir sur l’exagération de la scène. Mais c’est justement une scène énorme ! Nous ne sommes pas dans un univers réaliste mais dans une comédie sentimentale qui assume sa légèreté et n’a d’autre but que de nous distraire. L’ambition est mince mais elle est tenue.

Lucy pourra partir mais il faut qu’elle trouve et forme sa remplaçante. Le premier entretien tourne à la farce et le deuxième est le bon ! Marc Lawrence, s’il n’est pas un réalisateur de haut vol (c’est très classique comme réalisation, c’est bien fait, c’est dynamique mais ça ne révolutionne pas le genre. La balade en hélicoptère avec vue sur les toits de Manhattan est son morceau de bravoure), est un homme efficace. June Carver est une jolie rousse qui n’a pas froid aux yeux (ni ailleurs si l’on en juge par une tenue ultérieure) et sait où elle va. Un match de tennis en double mixte va virer à l’affrontement entre les deux femmes ! Il faut voir l’impuissance des deux hommes, c’est très drôle et très révélateur. George tape sur les nerfs de Lucy mais il lui est important comme personne.

C’est au retour de ce match de tennis que le rapprochement entre les deux héros s’amorce nettement. Il a été très bien préparé et les deux acteurs ont rendu parfaitement crédible le glissement de collègues à partenaires amoureux.

Evidemment, il faut un « coup de théâtre » dramatique qui relance l’intrigue. Pas de surprise, il concerne le centre socio-culturel de Coney Island. Le frère de George, Howard, veut le raser parce que c’est moins cher. Toujours courageux, George ne l’avoue pas à Lucy et c’est June qui mange le morceau. On imagine la fureur de l’avocate ! Il n’était peut-être pas nécessaire, par contre, de la faire revenir chez George où la scène est vraiment gênante (bravo les acteurs parce qu’on sent cette gêne !), n’apporte pas grand-chose et où Sandra lutte avec une réplique inepte qui ridiculise son personnage. En revanche, par la suite, George va tracer un portait très dur de Lucy, en sa présence quand même, soulignant la « perfection » de celle-ci et combien il est difficile de vivre en la présence de ce genre d’individus. Hugh Grant a bien compris qu’il tenait une réplique importante et il y met de l’énergie quand, symétriquement, Sandra joue en retrait, nettement en recul.

Le final est joué en moins de dix minutes mais Marc Lawrence n’en passe aucune par pertes et profil. Lucy est revenue à l’aide juridique. George vient lui lire son premier discours écrit en solo : il y annonce son refus de détruire le centre, sa démission et fait l’éloge de Lucy ! Pourtant, elle le laisse partir…durant une minute le temps de relever une faute de conjugaison !! Il y a encore une scène cocasse pour conclure ce petit film sans prétention mais mignon comme un cœur.

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Anecdotes :

  • Sortie US : 20 décembre 2002 Sortie France : 19 février 2003

  • Le film a coûté 60 millions $ et en a rapporté 199.

  • Le scénario et la réalisation sont de Marc Lawrence, co-scénariste de Miss Détective.

  • Retrouvailles entre Sandra Bullock et Heather Burns (Miss Détective)

  • Lors d’une réception, c’est bien au véritable Donald Trump que parle Hugh Grant ! A l’époque, le futur 45ème président des Etats-Unis était un magnat de l’immobilier. La maison où le frère de George vit est en fait l'une des maisons de Donald Trump à Westchester qui l’a prêté à la production.

  • L'auteur britannique Lynne Truss a souligné que le titre du film est grammaticalement incorrect. Dans son livre « Eats, Shoots & Leaves : The Zero Tolerance Approach to Ponctuation », elle établit qu’il manque une apostrophe («Two Weeks’ Notice»).

  • Le bâtiment que Lucy et ses deux compagnons ont essayé de sauver au début du film a été un théâtre, et maintenant une église, située sur 175 St. et Broadway à New York. C'est le même bâtiment utilisé pour filmer la scène cinématographique du palais indien dans Le gourou et les femmes (2002).

  • Dans la scène où Sandra Bullock et Hugh Grant sont sur un toit à manger du gâteau, elle décrit son enfance en regardant le quartier et les enfants qui jouent. Elle mentionne un M. et Mme Goldfarb assis au milieu de la rue pour sauver une place de stationnement pour leur enfant. Il s'agit d'un petit clin d'œil au film Requiem for a dream où une Mme Goldfarb est assis sur le coin du quartier dans des chaises de jardin avec ses voisines.

  • Hugh Grant/George Wade : acteur britannique, il est remarqué pour son rôle dans le film Maurice (1987) mais c’est Quatre mariages et un enterrement (1994, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie) qui le propulse au premier plan. Il va ensuite enchaîner avec Raison et Sentiments (1995), Coup de foudre à Nothing Hill (1999, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie), Le journal de Bridget Jones (2001), Pour un garçon (2002, Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie), Love Actually (2003), Bridget Jones : l’âge de raison (2004). L’échec d’American Dreamz (2005) lui fait traverser une période où le succès le fuit (Où sont passés les Morgan ?en 2009 ne convainc personne). Il tourne ensuite Des agents très spéciaux (2015) puis Florence Forster Jenkins (2016).

  • Alicia Witt/June Carver : actrice américaine, elle débute dans Dune (1984). Suivront Twin Peaks (1990), Professeur Holland (1995), Cybill (série TV, 1995-1998), Urban Legend (1998), Vanilla Sky (2001). Elle tourne depuis essentiellement pour la télévision : Mentalist (2009), Elementary (2015), The Walking Dead  (2016).

  • David Haig/Howard Wade : acteur anglais, vu au cinéma dans Quatre mariages et un enterrement (1994)…et Florence Forster Jenkins (2016) mais surtout à la télévision : Docteur Who (1980), Inspecteur Morse (1992), Wycliff (1995), Mister Fowler, brigadier-chef (1995-1996), Un meurtre est-il facile ? (2008), Inspecteur Barnaby (2009), Yes, Prime Minister (2013), Penny Dreadful (2015).

  • Dana Ivey/Ruth Kelson : actrice américaine vue au cinéma dans La couleur pourpre (1985), La famille Addams (1991), Nuits blanches à Seattle (1993), Rush Hour 3 (2007), Où sont passés les Morgan ? (2009), La couleur des sentiments (2011) et à la télévision dans Une vraie vie de rêve (1986-1987), New York Police Judiciaire (1996), Oz (2000), Ugly Betty (2010)

  • Robert Klein/Larry Kelson : acteur américain vu dans Le Propriétaire (1970), La Fureur du danger (1978), Darkside, les contes de la nuit noire (1990), Comment se faire larguer en dix leçons ? (2003).

  • Katherine Winnick/Tiffany : actrice canadienne d’origine ukrainienne (Katerena Anna Vinitska), elle est alors à peu près inconnue. Peu de films notables sinon Love et autre drogues (2010). Elle a par contre une riche carrière télévisuelle : Student Bodies (1999-2000), Sydney Fox, l’aventurière (2000), Les Experts : Miami (2004), Esprits criminels (2006), Docteur House (2007), Bones (2010-2011, 6 épisodes), Vikings (depuis 2013), Person of Interest (2015)

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