La Vengeance d'une blonde (1994) par Sébastien Raymond Résumé Le présentateur d’un petit journal télévisé régional débarque à Paris et par un concours de circonstances pour le moins favorables prend les rênes du JT national. Le bouleversement est tel qu’il perd pied rapidement. La montée en flèche de sa carrière n’est pas en effet sans créer des remous dans sa vie familiale. Critique : La première fois que j’ai vu ce film (je ne l’ai pas vu en salle mais lors de sa sortie en dvd), j’avais détesté, m’étant ennuyé force 10 sur l’échelle d’Antonioni. J’avais éprouvé le pire supplice devant le jeu hystérique de Christian Clavier et de Clémentine Célarié. Aujourd’hui, une vingtaine d’années plus tard, j’ai toujours du mal avec un scénario qui ne réserve aucune surprise. Pire, il se permet d’être prévisible : dès les dix premières minutes, on devine la trajectoire du couple Clavier / Chazel. C’est dire l’indigence et le classicisme des enjeux. Cependant, j’avoue avoir beaucoup plus d’indulgence vis à vis des comédiens. Certes, ils articulent leur interprétation sur des tonalités volontiers exubérantes, très vociférantes, théâtrales et des archétypes tellement évidents qu’on a très peu de surprise à en tirer, mais ce côté farce, grotesque provoque quelque chose de positif, de souriant parfois. Je songe ici surtout au personnage joué par Clémentine Célarié : son cynisme aussi bien que sa libido exacerbée pimentent bien la caricature de la self-made-woman qu’elle a voulu décrire. Elle la joue à merveille, avec son œil égrillard, vorace, qui m’a bien fait rire. De même le personnage satirique que joue Thierry Lhermitte, singeant de toute évidence Patrick Sabatier jusqu’au bout du râtelier blanchissime, est assez réjouissant, même si, oui, lui aussi est archi-caricatural. Il illustre bien l’aspect grossier, farceur de la comédie. J’écris cela sans penser à mal. La farce et le grotesque ne sont pas des partis-pris forcément péjoratifs : le théâtre médiéval s’est constitué aussi sur ces aspects. Molière s’en est nourri. Le réalisateur exploite trop sagement tout cela, de manière à livrer un spectacle juste correct. Il manque à la réalisation beaucoup de nerf, mais avant tout de la personnalité. Aucune invention, aucune idée pour venir égayer la conduite du récit. On marche à l’ordinaire. À la fin du compte, on a pu sourire grâce à deux ou trois scènes, mais dans l’ensemble, le film reste assez plat, voire ennuyeux. Quoiqu’il en soit, il n’invite pas spécialement à la revoyure. Anecdotes :
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