Saison 5 1. Après la tempête (After the Storm) 2. Nuageux avec risques de meurtre (Cloudy With a Chance of Murder) 3. Œil pour œil (Secret's Safe With Me) 4. Meurtre dans les Hamptons (Murder, He wrote) 5. Sans doute possible (Probable Cause) 6. Tueur intergalactique (The Final Frontier) 7. Rock haine roll (Swan Song) 8. Seuls dans la nuit (After Hours) 9. Pas de pitié pour le père Noël (Secret Santa) 10. Pour le meilleur et pour le pire (Significant Others) 13. Un choix cornélien (Recoil) 14. Faux-Semblants (Reality Star Struck) 17. Morts de peur (Scared To Death) 18. Un passé insoupçonné (The Wild Rover) 19. La Vie des autres (The Lives of Others) 20. À la recherche de l'homme-singe (The Fast and the Furriest) 21. Toute une histoire (Still) 22. Protection rapprochée (The Squab and the Quail) 1. APRÉS LA TEMPÊTE Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Alors qu’ils viennent de passer leur première nuit ensembles, Castle et Beckett replongent dans l’enquête qui a failli tuer cette dernière. Critique : Jolie entrée réussie par cet épisode qui combine astucieusement et harmonieusement tous les ingrédients qui font le succès de la série en les incorporant au méga fil rouge qu’est devenu l’enquête sur la mort de la mère de Beckett. L’épisode est divisé en trois parties identifiables chromatiquement. Dans la première, aux couleurs mordorées, plutôt chaudes, c’est le moment à la fois drôle et intime où se réveillent les amants qui veulent se la jouer discrets. Le coup de la maîtresse dans la penderie, c’est le cliché inversé de la comédie de boulevard ! Dans la seconde, qui démarre quand Ryan débarque chez Beckett, on passe à l’argentique avec tout le segment d’enquête et la menace Maddox (excellente composition de Tahmoh Penikett qui fait froid dans le dos). Enfin, la troisième est à dominante verdâtre quand Beckett se confronte au « dragon », rien de moins qu’un sénateur ! On admire la réussite de l’écriture de ce fil rouge qui a su monter en intensité sans rien perdre de sa crédibilité. Rob Bowman joue sur du velours avec ce scénario en or. C’est animé, toujours dynamique ; la séquence de déduction à laquelle joue Castle et Beckett est splendide et l’émotion y remplace l’humour habituel (présent cependant à bien d’autres moments et toujours à propos) mais, du coup, il lui donne une certaine poésie. Quand le duo débarque chez Smith, c’est beaucoup plus nerveux et le montage est sec. Enfin, mais on pourrait énumérer d’autres scènes, quand le trio de garçons craint l’intention de Beckett, c’est extrêmement tendu et le spectateur ne sait pas non plus ce qu’elle va faire. Tout tient sur un fil tendu de l’épaisseur d’une lame de rasoir. Un peu plus ou un peu moins, et c’était raté mais l’équilibre auquel parvient l’alliance d’un scénario brillant, d’une réalisation géniale et le jeu magnifique des acteurs font de cet épisode un triomphe. Anecdotes :
2. NUAGEUX AVEC RISQUES DE MEURTRE Scénario : Elizabeth Beall Réalisation : Kate Woods Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une présentatrice météo mais ils se demandent surtout comment gérer leur histoire secrète. Critique : Retour à un épisode « classique » avec sa petite enquête suffisamment intéressante pour qu’on la suive mais surtout qui pose le « fil rouge » de ce début de saison : puisque Castle et Beckett veulent garder leur liaison secrète, comment faire ? La réussite de l’épisode tient à ce que le segment « Caskett » s’insère bien dans la trame policière. Si les deux amants veulent faire « comme avant » plein de petites choses ne collent pas et sont sources de gags. On appréciera particulièrement comment le romancier parvient à s’extirper d’un rendez-vous galant en train de déraper ! En outre, un des personnages décrit avec une certaine crédibilité comment « fonctionne » une histoire d’amour secrète ; ce qui plonge nos héros dans l’expectative et un peu dans l’angoisse. L’enquête a ceci d’intéressant qu’elle part du hiatus entre l’image rendu par une « Miss Météo » et ce qu’elle faisait réellement. Là encore, on peut y trouver un lien avec Castle et Beckett mais on notera surtout que le scénario était un peu en avance avec l’air du temps puisqu’il dénonce la pollution de l’air. Anecdotes :
3. ŒIL POUR ŒIL Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Le meurtre d’une jeune fille amène Castle et Beckett à s’intéresser au contenu d’un box de stockage. Critique : Un épisode certes amusant mais qui manque de fantaisie et dont le scénario est par trop linéaire. Passé la scène très drôle de la vente aux enchères pour le contenu d’un box de stockage (une activité très populaire aux Etats-Unis qui donne lieu à une émission de télé, Storage Hunter), il ne se passe pas grand-chose. Par contre, le final rattrape pour partie la déception. L’idée sous-jacente de l’épisode, c’est que chaque objet a une histoire pour quelqu’un. Que ce soit Alexis qui empile des cartons pour son entrée à l’Université. Que ce soit Beckett et le mystère du bonhomme en bois que s’échine à résoudre son romancier de petit ami. Que ce soit même le capitaine Gates dont Penny Johnson Jerald s’amuse à jouer une toute nouvelle, inattendue et même « flippante » facette. C’est grâce à cela que Castle va trouver l’élément manquant pour résoudre l’énigme. On est plus intéressé par la relation père-fille à la veille d’une séparation redoutée et qui génère des moments chauds/froids. Nathan Fillion et Molly C. Quinn ont toujours la même complicité qui donne beaucoup de tendresse à ses scènes d’amour familiale toujours reprises jamais lassantes. Anecdotes :
4. MEURTRE DANS LES HAMPTONS Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : En week-end amoureux dans les Hamptons, Castle et Beckett sont amenés à participer à une enquête criminelle. Pendant ce temps, Ryan et Esposito cherchent le mystérieux petit ami de Beckett. Critique : Excellent épisode plein de rebondissements et d’humour où le couple Castle/Beckett doit faire le lit du romantisme au profil du mystère ! Le week-end dans les Hamptons avait été proposé à Beckett par Richard Castle dans le final de la saison 2. Cette fois, pas de faux-départ (la scène de la pendule fait bien rire !) et Stana Katic se met en valeur en rappelant l’incise de cette proposition. L’actrice sera également parfaite lorsqu’elle montre une Beckett déstabilisée par le luxe de la résidence de Castle et par la connaissance qu’elle n’est pas la première à recevoir cet honneur. En face, la réponse est très classe. Le point de départ est un classique du genre policier : le(s) héros est (sont) en congé mais le crime est sans pitié et s’invite dans la partie. Mais le classique du polar, c’est l’ADN de la série ! C’est pour ça aussi qu’on la regarde ! En général, la police locale est nulle ou corrompue mais, ici, le scénariste s’est abstenu d’aller jusqu’à ce cliché et on l’en remercie. Le chef Brady (sic) est un policier qui a l’intelligence de comprendre qu’il est dépassé, de l’admettre et de demander de l’aide. Qu’un yacht porte en plus un emblème de requin et le clin d’œil est assumé jusqu’au bout ! L’autre segment, relié au premier par la participation de Ryan et Esposito à l’enquête locale, concerne la traque du petit ami de Beckett. On saluera la performance de Nathan Fillion qui montre un Castle jouant à fond le jeu ! La manière dont les deux policiers se « persuadent » qu’ils doivent mener l’enquête est drolatique et superbement bien rendu par Seamus Dever et Jon Huertas qui en font juste trop pour que ce soit amusant. Seulement l’un des deux comprendra la vérité mais se taira. Non s’en être un peu moqué de nos héros catastrophés ! Anecdotes :
5. SANS DOUTE POSSIBLE Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : John Terlesky Résumé : Un crime atroce et bizarrement sophistiqué semble avoir été commis par Richard Castle. Critique : Pour son premier scénario de la saison, Andrew W. Marlowe ne ménage ni le spectateur ni ses personnages tout en faisant montre d’une astuce dans l’écriture remarquable. La « culpabilité » de Castle n’est pas établie durant plus de cinq minutes parce que ce n’est pas le plus important. Personne ne croirait à cette possibilité mais il est bien plus cruel que de faire savoir au spectateur qu’il a raison de ne pas y croire tout en semblant faire en sorte que Castle ne s’en sorte pas. « Trop d’indices » diraient les fans de Chapeau melon quand ils commencent à s’accumuler (un peu vite mais les séries n’ont que 42 minutes à dérouler) et quoi de plus passionnant pour les fans que de voir directement concernés ses héros. Quand en plus on fait advenir leur Némésis, alors, là, banco ! « Cruauté » est un mot qui n’est pas prononcé durant l’épisode mais tout le proclame, de la scène de crime au discours effroyable que tient le vrai tueur à Castle. Beaucoup de scènes baignent dans un clair-obscur de mauvais aloi. Ici, pas de lumière dorée ni de tons tranchés mais de l’entre-chien-et-loup. La scène du commissariat à mi-chemin, et qui relance l’intrigue, en est la meilleure illustration. La violence et la noirceur sont ainsi de presque tous les plans, culminant dans la scène nocturne sur le pont. Même le jour n’apportera pas la paix. Un des épisodes les plus noirs de la série. Bien peu d’humour évidemment hormis la scène d’ouverture sans importance mais amusante et très « ado indépendant mais appréciant quelques à-côtés » ! Molly C. Quinn réussit ses deux scènes ; espiègle au départ et très éprouvée quand elle rend visite à son père en prison. On appréciera également le lien établi avec le premier épisode de la série ; un clin d’œil pour amadouer les fans vexés de voir leur idole un genou à terre ? Anecdotes :
6. TUEUR INTERGALACTIQUE Scénario : Kate Sargeant Réalisation : Jonathan Frakes Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur un crime commis durant une convention de science-fiction. Critique : Un épisode très léger mais avec une bonne histoire à raconter, des décors très bien faits et un bel éloge des fans qui sont le carburant des conventions et des fictions en général. Sans public, rien de tout cela n’existerait ! A travers la série imaginaire « Nebula-9 », c’est tout le système autour des séries qui est exposé. Les conventions sont particulièrement mises à l’honneur ; elles sont le cœur du réacteur car ce sont elles qui font vivre séries et films même après leur mort. « Les droits », c’est l’acte légal de propriété (monnayable, ainsi que l’épisode l’expose crûment) mais, à travers le bel éloge des fans, qui sont d’autant plus méritants que la série a été massacré par la critique de son vivant, c’est le « droit patrimonial » qui est exposé ; une sorte de « droit moral ». Lequel existe en droit français mais pas en droit américain. Nos héros sont particulièrement en verve sur cet opus. Nathan Fillion nous campe un Castle que le crime remplit de joie : « Une véritable arme de SF dans une convention SF. On frôle le sublime ! » et l’acteur la joue émue quasiment aux larmes ! On sait depuis longtemps que Castle est un fan de pop-culture et il le montre ici aussi par son éloge de la SF ; de la « bonne SF » précise-t-il. Un vrai geek est un puriste ! Quant à Stana Katic, elle nous fait découvrir une Beckett fan avec pudeur mais son mémoire en défense va au-delà de « Nebula-9 » pour accéder au général. Est-ce que ça ne parle pas à beaucoup une série sur ce que représente la difficulté de quitter son foyer ? Sur la quête d’identité et la volonté de chercher à accomplir de grandes choses ? Quelque part, ce que dit la série, reprend ce que disaient les contes de fées dont elles sont un peu des descendantes : le Mal existe sous de nombreuses formes mais on peut le vaincre. Anecdotes :
7. ROCK HAINE ROLL Scénario : Rob Hanning Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un chanteur de rock. Critique : C’est bien d’aimer le rock mais c’est le second épisode sur le thème après « Dernières paroles » (2-7) et ça se répète un peu avec la star (ici un homme) qui semble vouloir la jouer solo. L’adjonction de la secte est plus originale mais, au final, ce n’est qu’un élément de décor. Le seul réel intérêt de l’épisode tient en sa mise en abyme puisque le groupe de rock était suivi par une équipe de tournage et, comme le dit le réalisateur, pour sauver son documentaire, il faut en faire « une espèce de thriller ». L’effet loupe est amusant à voir. Si Castle fait du Castle, on notera avec le sourire le melon que prend Esposito, le décolleté de Lanie qui plonge et le capitaine Gates qui intervient juste pour se montrer. La scène de tendresse entre Castle et Beckett entraîne un peu de tension puisqu’ils ne veulent pas que Gates l’apprenne mais c’est mineur. Comme de coutume, on a un défilé de suspect et le premier arrêté est évidemment innocent mais permet en creux de montrer ce que peuvent ressentir les proches des fans. Daniel Roestbuck a peu de temps de présence mais il parvient à faire passer un peu d’émotion. Pour le reste, un épisode sans surprise. Anecdotes :
8. SEULS DANS LA NUIT Scénario : Shalisha Francis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Partis interroger un témoin, Castle et Beckett se retrouvent en cavale avec ce dernier poursuivis par des mafieux ! Critique : Si le prétexte de départ est mince, le traitement de l’épisode est bien plus intéressant. Les héros poursuivis, en pleine nuit de préférence pour le côté dramatique, sont un classique du policier. Eux ils courent et se cachent pendant que les autres flics poursuivent l’enquêtent. On sait d’avance que les deux segments convergeront. L’important, c’est que le voyage soit beau. De ce côté-là, Shalisha Francis nous a fait une fleur. Le vrai fil rouge, ce n’est pas l’enquête, c’est l’interrogation sur la solidité du « Caskett » et cette interrogation est très bien amenée et bien menée et encore mieux conclue. Le témoin fait aussi office de psy involontaire ; ce qui est assez drôle d’autant que Patrick Fischler est un des meilleurs acteurs de seconds rôles dans une série. Sa composition de Léo en fait moins un lâche (un des rôles les plus courant pour l’acteur qui y excelle) qu’un quidam largué dans une aventure qui semble le dépasser. Son conseil - le carpe diem en quelque sorte – échappe au banal par l’extraordinaire de la situation. Et ce n’est pas parce que quelque chose est banale qu’elle est fausse ! Si le thème de l’épisode est très sérieux, la scénariste a réussi à ménager quelques moments plus légers (le gag du téléphone, la scène du chauffeur de taxi, même l’interrogatoire de la nonne) qui donnent à l’ensemble un bel équilibre. Anecdotes :
9. PAS DE PITIÉ POUR LE PERE NOËL Scénario : Christine Roum Réalisation : Paul Holahan Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un Père Noël mystérieusement tombé du ciel ! Critique : Au tour de Noël – une tradition dans les séries américaines – de passer à la moulinette de Castle ! Le postulat de départ est frappant et permet à notre écrivain favori de sortir ces théories fa/umeuses dont il a le secret. L’enquête a beau porter autour de Noël, le scénario ne fait pas l’économie d’une histoire solide avec des rebondissements nombreux ; de multiples faits a priori invraisemblables comme voler une pendule à une soirée d’entreprise, qui en fait prennent progressivement tout leur sens et aboutissent au coup de théâtre de l’identité de l’assassin. Évidemment, le plus intéressant de l’épisode reste le rapport des différents personnages avec Noël. Castle y est profondément attaché avec une solide tradition familiale ; ce qui est cohérent avec son amour de la magie et de l’irrationnel. Mais voilà que la tradition vacille et Nathan Fillion rend magnifiquement compte de la déstabilisation profonde de son personnage. Beckett a un rapport bien plus amer avec cette fête. Quant à Gates, que Castle la compare au Grinch veut tout dire ! La morale de cet épisode tient dans le fait que le changement fait aussi parti des traditions. Anecdotes :
10. POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Holly Dale Résumé : Alors que Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une avocate spécialisée dans les divorces, Meredith, l’ex-femme de Castle, débarque à l’appartement de ce dernier ! Critique : Du velours ! Le scénario de Terence Paul Winter déploie une intrigue policière solide sur fond de soucis personnels des héros avec beaucoup, mais vraiment beaucoup d’humour avec un peu de jalousie pour le piquant et un brin d’acidité sur les relations hommes/femmes. La grande réussite du scénario est de lier parfaitement l’intrigue policière, une avocate qui paraissait vraiment désespérée et parlait de « vie et de mort », au fil rouge du débarquement de Meredith à l’appartement de Castle pour s’occuper de sa fille Alexis qui est malade. Vu ce que l’on sait déjà sur le tempérament maternel de Meredith, on subodore qu’il y a un loup mais le plus beau va être, non pas de mettre en scène une jalousie entre l’ex et la nouvelle femme de Castle, mais de se focaliser sur ce dernier. Chaque moment de l’histoire entre en résonnance avec la situation privée de ce dernier qui a été lamentable au départ et traînera sa faiblesse comme un boulet. Tous les personnages secondaires du show vont y aller de leurs commentaires et l’hilarité ne nous quittera jamais. S’il est doué pour dénouer les fils d’une intrigue (et ici, il va résoudre l’enquête), Richard Castle est un benêt dès qu’il s’agit de résoudre le « problème Meredith ». Évidemment que Beckett ne lui facilitera pas la tâche (« Prépare-toi mon chaton, on rentre à la maison ») et Nathan Fillion réussira à nous faire bien rire avec la décrépitude de son personnage, « perdant à tous les coups ». Mais il y a aussi la scène finale entre les deux femmes qui est aussi brève que riche d’enseignements. Anecdotes :
11. UNE SOIRÉE QUI TUE Scénario : Elizabeth Beall Réalisation : John Terlesky Résumé : Esposito se met en avant dans une enquête commencée par la mort d’une jeune DJ. Critique : De l’art de sauver un épisode qui part moyen (la mort d’une jeune DJ qui devait jouer lors d’une soirée people de lancement de l’album d’une pop-star) pour en faire un épisode de bonne facture qui a, en outre, le bon goût de mettre en avant pour une fois un des personnages secondaires, le lieutenant Javier Esposito. Jon Huertas avait plus de scènes et plus de scènes importantes à assumer et l’acteur s’en sort avec les honneurs. Il donne ainsi pleine crédibilité aux moments qu’il partage avec Nadji Anthony Jeter qui interprète Joey Malone. Lequel se débrouille bien mais son numéro de gamin qui se la joue pour masquer ses blessures a déjà été vu et il n’y apporte pas grand-chose de neuf. Sinon un peu d’humour comme lorsqu’Esposito raconte à Ryan la tentative de fuite du gamin. Bon dans l’empathie, Jon Huertas est encore plus convaincant dans le rôle du « dur » face à Michael Irby, habitué à ce genre de rôles (des deux côtés de la barrière d’ailleurs). Les confrontations des deux acteurs sonnent particulièrement justes surtout la première dans un beau décor de bar en pénombre. C’est cette dimension « sociale » (la référence à Oliver Twist est explicite) qui apporte ce supplément d’âme à ce qui aurait pu n’être qu’une enquête policière dans le milieu de la pop et ses figures clichées (rivalités entre stars, « gansta-rap », producteur-dénicheur de talent). Du coup, même si Castle apporte une théorie et quelques amusements, nos duettistes coutumiers sont placés au second plan pour cette fois. Anecdotes :
12. LE VICE ET LA VERTU Scénario : Jason Wilborn Réalisation : Bill Roe Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort du producteur très critiqué Beau Randolph. Critique : Le titre français est, pour cette fois, bien plus intéressant car il met en relief le fond de l’épisode. Comme le signale Castle, difficile d’avoir de la compassion pour un homme aussi peu recommandable que le producteur de téléréalité chaude Beau Randolph. Il incarnait le Vice le plus glauque mais certains éléments de sa conduite ne collent pas avec cette image. Figure attendue de ce genre d’épisode, le prédicateur puritain et la première scène de ce parangon de Vertu est tout sauf une surprise par sa raideur morale. On a un ex-copine plus proche du Vice (et de l’araignée au plafond) et une autre femme qui ressemble à une Vertu avec des principes. Et ajoutons une garde du corps ambigüe pour un temps, incarnée avec conviction par Kelly Hu sur le compte de laquelle il est longtemps difficile de se faire une idée. Mais elle est aussi source d’humour par la forte impression que son personnage fait sur Esposito ! Le cocktail paraît survendu et on aurait tort de s’arrêter aux apparences. Le Roi du Vice semblait vouloir s’amender. Vérité ou hypocrisie ? On a souvent affaire à des prédicateurs qui cachent leur dépravation sous des seaux d’eau bénite mais, en confiant ce rôle à Conor O’Farrell, les producteurs ont fait un bon coup car l’acteur est on ne peut plus crédible en Statue du Commandeur mais il rend crédible sa part d’humanité. Un homme qui se pose des questions sur sa conduite ne peut-il être sincère ? Avec habileté, le scénario va jongler entre des personnages peu reluisants et des éléments « hétérogènes » comme cette entreprise de programmes pour enfants ! Si des éléments « habituels » du monde du porno soft sont bien présents, ils n’ont en réalité qu’une valeur « décorative » ou détournent l’attention. Les deux scènes entre Castle et Alexis (toujours des moments intéressants) enseignent la morale de cette histoire : il faut se méfier des apparences. Ce que l’on montre ne nous définie pas toujours. Anecdotes :
13. UN CHOIX CORNÉLIEN Scénario : Rob Hanning, d’après une histoire de Rob Hanning et Cooper McMains Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : L’enquête sur la mort d’une jeune femme contraint le lieutenant Beckett à devoir protéger le sénateur Bracken ! Critique : Un épisode très fort qui confronte les valeurs morales, mets en balance l’éthique et la justice, ce qui est juste et ce qui est légal. Dans cet opus noir, Stana Katic est mise en valeur et face à Jack Coleman, impeccable dans son rôle de sénateur et de manipulateur, l’actrice se livre à un grand numéro. Dégât collatéral : Nathan Fillion est mis sur la touche. On comprend que l’acteur ait eu quelques griefs contre les scénaristes. Le scénario est assez habile pour dévier de la route qu’il semblait devoir suivre (fournir à Beckett un levier contre le meurtrier de sa mère) et réussir ce qu’il montre réellement (la victime devant protéger son assassin, en forçant un peu le trait). Il donne aussi un vernis de respectabilité à Bracken et on ne sait pas si l’écologie que défend celui-ci est une conviction (plutôt rare à Washington) ou une posture. Les conversations entre le sénateur et le lieutenant sont froids, sans courtoisie superflue mais l’ironie que glisse le premier dans ses propos agit comme de craie sur un tableau. Thomas J. Wright, un des bons réalisateurs de télévision (c’est un habitué de NCIS) fait ici un très bon travail, mettant parfaitement Stana Katic en valeur. Sa plus belle réussite est la scène de l’interrogatoire d’un suspect. Au départ, les deux personnages sont montrés de profil sur fond noir ; ce qui installe une atmosphère à la fois de sérieux mais également tend à placer les deux protagonistes sur un pied d’égalité face à un troisième, absent lui, le sénateur Bracken. Lorsque le format classique revient, le spectateur comprend que cette approche n’a pas fonctionnée. Si le final ne manque pas d’action, il installe un élément nouveau entre les deux ennemis. Anecdotes :
14. FAUX-SEMBLANTS Scénario : David Grae Réalisation : Larry Shaw Résumé : Une star d’une téléréalité s’est faite assassinée. Critique : La série avait déjà fait la peau des soap (« Cruel comme un soap », 3-18) et s’attaque maintenant à la téléréalité qui prenait beaucoup d’ampleur. Sauf que la critique manque de mordant. Il n’y a rien de vrai là-dedans ? Quelle surprise ! Les personnages sont convenus (la présentation du show dans la première minute de l’épisode apporte l’essentiel de ce qu’il faut savoir), même si Gina Torres défend avec conviction le sien. Quant à l’assassin, il manque carrément de crédibilité. Ce qui sauve l’épisode, c’est son humour omniprésent. Quelques incongruités comme cette déduction (erronée ?) que la victime avait passée 24 heures à Madagascar ! Ou bien Castle, se moquant du show, et devenant accro !! Mais, c’est parce qu’il « a fait ses devoirs ». David Grae a aussi eu une excellente idée en impliquant le capitaine Gates, grande fan de l’émission, dans l’enquête. A plusieurs reprises, elle apportera des éléments importants. La voir en grande discussion avec Castle sur l’émission est un moment qui a dû faire écarquiller les yeux de plus d’un fan ! La manière dont Beckett fait craquer un suspect est un joli moment très drôle et Stana Katic a dû bien s’amuser ! Le fil rouge de l’épisode lui apporte aussi quelques couleurs. Il s’agit de la commercialissime fête de la Saint-Valentin avec son lot de cadeaux et l’on sait notre romancier attaché aux cadeaux et à la tradition. Un imprévu va apporter un suspense drolatique dont on attend avec gourmandise le dénouement. Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : L’enquête sur le meurtre d’un certain Hasim amène Castle et Beckett à s’intéresser à l’enlèvement d’une certaine Sara El Masri. Laquelle a été enlevée en compagnie de son amie Alexis Castle ! Critique : Un épisode très fort qui fait monter la pression et débouche sur un final qui laisse au bord du vide. David Amann a très bien construit son histoire. D’abord, on se demande qui est la victime, Hasim, censé être étudiant mais possédant tous les attributs de l’espion. Le scénariste y place un peu d’humour avec un professeur nommé Bram Stocker ! Ensuite, on passe à la séquence la plus forte en émotion quand l’enlèvement d’Alexis est découvert. Enfin, on termine avec les séquences d’action et donc ce final qui laisse l’action suspendue. A suivre ! Nathan Fillion montre toutes les facettes de Richard Castle. Léger et boute-en-train puis perdu, bouleversé mais il donne aussi à voir la face sombre de son personnage. C’est parfaitement crédible d’ailleurs. Il est à peine concevable d’imaginer la perte brutale d’un être cher mais ne pas savoir ce qui se passe est sans doute du sel sur une plaie à vif. Le spectateur partage les émotions de Castle, quand il regarde une vidéo d’Alexis mais surtout dans une brève et belle séquence, le récit de la naissance d’Alexis où Castle essaye avec de simples mots de raconter comment naît l’amour parental. Le montage de l’épisode est une autre source de satisfaction tant il ne nous abandonne jamais et nous tient en haleine. Pendant la première partie de l’épisode, c’est l’enquête ordinaire puis l’attente qui rend fou. A 22’, on a enfin la première image d’Alexis et de son amie Sara. A partir de là, le réalisateur va alterner entre l’enquête conjointe police/FBI et les filles. Avec habileté, Bill Roe crée un sentiment de continuité entre les espaces. Les dernières minutes se concentrent sur Sara et Alexis puis Alexis seule. A l’angoisse s’ajoute l’espoir et…la fin survient. Anecdotes :
Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Castle décide de rechercher Alexis par ses propres moyens et fait par là-même, une curieuse découverte. Critique : Efficace et sans temps mort, cet épisode réussit brillamment à changer de dimension, passant de récit policier à récit d’espionnage. En cinq minutes, le scénario solde l’épisode précédent et se concentre désormais sur Richard Castle (Alexis n’apparaît qu’à la 29ème minute hormis la brève séquence d’ouverture). Père éploré et impuissant dans la première partie, Castle convertit son chagrin en énergie. Superbe composition de Nathan Fillion toujours émouvant dans les séquences d’émotion et pas manchot dans l’action. Castle a toujours raconté qu’il avait eu des contacts pour écrire ses bouquins et, après la CIA la saison précédente, voici les renseignements français. L’intérêt de cette seconde partie tient au fait qu’elle implique personnellement notre héros. Le casting qui a été réuni autour de lui ne fait que crédibiliser l’histoire ; pour autant que l’on sache vraiment comment opèrent les espions et les autres acteurs du monde du renseignement. En tout cas, Nestor Serrano en « méchant », cela fonctionne tout comme Christopher Heyerdahl. Si ce dernier a une allure de prophète biblique, l’acteur ne donne pas du tout envie de rire ! Cette partie serait dépourvue d’humour, et cela pourrait se comprendre, mais ce serait oublier que c’est Andrew W. Marlowe qui écrit et il parvient à en ajouter une pincée quand il fait apparaître « Jackson Hunt » sous les traits de James Brolin. On remercie le scénariste car cela allège juste ce qu’il faut l’épisode après une séquence très dure. Si l’épisode est plus linéaire que le précédent, Rob Bowman lui donne une pleine efficacité tout en réussissant à tirer partie des décors, comme la scène de contact dans l’église Saint Thomas d’Aquin (absolument superbe en effet) avec un très beau clair-obscur. Il réussit aussi à transformer une paisible forêt (censée être celle de Fontainebleau) en lieu d’horreur ! Les kidnappeurs étaient des pros ; le scénariste et le réalisateur aussi ! Anecdotes :
17. MORTS DE PEUR Scénario : Shalisha Francis Réalisation : Ron Underwood Résumé : Deux personnes meurent de causes inconnues après avoir reçu un mystérieux DVD. Castle le visionne et se croit maudit. Critique : Au tour des classiques de l’épouvante de servir de thème pour un épisode de Castle et la présence du maître du genre, Wes Craven en personne, montre qu’il s’agit d’un hommage plus que d’une parodie. L’idée est excellente, très bien écrite par la scénariste et réalisée par brio. D’emblée, le scénario évacue toute originalité en faisant explicitement référence à The Ring ; le DVD est un excellent support pour des images flippantes ! On est sous les auspices des Grands Anciens du genre ! En outre, l’enquête amène nos héros jusqu’à « une cabane dans les bois ». Auparavant, Beckett et Esposito se sont rendus dans un hôtel…La conversation de Castle avec Wes Craven amène un élément de compréhension sans pour autant évacuer la dimension fantastique. On sait déjà que Castle est sensible à l’horreur et au fantastique tout comme le fait que Ryan soit superstitieux. Seule Beckett préserve la logique et sert de boussole à un écrivain paniqué ! Nathan Fillion réalise un grand numéro. Il est évident que Castle ne va pas mourir mais le comédien met du cœur à nous convaincre que son personnage y croit dur comme fer. Il rend crédible la conviction que le fantastique peut quand même survenir. C’est de l’anti-Sherlock Holmes : quand le possible est impossible, l’impossible devient possible ! Ron Underwood s’en donne à cœur joie avec une scène dans les bois pas mal faite et une ouverture qui fait sursauter ! La décoration plutôt chargée de ces deux scènes, un hôpital psychiatrique sous la pluie (en anglais, Asylum comme chez le studio britannique Amicus) ; tout concourt à créer une atmosphère particulière. La révélation finale nous amène davantage chez Jean Ray que chez Wes Craven mais ce fut un bon moment. Anecdotes :
18. UN PASSÉ INSOUPÇONNÉ Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Rob Hardy Résumé : La mort d’un pâtissier fait ressurgir des éléments du passé du lieutenant Ryan. Critique : Mis en avant dans cet épisode, Seamus Dever s’en sort avec panache. L’histoire est intéressante mais c’est surtout l’interprétation qui est réussie. La surprise est totale quand le passé de Kevin Ryan ressurgit sous les traits séduisants de l’actrice Cara Buono qui lui roule un patin de compétition…devant l’épouse de ce dernier ! D’où tartes ! C’est en fait le dernier moment de légèreté (avant la scène finale) avant une plongée dans le passé ; une sorte de « retour vers le futur ». On avait déjà vu dans « L’empreinte d’une arme » (4-4) comment Seamus Dever réussir à durcir l’image proprette de Ryan. Quand il endosse l’identité de Fenton O’Connell, l’acteur réussit une transformation plus réussie encore, plus dure. En mettant en parallèle l’avancée de l’enquête par Beckett, Castle et Esposito et l’infiltration de Ryan, Rob Hardy réussit parfaitement à créer et à maintenir la tension. De son côté, Cara Buono compose une Siobhan (prononcez « Chivone » !) qui est obligée de se caparaçonner mais chez qui « Fenton » a laissé une marque profonde. Les scènes entre Seamus Dever et Cara Buono sont pleines de la tension que le passé commun de leurs personnages impose et ils parviennent quand même à la teinter de romantisme. La figure de l’infiltré au bord du ravin est classique mais ça marche aussi. Belle réussite aussi de Julianna Dever - épouse à la ville de Seamus Dever et à l’ écran de Kevin Ryan ! – qui réussit en quelques brèves scènes à montrer différentes facettes de Jenny et à apporter de l’émotion. Là où par contre l’épisode convainc moins c’est, d’une part sa brièveté (l’affaire est pliée en 24 heures) et, surtout dans son manque d’originalité. Ainsi, on a le parrain qui est convaincu du retour du « fils prodigue » (référence biblique à l’appui puisque l’on est chez les Irlandais) quand le n°2 est lui forcément méfiant. Le scénario rajoute une possible lutte de pouvoir, forcément de la part de ce dernier etc. Les décors non plus ne sont pas exceptionnels. Du coup, le spectateur n’est pas souvent surpris et c’est là que l’interprétation des acteurs sauve l’épisode qui n’est, pour le coup, jamais ennuyeux. Anecdotes :
19. LA VIE DES AUTRES Scénario : Terri Edda Miller et Andrew W. Marlowe Réalisation : Larry Shaw Résumé : Bloqué chez lui par une jambe cassée, Castle se distrait en espionnant ses voisins et est témoin d’un crime ! Critique : Un épisode comme on les aime ! Le scénario est habile, le suspense bien amené, bien dosé ; il est soutenu par une réalisation alerte et une musique qui souligne ou anticipe bien l’action ; on rit beaucoup et le final est génial. La première habileté du scénario est de n’avoir pas tenté d’embrigader artificiellement Castle dans une enquête de Beckett malgré son handicap. Ensuite, il dote ladite Beckett d’une réelle enquête et non d’un fil rouge prétexte tandis que l’essentiel de l’action se concentrerait autour de Castle. L’équilibre créé entre l’enquête policière autour de la mort d’une enquêtrice du fisc et « l’enquête » que mène Castle convaincu d’avoir été témoin d’un meurtre dans l’appartement d’en face donne une densité à l’épisode, et soutient continuellement l’intérêt. Il y a également une tension constante car, le spectateur ayant vu la même chose que Castle, est tenté de croire sur parole l’interprétation qu’en donne celui-ci sauf que les explications rationnelles données par la police, par Beckett et consorts donc par des flics sérieux auxquels le spectateur est habitué à faire confiance, sèment le doute. Et s’il s’était trompé ? Dans ces scènes, Nathan Fillion est au sommet. Abattu par l’ennui, soulevé par l’enthousiasme, passionné par ce qu’il voit, agacé qu’on ne le croit pas, téméraire, etc. Il donne le meilleur dans chacun de ces moments et compose un Castle à la fois génial et petit, mais jamais grotesque. Un homme attachant somme toute. Anecdotes :
20. À LA RECHERCHE DE L'HOMME-SINGE Scénario : Christine Roum Réalisation : Jonathan Frakes Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une femme retrouvée avec d’étranges griffures au visage. Critique : Un épisode relativement plaisant mais anecdotique. Le type même de l’épisode qui sert à remplir le quota pour le diffuseur. C’est amusant mais avec très peu de surprise. En outre, la présence de « l’homme-singe » ne peut être que décorative puisque Castle n’est pas X-Files : l’impossible sert à habiller le réel ; il ne s’y substitue pas. L’épisode ressasse aussi le côté crédule de Castle (associé à Ryan) versus Beckett la sceptique (associé à Esposito). Une figure récurrente dans la série depuis la saison 1 qui nous ramène à X-Files. Seul amusement : quand Beckett demande à son amant à quoi il ne croit pas, il ne trouve rien à dire ! Elle, par contre, préfère la poésie du quotidien. Là, on a quelque chose d’intéressant, qui améliore le personnage. Dommage que cela soit mineur. Très classiquement, l’épisode nous montre les habituels protagonistes de ce genre de quête ; à savoir le chasseur de monstre et le « scientifique ». Les rôles auraient pu être fusionnés car le premier est caricatural et ne sert à rien sinon à occuper du temps, histoire de tenir le chrono. En revanche, Raphael Sbarge défend son cryptozoologue de personnage avec conviction et sobriété. Il lui apporte une vraie crédibilité, une sensibilité et presque une tendresse. Même la scène où il pourrait être complètement ridicule y échappe grâce à son interprétation. Pour résoudre ce crime, il faudra aux enquêteurs en élucider un autre qui est bien relié au précédent et apporte une relance indispensable. Ajoutons un fil rouge assez moyen qui permet à Molly C. Quinn d’avoir ses scènes (mais peu à dire) et on conclura à l’épisode pas du tout indispensable. Anecdotes :
21. TOUTE UNE HISTOIRE Scénario : Rob Hanning Réalisation : Bill Roe Résumé : Dans l’appartement d’un poseur de bombes, Beckett pose le pied sur l’une d’entre elles. Critique : Un épisode catalogue où de longs extraits des saisons précédentes scandent le récit pendant près d’une demi-heure. Sur les 12 premières minutes, c’est près de la moitié du temps qui y est consacré ! Le tout lancé comme une boutade par Castle prétendant faire avouer à Beckett qu’elle a craqué sur lui au premier regard ; ce que nie bien sûr celle-ci qui fait assaut d’autres arguments filmés. L’épisode a été lancé en outre de façon inhabituelle puisque le générique survient dès la 4’minutes quand il en faut le double ordinairement. Bill Roe se sert de ces inserts pour rythmer un épisode qui serait très statique sinon puisque Beckett ne peut pas bouger vu que cela déclencherait la bombe. Classique mais efficace. Nathan Fillion apporte donc la dose d’humour qui permet d’alléger une situation qui va en s’appesantissant. Même si l’issue est connue, la tension n’en monte pas moins et l’effacement du sourire chez Castle en est un marqueur. C’est néanmoins le romancier qui, comme à son habitude, va dénouer la situation grâce à un détail étrange qui lui permet d’éclairer l’histoire (et rétrospectivement de donner du fond à un épisode qui échappe du coup à la séance diapo). Peu importe qui a craqué pour l’autre le premier car, ainsi que le disent les protagonistes : ils forment une bonne équipe. Anecdotes :
22. PROTECTION RAPPROCHÉE Scénario : Jason Wilborn et Adam Frost, d’après une histoire de Jason Wilborn Réalisation : Paul Holahan Résumé : Kate Beckett est assignée à la protection du séduisant milliardaire Éric Vaugh suscitant la jalousie de Castle. Critique : La fin de saison approchant, il était nécessaire de remettre de l’enjeu dans le « Caskett » qui est, après tout, le fondement de la série. L’enquête policière habille habilement cet enjeu et le choix de Ioan Gruffudd comme invité est des plus judicieux. La relation entre nos héros est questionnée dès le commencement quand Castle hésite entre un jeu virtuel et un jeu réel avec son amoureuse. L’aveu de jalousie très rapide donne tout de suite un piquant supplémentaire à l’enquête car les intentions de Vaughn envers Beckett sont évidentes dès le départ (au passage, il l’appelle par son prénom quand Castle continue de l’appeler « Beckett » la plupart du temps). Stana Katic réussit de son côté à mettre en doute la solidité supposée du couple Castle/Beckett quand elle montre Beckett hésiter à dire que c’est sérieux avec Castle. Vaughn reprend ainsi un rôle que d’autres ont tenu avant lui, celui de révélateur de l’état du « Caskett » et là, de toute évidence, il y a une paille dans l’épée. La dernière réplique de Beckett a enfin un sens plus profond que celui que comprend Castle. Nathan Fillion est impeccable de son côté à jouer le jaloux profond. Le scénario ajoute aussi du sel sur les plaies du romancier entre Ryan et Esposito très amusés et Martha qui met les pieds dans le plat avec une naïveté confondante…suivie d’une remarque très juste quoique pas très rassurante ! De son côté, Ioan Gruffudd est parfait. Il est très crédible en inventeur milliardaire, en playboy car il est séduisant et n’en rajoute pas. Son personnage n’a pas besoin de charmer ; il est charmant ! Il est aussi tout aussi capable d’ambigüité ; une relance attendue mais qui tient la route. Tout comme le Serpent, il s’ouvre le cœur de Beckett. Il n’a pas besoin de défier ouvertement Castle ; un regard suffit. On comprend donc que cet épisode est bien plus profond qu’il n’y paraît et qu’il ouvre une séquence dangereuse pour nos héros. Anecdotes :
23. LE FACTEUR HUMAIN Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Un lanceur d’alerte meurt tué par une attaque de drone ! Critique : Un épisode fort, bien construit et assez dérangeant par ce qu’il laisse à voir de l’avenir, de la technologie et de la manière de fonctionner d’un gouvernement quel qu’il soit. Il n’en épuise pas le sujet (ce n’est pas Black Mirror) mais il en fait un élément d’une enquête policière parmi les plus complexes menés par notre duo préféré. Le démarrage est un bel hommage au travail de policier avec la créativité nécessaire quand on est écarté de l’enquête et qu’on ne dispose de presque rien. Cette ténacité vaudra à Beckett le respect de l’agent Starck. Le scénario évite le piège de la conspiration gouvernementale façon Blacklist pour quelque chose de plus simple mais de plus fort car en se concentrant sur « le facteur humain », cela rend l’enquête plus concrète, plus humaine justement et donc plus accessible au grand public et plus sensible aussi. Difficile de ne pas comprendre les motivations de l’assassin. La théorie farfelue du jour ne l’est pas tant que ça justement avec l’omniprésence de la technologie. A-t-on besoin de Skynet pour être sous contrôle des machines ? Il était difficile à Carlos Bernard d’échapper au cliché de l’agent spécial mais l’acteur a suffisamment de temps de jeu pour donner un peu d’épaisseur à son personnage. Sa conversation finale avec Stana Katic est une scène clé : en peu de mots, Starck attaque frontalement le « Caskett » et, inquiétude, Beckett laisse une porte ouverte. Stana Katic montre que son personnage a conscience du gouffre qu’elle côtoie mais quelque chose pousse Beckett à franchir ce seuil. De son côté, Éric Lange est un bon porte-parole. Avec un peu d’humour et pas mal d’acidité, Warburg démonte le discours pro-drone. Une parole à écouter. Anecdotes :
Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : John Terlesky Résumé : L’enquête sur la mort d’une hackeuse pourrait être la dernière partagée par Kate Beckett et Richard Castle. Critique : Avec la musique solennelle du début de l’épisode qui nous présente les monuments bien connus de Washington, on comprend que quelque chose d’important se joue en lien ; quelque chose qui prend la suite d’une conversation entendue précédemment. L’important n’est en effet pas l’enquête – même si elle n’est nullement sacrifiée – mais l’avenir du « Caskett ». Deux scènes sont symptomatiques même si l’issue est prévisible : Beckett s’entretient avec Lanie et avec son père soit les deux personnes les plus importantes de sa vie. Ces conversations sont loin d’être anecdotiques ou de prendre inutilement du temps à l’épisode (on mesure d’ailleurs ce qu’est une écriture efficace en voyant le travail d’Andrew W. Marlowe) car elles interrogent le fondement de la relation entre nos héros ; autrement dit la série elle-même ! Symétriquement, Castle aura un même genre de conversation avec Martha. Le spectateur se doute de la réponse de Beckett tout en comprenant (mais en refusant de se l’admettre) ce que cela implique pour lui. Et ce ne sont pas les acteurs qui vont nous aider car c’est un festival de mines fermées. La palme a cette dispute où les voix s’élèvent à peine mais où s’entend tellement de contrariété, de colère et de déception. Stana Katic et Nathan Fillion sont irréprochables tous les deux. Là où le scénariste réussit encore à nous faire mal avec son sadisme accoutumé, c’est en revisitant le classique de la résolution de crime que constitue le ping-pong verbal entre Castle et Beckett ; le tout dans une enquête « banale » qui aurait pu advenir à n’importe quel moment. Marlowe refuse de faire partir son héroïne sur un coup d’éclat qui aurait eu quelque chose d’artificiel. La banalité du crime n’en fait que plus ressortir le dilemme des héros. La communion d’esprit éclate…tout comme le masque qui tombe sur le visage de Stana Katic ensuite car Beckett sait qu’elle vient de pratiquer ce jeu sans doute pour la dernière fois. Anecdotes :
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