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Saison 2Saison 4

NCIS : Enquêtes spéciales

Saison 3

 

1. Le sniper [1/2] (Kill Ari, Part 1)

2. Le sniper [2/2] (Kill Ari, Part 2)

3. Bras de fer (Mind Games)

4. Trésor de guerre (Silver War)

5. Mr et Mrs Smith (Switch)

6. Meurtre en direct (The Voyeur's Web)

7. Code d'honneur (Honor Code)

8. Sous couvertures (Under Covers)

9. Le coupable idéal (Frame Up)

10. Le troisième homme (Probie)

11. Roméo et Juliette (Model Behavior)

12. Prisonniers (Boxed In)

13. Les meilleures intentions (Deception)

14. Agent dormant (Light Sleepers)

15. Puzzles (Head Case)

16. Frères d'armes (Family Secrets)

17. Prédateur (Ravenous)

18. Bombe-humaine (Bait)

19. De sang froid (Iced)

20. La taupe (Untouchable)

21. À l'amour, à la mort (Bloodbath)

22. Le petit frère (Jeopardy)

23. Hiatus [1/2] (Hiatus, Part 1)

24. Hiatus [2/2] (Hiatus, Part 2)

  


1. LE SNIPER [1/2]
(KILL ARI, PART 1)



Scénario : Donald P. Bellisario

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Alors que l’équipe de Gibbs enquête sur la mort de l’agent Todd, deux nouvelles arrivées changent la donne.

Critique :

Sans intrigue, cet épisode, qui est la continuité même du dernier de la saison précédente, est pourtant passionnant à suivre. Donald P. Bellisario équilibre remarquablement bien son propos entre « l’enquête » (il faut trouver l’assassin de Caitlin Todd), le deuil, tout en intégrant de nouveaux personnages et en parvenant à distiller de courtes mais nécessaires pastilles de légèreté.

L’épisode a une dimension méditative car chaque personnage revoit Kate et chacun la voie à sa façon ; ce qui est très drôle avec Tony et McGee ! Sasha Alexander s’éclate visiblement à jouer les différents avatars de son personnage. A elle seule, elle nous fait ressentir peine et joie.

Mais cet épisode rebat les cartes au NCIS : le directeur Morrow s’en va, le directeur Jane Shepard arrive. Lauren Holly s’accommode bien du tailleur et est assez crédible en femme d’autorité. Par contre, il est moins crédible que Shepard ait grimpé en six ans d’agent de terrain à directeur d’une agence fédérale, même aussi modeste que le NCIS. Qu’en plus, elle ait été une ex de Gibbs, cela fait beaucoup et on y croit modérément. C’est aussi l’arrivée de Ziva David, officier du Mossad et référent d’Ari Aswari, dont on nous rappelle opportunément qu’il est censé être une taupe au sein d’Al-Qaïda. Si l’entrée en scène de Cote de Pablo est d’emblée réussie, c’est aussi parce que Michael Weatherly lui donne parfaitement la réplique. Le premier contact de Ziva et Tony est assez savoureux ! Tout aussi intéressant, l’affirmation de Ziva sur l’innocence d’Ari. A ce stade, le spectateur ne sait pas si c’est de l’ignorance ou de la complicité car l’ouverture de l’épisode nous a bel et bien montré Ari tuant Kate.

En Ari, Rudolf Martin est toujours aussi impeccable, fin et courtois. L’acteur donne l’impression que son personnage a de la glace dans les veines tant il demeure imperturbable sans jamais cesser de sourire. Et ce n’est pas la dernière image qui va nous rassurer !

Anecdotes :

  • Le bateau que construit Gibbs dans sa cave n’est pas le premier.

  • Gibbs a servi au Panama (en 1989 contre Noriega) et en Irak (1990, contre Saddam Hussein)

  • Tom Morrow quitte le NCIS pour la Sécurité Intérieure. Le département du Homeland Security a été créé après le 11-Septembre pour coordonner l’action des agences fédérales du renseignement.

  • Quand Ziva téléphone à Ari, en VF elle lui dit que « [Gibbs] lui fait peur » mais le sous-titre anglais écrit : « He’s a man with blood in his eyes ».

  • Dans les bonus, on apprend que Lauren Holly avait été pressentie pour le rôle de Kate Todd.

  • Dans le véritable NCIS (présenté dans les bonus), il n’y a pas de directrice. Lauren Holly crée donc un précédent !

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2. LE SNIPER [2/2]
(KILL ARI, PART 2)

Scénario : Donald P. Bellisario

Réalisation : James Whitmore Jr

Résumé :

Gibbs poursuit sa traque obstinée d’Ari.

Critique :

Moins intense que le précédent, cet opus reste de bonne facture. Rudolf Martin est omniprésent, soit physiquement soit parce qu’Ari obsède le NCIS. Il apporte une noirceur glacée et lourde. Que ce soit avec David McCallum ou Mark Harmon, Rudolf Martin est l’atout de cet épisode. Nous savons qu’il est coupable et le scénariste ne commet pas l’erreur de proposer une « alternative » ; c’est ce qu’il faut retenir de la mort d’un homme abattu par Gibbs et qui coche toutes les cases pour être le sniper. Tout comme le fait que le plaidoyer d’Ari auprès de Ducky pour se disculper ne nous est pas montré, le résumé en quelques secondes « prouvant » ladite innocence signifie qu’un leurre est tendu au NCIS. Remercions Mark Harmon totalement impliqué dans l’épisode et diablement convainquant en homme désireux d’abattre le criminel qui s’en prend à son équipe. Remercions aussi Rudolf Martin : le discours final d’Ari est d’une amertume surprenante mais qui sonne juste.

Un final qui vient après un entretien tendu entre Gibbs et Ziva. En fait, c’est un marché que passe l’agent fédéral. Sacrément risqué d’ailleurs ! Bonne composition de Cote de Pablo qui a su dans cet épisode passer du léger (c’est déjà piquant entre Ziva et DiNozzo) au grave. Mais c’est à nouveau, et pour la dernière fois, Sasha Alexander qui apporte à la fois de l’humour et de l’émotion. En quelques scènes, cette actrice talentueuse éclaire l’épisode et fait sourire, franchement ou avec tendresse.

Anecdotes :

  • Vacherie de Gibbs : « Le Mossad est comme la Mafia, une grande famille » ! Au vu du final, cette affirmation prend un tout autre relief.

  • Vacherie d’Abby : « J’avais presque oublié Gerald ». Nous aussi !

  • Curiosité : Gibbs a dans son téléphone le numéro du domicile de Jane Shepard. Or, ils ne se sont pas vus depuis longtemps. Il sait d’ailleurs où elle habite.

  • Gloria Votsis/agent du Mossad Dana : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : Sex and the City (2003), Les Experts : Manhattan (2009), FBI : Duo très spécial (9 épisodes, 2010-2012), Les Experts : Miami (2011), Person of Interest  (2012), Grimm (2014)

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3. BRAS DE FER
(MIND GAMES)

Scénario : Jeffrey A. Fitzpatrick et John C. Kelley d’après une histoire de Jeffrey A. Fitzpatrick

Réalisation : William Webb

Résumé :

Sur le point d’être exécuté, le tueur en série Kyle Boone affirme qu’il ne révèlera où il a enterré les corps de ses victimes qu’à l’agent spécial Leroy Jethro Gibbs.

Critique :

Sans être ennuyeux, un épisode simplement intéressant, sans beaucoup d’humour mais, surtout, sans beaucoup de surprises.

Les manipulations du tueur en série pouvaient paraître retorses en 2005 mais, à côté d’Esprits criminels (série qui débute au même moment), c’est de l’eau tiède. Christopher Shyer est pourtant crédible en psychopathe et il se défend très bien, avec l’aide du réalisateur (première réalisation de William Webb, habituel directeur de la photographie de la série) qui le met en valeur et s’attarde sur son visage mobile et ses yeux durs. Par contre, le « duel » annoncé avec Gibbs tombe largement à plat ; la faute à un scénario manquant de saveur et qui a trop mis l’accent sur le dégoût et le mépris qu’éprouve Gibbs envers Boone. L’agent spécial se moque bien de ce que pourrait lui dire le tueur. C’est très bavard et peu rythmé. Mark Harmon ne fait guère d’efforts pour densifier Gibbs ; il a bien saisi que le scénariste n’a pas, lui, bien compris qui est Gibbs. En temps normal, l’agent spécial montre bien plus d’empathie pour les victimes. Le rebondissement était lui aussi prévisible et les seconds rôles n’ont d’utilité que pour servir de substituts possibles au tueur emprisonné. Là, oui, on peut se demander lequel est l’élève mais cela arrive bien tard pour soulever plus qu’un intérêt poli.

Le souci aussi c’est la relative mise à l’écart de l’équipe et l’absence de développement sérieux des personnages. Ducky débite des platitudes et met en garde sur l’effet qu’aurait Boone sur Gibbs ; ce qui n’est rien de plus qu’une pathétique tentative de faire monter la tension. On n’y croit pas une seconde. La confrontation finale Boone/Gibbs sera la seule bonne parce qu’elle sera la seule juste. Curiosité de l’épisode que la présence de Paula Cassidy, en remplacement « pour une semaine » (temps entre deux épisodes !) mais dont le scénario ne sait en définitive pas trop quoi faire. Pendant un bon moment, Jessica Steen n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent et recycle ce qu’elle a déjà montré les saisons précédentes. Son numéro avec Michael Weatherly fonctionne parce que les deux acteurs se renvoient bien la balle mais c’est du réchauffé. Par contre, bonne idée que de lui avoir confié la seule scène d’action. Dommage qu’elle vienne si tard.

Anecdotes :

  • Retour de Jessica Steen.

  • Première apparition de Stéphanie Mello dans le rôle de Cynthia Sumner, secrétaire de la directrice Shepard. Elle interviendra à 6 reprises cette saison. L’actrice a joué également dans Quoi de neuf docteur ? (1991) et Big Time Rush (2013).

  • Ducky prétend que la traque de Boone a coûté à Gibbs sa relation avec une certaine « Ritchie ». C’est l’unique mention de ce nom et on ne la verra jamais.

  • Les cheveux gris de Gibbs « provoquent des secousses sismiques » chez Abby !

  • Christopher Shyer/Kyle Boone : acteur canadien, peu vu au cinéma hormis J. Edgar (2011) mais davantage à la télévision : La Nouvelle Famille Addams (1998-1999), The Practice (2002), JAG (2004), The L Word (2005), V (2009-2011).

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4. TRÉSOR DE GUERRE
(SILVER WAR)

Scénario : John C. Kelley, d’après une histoire de Joshua Lurie

Réalisation : Terrence O’Hara

Résumé :

Un Marine, disparu depuis un an, est retrouvé dans un cercueil datant de la guerre de Sécession.

Critique :

Un épisode intéressant par son enquête rondement menée et l’introduction réussie de Cote de Pablo dans le casting principal.

La découverte du corps fait partie de ces incongruités décalées qui font le bonheur des fans, et que la série Bones a su élever au rang d’art. D’entrée de jeu, nous avons un mystère et de l’humour ; des ingrédients indispensables à un bon épisode de NCIS ! Le défunt appartenait à un club de fanatiques de reconstitution des batailles de la guerre de Sécession ; une époque qui fait plus que partie du décor de l’épisode parce qu’elle permet un souvenir personnel (et hilarant) de DiNozzo. L’histoire n’est pas la matière préférée des Américains (et ici, elle donne surtout une valeur pécuniaire à des objets anciens) mais la ferveur des participants montre tout de même que c’est quelque chose qui les touche et signifie quelque chose.

C’est intéressant de mettre en parallèle le conflit qui divisa les Américains et l’arrivée d’un nouveau membre dans l’équipe de Gibbs, Ziva. De plusieurs faisons un (E pluribus unum) ; la devise des Etats-Unis. Une arrivée en fanfare qui nous vaut d’excellents moments d’humour. Cote de Pablo réussit à montrer la maladresse de Ziva (nouvellement arrivée dans un pays étranger) et aussi sa redoutable efficacité. Le visage, mobile, de l’actrice rend compte des différents états d’âme de Ziva. Si Michael Weatherly lui donne parfaitement la réplique en ouverture, Mark Harmon est à son meilleur niveau quand il joue avec elle. Observez le petit sourire de l’agent Gibbs quand Ziva ne le regarde pas : il s’amuse avec elle, sans méchanceté certes mais c’est indéniable. Si ce n’est pas un bizutage, ça y ressemble !

Anecdotes :

  • Cote de Pablo promue actrice principale.

  • Règle de Gibbs n°18 : Il vaut mieux rechercher le pardon que demander la permission.

  • Première (« le porc qui pique ») et seconde (« j’en reste comme deux ronds ») fois que Ziva écorche la langue courante. Par la suite, ce massacre systématique des mots et expressions a fait la joie des fans qui les ont baptisés « zivaïsmes ».

  • La guerre de Sécession (Civil War en VO) : entre 1860 et 1865, elle opposa le Nord, industriel et libéral au Sud, agricole et protectionniste. Au fossé né de deux modes de vie très différents s’ajoute la question de l’esclavage, aboli au Nord mais partie prenante de la civilisation sudiste. Ce n’est pas pour l’abolir que Lincoln fit la guerre mais pour maintenir l’Union. La guerre durant, l’abolition (décidée en 1863) devint un but de guerre. L’épisode parle de la « bataille de Manassas ». L’essentiel des batailles eurent lieu en Virginie ; celles de Manassas sont plus connues sous le nom de « batailles de Bull Run ». Sur le conflit, lire John Keegan.

  • Barbara Niven/Elaine Burns : actrice américaine née Barbara Lee Buholz, elle officie principalement à la télévision : Cold Case (2003-2004), Charmed (2006), Parks and Recreation (2015).

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5. MR ET MRS SMITH
(SWITCH)

Scénario : Gil Grant

Réalisation : Thomas J. Wright

Résumé :

Un marin est découvert assassiné mais l’enquête découvre que le mort n’était pas celui qu’il prétendait être.

Critique :

Un épisode juste passable où les personnages bougent beaucoup histoire de meubler par de longs dialogues des séquences où il ne se passe rien. La scène où Ducky raconte son historiette habituelle à Palmer tout en pratiquant l’autopsie est symptomatique d’un besoin de faire durer sur 43’11 une intrigue d’une faiblesse insigne.

Cette histoire d’échange de postes entre les dénommés Smith et Kirby traîne en longueur et se complexifie inutilement avec l’adjonction de livraisons secrètes dont le scénariste est forcé d’avouer à la toute fin qu’il ne savait pas quoi en faire ! Idem pour l’usurpation d’identité sur le compte bancaire de McGee ; un passage qui n’est ni grave ni drôle. Les personnages ne sont guère consistant à commencer par la très lisse veuve. Merritt Wever est certes touchante en femme éplorée mais elle n’a pas grand-chose d’autre à développer. On tend quand même à s’ennuyer dans cette enquête poussive.

Heureusement il y a Ziva ! L’intégration de l’officier du Mossad se poursuit cahin-caha et la relation professionnelle Gibbs/Ziva est un arc très intéressant à suivre d’autant que les comédiens s’y investissent à fond. Cote de Pablo montre son personnage peu à l’aise avec les interrogatoires féminins mais désireuse de faire mieux et exigeant de la considération de la part de Gibbs ! Notre ascenseur favori – qui a dû faire plus de sur-place au cours de la série qu’il n’a rempli son juste office ! – est témoin d’une scène capitale entre elle et lui. Gibbs remet l’insubordonnée en place et lui rappelle dans quel sens fonctionne la hiérarchie mais il doit admettre aussi qu’elle a raison de demander qu’on lui fasse confiance. Mark Harmon est excellent. Il le montre soit ferme en chef marquant son autorité auprès de sa nouvelle subordonnée soit souple pour admettre qu’il doit modifier son management. De cette scène sort un cadre de travail qui va se développer dans les épisodes ultérieurs.

Anecdotes :

  • Retour d’une figure des saisons passées : quand Gibbs se tait, Ziva se sent obligée de parler d’elle !

  • L’épisode fait à nouveau référence à Magnum mais aussi au film Le Transporteur. Depuis l’épisode, il y en a eu deux autres ainsi qu’une série !

  • Ziva affirme parler cinq langues.

  • Zivaïsme : elle « lève l’âne » ; ce qui induit une certaine perplexité chez McGee et DiNozzo !

  • Merritt Wever/Wendy Smith : actrice américaine vue au cinéma dans Signes (2002), Into the wild (2007), Birdman (2014) et à la télévision dans New York Section criminelle (2002), Nurse Jackie (2009-2015), The Walking Dead (2015-2016)

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6. MEURTRE EN DIRECT
(THE VOYEUR'S WEB)

Scénario : David J. North

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Le meurtre de la femme d’un Marine est filmé en direct sur un site porno. Mais le corps a disparu.

Critique :

Voilà déjà un épisode de meilleure facture que les précédents. Ziva est bien intégrée ; du coup, le scénariste peut se concentrer sur son histoire. Et il la choisit croustillante ! Rien que l’entrée en matière avec ses tons rouge et or est très sexy. Jusqu’à ce qu’un crime survienne ! C’est bien filmé avec une succession bien menée de plans larges (ce que voit le voyeur, c’est-à-dire quelque part nous) et de plans serrés (sur la femme dénudée).

Il y a un petit côté rétro dans cet épisode de 2005 avec ces « Vilaines vilaines voisines », deux femmes de Marines qui, pour meubler leurs longues et monotones soirées, ont décidées de les pimenter en créant un site porno. Sauf qu’elles ont disparues toutes les deux en laissant du sang derrière elles. Le « webmaster » est un peu cliché mais, tout comme Ziva et Tony, le spectateur ne peut pas trouver la situation autrement que drôle ! Une question importante émerge de cet entretien ; celle de l’argent que générait le site. La réponse viendra du travail d’équipe : la mémoire de Ziva, la réflexion de Tony et les recherches de McGee.

Non seulement cet épisode est plein d’humour mais un nouveau personnage vient nous réjouir : Charles Stearling, le nouvel assistant d’Abby qui surnomme d’office celui-ci « Jumbo ». On pourra ironiser sur la propension bien connue de Donald P. Bellisario à placer ses enfants mais Michael Bellisario, s’il ne déborde pas d’un charisme fou, se montre plutôt crédible dans sa création d’un laborantin capable (témoin, se première conversation avec Abby) mais outrageusement dominé par sa « patronne » qui le fait littéralement suer ! Pauley Perrette ne manque pas de scènes drolatiques dans cet opus et elle s’en sort brillamment, réussissant avec brio à alterner le farfelu et le sérieux dans une même scène ! On ne s’en lasse pas !

Anecdotes :

  • Arrivée du nouvel assistant d'Abby : Charles « Jumbo » Stearling.

  • Selon Donald P. Bellisario, « Il n’y a pas de grandes différences entre Abby et Pauley [Perrette] sauf que je pense que Pauley est un peu plus dingue qu’Abby ! »

  • Brittney Powell/Jamie Carr : actrice allemande, pas de film notable mais plusieurs participations à des séries : Sauvé par le gong (1993), Code Lisa (1994-1995), Les fantastiques aventures de Tarzan (1996-1997), Pensacola (1999-2000), Xéna la guerrière (2000), Hôpital central (2002-2003), Mon oncle Charlie (2008). Elle a posé pour Playboy sous le nom de Brittney Rache.

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7. CODE D'HONNEUR
(HONOR CODE)

Scénario : Christopher Silber

Réalisation : Colin Bucksey

Résumé :

Le fils d’un capitaine de corvette appelle le NCIS quand son père, détenteur d’un code secret défense, disparaît.

Critique :

Un très bon épisode où Gibbs fait preuve d’une grande empathie quand son équipe est plus particulièrement chargée de la partie « froide » de l’enquête. Un peu d’humour et un peu d’action pour pimenter le tout. Dommage cependant que le traître soit un peu trop facile à démasquer et que certains personnages soient assez fades.

Colin Bucksey réalise une très bonne prestation avec l’ouverture de l’épisode, faisant progressivement glisser celui-ci (ralentissement du rythme, changement de musique) de l’allégresse d’une scène de fête foraine avec musique de circonstance à une scène d’inquiétude quand Zach, le petit garçon, se retrouve seul. Il est particulièrement grinçant que le réalisateur se focalise, juste avant le générique, sur ce ballon rouge qui monte. Réminiscence de ça ? Il parvient ensuite à garder une grande dynamique au récit incrustant des scènes de calme et d’intimité entre Gibbs et Zach. Mark Harmon est magistral dans cet opus. Il montre Gibbs plein d’attention et de prévenance avec le petit garçon, à son écoute y compris quand l’enfant, très éveillé mais un enfant quand même, clame l’innocence pas si évidente de son père, il reste le chef d’équipe qui mène ses agents à la baguette ! Symétriquement, Michael Weatherly endosse le costume du clown qui ne fait pas rire Zach…ce qui fait nettement sourire le spectateur !

L’habileté du scénario (et Christopher Silber est une des bonnes plumes de la série) est de distiller des indices montrant que le capitaine Tanner, le père de Zach et concepteur d’un programme informatique très important, pourrait être un traître. Les agents jouent donc le rôle ingrat de porter la contradiction au patron. C’est suffisamment bien écrit pour ne pas être lourd et même plutôt crédible. Seule justement l’adjonction d’un personnage secondaire pas franchement utile alerte le spectateur. On découvre aussi qu’un des « talents » de Ziva est la « coercition » ; ce qui reviendra ultérieurement. Pour l’instant, l’officier du Mossad n’interroge pas cette « compétence » mais la met froidement et efficacement en action. Par le côté pataud joué par Sean Murray, McGee apporte un contrepoint léger à ce qui aurait pu être une scène gênante.

Anecdotes :

  • Zivaïsme : « être blanc comme nèfle »

  • Michael Reilly Burke/Frank Connell : acteur américain, il commença dans Star Trek : Next Generation (1993). On l’a vu depuis dans New York Police Blue (1995-2003), Ally MacBeal (1998), JAG (2001, 2004), Les Experts (2004), NCIS : Los Angeles (2009), The Vampire Diaries (2012) et quelques autres…

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8. SOUS COUVERTURES
(UNDER COVERS)

 

Scénario : Lee David Zlotoff (crédité comme LD Zlotoff)

Réalisation : Aaron Lipstadt

Résumé :

Tony et Ziva se font passer pour un couple de tueurs à gages afin de découvrir qui les a engagés.

Critique :

Un épisode majeur de la saison et sans doute de la série toute entière car, pour certains fans, il marque le premier chaînon du « Tiva », le couple constitué de Tony et de Ziva. C’est en tout cas le premier épisode à mettre Ziva en valeur.

Le sujet est classique (des agents se font passer pour des criminels) mais le déroulement du scénario est bien plus habile car, non seulement, on ne connaît pas le commanditaire mais pas davantage la cible ! Le couple de tueurs, Jean-Paul et Sophie Ranier, morts dans un accident, avaient réservé une suite dans un luxueux 5 étoiles…où doit se dérouler le gala des Marines ! Pour gagner du temps, Ziva tente de négocier avec un homme mystérieux qui les a contacté. Ce sera une très mauvaise idée.

En complément, l’épisode n’oublie pas de jouer la carte de l’humour et ça commence avec la première scène qui est d’un sexy échevelé ! Novice sur la série, le réalisateur la joue classique mais efficace. On appréciera la manière dont il filme la consternation de DiNozzo quand celui-ci est confronté à un petit souci avec sa « femme ». Humour aussi avec le FBI qui surveillait l’hôtel (l’échange d’informations entre agences, quelle plaie !) et qui est complètement grillé par le NCIS ! La scène entre Gibbs et Fornell est géniale sur la manière dont les agents de base vont faire le boulot tout en permettant à leurs chefs de se la raconter ! Une merveille de perfidie administrative !!

Toute l’équipe est mobilisée pour percer le secret des Ranier et c’est Ducky qui va apporter un élément capital mais qui, au moment où on nous le révèle, accroit sensiblement la tension. Entre humour, policier, sexy et tension, un épisode des plus équilibré et des plus savoureux.

Anecdotes :

  • Zivaïsmes : « C’est la charité qui se moque du malade » et « passer à la guerre » (pour « passer à l’action »)

  • Erreur de continuité : quand le tueur quitte la chambre avec Ziva il tient sa veste sur son bras mais dans le couloir il la porte sur lui avant qu’elle ne reprenne sa place dans le plan suivant.

  • « Les relations avec le FBI sont meilleures que jamais » affirme Thomas Mahlik, assistant du directeur adjoint du NCIS chargé du contre-espionnage dans les bonus. Au vu de lépisode, on n’en doute pas une seconde !

  • Cote de Pablo n’avait jamais embrassé quelqu’un à l’écran avant cet épisode. Michael Weatherly raconte qu’il croyait qu’elle lui ferait un « baiser d’écureuil » alors qu’elle « lui a mangé le visage comme un Alien ! »

  • Michelle Krusiec/Maya : actrice américaine, peu vue au cinéma si ce n’est le remarqué Saving Face (2004). Elle tourne beaucoup plus pour la télévision : Star Trek : Deep Space Nine (1998), Urgences (2002), Cold Case (2004), FBI : Portés Disparus  (2005), Fringe (2011), McGyver (2016).

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9.  LE COUPABLE IDÉAL
(FRAME UP)

Scénario : Laurence Walsh

Réalisation : Thomas J. Wright

Résumé :

DiNozzo est accusé d’un crime atroce et toutes les preuves pointent vers lui.

Critique :

Après un début mitigé, la saison monte en gamme avec cet épisode centré certes sur le personnage de DiNozzo mais qui n’oublie personne et surtout pas Abby. Michael Weatherly et Pauley Perrette sont les piliers de l’histoire et ils sont brillants.

A la base, une paire de jambes de femme sectionnée. Elles sont couvertes de preuves médico-légales, élément inhabituel ; tout comme l’expertise approfondie de Ducky. Un cadre scientifique est en train d’être posé. La série s’écarte de son schéma habituel et la mise en avant de la science est un pari. Précédemment, cela avait été tenté et raté. Mais pas ici car la désignation rapide de DiNozzo comme suspect change complètement la perspective. Il est évident qu’il est innocent donc toute la trame vise à l’innocenter mais, et c’est là que l’interprétation de Pauley Perrette se révèle capitale, toutes les preuves désignent l’agent fédéral. L’obstination d’Abby finira par triompher d’un piège retors et machiavélique.

L’histoire est bonne mais elle pourrait n’être que cela. Toutes les séries policières ont mis à mal leurs héros pour les humaniser et les remettre tout en haut. Il faut une bonne, une excellente interprétation pour passer d’une bonne histoire à une excellente histoire. Michael Weatherly ne se rate pas. Il fait passer DiNozzo par toute une gamme d’émotions ; l’incrédulité, le détachement, la colère, l’inquiétude, le soulagement avec une grande justesse. Deux moments sont à souligner. L’interrogatoire face à l’agent Zaks, modèle de détachement et usage de l’humour pour désarçonner un enquêteur. On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace et DiNozzo est trop expérimenté pour fournir à l’agent du FBI quoi que ce soit d’exploitable. La séquence se finit par un concert avec mains et table remarquable et le montage fait alterner le « concert » avec l’embarquement des preuves par le FBI. L’autre passage, encore meilleur, c’est le monologue de DiNozzo devant Gibbs en prison. Monologue ou plutôt interrogatoire de Tony DiNozzo par DiNozzo Tony ! C’est absolument brillant et enlevé ! Aucune emphase, juste un jeu faussement léger de questions-réponses. A ses côtés, Pauley Perrette réalise également une prestation de haut vol. Abby est anéantie de voir la science se retourner contre elle mais elle reprend foi - curieux mélange de rationalisme scientifique et d’une foi quasi religieuse – et ce moment où la laborantine clame sa foi, la caméra opère un mouvement ascensionnel ! Tout au long de l’épisode, l’actrice montre son personnage impliqué à un point inimaginable. Tout à tour, elle est choquée, abattue, consternée mais jamais elle ne renonce. C’est un beau portrait de femme et d’une amie fidèle qui nous est ici proposé.

Anecdotes :

  • Lauren Holly promue actrice principale.

  • Erreur de continuité : quelques minutes après que le Dr Mallard soit tombé dans la rivière avec Ziva, il est complètement sec.

  • Don Franklin/Ron Saks : acteur américain, surtout actif à la télévision : L’épopée du Pony-Express (1990-1992), SeaQuest, police des mers (1993-1995), Sept jours pour agir (1998-2000), Journeyman (2007), Bones (2013)

  • Michael Bellisario/Charles Stirling : acteur américain, fils de Donald Bellisario. Il a joué dans Code Quantum (4 épisodes, 1989-1993), JAG (29 épisodes, 1995-2005), Rizzoli & Isles (2011).

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10. LE TROISIÈME HOMME
(PROBIE)

Scénario : George Schenck et Frank Cardea

Réalisation : Terrence O’Hara

Résumé :

McGee est accusé de bavure.

Critique :

Un épisode de bon niveau qui place pour la première fois Sean Murray au premier plan. McGee est questionné sur ses capacités et son interrogation sur lui-même nous donne à voir sa personnalité. Avec une excellente interprétation de Sean Murray, cet épisode permet de densifier le personnage qui sort de sa zone de confort pour acquérir une réalité propre.

Lors d’une opération d’escorte d’un haut personnage de la Navy (une des missions du NCIS qui n’est pas qu’une force de police ainsi que cela nous est rappelé dans les bonus des DVD), McGee, chargé de sécuriser une rue, tire sur un homme qu’il prétend avoir vu armé et qui lui aurait tiré dessus, et le tue. Or, non seulement l’arme du présumé tireur est introuvable mais également la balle qu’il aurait tiré et, par-dessus le marché, l’homme mort est un flic infiltré ! On passera sur la nullité soudaine de Ziva et Tony qui ne trouvent la balle qu’au tout dernier moment (facilité scénaristique dommageable) pour s’intéresser à McGee. Sean Murray est très juste quand il le montre doutant de plus de plus de ce qu’il a vu jusqu’à craquer devant un policier hostile. Quand rien ne vient étayer votre première version – et pourtant l’adage veut que la première impression soit la bonne – qui ne douterait pas ? Et un agent fédéral en plein doute est-il encore capable de faire son travail ? Cette remise en question est sévère car McGee ne s’apitoie pas sur lui. Il se compare avec ses collègues et sa formation est très différente. On appréciera à sa juste valeur l’aide morale qu’Abby et DiNozzo lui apporte (ils assurent aussi la part d’humour réglementaire) et le duo de scénaristes à tout juste de faire de Ziva, nouvellement arrivée, la voix du soupçon.

Mark Harmon a aussi une part active dans la réussite de l’épisode. Soutien sans faille de son subordonné, Gibbs est une figure paternelle à la fois dure mais juste. Jamais il n’accable McGee et il lui manifeste une confiance complète. Mais l’acteur a aussi une autre partition, face à Lauren Holly cette fois. Récurrente depuis quelques épisodes (sans que l’on puisse bien savoir exactement pourquoi au juste), elle prend une place plus importante ici mais elle est clairement le maillon faible. Son talent n’est pas en cause (même si elle n’a pas un jeu ébouriffant) mais c’est juste qu’on a vraiment du mal à croire et à son rôle de directeur et à son passé avec Gibbs. Mark Harmon est plus doué qu’elle pour donner un peu de contenu à ce présupposé de la saison. A chaque fois qu’ils sont ensemble, le spectateur se prend une flopée de flash-back dans les dents censés raconter des instants d’un passé et d’une aventure commune. C’est juste rasoir. En outre, Mark Harmon n’a aucun mal à donner l’image d’un homme d’autorité, ce que Lauren Holly peine à faire pour Jane Shepard. Du coup, c’est une réussite quand Gibbs conteste l’autorité de sa directrice ! Elle n’en a aucune sans que l’on sache bien si c’est voulu ou non !! Il y a du progrès à faire sur ce plan-là.

Anecdotes :

  • Curiosité : Abby est présente en salle d’autopsie alors qu’elle était phobique en saison 1. Habilement, les scénaristes donnent une explication très convaincante.

  • Erreur de continuité : quand Jane parle pour la première fois à Gibbs, elle a la main sur la souris de son ordinateur. Au plan suivant, elle a les bras croisés.

  • Définition de McGee par DiNozzo : « Celui dont on parle respecte le protocole jusque dans sa façon de se brosser les dents » !

  • Zivaïsmes : un homme est « en cabane » puis « en kabbale » et « Ses carottes sont grillées »

  • Règle de Gibbs n°8 : Ne rien considérer comme allant de soi.

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11.  ROMÉO ET JULIETTE
(MODEL BEHAVIOR)

Scénario : David J. North

Réalisation : Stephen Cragg

Résumé :

Un mannequin, qui participait à une émission de téléréalité dans un camp de Marines, est retrouvé morte.

Critique :

En 2005 (l’épisode a été diffusé le 13 décembre), la téléréalité débutait mais elle était déjà prometteuse. Par-là, NCIS est un peu « prémonitoire » de ces émissions ayant aussi peu de fond qu’elles peuvent épater sur la (ou les) forme(s). Ici, des top modèles s’entraînent dans un camp militaire. L’ouverture en abyme de l’épisode (une scène d’interrogatoire sur la fin montrera également le savoir-faire du réalisateur qui est moins classique que ses confrères) prouve bien que le voyeurisme est à la base du succès de ces productions et qu’il en est le seul moteur. Bien que ce ne soit montré que de façon anecdotique, le pouvoir de la presse dans ces affaires « médiatiques » comme on les nomme justement est montré, et presque dénoncé vu l’angle du scénario qui privilégie l’approche « gibbsienne » (faire d’abord son boulot sans se préoccuper de l’image) par rapport à l’approche « shepardienne » (gérer une image publique). S’intéresser à la vie de mannequins n’est pas non plus montré comme particulièrement sérieux.

Néanmoins, sorti de cette question de forme, sur le fond, c’est une enquête de police extrêmement classique qui n’innove en rien surtout sur le portrait des suspectes. Dans les magazines, les mannequins sont glamour ; dans les fictions elles en prennent plein la poire et sans beaucoup de nuances. C’est vraiment très schématique. Mini Anden (Hannah) parvient cependant à donner une densité à son personnage. Les motivations du meurtrier sont plus originales même si elles sont d’une profonde bêtise. Ce qui les rend convaincantes d’ailleurs ! Les acteurs assurent leur quota d’humour sans se forcer même si Pauley Perrette est toujours aussi impeccable et sa façon de découvrir comment la défunte a ingéré de la drogue est aussi drôle que peu conventionnelle ! Lauren Holly s’est coupé les cheveux mais, tout comme Gibbs, le spectateur s’en moque. L’actrice prend cependant ses marques et son jeu s’améliore un peu. L’épisode est aussi intéressant par l’étape qu’il fait franchir à Ziva dans son intégration.

Anecdotes :

  • Zivaïsme : « ça a foiré sur toute la bande »

  • Jeffrey Pierce/Sergent Michael McMannis : acteur américain, surtout actif à la télévision : A la Maison-Blanche (2002), JAG (2003), Life (2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008), Castle (2009), Les Experts (2011), Drop Dead Diva (2014)

  • Mini Anden/Hannah Bressling : actrice et mannequin suédoise née Susanna Anden, vue dans Petites confidences à ma psy (2005), Chuck (4 épisodes, 2007-2011), Tonnerre sous les tropiques (2008), Les Experts : Miami (2009, TV), La Proposition (2009).

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12. PRISONNIERS
(BOXED IN)

Scénario : Dana Coen

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Lors d’une opération à Norfolk, Tony et Ziva se retrouvent piégés dans un container.

Critique :

Les lieux clos ont tendance à développer les imaginations et Dana Coen trousse une histoire efficace, moins centrée sur l’enquête policière (un trafic d’armes depuis l’Afrique de l’Ouest) que sur la recherche de DiNozzo et de Ziva et, surtout, sur ces deux-là en leur container. C’est un second acte du « Tiva ».

Les caractères ressortent dans un espace confiné surtout que le danger reste présent. Cote de Pablo développe le caractère éruptif de Ziva avec force gestes manifestant d’ailleurs davantage la frustration que l’exubérance. Michael Weatherly joue un DiNozzo égal à lui-même, serein, volontiers blagueur mais devenant sérieux en une fraction de seconde, manifestant une efficacité aux aguets. Un agent également stupéfait et vexé (et on le comprend) à d’apprendre que Ziva a invité la veille tout le monde à dîner…sauf lui ! Maladresse ? Probablement pas. Comme aucune réponse claire ne sera apportée, les conjonctures restent ouvertes et s’ajoutent au dossier « Tiva ». Si Ziva est impatiente d’en découdre, DiNozzo a quelques idées pour s’en sortir. Pas toutes bonnes. Dans cet espace clos, les deux acteurs parviennent néanmoins à distiller un peu d’humour.

En second plan, Gibbs et McGee les recherchent avec l’aide du superviseur du port, Matthew Lake. Ils font partie de l’aspect strictement « policier » de l’épisode et Ducky sert davantage à réconforter Abby. Si Mark Harmon et Sean Murray sont simplement efficaces, David McCallum et Pauley Perrette apportent une indéniable plus-value émotionnelle. La réalisation est aussi de bonne qualité. L’alternance réussie des scènes à l’intérieur du container et des scènes ailleurs donnent du dynamisme à l’ensemble, préserve le suspense et évite la claustrophobie au spectateur. En invité du jour, Daniel Roebuck est bien mis en avant et se montre présent et efficace.

Anecdotes :

  • Absence de Lauren Holly.

  • Pour DiNozzo, le film le plus érotique est « La fièvre au corps »

  • Zivaïsmes : « On vient de se faire voir », « J’ai pas la ligne » (au lieu de « réseau ») et le « roi Pelé » au lieu du « roi Midas »

  • Daniel Roebuck/Matthew Lake : acteur américain, on l’a vu au cinéma dans Les Yeux de la terreur (1981), Le Fugitif (1993), US Marshals (1998), Halloween (2007), Halloween 2 (2009). Il tourne aussi pour la télévision : Nash Bridges (1993), Lost (2004), Sonny (2009-2010), Marvel : Les agents du SHIELD (2015).

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13. LES MEILLEURES INTENTIONS
(DECEPTION)

Scénario : Jack Bernstein

Réalisation : Leslie Libman

Résumé :

Le capitaine de corvette Wilkerson appelle le NCIS à l’aide : elle vient de se faire enlever !

Critique :

Un épisode d’une très bonne cuvée. L’intrigue se déploie sur deux axes qui se complètent et interagissent mutuellement. D’un côté, un risque pour un convoi militaire sensible dont Wilkerson connaissait l’itinéraire. De l’autre, la piste d’un pervers sexuel traqué par le capitaine sur son temps libre. Rapidement, on se rend compte de quel côté penche le scénariste. Le scénario consacre beaucoup de temps à présenter la lutte contre la pédophilie et le risque représenté par Internet. Plus de dix ans après la diffusion de cet épisode, ce combat se poursuit car de nouveaux canaux sont offerts à ces personnes. Jack Bernstein n’encense cependant pas ces traqueurs ni n’épargne la police qui ne serait pas assez efficace. A cette trame lourde s’ajoute un sinistre compte-la-montre : le capitaine est sans doute enfermé dans un coffre de voiture. Le temps lui est donc compté. Classique mais ça marche toujours, surtout que le scénariste n’abuse pas des « rappels ».

La contrepartie de ce choix scénaristique c’est une inégalité entre les comédiens. Phil Morris incarne un officier sans brio particulier et plus statique. Éric Lange et P.J. Byrne, impliqués dans l’affaire du pervers, ont des personnages bien plus consistants. L’humour n’est pas oublié et ça commence avec la tenue des héros. Nous sommes dimanche et c’est un défilé entre un Gibbs étonnamment classe, DiNozzo très décontracté, McGee « fantôme de David Niven » (veste et pull à col roulé) et Abby « qui n’est pas un des Village People ». Une des meilleures scènes, cependant, est donné à McGee en salle d’interrogatoire. Accompagné par une caméra très mobile, Sean Murray donne à voir la vengeance du bon élève persécuté par des imbéciles plus forts. L’acteur donne vraiment la mesure de la jouissance de l’agent fédéral. La vengeance est un plat qui se mange froid !

Anecdotes :

  • On peut remarquer une incohérence de tournage : lorsque Tony et Ziva trouvent la voiture du capitaine Wilkerson, celle-ci n'a ni logo, ni nom de modèle. Pourtant, lorsqu'ils essaient d'entrer à l'intérieur un peu plus tard, le logo Volkswagen, ainsi que le nom du modèle sont parfaitement lisibles.

  • Phil Morris/Paul Martino : acteur américain, fils de Greg Morris (1933-1996) qui participa avec son fils à un épisode de la série Mission : Impossible 20 ans après (1988-1990). Phil Morris a joué au cinéma dans Star Trek 3 : A la recherche de Spock (1984) mais on l’a surtout vu à la télévision : Le Prince de Bel-Air (1993), JAG (1997), Smallville (2006-2010), Love that girl (depuis 2010).

  • Eric Lange/William Lafferty : acteur canadien, principalement actif à la télévision : Angel (2001), Firefly (2002), LAX (2004), Esprits criminels (2008), Weeds (2010), Victorious (2010-2013), Once upon a time (2014), Narcos (2016).

  • Zac Efron/Danny : acteur américain né Zachary David Alexander Efron, il s’est fait connaître avec la saga High School Musical (2006, 2007, 2008). Il a également joué dans Happy New Year (2011), Nos pires voisins (2014), Baywatch-Alerte à Malibu (2017). Il a également tourné pour la télévision : Firefly (2002), Summerland (2004-2005), Saturday Night Live (2009).

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14. AGENT DORMANT
(LIGHT SLEEPERS)

Scénario : Christopher Silber

Réalisation : Colin Bucksey

Résumé :

Deux épouses de Marines sont assassinées. Le NCIS découvre qu’une cellule nord-coréenne agit sur le sol américain.

Critique :

Bien joué de la part de Christopher Silber. Son scénario est à double effet. Premièrement, un double meurtre conduit les enquêteurs à fouiller la vie privée des victimes. Déjà les apparences sont trompeuses. Deuxièmement, il lance une histoire d’espionnage. Le lien entre les deux est assuré par le personnage de Yoon Dawson auquel Esther K. Chae apporte une densité, une crédibilité et, surtout, beaucoup de sensibilité. Est-elle la prochaine victime ou est-elle qui a tué ses amies ?

L’épisode évite pas mal de clichés tout en se plaçant sur le terrain du communautarisme. Les deux victimes et leur amie Yoon appartiennent à la communauté coréenne. Toutes les trois ont épousé des Marines. A travers cet épisode, on trouve plusieurs réponses à la question de comment vit-on dans un pays qui n’est pas le sien ? On peut se replier, s’ouvrir, se faire aider. C’est une bonne idée d’avoir choisi la communauté coréenne car qu’est-ce qui ressemble le plus à un Sud-Coréen qu’un Nord-Coréen aux yeux d’un profane ? Question qui n’est pas anecdotique puisqu’un des deux pays est un allié des Etats-Unis et l’autre non. Une autre question s’invite au détour d’un trou dans le mur : les violences conjugales. Là encore, le traitement de la question est habile et sans manichéisme.

Gibbs est particulièrement mis en valeur dans cet épisode. Il se montre compréhensif avec un suspect, pédagogique avec McGee, courageux lors d’un grand péril mais le passage le plus déroutant (et le spectateur est invité à regarder ce passage à travers les yeux de McGee ainsi que procède le réalisateur) c’est lorsqu’il est compétent à s’occuper d’un bébé ! Mark Harmon assure et garde un peu d’humour, notamment dans sa scène habituelle avec Pauley Perrette. Lorsqu’Abby fait les questions et les réponses en singeant Gibbs, il est évident que la scène amuse Mark Harmon !

Anecdotes :

  • Absence de Lauren Holly

  • Zivaïsme : « On attire les abeilles avec du sucre »

  • Esther K. Chae/Yoon Dawson : actrice et écrivain américano-coréenne, elle a joué dans 24 heures chrono (2002), Urgences (2003), Les Feux de l’amour (2008).

  • Keone Young/Lee Sung : acteur américain né à Honolulu, il a joué au cinéma dans L’œil du témoin (1981), L’irrésistible North (1994), Men in Black 3 (2012) et à la télévision dans Johnny Quest (1987), Album de famille (1994).

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15. PUZZLES
(HEAD CASE)

Scénario : George Schenck et Frank Cardea

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Dans le coffre d’une voiture volée, le NCIS découvre une tête coupée !

Critique :

C’est un classique toujours efficace de la série policière : une première affaire mineure ouvre sur une autre bien plus importante. L’affaire des voitures volées est en fait un « McGuffin » pour reprendre le terme hitchcockien. Si le déroulement de l’intrigue est assez linéaire, le duo de scénaristes sait la rendre intéressante à suivre.

D’abord, par le mélange des genres. On a l’enquête policière avec ses habituelles autopsies et analyses scientifiques, un soupçon de judiciaire, un peu de glauque ; le tout nappé d’humour et d’émotions. Ensuite par le détournement des moments obligatoires de la série. L’autopsie attendue est ici détournée car Ducky et Palmer (à l’humour « très enfantin », en tout cas personnel !) n’ont d’abord qu’une tête à leur disposition puis, plus tard, un monceau de morceaux de corps ! Les analyses ensuite : la tête est celle du capitaine Wayne, mort de cause naturelle mais les cendres dans son urne ne sont pas les siennes !! La part judiciaire est ici prétexte à un portrait acide de ce milieu et si Stéphanie Michels joue parfaitement, son beau sourire illustre la critique sous-jacente d’un milieu de trompeurs. L’épisode ne manque néanmoins pas d’humour, comme le portrait imaginaire de Me Oliver par DiNozzo avant leur rencontre. Mais l’humour se mêle aussi avec bonheur à l’émotion dans la scène où Gibbs doit se rendre auprès de la veuve du capitaine Wayne pour récupérer l’urne funéraire. L’histoire qu’il débite est un tissu de mensonges mais marqué cependant par le tact et le respect. Le spectateur sourit de l’entendre parler du « nouveau directeur ». Enfin, le duo joue sur le faux-semblant : l’enquête n’aboutit pas du tout où l’on pensait au départ et la fausse piste liée au crématorium était bien pensée et s’insérait bien dans la trame.

Ziva avoue qu’elle adore travailler au NCIS dont la directrice est son contact ! C’est un peu étrange comme relation de travail même si Ziva n’en tire pas la liberté qu’elle escomptait certainement. Très élégante en début d’épisode, Cote de Pablo intègre par son choix vestimentaire son personnage dans un environnement de bureau donc hors de son élément d’origine. C’est un marqueur d’intégration. On savoure le tandem McGee/DiNozzo ; entre le débutant contraint d’obéir et le confirmé qui en profite, c’est du gâteau ! Mark Harmon est à son aise dans la part d’émotion et ses scènes avec Chelsea Field fonctionnent parfaitement. L’actrice est assez sobre dans son jeu pour mieux nous faire ressentir que, pour son personnage, la douleur de l’absence est toujours là mais intérieure.

Anecdotes :

  • McGee fait référence à Faith Coleman. Ce personnage d’avocate, joué par Alicia Coppola, représentait le JAG dans les saisons 1 et 2.

  • McGee confond le vaudou et la sorcellerie ! Le vaudou est une religion issue de l’Afrique de l’Ouest et qui s’est répandu dans les Caraïbes et en Amérique en étant amené par les esclaves. Il désigne l'ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. « Sorcellerie » est un concept flou inventé par l’Inquisition en Europe.

  • Abby veut léguer son corps à la science. DiNozzo veut être cryogénisé.

  • Chelsea Field/Jocelyne Wayne : actrice américaine, vue dans Les Maîtres de l’univers (1987), L’Amour est une grande aventure (1989), Le dernier samaritain (1992), La part des ténèbres (1993). On l’a vu aussi à la télévision : Dream On (1993), Cold Case (2003), FBI : Portés Disparus (2004). Elle est l’épouse de Scott Bakula.

  • Stéphanie Michels/Sean Oliver : actrice américaine, on l’a vu à la télévision dans Another World (1995), New York Police Judiciaire (2004), Ghost Whisperer (2009), Les Experts (2014), Les Experts : Cyber (2015).

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16. FRÈRES D'ARMES
(FAMILY SECRETS)

Scénario : Steven D. Binder

Réalisation : James Whitmore Jr

Résumé :

Une ambulance transportant le corps d’un Marine mort dans un accident explose mystérieusement. Et le corps n’est pas celui du mort supposé !

Critique :

Un épisode moyen qui démarre très fort, finit très bien mais se traîne entre les deux.

L’impression qui ressort est celle d’un traitement laborieux. James Whitmore Jr, pourtant rôdé sur la série, enfile les scènes pour essayer de donner du rythme mais les scènes inutiles et bavardes sont nombreuses, comme à peu près toutes celles avec Lauren Holly, la palme étant le dîner avec Gibbs qui ne sert qu’à rabâcher les éléments de l’enquête. Et là le réalisateur rame. Il a plus de réussite lors de l’interrogatoire de l’ami du défunt par McGee et Ziva. Par le jeu du gros plan progressif sur le visage puis du recul, il suscite un intérêt pour ce que dit le caporal Merrill. Même impression de lourdeur dans le travail des personnages. Au lieu d’un enchaînement, on a la sensation de découvertes fortuites apparaissant au moment idoine. Il faut l’enthousiasme de Pauley Perrette pour sauver ses scènes.

Conor O’Farrell est la bonne surprise de l’épisode. D’abord platement fonctionnel (le père à relations cherchant à savoir ce qui est arrivé au cadavre de son fils), il acquiert progressivement une densité qui lui donne vraiment chair. Dans ses conversations avec Mark Harmon, il insuffle de l’émotion et se bonifie un peu plus à chaque fois. Le scénario est en revanche involontairement cruel avec Lauren Holly. Voulant jouer la carte de l’humour, Steven D. Binder, pourtant meilleur que ça, nous écrit une scène hallucinante où la directrice du NCIS, demandant un rapport à ses agents, reçoit tout d’abord un silence embarrassé de ces derniers ! En voulant souligner la loyauté de McGee, DiNozzo et un peu moins Ziva envers Gibbs, le scénariste ne réussit qu’à démontrer l’absence quasi complète d’autorité de Shepard ! Lauren Holly s’en sort avec le sourire mais, à ce moment encore, le pool de scénaristes ne sait visiblement pas comment traiter son personnage.

Anecdotes :

 

  • Conor O’Farrell/William Danforth Jr : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : Rick Hunter (1989), New York Police Blue (1994-1995), Dark Skies : l’impossible vérité (1995-1996), La vie à cinq (1997-1998), Buffy contre les vampires (2000), 24 heures chrono (2003, 3 épisodes), Desperate Housewifes (2005, 3 épisodes), Les Experts (2005-2012, 13 épisodes), The Unit (2006-2007), Lie to me (2010), True Blood (2012).

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17. PRÉDATEUR
(RAVENOUS)

Scénario : Richard C. Arthur

Réalisation : Thomas J. Wright

Résumé :

Suite à la découverte du corps d’un Marine tué par un ours dans le parc de Shenandoah, le NCIS se retrouve à enquêter sur une série de crimes maquillés en accidents.

Critique :

A se demander si Esprits criminels (série diffusée sur la même chaîne, CBS) n’a pas inspiré le scénariste du jour. On retrouve notamment l’inévitable profil mais la présentation par Ducky recèle plus d’émotion que celle clinique des profilers. Moyennant quoi, c’est alerte, plein de fausses pistes, non dénué d’humour et de charme.

Impossible de passer sous silence la nouvelle preuve de condescendance des habitants des villes pour ceux des champs ; DiNozzo étant à nouveau le porte-parole des premiers. En outre, involontairement espérons-le, une scène est très sexiste. Même traitée sur le mode de l’humour, c’est très moyen. Le scénario évite par contre de prendre parti entre chasseurs et protecteurs de la nature ; ce qui est bienvenu car cela aurait inutilement alourdi le tableau. Chacun des deux camps recèle ses brebis galeuses. Ziva et DiNozzo servent de révélateurs. Chacun d’eux a un ranger dans le viseur et c’est assez drôle. C’est à Ziva que revient la plus belle scène lorsqu’elle parle à un suspect. Cote de Pablo insuffle une réelle et profonde émotion lorsque Ziva parle de sa solitude lors de ses spectacles de danse.

Mark Harmon se voit mis en valeur à travers les compétences de sniper de Gibbs. En pleine nature, le rétif à la technologie s’épanouit et se montre à la hauteur pour traquer sa proie. L’acteur se dépense sans compter et il donne à l’avant-dernière scène une tonalité drolatique absolument savoureuse. Si Todd Allen et Scott Anthony Leet se montrent convaincants (et le second partage avec Cote de Pablo la plus belle scène de l’épisode), Michelle Harrison est plus utilitaire que réellement partie prenante.

Belle réussite que la mineure de l’épisode, l’anniversaire d’Abby (mais, en bon gentleman, Richard C. Arthur ne donne pas son âge). Pauley Perrette rend compte de plusieurs manières de la déception d’Abby devant ce qu’elle croit être un oubli de Gibbs et c’est pleinement réussi. Le changement de pied permet de varier la scène question/réponse habituelle. On appréciera la robe noire très sexy et on sourira franchement au gag des roses noires très bien trouvé.

Anecdotes :

  • Absence de Lauren Holly.

  • Ziva définit Abby comme « un vampire »

  • Zivaïsmes : Ziva ne veut pas passer pour une fille « aisée » et elle cherche « une anguille dans le foin »

  • On retrouve dans cet épisode plusieurs références au film de Quentin Tarantino, Pulp Fiction.

  • Todd Allen/James Landis : acteur américain, il travaille surtout pour la télévision : La Cinquième Dimension (1985), 21 Jum Street (1989), SeaQuest, police des mers (1995), Chicago Hope (1998), JAG (2000), Les Experts (2007).

  • Scott Anthony Leet/Jason Edom : acteur américain, vu à la télévision dans Le rebelle (1993), Les dessous de Palm Beach (1992-1996), Le protecteur (2001), Les feux de l’amour (2004), Women’s Murder Club (2007), Cold Case (2010), Les Experts (2011), Californication (2014).

  • Michelle Harrison/Bobby Hendricks : actrice américaine, vue au cinéma dans Paycheck (2003), Truman Capote (2005), Coup de foudre à Seattle (2009) et à la télévision dans Poltergeist – les aventuriers du surnaturel (1999), Au-delà du réel (2001), Tru Calling (2003), Dr House (2005), The L Word (2005), Supernatural (2009), Flash (2014-2016).

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18. BOMBE-HUMAINE
(BAIT)

Scénario : Laurence Walsh

Réalisation : Terrence O’Hara

Résumé :

Un jeune garçon porteur d’une bombe prend une classe en otage.

Critique :

Remarquable épisode qui change très agréablement de la routine policière habituelle. L’histoire se complexifie peu à peu, devenant plus tendue mais sans jamais d’effets de surenchère gratuits. Mis en avant, Michael Weatherly est plus que convainquant en chef d’équipe. Le jeune Michael Welch est aussi très bon en ado à fleur de peau.

L’épisode se structure comme une pièce de théâtre (on a d’ailleurs un quasi-huis clos) en trois actes. Premièrement, estimation de la situation par le NCIS. Deuxièmement, Gibbs se constitue otage et DiNozzo doit gérer la situation. Troisièmement, résolution. La seconde partie est évidemment la plus intéressante parce qu’elle renverse le schéma routinier. Ici, pas de corps mais une tentative d’empêcher un ado d’actionner une bombe. Le spectateur passe par pas mal d’émotions car le scénariste montre bien que rien n’est simple dans ce genre de cas. Dès que Kody a fait part de son exigence de voir sa mère, DiNozzo monte en gamme car il doit essayer d’accéder à la demande (or une complexité va survenir) tout en pesant le dilemme d’ôter une vie pour en sauver plusieurs. Michael Weatherly est impeccable sur tous les plans. Concentré, sérieux, sachant faire preuve d’autorité et écouter son instinct. C’est aussi DiNozzo qui trouve le moyen de sauver la situation.

Peu d’humour évidemment avec ce type de sujet mais l’on est amusé par les chamailleries des geeks McGee et Abby. En appui technique, ils feront merveille. Mark Harmon se place entre deux. Pas tout à fait en retrait, il n’est pas non plus en première ligne. Le jeu est sobre et il montre Gibbs attentif mais nullement protecteur ou négociateur. Lauren Holly a beaucoup de scènes pour pas grand chose mais, cette fois, Shepard joue un rôle décisif. Dans le rôle de Kody, Michael Welch est très intéressant. Le jeu est parfois appuyé mais le comédien est jeune et il donne consistance à un ado que l’on devine plus perturbé que réellement suicidaire. Le réalisateur a peu à faire avec cette structure narrative mais il sait donner de l’intensité et varie les angles dans la salle de classe selon le point de vue nécessaire. Voilà qui évite toute linéarité pesante. Classique mais agréable.

Anecdotes :

  • Première fois que DiNozzo dirige seul une enquête.

  • Zivaïsme : « Protéger ses derrières »

  • Quand elle cherche une référence de film (en l’occurrence Speed), Ziva bute sur le nom de l’actrice et parle de « Bulldog » au lieu de « Bullock » !

  • Paul Schulze/Ken Meyers : acteur américain vu au cinéma dans Panic Room (2002), Zodiac (2007), John Rambo (2008). A la télévision dans 24 heures chrono (2002-2004).

  • Michael Welch/Kody Meyers : acteur américain, il joue sur grand et petit écran. pour le cinéma, il a tourné dans The United States of Leland (2006), Le Jour des morts (2008), Twilight (2009, 2010, 2011, 2012). Pour la télévision, il a participé à Les Dessous de Veronica (1998), Un toit pour trois (1998-1999), Le Caméléon (2000), X-Files (2001), Les Experts (2002, 2009), FBI : Portés Disparus (2005), Les Experts : Miami (2007), Esprits criminels (2010), Lucifer (2016).

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19. DE SANG FROID
(ICED)

Scénario : Dana Coen

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Le NCIS découvre quatre corps dans une mare gelée.

Critique :

Sortie de piste pour la pourtant brillante Dana Coen. Son histoire est cousue de fil blanc et extrêmement bavarde. Détail qui ne trompe pas dans la série : plus longue est la séquence scientifique moins l’intérêt est grand.

Les histoires de gangs ne font pas souvent de bonnes histoires et celle-là ne déroge pas à la règle. L’originalité pourrait venir de diverses références à Shakespeare et l’épisode pourrait en être inspiré. Tout cela habille maladroitement une histoire de pouvoir dans laquelle le NCIS est plus que périphérique. En outre, le final est hautement contestable.

Même l’humour déserte largement cet épisode avec ce fil rouge affligeant sur la virilité de McGee. A peine de quoi sourire avec la conduite « sportive » de Ziva. Pas de quoi sauver les meubles.

Anecdotes :

  • Zivaïsmes : « Homopubien » et « se mettre dans une boîte »

  • Douglas Spain/Caesar Bernal : acteur américain, il travaille surtout pour la télévision : Star Trek : Voyager (1995), Nash Bridges (1997), Frères d’armes (2001), JAG (2004), Docteur House (2007), Brothers & Sisters (2011).

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20. LA TAUPE
(UNTOUCHABLE)

Scénario : George Schenck et Frank Cardea

Réalisation : Leslie Libman

Résumé :

Enquêtant sur des soupçons d’espionnage, le NCIS découvre le corps d’une cryptographe du Pentagone.

Critique :

Le petit monde des espions et des codes cryptés ! Toujours un vivier plein d’histoires passionnantes. Celle-ci n’est pas de la trempe d’un Eastwood mais elle est plaisante, bien rythmée, drôle aussi.

Parmi les attributions du NCIS (qui défilent en petit caractères dans le générique dans le coin droit), il y a la lutte contre l’espionnage. Les soupçons pèsent sur le service de cryptographie (qui crée les codes secrets). Une cryptographe qui devait être interrogée s’est apparemment suicidée mais on sait d’avance que non. Le prouver permet à Pauley Perrette de nous régaler avec une reconstitution grandeur nature de la scène de crime. Ce problème résolu lance le second étage de la fusée : qui l’a tuée ? Ironie de l’Histoire ; le pays soupçonné d’avoir payé une taupe est…le Venezuela ! Depuis la diffusion de l’épisode (le 18 avril 2006), les relations américano-vénézuéliennes ne se sont effectivement pas améliorées !!!

Cet épisode est à prendre sous le signe de la comédie. Les deux auteurs connaissent parfaitement l’ADN de la série : un décor policier pour une série légère. Aussi s’intéresse-t-on moins à l’identité de la taupe (pas si difficile à trouver d’ailleurs) qu’à un portrait comique du monde des cryptographes (avec un personnage légèrement caricaturé !) ou la fouille vraiment très approfondie du domicile d’un suspect. La palme étant atteinte avec le retour de Nina Foch dans le rôle de Victoria Mallard ! La vieille dame indigne ne sert à rien dans l’intrigue proprement dite mais c’est un régal de la voir et son humour ravageur et ses réplique bien senties rendent même Abby muette !! L’épisode se montre intéressant également par l’évolution, discrète mais réelle, du personnage de Palmer. A deux reprises, Ducky lui confie une tâche qui représente un accroissement de responsabilités. Brian Dietzen a peu de scènes mais il donne à chaque fois une maladresse tendre, une volonté de bien faire, un humour potache et une vraie gentillesse à Palmer. Un second rôle de qualité.

Anecdotes :

  • Retour de Nina Foch (Victoria Mallard)

  • Absence de Lauren Holly

  • Scott Paulin/Kevin Dorn : acteur américain, vu au cinéma dans Turner et Hooch (1989) mais surtout à la télévision : Capitaine Furillo (1982-1986), Hôpital St Elsewhere (1983-1985), Clair de Lune (1987), La loi de Los Angeles (1988-1993), Beverly Hills (1993-1996), X-Files (2002), JAG (2002-2003), Lie to me (2009).

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21. À L'AMOUR, À LA MORT
(BLOODBATH)

Scénario : Steven D. Binder

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

En pratiquant une analyse, Abby manque de mourir. Le NCIS cherche qui veut la mort de l’experte scientifique

Critique :

Un épisode pas dénué d’intérêt mais un peu confus. C’est bien d’utiliser des faux-semblants mais il faut tout de même que le final soit bien amené. Or, ici, il tombe comme un cheveu dans la soupe car il a été à peine effleuré dans le déroulement de l’intrigue et sans jamais avoir une once d’importance.

Abby est au centre du jeu et Pauley Perrette assure en sortant de son rôle habituel. Il est d’ailleurs à noter qu’elle entre en scène au moment où une analyse déraille et manque de la tuer. Dès lors, elle n’est plus une experte scientifique mais une jeune femme qui a des goûts particuliers mais qui, surtout, et là l’actrice se montre douée, s’enfonce petit à petit dans la peur et la paranoïa. Elle a voulu prendre la menace à la légère, se montrant telle Blanche-Neige singulièrement indisciplinée et imprudente. Mais ce n’est pas une faible femme ainsi que le criminel l’apprendra !

L’épisode est aussi l’occasion d’en dévoiler un peu sur la vie privée d’Abby et son dernier choix en matière de petit ami n’est pas vraiment le gendre idéal. Vincent Young en fait cependant des tonnes mais il insuffle assez de folie dans son jeu pour donner la chair de poule.

Anecdotes :

  • Comme le signalent les producteurs, c’est le premier épisode à s’intéresser à Abby et à la montrer hors de son labo.

  • Vincent Young/Mikel Mawher : acteur américain, surtout vu à la télévision : Pacific Blue (1996), Beverly Hills (1997-2000), JAG (2004), Les Experts : Manhattan (2006), Chase Street (2017).

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22. LE PETIT FRÈRE
(JEOPARDY)

Scénario : David J. North

Réalisation : James Whitmore Jr

Résumé :

Un homme meurt durant son transfert au NCIS. Son frère, qui l’ignore, kidnappe la directrice Shepard pour faire un échange.

Critique :

Un épisode habile. Sous couvert de l’enquête habituelle, il met en lumière les recrues de la saison ; Ziva et Shepard. La première est inquiétée pour son rôle éventuel dans la mort soudaine de Brian Dempsey, un trafiquant de drogue lié avec son frère à un cartel sud-africain. La seconde est kidnappée pour servir de monnaie d’échange. Pour ce qui concerne Ziva, il est intéressant de l’entendre dire deux choses. D’abord, affirmer qu’il y a un an, oui, elle aurait tué mais plus maintenant. Ensuite, se demande où est sa place. A l’évidence, dans l’équipe comme le montre la tentative de McGee pour lui remonter le moral et le refus de sa démission par Gibbs. Pour ce qui concerne Shepard, Lauren Holly habite enfin la fonction et elle sait montrer la directrice forte et de sang-froid quand elle se trouve dans une situation dangereuse.

La partie policière en elle-même ne manque pas d’intérêt car elle se renouvelle. La partie scientifique est découpée en deux : Ducky se concentre sur la mort du frère pour déterminer une responsabilité ou non de Ziva ; Abby cherche où peut se trouver Shepard. En outre, sur le strict plan de l’histoire, entendre un ravisseur demander qu’on lui rend son frère quand celui-ci est mort ne va pas sans créer une certaine tension ! La présence de Tamara Taylor se justifie par la mise à l’écart de Ziva et, contrairement à sa première participation (2-22), elle a (un peu) plus de contenu. On pourrait croire qu’avec ce sujet, ce serait difficile de faire de l’humour et pourtant non ! David J. North a une idée brillante, macabre certes, d’humour noir certes, mais brillante quand même !

Anecdotes :

  • Retour de Tamara Taylor.

  • Zivaïsmes : « Trancher le sifflet » et « Démarrer sur les casquettes de roues »

  • Pour Gibbs, la première cause de divorce c’est le mariage !

  • Curiosité : Ziva porte un gilet pare-balle « Police » au lieu de « NCIS ».

  • Connor Trinneer/James Dempsey : acteur américain, principalement vu à la télévision : Urgences (1997), Star Trek : Enterprise (2001-2005), Stargate Atlantis (2005-2008), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2010).

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23. HIATUS [1/2]
(HIATUS, PART 1)

ncis 3 23

Scénario : Donald P. Bellisario

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Alors qu’il se trouve à bord d’un navire, Gibbs est grièvement blessé dans une explosion. Or, il devait recevoir une information capitale. Pendant que son équipe enquête, il tombe dans le coma et revit son passé.

Critique :

Une première partie très forte qui équilibre bien l’enquête policière, l’émotion suscité par l’état de Gibbs et le passé de celui-ci. A l’instar de nombreuses personnes dans l’épisode, le spectateur en apprend beaucoup sur « Gibbs avant Gibbs » si l’on peut dire.

La partie policière est traitée rapidement mais avec efficacité et le réalisateur insère les scènes pour rythmer l’épisode et éviter que les moments centrés sur l’émotion ne le ralentissent. C’est très réussi sur ce plan. DiNozzo devient le chef mais surtout il prouve par ses actes qu’il en a l’étoffe. L’interrogatoire du capitaine par Ziva donne l’identité du principal suspect dont le NCIS avait juste le nom mais la photo ne nous est pas montrée ! Comme l’épisode ne va pas plus loin dans la résolution de l’enquête, il faudra patienter.

Peu d’humour évidement mais l’arrivée d’Abby aux urgences de l’hôpital est géniale. Pauley Perrette la campe totalement déchaînée, un moulin à paroles dont le contenu du sac à main désarçonne un peu plus l’infirmière en chef ! Pauley Perrette sera également mise à l’honneur dans le registre de l’émotion car Abby est littéralement effondrée de savoir Gibbs grièvement blessé. Bonne idée de Donald P. Bellisario de l’opposer à une Ziva qui paraît nettement plus détachée ; ce que la laborantine ne lui pardonne pas. DiNozzo les réconciliera mais on a une clé du psychisme de Ziva : elle a du mal à montrer ses émotions et elle se protège contre elles. Cote de Pablo rend visible ce trouble qui git sous la surface froide. Ziva a été entraîné à tuer ; pas à s’écouter.

Mark Harmon passe l’essentiel du temps dans un lit d’hôpital mais il est présent à travers les souvenirs de Gibbs. Souvenirs qui sont présentées sous forme d’images ayant du grain, histoire de les « patiner » un peu. Souvenirs qui nous ouvre le passé de l’agent du NCIS. Certes des éléments avaient été évoqués de-ci de-là durant trois saisons mais, ici, c’est une histoire complète, organisée chronologiquement qui nous est dévoilé. On comprend la douleur qui habite Gibbs. Le final s’annonçait fort et, de fait, il l’est mais surtout il ouvre une grande page d’incertitude !

Anecdotes :

  • La scène d’ouverture est inspirée du film Usual Suspect. DiNozzo cite d’ailleurs le film.

  • Première apparition du mentor de Gibbs, Mike Franks.

  • Première apparition de l’épouse et de la fille de Gibbs, toutes deux décédées.

  • Ziva parle turc.

  • Pour voir Gibbs, Shepard téléphone à Condolezza Rice ! Universitaire, celle-ci fut notamment secrétaire d’État de George W. Bush (2005-2009).

  • Brett Cullen/Todd Gelfand : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Darby Sanchfield/Shannon Gibbs : actrice américaine née en Alaska. Très peu de films à son actif mais une longue présence télévisuelle : Monk (2003), FBI : Portés Disparus (2005), Jericho (2006-2007), Mad Men (2007-2008), Ghost whisperer (2009), How I met your mother (2010), Scandal (depuis 2012).

  • Mary Matylin Mouser/Kelly Gibbs : actrice américaine, uniquement vue à la télévision : FBI : Portés Disparus (2004), Lie to me (2009), Body of Proof (2011-2013), Scandal (2014), Les Experts : Cyber (2015), Scorpion (2016).

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24. HIATUS [2/2]
(HIATUS, PART 2)

ncis 3 24

Scénario : Donald P. Bellisario

Réalisation : Dennis Smith

Résumé :

Gibbs a perdu le souvenir des quinze dernières années ! Il essaye de retrouver la mémoire pendant que le NCIS tente d’empêcher un attentat de grande ampleur.

Critique :

La deuxième partie de « Hiatus » tient toute ses promesses. L’enquête policière importe peu mais divers moments font progressivement faire monter la tension jusqu’au dénouement final. Ce qui compte, c’est Gibbs. Placé au cœur de l’attention, Mark Harmon se montre fantastique.

L’intérêt de l’amnésie traumatique c’est qu’elle est « décidée » par le sujet et donc qu’il a besoin d’aide pour surmonter le blocage. Le solitaire taiseux qu’est Gibbs va donc recevoir une attention dont il n’a pas l’habitude. Le moment où il recouvre la mémoire est très touchant par l’émotion communiquée par Mark Harmon (qui donne l’impression de sortir d’un trou noir) et de Cote de Pablo, qui montre une Ziva éprouvée par la sortie d’émotions trop longtemps refoulées. C’est une idée brillante de Donald P. Bellisario d’avoir donné le rôle de « bonne fée » à l’ancienne espionne. Comme Gibbs, Ziva cache ses sentiments. Ils ont donc une forme de communauté de pensées. Pour le spectateur, l’épisode est une plongée dans le passé de l’agent fédéral mais aussi dans sa psyché. Le meilleur de l’épisode, c’est le retour du mentor de Gibbs, Mike Franks. On découvre ainsi beaucoup de choses ! Muse Watson campe avec autorité un homme vieilli mais nullement décati, fier. En quelques échanges, ces deux hommes parlent de fuite, de refus de savoir ; plus encore de responsabilité. C’est un moment très fort.

Difficile de rester serein dans le final aussi fort que désolant, devant le cynisme de politiques qui écœure. Mais c’est aussi un final déroutant pour le spectateur avec le départ inattendu de Gibbs !

Anecdotes :

  • Les producteurs annoncent que la saison 4 sera « la saison des secrets ».

  • Le départ de Gibbs provient de la crise entre Mark Harmon et le producteur Donald P. Bellisario à qui l’acteur reprochait une mauvaise gestion du tournage. Mark Harmon mit sa démission dans la balance. Le final de l’épisode pouvait ainsi donner une sortie au personnage. Pourtant, CBS trancha en faveur de l’acteur. Donald P. Bellisario resta producteur mais céda le poste de showrunner à Chas.Floyd Johnson (son bras droit) et Shane Brennan (scénariste) ; ce dernier s’occupant de la gestion quotidienne.

  • Zivaïsmes : « L’hôpital se fout de la charité » et « lier les pieds » (au lieu de « lier les mains »)

  • DiNozzo se donne des règles lui aussi ! La n°3 : « Ne jamais sous-estimer son adversaire »

  • Muse Watson/Mike Franks : acteur américain, passionné de théâtre et de musique. Au cinéma, on a pu le voir dans Black Raimbow (1989), Assassins (1995), Souviens-toi l’été dernier (1997), Austin Power 2 : l’espion qui m’a tiré (1999). Il tourne désormais essentiellement pour la télévision : Prison Break (2005), Esprits criminels (2006), Mentalist (2008), Castle (2011).

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

castle 3 24

Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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