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 Dr Jekyll et Sister Hyde (1971)
Capitaine Kronos, chasseur de vampires (1974)

Saga Hammer

La momie sanglante (1972)


LA MOMIE SANGLANTE 
(BLOOD FROM THE MUMMY’S TOMB)

Résumé :

L’expédition du professeur Julian Fuchs a ouvert le tombeau d’une reine égyptienne dont la main coupée arborait un somptueux rubis. La momie, remarquablement conservée, est rapportée en Angleterre et la bague donnée à Margareth, la fille de Julian, dont la personnalité en est modifiée.   

Critique :

Une variation réussie sur le thème passablement éculée de la momie et de la malédiction qui s’y attache. La Hammer se trouvait à un moment charnière dans son histoire. Largement dépendante de la distribution britannique, avec des films vendus à des distributeurs américains indépendants et donc des budgets de plus en plus restreints. Sir James Carreras tenta de vendre la Hammer. Son fils Michael rejoignit le conseil d’administration le 4 janvier 1971 comme directeur des opérations. Sir James demeura président deux ans encore mais les conflits entre eux n’allaient cesser de croître.

Concernant ce film, Michael Carreras fut tout de suite confronté à des problèmes sérieux. Dès le premier jour de tournage, Peter Cushing quitta la production car sa femme Helen était en phase terminale. Il fut remplacé par Andrew Keir. Cinq semaines plus tard, Seth Holt, succomba à une crise cardiaque et Michael Carreras dut lui-même se charger de la réalisation. 

Si le scénario use de la ficelle de l’expédition maudite, la mécanique de mise à mort est très différente. Ce sont les archéologues eux-mêmes qui causent leur propre perte en déclenchant quasiment sciemment ladite malédiction en tenant de contrôler des forces maléfiques très puissantes. Quelque part, sans la vanité humaine, tous les drames qui ensanglantent le film n’auraient jamais eu lieu ! Saisissant rappel de la responsabilité humaine ! On est loin de la logique aveugle de la malédiction « habituelle ». S’être appuyé sur un ouvrage oublié de Bram Stocker n’est pas la moindre des bonnes idées de la Hammer.

La réalisation est plutôt réussie même si, passée l’ouverture, il y a un certain manque de rythme. Seth Holt réussit ses scènes fortes comme celle, véritablement épouvantable, à l’asile de fous où la caméra elle-même paraît saisie de folie et où les hurlements et les ricanements des malades invisibles mais présents servent de « fond sonore » aux convulsions puis à l’attaque contre un des archéologues qui en sait trop et protège une des reliques essentielles au rite blasphématoire voulu par ses anciens collègues. 

La structure du film est habile évitant toute linéarité avec le recours réussi aux flashbacks ; le tout s’organisant autour de la scène centrale dans laquelle Julian Fuchs est agressé mystérieusement et plongé en catalepsie. Ce sont ensuite les révélations d’événements survenus lors de l’expédition faits à Margareth Fuchs, le véhicule de la malédiction mais des révélations faites par deux personnes ayant des motivations différentes et donc sujettes à caution. Débutante, Valérie Leon (prononcez « Léone »), se débrouille honorablement.

Non seulement elle est sublime (et on verra clairement que l’on est à une époque de plus grande liberté des mœurs et que ce n’est pas le pudique Terence Fisher qui filme), mais elle parvient à varier son jeu et ses expressions pour suggérer soit que Margaret est elle-même soit qu’elle est sous influence de la reine égyptienne. Superbe aussi la rivalité entre ces acteurs chevronnés que sont Andrew Keir et James Villiers qui ne sont nullement les archétypes du Bien et du Mal mais des êtres plus complexes. 

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Anecdotes :

  • Sortie anglaise : 14 octobre 1971

  • Réalisateur : Seth Holt

  • Scénariste : Christopher Wicking, d’après le roman Le Joyau des sept étoiles de Bram Stocker.

  • Le tournage a débuté en janvier 1971 et s’est déroulé à Borehamwood.

  • Le réalisateur décéda des suites d’une insuffisance cardiaque, une semaine avant la fin du tournage. C’est Michael Carreras qui bouclera le projet, sans être crédité.

  • Le roman de Bram Stoker fut par la suite réadapté au cinéma en 1980 par Mike Newell avec La Malédiction de la vallée des rois et 1997 par Jeffrey Obrow avec La Légende de la momie.

  • Le nom du personnage Tod Browning est un hommage au réalisateur de Londres après minuit (1927), Dracula (1931), La Marque du vampire (1935) ou Les Poupées du diable (1936).

  • Au début des années soixante, le cinéaste avait déjà réalisé deux films pour la Hammer : Hurler de peur en 1961 et Confession à un cadavre en 1965.

  • Le personnage du professeur Julian Fuchs aurait dû être interprété par Peter Cushing, mais ce dernier quitta la production après le premier jour de tournage, quand il apprit que l’état de sa femme, atteinte d’emphysème, s’était dramatiquement aggravé, pour finalement décéder quelques jours plus tard, le 14 janvier 1971.

  • Valérie Leon/Margareth Fuchs : actrice anglaise, elle débute en 1965 avec The Belle of New York. Elle tournera dans L’espion qui m’aimait (1977), La malédiction de la panthère rose (1978), Jamais plus jamais (1983). On a pu la voir à la télévision dans Le Saint (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1968), Amicalement vôtre (1971), Cosmos 1999 (1975). En 2009, elle joua dans un seule-en-scène sur sa propre vie.

  • Hugh Burden/Dandridge : acteur britannique né à Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka)[1913-1985], vu au cinéma dans L’héroïque parade  (1944), Tonnerre sur Malte  (1953), Le club des libertins  (1969), Le plaisir des dames  (1971) et à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présente  (1953), Robin des Bois  (1957), Chapeau melon et bottes de cuir  (1963), ZCars  (1965), L’homme à la valise  (1968), Docteur Who  (1970), Crown Court  (1982).

  • Mark Edwards/Tod Browning : acteur australien, vu au cinéma dans La vallée perdue (1971), La tour du diable (1972), et à la télévision dans The Troubleshooters (1971), Le monde merveilleux de Disney (1974). Sa carrière s’achève avec les années 70.

  • Biographie d’Andrew Keir dans Dracula, prince des ténèbres et de James Villiers dans Confessions à un cadavre.

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