Saison 11 1. AMARA Résumé : A proximité du jaillissement des Ténèbres, les humains sont contaminés par une épidémie de folie homicide. Dean est immunisé, mais est hanté par une mystérieuse femme vêtue de noir. L’incarnation des Ténèbres lui annonce que désormais ils sont liés. Les Winchester portent secours à Jenna, jeune shérif ayant recueilli Amara, un bébé dont les parents ont été victimes du fléau. Mais ils ignorent qu’Amara porte la Marque de Caïn. Anges et Démons sont en alerte. Critique : Le pilote de la (déjà) onzième saison de Supernatural se caractérise par une parfaite maîtrise de l’art du dévoilement : comment développer un sujet juste assez pour optimiser son sujet, tout en laissant encore de côté largement de quoi soutenir toute une saison. Ainsi à l’issue de la saison 10 les Ténèbres se limitaient à un simple effet visuel doublé d’un cliffhanger, tandis qu’elles se voient ici sublimées par leur énigmatique incarnation féminine : la déjà hiératique et hors monde Emily Swallow, absolument parfaite dans le rôle. Sa riche voix de grande actrice de théâtre contribue à donner une grande force posant le personnage, sa dimension et son mystère : si antique qu’elle ne connaît pas la Mort et établissant une trouble interaction avec Dean. L’impact de sa manifestation se voit encore accentué par sa brièveté. La matérialisation en ce monde sous la forme d’un bébé parvient encore à nous surprendre, tout en nous laissant entrevoir que nous ne sommes qu’au prologue des révélations. Les autres personnages participent pleinement à cet authentique manifeste en faveur de la nouvelle saison, chacun contribuant à démontrer la grande richesse d’un univers qui ne cesse de se développer et de se complexifier, même après un parcours de plus d’une décennie. Ainsi les tribulations de Rowena et de Crowley se montrent aussi inquiétantes que distrayantes. Déjà plongés dans l’action et directement menacés, Sam et Dean accroissent encore les enjeux en confirmant qu’ils doivent désormais changer, se concentrer davantage sur les périls et moins sur leur personne, et éviter de répéter les schémas du passé. Avec l’effet horrifique très réussi du fléau propagé par les Ténèbres, zombiesque mais pas trop, déjà proto-apocalyptique, autant dire que la nouvelle saison se présente sous les meilleurs auspices, le summum provenant sans doute de l’annonce d’une agitation en provenance de la Cage. C’est décidément tout l’univers de Supernatural qui crépite devant la tempête à venir, avec comme seule réserve l’énième éloignement de Castiel. Le séparer des Winchester évoque pour le coup une narration déjà vue et rarement porteuse. Le trio est fait pour fonctionner uni. Anecdotes :
2. L'ÊTRE ET LE NÉANT Résumé : Quand Amara manifeste d’étranges pouvoirs, la grand-mère de Jenna appelle un exorciste, qui se révèle être Crowley. Dean comprend qu’Amara est les Ténèbres, et qu’elle se nourrit en dévorant l’âme de ses victimes. Sam est infecté, mais parvient à se guérir grâce à de l’huile sacrée. Amara grandit surnaturellement vite, tandis que Crowley entreprend de devenir son mentor. Grâce au sacrifice d’Hannah, Castiel parvient à échapper aux Anges, après avoir été torturé. Critique : L’épisode succède immédiatement au pilote de saison, qui lui-même s’était inséré immédiatement après le traditionnel cliffhanger. La forme feuilletonnesque continue à s’installer au sein de Supernatural, même si elle ne triomphera qu’après le départ de Jeremy Carver. Pour l’heure la saison 11 débute avec un authentique double épisode taisant son nom et cette deuxième partie va idéalement développer les thèmes installés par Amara et confirmer les prometteuses impulsions données à la nouvelle période. Ainsi le rythme des rebondissements se maintient à un rythme remarquablement levé, témoignant d’une belle vitalité. Amara se voit définitivement instituée comme Big Bad d’exception, par l’ampleur prise par son fléau, quelque part entre The Walking Dead et les souvenirs du Virus Croatoan, aussi bien que par sa propre nature antédiluvienne et hostile. La révélation du caractère particulièrement sinistre de ses pouvoirs ou la surprenante image de son saut immédiat à l’enfance frappent les esprits. Il n va pareillement pour son troublant lien avec Dean, celui qui l’a libérée du piège immémorial de la Marque de Caïn. Certes ce n’est pas la première fois que Supernatural a recours à un enfant glauque au possible (Cf. Lilith) et l’Adria de Stargate SG-1 avait déjà connu un parcours similaire. Mais la narration s’impose ici comme particulièrement efficace, avec une menace apocalyptique clairement davantage palpable qu’elle ne l’avait jamais été depuis le final de la saison 5. Outre l’élévation du niveau de la menace, L'Être et le Néant (titre sartrien en Diable) continue à régler les problèmes enkystés au fil des saisons. Ainsi la période pleurnicharde est bien achevée pour Crowley, sans sacrifier pour autant sa originale complicité amusée avec le Winchester : le Roi de l’Enfer et de la vanne est pleinement de retour dans la partie et il se bat pour assurer sa domination, non plus pour être aimé. L’avènement de Billie la Faucheuse (beaucoup de présence) proclame que l’ère des résurrections à répétitions est achevée : la Mort redevient définitive pour les Winchester. Confrontés à tout ce joyeux panorama, sans même parler de Rowena et de Métatron encore dans la nature, Sam et Dean tiennent leur promesse de se centrer avant tout sur leur tâche et non plus sur leurs émois et mensonges. Sans pour autant que leur relation fraternelle soit passée par pertes et profits, la saison 11 ne sera pas le drama enflé et perpétuel qu’avait fini par devenir l’interminable histoire de la Marque. Le fait que Castiel soit désormais diminué va permettre de le gérer autrement qu’en l’éloignant des Winchester. Si le scénario gère parfaitement sa division en récits séparés, la réunion du trio au Bunker à l’issue de cet épisode haletant et rempli jusqu’à la gueule sonne comme une coda. Jeremy Carver a accompli un fracassant aggiornamento global de Supernatural et la saison 11 peut dès lors pleinement s’élancer. Évidemment le fait que l’incarnation du Mal primordial, antérieur même à la Création, voire à Dieu, soit une femme crispera les féministes, mais ce n’est pas comme si Supernatural n’avait pas pour le coup une tradition solidement établie à ce sujet. Anecdotes :
Résumé : Sam et Dean retrouvent Rowena et lui font annuler le sort de rage meurtrière toujours présent en Castiel. Ils recherchent Métatron afin d’obtenir des informations sur Amara. Crowley donne des Démons à Amara qui les dévore et devient une jeune fille toujours plus affamée. Pendant ce temps un Ange et un Démon de bas niveau trinquent dans un bar et estiment que leurs hiérarchies ne pourront pas empêcher les Ténèbres d’engloutir la Création. Critique : Au lieu de marquer une respiration après les bouleversements précédemment introduits, la saison 11 opte pour poursuivre ses fils rouges, au lieu d’insérer une respiration via un Monstre de la semaine ou un éventuel opus décalé tonitruant (ce sera pour la prochaine fois). De ce fait Affamée subit le contrecoup d’une comparaison directe quand, inévitablement le rythme des coups de théâtre faiblit et que le récit se normalise. Toutefois les développements du jour demeurent solides et dignes d’intérêt. De plus ils filmés avec efficacité par un Jensen Ackles ayant parfaitement (et logiquement) intégré les codes visuels de la série. Ainsi le binôme antinomique au possible formé par Crowley en papa poule et la jeune Amara toujours plus édifiée en idole du Mal s’avère très amusant. Par ce qu’il présente comme pastiche de sitcom familiale à la Famille Addams, mais aussi par ce qu’il laisse deviner d’un Roi de l’Enfer progressivement totalement dépassé, tant les deux comparses divergent profondément dans leurs objectifs. Crowley se satisfait en définitive fort bien d’un Monde qui l’amuse et qui lui assure un business juteux, là où Amara brasse de vastes projets de réécriture de la Création, évidemment à son image. On songe beaucoup à l’opposition entre Spike et Angelus en saison 2 de Buffy contre les Vampires, gage de joyeux développements à venir entre les associés. La scène du miroir, l’une des plus troublantes et mystiques de la série, couronne toute cette séquence très réussie. S’il a le mérite de faire revenir la toujours amusante Rowena et le Livre des Damnés dans le jeu, le volet dédié à la guérison de Castiel s’inscrit davantage dans le commun de la série. Survenant après que Dean eut pareillement échappé à la Marque de Caïn, puis Sam au Fléau d’Amara, ce troisième rétablissement se contente de s’inscrire dans une continuité nous permettant d’enfin retrouver le fin trio tel qu’en lui-même. Tout ceci se voit correctement développé et présente le mérite de ne pas perdre de temps (à l’image de la rapide croissance d’Amara), mais l’au contraire très originale scène du bar entre l’Ange et le Démon demeurera certainement davantage dans les mémoires. Un bel hommage au formidable roman De bons présages, de la part d’une série fantastique devant déjà tant à Neil Gaiman, ne serait-ce que pour les Dieux païens d’American Gods. Anecdotes :
4. COMME AU BON VIEUX TEMPS Résumé : Sam et Dean mènent un Chasse contre un Nachzehrer, mais Sam à des visions de John jeune, l’enjoignant de vaincre les Ténèbres. Des symboles bibliques font que Sam pense que ces messages proviennent de Dieu. Les Frères Winchester sont sur le point d’être vaincus par le Nachzehrer, toutefois ils parviennent à le tuer grâce à leur fidèle Impala et aux objets qu’ils y trouvent providentiellement. Mais se pourrait-il que Baby leur ait réellement porté secours ? Critique : En son temps unanimement salué par la critique comme par les fans, Baby rend un vibrant hommage à la valeureuse et loyale Chevrolet Impala 1967, sœur d’armes de la famille Winchester depuis toujours, ou presque. Bien des séries ont associé une voiture aisément reconnaissable à leur protagoniste (imagine-t-on Thomas Magnum sans sa Ferrari 308, Simon Templar sans sa Volvo 1800 ?), mais bien peu ont poussé l’identification aussi loin que Supernatural. L’Impala n’est pas seulement le véhicule indissociable de Sam et Dean, elle est leur foyer véritable et un compagnon d’aventures à art entière. Par bien des côtés, elle synthétise le concept même de la série, comme une authentique métaphore. C’est ce relationnel particulièrement fort qu’exprime à la perfection Baby, créant ainsi une émotion particulière et toujours renouvelée parmi le public du programme. Le premier volet de ce succès repose sur l’impressionnante mise en scène de Thomas J. Wright, qui va parvenir à tourner l’intégralité de l’action comme si elle était vue par l’Impala. Plans larges, angles de caméra complexes, vues de l’intérieur de la voiture comme de son environnement immédiat se succèdent avec une indéniable maestria. Cette approche particulière englobe également le son, avec l’astucieuse intégration des seuls sons ou chansons entendus à l’intérieur ou à portée d’oreille de l’Impala. On n’ira pas jusqu’à parler d’un épisode expérimental, mais le résultat se montre réellement saisissant à l’écran. Baby n’est pas Christine ou Duel et Thomas J. Wright sait savamment empêcher que sa mise en scène ne s’imprègne de paranoïa, notamment pour les scènes situées à l’intérieur de la voiture. Kim Manners aurait été fier qu’un tel bijou prenne place dans la série qu’il a tant contribué à lancer. Le scénario s’avère aussi finement dosé que la réalisation, le récit sachant mettre en avant les différentes facettes de l’Impala, moyen de transport mais aussi foyer des héros. Il en va ainsi avec de touchants dialogues entre Sam et Dean, mais aussi avec une rareté au sein de la série : l’introduction d’authentiques tranches de vie au sein de la fratrie, déconnectées de toute Chasse ou crise en cours, un régal. La dimension militante de la valeureuse voiture se voit également illustrée, entre décapitation du monstre à coups de portière et dommages subi, mais aussi l’émouvante et poétique conclusion des objets hébergés au fil du temps et sauvant quasi miraculeusement nos héros (la Quatrième Dimension n’est pas loin !). Les auteurs ont également l’habileté de ne finalement insérer qu’une Chasse très classique en soi, pour l’attention reste bien centrée sur l’Impala. L’opus s’insère également pleinement dans la saison, avec l’évocation d’une Amara terrifiant même les monstres, et surtout une fratrie rayonnante et pleinement retrouvée après le drama de la Marque. Jared Padalecki et Jensen Ackles insufflent d’ailleurs l’émotion et la sincérité parachevant le succès de l’un des tous meilleurs épisodes de Supernatural. Anecdotes :
5. SANS ÉTAT D'ÂME Résumé : Un couple est assassiné dans un hôtel installé dans l’ancienne demeure de Lizzie Borden. Sam et Dean s’aperçoivent que les signes surnaturels sont en fait des attrapes-nigauds destinés aux touristes, mais les meurtres se poursuivent. Ils sont en fait l’œuvre de personnes dont l’âme a été dévorée par les Ténèbres. Les Winchester s’en vont après avoir réglé le sujet, mais Amara les observe en coulisse, remettant à plus tard sa rencontre avec Dean. Critique : Tout comme lors du précédent opus, les auteurs joue la carte d’une Chasse initialement classique, mais se révélant finalement connectée au fil rouge de la saison, Amara. Cette dernière se voit d’ailleurs cette fois directement impliquée dans l’action, mais le succès va pourtant se révéler moindre que lors de Baby. Ainsi il s’agit du deuxième épisode d’affilée sans Castiel, ce qui commence à se faire sentir, même si l’on comprend qu’il soit resté au Bunker pour regarder la saison 2 de The Wire. Après tout il s’agit d’un très efficace moyen de comprendre la réalité du genre humain ! Toujours efficace, la mise en scène se montre toutefois davantage normée que lors du récit centré sur l’Impala (une Baby miraculeusement déjà intacte ici, la magie des séries télé). On demeure également déçu que, malgré la pittoresque évocation de son hôtel et de ses fans, Lizzie Borden ne soit ici qu’un élément du décor. Son histoire riche en mystères se serait prêtée à merveille à une rencontre, tout comme Sam, Dean et la très regrettée Jo s’étaient naguère confrontés au bon Docteur H. H. Holmes (Sans issue, 2 -06). L’intrigue du jour demeure néanmoins solidement bâtie, sachant très bien jouer au jeu des fausses pistes. On apprécie que les victimes ne se contentent pas de dupliquer le Sam dépourvu d’âme de la saison six (la Chasse pour le pur plaisir de la violence), mais au contraire développent leur propre personnalité, avec des échos parfois étonamment émouvants d’un reste d’humanité. La présence d’Amara électrise toujours l’intrigue, même si devenue adolescente, elle s’avère moins perturbante qu’en enfant. La jeune actrice imprime moins l’écran que sa devancière, et on a déjà eu notre lot d’ado tête à claques dans des séries fantastiques de chasse aux monstres. Le côté fan de serial killers tiens et de Dean aussi) se montre néanmoins amusant, de quoi patienter jusqu’à l’étape suivante, d’autant que les auteurs semblent bien décidés à nous mener rapidement jusqu’à l’âge adulte. Anecdotes :
6. NI DIEU NI MAÎTRE Résumé : Crowley tue les personnes dont Amara a dévoré l’âme, afin de préserver son secret. Mais Sam et Dean remontent la piste et se confrontent au duo dans un hôpital psychiatrique désaffecté. Devenue une jeune adulte, Amara brise la tutelle de Crowley et le supplicie quand celui-ci veut s’en prendre à Dean. Castiel retrouve Métatron, qui lui apprend qu’Amara est la propre sœur de Dieu, qui l’a jadis enfermé pour préserver sa Création. Sam à des visions de la Cage. Critique : La saison 11 en revient ici à un épisode mythologique, événement accompagné de la déferlante de péripéties qui convient. Outre l’éclatement anticipé de longue date, mais spectaculaire, de l’alliance entre Crowlety et Amara, le récit va implanter diverses informations accroissant encore les enjeux de la partie ; il en va ainsi du visuel direct de la Cage des Archanges, dont on sent bien qu’il s’y trame quelque chose de menaçant, mais surtout de la tonitruante révélation d’Amara en sœur aînée de Dieu, emprisonnée pour que survienne la Création. Un joli coup d’audace, permettant aussi à Supernatural de réaffirmer sa nature de série familiale. Après la famille Winchester, celle de Crowley ou la fratrie des Archanges, voici que surgit un nouveau lien familial des plus captivants. Amara a également la bonne fortune de montrer davantage de présence en jeune adulte qu’en adolescente. Outre qu’il permet à Castiel de s’extirper de son immobilisme post traumatique, le retour d’un Métatron ayant perdu de sa superbe permet de retrouver un Curtis Armstrong toujours autant en verve. L’Ange du Livre se montre toujours aussi perspicace concernant nos héros, cela permet de souligner un autre atout d’un opus : questionner les protagonistes quant à leur rapport à la violence. La volonté de Sam de ne plus passer par pertes et profits les victimes de possession rejoint Castiel épargnant in fine Métatron. Cette moindre propension à la tuerie pourrait également concernant, au relationnel toujours aussi trouble avec Amara. Autant de jalons prometteurs pour le futur, pour un épisode également caractérisé par de superbes décors : asile psychiatrique délicieusement sinistre et la rituelle chambre de motel reproduisant de manière amusante le plateau de Supernatural - la sitcom, vu dans Téléportation (5-08). Anecdotes :
Résumé : Donna appelle les Winchester à l’aide quand des meurtres sont perpétrés sans raison apparente par des personnes portant des déguisements d’animaux. Ils comprennent que les costumes sont hantés par leur ancien propriétaire, un comédien spécialisé dans les spectacles pour enfants s’étant suicidé. Sam s’efforce de convaincre Dean que, si Dieu lui envoie des images de la Cage, c’est parce que les Archanges peuvent intervenir contre Amara. Critique : Bas les masques constitue le premier épisode de la saison où il n’est (quasiment) pas fait mention d’Amara. Les auteurs vont avoir la bonne idée de jouer à fond la carte de la contre-programmation. Sans aller jusqu’à parler d’épisode décalé, l’opus se caractérise en effet par un ton volontiers humoristique en décalage avec la tonalité très sombre de la saison. Le retour de Donna tombe ainsi à point nommé, apportant tout sa gaîté et sa fraîcheur. On est ravi de voir ce sympathique personnage trouver toute sa place dans la série, avec un parfait équilibre entre humour et efficacité bien réelle dans l’enquête. Mais le grand atout de l’opus reste son recours aux masques. Les artistes de la production Supernatural réalisent en effet un nouvel exploit, avec ces créations savamment grotesques, entre esprit Cartoon, et un réel malaise, également suscité par des angles de prise de vue toujours parfaits. En fait le récit exploite à merveille l’idée de masque, l’un des thèmes classiques de l’épouvante autant par ce qu’il montre que par ce qu’il dissimule. Cela vaut également pour celui du clown, lors de la scène certainement la plus drôle du jour, quand Sam se voit confronté à son éternelle Némésis, avec un excellent Padalecki. On regrettera toutefois qu’au-delà de cette idée réussie, les auteurs ne cherchent jamais à aller plus loin qu’une simple Chasse à l’esprit vengeur, un cas de figure maintes fois abordé au cours de la série et dont le scénario retrouve les poncifs à plusieurs reprises. Anecdotes :
8. NOS AMIS IMAGINAIRES Résumé : Sam a la surprise de voir apparaître Sully son « ami imaginaire » lorsqu’il était petit enfant. Sully vient demander son aide car les êtres de son espèce, les Zână, sont apparemment traqués et exécutés par un ennemi inconnu. Les Frères Winchester partent à la recherche du tueur qui s’avère être une jeune femme, Reese, pour qui Sully est le responsable de la mort de sa sœur. Sam et Dean parviennent à les réconcilier et Sully veillera désormais sur Reese. Critique : Dans la foulée du alors récent Vice-versa (sorti aux USA quelques mois avant la diffusion de l’épisode) et de l’inoubliable Bing Bong, Just My Imagination va s’intéresser aux amis imaginaires de notre enfance. Avec une belle originalité à la clef, tant les créatures surnaturelles positives s s’avèrent rare dans cette série (et ne parlons même pas des Anges et Archanges). La première partie du récit s’avère très amusante valant également pour ce mélange d’humour et d’horreur propre à Supernatural. Les meurtres des charmants Zânăs par Reeses s’avèrent en effet tout autant abominables que l’ordinaire de la série. Supernatural aborde le Merveilleux, mais n’y sacrifie pas. L’opus doit beaucoup à la fantaisie naturelle de Richard Speight, Jr., cette fois derrière la caméra, ainsi qu’à extraordinaire prestation de Nate Torrence en Sully, entre humour et tendresse. Il est vrai que l’histoire sait évoluer et s’imprégner d’émotion avec la force du lien unissant Sully à Reese (voir Sully prêt à se sacrifier pour aider celle dont il avait la garde est bouleversant). C’est également le cas quand l’épisode élargit son sujet avec un nouvel abord des jeunes années des frères Winchester, durant la croisade de John. On a ici la bonne idée de se centrer sur le jeune Sam, alors que ce type d’opus s’était le plus souvent centré sur Dean jusqu’ici. Le nouveau jeune acteur interprétant Sam (une conséquence de la durée hors normes du programme) s’en sort avec les honneurs, tandis que Jared Paladecki sort de cette aventure avec l’intention bien arrêtée d’exorciser ses frayeurs intimes et donc d’aborder sans détours la question de la Cage. Cet habile raccordement à la trame principale de la saison illustre in fine la remarquable capacité de cet épisode à élargir son propos initial. Anecdotes :
9. DIVINE COMÉDIE Résumé : Désormais adulte, Amara commence à tuer des prêtres, afin de forcer Dieu à se confronter à elle. Sous l’impulsion de Sam, une alliance se forme avec Crowley et Rowena, afin d’accéder à la Cage, tandis que Dean part à la rencontre d’Amara. Elle l’embrasse, mais doit faire face à une attaque massive venue du Paradis. La Cage se matérialise et Lucifer propose son aide contre Amara, si Sam accepte de devenir son vaisseau. Mais tout ceci est en réalité un piège tendu par le Malin. Critique : Le mid season finale frappe vraiment très fort et porte la saison 11 à incandescence. Les ultimes personnages survivants formant une alliance désespérée contre les deux plus puissants Big Bads de la série, dont une Amara gagnant toujours en dimension grâce à l’entrée en scène de la fabuleuse Emily Swallow, et le Diable dont on savoure le retour, même s’il était devenu quelque peu prévisible. Le choix de deux longues confrontations au lieu d'une succession épique d'événements s'avère payant grâce à l'aura des antagonistes et à leurs interprètes. Longtemps attendu le face à face entre Amara et Dean tient toutes ses promesses, tandis que la révélation de la machination de Lucifer se voit portée par un Mark Pellegrino retrouvant le rôle avec une aisance confondante, comme s’il l’avait quitté la veille. On se demande certes ce que devient Michel / Adam de son côté, mai Lucifer capte (logiquement) toute la lumière. Tandis que Lucifer le contemple avidement, voir Sam pleurer de désespoir devant l’effondrement de ses espérances est bouleversant, l’événement est quasi inédit das la série. On se dit que l'Absent va vraiment devoir se manifester cette-fois ci, surtout avec une Amara en mode totalement psychotique, un pur plaisir. Seul Castiel manque à la fête, mais l’on devine que cen’est que temporaire, tant la catastrophe devient globale pour ses amis. Une longue attente débute durant les Fêtes de fin d’année pour des fans sidérés par tout ce que cette captivante saison 11 envoie épisode après épisode, après une 10 pourtant en demi-teinte. Supernatural retrouve tout son éclat et établit une connexion totalement réussie établie avec la saison 5, comme si tout l’intervalle entre ces deux périodes ne formait qu’une longue parenthèse. Anecdotes :
10. DIS-MOI OUI Résumé : Lucifer a secrètement manipulé aussi bien Rowena que Sam. En l’absence de Dieu et des Archanges, il affirme être le seul à pouvoir vaincre Amara, qui a survécu à l’attaque angélique. Mais Sam et Dean refusent obstinément de le libérer. Toutefois Castiel se laisse convaincre et accepte secrètement de devenir son Vaisseau. Lucifer sort ainsi de la Cage, à l’insu des Winchester. Dès leur départ, il tue Rowena, seule capable de l’emprisonner à nouveau et capture Crowley. Critique : Magistral retour aux affaires de Supernatural après le hiatus hivernal : The Devil in the Details (toujours ces titres arrosés au champagne) porte la saison 11 à l’incandescence. L'épisode exploite à la perfection la figure de Lucifer à travers un scénario particulièrement riche en rebondissements (cette saison roule à 300kmh et continue à accélérer) : ruses et stratagèmes, pure jouissance du Mal, terrifiante puissance, relation à la fois antagoniste et intime avec Sam. On adore le voir réduire instantanément Crawley au rang de sous-fifre, le Patron est de retour. Mark Pellegrino est impérial, comme toujours, il assure le show à lui tout seul, en meilleur Satan télévisuel (et il y en a d'excellents). La Ténébreuse n'est pas oubliée, elle a droit à sa scène coutumière d'effroi pur, mais, même si elle dépasse sans doute le Cornu en puissance pure, on lui souhaite bien du plaisir. Avec cette victoire majeure de Lucifer, la série parvient à mettre les Bros encore plus bas qu'en fin de mi saison, ce qui semblait réellement impossible. Cela va être chaud, à moins qu'Il ne se décide à se pointer en Personne ou que Michael nous réserve une surprise. Seule légère réserve, même si elle est soigneusement préparée par les scénaristes, la décision de Castiel survient un peu trop facilement. un épisode enthousiasmant, la saison 11 continue à envoyer missile sur missile, même si elle va envoyer quelques loners sympathiques pour temporiser afin de passer au final. Anecdotes :
11. LE CRI DE LA BANSHEE Résumé : Sam et Dean traquent une Banshee, qui entrepris de se nourrir du cerveau des pensionnaires d’une maison de retraite, après que son Cri les ait fait sombrer dans la folie. Ils reçoivent l’aide d’Aileen, une Irlandaise descendant d’Hommes de Lettres jadis tués par la même Banshee. Elle-même a été rendue sourde par cette attaque, alors qu’elle était encore un nourrisson. Sous les traits de Castiel Lucifer cherche un moyen de tuer Amara et apprend la connexion existante entre elle et Dean. Critique : Comme de coutume après le bouleversement de mi-saison, Supernatural en revient ici à un épisode de facture plus classique, ainsi d’éviter qu’un excès de rebondissement ne finisse par blaser le spectateur. Misha Collins continue néanmoins à assurer le spectacle en s’appropriant le rôle de Lucifer avec talent. On retrouve ici un récit classique de Chasse au Monstre de la semaine, mais qui va pour autant se révéler très plaisant à suivre. Les auteurs ont effet la bonne idée de moins parier sur le ressort de l’intrigue, fatalement prévisibles, ou sur la figure bien connue de la Banshee (encore que l’effet spécial la représentant s’avère particulièrement réussi) que sur les personnages rencontrés. De fait l’opus gagne en singularité en nous présentant non seulement deux personnages féminins forts… Et qui survivent ! Il en va ainsi de Mildred, nouvelle preuve de la sensibilité toujours manifestée par Supernatural quand il s’agit d’aborder la vieillesse. Jouée avec beaucoup de naturel par Dee Dee Wallace, elle apporte de la vie à l’épisode, de l’humour aussi par son flirt amusant avec Dean, jamais ridicule. Ce ton très positif se retrouve avec la vaillante Eileen, déterminée et efficace dans sa lutte malgré son handicap, avec cette fois une belle rencontre entrée sur Sam. On apprécie que ce soient Mildred et Eileen qui sauvent la situation, l’épisode constituant un bel exemple de mise en avant de personnages féminins sans sacrifier le récit ni sombrer dans l’excès de politiquement correct. Les Winchester ne se voient pas sacrifiés pour autant, entre considérations sur la perspective de leur propre vieillesse, regrets sur l’affaire du purgatoire pour Sam ou rappel menaçant de la connexion avec Amara pour Dean. Anecdotes :
12. LINGE SALE EN FAMILLE Résumé : Après plusieurs fausses alertes, Jody et les Winschester se montrent sceptiques quand Claire s’intéresse à une nouvelle affaire, cette fois dans le lycée d’Alex. Toutefois le concierge s’avère réellement être un Vampire, ayant également transformé le petit ami d’Alex. Les Winchester et leurs amies parviennent à triompher des Vampires. Sam et Dean repartent en laissant Claire et Alex plus unies que jamais autour de Jody. Critique : Voici venu le temps du désormais rituel épisode annuel de Shérif Jody et de sa bande de Chasseuses en devenir. On avouera fort apprécier suivre ainsi de loin en loi l’édification de cette vaillante famille recomposée, qui aurait certainement donné lieu à une série dérivée d’un grand intérêt. Tout comme l’opus précédent, Baiser mortel nous fait donc rencontrer des personnages féminins forts et positifs, sans qu’aucune mort ne soit derechef à déplorer. On sent que, pour Jeremy Carver, la tumultueuse Affaire Charlie est passée par là et que décidément chat échaudé craint l’eau froide. Mais l’on ne s’en plaindra certes pas, d’autant que Supernatural évite encore une fois de s’enliser dans un politiquement correct lourdement démonstratif. Bien au contraire le série revêt ici des allures de Teen Movie pétillant à souhait et accordant un grand soin à l’écriture de ses personnages. On apprécie chacune des toniques prises de bec venant émailler la vie de ce trio féminin avant tout uni par l’amour et la solidarité, mais sans mièvrerie. Beaucoup d’humour se voit également apporté par Sam et Dean totalement débordés par la situation et décontenancés par les discussions autour de la sexualité féminine (Dean en particulier est un poème, bien entendu). L’épisode n’évite toutefois pas la difficulté de Vampires bien peu effrayants, comme souvent dans Supernatural, mais nous sommes avant là pour la réunion de famille. Plus gênante est l’absence de Castiel face au danger, ce qui est contraire à son relationnel fort et quasi paternel avec Claire. Le sujet n’est jamais soulevé, les auteurs déidant de clairement éluder cette difficulté liée à Castifer. Anecdotes :
13. BAISER MORTEL Résumé : Durant la Saint-Valentin, Sam et Dean s’intéressent à des morts survenant quand un baiser est échangé. Une sorcière voulant punir les hommes infidèles et les femmes stupides fait apparaître une créature tuant ses proies en ayant revêtu l’apparence de leur grand amour. Quand l’entité s’en prend à Dean, elle revêt la forme d’Amara, ce qui l’oblige à avouer à Sam ses sentiments envers elle, une fois la sorcière occise. Sam lui promet de s’occuper seul d’Amara, le moment venu. Critique : Depuis les années 70, il existe toute une tradition du film d’épouvante (relevant souvent du Slasher Movie) liée à la saint-Valentin : Picnic at Hanging Rock (1975), My Bloody Valentine (1981), Valentine (2001), Shaun of the Dead (2004), etc. En 2019, Jensen Ackles avait lui-même participé à My Bloody Valentine 3D. Il était donc logique que Supernatural, à côté des incontournables de Noël ou d’Halloween finisse par dédier un épisode complet à la fête des amoureux et des tueurs en série. La production de Baiser mortel s’avère d’ailleurs un grand succès les artistes de la série s’étant visiblement passionné pour la création de décors liés au thème. L’appartement des premières victimes s’avère ainsi un délice de kitsch, de même que l’inévitable chambre de motel. De son côté, le détournement du symbole du cœur donne lieu à des effets gore bien revigorants comme on aime. Malheureusement ces indéniables efforts se voient gâchés par une narration plus malhabile qu’à l’accoutumée. Ainsi le récit perd beaucoup de temps à installer le rationnel du triangle amoureux, sans que cela apporte grand-chose. L’intrigue semble d’ailleurs inutilement embrouillée, un élément encore accentué par l’apparition de la fausse Amara. On ne sait pas trop où le récit veut en venir, notamment s’il pointe Dean en tant que bourreau des cœurs, alors même qu’il ‘y volontairement exposé pour sauver une potentielle victime. L’ensemble se montre maladroit, tout l’aveu de sa connexion avec Amara résulte quelque peu théâtral. Après tout ce n’est pas comme si Sam n’avait eu un dossier Ruby, en son temps. Anecdotes :
14. L'ARCHE D'ALLIANCE Résumé : Sam découvre qu’un puissant artefact, la Main de Dieu, a peut-être le pouvoir de détruire Amara. En 1943, l’objet a été dérobé aux Nazis par Delphine, une Femme de Lettres française, mais le sous-marin la ramenant a été coulé. Lucifer/Castiel envoie Dean à travers le Temps pour récupérer l’objet. La mission est remplie grâce au sacrifice de Delphine, mais la Main a épuisé son pouvoir. Sûr de lui, Lucifer se révèle aux Winchester, mais ils parviennent à le bannir grâce à un sceau. Critique : Arrivée à sa saison 11, Supernatural dispose d’une solide expérience en matière de voyages dans le Temps, notamment du fait d’un original pouvoir angélique. Néanmoins les Chrononautes n’en profitent guère guère car un destin ne peut être changé, comme on l’a déjà expérimenté pour la famille Winchester. Cette donnée se voit soulignée avec une force rare à l’occasion d’un épisode particulièrement tragique, où la force dramatique se voit en définitive davantage insufflée par le trépas immuable de Delphine et de l’équipage que par l’échec de la mission. Cette conclusion, dont l’amertume poursuit le spectateur bien après la vision de l’épisode, se situe à l’inverse opposé des multiples morts horrifiques de Supernatural. Elle gagne en densité et en intimité par la très belle rencontre entre Dean et Delphine, parfaitement interprétée par Weronika Rosati. On note au passage que, si Delphine ne survit pas, elle prend place parmi toute une succession de femmes courageuses envers lesquelles les Winchester sont redevables cette saison. La série a également opéré une petite révolution sur ce sujet, sans esprit de contre-productif démonstration pesante. Le public hexagonal sera évidemment particulièrement sensible à la dimension française de Delphine, dont le sacrifice se voit parfaitement accompagné par le Non, je ne regrette rien de Piaf (nonobstant l’évident anachronisme). L’équipage est lui aussi bien présent et prend place parmi un superbe décor de sous-marin, extrêmement travaillé et réaliste. Sur ce point Supernatural va clairement plus loin qu’Angel lors de l’épisode assez similaire qu’est Le Sous-marin (5-13). À la mise en scène, John Badham en tire le meilleur parti pour instaurer une atmosphère claustrophobe à souhait. L’un des chefs-d’œuvre de cette remarquable saison 11, The Vessel en contribue à intensifier les périls, puisqu’en plus d’Amara, Sam et Dean doivent désormais faire face à Lucifer. La menace se ressent d’autant plus fortement qu’il s’avère désormais évident que Lucifer à bluffé pour rouler Castiel et qu’il n’a pas la moindre idée de comment vaincre les Ténèbres. L’exploit de l’opus consiste à opérer cette révélation sans que le statut du Diable se voit réduit le moins du monde. Toujours excellemment joué par Misha Collins, il se montre toujours aussi dominateur et ironique envers les Winchester, mais aussi follement cruel dans le châtiment volontiers connoté SM et kinky de cet usurpateur de Crowley. Se met ici en place une guerre qui formera comme une série dans la série jusqu’au terme de la saison 12. Anecdotes :
15. SUR LE RING Résumé : Sam et Dean découvrent qu’un catcheur travaille comme collecteur d’âmes pour un Démon des Carrefours. Il paie ainsi sa propre dette, pour un pacte passé dix ans plus tôt. Il préfère tuer le Démon plutôt que les Winchester, quitte à être emporté par un molosse infernal. Lucifer règne désormais sur l’Enfer et tend un piège à son prisonnier Crowley pour que celui-ci lui révèle où il détient une Main de Dieu. Crowley parvient à s’échapper, après avoir utilisé le pouvoir de la Main. Critique : Sur le ring constitue le parfait cas d’école d’un épisode non pas décalé, mais thématique, comme Supernatural en expérimente parfois. C’est à la fois sa force et sa limite, car l’opinion du spectateur restera inévitablement tributaire de l’intérêt qu’il porte au sujet du jour. Ainsi un (certes lointain) passé de rôliste nous avait fait particulièrement apprécier L'Arbre et la Douleur (9-11), opus largement dédié au Jeu de rôle grandeur nature, ainsi qu’à la regrettée Charlie. A contrario, on avouera demeurer assez extérieur à cette évocation du monde du catch et de la passion qu’il inspire. Sans doute la discipline connaît-elle un plus large public aux USA qu’en France, encore que notre pays compte aussi ses aficionados. Ceci n’empêche pas d’apprécier le grand soin apporté à la reconstitution de cet univers, ou l’hilarante prestation d’un Jensen Ackles particulièrement déchaîné, en dehors et sur le ring. Si l’intrigue se contente en définitive sur le thème maintes fois exploré, mais il est vrai très riche, des Démons des Carrefours, elle se montre habile et sait créer une véritable émotion autour du courageux Gunnar. On reste davantage réservé sur la nouvelle manche du jour du match Lucifer / Crowley. Le volet catch occupe tant d’espace que les péripéties de l’affrontement s’avèrent trop précipitées. Cela rend la victoire de Crowley un tantinet artificielle, Lucifer nous ayant habitué à mieux, mais la partie ne fait que débuter. Par ailleurs, autant avec Casifer Misha Collins excelle dans les moments humoristiques ou hâbleurs du Porteur de Lumière, autant il ne rivalise pas avec Mark Pellegrino pour l’aura menaçante. Reste que les Mains de Dieu constituent un beau réservoir d’artefacts bibliques (pour l’Arche d’Alliance, c’est déjà pris), on se croirait dans Warehouse 13. Anecdotes :
16. LA PREMIÈRE RÈGLE Résumé : Une mère et sa fille sombrent dans le coma dans une maison hantée. Sam et Dean découvrent que sept ans plus tôt, Bobby et Rufus avaient déjà enquête sur cette demeure, pour tenter de sauver une autre famille. Un Mangeur d’Âmes a capturé l’essence de ses victimes dans son repaire situé en dehors du Temps. Bobby et Dean vont s’y retrouver brièvement, avant de triompher de l’entité et de libérer ses prisonniers. Critique : Tout au long de son vaste parcours, Supernatural aura tué un nombre pour le moins conséquent de personnages absolument formidables. En usant des infinies possibilités proposées par le Fantastique, soit le genre laissant le plus libre cours à l’imagination, le programme a, quasi inévitablement, pris l’habitude de faire revenir ponctuellement ses regrettés disparus. Ainsi le propre Bobby aidait-il ses garçons depuis le Paradis lors de L’Échappée belle (10-17). Il serait d’ailleurs sympathique que la saison 15 et ultime nous révèle ce qui lui est advenu face à la colère des Anges. Au-delà de l’évidente nostalgie qui nous étreint lors des retrouvailles avec le duo Bobby / Rufus, l’épisode va sans doute constituer l’une de ces tentatives les plus abouties et ambitieuses Le récit sait en effet exploiter toutes les potentialités de cet authentique Cold Case à la sauce Supernatural, avec tout un subtil travail de correspondance entre les deux enquêtes, à des années d’intervalle. On s’amuse ainsi beaucoup en voyant Sam et Dean redécouvrir les mêmes indices et témoins, mais des années plus tard et ayant encore en souvenir le mémorable duo de Chasseurs vétérans, ou en comparant les méthodes et personnalités très diverses des enquêteurs. L’introduction de l’univers de poche hors de l’espace-temps accroît encore les enjeux, les équipes progressant aussi bien vers la vérité que littéralement l’une vers l’autre. Un double suspense original se met en place, à propos de la raison de l’échec relatif de Rufus et Bobby, mais aussi si Bobby et Dean vont réellement finir par se rencontrer dans les corridors du Temps. L’évènement se montre aussi fugace qu’émouvant, tout en silence et regards, comme jadis lors du départ de John. On apprécie que le récit sache ne pas sombrer dans le pathos, pour au contraire demeurer très pudique, à l’image des protagonistes eux-mêmes. Outre les facultés de son repaire, le Mangeur d’Âmes se révèle sinistre à souhait, son effroi devant Amara ne s’en ressent qu’avec plus de force encore. Formidable cadeau pour les fans, La Première Règle reste aussi un grand épisode d’interprétation. Jim Beaver et Steven Williams nous font pleinement ressentir leur enthousiasme à retrouver leur rôle et leur duo. Ils excellent dans leur peinture de ce duo plus expérimenté que les Winchester, mais aussi alcooliques bon teint, marqué au fer par la Route et peut-être sourdement conscient de vivre l’une de ses dernières Chasses. Le seul regret de l’épisode est de nous faire ressentir que le sujet d’une série dérivée de Supernatural était sans doute là. Anecdotes :
17. DEUXIÈME CHANCE Résumé : Une Chasse au Loup-garou tourne mal et Sam semble être mort. Dean commet un suicide contrôlé afin d’atteindre l’Au-delà et de convaincre Billie la Faucheuse de laisser Sam repartir, ne serait-ce que pour combattre Amara. Mais Sam est en fait toujours vivant et un médecin parvient à ranimer Dean avant que Billie ne le jette dans le Vide. De nouveau sur pieds, les frères Winchester en terminent avec les Loup-garous. Critique : L’épisode du jour nous laisse quelque peu dubitatif. Il tente en effet de développer plusieurs voies dans son récit, mais avec un succès inégal. On perçoit que l’histoire du couple maudit veut dépeindre les conséquences d’un amour toxique et de l’emprise masculine sur une femme, mais le recours au Fantastique vient brouiller le message. En effet on ne mesure pas assez ce qui relève de la réelle personnalité de l’individu ou de sa transformation en Loup-garou, c’est-à-dire en monstre. Le recours à une mise en scène faisant le pari du réalisme apporte une valeur ajoutée et un ton grisâtre propice à un récit teinté de social, sans que cela aille bien loin pour autant. Mme si l’on trouve assez anti-climatique la fausse mort de Sam, un effet scénaristique assez pesant, le réit permet d’illustrer la force du lien fraternel entre les protagonistes. Cet aspect s’appuie sur une solide prestation de Jensen Ackles, très convaincant tout au long du véritable chemin e croix vécu par Dean durant cet épisode. Mais qu’un frère Winchester soit prêt à tous les sacrifices pour sauver l’autre a déjà été maintes fois montré au fil de la série, Red Meat n’apporte rien de nouveau là-dessus. En définitive, le seul réel point fort de l’opus consiste à définitivement installer Billie au sein de Supernatural, avec une Lisa Berry confirmant toute sa présence. Outre l’impact immédiat, la confirmation que les menaces de Billie à propos du Vide n’étaient pas gratuites dramatisent un final de saison se profilant à l’horizon. Anecdotes :
18. LA CORNE DE JOSUÉ Résumé : Crowley s’empare d’une nouvelle Main de Dieu, la Corne de Josué, tandis que Lucifer impose sa volonté aux Anges paniqués devant Amara. Crowley, Rowena, Sam et Dean reconstituent leu alliance et tendent un piègeau Diable, pour le contraindre à libérer Castiel. Lucifer triomphe et se sert de la Main de Dieu contre Amara, en vain. Crowley et Rowena s’échappent, pendant qu’Amara libère Sam et Dean. Amara entreprend de torturer son neveu, pour forcer Dieu à apparaître. Critique : La Corne de Josué marque le retour en fanfare des épisodes mythologiques au sein d’une saison dont il préfigure déjà le final. On remarque que l’élément déclencheur de la survoltée succession d’évènements est bien Crowley et sa découverte d’un nouvel artefact divin. De quoi confirmer les similitudes existantes entre les saisons 5 et 11, voyant pareillement une marche à l’Apocalypse via l’affrontement programmé de deux hyper puissances. Crowley y avait pareillement renversé la partie en réintroduisant le Colt dans l’équation. Toutefois les auteurs, ici comme durant l’ensemble la période, savent varier suffisamment leurs effets pour que cette convergence ne devienne pas pénalisante. Si l’épisode se caractérise par la réunion de l’ensemble des acteurs du conflit en cours, il accorde la part belle aux retours dont celui d’Amara, enfin remise de l’attaque du feu angélique et plus dominatrice que jamais, ou encore sa récente alliée Rowena, très en verve. Mais le retour le plus sensationnel demeure celui de Lucifer au Paradis, d’autant que l’opus a la bonne idée de prermttre à Misha Collins d’y aller totalement en roue libre. On s’amuse beaucoup d’hilarante réparties, sans que cela réduise l’impact d’une prise de possession encore facilitée par la panique des Anges face aux Ténèbres montantes. Le pic de l’action survient bien entendu lors de la spectaculaire confrontation tant attendue entre Amara et Lucifer détenteur de la Main de Dieu. Avoir élevé le Diable au fait de sa puissance ne rend que plus retentissante encore sa chute, ainsi que son terrible destin aux mains des Ténèbres. La suite des évènements se profile comme effroyable, l’ultime recours paraissant être Celui qui, avec obstination, ne s’est encore jamais révélé jusqu’ici dans la série. La seule faiblesse de ce mémorable épisode réside dans le fait que, cette fois, Supernatural ne peut éviter que ses deux protagonistes n’apparaissent comme totalement dépassés par les forces en présence. Les Winchester ne sont plus réellement des acteurs du conflit, au mieux en demeurent-ils un enjeu secondaire. Anecdotes :
Résumé : Sam et Dean s’intéressent à des monstres apparaissant tous les 27 ans pour s’en prendre à de jeunes gens. Ils sont aidés par deux autres Chasseurs, César et Jessy, dont le frère avait jadis été victime des créatures. Celles-ci sont des mouches monstrueuses vivant dans les bois. Elles pénètrent puis contrôlent le corps de leurs proies humaines et s’en servent comme hôtes pour leurs œufs. Sam et Dan préfèrent laisser leurs amis connaître la paix, au lieu de les recruter contre Amara. Critique : On aurait sans doute davantage apprécié Les Bisaan s'il avait pris place plus tôt dans la saison. Après le paroxysme de l'opus précédent, cette chasse isolée s'en vient effectivement rompre le rythme impulsé autour de l'affrontement contre Amara. Cela se ressent d'autant plus intensément que l'intrigue du jour se voit introduite par le marronnier absolu de la série voyant les Winchester s'offrant une Chasse car n'ayant rien de nouveau sur le front principal. Si l'épisode peut compter sur une guest de qualité en la personne de la toujours excellente Kandyse McClure, l'opposition du jour manque quelque peu le coche. Cette histoire de type L'Invasion des profanateurs de sépultures (ou Œufs surprises chez Buffy) aurait sans doute été davantage intense si l'un des deux frères avait été contaminé. Et pourtant cet ultime loner de Jeremy Carver vaut largement le coup d’œil car l'on ressent à cette occasion que le showrunner a voulu nous proposer son épisode somme sur Supernatural, avant la grande déflagration finale. Ainsi une atmosphère caractéristique des premières saisons de la série se voit-elle installée, comme la ruralité ou l'importance du lien familial, voire la convergence d'alors avec les X-Files. A partir de ce retour aux origines, Carver nous délivre son testament sur Supernatural, avec une claire négation d'une fin heureuse pour les frères Winchester. Là où César et Jessy saisissent leur chance de quitter la Chasse à l'issue de leur quête personnelle, il est désormais trop tard pour Sam et Dean, tant sont lourdes les chaînes dont leur histoire personnelle et familiale les a chargés. Il en va ainsi pour les Héros immergeant leur vie dans leur combat ou leur métier, pour qui seule leur action compte. Il en va ainsi de Fox Mulder, Angel, Jessica Jones, ou Bruce Wayne, voire, dans un autre genre, d'Hannah dans Secret Diary of a Call Girl. Il y a beaucoup d'émotion à voir Sam et Dean refuser de recruter leurs amis dans la lutte contre Amara, pour leur laisser pleinement leur chance. Premiers Chasseurs ouvertement gays de la série, César et Jessy permettent également à Jeremy Carver d'effectuer un rattrapage, après le CharlieGate l'ayant réellement éprouvé. Par la représentation positive qu'autorise le couple (même si encore plus chaste que Willow et Tara, même pas un baiser), le showrunner indique qu'il est possible pour Supernatural d'être plus ouvert sur certaines thématiques. Après cet opus bien plus personnel et intimiste qu'il n'y paraît à première vue, Carver va pouvoir pleinement se consacrer à l'ébouriffant final de son ère à la tête de Supernatural, d'autant qu'un visiteur inattendu est sur le point de frapper à la porte de la série. Anecdotes :
20. CHUCK TOUT-PUISSANT Résumé : Devenu un clochard, Métatron se trouve soudain transporté dans un bar situé en dehors du monde et dans lequel Dieu l’accueille : il s’agit de nul autre que Chuck. Métatron va s’efforcer de convaincre un Dieu septique que l’Humanité mérite d’être sauvée contre Amara. Parallèlement, celle-ci lance un nouveau fléau conte une petite ville, que Sam et Sean s‘efforcent désespérément de protéger. Dieu sauve in extremis la situation et se révèle aux frères Winchester. Critique : Et voilà, au terme de 238 épisodes l’Évènement tant espéré par les fans est enfin survenu : l’Absent a cessé de l’être. Don't Call Me Shurley (note de 9,5 actuellement sur IMDB) confirme ainsi les pronostics concernant la fin de saison mais aussi l’identité qu’Il avait revêtue au cours de la série, largement devinée par le public depuis belle lurette il est vrai. Au-delà de l’impact inévitable de Sa venue sur l’intrigue principale (Amara les Ténèbres et Lucifer se préparent des petits matins blafards) l’épisode vaut pour le brillantissime dialogue établi entre le Père et Métatron, Ange du Livre et Son Biographe, occupant les quatre cinquièmes du récit. Après une très amusante première passe d’armes bourrée de références et clins d’œil à Kripke le Créateur, ce long entretien permet de répondre à toutes les interrogations posées par le splendide isolement entretenu par Dieu.Les réponses, parfois audacieuses, voire presque sacrilèges par moments (notamment quand Metatron Lui reproche Sa lâcheté et Son égoïsme) convaincront ou non le spectateur selon le regard qu’il porte sur le Divin. Mais elles présentent le mérite de la cohérence, de l’exhaustivité et d’un certain courage : Supernatural, cette si surprenante série, aura bien été à la hauteur de ce rendez-vous clef de son histoire. Curtis Armstrong et Rob Benedict sont extraordinaires tout au long de ce huis clos théâtralisé avec talent par la mise en scène. La très riche bande son s’avère l’une des meilleures de la série, ce qui n’est pas peu dire assez logiquement avec ce Dieu citant la musique comme plus belle invention de l’humanité. Que Rob Benedict interprète lui-même, somptueusement, la chanson voyant Dieu semblant annoncer un prochain sacrifice, ajoute encore à l’émotion illuminant toute la dernière séquence du récit. L’aventure désespérée vécue par les Winchester permet d’idéalement scander la controverse entre Dieu et l’Ange, jusqu’à ce que la rencontre tant attendue ne conclue les débats et n’ouvre avec une singulière intensité l’arc final de la saison. Cette scène magnifique s’avère aussi chaleureuse que lumineuse, tandis que, pour une fois entre toutes, en définitive personne ne meurt. Un épisode fabuleux, confirmant tout le potentiel de cette inépuisable saison 11. Anecdotes :
21. DONATELLO Résumé : Dieu admet avoir laissé le Monde trouver seul son chemin, mais il est désormais désireux d’intervenir contre Amara, quitte à se livrer à elle. Pour éviter cela, Donatello, le nouveau Prophète, Métatron et Sam tentent de sauver Lucifer, tandis que Dean distrait Amara. Métatron se sacrifie pour que les autres puissent s’enfuir et être téléportés par Chuck au Bunker. Lucifer annonce se joindre à l’alliance, avant la grande bataille contre les Ténèbres. Critique : A l'occasion de cet épisode, les auteurs devaient faire face à un défi de taille : alors même que le duo protagoniste paraissait déjà largement dépassé par les forces en présence, comment ne pas encore aggraver la situation avec l'entrée en lice du Créateur et principe moteur de l'Univers ? Ainsi afin d'éviter le sacrifice annoncé lors du dénouement de l'opus précédent, Dieu reste-t-il en retrait lors de l'expédition dans doute la plus périlleuse et désespérée des expéditions de la série. Il reste également Chuck, conservant son plaisant côté décalé et humoristique mais aussi permettant un dialogue à hauteur d'homme entre Lui et les Winchester. Cette possibilité se voit pleinement saisie, avec un Sam émerveillé, mais aussi un Dean autrement plus revendicatif et sans doute porte-parole d'un bon nombre de fans de la série. Parfait prolongement d'un pari scénaristique particulièrement ambitieux, l'épisode met également en valeur les relations entre Chuck et les autres personnages. Si le retour express du populaire Kevin relève avant tout du fan service (et que va devenir sa mère ?), son successeur Donatello s'avère absolument délicieux. On aime aussi qu'il soit interprété par le toujours excellent Keith Szarabajka, qui prend place à son tour sur la liste des acteurs du Buffyverse ou des X-Files ayant participé à Supernatural. Lucifer en ado rebelle face à son père compréhensif est aussi un régal, on s'amuse bien. Métatron achève logiquement son parcours de rédemption par un émovant sacrifice (l'une des plus cruelles mises à mort perpétrées par les Ténèbres). On quitte à regret l'Ange du Livre, parfait confident d'un Dieu lui-même écrivain, et qui aura su devenir un passionné avocat du genre humain. Le passge de Curtis Armstrong aura réllement marqué Supernatural. Anecdotes :
22. L'OMBRE ET LA LUMIÈRE Résumé : Les Anges du Paradis, les Démons de Crowley et les sorcières de Rowena se joignent aux alliés pour affronter Amara. Celle-ci triomphe et dévore l’âme de Donatello. Toutefois elle est affaiblie et Chuck tente de l’enfermer à nouveau dans la Marque de Caïn, qui serait dès lors portée par Sam. Mais Amara prend le dessus sur Lui après avoir expulsé Lucifer hors de Castiel et stoppé les Winchester. Elle disparaît après avoir blessé Dieu mortellement. Critique : L’intrigue de L’Ombre et la Lumière demeure très linaire en soi : avant, pendant et après le combat contre Amara. Mais si le canevas est simple, chacun de ces segments va produire un maximum d’effets. Anisi la veille d’arme assure-t-elle une solennité particulière en unifiant l’ensemble des forces constituées de la série. Anges, Démons, Sorcières et Clan Winchester (dont un certain Chuck) tous répondent : tous répondent à l’appel aux armes. Tout comme lors du préambule de l’affrontement final entre les Tueuses (bon, et Spike) et la horde de la Force à l’issue de Buffy contre les Vampires, l’humour reste toutefois présent. C’est notamment le cas de la crise d’ado rebelle de Lucifer face à Chuck, développée jusqu’à en devenir une espèce de sitcom passablement décalée. Rob Benedict et Misha Collins se régalent : nous aussi. Ces diverses vannes pourraient sembler anti-climatiques mais elles sont le calme avant la tempête, une élégance devant l’abîme. Évidemment l’épisode frappe un grand coup, car, cette fois a contrario de Chosen, la bataille finale contre la force primordiale des Ténèbres est perdue, voire vire au désastre. Même si elle prend quelques coups au passage, il s’avère littéralement terrifiant de voir Amara laminer un à un ses adversaires. L’actrice shakespearienne qu’est Emily Swallow au théâtre sort le grand jeu (quelle présence !) et Supernatural met les petits plats dans les grands concernant les effets spéciaux, même si la série, comme toujours, ne dispose que d’un budget limité. Alors que les Ténèbres semblent ployer devant la lumière divine, Jeremy Carver nous surprend avec l’un de ses plus grands coups d’audace quand, par un peu effort de volonté, Amara terrasse finalement Chuck. Tout au long de son parcours Supernatural sera allé jusqu’au bout de ses concepts, et le démontre une nouvelle fois ici (en attendant le final de la saison 14). Un tonitruant cliffhanger ouvrant sur un final de saison ayant basculé dans l’inconnu. Anecdotes :
23. LES LIENS DU SANG Résumé : Du fait de l’agonie de Dieu, le Soleil s’éteint progressivement. Pour tenter de tuer Amara, les Winchester accumulent des âmes dans Dean, avec l’aide de Billie. Dean se transforme en bombe mystique, mais choisit plutôt de convaincre Amara de se réconcilier avec Chuck. Elle guérit Dieu, qui libère les âmes, et tous deux quittent l’Univers pour se retrouver. Amara ressuscite Mary pour remercier Dean. Lady Antonia, des Hommes de lettres anglais, bannit Castiel puis tire sur Sam. Critique : À l’issue d’une formidable saison 11, sa conclusion s’avère mi-figue, mi-raisin. On comprend les raisons ayant poussé à opter pour une conclusion essentiellement basée sur des dialogues. La série est allée budgétairement au bout de ses limites lors du précédent opus et n’aurait pas pu proposer le surcroît de spectaculaire que l’on requiert d’un Season finale. Le soleil s’éteignant en même temps que Chuck apporte tout de même un bel effet visuel Plus fondamentalement, une issue définitive de l’affrontement par la mort de l’un des deux adversaires étant exclue sous peine de destruction de l’univers, une issue par une réconciliation vaut sans doute mieux que de botter en touche avec le marronnier du combat sans fin. Par ailleurs l’écriture parvient habilement à placer les frères Winchester au cœur du récit, soit l’un des défis de la saison : Sam demeure le ciment de l’alliance, tandis que Dean permet les retrouvailles. Malgré tout, il n’en demeure pas moins que proposer comme final l’épisode sans doute le plus dépourvu d’action de toute la série ne pouvait qu’apparaître anti-climatique aux yeux d’un public auquel on avait vendu une forme de Ragnarök. Sans surprise, bon nombre de fans furent déçus et Les Liens du sang reste encore aujourd’hui le final de saison de Supernatural le plus mal noté sur IMDB ( avec une note de 8,5, tout de même). Le plus gênant réside sur le caractère précipité de cette réconciliation miraculeuse et si pratique, insuffisamment préparée en amont et faisant bon marché des multiples meurtres abominables commis par Amara. Les deux cliffhangers semblent également bien soudains. Au moins le retour de Mary avait-il été quelque peu annoncé Amara regardant sa photographie lors de l’épisode précédent, mais Les hommes de lettres britanniques surgissent vraiment de nulle part et avec fracas. On a l’impression que l’auteur Andrew Dabb s’empresse de nous immerger dans la saison 12, assez logiquement puisqu’il va en devenir le co-showrunner. Mais qu’importe, Amara restera un grand souvenir. On ne désespère d’ailleurs pas de la retrouver en saison 15, d’autant que la relation entre Chuck et les Winchester vient de connaître comme un léger trou d’air. Anecdotes :
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