L’empreinte de Frankenstein (1964) Résumé : En compagnie de son assistant Hans, le baron Frankenstein retourne à Karlstaadt où se trouve son château. Ils y font la connaissance de l’hypnotiseur Zoltan et d’une mendiante sourde et muette qui les accueille alors qu’ils fuient la police. Ils retrouvent la Créature congelée dans la glace. Pour la ranimer, Frankenstein fait appel à Zoltan mais celui-ci détourne le monstre à son profit.
Critique : Troisième opus chronologiquement de la série des « Frankenstein », ce premier film non réalisé par Terence Fisher (parti tourner « Sherlock Holmes et le Collier de la mort ») et écrit par Anthony Hinds sous son nom de plume habituel de John Elder remplaçant un Jimmy Sangster démotivé, déçoit quelque peu. Il est d’abord assez lent et contient nombre de scènes inutiles. Le prologue est assez long et redondant avec ce que l’on sait de Frankenstein (surtout en 1964 puisque La Revanche de Frankenstein n’a que cinq ans). Quand le baron évoque ses souvenirs, c’est à une réécriture de plusieurs scènes de Frankenstein s’est échappé qu’on assiste. Ensuite, il n’est pas sans quelques maladresses scénaristiques. Ainsi, Frankenstein revient pour trouver de l’argent mais son château a été pillé…ce qui ne l’empêche pas de s’y installer (alors qu’il vient d’échapper à la police) et de recommencer ses expériences. En outre, il est étonnant que le baron, volontiers paranoïaque, laisse sa Créature sans surveillance ! La Hammer avait noué un partenariat avec la Universal en 1958 qui lui avait donné accès aux grands monstres du catalogue et lancé leurs adaptations. Contrairement au premier film de la série rendu possible parce que les droits du roman était tombé dans le domaine public, celui-ci est né de ce partenariat et voulait relancer la saga. Il existait un projet de suite depuis 1959 et une série télé avait été envisagée (avec Anton Diffing, « l’homme qui trompait la mort »). Ce sont d’ailleurs deux scripts pour cette dernière qui forment l’armature du scénario. Le masque de la Créature se voulait un hommage à celui, mythique, de Boris Karloff mais il est juste parfaitement inexpressif et comme l’acteur qui le porte est loin d’avoir le talent de mime de Christopher Lee, c’est monolithique. Bon prince, Nicolas Stanzyk y voit un hommage au Golem. Accordé. Succès honorable, sans plus, ce film annonce la fin du partenariat Hammer-Universal.
« Pas de côté récréatif » pour Stanzyk, ce film, sans violence, a quelques bonnes idées cependant. Ainsi, Frankenstein est-il proche de sa figure de départ de savant désireux de faire progresser la science et se heurtant à l’obscurantisme des uns (le prêtre) et la méfiance des autres (le chef de la police). Frankenstein paraît sincère quand il se demande pourquoi « on » s’acharne à l’empêcher de travailler. De plus, il a quelques humanités puisqu’il accueille sans broncher la jeune mendiante sourde et muette (une figure que l’on retrouvera dans Frankenstein et le monstre de l’enfer). Laquelle noue une relation de confiance avec la Créature ; relation chaste qui n’est pas sans rappeler celle dans le roman entre une petite fille et la Créature. L’innocence de l’enfant étant ici remplacée par le handicap. Katy Wild est une des rares « Hammer’s Girl » à ne pas jouer de son physique ni à crier. Pour en revenir au baron, il est même montré en position de faiblesse puisqu’il est contraint à un partenariat avec le peu scrupuleux mais gouaillant Zoltan ; ce qui permet par contraste de donner une image positive de Frankenstein ! L’exploit n’est pas mince ! Le scénario, un peu quand même.
Anecdotes :
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