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Saison 5 Présentation

Miss Marple (2004-2013) - Julia McKenzie

Saison 6


1. LE MAJOR PARLAIT TROP
(A CARIBBEAN MYSTERY)



Résumé :

Miss Marple se rend sur l’île tropicale de St Honoré, pour sa convalescence après une maladie. Elle séjourne à l’hôtel Golden Palms, qui abrite un petit groupe de touristes anglais et américains. Jane fait la connaissance de ces pittoresques personnages, dont le millionnaire Jason Rafiel et le très bavard Major Palgrave. Celui-ci révèle à Miss Marple qu’il possède la photographie d’un assassin, mais décède brusquement avant d’avoir pu la lui montrer. La cause semble être une crise cardiaque, mais Jane n’est pas dupe.

Critique :

La propension de la série à toujours particulièrement soigner sa mise en scène, notamment la musique et la photographie joue ici à plein lors de cet épisode rendu spécial par la délocalisation du tournage, bien loin de l’Angleterre. Non seulement l’exotisme s’avère pleinement de la partie, avec cette Afrique du Sud reconstituant sà merveille les Antilles (manchots mis à part), mais surtout la texture des images rend l’épisode très atmosphérique. Le spectateur s’assimile pleinement à ce petit groupe d’Anglais coupé d’Albion et immergés dans un univers étranger. Cela accroît encore la tension dramatique régnant au sein de ce micro univers du fait de la présence d’un assassin en son sein.

Malheureusement cette intéressante approche demeure seulement partielle, car le récit ne dépeint que superficiellement ses protagonistes, préférant se centrer sur la résolution de l’énigme proprement dite. Certes cet aspect résulte efficacement traité, avec une intrigue claire et narrée avec un vrai sens du rythme. Tout est davantage rondement mené que dans la version avec Joan Hickson, où l’on prenait davantage son temps avant de se jeter dans l’action. L’épisode demeure donc prenant, mais l’on peut regretter que la forte figure de Rafiel ne se voie mise en avant que sur le tard. La parenthèse Fleming paraît aussi amusante qu’anecdotique. Comme toujours la distribution se montre irréprochable et l’opus reste un bel exemple de la maîtrise formelle des séries ITV, aussi bien chez Poirot que chez Miss Marple.

Anecdotes :

  • Diffusé le 16 juin 2013, le téléfilm est adapté du roman éponyme, publié en novembre 1964.  Il lui reste globalement fidèle, hormis l’introduction en clin d’œil de l’auteur Ian Fleming et de l’ornithologue James Bond. Ce dernier, bien réel, va donner son nom au personnage que l’écrivain est sur le point de créer.

  • Il s’agit du dernier épisode de la série adaptant un roman de Miss Marple.

  • L’épisode fut en fait tourné à Le Cap, en Afrique du Sud. Les scènes de plage furent tournées à Boulders Beach.  Cette plage proche du Cap est réputée pour la présence de colonies de manchots, que des passerelles permettent d’observer dans leur habitat naturel.

  • Quand sa dépouille est découverte, Victoria est sur le dos et le poignard est planté dans son estomac. Quand on la revoit plus tard, elle est sur le ventre et le poignard est fiché dans son dos. 

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2. LE POLICEMAN VOUS DIT L'HEURE
(GREENSHAW'S FOLLY)

Résumé :

Miss Marple envoie Louisa Oxley, mère du jeune Archie, chez l’une de ses amies, l’excentrique Katherine Greenshaw. Celle-ci est la propriétaire de Greenshaw’s Folly, demeure au jardin labyrinthique et Louisa devient sa secrétaire. Mais le petit monde de Greenshaw’s Folly est soudainement secoué par plusieurs meurtres, dont celui de Katherine. Miss Marple intervient alors, afin de mener une nouvelle enquête complexe.

Critique :

De manière surprenante, ce téléfilm développé l’exact contrepoint du précédent, revêtant l’aspect d’un Agatha Christie davantage classique.  Contrairement à ce que montrait Le Major parlait trop, les personnages se voient ici extrêmement développés (le meurtre central n’intervient qu’à presque mi-parcours), ainsi qu’incarnés par d’excellents comédiens. Ils sont de plus structurés socialement, il ne s’agit pas d’un groupe formé au hasard d’un voyage, mais d’un micro univers familial. A l’exotisme extrême des (supposées) Caraïbes succède le décor aussi connu qu’apprécié des grandes demeures de la campagne anglaise. Ce contraste varie joliment le parcours de cette brève et ultime saison, tout en confirmant une plus grande variété des histoires qu’à l’époque McEwan.

Les deux épisodes se rejoignent néanmoins sur la qualité de leur mise en scène très atmosphérique, accompagnée par une subtile musique. Le développement de la donnée de départ assez maigre que représente l’unification de deux nouvelles à l’échelle d’un téléfilm donne clairement lieu à une tonalité de thriller quasi d’épouvante gothique, de manière très réussie dans sa première demi-heure. Le décor central de Greenshaw's Folly s’avère précieux à cet égard d’autant qu’il se constitue de plans filmés dans deux grandes demeures très différentes, ce qui rend bien compte du caractère hors normes de l’ouvrage. Malheureusement l’épisode présente le défaut de ses qualités : le caractère composite de son intrigue, ainsi que l’accent mis sur la psychologie des personnages, sacrifient quelque peu la clarté du scénario. Le dénouement résulte également assez soudain, Miss Marple donnant l’impression d’un peu trop sortir le nom du coupable de son chapeau, une conséquence là aussi du au manque de matière originelle du récit.

Anecdotes :

  • Diffusé le 23 juin 2013, le téléfilm est adapté de la nouvelle éponyme (1960) dans laquelle ne figure pas Miss Marple. Mais il incorpore également des éléments Le Pouce de saint Pierre (1928), incluse dans le recueil Miss Marple au Club du Mardi (1932). Le cœur de l’intrigue se voit préservé, mais l’histoire est considérablement rallongée.

  • Fiona Shaw (Miss Katherine Greenshaw) a interprété Father dans le film Chapeau melon et bottes de cuir (1998) et Pétunia Dursley dans la saga Harry Potter.

  • Greenshaw's Folly est représentée par des plans de Knebworth House et de Hatfield House, sites déjà vus au cours de la série.

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3. LA NUIT QUI NE FINIT PAS
(ENDLESS NIGHT)

Résumé :

Miss Marple fait la connaissance de Mike Rodgers, jeune homme rêvant d’édifier une grande qmaison sur le superbe lieu-dit de Gipsy’s Acre. Il peut accomplir cette ambition après avoir épousé la fortunée Ellie Goodman, mais une bohémienne l’avertit que l’endroit est maudit. Mike demeure sceptique, mais Jane ressent qu’un véritable danger plane sur la maison, après que soient survenus plusieurs étranges incidents. Ellie décède brusquement, dès lors Miss Marple va se confronter au mystère de Gipsy’s Acre.

Critique :

La série sacrifie malheureusement à la tradition de s’achever sur un épisode en dessous bien connue des amateurs de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Certes la reconstitution d’époque, la photographie et la mise en scène d’Endless Night demeurent conformes au standard très élevé de programme d’ITV. Outre l’aspect de film en costumes, tout à fait convaincant, la réalisation parvient à recréer l’ambiance entremêlée d’univers rustique et de menace surnaturelle constituant le grand atout d’un roman initial particulièrement atmosphérique. Le scénario ne permet toutefois pas de s’affranchir des quelques clichés relatifs aux Bohémiens. La musique semble également moins porteuse qu’à l’accoutumée, mais l’ensemble permet à la première demi-heure de susciter un véritable intérêt. La suite de l’épisode enthousiasme nettement moins. Ainsi la distribution s’avère moins relevée que de coutume malgré la sympathique présence d’une Glynis Barber toujours tonique.

Surtout, le talent toujours si perceptible de Julia McKenzie ne parvient pas à pallier aux criantes faiblesses de l’intégration de Miss Marple au texte originel ; Contrairement à d’autres épisodes antérieurs, celui-ci ne parvient jamais à donner l’impression que Jane serait nécessaire à la résolution de l’intrigue. Elle n’y participe quasiment que par des informations découvertes par hasard, et son explication finale sombre dans le mélodrame au lieu de détailler le processus du crime et sa propre réflexion. L’épisode reste aussi au milieu du gué en laissant à Michael Rogers, l’enquêteur du livre, le rôle du narrateur, ce qui ressemble fort à un aveu d’impuissance. On a aussi droit à une confrontation directe entre Miss Marple et l’assassin, ce qui ne correspond pas du tout à l’héroïne d’Agatha Christie. Le développement des autres personnages s’étale trop, au détriment de l’énigme et sans qu’ils soient rendus captivants pour autant.

Anecdotes :

  • Diffusé le 29 décembre 2013, le téléfilm est adapté du roman éponyme, publié en 1967. Miss Marple n’y figure pas et c’est Mike Rodgers qui en est le narrateur. Le scénario reste globalement fidèle au livre.

  • Glynis Barber (Cora Van Stuyvesant) a incarné le Sergent Détective Harriet Makepeace, co-protagoniste féminin de la série britannique Mission casse-cou (1984-1986).

  • Les scènes de rue ont été tournées à Dorchester on Thames, dans l’Oxfordshire. Cette ville est réputée pour ses nombreux monastères et son cachet moyenâgeux. Elle a également servi de décor à l’épisode Taken by the flood de Poirot.

  • Le roman a également été adapté au cinéma en 1972, avec une distribution comportant notamment Britt Ekland, George Sanders, Peter Bowles, Lois Maxwell, etc. Le film déplut à Agatha Christie, notamment du fait de quelques scènes dénudées de Britt Ekland, deux ans avant L’Homme au pistolet d’or.

  • La série connut une fin brutale quand la BBC parvint en 2014 à racheter l’ensemble des droits d’adaptation télévisuelle des œuvres d’Agatha Christie, mettant fin aux années de règne sans partage d’ITV (l’inégalable Poirot avec David Suchet s’est également achevé en novembre 2013).

  • En 2015, pour le 125ᵉ anniversaire de la naissance d’Agatha Christie, la BBC diffusa ainsi une nouvelle version d’Associés contre le Crime et une adaptation de Dix petits nègres. Une version de Témoin à charge en minisérie a également été diffusée en 2016. D’autres projets ont été annoncés, dont un A.B.C. contre Poirot, mais aucun ne concerne encore Miss Marple.

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Résumé :

Miss Marple passe quelques jours à Londres, dans le palace très luxueux et traditionnel qu’est l’Hôtel Beltram. Elle y retrouve de nombreux souvenirs, y ayant séjourné étant enfant. Une femme de chambre est retrouvée étranglée et Miss Marple va résoudre l’affaire en faire équipe avec une autre employée de l’établissement. Jane Cooper. Les deux femmes partagent le même prénom et Miss Marple retrouve volontiers sa jeunesse chez sa partenaire.

Critique :

La saison 3 débute par une adaptation bouleversant une nouvelle fois le roman originel. En effet le téléfilm ne conserve essentiellement que l’idée de l’hôtel fréquenté par Miss Marple quand elle était enfant, et dissimulant aujourd’hui un sinistre secret. Mais la nature de la conspiration se voit totalement changée, tandis que nombre de nouveaux personnages remplacent ceux du livre. Toutefois le résultat de cette relecture va s’avérer tenir parfaitement la route. Ainsi les souvenirs de Miss Marple s’insèrent d’autant plus harmonieusement que la série a eu régulièrement recours à de telles séquences par le passé. Par ailleurs le focus désormais davantage porté sur le personnel de l’établissement (et non seulement sur la clientèle) nous vaut des portraits pertinents et une ambiance moins pastel que dans le roman. De même la conclusion apparaît plus sombre mais aussi plus marquante que l’initiale,

La distribution se montre comme à l’accoutumée de grande qualité. Elle bénéficie de plus de la présence de la formidable Francesca Annis, avec l’amusement supplémentaire de retrouver ainsi celle qui incarna une mémorable Tuppence Beresford dans les années 80. Cela reste toujours un plaisir que d’également retrouver Peter Davison, même si sa présence se limite ici à une courte apparition. A défaut de réellement crever l’écran, Martine McCutcheon se montre convaincante dans le rôle central de Jane et son duo fonctionne idéalement avec une McEwan toujours aussi à l’aise dans son incarnation d’une Miss Marple très tonique. Son tandem avec l’Inspecteur Bird apporte également de l’allant au déroulement de l’action. Les très beux décors reconstituent fidèlement l’ambiance de palace désuet, quasi hors d’âge, de l’Hôtel Beltram. Malgré quelques scènes mélodramatiques, l’ambiance demeure davantage encline à la nostalgie et à une certaine mélancolie du temps qui passe, apportant sa spécificité à cette adaptation réussie à défaut d’être fidèle. 

Anecdotes :

Diffusé le 23 septembre 2007, l’épisode est adapté du roman éponyme, publié en novembre 1965. L’adaptation est très libre, changeant aussi bien les personnages que l’atmosphère ou la conclusion.

Francesca Annis (Lady Selina Hazy) est depuis les années 60 et sa première participation à la Royal Shakespeare Company, l’une des grandes figures du théâtre anglais. Elle y a notamment brillé à plusieurs reprises avec Ralph Fiennes, qui fut son compagnon du 1996 à 2005. Au cinéma elle a notamment été Jessica Atréides dans le Dune de David Lynch. Elle interprète également Tuppence Beresford dans la série Le crime est notre affaire (1983-1984).

Peter Davison (Hubert Curtain) a été le Cinquième Docteur dans la série Doctor Who, de 1981 à 1984.

Martine McCutcheon (Jane Cooper) est à la fois actrice, chanteuse et une animatrice de télévision. Elle fait actuellement partie des animatrices de Loose Women, talk-show à succès d’ITV.

Polesden Lacey représente l’hôtel. Située dans le Surrey, il s‘agit d’une grande demeure édouardienne servant régulièrement de décor aux productions britanniques.