Les étrangleurs de Bombay (1960) Résumé : Alors que la Compagnie anglaise des Indes domine le pays, elle fait face à la disparition de certaines caravanes. De son côté, le capitaine Lewis est convaincu qu’il y a une secte sauvage derrière ces troubles. Mais la Compagnie n’y croit pas. Critique : Dans la Grande-Bretagne des années 50, qui vient de perdre le joyau de son ancien Empire (L’Inde accède à l’indépendance en 1947), les stéréotypes raciaux demeuraient assez forts. Néanmoins, la Hammer donne du colonisateur un portrait fort peu flatteur entre les marchands de la Compagnie qui ne songent qu’à leurs profils ou ce capitaine anglais à l’esprit étroit qui aime les évidences et méprise les autochtones. Lewis est bien plus ouvert. C’est pour aider son domestique dont le frère a disparu qu’il va se lancer sur la piste des étrangleurs et c’est parce qu’il écoute et respecte les indigènes qu’il réussit. Inspiré d’un récit authentique sur le culte meurtrier de Kali dans l’Inde des années 1820, le film prend un parti documentariste en étant tourné en noir et blanc. Mais le script cède à la pression d’orienter le sujet vers le genre horrifique. Dès la scène d’ouverture, très forte et qui fait froid dans le dos, on entre en effet dans un film indéniablement violent. Des bandits punis par les étrangleurs sont torturés, hors champ sans doute mais le résultat (des yeux brûlés) est montré. Une main coupée est jetée sur la table de Lewis. Un charnier est fouillé. Un condamné se pend lui-même etc. Le résultat fut l’interdiction aux moins de 15 ans. Le critique de l’Evening News, Lympson Harman, s’étonna même que le film n’ait pas été classé X. Le film fut entièrement tourné en Angleterre mais les extérieurs font penser à l’Espagne. La couleur locale tient aussi en l’utilisation d’animaux exotiques réels comme un tigre (!), un cobra et une mangouste. Cette dernière joue même un rôle capital. Sa présence et son combat contre le reptile sont un écho indéniable à l’œuvre de Rudyard Kipling, grand défenseur de l’Empire britannique devant l’Éternel, notamment dans « Rikki-Tivi-Tavi » (une des nouvelles de Le Livre de la jungle). Par contre, le scénario pèche par plusieurs raccourcis bien trop aisés. Lewis échappe trop facilement à une tentative de meurtre. Alors que la secte est présentée comme une menace sourde et puissante (décors du temple frappant, enseignement des initiés sur les moyens à employer pour tromper et tuer les Anglais) avec des membres infiltrés dans les rangs anglais, Lewis en triomphe avec une déconcertante facilité. Le final est également bien trop expéditif pour être vraiment crédible. Anecdotes :
|